Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 3 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5460034d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49513
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/05/2009
924
PAN PAN PAN
costé; et, surmonté de sa furieuse passion, tasta
d'une main tremblante où son las coeur panteloit,
TVER, p. 622. Mon d'Aligre m'attend, encore tout
lassé et pantelant de sa course par laquelle il m'a
devancée, ID. p. 593. Les mains nous tremblent et
le coeur nous pantele de tristesse, SULLY, Jfe"m. t. n,
p. 443, dans LACURNE.
— ÊTYM. Dérivation irrégulière de l'anc. verbe
pantoier; provenç. panlaysar, panteyar; catal. pan-
texar (voy. PANTOIS).
-f PANTELLEMENT (pan-tè-le-man), s. m..État
d'une personne qui pantelle.
— HIST. xvi" s. Pantellement, OUDIN, Dict.
f PANTÈNE ou PANTENNE (pan-tè-n'), s. f.
|| 1" Plateau d'osier à rebord peu élevé, dont on se
sert pour transporter les vers à soie. || Plateau d'osier
à rebord peu élevé, dont on se sert pour faire
sécher des fruits au soleil. C'est dans des pantènes
qu'on prépare les pruneaux et les figues sèches
en Provence. || 2° Synonyme de pantière. || 3° Ter-
me de marine. En pantenne, en désordre, en dé-
rangement. Les voiles pendantes, déchirées, mal
serrées sont en pantenne. || On mel en pantenne
les vergues des vaisseaux en signe de deuil; et,
pour ce faire, on les dérange de leurs positions or-
dinaires, et on compose un désordre apparent.
f PANTER (pan-té), v. a. Arrêter les peaux des
cardes dans le panteur.
f PANTECR (pan-teur), s. m. Instrument pour
tendre les peaux des cardes.
PANTHÉE (pantée), adj. Terme d'antiquité. Fi-
gure panthée, figure qui réunissait les attributs de
différentes divinités. || Qui réunit en soi le pouvoir
de toutes les divinités. La nature panthée.
— ÉTYM. ndv8eoç, de itâv, tout, et 8eôç, Dieu.
PANTHÉISME (pan-té-i-sm'), s. m. Système de
ceux qui admettent pour Dieu le grand tout, l'uni-
versalité des êtres (mot créé vers 4 700 par John Toland
philosophe anglais). Le panthéisme, c'est-à-dire la
nature divinisée, à force d'inspirer de la religion
pour tout/la disperse sur l'univers, et ne la concen-
tre point en nous-mêmes,STAEL, Allem. m, 7.]| D'a-
près de simples points de vue, on a dit : pan-
théisme psychologique, système qui considère Dieu
comme l'âme du monde, et le monde comme le
corps de la Divinité; panthéisme cosmologique,
celui qui considère l'univers et Dieu comme étant
identiquement le même être; panthéisme ontolo-
gique, le spinosisme. -,
— ÊTYM. Voy. PANTHÉE.
t PANTHÉISTE (pan-té-i-st'), s. m. et/".Celui, celle
qui admet le panthéisme. Schelling s'approche beau-
coup, on ne saurait le nier, des philosophes appelés
panthéistes , c'est-à-dire de ceux qui accordent à la
nature les attributs de la divinité, STAEL, Allem.
in, 7. || Adj. Qui appartient au panthéisme; qui ad-
met cette doctrine. Doctrine panthéiste.
' f PANTUÊIST1QUE (pan-té-i-sti-k'), adj. Quia
le caractère du panthéisme.
PANTHÉON (pan-té-on), s. m. |! l"Temple de l'an-
cienne Rome, bâti en forme ronde par Agrippa,
gendre d'Auguste, ainsi nommé parce qu'il était
dédié à tous les dieux. Un de ces édifices circulaires
est éclairé d'en haut, comme le panthéon de Rome,
par une ouverture ronde QUATREMÈRE DE QUINCY,
Instit. Mém. hist. el litt. anc. t. m, p. 181. Agrippa,
son gendre [d'Auguste],n'éleva pas des monuments
moins magnifiques : on lui doit entre aulres ce pan-
théon qui étonne encore la postérité, PASTORET,
Instit. Mèm.inscr. et belles-lelt. t. v. p. 81. || 2° Église^
faite à l'imitation du panthéon de Rome. Le duc
de l'Infantado a fait aux cordeliers un-panthéon
beaucoup plus petit que celui de PEscuriai, ST-SIM.
