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INF
INF
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pas de moi d'infâmes repentirs, CORN. Cinna,
r, i. La mort la plus infâme, ils l'appellent mar-
tyre, n>. Poly. m, 4. Les infâmes projets de ses assas-
sinats, ID. Nicom. m, 4. Malgré la défection de tant
de sujets, malgré l'infâme désertion de la milice,
EOSS. Reine d'Anglet. Depuis le jour infâme Où de
mon propre fils je me trouvai la femme, RAC Théb.
m, 2. X la porte d'Aman est déjà préparé D'un in-
fâme trépas l'instrument exécrable, ID. Eslh. ni, *.
J'ai su qu'il a mené une vie infâme; mais pourquoi
as-tu négligé son éducaticn? FÉN. Dial. de morts
anc. Antonin et Marc Aurèle. || Lieu infâme^ lieu de
prostitution. Cymodocée est condamnée aux lieux
infâmes; Hiéroclès l'y attend, CHÂTEAUBR. ifort.
xxn. || 4° Il se dit quelquefois, par exagération, de
ce qui est messéant, indigne. En effet tous ces soins
sont des choses infâmes : Sommes-nous chez les
Turcs pour renfermer les femmes? MOL. Éc. des
mar. î, 2: Avec un si bon dos, ma foi, monsieur
Loyal, Quelques coups de bâton ne vous siéraient
pas mal. — On pourrait bien punir ces paroles in-
fâmes, Ma mie, et Ton décrète aussi contre les fem-
mes, m. Tart. v, 4. || On l'applique aussi en ce sens
aux personnes. N'êtes-voûs point trop bonne d'avoir
écrit à Mlle de Méri? mon Dieu, je lui ai écrit
aussi ; que deviendra tout cela ? elle fera de grands
cris, et vous trouvera trop généreuse, comme vous
Têtes en effet, et moi bien vilaine, bien crasseuse,
bien infâme, SÉV. 4 2 juill. 4 690. || 5° Sale, malpropre.
On le logea dans un taudis infâme. Vous avez là un
habit infâme. || 6e S. m. et f. Celui, celle qui a fait des
choses flétries par la loi ou par la morale. Les infâ-
mes ne sont pas reçus en témoignage. Ne me parlez
jamais en faveur d'un infâme, CORN. Hor. iv, 4.
Épouse-la, parjure, et fais-en une infâme, ID. Perth.
1,4. Croyez-vous que ce nous soit une gloire d'être
sortis d'un sang noble, lorsque nous vivons en infâ-
mes? HDL. D. Juan, iv, 6. Qu'importe qu'en tous lieux
on me traite d'infâme ?.... Dans mon coffre, tout plein
de rares qualités* J'ai cent mille vertus en louis bien
comptés, BOIL. Épître v. Il accorde sa confiance à
deux jeunes infâmes d'une rare beauté, Othon et
Sénécion, liés entre eux d'une amitié suspecte,
DIDER. Claude et Néron, i, 48. || Par exagération. Un
infâme, une personne qui mérite les plus graves re-
proches. C'est bien à vous, infâme que vous êtes,
à vouloir faire l'homme d'importance, MOL. Prie. 44.
— HIST. xive s. U n'est cueur [coeur] qui peûst
d'eus dire trop laidure ; Faus, traistres, desloyaux,
sont infâme et parjure, Complainte sur la bat. de
Poitiers, Bibl. des ch. 3e série, t. ii, p. 262. Vous
avez menti faulsement, Ord, vilain paillart, Glasi-
das; Infâme, maleureusement Avant douze jours
tu inorras, Mistere d'Orléans, p. 467. Et personnes
de touz mestiers Sont tuit fraint par beauté de
feinme ; Et maint en ont esté infâme, Mutilé, mors
et affolez, E. DESCH. ifiroir de mariage, p. 92.
|| xvie s. Un palefrenier aussi laid, ord et infâme que
le gentilhomme estoit beau, honneste et aimable,
MARG. Nouv. xx.
— ÉTYM. Provenç. espagn. et ital. infâme ; du
lat. infamis, de in.... 4, et fama, réputation.
f INFÂMEMENT (in-fâ-me-man), adv. D'une ma-
nière infâme; avec ignominie.
