Titre : Gazette des lettres, des sciences & des arts / directeur : D. de Liversay
Éditeur : (Paris)
Date d'édition : 1877-09-10
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32780866n
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 701 Nombre total de vues : 701
Description : 10 septembre 1877 10 septembre 1877
Description : 1877/09/10 (VOL2,N26). 1877/09/10 (VOL2,N26).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5474061t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 4-Z-54
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/12/2008
GAZETTE DES LETTRES
J&ESySOENCES & DES ARTS
\^fy|\w^ao - 10 SEPTEMBRE 1877
SOMMAIRE : I. M, Thiers,' Armand DUBARRY. — H. Académies et sociétés savantes. — III. Bulletin de
l'instruction. — IV. Causerie, MONTRIVAU — V. Le Morraonisme, E. DECISY. — VI. Bulletin géogra-
phique, E. D. — VII. Revue des Théâtre», P. B. — VIII. La Roulette persécutée, 0. Justice. — IX.
Silhouettes et Anecdotes littéraires, Elie BERTHET. — X. Petite Gazette.
JYL THIEftS
QMM^0NS,EUn Thiers, clue 'a mopt v'ont
|TO/Td'enlever'si brusquement à la France
(^^J^el au grand parti dont, par une singu-
lière ironie du sort, il était devenu le chef,
devait sa position, son influence à la politique ;
mais sa vraie gloire il la doit aux lettres ; à ce
titre il nous appartient, et nous saluons en
lui l'une des plus brillantes personnalités litté-
raires de ce siècle.
Généreusement doué par la nature, M. Thiers
Ait encore traité comme un enfant gâté par la
fortune: il ne connut point le besoin, la gène;
le pain ne lui manqua pas; à l'heure oh tant
de gens, dans le dur métier'de la plume, luttent
contre la misère et dépensent leurs forces dans
des combats douloureux, atrophiants, il put
appliquer son intelligence, toute son énergie a
conquérir la place qu'il ambitionnait et qu'il
enleva bientôt.
Né à Marseille, le 16 avril 1797, il lit ses
études dans cette ville et prit ses gradeâ d'avo-
cat à Aix, en 1820, à l'âge de 23 ans. Le
barreau le séduisant peu, il partit pour Paris
où tout l'attirait, où, grâce A la protection de
Manuel, l'ami de Béranger et d'Etienne, il
trouva, presque au débotter (1821), une place
enviable au ConsKlutionncI, qui passaitâ juste
titre alors pour le premier journal de France.
En 1822 il cumula les fonctions de rédacteur
politique avec celles do critique d'art, voyagea
dans le Midi et publia dos lettres des Pyrénées
qui contribuèrent à attirer l'attention sur lui.
Lié avec MM. Mignet, de Rémusat, Jouflroy,
appuyé par MM. de Talleyrand et Lafiltte, il se
livra avec passion à ses éludes favorites,
celles de la Révolution française et de l'Empire.
La terrible épopée ouverte en 1789 a fasciné
bien des esprits, elle n'a pas eu d'historien
plus entraînant que M. Thiers. 11 fallait, pour
raconter ce drame immense dans lequel un
monde irrémissiblement condamné se débattit,
agonisa dans un inextricable fouillis de crimes
et de vertus, d'héroïsme et de haine acharnée,
de luttos fratricides et de guerres titanesques,
de turpitudes et de sublimités, et d'où sortit
une ère nouvelle, il fallait un politique, un
philosophe, un patriote, un écrivain hors ligne;
M. Thiers démontra du premier coup qu'il était
tout cela. On peut dire que l'histoire de la
Révolution fut la pensée dominante de sa
jeunesse, car à peine au sortir du collège il en
rassembla les matériaux, recueillant les témoi-
gnages des acteurs survivants, collectionnant les
notes, les documents, dressant son plan, étu-
diant la guerre, les finances, la diplomatie, où
il se montra si supérieur par la suite. En 1823
il publia les deux premiers livres de cet
ouvrage admirable ; il avait 20 ans !