382, 4 57. || 3" Monument national où l'on dépose les
restes de ceux qui ont illustré la patrie. L'église de
Sainte-Geneviève à Paris fut, au commencement de
la Révolu tion, déclarée panthéon; la frise porte cette
inscription : Aux grands hommes la patrie reconnais-
sante; elle est redevenue église Sainte-Geneviève.
C'est pour ces morts, dont l'ombre est ici bien venue,
• Que le haut panthéon élève dans la nue, Au-dessus
de Paris.... v. HUGO, Chants du crépuscule, 3. || Fig.
Athène à des proscrits ouvre son panthéon, LAMART.
Méd. i, 44. || Fig. Partie d'un ouvrage, et particu-
lièrement d'un poëme, où l'on place les grands hom-
mes. Cette page •.ide est le panthéon du poète; le
temps ne lui permet point encore d'y placer ses
héros, HASSON, Helv. iv. || 4° L'ensemble des dieux
d'une religion poiythéistique. Le panthéon égyptien.
Le panthéon grec. Avec Notre-Dame des douleurs
un auteur peut écrire une page plus attendrissante
qu'avec tous les dieux du panthéon, CHATEAULR.
te, n, v, 46 116° Nom donné à des figures t«u
thées, à de petites statues qui portaient les sym-
boles de plusieurs divinités.
— ÉTYM. Lat. panthéon ou pantheum, temple con-
sacré dans Rome à Jupiter vengeur, de nâv, tout,
et 8eè;, Dieu.
f PANTUER (pan-tèr), s. m. Il ne faut pas con-
fondre, en lisant les anciens, lepanther avec la
panthère : la panthère est l'animal dont il est ici
question; le panther du scholiaste d'Homère et des
autres auteurs est une espèce de loup timide que
nous croyons être le chacal, BUFF. Quadrup. t. m,
p. 275.
— ÊTYM. navGrjp (voy. PANTHÈBE).
PANTHÈRE (pan-tè-r'), s.f. || 1° Quadrupède féroce
du genre des chats, à peau mouchetée, felis pardus,
Linné, famille des carnassiers. C'est le chat parde
dont le nom spécifique parde vient de ce que
les anciens l'appelaient pardalis, et il ne faut pas
le confondre avec le chatpard; ce dernier est nom-
mé vulgairement lynx de Portugal, LEGOARANT. Et
voit-on, comme lui [l'homme], les ours ni les pan-
thères S'effrayer sottement de leurs propres chimè-
res? BOIL. Sat. vin. La panthère que nous avonsvue
vivante-, a Pair féroce, l'oeil inquiet, le regard cruel,
les mouvements brusques et les cris semblables à
celui d'un dogue en colère, BUFF. Quadrup. t. m,
p. 276. || 2° Panthère des fourreurs, un des noms
vulgaires du chat once, dit aussi once et jaguar.
|| 3° Un des noms sous lesquels on désigne parfois
la constellation appelée plus communément le Loup.
jj 4° Terme de minéralogie. Pierre de panthère, es-
pèce de jaspe.
— HIST. xuie s. Panthère est une beste tachiée de
petiz cercles blans et noirs, autressi comme de pe-
tiz oils [yeux], BRUN. LAT. Très. p. 249.
— ÉTYM. Lat. panlhcra, de ntxv6r,p, qui semble
représenter irâv, tout, et Orjp, bête ; mais on ne
voit pas le sens. Benfey le rapproche du sanscrit
pundarlka, léopard (n et d cérébraux).
fPANTHÉRlN, INE (pan-tê-rin, ri-n'), adj. Terme
de zoologie. Qui est parsemé de grandes taches
comme la panthère.
