ÎNF
INF
INF
87
qui n'en a point, ou qui en a peu, LA BRUY. V. Je
ne suis pas assez infatué d'un grand nom, pour
croire que tous les égards lui soient dus ? MARIV.
Paysan parv. T part.
INFATUER (inrfa-tu-é), j'infatuais, nous infa-
tuions, vous infatuiez; que j'infatue, que nous infa-
tuions, que vous infatuiez, v. a. || 1° Donner une
prévention folle pour une personne ou pour une
chose. Et, de quelque bon sens que Dieu Tait pourvu,
n'est-ce pas [une passion] ce qui l'infatué, ce qui
pousse sa raison à bout, ce qui le met dans l'im-
puissance de s'en aider? BOURDAL. Carême, Sur l'im-
pureté. Succomba-t-il [Salomon] à cette aveugle
passion qui Tinfatua dans la suite jusqu'à lui faire
adorer les dieux de ses concubines ? ID. Dim. de la
Septuagés. dominic. t. î, p. 368. Nous sommes infa-
tués du monde comme s'il ne devait jamais finir, FÉN.
t. XVIII, p. 48. Celui qui n'est connu que par les let-
tres n'est pas infatué de cette gloire s'il est ambi-
tieux, VADVEN. l'Orateur chagrin. || 2" S'infatuer,
v. réfl-. Devenir infatué. Un orgueilleux qui s'infa-
tue de ses prétendues bonnes qualités, BOURDAL.
Pensées, t. il, p. 4 72. Desscolastiques s'eninfatuèrent
[de la philosophie d'Aristotel, MONTESQ. Espr. xxi, 20.
— SYN. INFATUER, ENTÊTER. D'après l'étymologie
s'infatuer d'une chose, c'est s'y attacher d'une ma-
nière folle; s'y entêter, c'est la fixer dans sa tête
d'une manière opiniâtre. H y a donc dans infatuer
une idée de folie qui n'est pas dans entêter. On
peut s'entêter d'une idée vraie contre l'opinion
commune ; on ne peut pas s'en infatuer.
— HIST. xvie s. La religion catholique et romaine
est le breuvage qui nous infatué et endort, comme
une opiate biensuccrée, Sat. Mén. 461.
— ÉTYM. Lat. infatuare, rendre fou, de in.... 2,
eifatuus, fou (voy. FAT).
f INFAVORABLE (in-fa-vo-ra-bT), adj. Qui n'est
pas favorable: il dit moins que défavorable. La per-
sonne infavorable reste neutre, celle qui est défavo-
rable agit contre, nuit à la faveur, LEGOARANT.
— ÉTYM. Lat. infavorabilis, de in.... 4, etfavora-
bilis, favorable.
INFÉCOND, ONDE (in-fé-kon, kon-d'), adj. Qui
n'est pas fécond, en parlant des femelles. U n'y
aura point dans votre terre de femme stérile el in-
féconde, SACI, Bible, Exode, xxm, 26. Des femelles
infécondes et qui ne'pondent pas, BUFF. Ois. t. iv,
p. 326. || U se dit des oeufs, des germes. Un oeuf
infécond n'est pas privé de germe; mais le germe
invisible qu'il renferme ne se développera jamais,
parce qu'il a manqué d'une condition nécessaire
au développement : il n'a pas été fécondé, BONNET,
Consid. corps org. oeuv. t. vi, p. 234, dans POUGENS.
Leurs germes inféconds, DELILLE, Imagin. v. || Par
extension, il se dit des terres. Champs inféconds.
Zone inféconde, DELILLE, Pitié, 11. || Fig. Esprit in-
fécond. Les Muses m'ont appris que l'enfance du
monde, Simple, sans passions, en désirs infé-
conde.... LA FONT. Quinquina, n. Là pâlit la na-
ture, et sur ces bords funèbres Une nuit, inféconde
entasse des ténèbres, MALFIL. Ginie de Virg. Géorg.
Luxe infécond, LEBRUN, Odes, 1, 43.
— HIST. xvie s. Si la semence nage dessus [l'eau],
elle sera inféconde, PARÉ, xvm, prif.
— ÉTYM. Lat. infecundus, de in.... 4, et fecun-
dus, fécond.
INFÉCONDITÉ (in-fé-konrdi-té), s. f. Manque de
Técondité dans les animaux ou les végétaux. L'infé-
condité qui commence à se manifester ici, dès le se-
cond degré [chez les hybrides], doit être plus mar-
quée au troisième, et si grande au quatrième, qu'elle
est peut-être absolue, BUFF. Quadrup.t. vm, p. 61.
