Titre : Le Journal des transports : revue internationale des chemins de fer et de la navigation
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1886-05-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328005112
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 mai 1886 01 mai 1886
Description : 1886/05/01 (A9,SER3,N18). 1886/05/01 (A9,SER3,N18).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5472805b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, 4-V-2922
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/12/2008
9* ANNEE. - 3* Série1-N° 18 Paraissant le Samsdi !«■• Mai 1886
SOMMAIRE
Les Exemples tle M. Pcllelan.
L'Exportation des Tissus en Algérie.
Les Traverses de Chemins de fer (2* article).
Une Langue Internationale des Transports.
Le .Métropolitain.
Les Chemins de fer à l'Ut ranger.
Revue des Chambres de commerce : Paris.
Chronique des Chambres syndicales : Ganterie. — Observations.
Informations commerciales.
Revue financière et industrielle.
Avis et Communication.
Supplément :
Jurisprudence eu matière de Transports : La question des
Délais (arrêts).
Tarifs homologués.
Propositions de Tnrlls.
LES EXEMPLES DE M. PELLETAN
On sait l'ardeur inépuisable que met M. Camille Pel-
lelan à attaquer nos tarifs de chemins de fer.
Celle ardeur l'amena deux fois à la tribune lors de
l'interpellation Thévenet, et l'engagea à lenler une
double réponse aux discours de MM. Félix Faure et
Haynal. Nous avons déjà parlé de la première, qu'il pro-
nonça à la séance du 16 mars : nous parlerons aujour-
d'hui de la seconde, qu'il développa onze jours plus
tard.
Celle dernière, non moins véhémente que son ainée,
avait pour objet de détruire les solides arguments
présentés par l'honorable M. Ilaynal. Disons de suite
que, à rencontre de la sagesse des nations, Tinlen-
. tion, celle fois encore, ne put pas être réputée poul-
ie fait. L'éloquence du député des Bouches-du-Rhône
échoua contre l'expérience du député de la Gironde, et
M. Pellelan en fut pour sa lentalive.
Il n'esl pas indifférent, toutefois, d'en dire un mol, ne
serait-ce que pour prouver, une fois de plus, combien
il importe aux législateurs qui « parlent au pays par-
dessus la tête de leurs collègues » — suivant l'expression
imagée d'un député spirituel — de posséder sur le sujet
traité des renseignements précis, et de ne les produire
qu'après les avoir dûment contrôlés.
Un de nos abonnés de Paris, frappé d'une des révéla-
tions produites par M. Pelletan dans son discours du
27 mars, voulut se convaincre de la possibilité dufailcilé,
et savoir, de source autorisée, si réellement il était pos-
sible, ainsi que le prétendait le député des Bouches-du-
lthône, que nos industriels de l'Est fussent obligés de
recourir aux chemins de fer allemands à cause de l'élé-
vation des nouveaux tarifs P.-L.-M.
Voici la réponse qu'il reçut du directeur d'un des plus
grands établissements métallurgiques de l'Est, réponse
qu'il veut bien nous autoriser à publier à litre docu-
mentaire :
HALDY ROECHL1NG & C,E
HAUTS-FOURNEAUX • Pont-à-Mousson, le 16 avril 1886.
KT FONDEHIKS
DE P0NT-A-MOUSSOX
(Mcurlhe-el-Moselle.)
» Monsieur,
» Dans le discours qu'il a prononcé à la Chambre des
députés, le 27 mars dernier, M. Camille Pelletan a dit :
« Je connais un grand industriel de l'Est qui, heureu- j
» sèment pour lui, a son usine près de la frontière.
» Les nouveaux tarifs P.-L.-M. lui ont absolument coupé
» toute sa clientèle de Marseille et des bords du lthin(?);
» mais, comme il est voisin de Nancy, ses produits peu-
» vent encore arriver dans les environsde Lyon. Savez-
» vous pourquoi ? — Parce qu'il les fait sortir par la
» frontière la plus proche, leur fait faire un énorme dé-
» tour par l'Allemagne et par la Suisse. 11 paie ainsi,
» malgré l'augmentation de parcours, un prix plus bas
■» que celui qu'il paierait sur nos lignes ».
