PAP*
PAP
PAP
927
chapes ont renart, la Queue de renard. || XVe s.
Quant oyez prescher le regnart, Pensez de vos oyes
garder, Sans à son.parler regarder; Car souvent
scet servir de Pari, Contrefaisant le papelart, Qui
scet ses parolles farder, CH. D'ORLÉANS , Bondeau.
Se chasteté la papelarde Avoit ainsi le monde duitEt
à sa cordelle séduit, Jamais ne serait créature, Et
ainsi defaudroit nature, E. DESCH. Poés. mss. f° 655.
— ÉTYM Ital. pappalardo,papelard, goinfre, bâ-
freur; napolit. pappalarcliello, sorte de mets. L'ita-
lien justifie l'étymologie : pape lard; de pappa,
bouillie,pappare, manger comme les enfants,et lard,
fPAPELARDER (pa-pe-lar-dé), v. n. Faire le
papelard, l'hypocrite.
— HIST. xiiie s. Papelars fet bien ce qu'il doit,
Qui si forment [fortement] papelardoit, RUTEB. 34 6.
t PAPELARDIE (pa-pe-lar-die), s. f. Fausse dé-
votion, hypocrisie. Nous vîmes que son fait était
papelardie, LA FONT. Ballade sur les romans.
— HIST. xme s. J'aim miex devant les gens orer
[prier], Et affubler ma renardie Du mantel de pape-
lardie, la Rose, 44746. ||xive s. Et sans papelardie
ou fiction ayez le cuer au ciel, Ménagier, i, 2.
— ÉTYM. Papelard.
PAPELARDISE (pa-pe-lar-di-z'), s. f. Synonyme
de papelardie.
PAPELINE (pa-pe-li-n'), s. f. Sera permis de faire
des papelines et autres étoffes tramées de fleuret,.
Statuts des marchands de drap d'or, etc. 9 juill.
4667, art. 64 (voy. POPELINE).
— ÉTYM. On prétend qu'elle tire son nom de ce-
lui du pape, parce qu'elle se fabriquait à Avignon,
qui était terre papale.
T PAPELONNÉ, ÉE (pa-pe-lo-né, née), adj. Terme
de blason. Se dit d'une représentation en forme
d'écaillé, ou de demi-cercle, sur un écu. D'her-
mine, papelonné de gueules.
• PAPERASSE (pa-pe-ra-s'), s. f. Papier, écrit sans
utilité. Je pense qu'il se trouverait assez de mes
paperasses, dont le public n'a eu que trop de com-
munication, LAMOTHE LEVAYER, la Promenade, Dia-
logue 4. Je ne pourrais m'empêcher de me plain-
dre de ce qu'ils n'ont pas relevé l'indignité de cette
paperasse qu'on vient de lire dans cette compagnie,
contre toutes les formes, RETZ, Mém. t. n, liv. ni,
p. 304, dans POUGENS. Nous sommes inondés de pa-
piers et de paperasses, M™e DU DEFFAND, Lett. à
Walpole, t. n, p. 483, dans POUGENS. Si le duc de
Sully avait prévu que ses paperasses économiques,
royales et politiques seraient lues un jour par
Mme la margrave de Baireuth, il aurait redoublé
de vanité, VOLT. Letl.margr. de Baireuth, dansReu.
franc, février 4 866, p. 242."Je viendrai, mon cher
ange, à Plombières.... j'apporterai quelques pape-
rasses en prose-et envers pour vous endormir,
après le dîner, ID. Lett. d'Argental, 46 mai 4 764. Ce
procès me ruine en sotte paperasse, PIRON, Métrom.
iv, 3. Enfoncez-vous dans vos paperasses, PONT DE
VEYLE, le Complaisant, i, 7. /
— HIST. XVIe s. Imprimeurs auxquels je Pavois
envoyé par ces petits paperats [lambeaux de pa-
piers], DES ACCORDS, Bigarrures, Avant-propos,
p. 4 4, dans LACURNE. Que ne ferais je plus tost que
de lire un contract, et plus tost que d'aller secouer
ces paperasses poudreuses...? MONT", IY, 76.
— ÉTYM. Papier, avec la désinence péjorative ace;
génev. paperoches.
