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pagelle acarne .appelé acarne, sur les côtes de la
Méditerranée. |] 2° Genre de polypiers, où l'on dis-
dingue le pagre élégant, qui se trouve en Norman-
die, LEGOARANT.
— ÉTYM. Lat. pagrus; grec, çâypoç.
f PAGURE (pa-gu-r'), s. m. Genre de crustacés
décapodes à longue queue.
—ÉTYM. Lat. pagurus, du grec irâyoupoç, detra-y,
radical de irr,Yvuu.i, ajuster, enfoncer, et oùoà,
-queue, ainsi dit parce que, étant à queue molle, il
loge cette queue dans des coquilles vides.
f PAHOUIN (pa-ou-in), s. m. Nom donné aux
•chasseurs d'éléphants, qui les tuent par le moyen
-de petites flèches de bambou empoisonnées avec le
suc de la graine de Pinée
PAIEMENT (pê-man), s. m. Voy. PAYEMENT.
PAÏEN, ENNE (pa-iin, iè-n'; au xvi' siècle, on
.prononçait pa-ien, Palsgrave, p. il ; au xvii", pè-
ien, suivant Marg. Buffet, Observ. p. 169), adj.
|| 1° Qui est du nombre dessectateurs du polythéisme
-antique. Les philosophes païens. Comme il était au
milieu d'Athènes la païenne, MASS. Carême, Templ.
Tout était adoré dans le siècle païen, i.. RAC. Ketig.
•ch. vî. H Il se dit aussi de tous les peuples idolâtres.
Les habitants de l'Inde, à part les musulmans, sont
païens. || S'est dit des mahométans, par opposition à
chrétien, et même des hérétiques, par opposition à
catholique. Il Les protestants l'ont aussi quelquefois
appliqué à leurs adversaires catholiques, à cause du
culte des saints. || 2° Qui est relatif au paganisme.
L'antiquité païenne. La religion païenne est sans
.fondement, PASC. Pens. xix, 7, éd. HAVET. || 3° Fig.
Qui a le caractère païen, en parlant soit des per-
sonnes, soit des choses. La première raison de ceux
qui, sous le nom de christianisme, mènent une vie
.païenne et séculière, c'est qu'il est d'une trop haute
perfection de vivre selon l'Évangile,BOSS. 4«serin.
Dim. de la Passion, 4. Depuis le péché, l'esprit de
l'homme est tout païen, MALEBR. Rech. ver. YI, u,
3. Ce n'est pas que j'approuve en un sujet chrétien
Un auteur follement idolâtre et païen, BOIL. Art
p. m. Le roi se serait fait adorer ; témoin sa statue
delà place des Victoires et sa païenne dédicace,
où il prit un plaisir si exquis, ST-SIM. 406, 84.
|] 4° S. m. et f. Celui, celle qui adore plusieurs
dieux. Un païen qui sentait quelque peu le fagot Et
qui croyait en Dieu, pour user de ce mot, Par bé-
néfice d'inventaire, Alla consulter Apollon, LA FONT.
Fabt. iv, 19. Qu'Apollon s'exprime en païen, Trouve-
t-on cela fort étrange? m. Lettres, xxiv. La conversion
des païens n'était réservée qu'à la grâce du- Messie;
les Juifs ont été si longtemps à les combattre sans
succès, PASC. Pens. xvn, 8, édit. HAVET. Tous les
païens disaient du mal d'Israël, ID. ib. xxiv, 49.
L'abandon de Dieu paraît dans les païens ; la pro-
tection de Dieu parait dans les Juifs, ID. ib. xx, 5
bis. Deux sortes d'hommes en chaque religion :
parmi les païens, les adorateurs des bêtes, et les au-
tres, adorateurs d'un seul Dieu dans la religion na-
turelle, m. ib. xv, 40 bis. Vous trouverez que les
prêtres des païens eux-mêmes regardaient les ri-
chesses de leurs temples comme des dépôts sacrés,
et les ressources des calamités publiques, MASS.
