Titre : Gazette des lettres, des sciences & des arts / directeur : D. de Liversay
Éditeur : (Paris)
Date d'édition : 1877-11-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32780866n
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 701 Nombre total de vues : 701
Description : 01 novembre 1877 01 novembre 1877
Description : 1877/11/01 (VOL2,N30)-1877/12/01 (VOL2,N34). 1877/11/01 (VOL2,N30)-1877/12/01 (VOL2,N34).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k54740731
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 4-Z-54
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/12/2008
GAZETTE DES LETTRES
DES SCIENCES & DES ARTS^Wf
NT*» 30-34 — NOVEMBRE — le' DÉCEMBRE 1877 V l 'x\/2~
SOMMAIRE : I. Le Nabab, ERVEST DEPRÉ. — If. Théodore Barrière, HENRY CEARD. — III. Molière, Lapommeraycf
Vcuillot, CM. MOREAU. — IV. La Liberté décrire, M. CHRESTIEM. -- V. Gazette des Arts. — VI. Gazette des
Sciences, L. D. — VII. Sous les Bananiers, ALBERT LOUIS. —■ Vlll. Chronique, H. VALENTINO. — IX.
Silhouettes et anecdotes littéraires, EUE BERTIIET.—X. La Roulette persécutée,O. JUSTICE.— XL Petite gazette.
ÉTUDES'LITTERAIRES
LE NABAB
Paris est la première des villes, et la der-
nière ; tous les intérêts s'y agitent; toutes
les passions, tous les vices, toutes les ambi-
tions s'y mêlent ; du frottement des esprits
se dégage une flamme qui éclaire le monde :
mais ceux qui la fixent de trop près, impru-
demment, en sont aveuglés Milieu redouta-
ble pour un honnête homme à qui sa cons-
cience sert de guide, et qui fonde naïvement
son espoir de réussite sur sa franchise, son
désir de plaire, sa volonté de faire le bien.
Qu'il mette sur son visage un masque comme
les autres, qu'il prête aux réputations les
îlus intègres des instincts bas et vils contre
esquels il se mettra en garde, qu'il devine
es cupidités et spécule sur elles, qu'il noie
es derniers scrupules des Ames soi-disant
délicates dans les flots de son Pactole, ce
sera le seul moyen d'éviter la ruine, de n'être
point pris dans l'engrenage d'une société
perverse qui broie tout ce qu'elle touche et
vous rejette mort. Voilà ce dont M. Alphonse
baudet, en publiant son nouveau roman,s'cst
efforcé de nous convaincre dans une série de
tableaux colorés et vivants.
Le Nabab, qui pourrait porter comme
sous-titre : Grandeur et décadence de Ber-
nard Jansoulct, est l'histoire d'un ancien
portefaix de Marseille qui, parti de rien, est
Arrivé & force d'intelligence, de travail, de
chance et d'audace, à se constituer à la cour
du Bey de Tunis une fortune colossale.
Maintenant il peut tout oser, ses millions
l'ennoblissent ; il est en mesure de réaliser
ses fantaisies les plus folles, car sa caisse et
son crédit sont inépuisables. Alors ce par-
vcnu,cet honnête homme est pris d'une ambi-
tion.
Il vient s'installer a Paris qui l'attire ; il
veut faire assez de bien pour devenir popu-
laire ; on parlera de lui dans les journaux ;
il sera reçu chez les grands personnages ; la
décoration est au bout de ses efforts, peut-
être même la députation. Aussitôt il est
assailli de ces mille déclassés, parasites,
meurt-de-tfaim et pique-assiettes, de toutes
races et de tous pays, à qui tout semble dit
parce qu'ils doivent a tous; a cette horde
étrangère se joint la bande des chercheurs
d'or parisiens qui flairent de loin, comme le
porc la truffe, la mine a exploiter, la bourse
ô dégarnir.
Il commandite Cardailhac,un directeur de
théâtre trois fois failli ; il engraisse Moëssard,
journaliste véreux, pour quelques articles
flagorneurs ; il sauve d'un désastre Paganetti
et sa Caisse territoriale ; il entretient l'oeuvre
de Bethléem, établissement philanthropique
fondé par le médecin ù la mode, le docteur
Jenkins; et pour prix de ces bienfaits, il
obtient la faveur d'être présenté au ministre
d'Etat le duc de Mora,qui le prend en amitié.
Jansoulct est au comble de ses voeux. Mais
la décoration qu'il attendait est allée frapper
droit à la porte de Jenkins qui était en nom
dans l'oeuvre de Bethléem ; première attaque
portée à l'amour-propre du Nabab, qui se
rejette sur la députation.