PAPERASSER (pa-pe-ra-sê), v. n. || 1° Remuer,
feuilleter des paperasses. Paperassez à votre aise ;
vous me rendrez ces papiers à votre grand loisir,
MAINTENON, Lett. à Mme de Glapion, 24 nov. 4 748.
Un jour, étant chez Mme de Maintenon, la duchesse
de Bourgogne se mit à paperasser sur un bureau,
ST-SIM. 4 77, 4 02. || 2° Faire des écritures inutiles.
Cet avoué aime à paperasser. Les administrations
sont accusées de paperasser. || Il se conjugue avec
l'auxiliaire avoir.
— ÉTYM. Paperasse.
PAPERASSIER (pa-pe-ra-sié; IV ne se prononce et
ne se lie jamais ; au pluriel,l's se lie : des pa-pe-ra-
sié-z ennuyeux), s. m. Celui qui aime à paperas-
ser, àramasser des papiers sans grande utilité, à faire
■des écritures inutiles. || Adj. Paperassier, paperas-
sière. L'administration est en général paperassière.
— ÉTYM. Paperasse.
PAPESSE (pa-pè-s'), s. f. Femme pape. La fable
de la papesse Jeanne. Cette papesse Jeanne "établie
d'abord par quelques-uns, détruite par d'autres,
ensuite rétablie, il la détruisait pour jamais, et il
trouvait que cette fable ne pouvait s'être soutenue
qu'à la faveur des ténèbres de la chronologie qu'il
dissipait, FONTEN. Leibnitz.
PAPETERIE (pa-pè-te-rie), s. f. || 1° Commerce
de papier. || 2° Art de le fabriquer. || 3e Espèce de
nécessaire contenant ce qu'il faut pour écrire.
— ÉTYM. Papetier; wallon, papitreie.
PAPETIER (pa-pe-tié ; l'r ne se prononce et ne
se lie jamais ; au pluriel, l's se lie : des pa-pe-tié-z
habiles), s. m. Celui qui fait ou vend du papier.
L'usine d'un papetier. La boutique d'un papetier.
|| Adj. Ouvrier papetier. Marchand papetier.
— ÊTYM. Formation irrégulière de papier, qui
aurait dû donner papirier; wallon, papli.
f PAPETIÈRE (pa-pe-tiè-r'), s. f. Femme qui vend
du papier et autres fournitures de bureau. || Adj.
Mouche papetière, mouche qui fabrique une sorte
de papier; elle appartient au genre guêpe. Art
charmant! j'aime à voir la mouche papetière, Du
bel art de Didot inventant la matière, Des cuves
d'Annonay suppléer les chiffons, DELILLE, Trois
règnes, vu.
fPAPHORE (pa-fo-r'), s. m. Espèce de grand
aigle.
fPAPICOLE ( pa-pi-ko-P ), s. m. Qui adore le
pape (nom que les protestants ont donné aux ca-
tholiques).
— ÊTYM. Pape, et le lat. colère, honorer.
PAPIER (pa-pié; l'r ne se prononce etne se lie ja-
mais; au pluriel, l's se lie : despa-pié-z importants),
s. m. || 1° Nom donné dans l'antiquité à un tissu sur
lequel on écrivait et.qui était fabriqué.avecle pa-
pyrus. On prépare le papier en divisant le papyrus
en bandes très-minces, mais aussi larges que pos-
sible; la bande la meilleure est celle du centre de
l'arbre, et ainsi de suite dans l'ordre de la division;
on appelait jadis hiératique, attendu qu'il était ré-
servé aux livres sacrés, le papier fait avec les ban-
des intérieures; lavé, il a reçu le nom d'Auguste,
de même que celui de seconde qualité porte celui
de Livia, sa femme ; de la sorte, l'hiératique devint
papier de troisième qualité.... le ténéotique, ainsi
nommé d'une localité voisine de Sais, est fait avec
des" matériaux plus rapprochés de l'écorce ; il ne
se vend plus à la qualité, il se vend au poids; quant
à l'emporétique, Û ne peut servir à écrire ; on ne
l'emploie que pour envelopper les autres papiers et
emballer les marchandises, de là lui vient le nom
qu'il porte (papier des marchands), PLINE, Bist. nat.
xin, 23. || Papier s'est dit quelquefois pour papyrus.