■Confér. Us. des revenus ecclés. || Dans le moyen fige,
les chrétiens donnaient le nom de païens aux mu-
sulmans, malgré leur sévère monothéisme. Ce terme
•de païens avait rendu odieux Frédéric II, qui avait
employé les Arabes dans ses armées,VOLT. Moeurs,
■G l. || 5° Fig. Celui, celle dont la religion a quelque
chose du paganisme. Suivre sa volonté propre, c'est
marcher dans sa voie et vivre en païen ; et suivre
la volonté de Dieu, c'est marcher dans la voie de
Dieu et vivre en chrétien, NICOLE, ESS. mor. 2»
traité, ch. 4. lime dit que j'étais folle de ne point
-songer à me convertir; que j'étais une jolie païenne;
-que je faisais de vous une idole dans mon coeur,
■SÉV. 4S. Nous jugeons en païens, nous agissons de
même, FÉN. t. xvm, p. 29. || 6" Par extension, un
impie. C'est un vrai païen. || Jurer comme un païen,
■proférer d'horribles jurements.
— HIST. x° s. Chi [qui] rex eret à cels dis [à ces
jours] sovre pagiens, Eulalie. Li rex pagiens, ib.
|l xi° s. N'i ad paien qui un sul mot responde, Ch. de
■Roi. u. Il veit venir celé gent paienur, ib. LXXVIII.
[11] Torna la teste vers la paiene gent, ib. CLXXI.
]| XII" s. Sulunc [selon] le usage paenur, creïd [il
-crut] en sorceries et en enchantemenz, Rois, p. 420.
Bien trente milie livres [ils] ont de l'arceveschié,
Estre [outre] lut ce qu'il ont eu et purchacié Des
rentes à tuz cels qui erent dechacié; Car mult fu-
rent paiens U humme de cel sié [de cet endroit],
27t. te mort.-120. Ke Hastainz li paian out destruite
et wastée, ROM, v. 2450. Tant a paianz allait entre
li altres gens, ib. v. 4977. |] xve s. Et il avoit quis et
queroit amour et alliance à un roi mescreant, et lui
envoyoit dons et présents de fines toiles de Reims,
qui sont moult plaisans aux païens et sarrasins,
FROISS. m, IV, 60. || xvi" s. Le zèle [de notre reli-
gion] en arma plusieurs contre toute sorte de livres
payens, de quoy les gents de lettres souffrent une
merveilleuse perte, MONT, m, 80.
— ÉTYM. Provenç. pagan, paguan, paian; esp.
pagano; portug. pagâo; ital. pagano; du latin pa-
ganus, paysan, de pagus, lieu de campagne, à cause
que le paganisme persista plus longtemps parmi
les gens de la campagne ; l'ancien culte est appelé
religio paganorum dans une loi de Valentinien Ier,
qui est de l'an 368 (Cod. Tlic'od. xvi, H, is);etOrose,
dans sa préface, explique ce mot par ces paroles :
gui ex locorum agrestium compitis et pagis pagani
vocanlur. Paienur, paienor est le génitif pluriel con-
servé en ce mot et un très-petit nombre d'autres
dans la langue d'oïl : gent paienor, gens paganorum.
f PAÏENNIE(pa-iè-nie), s. f. Se disait, dans le
moyen âge, pour terre, pays des païens, et, en par-
ticulier des musulmans; ce mot pourrait être repris.
— HIST. xn* s. Je vousdonraiun pan de paienie,
Ronc. p.. 126. || xin° s. Baudas [Bagdad] est chiés
[chef-lieu, capitale] de payennie, aussi corne Rome
est chiés de toute chrestienté, DU CANGE, paganismus.
— ÉTYM. Païen.
f PAILLAGE (pa-lla-j', Il mouillées), s. ni. Action
de pailler.
— ÉTYM. Pailler 2.
t PAILLANTINE (pa-llan-ti-n', Il mouillées), s. f.
Épidémie brillant du dos de la plume qui s'emploie
dans les fleurs artificielles.
PAILLARD, ARDE (pa-llar, llar-d', Il mouillées,
et non pa-yar), s. m. et f. || 1° Proprement, celui,
celle qui couche sur la paille, homme, femme mi-
sérable. Deux forts paillards ont chacun un bâton
Qu'ils font tomber par poids et par mesure, En ob-
servant la cadence et le ton, LA FONT. Paysan. Re-
marquez, s'il vous plaît, mon cher lecteur, la malice
du paillard qui outrage si clandestinement la mé-
moirede mon oncle, VOLT. Déf. de mon oncle, xi.
|| 2° Personne de vie dissolue (en ce sens, c'est un
terme libre). En la loi il ne recevait point pour of-
frande ni le prix du chien, ni le salaire de la pail-
larde, BALZ. te Prince, ch. x. Sous sa houpelande
Logeait le coeur d'un dangereux paillard, LA FONT.
