Titre : Gazette des lettres, des sciences & des arts / directeur : D. de Liversay
Éditeur : (Paris)
Date d'édition : 1877-07-20
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32780866n
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 20 juillet 1877 20 juillet 1877
Description : 1877/07/20 (VOL2,N21). 1877/07/20 (VOL2,N21).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5474048z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 4-Z-54
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/12/2008
GAZgFTE DES LETTRES
DteR SUIENCES & DES ARTS
K» 94 - aO OUILLLKT 1877
SOMMAIRE : I, Chronique, Armand DUBARRY. — II. Académies *i Sociétés savantes. — III. L'orviétan &
Toulouse, Eug. LAPIERRB. — IV. Bulletin de l'Instruction, M. 0. — V. La conférence des bibliothé-
caires anglais, J. D. — VI. Les Evangiles. — VII. Quitte des Sciences. — VIII. Pour la sainte Anne,
A. DUBARRY. — IX. Le clavedi électrique, Léon PJLLAUT. — X. Journaux et Revues. — XI. Silhouettes
et Anecdotes littéraires. Elie BERTHET. — XII. Les livres nouveaux, FAVART.
CHRONIQUE
Laferriere. — Le drame romantique. — Les direc-
teurs de théâtre de Paris. — Laferriere et son
Eortrait — Le talent de Laferriere. — L'âge de
aferriôre. — Il s'en va. — Le Championnat. —
Les dernières courses nautiques. ~- Le Champion
de Fran*" — Le Grand Prix de Rome (peinture).
-AV oadémie des sciences et & l'Académie de
médecine. — M. Germain Sée et l'acide salicy-
lique. — Plus de rhumatismes, plus de goutteux.
— Centenaires aux Etats-Unis. — Statistique en
Italie et en France.
MB drame romantique vient de perdre
un de ses derniers, un de ses plus cé-
lèbres interprètes : Laferriere.
Aveo cet acteur s'éteint une pléiade superbe
de comédiens hors ligne, nés, pour ainsi dire,
aveo ce qu'on a appelé, en littérature, l'école
chevèluo de 1830. Ils étaient venus aveo elle,
ils s'en vont aveo elle.
Laferriere est parti le dernier ; aussi a-t-il
survécu à ses succès et au drame tel qu'on
l'entendit jusqu'à la démolition de l'ancien bou-
levard du Temple.
Depuis longtemps les directeurs des théâtres
de Paris ne voulaient plus l'engager, les auteurs
n'écrivaient plus pour lui, de sorte qu'il ne
jouait guère que son répertoire et divers rôles
du répertoire des autres, en tournée de pro-
vince.
C'était pour lui un crève-coeur. Il ne consen-
tait à être abandonné ni par les dramaturges
qui l'avaient recherché, choyé, ni par les di-
recteurs, ni parle public qui l'avait tant ap-
plaudi ; il ne voulait pas non plus vieillir, hélas I
Dans ses pérégrinations départementales, il
emportait toujours des exemplaires d'un por-
trait qu'on lui avait gravé en 1885, et il faisait
exposer ces exemplaires chez les principaux li-
brairos. Le soir de In représentation, il s'ha-
billait, se coiffait, se maquillait, ayant auprès
de lui, sur sa toilette, un de ces portraits en-
cadré, et avant de descendre sur le théâtre, ij
était rare qu'il ne dit pas avec satisfaction a
un des comparses qu'il emmenait d'ordinaire
avec lui : « N'est-ce pas que je ressemble A
mon portrait? s
Laferriere avait un talent bizarre, mais d'une
valeur incontestable, et qui convenait particu-
lièrement au drame dont Anlony est resté le
type, et dans uno certaine mesure, la carica-
ture. Affecté, mais fébrile ; faux, mais pas-
sionné ; incorrect, mais bouillant, endiablé", il
mettait toujours une qualité entraînante à côté
d'un défaut; si bien que celui-ci disparaissait
sous l'éclat de celle-là.
Alexandre Dumas père nous en parla, il
nous en souvient, à Florence, en 1867, dans
des termes exceptionnellement élogieux. La-
ferriere était l'acteur préféré de Dumas.
Ce jeune-premier avait conservé une jeu-
nesse relative dont il prenait un soin infini.
Malheureusement tout se fane, môme la jeu-
nesse d'un jeune-premier; alors, c'est la dé-
bâcle rapido. Une maladie de trois jours a em-
porté Véternel amoureux.
Laferriere est mort, disent quelques jour-
naux, à l'âge de 72 ans. Il y a là, croyons-
nous, une erreur.