» En me citant ce passage, vous me demandez si le
fait est possible pour des produits métallurgiques, et si,
au cas particulier de l'usine de Pont-à-Mousson, nous
avons transporté ou pourrions transporter avantageuse-
ment nos produits vers Lyon, en empruntant les terri-
toires allemand et suisse.*
» Non, je n'ai pas usé de ce système, et je ne puis en
user, parce qu'il est absolument impraticable, — au
moins pour l'industrie métallurgique.
» 11 est impraticable,
» Parce que les produits français qui passent sur le
territoire étranger sont taxés comme produits étrangers
à leur rentrée en France. Si j'expédiais des tuyaux de
Pont-à-Mousson à Bordeaux, en passant par Anvers, mes
tuyaux, en arrivant à Bordeaux seraient taxés à 32 fr. 50
par tonne de droit d'entrée, absolument comme des
tuyaux belges.
» Si j'expédiais des tuyaux de Pont-à-Mousson à Lyon
par la Suisse, ces tuyaux rentreraient en France ' en
payant 32 fr. 50 de douane par tonne, comme des
tuyaux suisses.
» La douane française n'autorise pas le passage sur
territoire étranger.
» Pour que j'aie avantage à faire passer par l'Alle-
magne et la Suisse mes expéditions de tuyaux pour
Lyon, il faudrait donc que cet itinéraire me procurât une
économie de transport de plus de 32 fr. 50 par tonne,
sur l'itinéraire direct par la France.
» Or, de Ponl-à-Mousson à Lvon-Guillotièrc, je paie,
par l'Est et le P.-L.-M (Tuyaux de fonte) 20 fr. 25 par t.
tandis que je paierais, par l'Allemagne
el la Suisse, 1° Via Pagnv-sur-Moselle 32 fr. 10 —
2» Rà Petit-Croix, Genève 30 fr. 3r> —
» Non-seulement l'emprunt du territoire étranger ne
me permettrait pas de récupérer les 32 fr. 50 de douane,
mais cet itinéraire me ferait payer un transport de §0 0/0
plus élevé que celui résultant de l'itinéraire français. Je
pense que ces chiffres suffisent pour vous permettre
d'apprécier la question.
» Le fait cité par M. Pelletan n'est pas applicable aux
produits métallurgiques, lesquels paient des droits de
SOMMAIRE
Les Exemples tle M. Pcllelan.
L'Exportation des Tissus en Algérie.
Les Traverses de Chemins de fer (2* article).
Une Langue Internationale des Transports.
Le .Métropolitain.
Les Chemins de fer à l'Ut ranger.
Revue des Chambres de commerce : Paris.
Chronique des Chambres syndicales : Ganterie. — Observations.
Informations commerciales.
Revue financière et industrielle.
Avis et Communication.
Supplément :
Jurisprudence eu matière de Transports : La question des
Délais (arrêts).
Tarifs homologués.
Propositions de Tnrlls.
LES EXEMPLES DE M. PELLETAN
On sait l'ardeur inépuisable que met M. Camille Pel-
lelan à attaquer nos tarifs de chemins de fer.
Celle ardeur l'amena deux fois à la tribune lors de
l'interpellation Thévenet, et l'engagea à lenler une
double réponse aux discours de MM. Félix Faure et
Haynal. Nous avons déjà parlé de la première, qu'il pro-
nonça à la séance du 16 mars : nous parlerons aujour-
d'hui de la seconde, qu'il développa onze jours plus
tard.
Celle dernière, non moins véhémente que son ainée,
avait pour objet de détruire les solides arguments
présentés par l'honorable M. Ilaynal. Disons de suite
que, à rencontre de la sagesse des nations, Tinlen-
. tion, celle fois encore, ne put pas être réputée poul-
ie fait. L'éloquence du député des Bouches-du-Rhône
échoua contre l'expérience du député de la Gironde, et
M. Pellelan en fut pour sa lentalive.
Il n'esl pas indifférent, toutefois, d'en dire un mol, ne
serait-ce que pour prouver, une fois de plus, combien
il importe aux législateurs qui « parlent au pays par-
dessus la tête de leurs collègues » — suivant l'expression
imagée d'un député spirituel — de posséder sur le sujet
traité des renseignements précis, et de ne les produire
qu'après les avoir dûment contrôlés.