(| Manque de fécondité dans le sol. L'infécondité
d'une terre.
—HIST.XVI" S. Lamultitude des poils.... monstrent
souvent la fécondité ou infécondité, PARÉ, XVIII, 44.
— ÉTYM. Lat. infecunditatem, de infecundus, in-
fécond.
INFECT, ECTE (in-fèkf, fè-kt'; au pluriel mascu-
lin, l's ne se lie pas : des lieux in-fèkf et malsains), adj'.
H 1° Qui répand des exhalaisons d'une odeur de
corruption et malfaisantes. Il est puant et infect.
Des eaux infectes. Semblables à Vespasien qui ne
trouvait pas que l'argent de l'impôt levé sur les
immondices de Rome eût rien d'infect, DUCLOS,
Consid. moeurs, ch. m. La chair la plus infecte ne
les dégoûte pas [les chacals], BUFF. Quadrup. t. vi,
p. 203.1] 2e Qui excite un dégoût moral, en parlant
des personnes et des choses (emploi qui avait existé,
comme on peut voir à l'historique, et que le lan-
gage moderne renouvelle). Tout cela est infect.
— HIST. xv" s. Lorsque les constelacions saturnel-
les et froides rendoyenU'air infect par moisteur froide
continuée, CHR. DE PISAN, Charles V, n, 4. Nul
homme n'a été plus cruel que luy, ni plus mau-
vais, ni plus vicieux et plus infect, ni plus gourmand
que luy, COMM. vu, I4.||xvie s. Tout le coeur me
gela voyant ce monstre infait, RONS. 41. Du sang
■ infet de ces gros lezars vers Soit ta poitrine et ta
■ gorge souillée, ID. 84. Pour habiter avec hommes ou
femmes infects ou souillés de venin verollique,
PARÉ, xxiv, 33. Ils envoyoient leurs pauvres citoyens
en une ville infecte de mauvais air et pestilent,
AMYOT, Cor. 4 7. Ils recitent de Bion qu'infect des
atheismes de Theodorus, il.... MONT, H, 4 46. Que je
trouve en mon âme et de crasse et d'ordure ! Que
■ mes sens corrompus sont devenus infects! DES-
PORTES, OEuvres chrest. xvm, prière:
— ÉTYM. Provenç. infect; catal. infecte; espagn.
infecta; ital. infetto; du lat. infectus, infect, propre-
ment teint, imprégné, de inficere, imprégner, infec-
ter, qui vient de in.... 2, et facere, faire : proprement
faire dans, mettre dans.
t INFECTANT, ANTE (in-fè-ktan, ktan-t'), adj.
Terme didactique. Qui infecte. Gaz infectant. Sub-
stance infectante.
INFECTÉ, ÉE (in-fè-kté,ktée), part, passé d'infec-
ter. Rendu infect. || Rendu malfaisant par infection.
Lieux infectés de la peste, ou, absolument, lieux in-
fectés, lieux où règne la peste. Fuir les lieux in-
fectés. Il Fig. La réforme, poussée dans ce siècle,
voulait, ce semble, se faire un refuge'dans les siècles
des martyrs, et maintenant ce sont les plus infectés
d'ignorance et d'erreurs! BOSS. 4et avert. 18. Des
coeurs infectés de la contagion du péché, BOURDAL.
Purif. de la Vierge, llyst. t. n, p. 261. Jamais Tair
de la cour et son souffle infecté N'altéra de son
coeur l'austère pureté, VOLT. Henr. ix. Corneille
trouva le théâtre et tous les genres de littérature in-
fectés de ces puérilités qu'il se permit rarement, ID.
Dict. phil. Esprit.
INFECTER (in-fè-kté), v. a. || 1° Imprégner d'é-
manations puantes, contagieuses, venimeuses. Mais,
madame, porter cette robe empestée Que de tant de
poispns VPUS avez infectée.... CPRN. Médée, m, 2.'