— HIST. XVe s. Ce voyant les supplians que à tort
sans cause et contre raison, ils estoient ainsi infa-
mement injuriez, DU CANGE, infamare.
f INFAMER (in-fa-mé), v. a. Rendre infâme,
déshonorer. Il leur fallait [aux Anglais] une rétrac-
tation de Jeanne [d'Arc] qui infamât le roi Charles,
MICHELET, dans le Dict. de DOCHEZ.
— HIST. XVe s. Les quelx serviteurs eussent peu
tuer et estranglier ou infamier toutes les religieuses
et femmes qui estoient dans le dit prieuré, DU CANGE,
infamare. ||xvr s. La peine du fouet infâme, LOÏ-
SEL, 836.
— ÉTYM. Provenç. infamar, enfamar; ital. infa-
mare; du làt. infamare (voy. INFÂME).
INFAMIE (in-fa-mie), s. f. || 1" Flétrissure im-
primée à l'honneur, à là réputation, soit par la loi,
soit par l'opinion publique. Note d'infamie. Soit
que vous contraigniez pour vos dieux impuissants
Mon corps à l'infamie ou ma main à l'encens, CORN.
Théod. ni; 4. L'infamie est pareille et suit égale-
ment Le guerrier sans courage et le perfide amant,
m. Cid, m ; *. Cette haute infamie où je veux la
plonger Est moins pour la punir que pour la voir
changer; ID. Théod. il, 7. Qu'est-ce que notre sainte
a bâti dessus [le fondement dû christianisme; un
Dieu humilie et anéanti] ? un mépris de son rang
et de sa noblesse, pour se couvrir tout entière des
opprobres de Jésus-Christ et de la glorieuse infamie
de son Évangile, BOSS. Panég. Stè Cdther. 4. Tu
parais dans ces lieux pleins de ton infamie, RAC
Phèdre, iv, 2. Ils [les Anglais] sont bien loin d'atta-
cher de l'infamie à Tart des Sophocle et des Euri-
pide, et de retrancher du corps de leurs citoyens
ceux qui se dévouent à réciter devant eux des ou-
vrages dont leur nation se glorifie, VOLT. Mél. lit.
Consid. due aux gens de lettres. || Il se dit aussi des
choses qui rendent infâme. L'infamie de sa con-
duite. De cette lâcheté l'infamie est trop grande,
CORN. Héracl. iv, 4. Quand j'aurai de ses maux effacé
l'infamie, ID. Sertor. iv, 2. || Terme d'ancienne cou-
tume. Couronne d'infamie, couronne de laine que
l'on faisait quelquefois porter à un condamné.
Il 2° Action infâme, honteuse, indigne d'unhonnête
homme. C'est un malhonnête homme, il a fait cent
infamies. Après cette infamie es-tu digne de vivre?
CORN. Nicom. iv, 3. Comme si j'étais fille à supporter
la vie, Après qu'on m'aurait fait une telle infamie,
MOL. ÉC. des mar. n, 41. || 3" Paroles injurieuses à
l'honneur, à la réputatation. Il lui a dit mille infa-
mies, toutes les infamies imaginables, toutes les in-
famies du monde. || En ce sens il ne se dit qu'au plu-
riel. 11 Discours, pièce de vers, pièce de théâtre infâme
par la licence et la grossièreté. Il faudra donc que
nous passions pour honnêtes les impiétés et les in-
famies dont sont pleines les comédies de Molière,
HOSS. Comédie, 3. Et ce sont ces plates infamies qu'on
a jouées pendant plus d'un siècle alternativement
avec le Misanthrope, VOLT. Dict. phil. Bouffon.
|| En ce sens il se dit au singulier et au pluriel.
— SYN. INFAMIE, IGNOMINIE. L'infamie détruit la
réputation, donne une honteuse réputation ; l'igno-
minie efface le nom, imprime un nom honteux. De
sorte que infamie est quelque chose de plus grave
encore et de plus étendu que ignominie.
— HIST. xiv" s. Pour aucune infamie que il avoient
oy dire de lui, BERCHEURE, f° 42, verso. Et qui ne
les creindroit, ce seroit mal, si comme serait mal-
vaise opinion ou malvaise renommée ou infamie; car
celui qui creint telle chose, il est honeste, ORESME,
Eth. 78. || xvie s. Quand, estant lâsche à l'infamie, il
est ferme à la pauvreté, MONT, II, 7.
— ÉTYM. Provenç. espagn. et ital. infamia; du
lat. infamia (voy. INFÂME) . On disait aussi dans le
xvie siècle infameti.
