Titre : Le Journal des transports : revue internationale des chemins de fer et de la navigation
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1886-06-26
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328005112
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 juin 1886 26 juin 1886
Description : 1886/06/26 (A9,SER3,N26). 1886/06/26 (A9,SER3,N26).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5472813w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, 4-V-2922
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/12/2008
9e ANNEE. — 3e Série— Nu 26 Paraissant le Samedi 26 Juin 1886 .y
SOMMAIRE
Les Tarifs de concurrence (\* article).
Travaux législatifs : Sénat; Chambre (les Députés.
Ingéniosité et Kouline.
Courrier parlementaire.
Les Appareils à contact H.xe dans les Chemins de fer.
Les Chemins de 1er à l'Étranger.
La Convention de Navigation avec l'Italie.
Revue des Chambres de Commerce : Chambre consultative de
Bédarleux. — Observations.
A propos de la Marine marchande.
Mouvement des Ports : France ; Etranger.
Informations commerciales.
Revue llnancière et Industrielle.
Avis et Communications.
Supplément :
Répertoire de Jurisprudence : Matériel (suite); Perte.
Tarifs homologués.
Propositions de Tarifs.
LES TARIFS DE CONCURRENCE
(4e ARTICLE.)
Concurrence des Chemins de fer et de la
Navigation maritime.
En dehors de la compétition qu'elles ont à subir de la
part des réseaux nationaux ou étrangers parallèles, de
la navigation fluviale et de la batellerie des canaux, les
Compagnies de chemins de fer ont aussi à se protéger
contre la concurrence que leur fait la navigation ma-
ritime.
Cette concurrence se produit de trois façons diffé-
rentes :
l» Par le cabotage, qui, suivant les côtes, transporte
les marchandises d'un port français à un autre port fran-
çais. Elle affecte,en ce cas, les tarifs intérieurs;
2° Par les services maritimes existant entre un port
étranger et un port français, et réciproquement. Elle
affecte, en ce cas, les tarifs internationaux d'importa-
tion et d'exportation;
3- Par les services maritimes existant entre deux ports
étrangers situés de part etd'autre p rès des frontières fran-
çaises. Elle affecte, en ce cas, les tarifs de transit.
Un exemple de chacune de ces trois sortes de concur-
rence nous fera mieux comprendre :
1» Il existe de nombreux services réguliers à vapeur
entre Dunkerque, le Havre et Bordeaux. Les Compa-
gnies du Nord, de l'Ouest et de l'Orléans ont donc établi,
du Havre etdes autres ports de la Manche à Bordeaux,
plusieurs tarifs communs et notamment l'E. 6 et l'E. 78,
destinés à empêcher le détournement complet des mar-
chandises par la voie de mer.
-2" La Chambre de commerce de Paris a, depuis long-
temps, protesté contre l'introduction en France des vins
espagnols, et est allée jusqu'à incriminer, à ce propos,
le patriotisme des Compagnies de chemins de fer.
Or il est, a priori, facile de réfuler l'insinuation, en se
demandant quel intérêt peuvent avoir les Compagnies
françaises à faire uniquement des sacrifice au profit de
2 ou 300,000 tonnes de vins espagnols, quand elles ont
à considérer, avant toutes choses, le trafic, sur leurs ré-
seaux, de 3 millions et demi de tonnes de vins français.
Cependant, dira-t-on, comment se fait-il que, dans la
réalité des choses, il existe un tarif de chemin de fer
commun aux Compagnies du Norte Espagnol, du Midi et
de l'Orléans, facilitant l'accès de Paris aux vins espa-
gnols, grâce à un prix plus réduit proportionnellement
que celui accordé aux vins français ?
Cette question, nous l'avons "vue maintes fois se pro-
duire. Nous en trouvons une édition nouvelle dans un
des derniers numéros du journal bordelais la Gironde,
formulée en ces termes :
Messieurs les Députés,
Les soussignés, propriétaires viticulteurs et négociants du
Bordelais et du Midi de la France, ont l'honneur de soumettre
à votre haute compétence les faits suivants, dans l'espoir qu'ils
feront ressortir tout l'intérêt que le vignoble français doit avoir
à s'opposer à l'homologation du tarif de pénétration S. 90 E. 194,
combiné entre les Compagnies du chemin de fer du Nord de
l'Espagne et les Compagnies du Midi et de Paris-Orléans.
Le 1er juin 1883, ces diverses Compagnies dénoncèrent les
tarifs communs existant à cette époque pour les vins d'Aragon
et de Navarre à Paris (»/« Hendaye).