Herm. Notre ami Guignard, Fesse-Mathieu, dévot
et grand paillard, VOLT. Hypocr. || Adj. Adonné à la
luxure. Il [Énée, demandant à passer le Styx] n'est
ivrogne, ni paillard, Et Pluton n'est point au hasard
De voir par lui faire insolence, SCARR. Virg. vî.
— HIST. xiv° s. Houlier et ribaut et paillart, Qui
touz jours la guerre commencent, En Normandie se
relancent, GUIART, Branche des royaux lignages,
ann. 4 204. Et cilz, qui avoit son atour En habit de
paillart changié, A devant la porte gaitié, le Roman
du Chaslclain de Couci, v. 397S. |lxv° s. Tuez, tuez
tous ces paillars machefains, ces larrons desrou-
beurs de Dieu et du monde, G. CHAST. Chr. des
ducs de Bourg, in, 10. L'an mil trois cens un avec
quatre vins, Le premier jour du douteus mois de
mars, Leva grant vant de paillars et coquins, Qui à
Paris couru de toutes pars.... Fuyez, fuyez pour les
maillez de plomb, E. DESCH. Poésies mss. f° 128. En
nostre ost y eust grande séquelle de paillards et
paillardes à pié, qui faisoient le dommage des morts,
COMM. vm, G.Et que ledit frère Hieronime [Savona-
role] n'estait qu'un hérétique et un paillard [mau-
vais homme], ID. vm, 4 9. ||xvr s. Tout ainsi que,
si une femme impudique, pour navrer davantage le
coeur de son mari, devant ses yeux faisoit chère à
son paillard, CALV. Instit. 2S4. Us ne se meslent
point avec les paillardes, ID. ib. 275. Galsonde, soeur
aisnée de Brunehaud, deuxième femme de Chilpe-
ric, est estranglée dans son lit à l'instigation de Fre-
degonde, lois sa paillarde et depuis sa femme et
espouse, PASQUTER. Recherches, v, p. 41 o, dans LA-
CURNE. Le régime qui arreste le beuveur avant l'y-
vresse.... le paillard avant la pelade.... MONT, I,
177. Les paillards Turcs m'avoient mis en broche
tout lardé, RAB. H, 14.
— ÉTYM. Paille. Le sens propre est : qui couche
sur la paille, qui n'a que de la paille; d'où le sens
donné par du Cange : palhardus, homo nihili et
infimoe condilionis. De là aussi, le sens particulier
que ce mot a aujourd'hui.
PAILLARDER (pa-llar-dé, U mouillées, et non
pa-yar-dè), v. n. Faire acte de paillard. || lise con-
jugue avec l'auxiliaire avoir. •>
— HIST. xv s. De paillarder tout elle me destruit
En ce bourde! où tenons nostre estât, VILLON, Bail.
H xvig s. Tu ne meurtriras pas, tu ne paiUarderas
point, CALV. Instit. 275.
— ÊTYM. Paillard.
PAILLARDISE (pa-llar-di-z', U mouillées, et non
pa-yar-di-z'), s. f. Goût, habitude de l'impudicité.
Etre adonné à la paillardise. || Acte de paillard.
— HIST. xv° s. Quant guerre et tournoi ne sont
mie, Nejoustes, qu'il nes'entroublieÂpaillardise....
EUST, DESCH. Poésies mss. f° 503. ]| xvr s. Convoitise
est larrecin, quant à l'ame; amour desordonné est
paillardise, CALV. Instit. 2.75.
— ÉTYM. Paillard. On trouve paillarderie dans
Eust. Deschamps avec le sens de lit de paille, el pal-
hardaria dans le provençal wee le sens de pillerie.
