PAR
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choses, MARMONTEL, Mém. xn. H 20° Sur sa parole,
sur ma parole, après promesse donnée par lui, par
moi. Il me semble que M. de la Trousse revient sur
sa parole, et qu'il n'a pas perdu beaucoup de son
équipage, SÉV. 217. Renvoyé sur sa parole pour
ménager l'échange des prisonniers, BOSS. Hist. I,
8. Il joua sur sa parole tant qu'il voulut, HAMILT.
Gramm. 3. D'cù vient qu'on me met prisonnier
sur ma parole? ID. ib. 4. Mon devoir a parlé; je
TOUS laisse, et j'y vole; Soyez mon prisonnier,
mais sur votre parole, VOLT. Ad. du Guescl. m, 6.
|| Etre sur sa parole, se dit d'un prisonnier qu'on
ne garde pas après qu'il a promis de ne pas s"éva-
der. Je crois qu'on les laissera à Vincennes, avec
la liberté de s'aller promener à Paris quand il leur
plaira; car ils sont sur leur parole, PELLISSON, Iett.
hisl. t. n, p. 456, dans POUGENS. U Sur parole, sur
la garantie de sa bonne foi. Jouer, perdre sur pa-
role. || Prisonnier sur parole, prisonnier à qui on ac-
corde une certaine liberté, mais qui a promis de ne
pas s'en servir pour se mettre en liberté. || Terme de
guerre. Se parler sur parole, se dit de deux personnes
de partis contraires qui se voient, se parlent, sur la
parole de ne rien entreprendre l'un contre l'autre,
jl Proverbes. Â bon entendeur il ne faut qu'une
parole. || À grands seigneurs peu de paroles, il ne
faut pas abuser de leur audience et la faire durer
trop longtemps. || Les paroles du matin ne ressem-
blent pas à celles du soir, les hommes sont sujets
à changer d'avis, à se contredire. || Les belles paroles
n'ccorchent pas la langue. || Quand les paroles sont
diles, l'eau bénite est faite. || Parole ne pue pas,
ou les paroles ne puent pas, se dit par manière
d'excuse quand on parle d'infirmités corporelles ou
de choses dégoûtantes. || On prend les bêles par les
cornes, et les hommes par la parole, les hommes
s'engagent quand ils donnent leur parole. || La pa-
role fait le jeu, vaut le jeu, vaut jeu, se dit pour
signifier qu'on joue telle somme, sans la mettre
effectivement au jeu. || Les paroles sont des fe-
melles, et les écrits sont des mâles.
— HIST. xi" s. N'orra [n'entendra] de nous pa-
roles ne nouveles, Ch. de Roi. iv. Bon sont li comte,
et lor paroles hautes, ib. LXXXV. || xne s. Dame, tant
m'ont félon achoisoné [accusé] Et fausse gent par
leur parole vaine.... Couci, xiv. Moult fu granz la
parole, et troublée la corz [la cour], Sa.r.. xxvn. La
parole est finée, et li conseilz se part, ib. xxix.
Ele fist si corne une foie Qui ne sel garder sa pa-
role, Grégoire le Grand, p. 43. E des paroles de
home pecheor n'aiez paor, Machab. i, 2. || xme s.
Encor ne soit ma parole françoise [il parlait picard],
Si la puet on bien entendre en françois, QUESNES,
Jiomanccro, p. 84. Puis fu un jour qu'ele lui dit :
amis, Par paroles vous ai mené [promené] mains
dis [jours], ib. p. 407. Paroles sont semblables à
sajettes que l'on puet [peut] traire legierement,
mais retraire non, BRUN, LATINI, Trésor, p. 354.
De bêle parole se fait fox liés [un fou se fait joyeux
de belles paroles], Prov. du vilain, Ms. de St-Germ.
f" 76, dans LACURNE. Quant [elle] vint de pasmoi-
son, la parole [elle] a emprise, Berte, xxxi. Laissez
tout ce aler, n'en soit parole dite, ib. LIV. Si par-
lerai iluec à lui ; S'il le veut prendre [l'anneau] sans
anui, Je ramperai ci la parole, lai de l'ombre. Tan-
dis que il estaient en ces paroles, un sien chevalier
lui escria :,sire, sire, venez jusques ici, JOINV. 274.
