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PAR
— ÉTYM. Ïïap{près, lcale ile indiquant inflammation.
t PARISYLLABE (pa-ri-sil-ia-b'), adj. Synonyme
de parisyllabique.
PARISYLLABIQUE (pa-ri-sil-la-bi-k'), adj. Terme
de grammaire. Noms parisyllabiques, noms qui ont
au nominatif et au génitif le même. nombre de
syllabes, comme dominus, domini, par opposition à
soror, sororis, qui est imparisyllabique. Déclinaison
parisyllabique. Adjectif parisyllabique, comme bonus
ou fortis, par opposition à prudens, prudentis.
— ÉTYM. Lat. par, égal, et syllabe.
PARITÉ (pa-ri-té), s. f. || 1° Ressemblance entre
des objets de même nature, de même qualité. Vous
semblez mettre en parité l'exercice pédestre, l'é-
questre et le mouvement du carrosse, J. J. ROUSS.
Corresp. du Peyrou, t. m, p. 4 65, dans POUGENS.
|| 2° Ëgalité-entre des personnes. Cette parité [des
princes du sang et des légitimés] fut exprès différée
après la réception de M. du Maine au parlement,
ST-SIM. 20, 329. La parité manquait entre les per-
sonnes, 3. 3. ROUSS. Confess. vi. || 3" Comparaison
employée pour prouver une chose par une autre
semblable. Ce sont les téméraires, dit Vaugelas, qui
inventent les mots comme les,modes:1a parité
n'est pas exacte : car, dans les modes, presque tout
est de fantaisie, de caprice ou de vanité ; au lieu
que,, dans la langue, ainsi que dans les arts, l'in-
vention a souvent pour objet la nécessité, l'utilité,
la beauté .réelle, MARMONTEL, OEUV. t.x, p. 417. || Je
nie la parité, c'est-à-dire je nie que le cas allégué
soit pareil à celui dont il s'agit. || 4° État de ce qui
est pair, c'est-à-dire divisible en deux moitiés. La
parité d'un nombre.
— HIST. xvie s. Il nous fault remarquer la parité
qui est entre nous [nous et les' bêtes] : nous avons
quelque moyenne intelligence de leur sens; aussi
ont les bestes du nostre, MONT, n, 4 67.
— ÉTYM. Provenç. paritat ; esp. paridad ; ital.
parità; du lat. parilatem, de par , égal (voy. PAIR).
f PARIVE (pa-ri-v'), s. f. Grand arbre qui croît
à la Guyane, famille des légumineuses.
4. PARJURE (par-ju-r'), s. m. Faux serment. Le
Normand même alors ignorait le parjure, BOIL.
Épitre ix. Toujours les scélérats ont recours au par-
jure, RAC. Phèdre, iv, 2. J'eus horreur de faire un
parjure, FÉN. Tel. xv. Il [Lysandre] avait pour
maxime favorite, qu'on doit amuser les enfanis
avec des osselets et les hommes avec des parjures,
BARTHÉL. Anach. ch. 61. || Serment violé. Tous mes
pas vers vous sont autant de parjures, RAC. Andr.
il, 2. Est-ce ainsi qu'au parjure on ajoute l'outrage?
'D. Iphig. iv, 6. ■ ,
— HIST. xvi" s. Il condamnera lesperjures et faux
tesmoignages par lesquels les hommes font tort
l'un à l'autre, CALV. Inst. 289.
— ÉTYM. Provenç. perjuri; esp. perjurio; ital.
pergiuro; du lat. perjurium (voy. PARJURER). AUX
xve et xvi" siècles, on disait parjurcment.
2. PARJURE (par-ju-r'), adj. Qui a fait un faux
serment. Le parjure Thésée a mérité ma haine, TH.
CORN. Ariane, iv, 2. Dieu s'apprête à te joindre à la
race parjure.... RAC. Athal. m, 6. || Substantivement.
Personne qui viole son serment. Donne-moi tous
les noms destinés aux parjures, RAC. Andr. iv, 6.
L'ingrate, la parjure.... VOLT. Adélaïde, n, 6. Les
deux parties [devant l'Aréopage] prennent à témoin
les redoutables Euménides, qui, d'un temple voisin
où elles sont honorées, semblent entendre leurs
voix et se disposer à punir les parjures, BARTHÉL.
