9.80
PAR
PAR
PAS
PARURE (pa-ru-r'), .*. f. || 1° Ce qui sert à parer.
Une vaine parure, inutile à sa peine, CORN. Médée,
ni, 2. Le Saint-Esprit a voulu descendre dans un
dénombrement exact de tous les ornements de la
vanité, s'attachant, pour ainsi parler, à suivre par
sa vengeance toutes les diverses parures qu'une
vaine curiosité a inventées, BOSS. la Vallière. Si
les femmes veulent seulement être belles à leurs
propres yeux fit se plaire à elles-mêmes, elles peu-
vent sans doute..., dans le choix des ajustements et
de la parure, suivre leur goût et leurs caprices, LA
BRUY. m. La même parure qui a autrefois embelli
sa jeunesse, défigure enfin sa personne, éclaire les
défauts de sa vieillesse, ID. m. Une trop grande né-
gligence, comme une excessive parure dans les
vieillards, multiplient leurs rides, et font mieux voir
leur caducité, m. xi. Ces mêmes modes que les
hommes suivent si volontiers pour leurs personnes,
ils affectent de les négliger dans leurs portraits....
ils leur préfèrent une parure arbitraire, une dra-
perie indifférente, ID. XIII. L'inconstance et la lé-
gèreté des hommes, qui attachent successivement
les agréments et la bienséance à des choses tout
opposées, qui emploient pour le comique et pour la
mascarade ce qui leur a servi de parure grave et
d'ornements les plus sérieux, m. xm. Vous nous de-
mandez continuellement si user d'un tel artifice de
parure est un crime, si tels plaisirs publics sont défen-
dus, MASS. Car. Pécheresse. Ma jeunesse, ma bonne
façon, peut-être aussi ma parure l'attendrirent pour
moi : quand je parle de parure, c'est que cela n'y
nuit pas, MARIY. Marianne, s» part. || Fig. Vous
faites fort bien de donner un habit et une cornette
à cette jolie Pauline.... c'est toujours Mlle de Gri-
gnan, ce nom est une parure, SÉV. 27 déc. 4 688.
Des carquois, des flèches, des armures, Ornements
des guerriers et nos seules parures, VOLT. Scythes,
i, 4. Vous étiez mes trésors, ma gloire, ma parure,
M. J. CHÉN. Gracq: i, 5. Seule, sous l'oeil de Dieu,
dans sa douleur obscure, Ses maux étaient sa gloire
et ses fers sa parure, DELIL. Imag. vm. |j 2° Pa-
rure de diamants, parure de rubis, etc. garniture
de diamants, de rubis, etc. pour servir de parure.
Cette croix qui sur vous fut trouvée, Parure de l'en-
fance, avec soin conservée, VOLT. Zaïre, i, 4. || 3° Il
se dit de- la convenance ou ressemblance entre
deux ou plusieurs choses. Les attelages des chevaux
doivent être d'une même parure, RICHELET. La ta-
pisserie de la chambre et celle de l'alcôve sont de
différente parure, ID. || Fig. Toutest de même parure,
se dit, le plus souvent en mauvaise part, de la con-
duite d'un homme dont toutes les actions se ressem-
blent, d'un ouvrage où tout est de même caractère.
Tout est de même parure dans la conduite de cet
homme, RICHELET. Je sais qu'il y a des personnes
assez déterminées pour soutenir ce malheureux fatras
intitulé roman [laNouvelleHéloïse].... franchement
tout est de même parure, depuis les remontrances
et les réquisitoires jusqu'à nos romans et nos
comédies, VOLT. Lett. Mme du Deffant, 6 mars
4764. || 4° Terme de lingerie. Une parure, le col
et les manches pareilles. || 5° Ancien terme de
marine. Parure d'une galère, nom sous lequel on
comprenait les flammes, flammetfes, bannières,
pavesades et tendelets dont on ornait la galère,
principalement les jours de fête et de combat. || 6° Il
se dit, dans plusieurs arts, de ce qui a été re-
tranché avec un outil. La parure du pied d'un
cheval. || Terme de relieur. Ce qui se retranche d'une
peau, après que les couvertures sont taillées.