l. PAILLASSE (pa-Ila-s', Il mouillées, et non
pa-ya-s'), s. f. || 1° Amas de paille enfermée dans
une toile, dont on garnit les lits. Ses réflexions
sur cette mort [de l'amiral Bing] sont bien justes
et bien belles ; je crois, comme vous, qu'il est fort
égal de mourir sur un éebafaud ou sur une pail-
lasse, pourvu que ce soit à quatre-vingt-dix ans,
VOLT. Lclt. Schomberg, 31 oct. 1769. || Mettre sur
la paillasse, mettre un moribond sur la paillasse ti-
rée du lit; ce qui était autrefois une habitude en
signe d'humilité. Il fut mis sur la paillasse avec
toute la contenance d'un mort, SÉV. 456. || Serviteur
à la paillasse, s'est dit autrefois pour signifier qu'on
quittait le service militaire où il fallait coucher
sur la paillasse. || Être de paillasse, s'est dit pour
être de garde. En entrant [au Louvre], je trouvai
un des gardes du corps du roi, nommé la Barre, qui
était maréchal de logis des Suisses, qui était de
paillasse cette nuit-là.... BASSOMP. Mém. t. n, p. 94,
dans LACURNE. || 2° La toile elle-même qui contient
cette paille. Cette paillasse est trop petite. || Fig. et
populairement. Crever la- paillasse à quelqu'un, le
tuer d'un coup d'arme tranchante dans le ventre.
|| 3° Tout massif établi sur un plancher pour recevoir
les eaux qu'on pourrait répandre. || Massif sur lequel
les distillateurs élèvent leurs fourneaux. || Dans une
cuisine, construction peu élevée qui sert à recevoir
du charbon allumé pour faire griller les viandes et
chauffer les chaudières; le dessus d'un fourneau.
— HIST. xvi° s. Quand il entr'oyoit quelque bruit
Des rats qui rongeoient ma paillasse.... DU BELLAY,
vu, 4, nerso. /,'aultre qu'on avoit couché, sur le
point de rendre sa vie, le long du foyer sur une
paillasse, MONT, I, 296.
— ÉTYM. Paille; prov. palhassa, chaume, litière;
port, palhaça ; ital. pagliaccia.
2. PAILLASSE (pa-lla-s', Il mouillées, et non
pa-ya-s'), s. m. || 1° Bateleur qui contrefait gauche-
ment les tours de force qu'il voit faire. Elle [Mme Fa-
vart, à l'agonie, ayant auprès d'elle un voisin dans
un accoutrement grotesque] se mit à sourire et dit
qu'elle avait cru voir le paillasse de la mort,
GBIMM, Corresp. 2° part. t. n, p. 230. Pierrots et
paillasses Charment sur les places Le peuple ébahi,
BÉRANG. Cocagne. || Fig. et familièrement. Ce n'est
qu'un paillasse, c'est un homme sans consistance.
||Fig. X ton tour, paillasse, se dit quand on voit
un homme prêt à faire quelque jonglerie, quelque
bassesse à la suite des autres, surtout dans la car-
rière politique. || 2° Fig. Il se dit des hommes po-
litiques qui donnent la comédie par leurs change-
ments d'opinions. Saute pas à demi, Paillasse, mon
ami, Saute pour tout le monde, BÉRANG. Paillasse.
— ÉTYM. Paillasse 1 ; ces bateleurs étant ordinai-
rement habillés d'une toile à paillasse ou à matelas.
PAILLASSON (pa-lia-son, Il mouillées, et non
pa-ya-son), s. m. || 1° Natte de paille ou de roseau
sur laquelle on s'essuie les pieds. || On met aussi
des paillassons dans les pièces non parquetées, pour
tenir les pieds chauds. || 2' Paille longue étendue
attachée par plusieurs rangs de ficelle et maintenue
sur des perches pour garantir de la gelée les espa-
liers et les couches. Les paillassons sont pleins ou à
claire-voie. On voit, sur ses bords, des oliviers qui
prospèrent sans que rien les préserve des rigueurs
de l'hiver, des orangers et des citronniers en espa-
liers, qui en hiver ne sont garantis que par des pail-
lassons, SAUSS. Voy. Alpes, t. v, p. 333, dans POU-
GENS. || 3° Sorte de paillasse plate et piquée entre
deux coutils qu'on met au-devant des fenêtres pour
garantir la chambre du soleil, du bruit, particuliè-
rement en Italie et en Espagne.
— ÉTYM. Paillasse 1.
PAILLE (pâ-lP, U mouillées, et non pâ-ye), s. f.
|| 1° Tiges desséchées des graminées céréales. Une
vieille lanterne, un tabouret de paille, RÉGNJER, Sat.
xi. Nous ne sommes que l'abbé et moi dans ce joli ca-
binet, sur de bons coussins, bien à l'air, bien à notre
aise, tout le reste comme des cochons sur la paille,
PAI
PAI
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pagelle acarne .appelé acarne, sur les côtes de la
Méditerranée. |] 2° Genre de polypiers, où l'on dis-
dingue le pagre élégant, qui se trouve en Norman-
die, LEGOARANT.