|| xve s. Messire Gautier de Mauny mit en paroles
le chevalier normand qu'il tenoit pour son prison-
nier, et lui demanda quelle quantité d'argent pour
sa rançoD il pourrait payer, FROISS. I, I, 299. Si
commença le roi à aller de l'un à l'autre et à en-
trer en parole, ID. I, I, 329. Adonc se tirent
chascun à part fiers et esmeuz l'ung contre l'autre
pour les paroles qu'ils avoient eu ensemble, Per-
ceforest, t. m, f° ch 6. Le chevalier au griffon vint
à luy, et en peu de langage luy forma la parole de
la querelle qui luy avoit esté présentée, ib. t. m,
f° 126. Quant les pucelles eurent festoie le chevalier,
la puceile au cercle d'or print la parolle et dist....
ib. t. vi, f° 56. Le suppliant amusa et tint à paroles
les chamberieres, DU CANGE, parola. Le roy com-
mença la parolle et luy dist, COMM. IV, IO. || xvr* s.
Ce mot de Parole [le Verbe] signifie une sagesse
résidente en Dieu, dont toutes révélations et pro-
phéties sont procedées — de là nous concluons in-
failiblement que la Parole est vray Dieu, CALV. Instit.
75. Jésus Christ est ceste mesme parole revestue
de chair, ID. ib. 77. Par paroles expresses de son
testament, MONT, I, 4 7. Donner parole [à quel-
qu'uni de.... m. i, 47. Faillir à sa parole, ID. I, 30.
Nous ne sommes hommes que par la parole, ID.
I, 36. Ne foulez-vous qu'une parole? je sçay bien
qu'il ne vous faut pas surfaire, DESPER. Contes,
LXXI. L'on dit volentiers, dit Hircan, que les paroles
ne sont jamais puantes, MARS. NOUV. LU. L'extreme-
onction lui fut apportée par le curé et par elle reçue,
avec plusieurs bons signes ; car à peine pouvoit
elle voir sa parole [parler], ID. ib. LX. Tristes,
chagrins, grongnars, de peu de paroles, pleureux,
PARÉ, Introd. 6. Belles paroles et médians faits
trompent les sages et sots parfaits, LEROUX DE LIN-
CY, Prov. t. u, p. 2J6. Bonnes paroles oignent, et les
méchantes poignent, ID. ib. p. 253. Parole mal en-
tendue est mal jugée, ID. ib. p. 368. Paroles rap-
portées sont envenimées, ID. ib. Le roy depuis a
fait minuter une abolition générale, par laquelle
ont esté les prisons ouvertes à tous ceux qui es-
taient prisonniers par la parole; c'est le terme dont
nous usons au lieu de dire la religion; mot cer-
tainement lequel fort à propos a peu estre accom-
modé à plusieurs qui sont par cy-devant morts à
crédit pour trop parler, PASQUIER, lett. t. I, p. 481.
Aussi ne lui manque-t-il que la parole [en parlant
d'une statue], Nuits de Straparole, t. li, p. 239,
dans LACURNE. Des paroles ils vindrent au poil, COT-
GRAVE. X paroles lourdes sourdes oreilles, ID. Bonne
parole bon lieu tient, ID. Douce parole rompt grand
ire, ID. Longues paroles font les jours courts, ID.
Méchante parole jetée va partout à la volée, ID.
— ÊTYM. Bourg, paîrole; provenç. paraula; esp.
palabra; portug. palavra;anc.portug.paravoa;du
bas-lat. parabola, parole, qui est le même que le
latin parabola, parabole (voy. PARABOLE 4). Para-
bola, à cause du fréquent emploi qu'on faisait de ce
mot dans les sermons et les exhortations, et aussi
parce qu'on répugnait à employer le mot uerbum,
réservé pour signifier le Verbe, a remplacé ce mot
chez tous les peuples romans; de même, en grec
moderne, <]iotpi (ô placé, pour signifier poisson, ly.8ù?, qui avait passé
à un usage mystique.
