Presse et revues
12 pages
Titre : Le Journal des transports : revue internationale des chemins de fer et de la navigation
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1905-12-09
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328005112
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 décembre 1905 09 décembre 1905
Description : 1905/12/09 (A28,N49). 1905/12/09 (A28,N49).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5471995s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, 4-V-2922
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/12/2008
28° ANNÉE
LE JOURNAL DES TRANSPORTS
No 49
SOMMAIRE DU N- 49 DU 9 DÉCEMBRE 1905
Lettre de Jacques Bonhomme aux sénateurs, sur le
rachat de l'Ouest.
Les Colis agricoles.
Les Monopoles de l'Etat.
Bulletin Parlementaire: Chambre des Députés : Budget des
Travaux Publics : Rachat de l'Ouest. •— Nouvelle loi sur la
Marine marchande.
Informations : Unification des tarifs de voyageurs. — L'effectif
des machines des différents réseaux. — Les voies d'accès fran-
çaises au Simplon. — Carnets de voyages circulaires en France
et à l'étianger. — A la Compagnie des chemins de fer du Nord
de l'Espagne. — Banquet de l'Union technique des chemins de
fer d'intérêt local et des tramways de Krasce.
La Crise des chemins de fer italiens.
Nouvelles Etrangères : Le percement des Alpes bernoises.
Jurisprudence : Exploitation technique. — Exploitation commer-
ciale (marchandises). — Tramways.
Aux Travaux Publics : Tarifs homologués.
T rFiTTIRIEl
DE JACQUES BONHOMME
aux Sénateurs, sur le Rachat de l'Ouest
Messieurs les Sénateurs,
Beaucoup d'entre vous, sans doute, lisent le
Matin et ont pris connaissance mardi dernier de
l'article dans lequel M. Camille Pelletan vante
l'aisance et la séduction du « Rachat de l'Ouest »,
que la Chambre, à bout de souffle, est en train
de voter.
M. Camille Pelletan est atteint d'une étrange
monomanie. Depuis que les hasards malheureux
de la politique en ont fait, à la Marine, le succes-
seur étonnant du « vieux Colbert », sa hantise est
du monter des bateaux à quelqu'un ou de couler
quelque chose. En attendant qu'il arrive à ses
fins avec le Parlement et contre le Ministère,
M. Pelletan vise cette fois à couler l'Ouest et à
monter des bateaux aux contribuables. Vous
Permettrez, sans doute, ô Pères Conscrits, qu'on
v■■•■us signala la manoeuvre de l'homme de la
1 :enne et du Sully, en môme temps que la roche
•- «on portée sur la carte — sur les lianes de
1; jueiie il s'apprête à nous faire naufrager. Ja-
n îis, d'ailleurs, pour vanter la croisière, le loup
" mer ue se fit à ce point agneau : c'est, comme
v us l'allez voir, du plus fin pré-salé.
'- 11 y a intérêt, déclaret-il d'abord, à détruire
!'s erreurs que les intéressés sont arrivés à ré-
;';l"drc dans le public » (sic). La phrase n'est pas
l;';»reuse, mais elle est claire. M. Pelletan trouve
1, 11 intérêt à contredire les adversaires du rachat
de l'Ouest : intérêt électoral probablement, en ce
sens que les politiciens de son bord trouveraient
du coup 30.000 places nouvelles pour y caser leurs
créatures.
Mais, là-dessus, M. Pelletan n'insiste pas : et
pour cause.
Les erreurs qui sont répandues dans le public
sont, d'après lui, de deux sortes. D'abord, on
s'imagine qu'il faudra que le Trésor débourse
beaucoup d'argent pour racheter le réseau de
l'Ouest. Ensuite, les actionnaires se figurent que
le rachat menace leurs intérêts.
Eh bien, tout cela, mes amis, — Camille Pelle-
tan vous en donne sa parole— tout cela, c'est de
la farce !
« Après le rachat, l'Etat versera, tous les ans,
à la Compagnie dépossédée, les soixante millions
qui sont nécessaires pour fournir le revenu garanti
aux actions et aux obligations; mais, comme c'est
lui qui touchera les deux cents millions de recettes,
et payera les cent cinquante millions de dépenses,
c'est lui qui encaissera les cinquante millions de
produit net. Il n'aura donc, dans ce cas, comme
dans l'autre, qu'à prendre sur ses ressources nor-
males les dix millions de surplus pour parfaire
l'annuité de rachat qu'il doit à la Compagnie. »
Ainsi, dans l'avenir, rien à débourser. Il y au-
rait bien pour le présent à payer, d'après les con-
ventions, le matériel roulant et les travaux com-
plémentaires. Mais comme l'Ouest « a une bonne
dette » vis à-vis de l'Etat, de ce côté non plus il
n'y aura aucun débours à effectuer. C'est, on le
voit, l'affaire d'une minute et d'un t,our de main :
l'enfance de l'art et de la'comptabilité !