INFANT, ANTE (in-fan, fan-t'), s. m. et f. || Ie Ti-
tre qu'on denne aux enfants puînés des rois d'Es-
pagne et de Portugal. || Infant s'est dit aussi dans
quelques grandes familles espagnoles. Mùdarra
Dont ses [de don Rodrigue] complots sanguinaires
Jadis ont tué les frères, Les sept infants de Lara,
v. HUGO, Orient. 30. || Fig. 0 Paix! infante des
cieux, Toi que tout heur accompagne, Viens vite
embellir ces lieux Avec l'infante d'Espagne, LA FONT.
Ode n. || 2e Par exagération. Nom donné aux per-
sonnes jeunes et belles pour exprimer une grande
affection. Hé ! vous voilà, princesse, infante de ma
vie, REGNARD; Dêmocrite, iv, 7. || Par dérision. Une
infante, une femme d'une vertu équivoque. Il
m'est expressément ordonné d'arrêter ces infantes,
LESAGE. Il Ces deux sens ne sont employés qu'au fé-
minin et dans le style familier.
— HIST. xvi" s. Le" sieur infante de Foix tenoit
madame Claude de France sur son bras à l'assem-
blée tenue pour la promesse de mariage entre cette
princesse et le duc de Valois, Lettres de Louis XII,
t. i, p. 49, dans LACURNE.
—. ÉTYM. Espagn. infante, du lat. infantem, en-
fant (voy. ce mot).
INFANTERIE (in-fan-te-rie), s. f. Gens de guerre
qui marchent et qui combattent à pied. Bonne in-
fanterie. Restait cette redoutable infanterie de l'ar-
mée d'Espagne, dont les gros bataillons serrés,
semblables à autant de tours, mais à des tours qui
sauraient réparer leurs brèches, demeuraient iné-
branlables au milieu de tout le reste en déroute et
lançaient des feux de toutes parts, BOSS. Louis de
Bourbon. Le, voyez-vous comme il compte la cava-
lerie et l'infanterie des ennemis, par le naturel des
pays ou des princes confédérés? ID. ib. Ce fut lui [le
grand Condé] qui, avec de la cavalerie, attaqua cette
infanterie espagnole jusque-là invincible, aussi forte,
aussi serrée que la phalange ancienne, VOLT.
Louis XIV, 3. L'infanterie, sur qui tombait tout le
poids de la guerre, depuis l'inutilité reconnue des
lances, partagea les récompenses dont la cavalerie
était en possession, ID. ib. 8. || Infanterie de marine,
corps affecté à la gardé des arsenaux et au service
des colonies. || Fig. Gens qui entourent une per-
sonne et marchent à ses côtés. Vous avez peur que
les loups ne me mangent [dans mes promenades]....
il est vrai qu'ils feraient un assez bon repas dé ma
personne; mais j'ai tellement meh infanterie au-
tour de mei que je ne les crains point, sêv. 23
oct. 4675.
— HIST. xvi" s. Et avoit Ton renforcé de fanterie
les garnisons de Champaigne etde Picardie,CARLOIX,
m, 4. A mon regret diray cavallerie, infanterie....
au lieu de chevalerie, piétons.... PASQUIER, Lett.
t. i, p. 4 06.
—ÉTYM. Ital. infanteria, le même,que fanleria, dé-
rivé de fante, petitgarçon, valet,fantassin; faute est
une apocope du lat. infantem, enfant (voy. ENFANT)
4. INFANTICIDE (in-fan-ti-si-d'), s. ni. Meur-
tre d'un enfant, et, particulièrement, d'un enfant
riouveau-né, et, plus particulièrement, d'un enfant
nouveau-né par la mère qui vient de le mettre au
monde. Cette fille est accusée d'infanticide.
— HIST. xvie s. Infanticide, COTGRAVE.
— ÉTYM. Ital. infànticidio ; du lat. infànticidiûm
(VOy. INFANTICIDE 4).
2. INFANTICIDE (in-fan-ti-si-d'), s. m. el f. Ce-
lui, celle qui tue un enfant, et, particulièrement,
un enfant qui vient d'être mis au monde. Le jury
admit des circonstances atténuantes pour cette in-
fanticide. || Adj. Une mère infanticide.