FAROLI (pa-ro-li), s.m. || Ie Terme de jeu. Le dou-
ble de ce qu'on a joué la première fois, à la basselte,
au pharaon, etc. Gagner le paroli. Jouer au trictrac
partie, paroli et le tout. || Fig. Donner, faire, rendre
le paroli à quelqu'un, renchérir sur ce qu'il a dit ou
fait. Ce que vous dites de la vieille Puisieux qu'elle
n'en devait pas faire à deux fois, quand elle fut si
malade, un peu avant la maladie dont elle est
morte, me donne le paroli, SÉV. 3 nov. 4677. Pour
la belle-soeur [de Fouquet], c'est la plus folle
femme que je connaisse ; je vous ferais le paroli si
je voulais vous conter tout ce que je sais d'elle, ID.
27 juin 1678. Dans toutes les querelles que j'ai ac-
commodées, j'ai toujours condamné les premiers of-
fenseurs, quoiqu'on leur eût fait quelquefois un
paroli d'outrages, parce qu'on ne leur aurait rien
fait s'ils n'avaient pas commencé, FURETIÈRE, Fac-
tums, t. n, p. 4 94 (lettre de Bussi-Rabulin). Un
heureux instinct fait paroli à la raison, Disc, du
café, ■ dans DESFONTAINES. || 2° Corne qu'on fait à la
carte sur laquelle on joue le double. Et la dame du
logis, assise auprès de ce banquier impitoyable
[dans une maison de jeu], remarquait avec des yeux
de lynx tous les parolis, tous les sept et le va de cam-
pagne dont chaque joueur cornait ses cartes, VOLT.
Candide, 22. || 3° Paroli de campagne, paroli qu'un
joueur fait par friponnerie avant que la carte soit ve-
nue comme s'il avait déjà gagné. Quelques parolis
de campagne qu'elle se permet assez fréquemment,
GENLIS, Veill. du chdt. Les deux réputations.
— ÉTYM. Origine inconnue.
f PAROLIER (pa-ro-lié), s. m. Néologisme. Nom
donné par Castil-Blaze aux auteurs des paroles dans
les pièces à mettre en musique, parce qu'il préten-
dait que le poète y devait être l'esclave du musicien,
et fournir seulement des paroles'propres à être
chantées. Un parolier italien. Voici comment le paro-
lier [Voltaire] exhale sa mauvaise humeur au sujet de
ce contretemps [son opéra de Samson refusé] : je dis
le parolier et non pas le poète; car lès livrets de Vol-
taire sont ce qu'on peut imaginer de plus misérable,
C. BLAZE, l'Académie de musique, § v, t. i, p. 4 56.
— REM. Le mot parolier suppose que la pièce,
en soi, n'a aucune valeur; ce qui est souvent vrai.
Mais, appliqué aux auteurs de pièces comme la
Festoie de Jouy, la Jluette et le Comte Ory de
Scribe, le nom de parolier serait un contre-sens.
t PAROMOCRICIENS (pa-ro-mo-kri-siin),s.»i. pi.
Ordre de la classe des chétopodes, comprenant ceux
dont la différence des anneaux et de leurs appendices
permet de diviser le corps en régions thoracique et
abdominale, bien que la séparation soit peu évidente.
-.- ÉTYM. Uapôjioto;, semblable, etxpîxo; anneau.
t PAROMPHALOCELE (pa-ron-fa-lo-sè-P), s.'J.
Terme de chirurgie. Hernie à travers une éventra-
tion voisine de l'ombilic.
— ÉTYM. Ilapà, à côté, ôp^paXi;, ombilic, el
x^Xïi, hernie.
TARONOMASE (pa-ro-no-ma-z'), s. f. Figure de
rhétorique. Rapprochement dans la même phrase de
mots dont le son est à peu près semblable, mais
dont le sens est différent. Par exemple, en latin,
amantes sunt amentes (les amants sont fous).
— ÉTYM. IIapovop.â!;Eiv, de Tcapà, à côté, et
6v6p.ot, nom. »
PARONOMÂSIE (pa-ro-no-ma-zie), s. f. || Ie Sui-
vant quelques grammairiens, synonyme de parono-
mase. || 2° Suivant l'Académie, ressemblance entre
des mots de différentes langues, qui peut marquer
une origine commune.
— ÉTYM. napovop.acr(a (voy. PAR0N0MASE).
t PARONS (pa-ron), PA1RONS (pè-ron), PER-
RONS (pè-ron), s. m. pi. Terme de fauconnerie. Se
disait du père et de la mère des oiseaux de proie.
— HIST. xm' s. S'il [les chiens] sont engendré de
petiz parons, BRUN. LAT. Trésor, p. 235.