L'instrument qui sert à cette opération se nomme
couteau à parer. La parure d'une peau. Remettez
votre livre en presse entre des ais ; Qu'il y reste le
temps qu'on fera la parure, LESNÉ, la Reliure,
p. 66. || 7° Au pi. Rognures pour faire de la colle
forte. || 8° Graisse crue que le boucher reprend au
restaurateur et qu'il revend au fondeur pour faire
des chandelles.
— HIST. xve s. Il avoit après luy six chevaux de
pareure : le premier estoit couvert de velours noir...,
o. DE LA MARCHE, n, p. 667, dans LACURNE. Alors le
suivit sa pareure, qui fut telle qu'il avoit dix pages
après luy et dix chevaux, ID. p. 582. Portoit, au
lieu de cotte d'armes, une parure à manches d'un
drap de damas, ID. I, p. 249.
I — ÉTYM. Parer; bourg, poirure.
PARVENIR (par-ve-nir), v. n. Il se conjugue
comme venir. || 1° Venir jusqu'au terme qu'on s'est
proposé. 11 ne put jamais parvenir au haut de la mon-
tagne. Il 2° U se ditdes choses qui arrivent à destina-
tion. J'espère que ma lettre parviendra jusqu'à lui.
ij Fig. Ici même et du fond de cette auguste enceinte
D'affreux gémissements vers moi sont parvenus,
VOLT. Sémiram. 1, 3. [| 3° Fig. Atteindre quelque
terme présenté comme un but auquel on arrive.
Parvenir à un grand âge. Vous avez acquis une
parfaite beauté, et vous êtes parvenue jusqu'à être
reine, SACI. Bible, Ézéchiel, xvi, 4 3. Enfin je suis
parvenue au divin banquet, BOSS. Anne de Gong.
L'avantage de ce gouvernement était que les ci-
toyens s'affectionnaient d'autant plus à leur pays,
qu'il se conduisait en commun et qu'ils pou-
vaient tous parvenir aux honneurs, ROLLIN, Hist.
anc. OEuv. t. rx, p. 264, dans POUGENS. La morale a
aussi sa chimère : c'est le désintéressement, la par-
faite amitié;, on n'y parviendra jamais, mais il
est bon que l'on prétende y parvenir : du moins
en le prétendant on parvient à beaucoup d'autres
vertus, ou à des actions dignes de louange et
d'estime, FONTEN. Dial. 2", Morts anc. mod. Notre
caractère est de nous perfectionner, et celui des
Chinois est jusqu'à présent de rester où ils sont par-
venus, VOLT. Moeurs, 4 66. L'histoire du règne de
Louis XV commence presque à la naissance de ce
prince né le 4 6 février 4 740; il parvint à la cou-
ronne le 4" septembre 4746, à l'âge de cinq ans
et demi, DUCLOS, OEUV. t. V. 4. On parvient bien-
tôt à aimer ce qu'on fait, quand on ne fait que
ce qui est bien, J. 1. ROUSS. Lett. à M. B. Corresp.
t. u, p. 203, dans POUGENS. || 4° Absolument. S'é-
lever en dignité, faire fortune. Ces artifices que les
ambitieux appellent le secret de parvenir, FLÉCH.
Duc de Mont. Il faut savoir écrire, compter, faire
des chiffres; il n'y a que ce moyen-là pour par-
venir, DANCOURT, les Agioteurs, 1, 4. Il aurait pu
parvenir s'il avait su se vaincre, MASS. Carême,
Enf. prod. Les intrigues qui font parvenir sont
comptées parmi les secrets d'une profonde sagesse,
ID. Carême, Salut.
— HIST. xi" s. Li emperere en Roncevals par-
vient , Ch. de Roi. CLXXIII. Dessous deux arbres
parvenus est li reis, ib. ccu. Mais par les tribula-
tions.... Parvéndreit à si grant honur, Que.... BE-
NOÎT, II, 7864. Et por ce ke pluisor lo désirent, et
nekedent [néanmoins] ne parvinent mie de ci keà
la haltecede celle perfection, Job, p. 466. Seignor,
à itiel fin parviennent Cil qui à Dame-Deu se
tiennent, Grégoire le Grand, p. 4 4 6. || xm° s. Aiguë
qui keurt [eau qui court] de leu en autre tant que
à nient parvient, Psautier, f° 68. || xvie s. 11 em-
pescha tousjours, le plus qu'il peut, de parvenir les
enfants de Cimon, AMYOT, Péric. 68.