— ÉTYM. Lat. pagrus; grec, çâypoç.
f PAGURE (pa-gu-r'), s. m. Genre de crustacés
décapodes à longue queue.
—ÉTYM. Lat. pagurus, du grec irâyoupoç, detra-y,
radical de irr,Yvuu.i, ajuster, enfoncer, et oùoà,
-queue, ainsi dit parce que, étant à queue molle, il
loge cette queue dans des coquilles vides.
f PAHOUIN (pa-ou-in), s. m. Nom donné aux
•chasseurs d'éléphants, qui les tuent par le moyen
-de petites flèches de bambou empoisonnées avec le
suc de la graine de Pinée
PAIEMENT (pê-man), s. m. Voy. PAYEMENT.
PAÏEN, ENNE (pa-iin, iè-n'; au xvi' siècle, on
.prononçait pa-ien, Palsgrave, p. il ; au xvii", pè-
ien, suivant Marg. Buffet, Observ. p. 169), adj.
|| 1° Qui est du nombre dessectateurs du polythéisme
-antique. Les philosophes païens. Comme il était au
milieu d'Athènes la païenne, MASS. Carême, Templ.
Tout était adoré dans le siècle païen, i.. RAC. Ketig.
•ch. vî. H Il se dit aussi de tous les peuples idolâtres.
Les habitants de l'Inde, à part les musulmans, sont
païens. || S'est dit des mahométans, par opposition à
chrétien, et même des hérétiques, par opposition à
catholique. Il Les protestants l'ont aussi quelquefois
appliqué à leurs adversaires catholiques, à cause du
culte des saints. || 2° Qui est relatif au paganisme.
L'antiquité païenne. La religion païenne est sans
.fondement, PASC. Pens. xix, 7, éd. HAVET. || 3° Fig.
Qui a le caractère païen, en parlant soit des per-
sonnes, soit des choses. La première raison de ceux
qui, sous le nom de christianisme, mènent une vie
.païenne et séculière, c'est qu'il est d'une trop haute
perfection de vivre selon l'Évangile,BOSS. 4«serin.
Dim. de la Passion, 4. Depuis le péché, l'esprit de
l'homme est tout païen, MALEBR. Rech. ver. YI, u,
3. Ce n'est pas que j'approuve en un sujet chrétien
Un auteur follement idolâtre et païen, BOIL. Art
p. m. Le roi se serait fait adorer ; témoin sa statue
delà place des Victoires et sa païenne dédicace,
où il prit un plaisir si exquis, ST-SIM. 406, 84.
|] 4° S. m. et f. Celui, celle qui adore plusieurs
dieux. Un païen qui sentait quelque peu le fagot Et
qui croyait en Dieu, pour user de ce mot, Par bé-
néfice d'inventaire, Alla consulter Apollon, LA FONT.
Fabt. iv, 19. Qu'Apollon s'exprime en païen, Trouve-
t-on cela fort étrange? m. Lettres, xxiv. La conversion
des païens n'était réservée qu'à la grâce du- Messie;
les Juifs ont été si longtemps à les combattre sans
succès, PASC. Pens. xvn, 8, édit. HAVET. Tous les
païens disaient du mal d'Israël, ID. ib. xxiv, 49.
L'abandon de Dieu paraît dans les païens ; la pro-
tection de Dieu parait dans les Juifs, ID. ib. xx, 5
bis. Deux sortes d'hommes en chaque religion :
parmi les païens, les adorateurs des bêtes, et les au-
tres, adorateurs d'un seul Dieu dans la religion na-
turelle, m. ib. xv, 40 bis. Vous trouverez que les
prêtres des païens eux-mêmes regardaient les ri-
chesses de leurs temples comme des dépôts sacrés,
et les ressources des calamités publiques, MASS.