J'ai eu l'honneur de vous envoyer quelques plantes
curieuses, et entre autres le vrai papier, qui jus-
qu'ici n'était point connu en France, pas même
de M. de Jussieu, J. J. ROUSS. Iett. à M. de M*** sur
la bot. t. vu, p. 4 96, dans POUGENS. || 2° Plus tard,
feuille faite avec du chiffon de coton et qui servait
à écrire. Vers le xue siècle on apporta d'Orient en Eu-
rope l'art de faire du papier avec des chiffons réduits
en pâte. Beaucoup de manuscrits grecs sont écrits
sur du papier de coton. De temps immémorial, les
peuples asiatiques placés en deçà du Gange ont
fabriqué du papier avec les vieux haillons du coton
qui les habille; mais il est lourd et grossier, MONGEZ,
Instit. Mém. litt. et beaux-arts, t. v, p. 474. || 3° Au-
jourd'hui, feuille faite la plupart du temps avec des
chiffons de vieux Linge et qui sert à écrire ou à
imprimer. Papier qui a du corps. Papier mécanique
de toute longueur. Rame, main de papier. Le fa-
meux art d'écrire, Cet art ingénieux de parler sans
rien dire, Et, par les traits divers que notre main
conduit, D'attacher au papier la parole qui fuit, COR-
NEILLE, cité dansESTARAC, Gramm. génér. 1.1, p. 468.
Un pédant dont on voit la plume libérale D'officieux
papiers fournir toute la halle, MOL. Fem. sav. i, 3.
Si je voulais transmettre au papier ce que ce livre
me met dans le coeur, BOSS. Lett. 284. Comme
le devoir d'un fils est fondé sur quelque chose de
plus haut, sur la loi du supérieur qui est Dieu; loi
qu'il a mise dans les coeurs avant que de l'écrire
sur la pierre ou sur le papier, ID. 5e avert. 52. Mes
vers, comme un torrent, coulent sur le papier, BOIL.
Sat. vn. Je reprends sur le champ le papier et la
plume, m. ib. n. Chacun à ce métier [de poète]
Peut perdre impunément de l'encre et du papier,
ID. ib. rx. [La chicane] Rend pour des monceaux
d'or de vains tas de papiers, ID. Lutr. -v. C'est une
chose curieuse de voir comment notre papier, qui
est si blanc et si fin, se fait de vieux haillons et de
sales chiffons qu'on ramasse dans les rues, ROLLIN,
flïsf. anc. OEuv. 1.1, p. 4 06, dans POUGENS. Un ha-
bitant de Padoue, au commencement du xtve siècle,
inventa le papier; c'est une composition de vieux
linge pilé et broyé par le moyen d'un moulin à
eau, et qu'on étend ensuite par feuilles ; on ne com-
mença de le connaître et de s'en servir en France,
au lieu de parchemin, que sous le règne de Philippe
de Valois, SAINT-FOIX, ESS. Paris, OEuv. t. iv, p, 476,
dans POUGENS. Il fut papier; cent cerveaux à l'envers
De visions à l'envi le chargèrent ; Puis on le brûle ;
il vole dans les airs, Il est fumée aussi bien que la
gloire, VOLT. Guerre de Genève, iv. Le plus ancien
papier de lin ou de chiffons est-il celui de Xatiya
dans le royaume de Valence et celui de la Catalogne ?
la France l'a connu dès le xnie siècle, MONGEZ,
Inst. Mém. lett. et beaux-arts, t. v, p. 472. || Papier
doré sur tranche, se dit de feuilles de papier que,
pour Pornement,_on a dorées sur la tranche. || Noms
de différents papiers àécrire : papier au pot ou papier
écolier, vélin, vergé, tellière, à lettre, etc. || Noms
de papiers à imprimer : carré, grand raisin, grand
aigle, écu, etc.; papier de Hollande. || Papier de
sûreté, papier pour les billets de banque et autres
valeurs, tel qu'on ne puisse le contrefaire." || Papier
lombard, sorte de papier à impression. || Papier à la
Colbert, papier qui servait pour copier les comptes.
|| Confier au papier, écrire ce qu'on a de secret. Je
confie au papier les secrets de mon coeur,.BOIL.
Disc, au roi. De quoi diantre s'avise-t-elle de con-
fier ces choses au papier? DANCOURT, la Femme
d'intrigues, i, 4. Et l'art consolateur Qui confie au
papier les sentiments du coeur, DELIL. l'Imag. vi.
