Presse et revues
11 pages
Titre : L'Indépendant : revue hebdomadaire, politique, satirique et économique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-02-09
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327894583
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 65 Nombre total de vues : 65
Description : 09 février 1908 09 février 1908
Description : 1908/02/09 (A2,N14). 1908/02/09 (A2,N14).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG14 Collection numérique : BIPFPIG14
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5467066j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-85567
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
N° 14. — Deuxième Année
ÎO CENTIMES
9 Février 1908
SOMMAIRE
Les anarchistes (Charles HÉBERT). — Le prix d'une élection.—
Taxe sur les fiancés (Emile FAGUET). — Le Ministère du
Travail. — Petite Revue. — L'oeuvre du Touring-club
LES ANARCHISTES
§'AURAIS aussi bien choisi comme litre les
démagogues ; au point de vue social, en effet,
anarchistes et démagogues se confondent un
peu, il n'y a rien qui ressemble tant aux
revendications des uns que les promesses des
autres.
Depuis quelques jours, les anarchistes ont recom-
mencé leur propagande, — leur propagande par le
fait — mais celle-là anodine, du moins en France.
~ Ils "trous in orniez t- de- petit«rpap»Ik>ft8»iq'»'jJ6--2Jft &he«*~-
un peu partout et qui expriment ainsi les préten-
tions de leurs créateurs.
Voici la logique anarchiste :
De chacun selon ; es forces.
A chacun selon ses besoins.
Un homme consciencieux, mais original, a saisi
son crayon et a écrit au-dessous de l'un de ces petits
papiers : « Mais les anarchistes n'ont pas beaucoup
de forces et ont beaucoup de besoins. »
Quelque soit le pittoresque de cette polémique
et le lieu où elle s'est engagée ; elle est intéres-
sante, parce qu'elle démontre qu'il y a encore pas
mal de gens qui sont déterminés à ne pas se laisser
faire. Ils répondent du tac au tac, où que ce soit.
On pourrait argumenter longtemps, on trouve-
rait difficilement une formule plus parfaite que
celle emplo}^ée par mon inconnu.
Dans la pratique, quel serait le pondérateur des
forces, et l'appréciateur des besoins de chaque
national anarchiste ?
Mais que voulez-vous, chaque jour, ces malheu-
reux qui ont plus ou moins de forces, qui ont
beaucoup de besoins, et surtout, énormément
d'appétits se trouvent encouragés par une certaine
quantité d'individus qui, eux aussi, ont énormé-
ment d'appétits et qui n'ont pas trouvé, d'autre
moyen de les satisfaire que de solliciter des man-
dats électifs.
Et alors, la surenchère se produit, on promet, on
promet, non-seulement du pain, mais une abon-
dance inouïe de beurre. Et quand l'électeur, ne
voyant rien venir, crie qu'on l'a volé, qu'on Ta
leurré et qu'il réclame son dû, ce n'est pas lui qui
est le plus coupable.
Cela me rappelle la façon dont un des plus ser-
viles. démagogues de notre époque expliquait, en
1906, le mécanisme de l'impôt sur le revenu à ses
électeurs : « C'est bien simple, celui qui n'a pas de
revenu ne paiera rien, et ceux qui ont des fortunes
considérables paieront pour les autres. »
" ' -Et u né- frOtîne ' q ttîrfi't i té" Oe goTFéïif:s eriîbbîteï en t le
pas à notre homme ; il y avait même un commer-
çant qui paie quatre mille francs de loyer, ce qui
dénote un négoce assez important, et par Là même
assez fructueux, qui allait répétant la bonne parole,
et se frottant les mains disait : « Moi, ça m'est égal,
« je n'ai pas de fortune, je ne paierai rien, on ne
« touchera pas à ce que je gagne ! »
Eh! allez donc, ça n'est pas plus malin que cela,
voilà de bonne et saine économie politique, qui
donne aux électeurs de bons principes, et une
haute valeur morale !