PANTIÈRE (pan-tiè-r') ou PANTENNE (pan-tè'
n'), s. f. || 1° Filet qu'on tend verticalement pour
prendre les petits oiseaux. N'est pas de ces oiseaux
qu'on prend à la pantière, RÉGNIER, Sat. x. || Nom
d'une sorte de grand filet, dont on se sert pour pren-
dre des bécasses. La pantenne ou pantière est un
filet tendu entre deux grands arbres dans les clai-
rières et à la rive des bois où l'on a remarqué qu'el-
les [les bécasses] arrivent ou passent dans le vol du
soir, BUFF. Ois. t. xiv, p. 229. || 2° Sac à mailles qui
sert aux chasseurs à mettre leurs provisions de bou-
che et à rapporter le gibier. || 3° Terme de pêche.
Espèce de filet à larges mailles qu'on établit ver-
ticalement et par fond.
— HIST. xvie s. Les toiles filadieres, pans, pantie-
res, poches, et autres choses concernant la chasse,
YVER, p. 577. X sçavoir, de braquer et charger l'ar-
tillerie (à la pantière de la brèche) de boulets, cail-
loux, clous, PARÉ, t. m, p. 7u5. Ou la troupe légère
Des oiseaux peinturés surpris à la pantière, R. BEL-
LEAU, Poésies, 1.1, p. 89, dans LACURNE.
— ETYM. U y a pour ce mot deux étymologies :
4° ital. pantera, du lat. pantherunt, filet, de 7tav-.
6TJÎ.IOV, deTtàv, tout, et 8r;piov, bfite; 2° l'anc. franc.
pante (Berry, pant), filet (larges espieux, toiies,
pantes de retz, nu BF.LLAY, IV, 4M, recto; pente de
dais, Sai. Mén.,p. 16), qui paraît être le même que
le substantif penle : ce qui pend. Quant à pantière
dans l'exemple de Paré, il est difficile de le ratta-
cher à pantfterum; il semble plutôt se rapporter à
pante ou penle.
PANTIN (pan-tin), s. m. |] 1° Figure de carton co-
loriée qu'on met en mouvement au moyen de fils.
On y a vu [sur le théâtre d'Athènes] dans un même
jour une pièce d'Euripide, suivie d'un spectacle de
pantins, BARTHÊL. Anach. ch. 70. De leur humeur
mélancolique Ils [les noirs] sont tirés par des pan-
tins, BÉRANG. Nègres. || 2° Fig. et familièrement.
Homme qui gesticule sans motif et ridiculement.
C'est un vrai pantin. || 3° Fig. Personne que l'on
fait agir comme on veut. Parce qu'il court et va
partout [l'homme], Ce pantin se croit libre, BÉRANG.
Marionn. C'est un homme aussi complètement nul
qu'il soit possible de l'être; en un mot un vrai pan-
tin libéral dont l'avocat Froidevaux fait jouer les lils,
en. DE BERNARD, le Gentilhomme campagnard, 1,
§ xi. |l Individu qui flotte sans cesse d'une opinion
à l'autre.
— ÉTYM. Qu'est-ce qu'un pantin? un bonhomme
de carton qu'on fait danser avec des fils. Or les fil-
les et les garçons du petit village de Pantin près
Paris ont eu pendant longtemps la répuîiti^i ex-
celler à la danse, comme le témoignent ces vsrs
d'une ancienne chanson : Ceux de Pantin, de SaSnî-
Ouen, de Saint-Gloud Dansent bien mieux que coux
de la Villette: Ceux de Pantin, de Saint-Ouen, da
Saint-CIoud Dansent bien mieux que tous ceux de ches
nous. N'est-il pas permis de croire, d'après ce vers,
que les petits bonshommes de carton ne se sont ap -
pelés des pantins que par allusion au talent q\:2
les habitants de Pantin avaient pour la dansa?
Journal de Barbier, dans Journal des Demoiselles,
article de M. H. de Viel-Castel, janvier 4S64.
f PANTINE (pan-ti-n'), s. f. Subdivision d'une
main de soie (sortede paquet d'un poids déterminé).