— ÉTYM. "Wallon, parvint; provenç. et esp. per-
venir; ital. peruenire; du lat. pervenire, de per,
par, et venire, venir.
PARVENU, UE (par-ve-nu, nue), part, passé de
parvenir. || 1° Parvenu au haut de la colline. Par-
venu au faite des honneurs. Déjà jusqu'à mon coeur
le venin parvenu Dans ce coeur expirant jette un
froid inconnu, RAC Phèdre, v, 7. || 2° Il se dit d'une
personne obscure qui a fait une grande fortune. Le
peuple élève au ciel ta valeur, ta vertu; Mais tu
n'es pour ces grands qu'un soldat parvenu, DUCIS,
Othello, n, 7. || Substantivement. Cette envie se-
crète et basse que trop souvent la noblesse or-
gueilleuse et pauvre porte au bonheur d'un par-
venu, GENLIS, Théât d'éduc. le Vrai sage, n, 6.
t PARVICOLLE (par-vi-ko-P), adj. Terme de
zoologie. Qui a le cou ou le corselet court.
— ÉTYM. Lat. parvus, petit, et collum, cou.
tPARVIFLORE (par-vi-flo-r'), adj. Terme de
botanique. Qui a de petites fleurs.
— ÉTYM. Lat. parvus, petit, et flos, fleur.
tPARVTFOLrÉ, ÉE (par-vi-fo-li-é, ée), adj.
Terme de botanique. Qui a de petites feuilles.
— ÉTYM. Lat. parvus, petit, et folium, feuille.
PARVIS (par-vî), s. m. || 1° Place devant la porte
principale d'une église et particulièrement d'une
église cathédrale. || Le parvis de Notre-Dame, et,
plus ordinairement, le parvis Notre-Dame, le parvis
de l'église de Notre-Dame à Paris. Seule à tâtons
au parvis Notre-Dame Elle vient hiver comme été,
BÉR. Pau», femme. || Par extension, il se dit de
toute espèce de temple. Un jour qu'assis tous deux
dans les sacrés parvis, Ils contaient cette histoire aux
pèlerins ravis, LA FONT. Phil. et Baucis. || Poétique-
ment. Les sacrés parvis, une église. Quel est cet
enfant débile Qu'on porte aux sacrés parvis? v.
HUGO, Odes, 1, 9. jl 2° Chez les Juifs, dans l'ancien
temple, espace qui était autour du tabernacle. Le
parvis aura cent coudées de long, cinquante de large
et cinq de haut, SACI, Bible, Exode, xxvn, 4 8.
Dans un des parvis aux hommes-réservé, Cette
femme superbe entre le front levé, RAC. Athal. n,
2. H 3° Au plur. Les parvis, vestibule, enceinte. De
ses parvis sacrés [du temple] j'ai deux fois fait le
tour, RAC. Athal. ni, 7. De tout son corps pressant
les froids parvis, Â ces accents le royal solitaire
Mêle tout bas quelques voeux pour son fils, MILLEV.
Charlem. à Pavie, ch. vi. On dirait qu'à ces lieux
ta vue accoutumée Les connaît autrement que par
la renommée; Tout à l'heure tes pas des miens
étaient suivis ; Je t'observais surtout dans ce pro-
chain parvis Où des rois mes aïeux les armes sont
rangées, p. LEBRUN, Ulysse, ni, 2. || Les célestes par-
vis, le ciel.
— HIST. xvi" s. Bien-heureux est celui que tu as
esleu, Seigneur : il habitera en tes parvis, CALV,
Instit. 740.
— ÉTYM. Bas-lat. parvisius, paravisus ; napol.
paraviso; de paradisus, pris, dans le moyen âge,
pour l'espace laissé devant une église,du lat. para-
disus, paradis (ancienne forme parais, d'où pora-
vis,parvis); ainsi dil, parce que, dans la représen-
tation des mystères, qui, à l'origine, se jouaient
devant les églises, ce lieu figurait le paradis (voy.