— ÉTYM. Lat. infanticida, de infans, enfant, et
cx-dere, tuer.
f INFARCTUS (in-far-ktùs'), s. ni. Terme de mé-
decine. Hypertrophie fausse, avec perte de la struc-
ture nermale par infiltràtien et substitutien d'une
substance nouvelle amorphe.
— ÉTYM. Mot latin signifiant action de farcir, de
in, en, et farcire, farcir.
t INFATIGABIL1TÉ ( in-fa-ti-ga-bi-li-té ), s. m.
Qualité de qui est infatigable. Voyez la fourmi ;
quelle prévoyance, quelle infatigâbilité ! ST-ÈVRE-
MOND, dans RICHELET. Le Seigneur par sa toute-
puissance vous veuille toujours conserver dans cette
grande fécondité d'esprit et infatigâbilité de main,
SCARRON, OEui;res,"t. i, p. 263.
INFATIGABLE (in-fa-ti-ga-bT), adj. Qui ne peut
être fatigué. Infatigable appui du pouvoir légitime,
CORN. Tois. d'or, Prol. 6. De leurs vers fatigants
lecteurs infatigables, MOL. F. sav. m, 6. Mon fils est
infatigable, il lit cinq heures de suite si on veut, SÊV.
582. Des hommes.... infatigables à disputer et à
écrire, et d'autant plus triomphants en apparence
qu'ils sont plus évidemment convaincus, BOSS. 4er
avert. 4. [Cromwell] également actif et infatigable
dans la paix et dans la guerre, ID. îiêinc d'Anglet.
Tous deux [le Tellier et son fils Louvois] étaient in-
fatigables dans le travail, simples et austères dans
leur vie privée, CONDORCET, Coûrtaniaux. || Il se dit
des choses. Vos ordres me seront dès lois inviola-
bles, J'aurai pour les remplir dès soins infatigables,
CORN. Tois. d'or, n, 4. Surtout j'admire eh vous ce
coeur infatigable Qui semble s'affermir sous le faix
qui Tàccable, RAC. Mithr. m, 4. Je fais plus, je res-
pecte un zèle infatigable, VOLT. Catil. î, 6. Lcuis
vpulait une gleirè sûre; mais, en ne voulant pas
l'acheter par un travail infatigable, il la perdit, ID.
Louis XIV, 4 0.
— ÉTYM.Lat. infatigabilis, dein... 4, etfaiigare,
fatiguer. On a dit dans le xvr siècle indefaligable.
iNFATIGABLEMËNT (in-fa-ti-gâ-ble-man), adv.
D'une manière infatigable. [Les furies] Frappent in-
fatigablement, SCSRR. Virg. vi. Quelque part où
vous soyez, passez outre, avancez-vous infatigable-
ment vers ce qui est devant vous, BOSS. Panég
St Benoit, 3.
— HIST. xvie s. Argus avoit cent yeulx; cent
mains fault à ung sommelier, comme avoit Bria-
reus, pour infatigablement verser, RAB. Gara, I, 5.
— ÉTYM. Infatigable, et le suffixe ment. '
f INFATIGUÉ, ÉE (in-fa-ti-ghé, ghée), adj. Qui
n'éprouve pas de fatigue.
— ÉTYM. Lat. infatigatus, dé in.... 4, et faligàre,
fatiguer.
INFAÎUATION (in-fa-tu-a-sion ; en vers, de six
syllabes), s. f. Prévention sotte en faveur de quel-
qu'un ou de quelque chose. Moi, immobile, je con-
sidérais le changement si subit qu'opère un excès
de colère et un comble d'infatuation, ST-SIM. 56,4 94.
Dubois n'oublia rien pour confirmer Canillac dans
son infâtuatibn pour Stàirs, ID. 437, 78.
— ÉTYM. Infatuer.
INFATUÉ, ÉE (in-fa-tu-é, ée), part, passe d'infa-
tuer. On Voit tant de gens infatués des folies de
l'astrologie judiciaire, Logïàuè dé Pbri-Rôyàl, p.
4, dans POUGENS. Il ne vous connaît plus; et com-
ment vous Connaîtrait-il, puisque, infatué de sa nou-
velle grandeur, il ne se connaît plus .lui-même?