Il faut quatre pantines pour faire une main. Ne
pourront lesdits maîlres teinturiers défaire ni di-
viser les pantines de soies crues ou teintes.... mai»
les rendront en la forme qu'ils les auront reçues....
même les rochets et bobines sur lesquelles elles se-
ront dévidées, Règl. sur les manufact. août 1669,
Teinturiers en soie, laine et fil, art. 85. Défendre
de vendre aucune soie pour cramoisi, qu'elle ne fût
premièrement (outre la marque ordinaire) marquée
sur la pantine de la botte ou cordonnèe d'un plomb
ou marque où.... Inslruct. génér. pour la teinture,
48 mars 1671, art. 237.
f PANTINER (pan-ti-né), 0. a. Lier des eche-
veaux ensemble pour former une pantine. Pour
faire le dégommage, on commence par pan-
tiner les soies; c'est-à-dire qu'on passe un fil au-
tour de chaque mateau, qui consiste en une cer-
taine quantité d'écheveaux noués ensemble, Dict.
des arts et m. Amst. 4767, Teinturier. |1 On dit
aussi pantimer.
f PANTOGAMIE (pan-to-ga-mie), s. f. Terme de
physiologie. Mode de procréation dans lequel le
mâle et la femelle s'accouplent indistinctement
avec tous les individus du sexe contraire au leur,
aussi longtemps que le besoin de la reproduction
se fait sentir en eux.
— ÊTYM. Pant..., et yâp.0;, mariage
t PANTOGONIE (pan-to-go-niel, s. f. Terme de
géométrie. Trajectoire réciproque qui, pour diffé-
rentes positions de son axe, se coupe toujours elle-
même sous un angle rentrant, LEGOARANT.
— ÊTYM. Pant..., etfwvo;, angle.
PANTOGRAPHE (pan-to-gra-P ), s. m. Instru-
ment à l'aide duquel on copie mécaniquement des
dessins, des gravures, et qui s'emploie surtout pour
faire des copies réduites. || Pantographe des sculp-
teurs, machine pour mettre au point les statues et
les bustes.
— ÊTYM. Pant..., etypâçEW, tracer.
f PANTOGRAPHIE (pan-to-gra-fie), s. f. Manière
de se servir du pantographe. || Collection de tous
les alphabets.
— ÊTYM. Pantographe.
f PANTOGRAPUIQUE (pan-to-gra-fi-k'), adj. Qui
a rapport au pantographe ou à la pantographie.
Il Qui est exécuté par le pantographe.
f PANTOGRAPU1QUEMENT ( pan-to-gra-fi-ke-
man), adv. D'une manière pantographique, avec le
pantographe.
PANT01EMENT (pan-toî-man), s. m. Terme de
fauconnerie. Asthme dont les.oiseaux sont attaqués.
— ÊTYM. Voy. PANTOIS.
y PANTOIRE (pan-toi-r'), s. f. Terme de marine.
Manoeuvre dormante, capelée, comme le hauban,
sur les bas mâts. || On dit plus souvent pendeur.
PANTOIS, OISE ( pan-toî, toî-z' ), adj'. || 1° Hale-
tant, hors d'haleine. Nise les autres devança, Et
derrière lui les laissa, Les poitrines toutes pantoises,
SCARR. Virg. v. ||2° Fig. et familièrement. Inter-
dit, stupéfait, penaud. Cependant tout triste et pan-
tois Il s'en allait rongeant ses doigts, SCARR. Virg.
vi. Le chevalier, tout pantois et confus, Cherchant
en vain sa bourse et sa monture, Veut s'excuser....
VOLT. Ce qui plaît, etc. Quand j'eus bien remercié
l'académicien, je m'en allai tout pantois, louant la
Providence, mais grommelant entre mes dents ces
tristes paroles ID. l'B. aux 40 écus, Aventure avec
un carme.
— HIST. xvi« s. Je pers à chaque marche et le
pouls et l'haleine, J'ay la sueur au front; j'ay
l'estomac penthois, RONS. 292 une pantoise ha-
leine Bat leurs poumons, tant ils avoient de peine,
ID. 699.