PARADIS) .
j- PARVOLINE (par-vo-li-n'), s. f. Terme de chi-
mie. Alcali trouvé dans le goudron.
t PARVULISSIME (par-vu-li-ssi-m'), adj. Su-
perlatif à forme latine que Voltaire a fait, par plai-
santerie, du latin pareulus, tout petit. Les gens
de bien surtout, mon cher frère, doivent savoir que
Jean-Jacques a fait un gros libelle contre la parvu-
lissime république de Genève, VOLT. Lett. Damila-
ville, 31 déc. 4 764. ,
f PARVULO (par-vu-lo), s. m. Nom donné, à la
cour de Louis XIV, à de petites réunions qui se
tenaient à Meudon. Je me souviens que je n'ai point
encore parlé de ce qu'on appelait à la cour les par-
vulo de Meudon, ST-SIM. 473, 60.
— ÉTYM. Lat. parculus, diminutif de parvus,
petit.
4. PAS (pâ; l's se lie : un pâ-z allongé), s. m.
Il 1° Action de mettre un pied devant l'autre pour
marcher. || 2° Pas, en termes d'escrime. || 3° Les
premiers pas. || 4° Faux pas. || 5° Pas, en termes de
danse. || 6° Pas, en termes militaires. || 7° Pas, en
termes de musique. || 8° Pas, en termes de manège.
Il 9° Vestige, marque du pied sur le sol. ||10° L'es-
pace qui se trouve d'un pied à l'autre quand on
marche. || 11° Passage. || 12" Pertuis. || 13° Passage
étroit et difficile dans une vallée, dans une mon-
tagne. H 14° Détroit, passage de mer. || 15° Seuil.
Il 16° Marche au-devant d'une entrée. || 17° Fig.
Préséance. || 18° Au moyen âge, pas d'armes.
Il 19° Fig. Acte comparé à un pas qui se fait.
H 20° Allées et venues, peines qu'on prend pour
quelque affaire. || 21° Chez les tisserands, passage du
fil dans la lame. || 22° Entailles. || 23° Pas de vis,
pas d'écrou. || 24° Outils de toutes sortes de pas.
Il 25° Pas d'âne. || 26° Pas de souris. || 27° Pas à pas.
Il 28° De ce pas, tout de ce pas, tout d'un pas.
Il Proverbes.
1° Action de mettre un pied devant l'autre pour
marcher. De quel côté tournez-vous vos pas? Le pas
est produit par l'écartement des deux membres in-
férieurs, auquel on ajoute la longueur du pied. La
longueur ordinaire du pas, chez une personne de
taille moyenne, est de o»,86. La durée d'un pas
est de 0",33, dans la marche la plus rapide; cette
durée dans la marche habituelle peut varier,
suivant les personnes entre 0',33 et 0',38. Cours,
Narsès, courez tous du pas le plus pressé, ROTR.
Bélis. v, 7. J'avais doublé le pas sans vous aperce-
voir, CORN. Galerie, iv, 2. Vous marchez d'un tel
pas qu'on a peine à vous suivre, MOL. Tart. i, 4.
On ne voit point mes pas sous l'âge chanceler, BOIL.
Sat. 1. Va; mais nous-même allons, précipitons
nos pas, RAC. Bajaz. iv, 6. H faisait dix pas pour
aller de son lit dans la garde-robe, il n'en fait plus
que neuf par la manière dont il a su tourner sa
chambre, LA BRUY. XIV. U m'attendait tranquille-
ment sans faire un pas vers moi, FÉN. Tél. iv. Cruel
auteur des troubles de mon âme, Que la pitié re-
tarde un peu tes pas, 1. B. ROUSS. Cantate, Circé.
Ensuite il eut le courage de ramener ces deux ré-
giments à petits pas, et de les sauver du péril où
leur valeur les jetait, VOLT. Iett. Tovazzi, 24 janv.
4 764. Dans toute l'étendue du terrain, depuis la rive
du Lot, qui est en face dé Levignac jusqu'à Firmi,
on ne peut pas faire un pas qu'on ne trouve du char-
bon, BUFF. Min. t. Ii, p. 3i8. Un jeune soldat di-
sait à sa mère, en lui montrant son épée : elle est
bien courte!—Eh bien, répondit-elle, vous ferez
un pas de plus, BARTHÉL. Anach. ch. 4 0. Traînant len-
tement ses pas sur les larges pierres du pavé de Flo-
rence, elle perdait l'idée d'arriver, STAEL, Cor. xvm »
3. H Aller un bon oas marcher assez bien. || X pas
PAR
PAR
PAS
PARURE (pa-ru-r'), .*. f. || 1° Ce qui sert à parer.