Détail curieux, un de ses confrères, Félix
Bodin, journaliste fort en vogue de ce temps,
sur la prière de l'éditeur qui croyait que cela
aiderait a la vente, associa sa réputation consa-
crée au nom du jeune historien, et les livres en
question furent signés : Félix Bodin et Adol-
pho Thiers. Comprenant qu'il jouait là un per-
sonnage ridicule, Félix Bodin finit par se reli-
I rer de la publication ; il se retira même si
» bien qu'on n'en entendit plus parler,
J&ESySOENCES & DES ARTS
\^fy|\w^ao - 10 SEPTEMBRE 1877
SOMMAIRE : I. M, Thiers,' Armand DUBARRY. — H. Académies et sociétés savantes. — III. Bulletin de
l'instruction. — IV. Causerie, MONTRIVAU — V. Le Morraonisme, E. DECISY. — VI. Bulletin géogra-
phique, E. D. — VII. Revue des Théâtre», P. B. — VIII. La Roulette persécutée, 0. Justice. — IX.
Silhouettes et Anecdotes littéraires, Elie BERTHET. — X. Petite Gazette.
JYL THIEftS
QMM^0NS,EUn Thiers, clue 'a mopt v'ont
|TO/Td'enlever'si brusquement à la France
(^^J^el au grand parti dont, par une singu-
lière ironie du sort, il était devenu le chef,
devait sa position, son influence à la politique ;
mais sa vraie gloire il la doit aux lettres ; à ce
titre il nous appartient, et nous saluons en
lui l'une des plus brillantes personnalités litté-
raires de ce siècle.
Généreusement doué par la nature, M. Thiers
Ait encore traité comme un enfant gâté par la
fortune: il ne connut point le besoin, la gène;
le pain ne lui manqua pas; à l'heure oh tant
de gens, dans le dur métier'de la plume, luttent
contre la misère et dépensent leurs forces dans
des combats douloureux, atrophiants, il put
appliquer son intelligence, toute son énergie a
conquérir la place qu'il ambitionnait et qu'il
enleva bientôt.
Né à Marseille, le 16 avril 1797, il lit ses
études dans cette ville et prit ses gradeâ d'avo-
cat à Aix, en 1820, à l'âge de 23 ans. Le
barreau le séduisant peu, il partit pour Paris
où tout l'attirait, où, grâce A la protection de
Manuel, l'ami de Béranger et d'Etienne, il
trouva, presque au débotter (1821), une place
enviable au ConsKlutionncI, qui passaitâ juste
titre alors pour le premier journal de France.
En 1822 il cumula les fonctions de rédacteur
politique avec celles do critique d'art, voyagea
dans le Midi et publia dos lettres des Pyrénées
qui contribuèrent à attirer l'attention sur lui.
Lié avec MM. Mignet, de Rémusat, Jouflroy,
appuyé par MM. de Talleyrand et Lafiltte, il se
livra avec passion à ses éludes favorites,
celles de la Révolution française et de l'Empire.
La terrible épopée ouverte en 1789 a fasciné
bien des esprits, elle n'a pas eu d'historien
plus entraînant que M. Thiers. 11 fallait, pour
raconter ce drame immense dans lequel un
monde irrémissiblement condamné se débattit,
agonisa dans un inextricable fouillis de crimes
et de vertus, d'héroïsme et de haine acharnée,
de luttos fratricides et de guerres titanesques,
de turpitudes et de sublimités, et d'où sortit
une ère nouvelle, il fallait un politique, un
philosophe, un patriote, un écrivain hors ligne;
M. Thiers démontra du premier coup qu'il était
tout cela. On peut dire que l'histoire de la
Révolution fut la pensée dominante de sa
jeunesse, car à peine au sortir du collège il en
rassembla les matériaux, recueillant les témoi-
gnages des acteurs survivants, collectionnant les
notes, les documents, dressant son plan, étu-
diant la guerre, les finances, la diplomatie, où
il se montra si supérieur par la suite. En 1823
il publia les deux premiers livres de cet
ouvrage admirable ; il avait 20 ans !
Détail curieux, un de ses confrères, Félix
Bodin, journaliste fort en vogue de ce temps,
sur la prière de l'éditeur qui croyait que cela
aiderait a la vente, associa sa réputation consa-
crée au nom du jeune historien, et les livres en
question furent signés : Félix Bodin et Adol-
pho Thiers. Comprenant qu'il jouait là un per-
sonnage ridicule, Félix Bodin finit par se reli-
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