D'après ce que nous tenons d'Alexandre
Dumas père et d'Hippolyte Auger, l'auteur de
Pauvre Mère et le doyen des auteurs drama-
tiques, qui, tous les deux l'ont connu intimer
ment et ont pu savoir de lui son âge à une
époque où il ne le cachait pas, Laferriere étaif.
de l'année 1799 ; il avait donc près de 78 ans •
quand il a joué In dernière scène do sa vie,
DteR SUIENCES & DES ARTS
K» 94 - aO OUILLLKT 1877
SOMMAIRE : I, Chronique, Armand DUBARRY. — II. Académies *i Sociétés savantes. — III. L'orviétan &
Toulouse, Eug. LAPIERRB. — IV. Bulletin de l'Instruction, M. 0. — V. La conférence des bibliothé-
caires anglais, J. D. — VI. Les Evangiles. — VII. Quitte des Sciences. — VIII. Pour la sainte Anne,
A. DUBARRY. — IX. Le clavedi électrique, Léon PJLLAUT. — X. Journaux et Revues. — XI. Silhouettes
et Anecdotes littéraires. Elie BERTHET. — XII. Les livres nouveaux, FAVART.
CHRONIQUE
Laferriere. — Le drame romantique. — Les direc-
teurs de théâtre de Paris. — Laferriere et son
Eortrait — Le talent de Laferriere. — L'âge de
aferriôre. — Il s'en va. — Le Championnat. —
Les dernières courses nautiques. ~- Le Champion
de Fran*" — Le Grand Prix de Rome (peinture).
-AV oadémie des sciences et & l'Académie de
médecine. — M. Germain Sée et l'acide salicy-
lique. — Plus de rhumatismes, plus de goutteux.
— Centenaires aux Etats-Unis. — Statistique en
Italie et en France.
MB drame romantique vient de perdre
un de ses derniers, un de ses plus cé-
lèbres interprètes : Laferriere.
Aveo cet acteur s'éteint une pléiade superbe
de comédiens hors ligne, nés, pour ainsi dire,
aveo ce qu'on a appelé, en littérature, l'école
chevèluo de 1830. Ils étaient venus aveo elle,
ils s'en vont aveo elle.
Laferriere est parti le dernier ; aussi a-t-il
survécu à ses succès et au drame tel qu'on
l'entendit jusqu'à la démolition de l'ancien bou-
levard du Temple.
Depuis longtemps les directeurs des théâtres
de Paris ne voulaient plus l'engager, les auteurs
n'écrivaient plus pour lui, de sorte qu'il ne
jouait guère que son répertoire et divers rôles
du répertoire des autres, en tournée de pro-
vince.
C'était pour lui un crève-coeur. Il ne consen-
tait à être abandonné ni par les dramaturges
qui l'avaient recherché, choyé, ni par les di-
recteurs, ni parle public qui l'avait tant ap-
plaudi ; il ne voulait pas non plus vieillir, hélas I
Dans ses pérégrinations départementales, il
emportait toujours des exemplaires d'un por-
trait qu'on lui avait gravé en 1885, et il faisait
exposer ces exemplaires chez les principaux li-
brairos. Le soir de In représentation, il s'ha-
billait, se coiffait, se maquillait, ayant auprès
de lui, sur sa toilette, un de ces portraits en-
cadré, et avant de descendre sur le théâtre, ij
était rare qu'il ne dit pas avec satisfaction a
un des comparses qu'il emmenait d'ordinaire
avec lui : « N'est-ce pas que je ressemble A
mon portrait? s
Laferriere avait un talent bizarre, mais d'une
valeur incontestable, et qui convenait particu-
lièrement au drame dont Anlony est resté le
type, et dans uno certaine mesure, la carica-
ture. Affecté, mais fébrile ; faux, mais pas-
sionné ; incorrect, mais bouillant, endiablé", il
mettait toujours une qualité entraînante à côté
d'un défaut; si bien que celui-ci disparaissait
sous l'éclat de celle-là.
Alexandre Dumas père nous en parla, il
nous en souvient, à Florence, en 1867, dans
des termes exceptionnellement élogieux. La-
ferriere était l'acteur préféré de Dumas.
Ce jeune-premier avait conservé une jeu-
nesse relative dont il prenait un soin infini.
Malheureusement tout se fane, môme la jeu-
nesse d'un jeune-premier; alors, c'est la dé-
bâcle rapido. Une maladie de trois jours a em-
porté Véternel amoureux.
Laferriere est mort, disent quelques jour-
naux, à l'âge de 72 ans. Il y a là, croyons-
nous, une erreur.
D'après ce que nous tenons d'Alexandre
Dumas père et d'Hippolyte Auger, l'auteur de
Pauvre Mère et le doyen des auteurs drama-
tiques, qui, tous les deux l'ont connu intimer
ment et ont pu savoir de lui son âge à une
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de l'année 1799 ; il avait donc près de 78 ans •
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