La Compagnie du Nord de l'Espagne fît son tarif spécial n° 7,
et le Midi et le Paris-Orléans établirent leur tarif commun S. 27
E. b'1 à base kilométrique de 0.0512, soit 42 fr. la tonne de
Hendaye à Paris pour un parcours de 820 kilomètres.
Quelques temps après, le Midi et le Paris-Orléans, pour des
motifs que nous n'avons pas à apprécier, proposèrent de réduire
ce prix de42 fr. à 30 fr. Le Ministre refusa cette homologation,
qui s'écartait trop sensiblement de la base kilométrique établie
pour les divers points de production nationale.
En présence de ce refus, les Compagnies du Midi et de Paris-
Orléans ont fini par décider le Nord de l'Espagne à souder son
tarif Sp. 7 avec leur tarif S. 27 E. 51, et sous une forme dé-
guisée représentent à l'homologation la réduction déjà repoussée
par le Ministre.
En effet, le Nord de l'Espagne maintient son tarif jusqu'à
Hendaye et le soude simplement à un prix invariable de 36 fr.
de Hendaye à Paris.
Ce nui décompose le prix total comme suit :
De Haro à Paris, !>2 fr. la tonne. — La Compagnie du Nord
de l'Espagne perçoit 16 fr.; les Compagnies du Midi et d'Or-
léans 36 fr.; totafégal, 52 fr.
De Tudela à Paris, 50 fr. la tonne. — La Compagnie du Nord
de l'Espagne perçoit 23 fr.; les Compagnies du Midi et d'Or-
léans 30 fr.; totafégal, 59 fr.
IEt les protestataires, déduisant de cet état de choses
particulier que les Compagnies de l'Orléans et du Midi
accordent des tarifs à 4 centimes aux vins d'Espagne,
alors que les vins de France ne jouissent que de tarifs
à 6 centimes, adjurent les Députés de « plaider celle
cause nationale », et le Ministre de ne pas accorder l'ho-
mologation demandée par les Compagnies.
Certes, la plainte est tout à fait digne d'intérêt et mé-
rite d'être examinée attentivement.
Or, que ressort-il d'abord de cet examen attentif? Un
fait constant : c'est que les protestataires ont en vue la
sauvegarde des vignobles bordelais, lésés par l'entréa
en France des vins d'Espagne. e
El commentpeut s'opérer celte entrée en France? De
deux manières : non point par la seule voie du chemin
de fer, mais encore bien davantage par la voie maritime.
Supprimez la première, il restera la seconde. El conlre
SOMMAIRE
Les Tarifs de concurrence (\* article).
Travaux législatifs : Sénat; Chambre (les Députés.
Ingéniosité et Kouline.
Courrier parlementaire.
Les Appareils à contact H.xe dans les Chemins de fer.
Les Chemins de 1er à l'Étranger.
La Convention de Navigation avec l'Italie.
Revue des Chambres de Commerce : Chambre consultative de
Bédarleux. — Observations.
A propos de la Marine marchande.
Mouvement des Ports : France ; Etranger.
Informations commerciales.
Revue llnancière et Industrielle.
Avis et Communications.
Supplément :
Répertoire de Jurisprudence : Matériel (suite); Perte.
Tarifs homologués.
Propositions de Tarifs.
LES TARIFS DE CONCURRENCE
(4e ARTICLE.)
Concurrence des Chemins de fer et de la
Navigation maritime.
En dehors de la compétition qu'elles ont à subir de la
part des réseaux nationaux ou étrangers parallèles, de
la navigation fluviale et de la batellerie des canaux, les
Compagnies de chemins de fer ont aussi à se protéger
contre la concurrence que leur fait la navigation ma-
ritime.
Cette concurrence se produit de trois façons diffé-
rentes :
l» Par le cabotage, qui, suivant les côtes, transporte
les marchandises d'un port français à un autre port fran-
çais. Elle affecte,en ce cas, les tarifs intérieurs;
2° Par les services maritimes existant entre un port
étranger et un port français, et réciproquement. Elle
affecte, en ce cas, les tarifs internationaux d'importa-
tion et d'exportation;
3- Par les services maritimes existant entre deux ports
étrangers situés de part etd'autre p rès des frontières fran-
çaises. Elle affecte, en ce cas, les tarifs de transit.
