Titre : L'Indépendant : revue hebdomadaire, politique, satirique et économique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1907-12-22
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327894583
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 65 Nombre total de vues : 65
Description : 22 décembre 1907 22 décembre 1907
Description : 1907/12/22 (A1,N7). 1907/12/22 (A1,N7).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG14 Collection numérique : BIPFPIG14
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5467062w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-85567
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
N* 7. — Première Année
ÎO CENTIMES
22 Décembre 1907
SOlVIlVtA.IFlEl
Comment je fus décoré (Victorien SAHDOU). — M. Chéron et les
automobiles. — Çà et là. — Le vote des femmes. — Le
nombre des députés. — Indiscrétions. — Le droit de
critique. — Générosité parlementaire. — Petite revue, etc.
COMMENT JE FUS DÉCORÉ
js^àSâ» ICTORIHN SARDOU est une fois de plus, et plus
SS^to que jamais, à l'ordre du jour. — L'Affaire
<£W!^ des Poisons obtient chaque soir à la Porte-
ç&> Saint-Martin un succès toujours grandis-
sant.
11 est intéressant et piquant de rappeler, à cette
occasion, dans quelles conditions l'illustre académi-
cien, aujourd'hui Grand croix de la Légion d'hon-
neur, fut décoré xpour la première fois, il y a une
quarantaine d'années. Ces confidences que nous
reproduisons, M. Victorien Sardou, les fit lui-même,
voilà dix ans passés, à M. Ange Galdemar pour les
Annales Politiques et Littéraires.
C'était aux dernières années de l'Empire, je venais
de donner les Ganaches. Un matin, j'appris que
sur le désir de l'empereur, la pièce allait être jouée
à Compiègne, et que j'étais invité à la représenta-
tion. Le surlendemain, je recevais, en effet, une
invitation. Quelques jours après, on m'apporta un
mot de Camille Doucet, alors directeur des théâtres
aux Beaux-Arts, qui me priait instamment de passer
le voir.
Je n'étais pas plus tôt dans son bureau qu'il
m'annonça la nouvelle. J'étais nommé Chevalier de
la Légion d'honneur. Le décret venait d'être signé
par l'empereur qui désirait que le secret fût gardé
jusqu'au lendemain, jour de la représenation. La
croix allait m/être remise par Sa Majesté elle-même
à l'issue du spectacle.
« — Voyez là une faveur spéciale, me dit Camille
Doucet. C'est à l'auteur des Pattes de Mouche et
de Nos Intimes qu'elle s'adresse. Toute la cour sera
là. Aussi est-il à désirer que la petite manifestation
se produise avec tout le décorum voulu. Et c'est
pour cela que je me suis décidé à rompre le secret
qui m'ai été confié. Vous allez recevoir la croix des
mains de l'empereur. 11 ne faut pas que vous ayez
l'air gauche et embarrassé. C'est d'un détestable
effet. Car elle va vous embarrasser, votre croix !
Quand Sa Majesté vous l'aura remise, qu'est-ce
que vous en ferez ? La mettrez-vous dans votre
gilet, la tiendrez-vous à la main ? Vous n'y avez pas
encore pensé, n'est-ce pas? Eh bien, mqi, j'y ai
pensé pour vous, car j'ai des souvenirs pénibles de'
décorés placés dans le même cas et qui se sont
montrés gauches à faire pleurer.
« Voyez-vous cette épingle, continua Camille
Doucet en me montrant une longue épingle à tête
ronde, c'est elle qui va vous sauver d'embarras.
Vous allez l'emporter et l'attacher de façon à la
dissimuler sous le revers de votre habit. Et demain,
en recevant la croix des mains de l'empereur, vous
n'aurez qu'à la retirer pour fixer l'insigne à la bou-
tonnière. »
Je remercie Doucet de sa spirituelle attention et
je rentre chez moi pour l'aire mes préparatifs de
départ. Je vais donc rentrer à Paris Chevalier de
la Légion d'honneur! Et tout en attachant l'épingle
de Doucet au revers de mon habit, je jette un
regard à la boutonnière qui semble s'entre-bâiller
pour recevoir le ruban rouge.