BOURDAL. Pensées, t. II, p.. 304. Être infatué.de soi,
et s'être fortement persuadé qu'on, à, beaucoup d'es-
prit, est un accident qui n'arrive guère qu'à celui
INF
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pas de moi d'infâmes repentirs, CORN. Cinna,
r, i. La mort la plus infâme, ils l'appellent mar-
tyre, n>. Poly. m, 4. Les infâmes projets de ses assas-
sinats, ID. Nicom. m, 4. Malgré la défection de tant
de sujets, malgré l'infâme désertion de la milice,
EOSS. Reine d'Anglet. Depuis le jour infâme Où de
mon propre fils je me trouvai la femme, RAC Théb.
m, 2. X la porte d'Aman est déjà préparé D'un in-
fâme trépas l'instrument exécrable, ID. Eslh. ni, *.
J'ai su qu'il a mené une vie infâme; mais pourquoi
as-tu négligé son éducaticn? FÉN. Dial. de morts
anc. Antonin et Marc Aurèle. || Lieu infâme^ lieu de
prostitution. Cymodocée est condamnée aux lieux
infâmes; Hiéroclès l'y attend, CHÂTEAUBR. ifort.
xxn. || 4° Il se dit quelquefois, par exagération, de
ce qui est messéant, indigne. En effet tous ces soins
sont des choses infâmes : Sommes-nous chez les
Turcs pour renfermer les femmes? MOL. Éc. des
mar. î, 2: Avec un si bon dos, ma foi, monsieur
Loyal, Quelques coups de bâton ne vous siéraient
pas mal. — On pourrait bien punir ces paroles in-
fâmes, Ma mie, et Ton décrète aussi contre les fem-
mes, m. Tart. v, 4. || On l'applique aussi en ce sens
aux personnes. N'êtes-voûs point trop bonne d'avoir
écrit à Mlle de Méri? mon Dieu, je lui ai écrit
aussi ; que deviendra tout cela ? elle fera de grands
cris, et vous trouvera trop généreuse, comme vous
Têtes en effet, et moi bien vilaine, bien crasseuse,
bien infâme, SÉV. 4 2 juill. 4 690. || 5° Sale, malpropre.
On le logea dans un taudis infâme. Vous avez là un
habit infâme. || 6e S. m. et f. Celui, celle qui a fait des
choses flétries par la loi ou par la morale. Les infâ-
mes ne sont pas reçus en témoignage. Ne me parlez
jamais en faveur d'un infâme, CORN. Hor. iv, 4.
Épouse-la, parjure, et fais-en une infâme, ID. Perth.
1,4. Croyez-vous que ce nous soit une gloire d'être
sortis d'un sang noble, lorsque nous vivons en infâ-
mes? HDL. D. Juan, iv, 6. Qu'importe qu'en tous lieux
on me traite d'infâme ?.... Dans mon coffre, tout plein
de rares qualités* J'ai cent mille vertus en louis bien
comptés, BOIL. Épître v. Il accorde sa confiance à
deux jeunes infâmes d'une rare beauté, Othon et
Sénécion, liés entre eux d'une amitié suspecte,
DIDER. Claude et Néron, i, 48. || Par exagération. Un
infâme, une personne qui mérite les plus graves re-
proches. C'est bien à vous, infâme que vous êtes,
à vouloir faire l'homme d'importance, MOL. Prie. 44.
— HIST. xive s. U n'est cueur [coeur] qui peûst
d'eus dire trop laidure ; Faus, traistres, desloyaux,
sont infâme et parjure, Complainte sur la bat. de
Poitiers, Bibl. des ch. 3e série, t. ii, p. 262. Vous
avez menti faulsement, Ord, vilain paillart, Glasi-
das; Infâme, maleureusement Avant douze jours
tu inorras, Mistere d'Orléans, p. 467. Et personnes
de touz mestiers Sont tuit fraint par beauté de
feinme ; Et maint en ont esté infâme, Mutilé, mors
et affolez, E. DESCH. ifiroir de mariage, p. 92.
|| xvie s. Un palefrenier aussi laid, ord et infâme que
le gentilhomme estoit beau, honneste et aimable,
MARG. Nouv. xx.
— ÉTYM. Provenç. espagn. et ital. infâme ; du
lat. infamis, de in.... 4, et fama, réputation.
f INFÂMEMENT (in-fâ-me-man), adv. D'une ma-
nière infâme; avec ignominie.