Une vaine parure, inutile à sa peine, CORN. Médée,
ni, 2. Le Saint-Esprit a voulu descendre dans un
dénombrement exact de tous les ornements de la
vanité, s'attachant, pour ainsi parler, à suivre par
sa vengeance toutes les diverses parures qu'une
vaine curiosité a inventées, BOSS. la Vallière. Si
les femmes veulent seulement être belles à leurs
propres yeux fit se plaire à elles-mêmes, elles peu-
vent sans doute..., dans le choix des ajustements et
de la parure, suivre leur goût et leurs caprices, LA
BRUY. m. La même parure qui a autrefois embelli
sa jeunesse, défigure enfin sa personne, éclaire les
défauts de sa vieillesse, ID. m. Une trop grande né-
gligence, comme une excessive parure dans les
vieillards, multiplient leurs rides, et font mieux voir
leur caducité, m. xi. Ces mêmes modes que les
hommes suivent si volontiers pour leurs personnes,
ils affectent de les négliger dans leurs portraits....
ils leur préfèrent une parure arbitraire, une dra-
perie indifférente, ID. XIII. L'inconstance et la lé-
gèreté des hommes, qui attachent successivement
les agréments et la bienséance à des choses tout
opposées, qui emploient pour le comique et pour la
mascarade ce qui leur a servi de parure grave et
d'ornements les plus sérieux, m. xm. Vous nous de-
mandez continuellement si user d'un tel artifice de
parure est un crime, si tels plaisirs publics sont défen-
dus, MASS. Car. Pécheresse. Ma jeunesse, ma bonne
façon, peut-être aussi ma parure l'attendrirent pour
moi : quand je parle de parure, c'est que cela n'y
nuit pas, MARIY. Marianne, s» part. || Fig. Vous
faites fort bien de donner un habit et une cornette
à cette jolie Pauline.... c'est toujours Mlle de Gri-
gnan, ce nom est une parure, SÉV. 27 déc. 4 688.
Des carquois, des flèches, des armures, Ornements
des guerriers et nos seules parures, VOLT. Scythes,
i, 4. Vous étiez mes trésors, ma gloire, ma parure,
M. J. CHÉN. Gracq: i, 5. Seule, sous l'oeil de Dieu,
dans sa douleur obscure, Ses maux étaient sa gloire
et ses fers sa parure, DELIL. Imag. vm. |j 2° Pa-
rure de diamants, parure de rubis, etc. garniture
de diamants, de rubis, etc. pour servir de parure.
Cette croix qui sur vous fut trouvée, Parure de l'en-
fance, avec soin conservée, VOLT. Zaïre, i, 4. || 3° Il
se dit de- la convenance ou ressemblance entre
deux ou plusieurs choses. Les attelages des chevaux
doivent être d'une même parure, RICHELET. La ta-
pisserie de la chambre et celle de l'alcôve sont de
différente parure, ID. || Fig. Toutest de même parure,
se dit, le plus souvent en mauvaise part, de la con-
duite d'un homme dont toutes les actions se ressem-
blent, d'un ouvrage où tout est de même caractère.
Tout est de même parure dans la conduite de cet
homme, RICHELET. Je sais qu'il y a des personnes
assez déterminées pour soutenir ce malheureux fatras
intitulé roman [laNouvelleHéloïse].... franchement
tout est de même parure, depuis les remontrances
et les réquisitoires jusqu'à nos romans et nos
comédies, VOLT. Lett. Mme du Deffant, 6 mars
4764. || 4° Terme de lingerie. Une parure, le col
et les manches pareilles. || 5° Ancien terme de
marine. Parure d'une galère, nom sous lequel on
comprenait les flammes, flammetfes, bannières,
pavesades et tendelets dont on ornait la galère,
principalement les jours de fête et de combat. || 6° Il
se dit, dans plusieurs arts, de ce qui a été re-
tranché avec un outil. La parure du pied d'un
cheval. || Terme de relieur. Ce qui se retranche d'une
peau, après que les couvertures sont taillées.