La terre s'en émeut [d'un monstre], Tair en est in-
fecté, RAC. Phèdre, v, 6. De quel front cet ennemi
de Dieu Vient-il infecter Tair qu'en respire en ce
lieu? ID. Athal. m, 6. Un sang corrompu infectait
Tair, FÉN. Tél. xv. Le meurtrier du roi respire en
Ges États, Et de son souffle impur infecte vos cli-
mats, VOLT. OEdipe, 1, 3. || Fig. Aveuglé de Terreur
dont l'enfer vous infecte, Comme vous des chrétiens
j'ai détesté la secte, ROTR. St Genest, iv, 7. Est-il
rien que l'envie ou n'attaque ou n'infecte ? m. Bélis.
v, 6. Les Égyptiens étaient infectes et d'idolâtrie et
de magie, pÀsc. Juifs, 20, éd. FAUGÈRE. Un auteur
[Molière] qui a expiré, pour ainsi dire, à ncs yeux,
et qui remplit encore à présent tous les théâtres des
équivoques les plus grossières dont on ait jamais in-
fecté les oreilles, BOSSiCome'd. 3. Infecter les oreilles
du prince est quelque chose de plus criminel que d'em-
poisonner les fontaines publiques, ID. Sermons, Jus-
tice^. L'avarice, l'intérêt, Tamour-propre, la vanité,
le plaisir, ces sources empoisonnées de toutes les
actions des hommes, n'ont jamais infecté ce coeur,
MASCAR. Tur. Un vil amour du gain infectant les es-
prits, BOIL. Art p. iv. Jusqu'à quand souffre-t-en que
ce peuple respire; Et d'un culte profane infecte votre
empire ? RAC. Esth. 11,4. Voilà comme, infectant cette
simplejeunesse, Vous employez tous deux le calme où
je vous laisse, ID. Athal. 11, 7. Les désirs de plaire in-
fectent presque toutes ses actions, MASS. Myst. Pent.
Il est bien cruel,' bien honteux peur Tesprit humain
que la littérature soit infectée de ces haines person-
nelles, de ces cabales,de ces intrigues...., VOLT. Alz.
Disc prélim. Souvent dans ses chagrins un misérable
auteur Descend au rôle affreux de calomniateur....
Malbranche est spinosiste, et Locke en ses écrits Du
poison d'Épicure infecte les esprits, ID. 3e dise. || Ab-
solument. Répandre une odeur infecte. Cet ivrogne
infecte. Leur cuisine infecte. || 2° S'infecter, v. réfl.
Être infecté. Ce qui était encore sain s'infecte et se
souille, MASS. Avent, Délai. || Se communiquer ré-
ciproquement l'infection. Dans les hôpitaux encom-
brés les malades s'infectent l'un l'autre.
— REM. Il ne faut pas confondre infecter avec infes-
ter. La Fontaine a commis cette faute : Tant de bri-
gands infectent la province, Orais. Buffon aussi : Il ne
faut pas que l'eau sur laquelle on établira ses canards
soit infectée de sangsues ; elles fent périr les jeunes
en s'attachant à leurs pieds, Oiseaux, t. xvn, p. 213.
— HIST. xvie s. Ils s'effercent d'infecter la pureté
des sacrements par le levain de leur fausse doctrine.
CALV. Inst. 4 4 74. Mais l'incurable playe Par glaive
faut toujours coupper à haste, Que la part saine elle '
n'infecte et gaste, MAROT, IV, 24. Un athelste.... in-
fectant de sen propre venin la matière innocente,
MONT. II, 4 60.
— ÉTYM. Infect.
f INFECTIEUX, IEUSE (in-fè-ksi-eû, eû-z'), adj.
Terme de médecine. Qui communique des maladies
putrides. || Maladies infectieuses, affections géné-
rales qui sont dues à l'influence virulente ou.mias
matique des liquides ou des tissus infectieux.
— ÉTYM. Voy. INFECTION.
INFECTION (in-fè-ksion; en vers, de. quatre syl-
labes) , s. f. y Ie Action d'infecter, de produire une
odeur corrompue et malfaisante. Nul ne pouvait
plus le porter à cause de l'infection insupportable
qui sortait de lui, SACI, Bible, Macliab. H, ix, 40.
L'horreur de ma plaie, son infection et la violence N
de mes cris troublaient l'armée, FÉN. Tél. xv. Il
répand l'infection et la puanteur, MASS. Carême,
Lazare. L'infection du champ de bataille en éloigna
bientôt le duc de Chartres, ST-SIM. 43, 446. || 2° Cor-
ruption produite dans un corps par les substances
ou miasmes délétères qui s'y introduisent. L'infec-
tion de Tair. L'infection d'un hôpital. L'infectioD
se répandit au loin. || 3° Action exercée sur l'écono-
mie par des miasmes putrides ou par des liquides
virulents. Laissant dans Helsinbourg quatre mille
blessés dont la plus grande partie mourut par l'in-
fection de tant de chevaux tués, et par le défaut de
provisions, dont leurs compatriotes mêmes les pri-
vaient pour empêcher que les Suédois n'en jouis-
sent, VOLT. Charles XII, 5. || Foyer d'infection,
hôpital, prison ou tout autre lieu encombré et qui
cause les maladies infectieuses. || Infection puru-
lente, maladie fébrile très-grave, caractérisée par la
formation d'abcès en différents organes et qu'on a
supposée causée par l'introduction du pus dans les
voies circulatoires. || 4° Infection se dit, abusive-
ment, pour odeur infecte. C'est une infection.