Anach. ch. 17.
— HIST. xne s. E la main del tricheur e del par-
jure [il] fist pendre encontre le temple, Machab. n,
46. || xme s. Et d'autre part, nous seriens parjur
vers le roi, se nous dès ore en avant meffaisiens sour
ladeffense qui nous est faite, Chr. de Rains, p. 188.
|| xvie s. Desloyaux et perjures aux hommes et aux
dieux, AMYOT, Eum. 38. Ce n'est qu'un coup d'estat
que d'estre bien parjure, D'AUB. Tragiques, Princes.
— ÉTYM. Prov. perjur; espagn. perjuro; du lat.
perj'urus (voy. PARJURER).
PARJURER (SE) (par-ju-ré), v. réfl. Violer son
serment, faire un faux serment. Et j'irais l'abuser
d'une fausse promesse? Je me parjurerais? et par
cette bassesse.... RAC. Bajaz. n, 5. Bien déterminé
à ne jamais me parjurer ni mentir devant les juges,
quelque risque qu'il pût y avoir à dire la vérité,
j. i. ROUSS. Confess. xn. Lorsque les dieux se parju-
raient après avoir fait serment par le Styx, Jupiter
les privait de la divinité pendant neuf ans, BAILLY,
Atlantide. Lett. 22.
— REii. On l'a employé comme verbe neutre : Il
PAR
a été dit aux anciens : Vous ne parjurerez point, SACI,
Bible, Évang. St Malh. v, 33. On l'a aussi employé
comme verbe actif : Que je ne puis blâmer la nou-
veauté des feux Dont envers moi Léandre a parjuré
ses voeux, MOL. l'Ét. v, 4 8.
— HIST. xie s. Guenes i vint, li fels," li parjurez,
Cli. de Roi. LUI. Vers vtis [il] s'en est parjurez et
malmis, ib. CCLXXIX. || xn' s Vers vus nus volt
faire parjurer e trichier, Th. le mart. 43. || xme s.
Adonc furent forment espandus à jouer, Et les fois
à mentir, les saints à parjurer, Jeu de dez, dans
JUBINAL, 1.11, p. 232. Je ne cuit pas qu'il s'en par-
jurt, Car moult par est prodons Renart, Ken. 9902.
Car, ce dit le sage, qui volentiers jure, volentiers se
parjure, JOINV. 276. || XIVe s. Car en Dieu renoier
chascuns d'eus s'estudie, Et à le parjurer chascuns
se glorifie, Complainte sur la bataille de Poitiers,
Bibl. des chartes, 3e série, t. 11, p, 264. Comment
Englois félons s'estoient parjurez, Sans tenir aux
Françoisne foi ne loyaultez, Guescl. 48804. || xvie s.
Dieu est grièvement offensé, si on se perjure en son
nom, CALV. Instit. 290 Elle s'est parjurée: Ce
coeur qu'elle dit vostre estoit naguère à moy, DES-
PORTES , Amours diverses, Sonnets, n.
— ÉTYM. Prov. et espagn. perjurar; du lat. per-
jurare, de per, etjurare, jurer : jurer mal.
PARLAGE (par-la-j'), s. m. ||1° Bavardage, pa-
roles inutiles. A quoi bon tout ce parlage? Vous ne
pensiez donc qu'à quelques dissensions parlemen-
taires ; là comme ailleurs ce n'est souvent que du
parlage qui n'a guère d'autre importance.... MIRA-
BEAU, Collection, t. 1, p. 339. || 2° Discours apprêtés
que l'on tient dans le dessein de tromper. Se laisser
surprendre au parlage d'un fourbe.
— ÊTYM. Parler.
PARLANT, ANTE (par-lan, lan-t'), adj. H 1° Qui
parle. Les arbres et les plantes Sont devenus chez
moi créatures parlantes, LA FONT. Pool, u, 4. ||Fig.
Tels devraient être les prédicateurs; il faudrait que
tout fût parlant et résonnant en eux, BOSS. Ser-
mons, Véritable convers. préambule. || Cet homme
est parlant, c'est-à-dire il aime à parler ; il est peu
parlant, il parle rarement. Jamais il n'avait vu sa
fille si éveillée et si parlante, MARMONTEL, Mém. .11.