Ah ! par exemple, il en est revenu mon négo-
ciant, et il passera de l'eau sous le pont avant qu'il
ne vote à nouveau pour le farceur qui a failli lui
faire doubler ses impositions.
ÎO CENTIMES
9 Février 1908
SOMMAIRE
Les anarchistes (Charles HÉBERT). — Le prix d'une élection.—
Taxe sur les fiancés (Emile FAGUET). — Le Ministère du
Travail. — Petite Revue. — L'oeuvre du Touring-club
LES ANARCHISTES
§'AURAIS aussi bien choisi comme litre les
démagogues ; au point de vue social, en effet,
anarchistes et démagogues se confondent un
peu, il n'y a rien qui ressemble tant aux
revendications des uns que les promesses des
autres.
Depuis quelques jours, les anarchistes ont recom-
mencé leur propagande, — leur propagande par le
fait — mais celle-là anodine, du moins en France.
~ Ils "trous in orniez t- de- petit«rpap»Ik>ft8»iq'»'jJ6--2Jft &he«*~-
un peu partout et qui expriment ainsi les préten-
tions de leurs créateurs.
Voici la logique anarchiste :
De chacun selon ; es forces.
A chacun selon ses besoins.
Un homme consciencieux, mais original, a saisi
son crayon et a écrit au-dessous de l'un de ces petits
papiers : « Mais les anarchistes n'ont pas beaucoup
de forces et ont beaucoup de besoins. »
Quelque soit le pittoresque de cette polémique
et le lieu où elle s'est engagée ; elle est intéres-
sante, parce qu'elle démontre qu'il y a encore pas
mal de gens qui sont déterminés à ne pas se laisser
faire. Ils répondent du tac au tac, où que ce soit.
On pourrait argumenter longtemps, on trouve-
rait difficilement une formule plus parfaite que
celle emplo}^ée par mon inconnu.
Dans la pratique, quel serait le pondérateur des
forces, et l'appréciateur des besoins de chaque
national anarchiste ?
Mais que voulez-vous, chaque jour, ces malheu-
reux qui ont plus ou moins de forces, qui ont
beaucoup de besoins, et surtout, énormément
d'appétits se trouvent encouragés par une certaine
quantité d'individus qui, eux aussi, ont énormé-
ment d'appétits et qui n'ont pas trouvé, d'autre
moyen de les satisfaire que de solliciter des man-
dats électifs.
Et alors, la surenchère se produit, on promet, on
promet, non-seulement du pain, mais une abon-
dance inouïe de beurre. Et quand l'électeur, ne
voyant rien venir, crie qu'on l'a volé, qu'on Ta
leurré et qu'il réclame son dû, ce n'est pas lui qui
est le plus coupable.
Cela me rappelle la façon dont un des plus ser-
viles. démagogues de notre époque expliquait, en
1906, le mécanisme de l'impôt sur le revenu à ses
électeurs : « C'est bien simple, celui qui n'a pas de
revenu ne paiera rien, et ceux qui ont des fortunes
considérables paieront pour les autres. »
" ' -Et u né- frOtîne ' q ttîrfi't i té" Oe goTFéïif:s eriîbbîteï en t le
pas à notre homme ; il y avait même un commer-
çant qui paie quatre mille francs de loyer, ce qui
dénote un négoce assez important, et par Là même
assez fructueux, qui allait répétant la bonne parole,
et se frottant les mains disait : « Moi, ça m'est égal,
« je n'ai pas de fortune, je ne paierai rien, on ne
« touchera pas à ce que je gagne ! »
Eh! allez donc, ça n'est pas plus malin que cela,
voilà de bonne et saine économie politique, qui
donne aux électeurs de bons principes, et une
haute valeur morale !
Ah ! par exemple, il en est revenu mon négo-
ciant, et il passera de l'eau sous le pont avant qu'il
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