— HIST. XVe s. Ce voyant les supplians que à tort
sans cause et contre raison, ils estoient ainsi infa-
mement injuriez, DU CANGE, infamare.
f INFAMER (in-fa-mé), v. a. Rendre infâme,
déshonorer. Il leur fallait [aux Anglais] une rétrac-
tation de Jeanne [d'Arc] qui infamât le roi Charles,
MICHELET, dans le Dict. de DOCHEZ.
— HIST. XVe s. Les quelx serviteurs eussent peu
tuer et estranglier ou infamier toutes les religieuses
et femmes qui estoient dans le dit prieuré, DU CANGE,
infamare. ||xvr s. La peine du fouet infâme, LOÏ-
SEL, 836.
— ÉTYM. Provenç. infamar, enfamar; ital. infa-
mare; du làt. infamare (voy. INFÂME).
INFAMIE (in-fa-mie), s. f. || 1" Flétrissure im-
primée à l'honneur, à là réputation, soit par la loi,
soit par l'opinion publique. Note d'infamie. Soit
que vous contraigniez pour vos dieux impuissants
Mon corps à l'infamie ou ma main à l'encens, CORN.
Théod. ni; 4. L'infamie est pareille et suit égale-
ment Le guerrier sans courage et le perfide amant,
m. Cid, m ; *. Cette haute infamie où je veux la
plonger Est moins pour la punir que pour la voir
changer; ID. Théod. il, 7. Qu'est-ce que notre sainte
a bâti dessus [le fondement dû christianisme; un
Dieu humilie et anéanti] ? un mépris de son rang
et de sa noblesse, pour se couvrir tout entière des
opprobres de Jésus-Christ et de la glorieuse infamie
de son Évangile, BOSS. Panég. Stè Cdther. 4. Tu
parais dans ces lieux pleins de ton infamie, RAC
Phèdre, iv, 2. Ils [les Anglais] sont bien loin d'atta-
cher de l'infamie à Tart des Sophocle et des Euri-
pide, et de retrancher du corps de leurs citoyens
ceux qui se dévouent à réciter devant eux des ou-
vrages dont leur nation se glorifie, VOLT. Mél. lit.
Consid. due aux gens de lettres. || Il se dit aussi des
choses qui rendent infâme. L'infamie de sa con-
duite. De cette lâcheté l'infamie est trop grande,
CORN. Héracl. iv, 4. Quand j'aurai de ses maux effacé
l'infamie, ID. Sertor. iv, 2. || Terme d'ancienne cou-
tume. Couronne d'infamie, couronne de laine que
l'on faisait quelquefois porter à un condamné.
Il 2° Action infâme, honteuse, indigne d'unhonnête
homme. C'est un malhonnête homme, il a fait cent
infamies. Après cette infamie es-tu digne de vivre?
CORN. Nicom. iv, 3. Comme si j'étais fille à supporter
la vie, Après qu'on m'aurait fait une telle infamie,
MOL. ÉC. des mar. n, 41. || 3" Paroles injurieuses à
l'honneur, à la réputatation. Il lui a dit mille infa-
mies, toutes les infamies imaginables, toutes les in-
famies du monde. || En ce sens il ne se dit qu'au plu-
riel. 11 Discours, pièce de vers, pièce de théâtre infâme
par la licence et la grossièreté. Il faudra donc que
nous passions pour honnêtes les impiétés et les in-
famies dont sont pleines les comédies de Molière,
HOSS. Comédie, 3. Et ce sont ces plates infamies qu'on
a jouées pendant plus d'un siècle alternativement
avec le Misanthrope, VOLT. Dict. phil. Bouffon.
|| En ce sens il se dit au singulier et au pluriel.
— SYN. INFAMIE, IGNOMINIE. L'infamie détruit la
réputation, donne une honteuse réputation ; l'igno-
minie efface le nom, imprime un nom honteux. De
sorte que infamie est quelque chose de plus grave
encore et de plus étendu que ignominie.
— HIST. xiv" s. Pour aucune infamie que il avoient
oy dire de lui, BERCHEURE, f° 42, verso. Et qui ne
les creindroit, ce seroit mal, si comme serait mal-
vaise opinion ou malvaise renommée ou infamie; car
celui qui creint telle chose, il est honeste, ORESME,
Eth. 78. || xvie s. Quand, estant lâsche à l'infamie, il
est ferme à la pauvreté, MONT, II, 7.
— ÉTYM. Provenç. espagn. et ital. infamia; du
lat. infamia (voy. INFÂME) . On disait aussi dans le
xvie siècle infameti.