— SYN. 1° INFECTION, PUANTEUR . Dans la puanteur,
la mauvaise odeur est due à une cause quelconque ;
dans l'infection, elle est due à une substance qui se
corrompt et qui corrompt. L'infection est toujours
malsaine, la puanteur peut ne pas l'être. || 2° INFEC-
TION, CONTAGION. L'infection diffère de la contagion,
en ce que celle-ci, une fois produite, n'a plus be-
soin pour se propager de l'intervention des causes
qui lui ont donné naissance; qu'elle se reproduit
en quelque sorte par elle-même, par voisinage, et
indépendamment (jusqu'à un certain point) des cpn-
ditions atmosphériques, tandis que l'infection, duo
à l'action que des substances animales ou vé-
gétales en putréfaction exercent sur Tair ambiant
n'agit que dans la sphère du foyer d'où émanent les
miasmes morbifiques. L'infection est relative à un
foyer ; ainsi un hôpital encombré devient un foyer
d'infection; un mal s'y développe; et ceux qui j
entrent courent le danger de gagner ce mal. La
contagion est relative à un individu ou même à un
objet qui transmet une maladie déterminée. L'in-
fection produit souvent la contagion.
— HIST. xive s. Le sang qui fait Tinfectron de toute
la circonférence de l'incision [d'un cancer], H. LE
MONDEVILLE, f° 95. verso. Il xve Poissons tout pleins
de vie qui ont bosses, fils [fies], pourritures et au-
tres maladies et infections, Ordohn. 1484. ||xvie s.
Las ! par ma folle sotie M'est sortie Toute ceste in-
fection, MAROT, IV, 282. Elle [la guerre civile] vient
guarirla sédition et en est pleine.... où en sommes-
nous? nostre médecine porte infection !MONT. IV, 4 98.
— ÉTYM. Provenç. infeclio, infeccio; espagn. in-
fection; ital. infezione; du latin infeclionem, de
infectus, infect.
t INFÉLICITÉ (in-fé-li-si-té), s. f. || Ie Manque
de félicité. Selon le dire d'Euripide, Tinfélicité est
la fin d'une bouche sans retenue, aussi bien que de
la folie et de la méchanceté, D'ABLANCOURT, Lucien,
le Mauvais grammairien. || 2° Manque de qualités
faverables, fécendes. Il se sent gêné par Tinfélicité
de sen naturel, ST-ÉVREMOND, dans RICHELET.
— HIST. xvie s. L'infelicité de la vie humaine est
telle qu'on la doit mettre au ranc des choses de nul
pris et estime, BEAUGUÉ, Guerre d'Escosse, m, 26.
Quand, par Tinfélicité de Tair, la fueïlle 0. DE
SERRES, 459. Quel charme ou quel dieu plein d'envie
A changé ma première vie, La comblant d'infelicitél
DKSPORTES, Amoursd'Hippolyte,xix, Chanson.
— ÉTYM. Lat. infelicitatem, de in.... 4, et feli-
citatem, félicité.
INFÉODATION (in-fé-o-da-sion ; en vers de six
syllabes), s. f. Terme de jurisprudence féodale. Acte
par lequel le seigneur aliénait une terre, et la don-
nait pour être tenue de lui en fief. L'empereur,
dans cette année, se résolut à affranchir enfin le
INF
INF
87
qui n'en a point, ou qui en a peu, LA BRUY. V. Je
ne suis pas assez infatué d'un grand nom, pour
croire que tous les égards lui soient dus ? MARIV.
Paysan parv. T part.