■Confér. Us. des revenus ecclés. || Dans le moyen fige,
les chrétiens donnaient le nom de païens aux mu-
sulmans, malgré leur sévère monothéisme. Ce terme
•de païens avait rendu odieux Frédéric II, qui avait
employé les Arabes dans ses armées,VOLT. Moeurs,
■G l. || 5° Fig. Celui, celle dont la religion a quelque
chose du paganisme. Suivre sa volonté propre, c'est
marcher dans sa voie et vivre en païen ; et suivre
la volonté de Dieu, c'est marcher dans la voie de
Dieu et vivre en chrétien, NICOLE, ESS. mor. 2»
traité, ch. 4. lime dit que j'étais folle de ne point
-songer à me convertir; que j'étais une jolie païenne;
-que je faisais de vous une idole dans mon coeur,
■SÉV. 4S. Nous jugeons en païens, nous agissons de
même, FÉN. t. xvm, p. 29. || 6" Par extension, un
impie. C'est un vrai païen. || Jurer comme un païen,
■proférer d'horribles jurements.
— HIST. x° s. Chi [qui] rex eret à cels dis [à ces
jours] sovre pagiens, Eulalie. Li rex pagiens, ib.
|l xi° s. N'i ad paien qui un sul mot responde, Ch. de
■Roi. u. Il veit venir celé gent paienur, ib. LXXVIII.
[11] Torna la teste vers la paiene gent, ib. CLXXI.
]| XII" s. Sulunc [selon] le usage paenur, creïd [il
-crut] en sorceries et en enchantemenz, Rois, p. 420.
Bien trente milie livres [ils] ont de l'arceveschié,
Estre [outre] lut ce qu'il ont eu et purchacié Des
rentes à tuz cels qui erent dechacié; Car mult fu-
rent paiens U humme de cel sié [de cet endroit],
27t. te mort.-120. Ke Hastainz li paian out destruite
et wastée, ROM, v. 2450. Tant a paianz allait entre
li altres gens, ib. v. 4977. |] xve s. Et il avoit quis et
queroit amour et alliance à un roi mescreant, et lui
envoyoit dons et présents de fines toiles de Reims,
qui sont moult plaisans aux païens et sarrasins,
FROISS. m, IV, 60. || xvi" s. Le zèle [de notre reli-
gion] en arma plusieurs contre toute sorte de livres
payens, de quoy les gents de lettres souffrent une
merveilleuse perte, MONT, m, 80.
— ÉTYM. Provenç. pagan, paguan, paian; esp.
pagano; portug. pagâo; ital. pagano; du latin pa-
ganus, paysan, de pagus, lieu de campagne, à cause
que le paganisme persista plus longtemps parmi
les gens de la campagne ; l'ancien culte est appelé
religio paganorum dans une loi de Valentinien Ier,
qui est de l'an 368 (Cod. Tlic'od. xvi, H, is);etOrose,
dans sa préface, explique ce mot par ces paroles :
gui ex locorum agrestium compitis et pagis pagani
vocanlur. Paienur, paienor est le génitif pluriel con-
servé en ce mot et un très-petit nombre d'autres
dans la langue d'oïl : gent paienor, gens paganorum.
f PAÏENNIE(pa-iè-nie), s. f. Se disait, dans le
moyen âge, pour terre, pays des païens, et, en par-
ticulier des musulmans; ce mot pourrait être repris.
— HIST. xn* s. Je vousdonraiun pan de paienie,
Ronc. p.. 126. || xin° s. Baudas [Bagdad] est chiés
[chef-lieu, capitale] de payennie, aussi corne Rome
est chiés de toute chrestienté, DU CANGE, paganismus.
— ÉTYM. Païen.
f PAILLAGE (pa-lla-j', Il mouillées), s. ni. Action
de pailler.
— ÉTYM. Pailler 2.
t PAILLANTINE (pa-llan-ti-n', Il mouillées), s. f.
Épidémie brillant du dos de la plume qui s'emploie
dans les fleurs artificielles.
PAILLARD, ARDE (pa-llar, llar-d', Il mouillées,
et non pa-yar), s. m. et f. || 1° Proprement, celui,
celle qui couche sur la paille, homme, femme mi-
sérable. Deux forts paillards ont chacun un bâton
Qu'ils font tomber par poids et par mesure, En ob-
servant la cadence et le ton, LA FONT. Paysan. Re-
marquez, s'il vous plaît, mon cher lecteur, la malice
du paillard qui outrage si clandestinement la mé-
moirede mon oncle, VOLT. Déf. de mon oncle, xi.
|| 2° Personne de vie dissolue (en ce sens, c'est un
terme libre). En la loi il ne recevait point pour of-
frande ni le prix du chien, ni le salaire de la pail-
larde, BALZ. te Prince, ch. x. Sous sa houpelande
Logeait le coeur d'un dangereux paillard, LA FONT.