Sûr de l'appui de Mora, il se présente
dans la Corse. Il promet des routes et des
chemins de fer, commence des entreprises
DES SCIENCES & DES ARTS^Wf
NT*» 30-34 — NOVEMBRE — le' DÉCEMBRE 1877 V l 'x\/2~
SOMMAIRE : I. Le Nabab, ERVEST DEPRÉ. — If. Théodore Barrière, HENRY CEARD. — III. Molière, Lapommeraycf
Vcuillot, CM. MOREAU. — IV. La Liberté décrire, M. CHRESTIEM. -- V. Gazette des Arts. — VI. Gazette des
Sciences, L. D. — VII. Sous les Bananiers, ALBERT LOUIS. —■ Vlll. Chronique, H. VALENTINO. — IX.
Silhouettes et anecdotes littéraires, EUE BERTIIET.—X. La Roulette persécutée,O. JUSTICE.— XL Petite gazette.
ÉTUDES'LITTERAIRES
LE NABAB
Paris est la première des villes, et la der-
nière ; tous les intérêts s'y agitent; toutes
les passions, tous les vices, toutes les ambi-
tions s'y mêlent ; du frottement des esprits
se dégage une flamme qui éclaire le monde :
mais ceux qui la fixent de trop près, impru-
demment, en sont aveuglés Milieu redouta-
ble pour un honnête homme à qui sa cons-
cience sert de guide, et qui fonde naïvement
son espoir de réussite sur sa franchise, son
désir de plaire, sa volonté de faire le bien.
Qu'il mette sur son visage un masque comme
les autres, qu'il prête aux réputations les
îlus intègres des instincts bas et vils contre
esquels il se mettra en garde, qu'il devine
es cupidités et spécule sur elles, qu'il noie
es derniers scrupules des Ames soi-disant
délicates dans les flots de son Pactole, ce
sera le seul moyen d'éviter la ruine, de n'être
point pris dans l'engrenage d'une société
perverse qui broie tout ce qu'elle touche et
vous rejette mort. Voilà ce dont M. Alphonse
baudet, en publiant son nouveau roman,s'cst
efforcé de nous convaincre dans une série de
tableaux colorés et vivants.
Le Nabab, qui pourrait porter comme
sous-titre : Grandeur et décadence de Ber-
nard Jansoulct, est l'histoire d'un ancien
portefaix de Marseille qui, parti de rien, est
Arrivé & force d'intelligence, de travail, de
chance et d'audace, à se constituer à la cour
du Bey de Tunis une fortune colossale.
Maintenant il peut tout oser, ses millions
l'ennoblissent ; il est en mesure de réaliser
ses fantaisies les plus folles, car sa caisse et
son crédit sont inépuisables. Alors ce par-
vcnu,cet honnête homme est pris d'une ambi-
tion.
Il vient s'installer a Paris qui l'attire ; il
veut faire assez de bien pour devenir popu-
laire ; on parlera de lui dans les journaux ;
il sera reçu chez les grands personnages ; la
décoration est au bout de ses efforts, peut-
être même la députation. Aussitôt il est
assailli de ces mille déclassés, parasites,
meurt-de-tfaim et pique-assiettes, de toutes
races et de tous pays, à qui tout semble dit
parce qu'ils doivent a tous; a cette horde
étrangère se joint la bande des chercheurs
d'or parisiens qui flairent de loin, comme le
porc la truffe, la mine a exploiter, la bourse
ô dégarnir.
Il commandite Cardailhac,un directeur de
théâtre trois fois failli ; il engraisse Moëssard,
journaliste véreux, pour quelques articles
flagorneurs ; il sauve d'un désastre Paganetti
et sa Caisse territoriale ; il entretient l'oeuvre
de Bethléem, établissement philanthropique
fondé par le médecin ù la mode, le docteur
Jenkins; et pour prix de ces bienfaits, il
obtient la faveur d'être présenté au ministre
d'Etat le duc de Mora,qui le prend en amitié.
Jansoulct est au comble de ses voeux. Mais
la décoration qu'il attendait est allée frapper
droit à la porte de Jenkins qui était en nom
dans l'oeuvre de Bethléem ; première attaque
portée à l'amour-propre du Nabab, qui se
rejette sur la députation.
Sûr de l'appui de Mora, il se présente
dans la Corse. Il promet des routes et des
chemins de fer, commence des entreprises
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