— ÊTYM. Dérivé de père.
fPARONYCUIE (pa-ro-ni-kie), s. f. Terme de
chirurgie. Panaris.
— HIST. xvie s. Du panaris ou paronychie, PARÉ,
VI, 21.
— ÉTYM. Tlapwvux^i de rcapà, auprès, et 8vut,
ôvux°?i ongle.
f PARONYCHIÉES ou PARONYQBTÉES (pa-ro-ni-
ki-ée), s. f. pi. Famille de plantes, voisine des
caryophyllées, formée de genres analogues au genre
paronyque.
PARONYME (pa-ro-ni-m'), s. m. Mot qui a du
rapport avec un autre par le son qu'il fait entendre,
de sorte que les gens mal instruits peuvent les con-
fondre. Bailler et bâiller, anoblir et ennoblir,
chasse et châsse sont des paronymes.
—ÉTYM. Ilaptivupo;, de Ttapà, à côté, et 6vou.a, nom.
t TARONYMIE (pa-ro-ni-mie), s. f. Qualité de ce
qui est paronyme. La paronymie de deux termes.
t PARONYiMIQCE (pa-ro-ni-mi-k'), adj. Qui a
rapport au paronyme. || Qui a de l'affinité par sa
consonnance.
t PARONYQUE (pa-ro-ni-k'), s.f.Plante qui pas-
sait, chez les anciens, pour guérir le panaris.
— ÉTYM. Paronychie.
t PAROPIE (pa-ro-pie), s. f. Terme d'anatomie.
Angle externe ou petit angle des paupières, celui
qui est tourné vers les oreilles.
— ÉTYM. Ilapà, à côté, et
t PAROPSIDES (pa-ro-psi-d'), s. m. pi. Genre
d'insectes coléoptères tétramères, de la famille des
phytophages.
— ÉTYM. IlàpoiJ/iç, écuelle, deuapi, et 8ov, mets.
t PAROPSIE (pa-ro-psie), s. f. Terme de méde-
cine. Nom général des troubles de la vision tels que
la myopie, Pbéméralopie, etc.
—ÊTYM. Tlapà, indiquantdéfectuosité, et â^iî, vue.
f PARORCU1DE (pa-ror-chi-d'), s. m. Toute po-
sition d'un ou des deux testicules différente de celle
qu'ils doivent occuper naturellement.
— ÉTYM. IJapà, à côté, et êpy.iç, testicule.
| PAROT (pa-ro), s. m. Poisson du genre labre.
Il Le rossignol des murailles.
PAROTIDE (pa-ro-ti-d'), s. f. || 1° Terme d'ana-
tomie. La glande salivaire située près de l'oreille, et
qui est la plus considérable des glandes salivaires.
|| Amas de glandes mucipares qui, dans les cra-
pauds, forme en arrière de chaque oeil une masse
irrégulière. || 2° Terme de médecine. Gonflement qui
se forme dans la parotide ou dans son voisinage.
— HIST. xvie s. Les glandes emunctoires du cer-
veau nommées parotides, PARÉ, IV, 4 0. Parotide est
une tumeur contre nature, occupant les glandules
et parties d'autour, qui sont sous les oreilles dites
emonctoires du cerveau, ID. VI, 3.
— ÊTYM. Ilapum;, de Ttapà, auprès, et o5{, <î>tè;,
oreille.
fPAROTIDIEN, IENNE (pa-ro-ti-diin, diè-n'),
adj. Qui a rapport à la parotide. Canal parotidien.
f PAROTIDITE (pa-ro-ti-di-f), s. /*. Terme de
médecine. Synonyme de parotide, n" 2.
—ÉTYM. Parotide, et la finale médicale ite.
f PAROTIDO-AURICULAIRE (pa-ro-ti do-ô-ri-
ku-lê-r), adj". Terme d'anatomie. Nom donné à un
muscle de l'oreille, qu'il tire en bas et en dehors.
f PAROTIQCE (pa-ro-ti-k'), adj. Terme d'anato-
mie. Qui est auprès de l'oreille. || Région parotique,
le tour de l'oreille, chez les oiseaux. || Se dit d'une
espèce de labre, à cause de la couleur de ses oper-
cules, qui diffère de celle du reste du corps
—ÉTYM. Ilapà, auprès, et ouç, COTÔ;, oreille.