Herm. Notre ami Guignard, Fesse-Mathieu, dévot
et grand paillard, VOLT. Hypocr. || Adj. Adonné à la
luxure. Il [Énée, demandant à passer le Styx] n'est
ivrogne, ni paillard, Et Pluton n'est point au hasard
De voir par lui faire insolence, SCARR. Virg. vî.
— HIST. xiv° s. Houlier et ribaut et paillart, Qui
touz jours la guerre commencent, En Normandie se
relancent, GUIART, Branche des royaux lignages,
ann. 4 204. Et cilz, qui avoit son atour En habit de
paillart changié, A devant la porte gaitié, le Roman
du Chaslclain de Couci, v. 397S. |lxv° s. Tuez, tuez
tous ces paillars machefains, ces larrons desrou-
beurs de Dieu et du monde, G. CHAST. Chr. des
ducs de Bourg, in, 10. L'an mil trois cens un avec
quatre vins, Le premier jour du douteus mois de
mars, Leva grant vant de paillars et coquins, Qui à
Paris couru de toutes pars.... Fuyez, fuyez pour les
maillez de plomb, E. DESCH. Poésies mss. f° 128. En
nostre ost y eust grande séquelle de paillards et
paillardes à pié, qui faisoient le dommage des morts,
COMM. vm, G.Et que ledit frère Hieronime [Savona-
role] n'estait qu'un hérétique et un paillard [mau-
vais homme], ID. vm, 4 9. ||xvr s. Tout ainsi que,
si une femme impudique, pour navrer davantage le
coeur de son mari, devant ses yeux faisoit chère à
son paillard, CALV. Instit. 2S4. Us ne se meslent
point avec les paillardes, ID. ib. 275. Galsonde, soeur
aisnée de Brunehaud, deuxième femme de Chilpe-
ric, est estranglée dans son lit à l'instigation de Fre-
degonde, lois sa paillarde et depuis sa femme et
espouse, PASQUTER. Recherches, v, p. 41 o, dans LA-
CURNE. Le régime qui arreste le beuveur avant l'y-
vresse.... le paillard avant la pelade.... MONT, I,
177. Les paillards Turcs m'avoient mis en broche
tout lardé, RAB. H, 14.
— ÉTYM. Paille. Le sens propre est : qui couche
sur la paille, qui n'a que de la paille; d'où le sens
donné par du Cange : palhardus, homo nihili et
infimoe condilionis. De là aussi, le sens particulier
que ce mot a aujourd'hui.
PAILLARDER (pa-llar-dé, U mouillées, et non
pa-yar-dè), v. n. Faire acte de paillard. || lise con-
jugue avec l'auxiliaire avoir. •>
— HIST. xv s. De paillarder tout elle me destruit
En ce bourde! où tenons nostre estât, VILLON, Bail.
H xvig s. Tu ne meurtriras pas, tu ne paiUarderas
point, CALV. Instit. 275.
— ÊTYM. Paillard.
PAILLARDISE (pa-llar-di-z', U mouillées, et non
pa-yar-di-z'), s. f. Goût, habitude de l'impudicité.
Etre adonné à la paillardise. || Acte de paillard.
— HIST. xv° s. Quant guerre et tournoi ne sont
mie, Nejoustes, qu'il nes'entroublieÂpaillardise....
EUST, DESCH. Poésies mss. f° 503. ]| xvr s. Convoitise
est larrecin, quant à l'ame; amour desordonné est
paillardise, CALV. Instit. 2.75.
— ÉTYM. Paillard. On trouve paillarderie dans
Eust. Deschamps avec le sens de lit de paille, el pal-
hardaria dans le provençal wee le sens de pillerie.
