Titre : Le Journal des transports : revue internationale des chemins de fer et de la navigation
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1891-08-14
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328005112
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 14 août 1891 14 août 1891
Description : 1891/08/14 (A14,N33). 1891/08/14 (A14,N33).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5463496t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, 4-V-2922
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/12/2008
14e ANNÉE
LE JOURNAL DES TRANSPORTS
N* 33
N» 33. — Vendredi 14 Août 1881
SOMMAIRE
L>offtce du Travail.
Tribune : La nouvelle politique douanière et le trafic franco-espagnol.
propos de la Semaine : La présidence du Congrès international
des chemins de fer. — Le « Siècle » et Paris-Port-de-Mer. — Un
coup de Bourse de la Commission du budget. — La ficelle de Belle-
ville. — Etéocle et Polynice, ou les syndicats d'empLovés de chemins
île far. "
Réseaux français : Voyages ministériels. — Lis billets a itinéraire
facultatif. — L'exploitation de la Ceinture. — Un chemin de fer au
Sénégal.— La ligne de Paris à Reims.— Chemin de 1er de la Jolictte
à l'Kstaque. — Ouverture de lignes.
Le rapport annuel de la Compagnie de l'Est.
Réseaux étranger» : ESPAGNE : Promulgation de huit lois relatives
à différents chemins de fer. — ITALIE : Les recettes des chemins de
fer en 18SXMJ1. — L'appareil Scartazzi-Opessi. — RUSSIE : Les nou-
vi'llcs constructions de lignes. — TURQUIE : Le chemin de fer Sam-
5oun-Siva,<. — TURQUIE D'ASIE : Les capitaux français exclus des
l'Iicmins de fer en Asie-Mineure.
Chronique maritime : MABIHC MARCHANDE : Le transport direct
des blés américains en France. — Services entre le port de Rouen
ri l'Algérie. — Nouvelle ligne transatlantique entre les Ktats-Unis
et l'Italie. — La « Mac Iver Lille ». — Nouvelle ligne de Hambourg
:'i Guatemala. — La Société des appontements de Pauillac.
Bibliographie : Guide officiel de la navigation intérieure.
Jurisprudence : Le tarif P. V. 200 de la Compagnie P.-L.-M. et les
Compagnies étrangères de navigation.
Tarifs homologues.
Partie financière. — Avis et communications, etc.
L'OFFICE DU TRAVAIL
La question sociale — cette question qui a le
im'ine âge que l'humanité, qui durera autant
«l'iVlle et ne sera jamais résolue — est redevenue
la préoccupation de cette lin de siècle, dont elle
'iV»il déjà troublé l'aurore. Nos pères l'avaient
Inmchée par la liberté et la reconnaissance des
ilmils de l'individu. Turgot avait répondu au cri
'le l'opinion publique en supprimant les corpora-
tions, maîtrises et jurandes. On sait, que l'intrigue
•If cour (jui lit échouer cette généreuse tentative
ni' s'inspira ni du sentiment, de la justice, ni du
vu'u public. Aussi, l'un des premiers actes de la
lîi'volution fut-il de reprendre l'oeuvre de Turgot.
La loi du 17 mars 1791 proclama la liberté du
h'iivail, et— à travers toutes les commotions po-
'itiques et guerrières — la loi de 1810 assura le
n'spect de cette liberté nouvelle. Du même coup,
s"' souvenant encore de l'oppression des corpora-
tions de l'ancien régime, de la servitude à laquelle
pH»'s contraignaient l'individu, et des entraves
'l'i'elles avaient mises au progrès industriel, le
'«'gislatèur de 1810 voulut éviter le retour, sous
"ne autre forme, de ces dangereuses institutions.
Il édicta des peines contre les atteintes portées à
la liberté du travail; il interdit de même les coali-
tions, aussi bien celles des patrons entre eux que
celles des ouvriers.
C'était aller trop loin. La liberté d'association
est le corollaire inévitable de la liberté indivi-
duelle, et la liberté d'association comporte, comme
conséquence, le droit de coalition pour la défense
d'un intérêt commun.
A son tour, il est vrai, l'association peut devenir
un instrument d'oppression pour l'individu et une
menace pour la société. On se trouve là en présence
d'une de ces antinomies si fréquentes dans les
questions sociales.