PAR
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choses, MARMONTEL, Mém. xn. H 20° Sur sa parole,
sur ma parole, après promesse donnée par lui, par
moi. Il me semble que M. de la Trousse revient sur
sa parole, et qu'il n'a pas perdu beaucoup de son
équipage, SÉV. 217. Renvoyé sur sa parole pour
ménager l'échange des prisonniers, BOSS. Hist. I,
8. Il joua sur sa parole tant qu'il voulut, HAMILT.
Gramm. 3. D'cù vient qu'on me met prisonnier
sur ma parole? ID. ib. 4. Mon devoir a parlé; je
TOUS laisse, et j'y vole; Soyez mon prisonnier,
mais sur votre parole, VOLT. Ad. du Guescl. m, 6.
|| Etre sur sa parole, se dit d'un prisonnier qu'on
ne garde pas après qu'il a promis de ne pas s"éva-
der. Je crois qu'on les laissera à Vincennes, avec
la liberté de s'aller promener à Paris quand il leur
plaira; car ils sont sur leur parole, PELLISSON, Iett.
hisl. t. n, p. 456, dans POUGENS. U Sur parole, sur
la garantie de sa bonne foi. Jouer, perdre sur pa-
role. || Prisonnier sur parole, prisonnier à qui on ac-
corde une certaine liberté, mais qui a promis de ne
pas s'en servir pour se mettre en liberté. || Terme de
guerre. Se parler sur parole, se dit de deux personnes
de partis contraires qui se voient, se parlent, sur la
parole de ne rien entreprendre l'un contre l'autre,
jl Proverbes. Â bon entendeur il ne faut qu'une
parole. || À grands seigneurs peu de paroles, il ne
faut pas abuser de leur audience et la faire durer
trop longtemps. || Les paroles du matin ne ressem-
blent pas à celles du soir, les hommes sont sujets
à changer d'avis, à se contredire. || Les belles paroles
n'ccorchent pas la langue. || Quand les paroles sont
diles, l'eau bénite est faite. || Parole ne pue pas,
ou les paroles ne puent pas, se dit par manière
d'excuse quand on parle d'infirmités corporelles ou
de choses dégoûtantes. || On prend les bêles par les
cornes, et les hommes par la parole, les hommes
s'engagent quand ils donnent leur parole. || La pa-
role fait le jeu, vaut le jeu, vaut jeu, se dit pour
signifier qu'on joue telle somme, sans la mettre
effectivement au jeu. || Les paroles sont des fe-
melles, et les écrits sont des mâles.
— HIST. xi" s. N'orra [n'entendra] de nous pa-
roles ne nouveles, Ch. de Roi. iv. Bon sont li comte,
et lor paroles hautes, ib. LXXXV. || xne s. Dame, tant
m'ont félon achoisoné [accusé] Et fausse gent par
leur parole vaine.... Couci, xiv. Moult fu granz la
parole, et troublée la corz [la cour], Sa.r.. xxvn. La
parole est finée, et li conseilz se part, ib. xxix.
Ele fist si corne une foie Qui ne sel garder sa pa-
role, Grégoire le Grand, p. 43. E des paroles de
home pecheor n'aiez paor, Machab. i, 2. || xme s.
Encor ne soit ma parole françoise [il parlait picard],
Si la puet on bien entendre en françois, QUESNES,
Jiomanccro, p. 84. Puis fu un jour qu'ele lui dit :
amis, Par paroles vous ai mené [promené] mains
dis [jours], ib. p. 407. Paroles sont semblables à
sajettes que l'on puet [peut] traire legierement,
mais retraire non, BRUN, LATINI, Trésor, p. 354.