Il Au théâtre, personnages parlants, par opposition à
personnages muets. || Trompette parlante, porte-voix.
Il 2° Par extension, expressif. Le philosophe s'écria
qu'il lui semblait voir la chose même et non pas la
représentation, et que cet homme [un pantomime]
avait le corps et les mains parlantes, D'ABLANCOURT,
Lucien, De la danse. Harlay avait des yeux beaux,
parlants, perçants, qui ne regardaient qu'à la déro-
bée, ST-SIM. 4 7, 4 98. Il Fig. Ah ! Que mon mariage
est une leçon bien parlante à tous les paysans qui
veulent s'élever au-dessus de leur condition ! MOL.
G. Dandin, 1, 4. Nous trouvons trop plaisant, de-
puis neuf jours que nous sommes arrivés, de n'a-
voir pas vu Termes.... c'est une chose parlante
qu'un procédé si peu naturel, SÉV. 368. Pensez-vous
qu'il cherche à s'instruire par les médailles, et qu'il
les regarde comme des preuves parlantes de cer-
tains faits...?LA BRUY. xm. Je craignais moins alors
sa présence, quoique mon ajustement me semblât
un reproche parlant de dissimulation, MARIVAUX,
Pays. parv. part. 7. Italie! Italie! ah pleure tes
coliines [de Rome].... Voilà le plus parlant de tes
sacrés débris, LAMART. Harm. n, 3. || Terme de bla-
son. Armes parlantes, armes dont la pièce princi-
pale exprime le nom de la famille à qui elles appar-
tiennent. Les armes de Mailly, qui sont des maillets,
sont des armes parlantes. || 3° Portrait parlant,
portrait très-ressemblant. J'ai été tantôt chez Mi-
gnard pour voir le portrait de Souvigny : il est par-
lant, SÉV. 6 sept. 1675. Tous les portraits de Fénelon
sont parlants, sans toutefois avoir pu attraper la
justesse de l'harmonie qui frappait dans l'original,
SAINT-SIMON, 380, 136. \\ On dit dans le même
sens : vous êtes parlant dans votre portrait. Si quel-
qu'un par hasard d'un mauvais caractère S'y trouve
si bien peint qu'il soit presque parlant, BOURSAULT,
Ésope à la cour, Prologue. Par ma foi, c'est vous-
même, et vous voilà parlant; Jamais peintre ne fit
portrait si ressemblant, BEGNARD, les Ménechmes,
iv, 3. || Fig. Cet air, ce port, cette âme bienfaisante
Du bon vieux temps est l'image parlante, VOLT.
Enf. prod. m, i.
PARLÉ, ÉE (par-lé, lée), part, passé de parler.
Exprimé en paroles. Alors [à l'époque des amours]
le cri des animaux est un véritable langage, tou-
jours bien parlé, toujours bien compris, BUFF. OIS.
t. v, p. 98. || Dont on use pour la parole. On dis-
tingue la langue parlée de la langue écrite. || Nu-
mération parlée, se dit des nombres exprimés par la
PAR
parole, par opposition à numération écrite. || Parlé,
se met dans les chants et chansons pour indiquer
les endroits qui doivent être récités sans chanter.
PARLEMENT (par-le-man), s. m. || 1° Le sens
propre et primitif, aujourd'hui inusité, est action
de parler. || 2° Dans les premiers temps de la mo-
narchie française, assemblée des grands du royaume.