INFATUER (inrfa-tu-é), j'infatuais, nous infa-
tuions, vous infatuiez; que j'infatue, que nous infa-
tuions, que vous infatuiez, v. a. || 1° Donner une
prévention folle pour une personne ou pour une
chose. Et, de quelque bon sens que Dieu Tait pourvu,
n'est-ce pas [une passion] ce qui l'infatué, ce qui
pousse sa raison à bout, ce qui le met dans l'im-
puissance de s'en aider? BOURDAL. Carême, Sur l'im-
pureté. Succomba-t-il [Salomon] à cette aveugle
passion qui Tinfatua dans la suite jusqu'à lui faire
adorer les dieux de ses concubines ? ID. Dim. de la
Septuagés. dominic. t. î, p. 368. Nous sommes infa-
tués du monde comme s'il ne devait jamais finir, FÉN.
t. XVIII, p. 48. Celui qui n'est connu que par les let-
tres n'est pas infatué de cette gloire s'il est ambi-
tieux, VADVEN. l'Orateur chagrin. || 2" S'infatuer,
v. réfl-. Devenir infatué. Un orgueilleux qui s'infa-
tue de ses prétendues bonnes qualités, BOURDAL.
Pensées, t. il, p. 4 72. Desscolastiques s'eninfatuèrent
[de la philosophie d'Aristotel, MONTESQ. Espr. xxi, 20.
— SYN. INFATUER, ENTÊTER. D'après l'étymologie
s'infatuer d'une chose, c'est s'y attacher d'une ma-
nière folle; s'y entêter, c'est la fixer dans sa tête
d'une manière opiniâtre. H y a donc dans infatuer
une idée de folie qui n'est pas dans entêter. On
peut s'entêter d'une idée vraie contre l'opinion
commune ; on ne peut pas s'en infatuer.
— HIST. xvie s. La religion catholique et romaine
est le breuvage qui nous infatué et endort, comme
une opiate biensuccrée, Sat. Mén. 461.
— ÉTYM. Lat. infatuare, rendre fou, de in.... 2,
eifatuus, fou (voy. FAT).
f INFAVORABLE (in-fa-vo-ra-bT), adj. Qui n'est
pas favorable: il dit moins que défavorable. La per-
sonne infavorable reste neutre, celle qui est défavo-
rable agit contre, nuit à la faveur, LEGOARANT.
— ÉTYM. Lat. infavorabilis, de in.... 4, etfavora-
bilis, favorable.
INFÉCOND, ONDE (in-fé-kon, kon-d'), adj. Qui
n'est pas fécond, en parlant des femelles. U n'y
aura point dans votre terre de femme stérile el in-
féconde, SACI, Bible, Exode, xxm, 26. Des femelles
infécondes et qui ne'pondent pas, BUFF. Ois. t. iv,
p. 326. || U se dit des oeufs, des germes. Un oeuf
infécond n'est pas privé de germe; mais le germe
invisible qu'il renferme ne se développera jamais,
parce qu'il a manqué d'une condition nécessaire
au développement : il n'a pas été fécondé, BONNET,
Consid. corps org. oeuv. t. vi, p. 234, dans POUGENS.
Leurs germes inféconds, DELILLE, Imagin. v. || Par
extension, il se dit des terres. Champs inféconds.
Zone inféconde, DELILLE, Pitié, 11. || Fig. Esprit in-
fécond. Les Muses m'ont appris que l'enfance du
monde, Simple, sans passions, en désirs infé-
conde.... LA FONT. Quinquina, n. Là pâlit la na-
ture, et sur ces bords funèbres Une nuit, inféconde
entasse des ténèbres, MALFIL. Ginie de Virg. Géorg.
Luxe infécond, LEBRUN, Odes, 1, 43.
— HIST. xvie s. Si la semence nage dessus [l'eau],
elle sera inféconde, PARÉ, xvm, prif.
— ÉTYM. Lat. infecundus, de in.... 4, et fecun-
dus, fécond.
INFÉCONDITÉ (in-fé-konrdi-té), s. f. Manque de
Técondité dans les animaux ou les végétaux. L'infé-
condité qui commence à se manifester ici, dès le se-
cond degré [chez les hybrides], doit être plus mar-
quée au troisième, et si grande au quatrième, qu'elle
est peut-être absolue, BUFF. Quadrup.t. vm, p. 61.
(| Manque de fécondité dans le sol. L'infécondité
d'une terre.
—HIST.XVI" S. Lamultitude des poils.... monstrent
souvent la fécondité ou infécondité, PARÉ, XVIII, 44.
— ÉTYM. Lat. infecunditatem, de infecundus, in-
fécond.
INFECT, ECTE (in-fèkf, fè-kt'; au pluriel mascu-
lin, l's ne se lie pas : des lieux in-fèkf et malsains), adj'.