— ETYM. Prov. pantois, pantays, essoufflement;
catal. pantex ; vénitien, pantezatt, panteler; angî.-
to pant; du celtique : kimry, pant, pression
Dans l'ancienne langue, pantois était substantit
et voulait dire essoufflement : le Romman des oi-
seax et de leur chasse, compose par Gaces de la
PAN PAN PAN
costé; et, surmonté de sa furieuse passion, tasta
d'une main tremblante où son las coeur panteloit,
TVER, p. 622. Mon d'Aligre m'attend, encore tout
lassé et pantelant de sa course par laquelle il m'a
devancée, ID. p. 593. Les mains nous tremblent et
le coeur nous pantele de tristesse, SULLY, Jfe"m. t. n,
p. 443, dans LACURNE.
— ÊTYM. Dérivation irrégulière de l'anc. verbe
pantoier; provenç. panlaysar, panteyar; catal. pan-
texar (voy. PANTOIS).
-f PANTELLEMENT (pan-tè-le-man), s. m..État
d'une personne qui pantelle.
— HIST. xvi" s. Pantellement, OUDIN, Dict.
f PANTÈNE ou PANTENNE (pan-tè-n'), s. f.
|| 1" Plateau d'osier à rebord peu élevé, dont on se
sert pour transporter les vers à soie. || Plateau d'osier
à rebord peu élevé, dont on se sert pour faire
sécher des fruits au soleil. C'est dans des pantènes
qu'on prépare les pruneaux et les figues sèches
en Provence. || 2° Synonyme de pantière. || 3° Ter-
me de marine. En pantenne, en désordre, en dé-
rangement. Les voiles pendantes, déchirées, mal
serrées sont en pantenne. || On mel en pantenne
les vergues des vaisseaux en signe de deuil; et,
pour ce faire, on les dérange de leurs positions or-
dinaires, et on compose un désordre apparent.
f PANTER (pan-té), v. a. Arrêter les peaux des
cardes dans le panteur.
f PANTECR (pan-teur), s. m. Instrument pour
tendre les peaux des cardes.
PANTHÉE (pantée), adj. Terme d'antiquité. Fi-
gure panthée, figure qui réunissait les attributs de
différentes divinités. || Qui réunit en soi le pouvoir
de toutes les divinités. La nature panthée.
— ÉTYM. ndv8eoç, de itâv, tout, et 8eôç, Dieu.
PANTHÉISME (pan-té-i-sm'), s. m. Système de
ceux qui admettent pour Dieu le grand tout, l'uni-
versalité des êtres (mot créé vers 4 700 par John Toland
philosophe anglais). Le panthéisme, c'est-à-dire la
nature divinisée, à force d'inspirer de la religion
pour tout/la disperse sur l'univers, et ne la concen-
tre point en nous-mêmes,STAEL, Allem. m, 7.]| D'a-
près de simples points de vue, on a dit : pan-
théisme psychologique, système qui considère Dieu
comme l'âme du monde, et le monde comme le
corps de la Divinité; panthéisme cosmologique,
celui qui considère l'univers et Dieu comme étant
identiquement le même être; panthéisme ontolo-
gique, le spinosisme. -,
— ÊTYM. Voy. PANTHÉE.
t PANTHÉISTE (pan-té-i-st'), s. m. et/".Celui, celle
qui admet le panthéisme. Schelling s'approche beau-
coup, on ne saurait le nier, des philosophes appelés
panthéistes , c'est-à-dire de ceux qui accordent à la
nature les attributs de la divinité, STAEL, Allem.
in, 7. || Adj. Qui appartient au panthéisme; qui ad-
met cette doctrine. Doctrine panthéiste.
' f PANTUÊIST1QUE (pan-té-i-sti-k'), adj. Quia
le caractère du panthéisme.
PANTHÉON (pan-té-on), s. m. |! l"Temple de l'an-
cienne Rome, bâti en forme ronde par Agrippa,
gendre d'Auguste, ainsi nommé parce qu'il était
dédié à tous les dieux. Un de ces édifices circulaires
est éclairé d'en haut, comme le panthéon de Rome,
par une ouverture ronde QUATREMÈRE DE QUINCY,
Instit. Mém. hist. el litt. anc. t. m, p. 181. Agrippa,
son gendre [d'Auguste],n'éleva pas des monuments
moins magnifiques : on lui doit entre aulres ce pan-
théon qui étonne encore la postérité, PASTORET,
Instit. Mèm.inscr. et belles-lelt. t. v. p. 81. || 2° Église^
faite à l'imitation du panthéon de Rome. Le duc
de l'Infantado a fait aux cordeliers un-panthéon
beaucoup plus petit que celui de PEscuriai, ST-SIM.