On faisait la revue au premier de mars ou au pre-
mier de mai; c'est d'ordinaire dans ces temps
qu'on tenait les narlements, VOLT. Moeurs, 49. Une
preuve qu'on s'é.ait servi souvent du mot général
parlement, en désignant les assemblées de la na-
tion, c'est que nous donnâmes ce nom à ces as-
semblées dès que nous avons écrit, en langue
française; et les Anglais, qui prirent toutes nos
coutumes, appelèrent parlement leurs assemblées
des pairs, VOLT. Dict. phil. Parlement. || 3° Nom
postérieurement donné aux assemblées qui repré-
sentaient la nation, et qui n'est resté qu'en Angle-
terre; en France ces -assemblées prirent le nom
d'états généraux. Il faut s'arrêter un moment à
cette clause, pour voir qu'en effet les trois états
étaient le véritable parlement, puisque l'assemblée
des états n'avait point d'autre nom en Angleterre,
VOLT. Hist. parl.vi. Leparlementd'Angleterre prit,
vers l'an 4 300, une nouvelle forme, telle qu'elle est
à peu près de nos jours; le titre de barons et de
pairs ne fut affecté qu'à ceux qui entraient dans la
chambre haute, ID. Jfoeurs, 76. || Aujourd'hui, en
Angleterre, il se dit des deux chambres qui exer-
cent, avec le roi, le pouvoir législatif. Il y a des
nouvelles certaines d'Angleterre, que le parlement
a fait arrêter le duc de Bouckinquam; c'était main-
tenant le chef d'une cabale opposée aux intentions
du roi son maître, PELLISSON, Iett. hist. t. m, p. 460,
dans POUGENS. Les membres du parlement d'Angle-
terre aiment à se comparer aux anciens Romains,
autant qu'ils le peuvent, VOLT. Dict. phil. Parlement.
|| Long parlement, celui qui fut convoqué par Char-
les Ier en 4640, qui refusa les subsides, fit la guerre
au roi et fut cassé par Cromwell ; dit aussi parle-
ment croupion, par dérision. || Parlement Barebone,
dernier parlement républicain chassé par Cromwell.
11 Parlement militaire, conseil de guerre de Cromwell.
|| 4° Nom donné, sur le continent, à l'imitation
de l'Angleterre, aux deux chambres législatives, et,
parfois, à la seule chambre des députés. || 5° Nom
qu'on donnait en France à un certain nombre de
cours supérieures de judicature, qui connaissaient
des affaires en dernier ressort dans l'étendue de
leur juridiction, et dans lesquelles se vérifiaient et
s'enregistraient les édits , les déclarations et les or-
donnances du roi ; ce qui, en différentes 3ircon-
stances, leur permit de s'immiscer dans les affai-
res politiques. On comptait douze parlements en
France. Les parlements ressemblent à ces ruines
que l'on foule aux pieds, mais qui rappellent tou-
jours l'idée de quelque temple fameux par l'ancienne
religion des peuples, MONTESQ. Lett. pers. 92. Nous
avons des séances de parlement judiciaire depuis
1254, VOLT. Dict. phil. Parlement. Le parlement de
Paris s'unissait [en 4 762] avec ces autres parlements
[des provinces], et prétendait ne faire avec eux
qu'un corps, dont il était le principal membre ; tous
s'appelaient alors classes du parlement; celui de
Paris était de première classe ; chaque classe faisait
des remontrances sur les édits, et ne les enregistrait
pas, ID. ib. C'est parte que le parlement de Paris
était le plus considérable par son district, que Phi-
lippe le Bel le rendit sédentaire à Paris, et que Phi-
lippe le Long le rendit perpétuel, ID. Moeurs, 85.
Le parlement de Paris ne ressemblait pas plus aux
parlements tenus par nos premiers rois, qu'un consul
de Smyrne ou d'Alep ne ressemble à un consul ro-
main, ID. louis XIV, 4. Les principes, répondit-il,
en cette matière, sont fort obscurs; mais, dans le
fait, le parlement est fort sous un roi faible, et
faible sous un roi fort, DUCLOS, OEUV. t. v, p. 413.
Savez-vous, pour comble de sottises, que cet article
Genève a pensé être dénoncé- au parlement, à ce
parlement plus intolérant et plus ridicule encore
que le clergé qu'il persécute ? D'ALEMB. Iett. à Vol-
taire, 41 janv. 1758. Le parlement de Paris", dans
les derniers temps de son existence, était l'associa-
tion de trois corps distincts : la grand'chambre,
composée de dix présidents, y compris le premier,
et de trente-sept conseillers, vingt-cinq laïcs et
douze clercs; les trois chambres des enquêtes, for-
mées chacune de deux présidents et de vingt-trois
conseillers; la chambre des requêtes du palais où
siégeaient deux présidents et treize conseillers, Al-
manach royal de 4789, p. 294. || Tenir ie parlement,
présider une séance du parlement. Rappelez en
PAR
— ÉTYM. Ïïap{
t PARISYLLABE (pa-ri-sil-ia-b'), adj. Synonyme
de parisyllabique.