I| Dans, le même sens, dire au papier. Et s'il ne
m'est permis de le dire au papier, BOIL. Sat. ix.
|| Mettre, jeter ses idées sur le papier, les mettre
par écrit. Souvent les choses qui m'ont semblé
vraies lorsque j'ai commencé à les concevoir, m'ont
paru fausses lorsque je les ai voulu mettre sur le
papier, DESC 'Mélh. vi, 4. C'est un grand plaisir de
mettre sur le papier ses pensées, de s'en rendre un
compte bien net, et d'éclairer les autres en s'éclai-
rant soi-même, VOLT. Iett. d'Argenson, 44 déc. 4 770.
U [Bossuet] jeta sur le papier des observations sur
les règles les plus fines de la grammaire, et sur la
langue latine, D'ALEMB. Éloges, Bossuet. Il y avait
un homme [Pascal] qui jeta sur le papier des Den-
sées qui tiennent autant de Dieu que de l'homme,
CHATEAUBR. Génie, ni, n, 6. [|0n a dit dans le
même sens : mettre en papier. [Ils] Peuvent mettre
en papier leur dire par écrit, RÉGNIER, Sat. m.
|| Sur le papier, par écrit. Coulange nous joua cela
si follement et si plaisamment, qu'autant que cette
scène est plate sur le papier, elle était jolie à la
voir représenter, SÉV. 604. || Sur le papier, se dit,
par opposition à effectif, de ce qui ne figure que par
écrit. Une armée de quarante mille hommes sur le
papier. Il y a trente ans qu'il est gladiateur sur le
papier, BALZ. liv. vi, lell. 5. 11 est plus aise d'arran-
ger, tout sur le papier que d'exécuter, MAINTENON,
Iett au Card. de Noailles, 6 oct. 1699. || Cela est
beau sur le papier, se dit d'un projet, d'un plan
qui, paraissant beau en écrit, est d'une exécution
ou impossible, ou inutile, ou dangereuse. || Brouiller,
barbouiller, gâter du papier, écrire des choses inu-
tiles, ridicules. || Mettre de la marchandise en papier,
l'envelopper avec du papier. || Faire papier, tenir
papier, s'est dit pour tenir registre. Ce n'est point
chez moi qu'on fait papier de mise et de recette,
MALH. le Traité des bienf. de Sénèque, iv, 32. Et si
dans le quartier il est quelque amourette, Du soir
jusqu'au matin ils demeurent au guet, Pour tenir
bon papier de tout ce qui s'y fait, TH. CORN. Feint
astrologue, i, 2. || Fig. Papier mâché, papier mouillé s
se dit de ce qui n'est pas plus fort, plus résistant
que du papier mâché ou mouillé. C'est une âme de
bouillie, dit-elle, c'est un corps de papier mouillé,
SÉV. 44. X soixante et dix-neuf ans, avoir un corps
de roseau et des organes de papier mâché, je suis
inguérissable, VOLT. Iett. d'Argental, 19 avril 4 773.
Le vice est moins dangereux que ces âmes de pa-
pier mâché et ces têtes vides, MUe DE L'ESPINASSE,
Lett. t. n, p. 4 5, dans POUGENS. |] Fig. Une figure,
un visage de papier mâché, un visage pâle et
blême qui annonce manque de santé et de force.
|| Ce n'est que du papier, ou du papier mouillé, se
dit d'un méchant drap qui se déchire facilement.
|| 4° Terme d'imprimerie. Livres en grand papier,
livres qui ont de grandes marges. || Papier blanc,
le premier côté de la feuille qu'on couche sur la
forme. || 5° Il se dit aussi de différentes sortes de
papiers qui servent à différents usages. Papier ma-
roquiné. Papier à sucre. Papier à chandelle. |[ Papier
marbré, papier teint de diverses couleurs imi-
tant les veines des marbres, des agates, etc. ]) Pa-
pier bleu, celui dont les marchand^ font jes.
enveloppes pour diverses marchandises, || Papier
gris, ou papier brouillard, papier qui, n'étant point
collé, boit les liqueurs et sert même à les filtrer,
et, en général, papier peu consistant. J'ai vu du
ténébreux empire Accourir avec un pétard Cin-
quante lutins pour détruire Un palais de papiei
PAP
PAP
927
chapes ont renart, la Queue de renard. || XVe s.