L'instrument qui sert à cette opération se nomme
couteau à parer. La parure d'une peau. Remettez
votre livre en presse entre des ais ; Qu'il y reste le
temps qu'on fera la parure, LESNÉ, la Reliure,
p. 66. || 7° Au pi. Rognures pour faire de la colle
forte. || 8° Graisse crue que le boucher reprend au
restaurateur et qu'il revend au fondeur pour faire
des chandelles.
— HIST. xve s. Il avoit après luy six chevaux de
pareure : le premier estoit couvert de velours noir...,
o. DE LA MARCHE, n, p. 667, dans LACURNE. Alors le
suivit sa pareure, qui fut telle qu'il avoit dix pages
après luy et dix chevaux, ID. p. 582. Portoit, au
lieu de cotte d'armes, une parure à manches d'un
drap de damas, ID. I, p. 249.
I — ÉTYM. Parer; bourg, poirure.
PARVENIR (par-ve-nir), v. n. Il se conjugue
comme venir. || 1° Venir jusqu'au terme qu'on s'est
proposé. 11 ne put jamais parvenir au haut de la mon-
tagne. Il 2° U se ditdes choses qui arrivent à destina-
tion. J'espère que ma lettre parviendra jusqu'à lui.
ij Fig. Ici même et du fond de cette auguste enceinte
D'affreux gémissements vers moi sont parvenus,
VOLT. Sémiram. 1, 3. [| 3° Fig. Atteindre quelque
terme présenté comme un but auquel on arrive.
Parvenir à un grand âge. Vous avez acquis une
parfaite beauté, et vous êtes parvenue jusqu'à être
reine, SACI. Bible, Ézéchiel, xvi, 4 3. Enfin je suis
parvenue au divin banquet, BOSS. Anne de Gong.
L'avantage de ce gouvernement était que les ci-
toyens s'affectionnaient d'autant plus à leur pays,
qu'il se conduisait en commun et qu'ils pou-
vaient tous parvenir aux honneurs, ROLLIN, Hist.
anc. OEuv. t. rx, p. 264, dans POUGENS. La morale a
aussi sa chimère : c'est le désintéressement, la par-
faite amitié;, on n'y parviendra jamais, mais il
est bon que l'on prétende y parvenir : du moins
en le prétendant on parvient à beaucoup d'autres
vertus, ou à des actions dignes de louange et
d'estime, FONTEN. Dial. 2", Morts anc. mod. Notre
caractère est de nous perfectionner, et celui des
Chinois est jusqu'à présent de rester où ils sont par-
venus, VOLT. Moeurs, 4 66. L'histoire du règne de
Louis XV commence presque à la naissance de ce
prince né le 4 6 février 4 740; il parvint à la cou-
ronne le 4" septembre 4746, à l'âge de cinq ans
et demi, DUCLOS, OEUV. t. V. 4. On parvient bien-
tôt à aimer ce qu'on fait, quand on ne fait que
ce qui est bien, J. 1. ROUSS. Lett. à M. B. Corresp.
t. u, p. 203, dans POUGENS. || 4° Absolument. S'é-
lever en dignité, faire fortune. Ces artifices que les
ambitieux appellent le secret de parvenir, FLÉCH.
Duc de Mont. Il faut savoir écrire, compter, faire
des chiffres; il n'y a que ce moyen-là pour par-
venir, DANCOURT, les Agioteurs, 1, 4. Il aurait pu
parvenir s'il avait su se vaincre, MASS. Carême,
Enf. prod. Les intrigues qui font parvenir sont
comptées parmi les secrets d'une profonde sagesse,
ID. Carême, Salut.
— HIST. xi" s. Li emperere en Roncevals par-
vient , Ch. de Roi. CLXXIII. Dessous deux arbres
parvenus est li reis, ib. ccu. Mais par les tribula-
tions.... Parvéndreit à si grant honur, Que.... BE-
NOÎT, II, 7864. Et por ce ke pluisor lo désirent, et
nekedent [néanmoins] ne parvinent mie de ci keà
la haltecede celle perfection, Job, p. 466. Seignor,
à itiel fin parviennent Cil qui à Dame-Deu se
tiennent, Grégoire le Grand, p. 4 4 6. || xm° s. Aiguë
qui keurt [eau qui court] de leu en autre tant que
à nient parvient, Psautier, f° 68. || xvie s. 11 em-
pescha tousjours, le plus qu'il peut, de parvenir les
enfants de Cimon, AMYOT, Péric. 68.