PARISYLLABIQUE (pa-ri-sil-la-bi-k'), adj. Terme
de grammaire. Noms parisyllabiques, noms qui ont
au nominatif et au génitif le même. nombre de
syllabes, comme dominus, domini, par opposition à
soror, sororis, qui est imparisyllabique. Déclinaison
parisyllabique. Adjectif parisyllabique, comme bonus
ou fortis, par opposition à prudens, prudentis.
— ÉTYM. Lat. par, égal, et syllabe.
PARITÉ (pa-ri-té), s. f. || 1° Ressemblance entre
des objets de même nature, de même qualité. Vous
semblez mettre en parité l'exercice pédestre, l'é-
questre et le mouvement du carrosse, J. J. ROUSS.
Corresp. du Peyrou, t. m, p. 4 65, dans POUGENS.
|| 2° Ëgalité-entre des personnes. Cette parité [des
princes du sang et des légitimés] fut exprès différée
après la réception de M. du Maine au parlement,
ST-SIM. 20, 329. La parité manquait entre les per-
sonnes, 3. 3. ROUSS. Confess. vi. || 3" Comparaison
employée pour prouver une chose par une autre
semblable. Ce sont les téméraires, dit Vaugelas, qui
inventent les mots comme les,modes:1a parité
n'est pas exacte : car, dans les modes, presque tout
est de fantaisie, de caprice ou de vanité ; au lieu
que,, dans la langue, ainsi que dans les arts, l'in-
vention a souvent pour objet la nécessité, l'utilité,
la beauté .réelle, MARMONTEL, OEUV. t.x, p. 417. || Je
nie la parité, c'est-à-dire je nie que le cas allégué
soit pareil à celui dont il s'agit. || 4° État de ce qui
est pair, c'est-à-dire divisible en deux moitiés. La
parité d'un nombre.
— HIST. xvie s. Il nous fault remarquer la parité
qui est entre nous [nous et les' bêtes] : nous avons
quelque moyenne intelligence de leur sens; aussi
ont les bestes du nostre, MONT, n, 4 67.
— ÉTYM. Provenç. paritat ; esp. paridad ; ital.
parità; du lat. parilatem, de par , égal (voy. PAIR).
f PARIVE (pa-ri-v'), s. f. Grand arbre qui croît
à la Guyane, famille des légumineuses.
4. PARJURE (par-ju-r'), s. m. Faux serment. Le
Normand même alors ignorait le parjure, BOIL.
Épitre ix. Toujours les scélérats ont recours au par-
jure, RAC. Phèdre, iv, 2. J'eus horreur de faire un
parjure, FÉN. Tel. xv. Il [Lysandre] avait pour
maxime favorite, qu'on doit amuser les enfanis
avec des osselets et les hommes avec des parjures,
BARTHÉL. Anach. ch. 61. || Serment violé. Tous mes
pas vers vous sont autant de parjures, RAC. Andr.
il, 2. Est-ce ainsi qu'au parjure on ajoute l'outrage?
'D. Iphig. iv, 6. ■ ,
— HIST. xvi" s. Il condamnera lesperjures et faux
tesmoignages par lesquels les hommes font tort
l'un à l'autre, CALV. Inst. 289.
— ÉTYM. Provenç. perjuri; esp. perjurio; ital.
pergiuro; du lat. perjurium (voy. PARJURER). AUX
xve et xvi" siècles, on disait parjurcment.
2. PARJURE (par-ju-r'), adj. Qui a fait un faux
serment. Le parjure Thésée a mérité ma haine, TH.
CORN. Ariane, iv, 2. Dieu s'apprête à te joindre à la
race parjure.... RAC. Athal. m, 6. || Substantivement.
Personne qui viole son serment. Donne-moi tous
les noms destinés aux parjures, RAC. Andr. iv, 6.
L'ingrate, la parjure.... VOLT. Adélaïde, n, 6. Les
deux parties [devant l'Aréopage] prennent à témoin
les redoutables Euménides, qui, d'un temple voisin
où elles sont honorées, semblent entendre leurs
voix et se disposer à punir les parjures, BARTHÉL.