Le lendemain, j'étais à Compiègne. La représen-
tation a lieu. Au troisième acte, plusieurs person-
ÎO CENTIMES
22 Décembre 1907
SOlVIlVtA.IFlEl
Comment je fus décoré (Victorien SAHDOU). — M. Chéron et les
automobiles. — Çà et là. — Le vote des femmes. — Le
nombre des députés. — Indiscrétions. — Le droit de
critique. — Générosité parlementaire. — Petite revue, etc.
COMMENT JE FUS DÉCORÉ
js^àSâ» ICTORIHN SARDOU est une fois de plus, et plus
SS^to que jamais, à l'ordre du jour. — L'Affaire
<£W!^ des Poisons obtient chaque soir à la Porte-
ç&> Saint-Martin un succès toujours grandis-
sant.
11 est intéressant et piquant de rappeler, à cette
occasion, dans quelles conditions l'illustre académi-
cien, aujourd'hui Grand croix de la Légion d'hon-
neur, fut décoré xpour la première fois, il y a une
quarantaine d'années. Ces confidences que nous
reproduisons, M. Victorien Sardou, les fit lui-même,
voilà dix ans passés, à M. Ange Galdemar pour les
Annales Politiques et Littéraires.
C'était aux dernières années de l'Empire, je venais
de donner les Ganaches. Un matin, j'appris que
sur le désir de l'empereur, la pièce allait être jouée
à Compiègne, et que j'étais invité à la représenta-
tion. Le surlendemain, je recevais, en effet, une
invitation. Quelques jours après, on m'apporta un
mot de Camille Doucet, alors directeur des théâtres
aux Beaux-Arts, qui me priait instamment de passer
le voir.
Je n'étais pas plus tôt dans son bureau qu'il
m'annonça la nouvelle. J'étais nommé Chevalier de
la Légion d'honneur. Le décret venait d'être signé
par l'empereur qui désirait que le secret fût gardé
jusqu'au lendemain, jour de la représenation. La
croix allait m/être remise par Sa Majesté elle-même
à l'issue du spectacle.
« — Voyez là une faveur spéciale, me dit Camille
Doucet. C'est à l'auteur des Pattes de Mouche et
de Nos Intimes qu'elle s'adresse. Toute la cour sera
là. Aussi est-il à désirer que la petite manifestation
se produise avec tout le décorum voulu. Et c'est
pour cela que je me suis décidé à rompre le secret
qui m'ai été confié. Vous allez recevoir la croix des
mains de l'empereur. 11 ne faut pas que vous ayez
l'air gauche et embarrassé. C'est d'un détestable
effet. Car elle va vous embarrasser, votre croix !
Quand Sa Majesté vous l'aura remise, qu'est-ce
que vous en ferez ? La mettrez-vous dans votre
gilet, la tiendrez-vous à la main ? Vous n'y avez pas
encore pensé, n'est-ce pas? Eh bien, mqi, j'y ai
pensé pour vous, car j'ai des souvenirs pénibles de'
décorés placés dans le même cas et qui se sont
montrés gauches à faire pleurer.
« Voyez-vous cette épingle, continua Camille
Doucet en me montrant une longue épingle à tête
ronde, c'est elle qui va vous sauver d'embarras.
Vous allez l'emporter et l'attacher de façon à la
dissimuler sous le revers de votre habit. Et demain,
en recevant la croix des mains de l'empereur, vous
n'aurez qu'à la retirer pour fixer l'insigne à la bou-
tonnière. »
Je remercie Doucet de sa spirituelle attention et
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départ. Je vais donc rentrer à Paris Chevalier de
la Légion d'honneur! Et tout en attachant l'épingle
de Doucet au revers de mon habit, je jette un
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