De bêle parole se fait fox liés [un fou se fait joyeux
de belles paroles], Prov. du vilain, Ms. de St-Germ.
f" 76, dans LACURNE. Quant [elle] vint de pasmoi-
son, la parole [elle] a emprise, Berte, xxxi. Laissez
tout ce aler, n'en soit parole dite, ib. LIV. Si par-
lerai iluec à lui ; S'il le veut prendre [l'anneau] sans
anui, Je ramperai ci la parole, lai de l'ombre. Tan-
dis que il estaient en ces paroles, un sien chevalier
lui escria :,sire, sire, venez jusques ici, JOINV. 274.
|| xve s. Messire Gautier de Mauny mit en paroles
le chevalier normand qu'il tenoit pour son prison-
nier, et lui demanda quelle quantité d'argent pour
sa rançoD il pourrait payer, FROISS. I, I, 299. Si
commença le roi à aller de l'un à l'autre et à en-
trer en parole, ID. I, I, 329. Adonc se tirent
chascun à part fiers et esmeuz l'ung contre l'autre
pour les paroles qu'ils avoient eu ensemble, Per-
ceforest, t. m, f° ch 6. Le chevalier au griffon vint
à luy, et en peu de langage luy forma la parole de
la querelle qui luy avoit esté présentée, ib. t. m,
f° 126. Quant les pucelles eurent festoie le chevalier,
la puceile au cercle d'or print la parolle et dist....
ib. t. vi, f° 56. Le suppliant amusa et tint à paroles
les chamberieres, DU CANGE, parola. Le roy com-
mença la parolle et luy dist, COMM. IV, IO. || xvr* s.
Ce mot de Parole [le Verbe] signifie une sagesse
résidente en Dieu, dont toutes révélations et pro-
phéties sont procedées — de là nous concluons in-
failiblement que la Parole est vray Dieu, CALV. Instit.
75. Jésus Christ est ceste mesme parole revestue
de chair, ID. ib. 77. Par paroles expresses de son
testament, MONT, I, 4 7. Donner parole [à quel-
qu'uni de.... m. i, 47. Faillir à sa parole, ID. I, 30.
Nous ne sommes hommes que par la parole, ID.
I, 36. Ne foulez-vous qu'une parole? je sçay bien
qu'il ne vous faut pas surfaire, DESPER. Contes,
LXXI. L'on dit volentiers, dit Hircan, que les paroles
ne sont jamais puantes, MARS. NOUV. LU. L'extreme-
onction lui fut apportée par le curé et par elle reçue,
avec plusieurs bons signes ; car à peine pouvoit
elle voir sa parole [parler], ID. ib. LX. Tristes,
chagrins, grongnars, de peu de paroles, pleureux,
PARÉ, Introd. 6. Belles paroles et médians faits
trompent les sages et sots parfaits, LEROUX DE LIN-
CY, Prov. t. u, p. 2J6. Bonnes paroles oignent, et les
méchantes poignent, ID. ib. p. 253. Parole mal en-
tendue est mal jugée, ID. ib. p. 368. Paroles rap-
portées sont envenimées, ID. ib. Le roy depuis a
fait minuter une abolition générale, par laquelle
ont esté les prisons ouvertes à tous ceux qui es-
taient prisonniers par la parole; c'est le terme dont
nous usons au lieu de dire la religion; mot cer-
tainement lequel fort à propos a peu estre accom-
modé à plusieurs qui sont par cy-devant morts à
crédit pour trop parler, PASQUIER, lett. t. I, p. 481.
Aussi ne lui manque-t-il que la parole [en parlant
d'une statue], Nuits de Straparole, t. li, p. 239,
dans LACURNE. Des paroles ils vindrent au poil, COT-
GRAVE. X paroles lourdes sourdes oreilles, ID. Bonne
parole bon lieu tient, ID. Douce parole rompt grand
ire, ID. Longues paroles font les jours courts, ID.
Méchante parole jetée va partout à la volée, ID.
— ÊTYM. Bourg, paîrole; provenç. paraula; esp.
palabra; portug. palavra;anc.portug.paravoa;du
bas-lat. parabola, parole, qui est le même que le
latin parabola, parabole (voy. PARABOLE 4). Para-
bola, à cause du fréquent emploi qu'on faisait de ce
mot dans les sermons et les exhortations, et aussi
parce qu'on répugnait à employer le mot uerbum,
réservé pour signifier le Verbe, a remplacé ce mot
chez tous les peuples romans; de même, en grec
moderne, <]iotpi (ô
à un usage mystique.