Anach. ch. 17.
— HIST. xne s. E la main del tricheur e del par-
jure [il] fist pendre encontre le temple, Machab. n,
46. || xme s. Et d'autre part, nous seriens parjur
vers le roi, se nous dès ore en avant meffaisiens sour
ladeffense qui nous est faite, Chr. de Rains, p. 188.
|| xvie s. Desloyaux et perjures aux hommes et aux
dieux, AMYOT, Eum. 38. Ce n'est qu'un coup d'estat
que d'estre bien parjure, D'AUB. Tragiques, Princes.
— ÉTYM. Prov. perjur; espagn. perjuro; du lat.
perj'urus (voy. PARJURER).
PARJURER (SE) (par-ju-ré), v. réfl. Violer son
serment, faire un faux serment. Et j'irais l'abuser
d'une fausse promesse? Je me parjurerais? et par
cette bassesse.... RAC. Bajaz. n, 5. Bien déterminé
à ne jamais me parjurer ni mentir devant les juges,
quelque risque qu'il pût y avoir à dire la vérité,
j. i. ROUSS. Confess. xn. Lorsque les dieux se parju-
raient après avoir fait serment par le Styx, Jupiter
les privait de la divinité pendant neuf ans, BAILLY,
Atlantide. Lett. 22.
— REii. On l'a employé comme verbe neutre : Il
PAR
a été dit aux anciens : Vous ne parjurerez point, SACI,
Bible, Évang. St Malh. v, 33. On l'a aussi employé
comme verbe actif : Que je ne puis blâmer la nou-
veauté des feux Dont envers moi Léandre a parjuré
ses voeux, MOL. l'Ét. v, 4 8.
— HIST. xie s. Guenes i vint, li fels," li parjurez,
Cli. de Roi. LUI. Vers vtis [il] s'en est parjurez et
malmis, ib. CCLXXIX. || xn' s Vers vus nus volt
faire parjurer e trichier, Th. le mart. 43. || xme s.
Adonc furent forment espandus à jouer, Et les fois
à mentir, les saints à parjurer, Jeu de dez, dans
JUBINAL, 1.11, p. 232. Je ne cuit pas qu'il s'en par-
jurt, Car moult par est prodons Renart, Ken. 9902.
Car, ce dit le sage, qui volentiers jure, volentiers se
parjure, JOINV. 276. || XIVe s. Car en Dieu renoier
chascuns d'eus s'estudie, Et à le parjurer chascuns
se glorifie, Complainte sur la bataille de Poitiers,
Bibl. des chartes, 3e série, t. 11, p, 264. Comment
Englois félons s'estoient parjurez, Sans tenir aux
Françoisne foi ne loyaultez, Guescl. 48804. || xvie s.
Dieu est grièvement offensé, si on se perjure en son
nom, CALV. Instit. 290 Elle s'est parjurée: Ce
coeur qu'elle dit vostre estoit naguère à moy, DES-
PORTES , Amours diverses, Sonnets, n.
— ÉTYM. Prov. et espagn. perjurar; du lat. per-
jurare, de per, etjurare, jurer : jurer mal.
PARLAGE (par-la-j'), s. m. ||1° Bavardage, pa-
roles inutiles. A quoi bon tout ce parlage? Vous ne
pensiez donc qu'à quelques dissensions parlemen-
taires ; là comme ailleurs ce n'est souvent que du
parlage qui n'a guère d'autre importance.... MIRA-
BEAU, Collection, t. 1, p. 339. || 2° Discours apprêtés
que l'on tient dans le dessein de tromper. Se laisser
surprendre au parlage d'un fourbe.
— ÊTYM. Parler.
PARLANT, ANTE (par-lan, lan-t'), adj. H 1° Qui
parle. Les arbres et les plantes Sont devenus chez
moi créatures parlantes, LA FONT. Pool, u, 4. ||Fig.
Tels devraient être les prédicateurs; il faudrait que
tout fût parlant et résonnant en eux, BOSS. Ser-
mons, Véritable convers. préambule. || Cet homme
est parlant, c'est-à-dire il aime à parler ; il est peu
parlant, il parle rarement. Jamais il n'avait vu sa
fille si éveillée et si parlante, MARMONTEL, Mém. .11.