Celle-ci n'était pas aisée à résoudre. De 1810
à 1864, on en chercha le moyen sans le trou-
ver. La deuxième République s'en occupa in-
fructueusement. Les conférences de Louis Blanc,
au Luxembourg, les déclamations de Pierre
Leroux et les sopbismes dialectiques de Prou-
dhon, ne parvinrent qu'à embrouiller davan-
tage une difficulté déjà assez enchevêtrée. La loi
de 1849 confirma celle de 1810: celle-là était signée
de Napoléon Ier. A son tour, Napoléon 111, ce pre-
mier exemple d'un socialiste couronné, lit la loi
de 1864 qui proclama la liberté absolue des coali-
tions, aussi bien à l'usage des patrons qu'à celui
des ouvriers.
Là encore, on n'avait — comme cela arrive fré-
quemment en politique — envisagé qu'une des
faces du problème. Les grèves qui suivirent la
promulgation de cette loi, la Ricamarie, Aubin,
le Creusol, démontrèrent que le but d'apaisement
qu'on visait n'était pas atteint et qu'il y avait
quelque chose de plus à faire. Quoi ?
Un habile ingénieur, qui est en même temps un
homme de. bien (1), l'a dit avec beaucoup de jus-
tesse: La loi de 1864 crée un droit sans en définir
l'exercice. Faute d'une définition, ce droit absolu
à la coalition, on l'a pris pour le droit absolu à la
grève: gouvernants et gouvernés, patrons et ou-
vriers, chacun avec des sentiments divers, n'y a
pas vu autre chose. Aussi, puisqu'on croyait avoir
le droit absolu de faire grève, on s'est indigné des
obstacles que d'autres mettaient à l'exercice de ce
I droit. Les compagnons qui, usant de la faculté de
disposer librement de leur travail, ne se ralliaient
pas à la grève, étaient considérés comme des traî-
tres, et les quelques fois où le gouvernement a
voulu protéger, contre la grève, la liberté indivi-
duelle menacée, on a crié à l'excès de pouvoir, à
1 l'abus de la force, et les cris partaient aussi bien
d'un côté que de l'autre, suivant les cas.
1(1) A. Gibon. La Paix des Ateliers, mémoires de la So-
ciété des Ingénieurs civils, juin 1891, page 38,
LE JOURNAL DES TRANSPORTS
N* 33
N» 33. — Vendredi 14 Août 1881
SOMMAIRE
L>offtce du Travail.
Tribune : La nouvelle politique douanière et le trafic franco-espagnol.
propos de la Semaine : La présidence du Congrès international
des chemins de fer. — Le « Siècle » et Paris-Port-de-Mer. — Un
coup de Bourse de la Commission du budget. — La ficelle de Belle-
ville. — Etéocle et Polynice, ou les syndicats d'empLovés de chemins
île far. "
Réseaux français : Voyages ministériels. — Lis billets a itinéraire
facultatif. — L'exploitation de la Ceinture. — Un chemin de fer au
Sénégal.— La ligne de Paris à Reims.— Chemin de 1er de la Jolictte
à l'Kstaque. — Ouverture de lignes.
Le rapport annuel de la Compagnie de l'Est.
Réseaux étranger» : ESPAGNE : Promulgation de huit lois relatives
à différents chemins de fer. — ITALIE : Les recettes des chemins de
fer en 18SXMJ1. — L'appareil Scartazzi-Opessi. — RUSSIE : Les nou-
vi'llcs constructions de lignes. — TURQUIE : Le chemin de fer Sam-
5oun-Siva,<. — TURQUIE D'ASIE : Les capitaux français exclus des
l'Iicmins de fer en Asie-Mineure.
Chronique maritime : MABIHC MARCHANDE : Le transport direct
des blés américains en France. — Services entre le port de Rouen
ri l'Algérie. — Nouvelle ligne transatlantique entre les Ktats-Unis
et l'Italie. — La « Mac Iver Lille ». — Nouvelle ligne de Hambourg
:'i Guatemala. — La Société des appontements de Pauillac.
Bibliographie : Guide officiel de la navigation intérieure.