FAROLI (pa-ro-li), s.m. || Ie Terme de jeu. Le dou-
ble de ce qu'on a joué la première fois, à la basselte,
au pharaon, etc. Gagner le paroli. Jouer au trictrac
partie, paroli et le tout. || Fig. Donner, faire, rendre
le paroli à quelqu'un, renchérir sur ce qu'il a dit ou
fait. Ce que vous dites de la vieille Puisieux qu'elle
n'en devait pas faire à deux fois, quand elle fut si
malade, un peu avant la maladie dont elle est
morte, me donne le paroli, SÉV. 3 nov. 4677. Pour
la belle-soeur [de Fouquet], c'est la plus folle
femme que je connaisse ; je vous ferais le paroli si
je voulais vous conter tout ce que je sais d'elle, ID.
27 juin 1678. Dans toutes les querelles que j'ai ac-
commodées, j'ai toujours condamné les premiers of-
fenseurs, quoiqu'on leur eût fait quelquefois un
paroli d'outrages, parce qu'on ne leur aurait rien
fait s'ils n'avaient pas commencé, FURETIÈRE, Fac-
tums, t. n, p. 4 94 (lettre de Bussi-Rabulin). Un
heureux instinct fait paroli à la raison, Disc, du
café, ■ dans DESFONTAINES. || 2° Corne qu'on fait à la
carte sur laquelle on joue le double. Et la dame du
logis, assise auprès de ce banquier impitoyable
[dans une maison de jeu], remarquait avec des yeux
de lynx tous les parolis, tous les sept et le va de cam-
pagne dont chaque joueur cornait ses cartes, VOLT.
Candide, 22. || 3° Paroli de campagne, paroli qu'un
joueur fait par friponnerie avant que la carte soit ve-
nue comme s'il avait déjà gagné. Quelques parolis
de campagne qu'elle se permet assez fréquemment,
GENLIS, Veill. du chdt. Les deux réputations.
— ÉTYM. Origine inconnue.
f PAROLIER (pa-ro-lié), s. m. Néologisme. Nom
donné par Castil-Blaze aux auteurs des paroles dans
les pièces à mettre en musique, parce qu'il préten-
dait que le poète y devait être l'esclave du musicien,
et fournir seulement des paroles'propres à être
chantées. Un parolier italien. Voici comment le paro-
lier [Voltaire] exhale sa mauvaise humeur au sujet de
ce contretemps [son opéra de Samson refusé] : je dis
le parolier et non pas le poète; car lès livrets de Vol-
taire sont ce qu'on peut imaginer de plus misérable,
C. BLAZE, l'Académie de musique, § v, t. i, p. 4 56.
— REM. Le mot parolier suppose que la pièce,
en soi, n'a aucune valeur; ce qui est souvent vrai.
Mais, appliqué aux auteurs de pièces comme la
Festoie de Jouy, la Jluette et le Comte Ory de
Scribe, le nom de parolier serait un contre-sens.
t PAROMOCRICIENS (pa-ro-mo-kri-siin),s.»i. pi.
Ordre de la classe des chétopodes, comprenant ceux
dont la différence des anneaux et de leurs appendices
permet de diviser le corps en régions thoracique et
abdominale, bien que la séparation soit peu évidente.
-.- ÉTYM. Uapôjioto;, semblable, etxpîxo; anneau.
t PAROMPHALOCELE (pa-ron-fa-lo-sè-P), s.'J.
Terme de chirurgie. Hernie à travers une éventra-
tion voisine de l'ombilic.
— ÉTYM. Ilapà, à côté, ôp^paXi;, ombilic, el
x^Xïi, hernie.
TARONOMASE (pa-ro-no-ma-z'), s. f. Figure de
rhétorique. Rapprochement dans la même phrase de
mots dont le son est à peu près semblable, mais
dont le sens est différent. Par exemple, en latin,
amantes sunt amentes (les amants sont fous).
— ÉTYM. IIapovop.â!;Eiv, de Tcapà, à côté, et
6v6p.ot, nom. »
PARONOMÂSIE (pa-ro-no-ma-zie), s. f. || Ie Sui-
vant quelques grammairiens, synonyme de parono-
mase. || 2° Suivant l'Académie, ressemblance entre
des mots de différentes langues, qui peut marquer
une origine commune.
— ÉTYM. napovop.acr(a (voy. PAR0N0MASE).
t PARONS (pa-ron), PA1RONS (pè-ron), PER-
RONS (pè-ron), s. m. pi. Terme de fauconnerie. Se
disait du père et de la mère des oiseaux de proie.
— HIST. xm' s. S'il [les chiens] sont engendré de
petiz parons, BRUN. LAT. Trésor, p. 235.