LE JOURNAL DES TRANSPORTS
No 49
SOMMAIRE DU N- 49 DU 9 DÉCEMBRE 1905
Lettre de Jacques Bonhomme aux sénateurs, sur le
rachat de l'Ouest.
Les Colis agricoles.
Les Monopoles de l'Etat.
Bulletin Parlementaire: Chambre des Députés : Budget des
Travaux Publics : Rachat de l'Ouest. •— Nouvelle loi sur la
Marine marchande.
Informations : Unification des tarifs de voyageurs. — L'effectif
des machines des différents réseaux. — Les voies d'accès fran-
çaises au Simplon. — Carnets de voyages circulaires en France
et à l'étianger. — A la Compagnie des chemins de fer du Nord
de l'Espagne. — Banquet de l'Union technique des chemins de
fer d'intérêt local et des tramways de Krasce.
La Crise des chemins de fer italiens.
Nouvelles Etrangères : Le percement des Alpes bernoises.
Jurisprudence : Exploitation technique. — Exploitation commer-
ciale (marchandises). — Tramways.
Aux Travaux Publics : Tarifs homologués.
T rFiTTIRIEl
DE JACQUES BONHOMME
aux Sénateurs, sur le Rachat de l'Ouest
Messieurs les Sénateurs,
Beaucoup d'entre vous, sans doute, lisent le
Matin et ont pris connaissance mardi dernier de
l'article dans lequel M. Camille Pelletan vante
l'aisance et la séduction du « Rachat de l'Ouest »,
que la Chambre, à bout de souffle, est en train
de voter.
M. Camille Pelletan est atteint d'une étrange
monomanie. Depuis que les hasards malheureux
de la politique en ont fait, à la Marine, le succes-
seur étonnant du « vieux Colbert », sa hantise est
du monter des bateaux à quelqu'un ou de couler
quelque chose. En attendant qu'il arrive à ses
fins avec le Parlement et contre le Ministère,
M. Pelletan vise cette fois à couler l'Ouest et à
monter des bateaux aux contribuables. Vous
Permettrez, sans doute, ô Pères Conscrits, qu'on
v■■•■us signala la manoeuvre de l'homme de la
1 :enne et du Sully, en môme temps que la roche
•- «on portée sur la carte — sur les lianes de
1; jueiie il s'apprête à nous faire naufrager. Ja-
n îis, d'ailleurs, pour vanter la croisière, le loup
" mer ue se fit à ce point agneau : c'est, comme
v us l'allez voir, du plus fin pré-salé.
'- 11 y a intérêt, déclaret-il d'abord, à détruire
!'s erreurs que les intéressés sont arrivés à ré-
;';l"drc dans le public » (sic). La phrase n'est pas
l;';»reuse, mais elle est claire. M. Pelletan trouve
1, 11 intérêt à contredire les adversaires du rachat
de l'Ouest : intérêt électoral probablement, en ce
sens que les politiciens de son bord trouveraient
du coup 30.000 places nouvelles pour y caser leurs
créatures.
Mais, là-dessus, M. Pelletan n'insiste pas : et
pour cause.
Les erreurs qui sont répandues dans le public
sont, d'après lui, de deux sortes. D'abord, on
s'imagine qu'il faudra que le Trésor débourse
beaucoup d'argent pour racheter le réseau de
l'Ouest. Ensuite, les actionnaires se figurent que
le rachat menace leurs intérêts.
Eh bien, tout cela, mes amis, — Camille Pelle-
tan vous en donne sa parole— tout cela, c'est de
la farce !
« Après le rachat, l'Etat versera, tous les ans,
à la Compagnie dépossédée, les soixante millions
qui sont nécessaires pour fournir le revenu garanti
aux actions et aux obligations; mais, comme c'est
lui qui touchera les deux cents millions de recettes,
et payera les cent cinquante millions de dépenses,
c'est lui qui encaissera les cinquante millions de
produit net. Il n'aura donc, dans ce cas, comme
dans l'autre, qu'à prendre sur ses ressources nor-
males les dix millions de surplus pour parfaire
l'annuité de rachat qu'il doit à la Compagnie. »
Ainsi, dans l'avenir, rien à débourser. Il y au-
rait bien pour le présent à payer, d'après les con-
ventions, le matériel roulant et les travaux com-
plémentaires. Mais comme l'Ouest « a une bonne
dette » vis à-vis de l'Etat, de ce côté non plus il
n'y aura aucun débours à effectuer. C'est, on le
voit, l'affaire d'une minute et d'un t,our de main :
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