Quant oyez prescher le regnart, Pensez de vos oyes
garder, Sans à son.parler regarder; Car souvent
scet servir de Pari, Contrefaisant le papelart, Qui
scet ses parolles farder, CH. D'ORLÉANS , Bondeau.
Se chasteté la papelarde Avoit ainsi le monde duitEt
à sa cordelle séduit, Jamais ne serait créature, Et
ainsi defaudroit nature, E. DESCH. Poés. mss. f° 655.
— ÉTYM Ital. pappalardo,papelard, goinfre, bâ-
freur; napolit. pappalarcliello, sorte de mets. L'ita-
lien justifie l'étymologie : pape lard; de pappa,
bouillie,pappare, manger comme les enfants,et lard,
fPAPELARDER (pa-pe-lar-dé), v. n. Faire le
papelard, l'hypocrite.
— HIST. xiiie s. Papelars fet bien ce qu'il doit,
Qui si forment [fortement] papelardoit, RUTEB. 34 6.
t PAPELARDIE (pa-pe-lar-die), s. f. Fausse dé-
votion, hypocrisie. Nous vîmes que son fait était
papelardie, LA FONT. Ballade sur les romans.
— HIST. xme s. J'aim miex devant les gens orer
[prier], Et affubler ma renardie Du mantel de pape-
lardie, la Rose, 44746. ||xive s. Et sans papelardie
ou fiction ayez le cuer au ciel, Ménagier, i, 2.
— ÉTYM. Papelard.
PAPELARDISE (pa-pe-lar-di-z'), s. f. Synonyme
de papelardie.
PAPELINE (pa-pe-li-n'), s. f. Sera permis de faire
des papelines et autres étoffes tramées de fleuret,.
Statuts des marchands de drap d'or, etc. 9 juill.
4667, art. 64 (voy. POPELINE).
— ÉTYM. On prétend qu'elle tire son nom de ce-
lui du pape, parce qu'elle se fabriquait à Avignon,
qui était terre papale.
T PAPELONNÉ, ÉE (pa-pe-lo-né, née), adj. Terme
de blason. Se dit d'une représentation en forme
d'écaillé, ou de demi-cercle, sur un écu. D'her-
mine, papelonné de gueules.
• PAPERASSE (pa-pe-ra-s'), s. f. Papier, écrit sans
utilité. Je pense qu'il se trouverait assez de mes
paperasses, dont le public n'a eu que trop de com-
munication, LAMOTHE LEVAYER, la Promenade, Dia-
logue 4. Je ne pourrais m'empêcher de me plain-
dre de ce qu'ils n'ont pas relevé l'indignité de cette
paperasse qu'on vient de lire dans cette compagnie,
contre toutes les formes, RETZ, Mém. t. n, liv. ni,
p. 304, dans POUGENS. Nous sommes inondés de pa-
piers et de paperasses, M™e DU DEFFAND, Lett. à
Walpole, t. n, p. 483, dans POUGENS. Si le duc de
Sully avait prévu que ses paperasses économiques,
royales et politiques seraient lues un jour par
Mme la margrave de Baireuth, il aurait redoublé
de vanité, VOLT. Letl.margr. de Baireuth, dansReu.
franc, février 4 866, p. 242."Je viendrai, mon cher
ange, à Plombières.... j'apporterai quelques pape-
rasses en prose-et envers pour vous endormir,
après le dîner, ID. Lett. d'Argental, 46 mai 4 764. Ce
procès me ruine en sotte paperasse, PIRON, Métrom.
iv, 3. Enfoncez-vous dans vos paperasses, PONT DE
VEYLE, le Complaisant, i, 7. /
— HIST. XVIe s. Imprimeurs auxquels je Pavois
envoyé par ces petits paperats [lambeaux de pa-
piers], DES ACCORDS, Bigarrures, Avant-propos,
p. 4 4, dans LACURNE. Que ne ferais je plus tost que
de lire un contract, et plus tost que d'aller secouer
ces paperasses poudreuses...? MONT", IY, 76.
— ÉTYM. Papier, avec la désinence péjorative ace;
génev. paperoches.