Il Au théâtre, personnages parlants, par opposition à
personnages muets. || Trompette parlante, porte-voix.
Il 2° Par extension, expressif. Le philosophe s'écria
qu'il lui semblait voir la chose même et non pas la
représentation, et que cet homme [un pantomime]
avait le corps et les mains parlantes, D'ABLANCOURT,
Lucien, De la danse. Harlay avait des yeux beaux,
parlants, perçants, qui ne regardaient qu'à la déro-
bée, ST-SIM. 4 7, 4 98. Il Fig. Ah ! Que mon mariage
est une leçon bien parlante à tous les paysans qui
veulent s'élever au-dessus de leur condition ! MOL.
G. Dandin, 1, 4. Nous trouvons trop plaisant, de-
puis neuf jours que nous sommes arrivés, de n'a-
voir pas vu Termes.... c'est une chose parlante
qu'un procédé si peu naturel, SÉV. 368. Pensez-vous
qu'il cherche à s'instruire par les médailles, et qu'il
les regarde comme des preuves parlantes de cer-
tains faits...?LA BRUY. xm. Je craignais moins alors
sa présence, quoique mon ajustement me semblât
un reproche parlant de dissimulation, MARIVAUX,
Pays. parv. part. 7. Italie! Italie! ah pleure tes
coliines [de Rome].... Voilà le plus parlant de tes
sacrés débris, LAMART. Harm. n, 3. || Terme de bla-
son. Armes parlantes, armes dont la pièce princi-
pale exprime le nom de la famille à qui elles appar-
tiennent. Les armes de Mailly, qui sont des maillets,
sont des armes parlantes. || 3° Portrait parlant,
portrait très-ressemblant. J'ai été tantôt chez Mi-
gnard pour voir le portrait de Souvigny : il est par-
lant, SÉV. 6 sept. 1675. Tous les portraits de Fénelon
sont parlants, sans toutefois avoir pu attraper la
justesse de l'harmonie qui frappait dans l'original,
SAINT-SIMON, 380, 136. \\ On dit dans le même
sens : vous êtes parlant dans votre portrait. Si quel-
qu'un par hasard d'un mauvais caractère S'y trouve
si bien peint qu'il soit presque parlant, BOURSAULT,
Ésope à la cour, Prologue. Par ma foi, c'est vous-
même, et vous voilà parlant; Jamais peintre ne fit
portrait si ressemblant, BEGNARD, les Ménechmes,
iv, 3. || Fig. Cet air, ce port, cette âme bienfaisante
Du bon vieux temps est l'image parlante, VOLT.
Enf. prod. m, i.
PARLÉ, ÉE (par-lé, lée), part, passé de parler.
Exprimé en paroles. Alors [à l'époque des amours]
le cri des animaux est un véritable langage, tou-
jours bien parlé, toujours bien compris, BUFF. OIS.
t. v, p. 98. || Dont on use pour la parole. On dis-
tingue la langue parlée de la langue écrite. || Nu-
mération parlée, se dit des nombres exprimés par la
PAR
parole, par opposition à numération écrite. || Parlé,
se met dans les chants et chansons pour indiquer
les endroits qui doivent être récités sans chanter.
PARLEMENT (par-le-man), s. m. || 1° Le sens
propre et primitif, aujourd'hui inusité, est action
de parler. || 2° Dans les premiers temps de la mo-
narchie française, assemblée des grands du royaume.