H 1° Qui répand des exhalaisons d'une odeur de
corruption et malfaisantes. Il est puant et infect.
Des eaux infectes. Semblables à Vespasien qui ne
trouvait pas que l'argent de l'impôt levé sur les
immondices de Rome eût rien d'infect, DUCLOS,
Consid. moeurs, ch. m. La chair la plus infecte ne
les dégoûte pas [les chacals], BUFF. Quadrup. t. vi,
p. 203.1] 2e Qui excite un dégoût moral, en parlant
des personnes et des choses (emploi qui avait existé,
comme on peut voir à l'historique, et que le lan-
gage moderne renouvelle). Tout cela est infect.
— HIST. xv" s. Lorsque les constelacions saturnel-
les et froides rendoyenU'air infect par moisteur froide
continuée, CHR. DE PISAN, Charles V, n, 4. Nul
homme n'a été plus cruel que luy, ni plus mau-
vais, ni plus vicieux et plus infect, ni plus gourmand
que luy, COMM. vu, I4.||xvie s. Tout le coeur me
gela voyant ce monstre infait, RONS. 41. Du sang
■ infet de ces gros lezars vers Soit ta poitrine et ta
■ gorge souillée, ID. 84. Pour habiter avec hommes ou
femmes infects ou souillés de venin verollique,
PARÉ, xxiv, 33. Ils envoyoient leurs pauvres citoyens
en une ville infecte de mauvais air et pestilent,
AMYOT, Cor. 4 7. Ils recitent de Bion qu'infect des
atheismes de Theodorus, il.... MONT, H, 4 46. Que je
trouve en mon âme et de crasse et d'ordure ! Que
■ mes sens corrompus sont devenus infects! DES-
PORTES, OEuvres chrest. xvm, prière:
— ÉTYM. Provenç. infect; catal. infecte; espagn.
infecta; ital. infetto; du lat. infectus, infect, propre-
ment teint, imprégné, de inficere, imprégner, infec-
ter, qui vient de in.... 2, et facere, faire : proprement
faire dans, mettre dans.
t INFECTANT, ANTE (in-fè-ktan, ktan-t'), adj.
Terme didactique. Qui infecte. Gaz infectant. Sub-
stance infectante.
INFECTÉ, ÉE (in-fè-kté,ktée), part, passé d'infec-
ter. Rendu infect. || Rendu malfaisant par infection.
Lieux infectés de la peste, ou, absolument, lieux in-
fectés, lieux où règne la peste. Fuir les lieux in-
fectés. Il Fig. La réforme, poussée dans ce siècle,
voulait, ce semble, se faire un refuge'dans les siècles
des martyrs, et maintenant ce sont les plus infectés
d'ignorance et d'erreurs! BOSS. 4et avert. 18. Des
coeurs infectés de la contagion du péché, BOURDAL.
Purif. de la Vierge, llyst. t. n, p. 261. Jamais Tair
de la cour et son souffle infecté N'altéra de son
coeur l'austère pureté, VOLT. Henr. ix. Corneille
trouva le théâtre et tous les genres de littérature in-
fectés de ces puérilités qu'il se permit rarement, ID.
Dict. phil. Esprit.
INFECTER (in-fè-kté), v. a. || 1° Imprégner d'é-
manations puantes, contagieuses, venimeuses. Mais,
madame, porter cette robe empestée Que de tant de
poispns VPUS avez infectée.... CPRN. Médée, m, 2.'
La terre s'en émeut [d'un monstre], Tair en est in-
fecté, RAC. Phèdre, v, 6. De quel front cet ennemi
de Dieu Vient-il infecter Tair qu'en respire en ce
lieu? ID. Athal. m, 6. Un sang corrompu infectait
Tair, FÉN. Tél. xv. Le meurtrier du roi respire en
Ges États, Et de son souffle impur infecte vos cli-
mats, VOLT. OEdipe, 1, 3. || Fig. Aveuglé de Terreur
dont l'enfer vous infecte, Comme vous des chrétiens
j'ai détesté la secte, ROTR. St Genest, iv, 7. Est-il
rien que l'envie ou n'attaque ou n'infecte ? m. Bélis.