PAPERASSER (pa-pe-ra-sê), v. n. || 1° Remuer,
feuilleter des paperasses. Paperassez à votre aise ;
vous me rendrez ces papiers à votre grand loisir,
MAINTENON, Lett. à Mme de Glapion, 24 nov. 4 748.
Un jour, étant chez Mme de Maintenon, la duchesse
de Bourgogne se mit à paperasser sur un bureau,
ST-SIM. 4 77, 4 02. || 2° Faire des écritures inutiles.
Cet avoué aime à paperasser. Les administrations
sont accusées de paperasser. || Il se conjugue avec
l'auxiliaire avoir.
— ÉTYM. Paperasse.
PAPERASSIER (pa-pe-ra-sié; IV ne se prononce et
ne se lie jamais ; au pluriel,l's se lie : des pa-pe-ra-
sié-z ennuyeux), s. m. Celui qui aime à paperas-
ser, àramasser des papiers sans grande utilité, à faire
■des écritures inutiles. || Adj. Paperassier, paperas-
sière. L'administration est en général paperassière.
— ÉTYM. Paperasse.
PAPESSE (pa-pè-s'), s. f. Femme pape. La fable
de la papesse Jeanne. Cette papesse Jeanne "établie
d'abord par quelques-uns, détruite par d'autres,
ensuite rétablie, il la détruisait pour jamais, et il
trouvait que cette fable ne pouvait s'être soutenue
qu'à la faveur des ténèbres de la chronologie qu'il
dissipait, FONTEN. Leibnitz.
PAPETERIE (pa-pè-te-rie), s. f. || 1° Commerce
de papier. || 2° Art de le fabriquer. || 3e Espèce de
nécessaire contenant ce qu'il faut pour écrire.
— ÉTYM. Papetier; wallon, papitreie.
PAPETIER (pa-pe-tié ; l'r ne se prononce et ne
se lie jamais ; au pluriel, l's se lie : des pa-pe-tié-z
habiles), s. m. Celui qui fait ou vend du papier.
L'usine d'un papetier. La boutique d'un papetier.
|| Adj. Ouvrier papetier. Marchand papetier.
— ÊTYM. Formation irrégulière de papier, qui
aurait dû donner papirier; wallon, papli.
f PAPETIÈRE (pa-pe-tiè-r'), s. f. Femme qui vend
du papier et autres fournitures de bureau. || Adj.
Mouche papetière, mouche qui fabrique une sorte
de papier; elle appartient au genre guêpe. Art
charmant! j'aime à voir la mouche papetière, Du
bel art de Didot inventant la matière, Des cuves
d'Annonay suppléer les chiffons, DELILLE, Trois
règnes, vu.
fPAPHORE (pa-fo-r'), s. m. Espèce de grand
aigle.
fPAPICOLE ( pa-pi-ko-P ), s. m. Qui adore le
pape (nom que les protestants ont donné aux ca-
tholiques).
— ÊTYM. Pape, et le lat. colère, honorer.
PAPIER (pa-pié; l'r ne se prononce etne se lie ja-
mais; au pluriel, l's se lie : despa-pié-z importants),
s. m. || 1° Nom donné dans l'antiquité à un tissu sur
lequel on écrivait et.qui était fabriqué.avecle pa-
pyrus. On prépare le papier en divisant le papyrus
en bandes très-minces, mais aussi larges que pos-
sible; la bande la meilleure est celle du centre de
l'arbre, et ainsi de suite dans l'ordre de la division;
on appelait jadis hiératique, attendu qu'il était ré-
servé aux livres sacrés, le papier fait avec les ban-
des intérieures; lavé, il a reçu le nom d'Auguste,
de même que celui de seconde qualité porte celui
de Livia, sa femme ; de la sorte, l'hiératique devint
papier de troisième qualité.... le ténéotique, ainsi
nommé d'une localité voisine de Sais, est fait avec
des" matériaux plus rapprochés de l'écorce ; il ne
se vend plus à la qualité, il se vend au poids; quant
à l'emporétique, Û ne peut servir à écrire ; on ne
l'emploie que pour envelopper les autres papiers et
emballer les marchandises, de là lui vient le nom
qu'il porte (papier des marchands), PLINE, Bist. nat.
xin, 23. || Papier s'est dit quelquefois pour papyrus.