On faisait la revue au premier de mars ou au pre-
mier de mai; c'est d'ordinaire dans ces temps
qu'on tenait les narlements, VOLT. Moeurs, 49. Une
preuve qu'on s'é.ait servi souvent du mot général
parlement, en désignant les assemblées de la na-
tion, c'est que nous donnâmes ce nom à ces as-
semblées dès que nous avons écrit, en langue
française; et les Anglais, qui prirent toutes nos
coutumes, appelèrent parlement leurs assemblées
des pairs, VOLT. Dict. phil. Parlement. || 3° Nom
postérieurement donné aux assemblées qui repré-
sentaient la nation, et qui n'est resté qu'en Angle-
terre; en France ces -assemblées prirent le nom
d'états généraux. Il faut s'arrêter un moment à
cette clause, pour voir qu'en effet les trois états
étaient le véritable parlement, puisque l'assemblée
des états n'avait point d'autre nom en Angleterre,
VOLT. Hist. parl.vi. Leparlementd'Angleterre prit,
vers l'an 4 300, une nouvelle forme, telle qu'elle est
à peu près de nos jours; le titre de barons et de
pairs ne fut affecté qu'à ceux qui entraient dans la
chambre haute, ID. Jfoeurs, 76. || Aujourd'hui, en
Angleterre, il se dit des deux chambres qui exer-
cent, avec le roi, le pouvoir législatif. Il y a des
nouvelles certaines d'Angleterre, que le parlement
a fait arrêter le duc de Bouckinquam; c'était main-
tenant le chef d'une cabale opposée aux intentions
du roi son maître, PELLISSON, Iett. hist. t. m, p. 460,
dans POUGENS. Les membres du parlement d'Angle-
terre aiment à se comparer aux anciens Romains,
autant qu'ils le peuvent, VOLT. Dict. phil. Parlement.
|| Long parlement, celui qui fut convoqué par Char-
les Ier en 4640, qui refusa les subsides, fit la guerre
au roi et fut cassé par Cromwell ; dit aussi parle-
ment croupion, par dérision. || Parlement Barebone,
dernier parlement républicain chassé par Cromwell.
11 Parlement militaire, conseil de guerre de Cromwell.
|| 4° Nom donné, sur le continent, à l'imitation
de l'Angleterre, aux deux chambres législatives, et,
parfois, à la seule chambre des députés. || 5° Nom
qu'on donnait en France à un certain nombre de
cours supérieures de judicature, qui connaissaient
des affaires en dernier ressort dans l'étendue de
leur juridiction, et dans lesquelles se vérifiaient et
s'enregistraient les édits , les déclarations et les or-
donnances du roi ; ce qui, en différentes 3ircon-
stances, leur permit de s'immiscer dans les affai-
res politiques. On comptait douze parlements en
France. Les parlements ressemblent à ces ruines
que l'on foule aux pieds, mais qui rappellent tou-
jours l'idée de quelque temple fameux par l'ancienne
religion des peuples, MONTESQ. Lett. pers. 92. Nous
avons des séances de parlement judiciaire depuis
1254, VOLT. Dict. phil. Parlement. Le parlement de
Paris s'unissait [en 4 762] avec ces autres parlements
[des provinces], et prétendait ne faire avec eux
qu'un corps, dont il était le principal membre ; tous
s'appelaient alors classes du parlement; celui de
Paris était de première classe ; chaque classe faisait
des remontrances sur les édits, et ne les enregistrait
pas, ID. ib. C'est parte que le parlement de Paris
était le plus considérable par son district, que Phi-
lippe le Bel le rendit sédentaire à Paris, et que Phi-
lippe le Long le rendit perpétuel, ID. Moeurs, 85.
Le parlement de Paris ne ressemblait pas plus aux
parlements tenus par nos premiers rois, qu'un consul
de Smyrne ou d'Alep ne ressemble à un consul ro-
main, ID. louis XIV, 4. Les principes, répondit-il,
en cette matière, sont fort obscurs; mais, dans le
fait, le parlement est fort sous un roi faible, et
faible sous un roi fort, DUCLOS, OEUV. t. v, p. 413.
Savez-vous, pour comble de sottises, que cet article
Genève a pensé être dénoncé- au parlement, à ce
parlement plus intolérant et plus ridicule encore
que le clergé qu'il persécute ? D'ALEMB. Iett. à Vol-
taire, 41 janv. 1758. Le parlement de Paris", dans
les derniers temps de son existence, était l'associa-
tion de trois corps distincts : la grand'chambre,
composée de dix présidents, y compris le premier,
et de trente-sept conseillers, vingt-cinq laïcs et
douze clercs; les trois chambres des enquêtes, for-
mées chacune de deux présidents et de vingt-trois
conseillers; la chambre des requêtes du palais où
siégeaient deux présidents et treize conseillers, Al-
manach royal de 4789, p. 294. || Tenir ie parlement,
présider une séance du parlement. Rappelez en
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