382, 4 57. || 3" Monument national où l'on dépose les
restes de ceux qui ont illustré la patrie. L'église de
Sainte-Geneviève à Paris fut, au commencement de
la Révolu tion, déclarée panthéon; la frise porte cette
inscription : Aux grands hommes la patrie reconnais-
sante; elle est redevenue église Sainte-Geneviève.
C'est pour ces morts, dont l'ombre est ici bien venue,
• Que le haut panthéon élève dans la nue, Au-dessus
de Paris.... v. HUGO, Chants du crépuscule, 3. || Fig.
Athène à des proscrits ouvre son panthéon, LAMART.
Méd. i, 44. || Fig. Partie d'un ouvrage, et particu-
lièrement d'un poëme, où l'on place les grands hom-
mes. Cette page •.ide est le panthéon du poète; le
temps ne lui permet point encore d'y placer ses
héros, HASSON, Helv. iv. || 4° L'ensemble des dieux
d'une religion poiythéistique. Le panthéon égyptien.
Le panthéon grec. Avec Notre-Dame des douleurs
un auteur peut écrire une page plus attendrissante
qu'avec tous les dieux du panthéon, CHATEAULR.
te, n, v, 46 116° Nom donné à des figures t«u
thées, à de petites statues qui portaient les sym-
boles de plusieurs divinités.
— ÉTYM. Lat. panthéon ou pantheum, temple con-
sacré dans Rome à Jupiter vengeur, de nâv, tout,
et 8eè;, Dieu.
f PANTUER (pan-tèr), s. m. Il ne faut pas con-
fondre, en lisant les anciens, lepanther avec la
panthère : la panthère est l'animal dont il est ici
question; le panther du scholiaste d'Homère et des
autres auteurs est une espèce de loup timide que
nous croyons être le chacal, BUFF. Quadrup. t. m,
p. 275.
— ÊTYM. navGrjp (voy. PANTHÈBE).
PANTHÈRE (pan-tè-r'), s.f. || 1° Quadrupède féroce
du genre des chats, à peau mouchetée, felis pardus,
Linné, famille des carnassiers. C'est le chat parde
dont le nom spécifique parde vient de ce que
les anciens l'appelaient pardalis, et il ne faut pas
le confondre avec le chatpard; ce dernier est nom-
mé vulgairement lynx de Portugal, LEGOARANT. Et
voit-on, comme lui [l'homme], les ours ni les pan-
thères S'effrayer sottement de leurs propres chimè-
res? BOIL. Sat. vin. La panthère que nous avonsvue
vivante-, a Pair féroce, l'oeil inquiet, le regard cruel,
les mouvements brusques et les cris semblables à
celui d'un dogue en colère, BUFF. Quadrup. t. m,
p. 276. || 2° Panthère des fourreurs, un des noms
vulgaires du chat once, dit aussi once et jaguar.
|| 3° Un des noms sous lesquels on désigne parfois
la constellation appelée plus communément le Loup.
jj 4° Terme de minéralogie. Pierre de panthère, es-
pèce de jaspe.
— HIST. xuie s. Panthère est une beste tachiée de
petiz cercles blans et noirs, autressi comme de pe-
tiz oils [yeux], BRUN. LAT. Très. p. 249.
— ÉTYM. Lat. panlhcra, de ntxv6r,p, qui semble
représenter irâv, tout, et Orjp, bête ; mais on ne
voit pas le sens. Benfey le rapproche du sanscrit
pundarlka, léopard (n et d cérébraux).
fPANTHÉRlN, INE (pan-tê-rin, ri-n'), adj. Terme
de zoologie. Qui est parsemé de grandes taches
comme la panthère.