v, 6. Les Égyptiens étaient infectes et d'idolâtrie et
de magie, pÀsc. Juifs, 20, éd. FAUGÈRE. Un auteur
[Molière] qui a expiré, pour ainsi dire, à ncs yeux,
et qui remplit encore à présent tous les théâtres des
équivoques les plus grossières dont on ait jamais in-
fecté les oreilles, BOSSiCome'd. 3. Infecter les oreilles
du prince est quelque chose de plus criminel que d'em-
poisonner les fontaines publiques, ID. Sermons, Jus-
tice^. L'avarice, l'intérêt, Tamour-propre, la vanité,
le plaisir, ces sources empoisonnées de toutes les
actions des hommes, n'ont jamais infecté ce coeur,
MASCAR. Tur. Un vil amour du gain infectant les es-
prits, BOIL. Art p. iv. Jusqu'à quand souffre-t-en que
ce peuple respire; Et d'un culte profane infecte votre
empire ? RAC. Esth. 11,4. Voilà comme, infectant cette
simplejeunesse, Vous employez tous deux le calme où
je vous laisse, ID. Athal. 11, 7. Les désirs de plaire in-
fectent presque toutes ses actions, MASS. Myst. Pent.
Il est bien cruel,' bien honteux peur Tesprit humain
que la littérature soit infectée de ces haines person-
nelles, de ces cabales,de ces intrigues...., VOLT. Alz.
Disc prélim. Souvent dans ses chagrins un misérable
auteur Descend au rôle affreux de calomniateur....
Malbranche est spinosiste, et Locke en ses écrits Du
poison d'Épicure infecte les esprits, ID. 3e dise. || Ab-
solument. Répandre une odeur infecte. Cet ivrogne
infecte. Leur cuisine infecte. || 2° S'infecter, v. réfl.
Être infecté. Ce qui était encore sain s'infecte et se
souille, MASS. Avent, Délai. || Se communiquer ré-
ciproquement l'infection. Dans les hôpitaux encom-
brés les malades s'infectent l'un l'autre.
— REM. Il ne faut pas confondre infecter avec infes-
ter. La Fontaine a commis cette faute : Tant de bri-
gands infectent la province, Orais. Buffon aussi : Il ne
faut pas que l'eau sur laquelle on établira ses canards
soit infectée de sangsues ; elles fent périr les jeunes
en s'attachant à leurs pieds, Oiseaux, t. xvn, p. 213.
— HIST. xvie s. Ils s'effercent d'infecter la pureté
des sacrements par le levain de leur fausse doctrine.
CALV. Inst. 4 4 74. Mais l'incurable playe Par glaive
faut toujours coupper à haste, Que la part saine elle '
n'infecte et gaste, MAROT, IV, 24. Un athelste.... in-
fectant de sen propre venin la matière innocente,
MONT. II, 4 60.
— ÉTYM. Infect.
f INFECTIEUX, IEUSE (in-fè-ksi-eû, eû-z'), adj.
Terme de médecine. Qui communique des maladies
putrides. || Maladies infectieuses, affections géné-
rales qui sont dues à l'influence virulente ou.mias
matique des liquides ou des tissus infectieux.
— ÉTYM. Voy. INFECTION.
INFECTION (in-fè-ksion; en vers, de. quatre syl-
labes) , s. f. y Ie Action d'infecter, de produire une
odeur corrompue et malfaisante. Nul ne pouvait
plus le porter à cause de l'infection insupportable
qui sortait de lui, SACI, Bible, Macliab. H, ix, 40.
L'horreur de ma plaie, son infection et la violence N
de mes cris troublaient l'armée, FÉN. Tél. xv. Il
répand l'infection et la puanteur, MASS. Carême,
Lazare. L'infection du champ de bataille en éloigna
bientôt le duc de Chartres, ST-SIM. 43, 446. || 2° Cor-
ruption produite dans un corps par les substances
ou miasmes délétères qui s'y introduisent. L'infec-
tion de Tair. L'infection d'un hôpital. L'infectioD
se répandit au loin. || 3° Action exercée sur l'écono-
mie par des miasmes putrides ou par des liquides
virulents. Laissant dans Helsinbourg quatre mille
blessés dont la plus grande partie mourut par l'in-
fection de tant de chevaux tués, et par le défaut de
provisions, dont leurs compatriotes mêmes les pri-
vaient pour empêcher que les Suédois n'en jouis-
sent, VOLT. Charles XII, 5. || Foyer d'infection,
hôpital, prison ou tout autre lieu encombré et qui
cause les maladies infectieuses. || Infection puru-
lente, maladie fébrile très-grave, caractérisée par la
formation d'abcès en différents organes et qu'on a
supposée causée par l'introduction du pus dans les
voies circulatoires. || 4° Infection se dit, abusive-
ment, pour odeur infecte. C'est une infection.