Jurisprudence : Le tarif P. V. 200 de la Compagnie P.-L.-M. et les
Compagnies étrangères de navigation.
Tarifs homologues.
Partie financière. — Avis et communications, etc.
L'OFFICE DU TRAVAIL
La question sociale — cette question qui a le
im'ine âge que l'humanité, qui durera autant
«l'iVlle et ne sera jamais résolue — est redevenue
la préoccupation de cette lin de siècle, dont elle
'iV»il déjà troublé l'aurore. Nos pères l'avaient
Inmchée par la liberté et la reconnaissance des
ilmils de l'individu. Turgot avait répondu au cri
'le l'opinion publique en supprimant les corpora-
tions, maîtrises et jurandes. On sait, que l'intrigue
•If cour (jui lit échouer cette généreuse tentative
ni' s'inspira ni du sentiment, de la justice, ni du
vu'u public. Aussi, l'un des premiers actes de la
lîi'volution fut-il de reprendre l'oeuvre de Turgot.
La loi du 17 mars 1791 proclama la liberté du
h'iivail, et— à travers toutes les commotions po-
'itiques et guerrières — la loi de 1810 assura le
n'spect de cette liberté nouvelle. Du même coup,
s"' souvenant encore de l'oppression des corpora-
tions de l'ancien régime, de la servitude à laquelle
pH»'s contraignaient l'individu, et des entraves
'l'i'elles avaient mises au progrès industriel, le
'«'gislatèur de 1810 voulut éviter le retour, sous
"ne autre forme, de ces dangereuses institutions.
Il édicta des peines contre les atteintes portées à
la liberté du travail; il interdit de même les coali-
tions, aussi bien celles des patrons entre eux que
celles des ouvriers.
C'était aller trop loin. La liberté d'association
est le corollaire inévitable de la liberté indivi-
duelle, et la liberté d'association comporte, comme
conséquence, le droit de coalition pour la défense
d'un intérêt commun.
A son tour, il est vrai, l'association peut devenir
un instrument d'oppression pour l'individu et une
menace pour la société. On se trouve là en présence
d'une de ces antinomies si fréquentes dans les
questions sociales.
Celle-ci n'était pas aisée à résoudre. De 1810
à 1864, on en chercha le moyen sans le trou-
ver. La deuxième République s'en occupa in-
fructueusement. Les conférences de Louis Blanc,
au Luxembourg, les déclamations de Pierre
Leroux et les sopbismes dialectiques de Prou-
dhon, ne parvinrent qu'à embrouiller davan-
tage une difficulté déjà assez enchevêtrée. La loi
de 1849 confirma celle de 1810: celle-là était signée
de Napoléon Ier. A son tour, Napoléon 111, ce pre-
mier exemple d'un socialiste couronné, lit la loi
de 1864 qui proclama la liberté absolue des coali-
tions, aussi bien à l'usage des patrons qu'à celui
des ouvriers.
Là encore, on n'avait — comme cela arrive fré-
quemment en politique — envisagé qu'une des
faces du problème. Les grèves qui suivirent la
promulgation de cette loi, la Ricamarie, Aubin,
le Creusol, démontrèrent que le but d'apaisement
qu'on visait n'était pas atteint et qu'il y avait
quelque chose de plus à faire. Quoi ?
Un habile ingénieur, qui est en même temps un
homme de. bien (1), l'a dit avec beaucoup de jus-
tesse: La loi de 1864 crée un droit sans en définir
l'exercice. Faute d'une définition, ce droit absolu
à la coalition, on l'a pris pour le droit absolu à la
grève: gouvernants et gouvernés, patrons et ou-
vriers, chacun avec des sentiments divers, n'y a
pas vu autre chose. Aussi, puisqu'on croyait avoir
le droit absolu de faire grève, on s'est indigné des
obstacles que d'autres mettaient à l'exercice de ce
I droit. Les compagnons qui, usant de la faculté de
disposer librement de leur travail, ne se ralliaient
pas à la grève, étaient considérés comme des traî-
tres, et les quelques fois où le gouvernement a
voulu protéger, contre la grève, la liberté indivi-
duelle menacée, on a crié à l'excès de pouvoir, à
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