— ÉTYM. "Wallon, parvint; provenç. et esp. per-
venir; ital. peruenire; du lat. pervenire, de per,
par, et venire, venir.
PARVENU, UE (par-ve-nu, nue), part, passé de
parvenir. || 1° Parvenu au haut de la colline. Par-
venu au faite des honneurs. Déjà jusqu'à mon coeur
le venin parvenu Dans ce coeur expirant jette un
froid inconnu, RAC Phèdre, v, 7. || 2° Il se dit d'une
personne obscure qui a fait une grande fortune. Le
peuple élève au ciel ta valeur, ta vertu; Mais tu
n'es pour ces grands qu'un soldat parvenu, DUCIS,
Othello, n, 7. || Substantivement. Cette envie se-
crète et basse que trop souvent la noblesse or-
gueilleuse et pauvre porte au bonheur d'un par-
venu, GENLIS, Théât d'éduc. le Vrai sage, n, 6.
t PARVICOLLE (par-vi-ko-P), adj. Terme de
zoologie. Qui a le cou ou le corselet court.
— ÉTYM. Lat. parvus, petit, et collum, cou.
tPARVIFLORE (par-vi-flo-r'), adj. Terme de
botanique. Qui a de petites fleurs.
— ÉTYM. Lat. parvus, petit, et flos, fleur.
tPARVTFOLrÉ, ÉE (par-vi-fo-li-é, ée), adj.
Terme de botanique. Qui a de petites feuilles.
— ÉTYM. Lat. parvus, petit, et folium, feuille.
PARVIS (par-vî), s. m. || 1° Place devant la porte
principale d'une église et particulièrement d'une
église cathédrale. || Le parvis de Notre-Dame, et,
plus ordinairement, le parvis Notre-Dame, le parvis
de l'église de Notre-Dame à Paris. Seule à tâtons
au parvis Notre-Dame Elle vient hiver comme été,
BÉR. Pau», femme. || Par extension, il se dit de
toute espèce de temple. Un jour qu'assis tous deux
dans les sacrés parvis, Ils contaient cette histoire aux
pèlerins ravis, LA FONT. Phil. et Baucis. || Poétique-
ment. Les sacrés parvis, une église. Quel est cet
enfant débile Qu'on porte aux sacrés parvis? v.
HUGO, Odes, 1, 9. jl 2° Chez les Juifs, dans l'ancien
temple, espace qui était autour du tabernacle. Le
parvis aura cent coudées de long, cinquante de large
et cinq de haut, SACI, Bible, Exode, xxvn, 4 8.
Dans un des parvis aux hommes-réservé, Cette
femme superbe entre le front levé, RAC. Athal. n,
2. H 3° Au plur. Les parvis, vestibule, enceinte. De
ses parvis sacrés [du temple] j'ai deux fois fait le
tour, RAC. Athal. ni, 7. De tout son corps pressant
les froids parvis, Â ces accents le royal solitaire
Mêle tout bas quelques voeux pour son fils, MILLEV.
Charlem. à Pavie, ch. vi. On dirait qu'à ces lieux
ta vue accoutumée Les connaît autrement que par
la renommée; Tout à l'heure tes pas des miens
étaient suivis ; Je t'observais surtout dans ce pro-
chain parvis Où des rois mes aïeux les armes sont
rangées, p. LEBRUN, Ulysse, ni, 2. || Les célestes par-
vis, le ciel.
— HIST. xvi" s. Bien-heureux est celui que tu as
esleu, Seigneur : il habitera en tes parvis, CALV,
Instit. 740.
— ÉTYM. Bas-lat. parvisius, paravisus ; napol.
paraviso; de paradisus, pris, dans le moyen âge,
pour l'espace laissé devant une église,du lat. para-
disus, paradis (ancienne forme parais, d'où pora-
vis,parvis); ainsi dil, parce que, dans la représen-
tation des mystères, qui, à l'origine, se jouaient
devant les églises, ce lieu figurait le paradis (voy.