— SYN. 1° INFECTION, PUANTEUR . Dans la puanteur,
la mauvaise odeur est due à une cause quelconque ;
dans l'infection, elle est due à une substance qui se
corrompt et qui corrompt. L'infection est toujours
malsaine, la puanteur peut ne pas l'être. || 2° INFEC-
TION, CONTAGION. L'infection diffère de la contagion,
en ce que celle-ci, une fois produite, n'a plus be-
soin pour se propager de l'intervention des causes
qui lui ont donné naissance; qu'elle se reproduit
en quelque sorte par elle-même, par voisinage, et
indépendamment (jusqu'à un certain point) des cpn-
ditions atmosphériques, tandis que l'infection, duo
à l'action que des substances animales ou vé-
gétales en putréfaction exercent sur Tair ambiant
n'agit que dans la sphère du foyer d'où émanent les
miasmes morbifiques. L'infection est relative à un
foyer ; ainsi un hôpital encombré devient un foyer
d'infection; un mal s'y développe; et ceux qui j
entrent courent le danger de gagner ce mal. La
contagion est relative à un individu ou même à un
objet qui transmet une maladie déterminée. L'in-
fection produit souvent la contagion.
— HIST. xive s. Le sang qui fait Tinfectron de toute
la circonférence de l'incision [d'un cancer], H. LE
MONDEVILLE, f° 95. verso. Il xve Poissons tout pleins
de vie qui ont bosses, fils [fies], pourritures et au-
tres maladies et infections, Ordohn. 1484. ||xvie s.
Las ! par ma folle sotie M'est sortie Toute ceste in-
fection, MAROT, IV, 282. Elle [la guerre civile] vient
guarirla sédition et en est pleine.... où en sommes-
nous? nostre médecine porte infection !MONT. IV, 4 98.
— ÉTYM. Provenç. infeclio, infeccio; espagn. in-
fection; ital. infezione; du latin infeclionem, de
infectus, infect.
t INFÉLICITÉ (in-fé-li-si-té), s. f. || Ie Manque
de félicité. Selon le dire d'Euripide, Tinfélicité est
la fin d'une bouche sans retenue, aussi bien que de
la folie et de la méchanceté, D'ABLANCOURT, Lucien,
le Mauvais grammairien. || 2° Manque de qualités
faverables, fécendes. Il se sent gêné par Tinfélicité
de sen naturel, ST-ÉVREMOND, dans RICHELET.
— HIST. xvie s. L'infelicité de la vie humaine est
telle qu'on la doit mettre au ranc des choses de nul
pris et estime, BEAUGUÉ, Guerre d'Escosse, m, 26.
Quand, par Tinfélicité de Tair, la fueïlle 0. DE
SERRES, 459. Quel charme ou quel dieu plein d'envie
A changé ma première vie, La comblant d'infelicitél
DKSPORTES, Amoursd'Hippolyte,xix, Chanson.
— ÉTYM. Lat. infelicitatem, de in.... 4, et feli-
citatem, félicité.
INFÉODATION (in-fé-o-da-sion ; en vers de six
syllabes), s. f. Terme de jurisprudence féodale. Acte
par lequel le seigneur aliénait une terre, et la don-
nait pour être tenue de lui en fief. L'empereur,
dans cette année, se résolut à affranchir enfin le
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 95.93%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 95.93%.
- Collections numériques similaires Fonds régional : Bourgogne Fonds régional : Bourgogne /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Bourgogn1"Édit... portant suppression de l'office de président au bailliage de Mascon... [Enregistré au Parlement le 1er avril 1716.] /ark:/12148/bd6t54204073d.highres Lettres patentes du Roy, sur arrest du Conseil, pour l'abonnement de la capitation de Bourgogne & de Bresse de l'année 1716. Données à Paris le 29. fevrier 1716. /ark:/12148/bd6t542040720.highres
- Auteurs similaires Fonds régional : Bourgogne Fonds régional : Bourgogne /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Bourgogn1"Édit... portant suppression de l'office de président au bailliage de Mascon... [Enregistré au Parlement le 1er avril 1716.] /ark:/12148/bd6t54204073d.highres Lettres patentes du Roy, sur arrest du Conseil, pour l'abonnement de la capitation de Bourgogne & de Bresse de l'année 1716. Données à Paris le 29. fevrier 1716. /ark:/12148/bd6t542040720.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 95/1408
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5460034d/f95.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5460034d/f95.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5460034d/f95.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5460034d/f95.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5460034d
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5460034d
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5460034d/f95.image × Aide