J'ai eu l'honneur de vous envoyer quelques plantes
curieuses, et entre autres le vrai papier, qui jus-
qu'ici n'était point connu en France, pas même
de M. de Jussieu, J. J. ROUSS. Iett. à M. de M*** sur
la bot. t. vu, p. 4 96, dans POUGENS. || 2° Plus tard,
feuille faite avec du chiffon de coton et qui servait
à écrire. Vers le xue siècle on apporta d'Orient en Eu-
rope l'art de faire du papier avec des chiffons réduits
en pâte. Beaucoup de manuscrits grecs sont écrits
sur du papier de coton. De temps immémorial, les
peuples asiatiques placés en deçà du Gange ont
fabriqué du papier avec les vieux haillons du coton
qui les habille; mais il est lourd et grossier, MONGEZ,
Instit. Mém. litt. et beaux-arts, t. v, p. 474. || 3° Au-
jourd'hui, feuille faite la plupart du temps avec des
chiffons de vieux Linge et qui sert à écrire ou à
imprimer. Papier qui a du corps. Papier mécanique
de toute longueur. Rame, main de papier. Le fa-
meux art d'écrire, Cet art ingénieux de parler sans
rien dire, Et, par les traits divers que notre main
conduit, D'attacher au papier la parole qui fuit, COR-
NEILLE, cité dansESTARAC, Gramm. génér. 1.1, p. 468.
Un pédant dont on voit la plume libérale D'officieux
papiers fournir toute la halle, MOL. Fem. sav. i, 3.
Si je voulais transmettre au papier ce que ce livre
me met dans le coeur, BOSS. Lett. 284. Comme
le devoir d'un fils est fondé sur quelque chose de
plus haut, sur la loi du supérieur qui est Dieu; loi
qu'il a mise dans les coeurs avant que de l'écrire
sur la pierre ou sur le papier, ID. 5e avert. 52. Mes
vers, comme un torrent, coulent sur le papier, BOIL.
Sat. vn. Je reprends sur le champ le papier et la
plume, m. ib. n. Chacun à ce métier [de poète]
Peut perdre impunément de l'encre et du papier,
ID. ib. rx. [La chicane] Rend pour des monceaux
d'or de vains tas de papiers, ID. Lutr. -v. C'est une
chose curieuse de voir comment notre papier, qui
est si blanc et si fin, se fait de vieux haillons et de
sales chiffons qu'on ramasse dans les rues, ROLLIN,
flïsf. anc. OEuv. 1.1, p. 4 06, dans POUGENS. Un ha-
bitant de Padoue, au commencement du xtve siècle,
inventa le papier; c'est une composition de vieux
linge pilé et broyé par le moyen d'un moulin à
eau, et qu'on étend ensuite par feuilles ; on ne com-
mença de le connaître et de s'en servir en France,
au lieu de parchemin, que sous le règne de Philippe
de Valois, SAINT-FOIX, ESS. Paris, OEuv. t. iv, p, 476,
dans POUGENS. Il fut papier; cent cerveaux à l'envers
De visions à l'envi le chargèrent ; Puis on le brûle ;
il vole dans les airs, Il est fumée aussi bien que la
gloire, VOLT. Guerre de Genève, iv. Le plus ancien
papier de lin ou de chiffons est-il celui de Xatiya
dans le royaume de Valence et celui de la Catalogne ?
la France l'a connu dès le xnie siècle, MONGEZ,
Inst. Mém. lett. et beaux-arts, t. v, p. 472. || Papier
doré sur tranche, se dit de feuilles de papier que,
pour Pornement,_on a dorées sur la tranche. || Noms
de différents papiers àécrire : papier au pot ou papier
écolier, vélin, vergé, tellière, à lettre, etc. || Noms
de papiers à imprimer : carré, grand raisin, grand
aigle, écu, etc.; papier de Hollande. || Papier de
sûreté, papier pour les billets de banque et autres
valeurs, tel qu'on ne puisse le contrefaire." || Papier
lombard, sorte de papier à impression. || Papier à la
Colbert, papier qui servait pour copier les comptes.
|| Confier au papier, écrire ce qu'on a de secret. Je
confie au papier les secrets de mon coeur,.BOIL.
Disc, au roi. De quoi diantre s'avise-t-elle de con-
fier ces choses au papier? DANCOURT, la Femme
d'intrigues, i, 4. Et l'art consolateur Qui confie au
papier les sentiments du coeur, DELIL. l'Imag. vi.