PANTIÈRE (pan-tiè-r') ou PANTENNE (pan-tè'
n'), s. f. || 1° Filet qu'on tend verticalement pour
prendre les petits oiseaux. N'est pas de ces oiseaux
qu'on prend à la pantière, RÉGNIER, Sat. x. || Nom
d'une sorte de grand filet, dont on se sert pour pren-
dre des bécasses. La pantenne ou pantière est un
filet tendu entre deux grands arbres dans les clai-
rières et à la rive des bois où l'on a remarqué qu'el-
les [les bécasses] arrivent ou passent dans le vol du
soir, BUFF. Ois. t. xiv, p. 229. || 2° Sac à mailles qui
sert aux chasseurs à mettre leurs provisions de bou-
che et à rapporter le gibier. || 3° Terme de pêche.
Espèce de filet à larges mailles qu'on établit ver-
ticalement et par fond.
— HIST. xvie s. Les toiles filadieres, pans, pantie-
res, poches, et autres choses concernant la chasse,
YVER, p. 577. X sçavoir, de braquer et charger l'ar-
tillerie (à la pantière de la brèche) de boulets, cail-
loux, clous, PARÉ, t. m, p. 7u5. Ou la troupe légère
Des oiseaux peinturés surpris à la pantière, R. BEL-
LEAU, Poésies, 1.1, p. 89, dans LACURNE.
— ETYM. U y a pour ce mot deux étymologies :
4° ital. pantera, du lat. pantherunt, filet, de 7tav-.
6TJÎ.IOV, deTtàv, tout, et 8r;piov, bfite; 2° l'anc. franc.
pante (Berry, pant), filet (larges espieux, toiies,
pantes de retz, nu BF.LLAY, IV, 4M, recto; pente de
dais, Sai. Mén.,p. 16), qui paraît être le même que
le substantif penle : ce qui pend. Quant à pantière
dans l'exemple de Paré, il est difficile de le ratta-
cher à pantfterum; il semble plutôt se rapporter à
pante ou penle.
PANTIN (pan-tin), s. m. |] 1° Figure de carton co-
loriée qu'on met en mouvement au moyen de fils.
On y a vu [sur le théâtre d'Athènes] dans un même
jour une pièce d'Euripide, suivie d'un spectacle de
pantins, BARTHÊL. Anach. ch. 70. De leur humeur
mélancolique Ils [les noirs] sont tirés par des pan-
tins, BÉRANG. Nègres. || 2° Fig. et familièrement.
Homme qui gesticule sans motif et ridiculement.
C'est un vrai pantin. || 3° Fig. Personne que l'on
fait agir comme on veut. Parce qu'il court et va
partout [l'homme], Ce pantin se croit libre, BÉRANG.
Marionn. C'est un homme aussi complètement nul
qu'il soit possible de l'être; en un mot un vrai pan-
tin libéral dont l'avocat Froidevaux fait jouer les lils,
en. DE BERNARD, le Gentilhomme campagnard, 1,
§ xi. |l Individu qui flotte sans cesse d'une opinion
à l'autre.
— ÉTYM. Qu'est-ce qu'un pantin? un bonhomme
de carton qu'on fait danser avec des fils. Or les fil-
les et les garçons du petit village de Pantin près
Paris ont eu pendant longtemps la répuîiti^i ex-
celler à la danse, comme le témoignent ces vsrs
d'une ancienne chanson : Ceux de Pantin, de SaSnî-
Ouen, de Saint-Gloud Dansent bien mieux que coux
de la Villette: Ceux de Pantin, de Saint-Ouen, da
Saint-CIoud Dansent bien mieux que tous ceux de ches
nous. N'est-il pas permis de croire, d'après ce vers,
que les petits bonshommes de carton ne se sont ap -
pelés des pantins que par allusion au talent q\:2
les habitants de Pantin avaient pour la dansa?
Journal de Barbier, dans Journal des Demoiselles,
article de M. H. de Viel-Castel, janvier 4S64.
f PANTINE (pan-ti-n'), s. f. Subdivision d'une
main de soie (sortede paquet d'un poids déterminé).