Un exemple de chacune de ces trois sortes de concur-
rence nous fera mieux comprendre :
1» Il existe de nombreux services réguliers à vapeur
entre Dunkerque, le Havre et Bordeaux. Les Compa-
gnies du Nord, de l'Ouest et de l'Orléans ont donc établi,
du Havre etdes autres ports de la Manche à Bordeaux,
plusieurs tarifs communs et notamment l'E. 6 et l'E. 78,
destinés à empêcher le détournement complet des mar-
chandises par la voie de mer.
-2" La Chambre de commerce de Paris a, depuis long-
temps, protesté contre l'introduction en France des vins
espagnols, et est allée jusqu'à incriminer, à ce propos,
le patriotisme des Compagnies de chemins de fer.
Or il est, a priori, facile de réfuler l'insinuation, en se
demandant quel intérêt peuvent avoir les Compagnies
françaises à faire uniquement des sacrifice au profit de
2 ou 300,000 tonnes de vins espagnols, quand elles ont
à considérer, avant toutes choses, le trafic, sur leurs ré-
seaux, de 3 millions et demi de tonnes de vins français.
Cependant, dira-t-on, comment se fait-il que, dans la
réalité des choses, il existe un tarif de chemin de fer
commun aux Compagnies du Norte Espagnol, du Midi et
de l'Orléans, facilitant l'accès de Paris aux vins espa-
gnols, grâce à un prix plus réduit proportionnellement
que celui accordé aux vins français ?
Cette question, nous l'avons "vue maintes fois se pro-
duire. Nous en trouvons une édition nouvelle dans un
des derniers numéros du journal bordelais la Gironde,
formulée en ces termes :
Messieurs les Députés,
Les soussignés, propriétaires viticulteurs et négociants du
Bordelais et du Midi de la France, ont l'honneur de soumettre
à votre haute compétence les faits suivants, dans l'espoir qu'ils
feront ressortir tout l'intérêt que le vignoble français doit avoir
à s'opposer à l'homologation du tarif de pénétration S. 90 E. 194,
combiné entre les Compagnies du chemin de fer du Nord de
l'Espagne et les Compagnies du Midi et de Paris-Orléans.
Le 1er juin 1883, ces diverses Compagnies dénoncèrent les
tarifs communs existant à cette époque pour les vins d'Aragon
et de Navarre à Paris (»/« Hendaye).
La Compagnie du Nord de l'Espagne fît son tarif spécial n° 7,
et le Midi et le Paris-Orléans établirent leur tarif commun S. 27
E. b'1 à base kilométrique de 0.0512, soit 42 fr. la tonne de
Hendaye à Paris pour un parcours de 820 kilomètres.
Quelques temps après, le Midi et le Paris-Orléans, pour des
motifs que nous n'avons pas à apprécier, proposèrent de réduire
ce prix de42 fr. à 30 fr. Le Ministre refusa cette homologation,
qui s'écartait trop sensiblement de la base kilométrique établie
pour les divers points de production nationale.
En présence de ce refus, les Compagnies du Midi et de Paris-
Orléans ont fini par décider le Nord de l'Espagne à souder son
tarif Sp. 7 avec leur tarif S. 27 E. 51, et sous une forme dé-
guisée représentent à l'homologation la réduction déjà repoussée
par le Ministre.
En effet, le Nord de l'Espagne maintient son tarif jusqu'à
Hendaye et le soude simplement à un prix invariable de 36 fr.
de Hendaye à Paris.
Ce nui décompose le prix total comme suit :
De Haro à Paris, !>2 fr. la tonne. — La Compagnie du Nord
de l'Espagne perçoit 16 fr.; les Compagnies du Midi et d'Or-
léans 36 fr.; totafégal, 52 fr.
De Tudela à Paris, 50 fr. la tonne. — La Compagnie du Nord
de l'Espagne perçoit 23 fr.; les Compagnies du Midi et d'Or-
léans 30 fr.; totafégal, 59 fr.
IEt les protestataires, déduisant de cet état de choses
particulier que les Compagnies de l'Orléans et du Midi
accordent des tarifs à 4 centimes aux vins d'Espagne,
alors que les vins de France ne jouissent que de tarifs
à 6 centimes, adjurent les Députés de « plaider celle
cause nationale », et le Ministre de ne pas accorder l'ho-
mologation demandée par les Compagnies.
Certes, la plainte est tout à fait digne d'intérêt et mé-
rite d'être examinée attentivement.
Or, que ressort-il d'abord de cet examen attentif? Un
fait constant : c'est que les protestataires ont en vue la
sauvegarde des vignobles bordelais, lésés par l'entréa
en France des vins d'Espagne. e
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