Un de nos abonnés de Paris, frappé d'une des révéla-
tions produites par M. Pelletan dans son discours du
27 mars, voulut se convaincre de la possibilité dufailcilé,
et savoir, de source autorisée, si réellement il était pos-
sible, ainsi que le prétendait le député des Bouches-du-
lthône, que nos industriels de l'Est fussent obligés de
recourir aux chemins de fer allemands à cause de l'élé-
vation des nouveaux tarifs P.-L.-M.
Voici la réponse qu'il reçut du directeur d'un des plus
grands établissements métallurgiques de l'Est, réponse
qu'il veut bien nous autoriser à publier à litre docu-
mentaire :
HALDY ROECHL1NG & C,E
HAUTS-FOURNEAUX • Pont-à-Mousson, le 16 avril 1886.
KT FONDEHIKS
DE P0NT-A-MOUSSOX
(Mcurlhe-el-Moselle.)
» Monsieur,
» Dans le discours qu'il a prononcé à la Chambre des
députés, le 27 mars dernier, M. Camille Pelletan a dit :
« Je connais un grand industriel de l'Est qui, heureu- j
» sèment pour lui, a son usine près de la frontière.
» Les nouveaux tarifs P.-L.-M. lui ont absolument coupé
» toute sa clientèle de Marseille et des bords du lthin(?);
» mais, comme il est voisin de Nancy, ses produits peu-
» vent encore arriver dans les environsde Lyon. Savez-
» vous pourquoi ? — Parce qu'il les fait sortir par la
» frontière la plus proche, leur fait faire un énorme dé-
» tour par l'Allemagne et par la Suisse. 11 paie ainsi,
» malgré l'augmentation de parcours, un prix plus bas
■» que celui qu'il paierait sur nos lignes ».
» En me citant ce passage, vous me demandez si le
fait est possible pour des produits métallurgiques, et si,
au cas particulier de l'usine de Pont-à-Mousson, nous
avons transporté ou pourrions transporter avantageuse-
ment nos produits vers Lyon, en empruntant les terri-
toires allemand et suisse.*
» Non, je n'ai pas usé de ce système, et je ne puis en
user, parce qu'il est absolument impraticable, — au
moins pour l'industrie métallurgique.
» 11 est impraticable,
» Parce que les produits français qui passent sur le
territoire étranger sont taxés comme produits étrangers
à leur rentrée en France. Si j'expédiais des tuyaux de
Pont-à-Mousson à Bordeaux, en passant par Anvers, mes
tuyaux, en arrivant à Bordeaux seraient taxés à 32 fr. 50
par tonne de droit d'entrée, absolument comme des
tuyaux belges.
» Si j'expédiais des tuyaux de Pont-à-Mousson à Lyon
par la Suisse, ces tuyaux rentreraient en France ' en
payant 32 fr. 50 de douane par tonne, comme des
tuyaux suisses.
» La douane française n'autorise pas le passage sur
territoire étranger.
» Pour que j'aie avantage à faire passer par l'Alle-
magne et la Suisse mes expéditions de tuyaux pour
Lyon, il faudrait donc que cet itinéraire me procurât une
économie de transport de plus de 32 fr. 50 par tonne,
sur l'itinéraire direct par la France.
» Or, de Ponl-à-Mousson à Lvon-Guillotièrc, je paie,
par l'Est et le P.-L.-M (Tuyaux de fonte) 20 fr. 25 par t.
tandis que je paierais, par l'Allemagne
el la Suisse, 1° Via Pagnv-sur-Moselle 32 fr. 10 —
2» Rà Petit-Croix, Genève 30 fr. 3r> —
» Non-seulement l'emprunt du territoire étranger ne
me permettrait pas de récupérer les 32 fr. 50 de douane,
mais cet itinéraire me ferait payer un transport de §0 0/0
plus élevé que celui résultant de l'itinéraire français. Je
pense que ces chiffres suffisent pour vous permettre
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