Il faut quatre pantines pour faire une main. Ne
pourront lesdits maîlres teinturiers défaire ni di-
viser les pantines de soies crues ou teintes.... mai»
les rendront en la forme qu'ils les auront reçues....
même les rochets et bobines sur lesquelles elles se-
ront dévidées, Règl. sur les manufact. août 1669,
Teinturiers en soie, laine et fil, art. 85. Défendre
de vendre aucune soie pour cramoisi, qu'elle ne fût
premièrement (outre la marque ordinaire) marquée
sur la pantine de la botte ou cordonnèe d'un plomb
ou marque où.... Inslruct. génér. pour la teinture,
48 mars 1671, art. 237.
f PANTINER (pan-ti-né), 0. a. Lier des eche-
veaux ensemble pour former une pantine. Pour
faire le dégommage, on commence par pan-
tiner les soies; c'est-à-dire qu'on passe un fil au-
tour de chaque mateau, qui consiste en une cer-
taine quantité d'écheveaux noués ensemble, Dict.
des arts et m. Amst. 4767, Teinturier. |1 On dit
aussi pantimer.
f PANTOGAMIE (pan-to-ga-mie), s. f. Terme de
physiologie. Mode de procréation dans lequel le
mâle et la femelle s'accouplent indistinctement
avec tous les individus du sexe contraire au leur,
aussi longtemps que le besoin de la reproduction
se fait sentir en eux.
— ÊTYM. Pant..., et yâp.0;, mariage
t PANTOGONIE (pan-to-go-niel, s. f. Terme de
géométrie. Trajectoire réciproque qui, pour diffé-
rentes positions de son axe, se coupe toujours elle-
même sous un angle rentrant, LEGOARANT.
— ÊTYM. Pant..., etfwvo;, angle.
PANTOGRAPHE (pan-to-gra-P ), s. m. Instru-
ment à l'aide duquel on copie mécaniquement des
dessins, des gravures, et qui s'emploie surtout pour
faire des copies réduites. || Pantographe des sculp-
teurs, machine pour mettre au point les statues et
les bustes.
— ÊTYM. Pant..., etypâçEW, tracer.
f PANTOGRAPHIE (pan-to-gra-fie), s. f. Manière
de se servir du pantographe. || Collection de tous
les alphabets.
— ÊTYM. Pantographe.
f PANTOGRAPUIQUE (pan-to-gra-fi-k'), adj. Qui
a rapport au pantographe ou à la pantographie.
Il Qui est exécuté par le pantographe.
f PANTOGRAPU1QUEMENT ( pan-to-gra-fi-ke-
man), adv. D'une manière pantographique, avec le
pantographe.
PANT01EMENT (pan-toî-man), s. m. Terme de
fauconnerie. Asthme dont les.oiseaux sont attaqués.
— ÊTYM. Voy. PANTOIS.
y PANTOIRE (pan-toi-r'), s. f. Terme de marine.
Manoeuvre dormante, capelée, comme le hauban,
sur les bas mâts. || On dit plus souvent pendeur.
PANTOIS, OISE ( pan-toî, toî-z' ), adj'. || 1° Hale-
tant, hors d'haleine. Nise les autres devança, Et
derrière lui les laissa, Les poitrines toutes pantoises,
SCARR. Virg. v. ||2° Fig. et familièrement. Inter-
dit, stupéfait, penaud. Cependant tout triste et pan-
tois Il s'en allait rongeant ses doigts, SCARR. Virg.
vi. Le chevalier, tout pantois et confus, Cherchant
en vain sa bourse et sa monture, Veut s'excuser....
VOLT. Ce qui plaît, etc. Quand j'eus bien remercié
l'académicien, je m'en allai tout pantois, louant la
Providence, mais grommelant entre mes dents ces
tristes paroles ID. l'B. aux 40 écus, Aventure avec
un carme.
— HIST. xvi« s. Je pers à chaque marche et le
pouls et l'haleine, J'ay la sueur au front; j'ay
l'estomac penthois, RONS. 292 une pantoise ha-
leine Bat leurs poumons, tant ils avoient de peine,
ID. 699.
— ETYM. Prov. pantois, pantays, essoufflement;
catal. pantex ; vénitien, pantezatt, panteler; angî.-
to pant; du celtique : kimry, pant, pression
Dans l'ancienne langue, pantois était substantit
et voulait dire essoufflement : le Romman des oi-
seax et de leur chasse, compose par Gaces de la
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