PARADIS) .
j- PARVOLINE (par-vo-li-n'), s. f. Terme de chi-
mie. Alcali trouvé dans le goudron.
t PARVULISSIME (par-vu-li-ssi-m'), adj. Su-
perlatif à forme latine que Voltaire a fait, par plai-
santerie, du latin pareulus, tout petit. Les gens
de bien surtout, mon cher frère, doivent savoir que
Jean-Jacques a fait un gros libelle contre la parvu-
lissime république de Genève, VOLT. Lett. Damila-
ville, 31 déc. 4 764. ,
f PARVULO (par-vu-lo), s. m. Nom donné, à la
cour de Louis XIV, à de petites réunions qui se
tenaient à Meudon. Je me souviens que je n'ai point
encore parlé de ce qu'on appelait à la cour les par-
vulo de Meudon, ST-SIM. 473, 60.
— ÉTYM. Lat. parculus, diminutif de parvus,
petit.
4. PAS (pâ; l's se lie : un pâ-z allongé), s. m.
Il 1° Action de mettre un pied devant l'autre pour
marcher. || 2° Pas, en termes d'escrime. || 3° Les
premiers pas. || 4° Faux pas. || 5° Pas, en termes de
danse. || 6° Pas, en termes militaires. || 7° Pas, en
termes de musique. || 8° Pas, en termes de manège.
Il 9° Vestige, marque du pied sur le sol. ||10° L'es-
pace qui se trouve d'un pied à l'autre quand on
marche. || 11° Passage. || 12" Pertuis. || 13° Passage
étroit et difficile dans une vallée, dans une mon-
tagne. H 14° Détroit, passage de mer. || 15° Seuil.
Il 16° Marche au-devant d'une entrée. || 17° Fig.
Préséance. || 18° Au moyen âge, pas d'armes.
Il 19° Fig. Acte comparé à un pas qui se fait.
H 20° Allées et venues, peines qu'on prend pour
quelque affaire. || 21° Chez les tisserands, passage du
fil dans la lame. || 22° Entailles. || 23° Pas de vis,
pas d'écrou. || 24° Outils de toutes sortes de pas.
Il 25° Pas d'âne. || 26° Pas de souris. || 27° Pas à pas.
Il 28° De ce pas, tout de ce pas, tout d'un pas.
Il Proverbes.
1° Action de mettre un pied devant l'autre pour
marcher. De quel côté tournez-vous vos pas? Le pas
est produit par l'écartement des deux membres in-
férieurs, auquel on ajoute la longueur du pied. La
longueur ordinaire du pas, chez une personne de
taille moyenne, est de o»,86. La durée d'un pas
est de 0",33, dans la marche la plus rapide; cette
durée dans la marche habituelle peut varier,
suivant les personnes entre 0',33 et 0',38. Cours,
Narsès, courez tous du pas le plus pressé, ROTR.
Bélis. v, 7. J'avais doublé le pas sans vous aperce-
voir, CORN. Galerie, iv, 2. Vous marchez d'un tel
pas qu'on a peine à vous suivre, MOL. Tart. i, 4.
On ne voit point mes pas sous l'âge chanceler, BOIL.
Sat. 1. Va; mais nous-même allons, précipitons
nos pas, RAC. Bajaz. iv, 6. H faisait dix pas pour
aller de son lit dans la garde-robe, il n'en fait plus
que neuf par la manière dont il a su tourner sa
chambre, LA BRUY. XIV. U m'attendait tranquille-
ment sans faire un pas vers moi, FÉN. Tél. iv. Cruel
auteur des troubles de mon âme, Que la pitié re-
tarde un peu tes pas, 1. B. ROUSS. Cantate, Circé.
Ensuite il eut le courage de ramener ces deux ré-
giments à petits pas, et de les sauver du péril où
leur valeur les jetait, VOLT. Iett. Tovazzi, 24 janv.
4 764. Dans toute l'étendue du terrain, depuis la rive
du Lot, qui est en face dé Levignac jusqu'à Firmi,
on ne peut pas faire un pas qu'on ne trouve du char-
bon, BUFF. Min. t. Ii, p. 3i8. Un jeune soldat di-
sait à sa mère, en lui montrant son épée : elle est
bien courte!—Eh bien, répondit-elle, vous ferez
un pas de plus, BARTHÉL. Anach. ch. 4 0. Traînant len-
tement ses pas sur les larges pierres du pavé de Flo-
rence, elle perdait l'idée d'arriver, STAEL, Cor. xvm »
3. H Aller un bon oas marcher assez bien. || X pas
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