l. PAILLASSE (pa-Ila-s', Il mouillées, et non
pa-ya-s'), s. f. || 1° Amas de paille enfermée dans
une toile, dont on garnit les lits. Ses réflexions
sur cette mort [de l'amiral Bing] sont bien justes
et bien belles ; je crois, comme vous, qu'il est fort
égal de mourir sur un éebafaud ou sur une pail-
lasse, pourvu que ce soit à quatre-vingt-dix ans,
VOLT. Lclt. Schomberg, 31 oct. 1769. || Mettre sur
la paillasse, mettre un moribond sur la paillasse ti-
rée du lit; ce qui était autrefois une habitude en
signe d'humilité. Il fut mis sur la paillasse avec
toute la contenance d'un mort, SÉV. 456. || Serviteur
à la paillasse, s'est dit autrefois pour signifier qu'on
quittait le service militaire où il fallait coucher
sur la paillasse. || Être de paillasse, s'est dit pour
être de garde. En entrant [au Louvre], je trouvai
un des gardes du corps du roi, nommé la Barre, qui
était maréchal de logis des Suisses, qui était de
paillasse cette nuit-là.... BASSOMP. Mém. t. n, p. 94,
dans LACURNE. || 2° La toile elle-même qui contient
cette paille. Cette paillasse est trop petite. || Fig. et
populairement. Crever la- paillasse à quelqu'un, le
tuer d'un coup d'arme tranchante dans le ventre.
|| 3° Tout massif établi sur un plancher pour recevoir
les eaux qu'on pourrait répandre. || Massif sur lequel
les distillateurs élèvent leurs fourneaux. || Dans une
cuisine, construction peu élevée qui sert à recevoir
du charbon allumé pour faire griller les viandes et
chauffer les chaudières; le dessus d'un fourneau.
— HIST. xvi° s. Quand il entr'oyoit quelque bruit
Des rats qui rongeoient ma paillasse.... DU BELLAY,
vu, 4, nerso. /,'aultre qu'on avoit couché, sur le
point de rendre sa vie, le long du foyer sur une
paillasse, MONT, I, 296.
— ÉTYM. Paille; prov. palhassa, chaume, litière;
port, palhaça ; ital. pagliaccia.
2. PAILLASSE (pa-lla-s', Il mouillées, et non
pa-ya-s'), s. m. || 1° Bateleur qui contrefait gauche-
ment les tours de force qu'il voit faire. Elle [Mme Fa-
vart, à l'agonie, ayant auprès d'elle un voisin dans
un accoutrement grotesque] se mit à sourire et dit
qu'elle avait cru voir le paillasse de la mort,
GBIMM, Corresp. 2° part. t. n, p. 230. Pierrots et
paillasses Charment sur les places Le peuple ébahi,
BÉRANG. Cocagne. || Fig. et familièrement. Ce n'est
qu'un paillasse, c'est un homme sans consistance.
||Fig. X ton tour, paillasse, se dit quand on voit
un homme prêt à faire quelque jonglerie, quelque
bassesse à la suite des autres, surtout dans la car-
rière politique. || 2° Fig. Il se dit des hommes po-
litiques qui donnent la comédie par leurs change-
ments d'opinions. Saute pas à demi, Paillasse, mon
ami, Saute pour tout le monde, BÉRANG. Paillasse.
— ÉTYM. Paillasse 1 ; ces bateleurs étant ordinai-
rement habillés d'une toile à paillasse ou à matelas.
PAILLASSON (pa-lia-son, Il mouillées, et non
pa-ya-son), s. m. || 1° Natte de paille ou de roseau
sur laquelle on s'essuie les pieds. || On met aussi
des paillassons dans les pièces non parquetées, pour
tenir les pieds chauds. || 2' Paille longue étendue
attachée par plusieurs rangs de ficelle et maintenue
sur des perches pour garantir de la gelée les espa-
liers et les couches. Les paillassons sont pleins ou à
claire-voie. On voit, sur ses bords, des oliviers qui
prospèrent sans que rien les préserve des rigueurs
de l'hiver, des orangers et des citronniers en espa-
liers, qui en hiver ne sont garantis que par des pail-
lassons, SAUSS. Voy. Alpes, t. v, p. 333, dans POU-
GENS. || 3° Sorte de paillasse plate et piquée entre
deux coutils qu'on met au-devant des fenêtres pour
garantir la chambre du soleil, du bruit, particuliè-
rement en Italie et en Espagne.
— ÉTYM. Paillasse 1.
PAILLE (pâ-lP, U mouillées, et non pâ-ye), s. f.
|| 1° Tiges desséchées des graminées céréales. Une
vieille lanterne, un tabouret de paille, RÉGNJER, Sat.
xi. Nous ne sommes que l'abbé et moi dans ce joli ca-
binet, sur de bons coussins, bien à l'air, bien à notre
aise, tout le reste comme des cochons sur la paille,
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