INFANT, ANTE (in-fan, fan-t'), s. m. et f. || Ie Ti-
tre qu'on denne aux enfants puînés des rois d'Es-
pagne et de Portugal. || Infant s'est dit aussi dans
quelques grandes familles espagnoles. Mùdarra
Dont ses [de don Rodrigue] complots sanguinaires
Jadis ont tué les frères, Les sept infants de Lara,
v. HUGO, Orient. 30. || Fig. 0 Paix! infante des
cieux, Toi que tout heur accompagne, Viens vite
embellir ces lieux Avec l'infante d'Espagne, LA FONT.
Ode n. || 2e Par exagération. Nom donné aux per-
sonnes jeunes et belles pour exprimer une grande
affection. Hé ! vous voilà, princesse, infante de ma
vie, REGNARD; Dêmocrite, iv, 7. || Par dérision. Une
infante, une femme d'une vertu équivoque. Il
m'est expressément ordonné d'arrêter ces infantes,
LESAGE. Il Ces deux sens ne sont employés qu'au fé-
minin et dans le style familier.
— HIST. xvi" s. Le" sieur infante de Foix tenoit
madame Claude de France sur son bras à l'assem-
blée tenue pour la promesse de mariage entre cette
princesse et le duc de Valois, Lettres de Louis XII,
t. i, p. 49, dans LACURNE.
—. ÉTYM. Espagn. infante, du lat. infantem, en-
fant (voy. ce mot).
INFANTERIE (in-fan-te-rie), s. f. Gens de guerre
qui marchent et qui combattent à pied. Bonne in-
fanterie. Restait cette redoutable infanterie de l'ar-
mée d'Espagne, dont les gros bataillons serrés,
semblables à autant de tours, mais à des tours qui
sauraient réparer leurs brèches, demeuraient iné-
branlables au milieu de tout le reste en déroute et
lançaient des feux de toutes parts, BOSS. Louis de
Bourbon. Le, voyez-vous comme il compte la cava-
lerie et l'infanterie des ennemis, par le naturel des
pays ou des princes confédérés? ID. ib. Ce fut lui [le
grand Condé] qui, avec de la cavalerie, attaqua cette
infanterie espagnole jusque-là invincible, aussi forte,
aussi serrée que la phalange ancienne, VOLT.
Louis XIV, 3. L'infanterie, sur qui tombait tout le
poids de la guerre, depuis l'inutilité reconnue des
lances, partagea les récompenses dont la cavalerie
était en possession, ID. ib. 8. || Infanterie de marine,
corps affecté à la gardé des arsenaux et au service
des colonies. || Fig. Gens qui entourent une per-
sonne et marchent à ses côtés. Vous avez peur que
les loups ne me mangent [dans mes promenades]....
il est vrai qu'ils feraient un assez bon repas dé ma
personne; mais j'ai tellement meh infanterie au-
tour de mei que je ne les crains point, sêv. 23
oct. 4675.
— HIST. xvi" s. Et avoit Ton renforcé de fanterie
les garnisons de Champaigne etde Picardie,CARLOIX,
m, 4. A mon regret diray cavallerie, infanterie....
au lieu de chevalerie, piétons.... PASQUIER, Lett.
t. i, p. 4 06.
—ÉTYM. Ital. infanteria, le même,que fanleria, dé-
rivé de fante, petitgarçon, valet,fantassin; faute est
une apocope du lat. infantem, enfant (voy. ENFANT)
4. INFANTICIDE (in-fan-ti-si-d'), s. ni. Meur-
tre d'un enfant, et, particulièrement, d'un enfant
riouveau-né, et, plus particulièrement, d'un enfant
nouveau-né par la mère qui vient de le mettre au
monde. Cette fille est accusée d'infanticide.
— HIST. xvie s. Infanticide, COTGRAVE.
— ÉTYM. Ital. infànticidio ; du lat. infànticidiûm
(VOy. INFANTICIDE 4).
2. INFANTICIDE (in-fan-ti-si-d'), s. m. el f. Ce-
lui, celle qui tue un enfant, et, particulièrement,
un enfant qui vient d'être mis au monde. Le jury
admit des circonstances atténuantes pour cette in-
fanticide. || Adj. Une mère infanticide.