— ÊTYM. Dérivé de père.
fPARONYCUIE (pa-ro-ni-kie), s. f. Terme de
chirurgie. Panaris.
— HIST. xvie s. Du panaris ou paronychie, PARÉ,
VI, 21.
— ÉTYM. Tlapwvux^i de rcapà, auprès, et 8vut,
ôvux°?i ongle.
f PARONYCHIÉES ou PARONYQBTÉES (pa-ro-ni-
ki-ée), s. f. pi. Famille de plantes, voisine des
caryophyllées, formée de genres analogues au genre
paronyque.
PARONYME (pa-ro-ni-m'), s. m. Mot qui a du
rapport avec un autre par le son qu'il fait entendre,
de sorte que les gens mal instruits peuvent les con-
fondre. Bailler et bâiller, anoblir et ennoblir,
chasse et châsse sont des paronymes.
—ÉTYM. Ilaptivupo;, de Ttapà, à côté, et 6vou.a, nom.
t TARONYMIE (pa-ro-ni-mie), s. f. Qualité de ce
qui est paronyme. La paronymie de deux termes.
t PARONYiMIQCE (pa-ro-ni-mi-k'), adj. Qui a
rapport au paronyme. || Qui a de l'affinité par sa
consonnance.
t PARONYQUE (pa-ro-ni-k'), s.f.Plante qui pas-
sait, chez les anciens, pour guérir le panaris.
— ÉTYM. Paronychie.
t PAROPIE (pa-ro-pie), s. f. Terme d'anatomie.
Angle externe ou petit angle des paupières, celui
qui est tourné vers les oreilles.
— ÉTYM. Ilapà, à côté, et
t PAROPSIDES (pa-ro-psi-d'), s. m. pi. Genre
d'insectes coléoptères tétramères, de la famille des
phytophages.
— ÉTYM. IlàpoiJ/iç, écuelle, deuapi, et 8
t PAROPSIE (pa-ro-psie), s. f. Terme de méde-
cine. Nom général des troubles de la vision tels que
la myopie, Pbéméralopie, etc.
—ÊTYM. Tlapà, indiquantdéfectuosité, et â^iî, vue.
f PARORCU1DE (pa-ror-chi-d'), s. m. Toute po-
sition d'un ou des deux testicules différente de celle
qu'ils doivent occuper naturellement.
— ÉTYM. IJapà, à côté, et êpy.iç, testicule.
| PAROT (pa-ro), s. m. Poisson du genre labre.
Il Le rossignol des murailles.
PAROTIDE (pa-ro-ti-d'), s. f. || 1° Terme d'ana-
tomie. La glande salivaire située près de l'oreille, et
qui est la plus considérable des glandes salivaires.
|| Amas de glandes mucipares qui, dans les cra-
pauds, forme en arrière de chaque oeil une masse
irrégulière. || 2° Terme de médecine. Gonflement qui
se forme dans la parotide ou dans son voisinage.
— HIST. xvie s. Les glandes emunctoires du cer-
veau nommées parotides, PARÉ, IV, 4 0. Parotide est
une tumeur contre nature, occupant les glandules
et parties d'autour, qui sont sous les oreilles dites
emonctoires du cerveau, ID. VI, 3.
— ÊTYM. Ilapum;, de Ttapà, auprès, et o5{, <î>tè;,
oreille.
fPAROTIDIEN, IENNE (pa-ro-ti-diin, diè-n'),
adj. Qui a rapport à la parotide. Canal parotidien.
f PAROTIDITE (pa-ro-ti-di-f), s. /*. Terme de
médecine. Synonyme de parotide, n" 2.
—ÉTYM. Parotide, et la finale médicale ite.
f PAROTIDO-AURICULAIRE (pa-ro-ti do-ô-ri-
ku-lê-r), adj". Terme d'anatomie. Nom donné à un
muscle de l'oreille, qu'il tire en bas et en dehors.
f PAROTIQCE (pa-ro-ti-k'), adj. Terme d'anato-
mie. Qui est auprès de l'oreille. || Région parotique,
le tour de l'oreille, chez les oiseaux. || Se dit d'une
espèce de labre, à cause de la couleur de ses oper-
cules, qui diffère de celle du reste du corps
—ÉTYM. Ilapà, auprès, et ouç, COTÔ;, oreille.
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