I| Dans, le même sens, dire au papier. Et s'il ne
m'est permis de le dire au papier, BOIL. Sat. ix.
|| Mettre, jeter ses idées sur le papier, les mettre
par écrit. Souvent les choses qui m'ont semblé
vraies lorsque j'ai commencé à les concevoir, m'ont
paru fausses lorsque je les ai voulu mettre sur le
papier, DESC 'Mélh. vi, 4. C'est un grand plaisir de
mettre sur le papier ses pensées, de s'en rendre un
compte bien net, et d'éclairer les autres en s'éclai-
rant soi-même, VOLT. Iett. d'Argenson, 44 déc. 4 770.
U [Bossuet] jeta sur le papier des observations sur
les règles les plus fines de la grammaire, et sur la
langue latine, D'ALEMB. Éloges, Bossuet. Il y avait
un homme [Pascal] qui jeta sur le papier des Den-
sées qui tiennent autant de Dieu que de l'homme,
CHATEAUBR. Génie, ni, n, 6. [|0n a dit dans le
même sens : mettre en papier. [Ils] Peuvent mettre
en papier leur dire par écrit, RÉGNIER, Sat. m.
|| Sur le papier, par écrit. Coulange nous joua cela
si follement et si plaisamment, qu'autant que cette
scène est plate sur le papier, elle était jolie à la
voir représenter, SÉV. 604. || Sur le papier, se dit,
par opposition à effectif, de ce qui ne figure que par
écrit. Une armée de quarante mille hommes sur le
papier. Il y a trente ans qu'il est gladiateur sur le
papier, BALZ. liv. vi, lell. 5. 11 est plus aise d'arran-
ger, tout sur le papier que d'exécuter, MAINTENON,
Iett au Card. de Noailles, 6 oct. 1699. || Cela est
beau sur le papier, se dit d'un projet, d'un plan
qui, paraissant beau en écrit, est d'une exécution
ou impossible, ou inutile, ou dangereuse. || Brouiller,
barbouiller, gâter du papier, écrire des choses inu-
tiles, ridicules. || Mettre de la marchandise en papier,
l'envelopper avec du papier. || Faire papier, tenir
papier, s'est dit pour tenir registre. Ce n'est point
chez moi qu'on fait papier de mise et de recette,
MALH. le Traité des bienf. de Sénèque, iv, 32. Et si
dans le quartier il est quelque amourette, Du soir
jusqu'au matin ils demeurent au guet, Pour tenir
bon papier de tout ce qui s'y fait, TH. CORN. Feint
astrologue, i, 2. || Fig. Papier mâché, papier mouillé s
se dit de ce qui n'est pas plus fort, plus résistant
que du papier mâché ou mouillé. C'est une âme de
bouillie, dit-elle, c'est un corps de papier mouillé,
SÉV. 44. X soixante et dix-neuf ans, avoir un corps
de roseau et des organes de papier mâché, je suis
inguérissable, VOLT. Iett. d'Argental, 19 avril 4 773.
Le vice est moins dangereux que ces âmes de pa-
pier mâché et ces têtes vides, MUe DE L'ESPINASSE,
Lett. t. n, p. 4 5, dans POUGENS. |] Fig. Une figure,
un visage de papier mâché, un visage pâle et
blême qui annonce manque de santé et de force.
|| Ce n'est que du papier, ou du papier mouillé, se
dit d'un méchant drap qui se déchire facilement.
|| 4° Terme d'imprimerie. Livres en grand papier,
livres qui ont de grandes marges. || Papier blanc,
le premier côté de la feuille qu'on couche sur la
forme. || 5° Il se dit aussi de différentes sortes de
papiers qui servent à différents usages. Papier ma-
roquiné. Papier à sucre. Papier à chandelle. |[ Papier
marbré, papier teint de diverses couleurs imi-
tant les veines des marbres, des agates, etc. ]) Pa-
pier bleu, celui dont les marchand^ font jes.
enveloppes pour diverses marchandises, || Papier
gris, ou papier brouillard, papier qui, n'étant point
collé, boit les liqueurs et sert même à les filtrer,
et, en général, papier peu consistant. J'ai vu du
ténébreux empire Accourir avec un pétard Cin-
quante lutins pour détruire Un palais de papiei
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