— ÉTYM. Lat. infanticida, de infans, enfant, et
cx-dere, tuer.
f INFARCTUS (in-far-ktùs'), s. ni. Terme de mé-
decine. Hypertrophie fausse, avec perte de la struc-
ture nermale par infiltràtien et substitutien d'une
substance nouvelle amorphe.
— ÉTYM. Mot latin signifiant action de farcir, de
in, en, et farcire, farcir.
t INFATIGABIL1TÉ ( in-fa-ti-ga-bi-li-té ), s. m.
Qualité de qui est infatigable. Voyez la fourmi ;
quelle prévoyance, quelle infatigâbilité ! ST-ÈVRE-
MOND, dans RICHELET. Le Seigneur par sa toute-
puissance vous veuille toujours conserver dans cette
grande fécondité d'esprit et infatigâbilité de main,
SCARRON, OEui;res,"t. i, p. 263.
INFATIGABLE (in-fa-ti-ga-bT), adj. Qui ne peut
être fatigué. Infatigable appui du pouvoir légitime,
CORN. Tois. d'or, Prol. 6. De leurs vers fatigants
lecteurs infatigables, MOL. F. sav. m, 6. Mon fils est
infatigable, il lit cinq heures de suite si on veut, SÊV.
582. Des hommes.... infatigables à disputer et à
écrire, et d'autant plus triomphants en apparence
qu'ils sont plus évidemment convaincus, BOSS. 4er
avert. 4. [Cromwell] également actif et infatigable
dans la paix et dans la guerre, ID. îiêinc d'Anglet.
Tous deux [le Tellier et son fils Louvois] étaient in-
fatigables dans le travail, simples et austères dans
leur vie privée, CONDORCET, Coûrtaniaux. || Il se dit
des choses. Vos ordres me seront dès lois inviola-
bles, J'aurai pour les remplir dès soins infatigables,
CORN. Tois. d'or, n, 4. Surtout j'admire eh vous ce
coeur infatigable Qui semble s'affermir sous le faix
qui Tàccable, RAC. Mithr. m, 4. Je fais plus, je res-
pecte un zèle infatigable, VOLT. Catil. î, 6. Lcuis
vpulait une gleirè sûre; mais, en ne voulant pas
l'acheter par un travail infatigable, il la perdit, ID.
Louis XIV, 4 0.
— ÉTYM.Lat. infatigabilis, dein... 4, etfaiigare,
fatiguer. On a dit dans le xvr siècle indefaligable.
iNFATIGABLEMËNT (in-fa-ti-gâ-ble-man), adv.
D'une manière infatigable. [Les furies] Frappent in-
fatigablement, SCSRR. Virg. vi. Quelque part où
vous soyez, passez outre, avancez-vous infatigable-
ment vers ce qui est devant vous, BOSS. Panég
St Benoit, 3.
— HIST. xvie s. Argus avoit cent yeulx; cent
mains fault à ung sommelier, comme avoit Bria-
reus, pour infatigablement verser, RAB. Gara, I, 5.
— ÉTYM. Infatigable, et le suffixe ment. '
f INFATIGUÉ, ÉE (in-fa-ti-ghé, ghée), adj. Qui
n'éprouve pas de fatigue.
— ÉTYM. Lat. infatigatus, dé in.... 4, et faligàre,
fatiguer.
INFAÎUATION (in-fa-tu-a-sion ; en vers, de six
syllabes), s. f. Prévention sotte en faveur de quel-
qu'un ou de quelque chose. Moi, immobile, je con-
sidérais le changement si subit qu'opère un excès
de colère et un comble d'infatuation, ST-SIM. 56,4 94.
Dubois n'oublia rien pour confirmer Canillac dans
son infâtuatibn pour Stàirs, ID. 437, 78.
— ÉTYM. Infatuer.
INFATUÉ, ÉE (in-fa-tu-é, ée), part, passe d'infa-
tuer. On Voit tant de gens infatués des folies de
l'astrologie judiciaire, Logïàuè dé Pbri-Rôyàl, p.
4, dans POUGENS. Il ne vous connaît plus; et com-
ment vous Connaîtrait-il, puisque, infatué de sa nou-
velle grandeur, il ne se connaît plus .lui-même?
BOURDAL. Pensées, t. II, p.. 304. Être infatué.de soi,
et s'être fortement persuadé qu'on, à, beaucoup d'es-
prit, est un accident qui n'arrive guère qu'à celui
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