INE
INE
INE
81
DCCLOS, Jffc'm. rég. OEuv. t. vi, p. 469, dans pou-
OENS.
— ÉTYM. In.... 4, et ébranler.
MÉBRANLABLEMENT ( i-né-bran-la-ble-man ),
adv: D'une manière inébranlable. Ce rocher est fixé
inébranlablement. ||Fig. C'est un'homme inébran-
lalilement attaché à son devoir.
— ÉTYM. Inébranlable, et le suffixe ment.
T INÉBRANLÉ, ÉE (i-né-bran-lé, lée), adj. Qui
n'est point ébranlé. Rocher inébranlé. || Fig. Doc-
trine inébranlée. Résolution inébranlée.
— REM. Inébranlé avait été employé par Mal-
herbe. Inébranlé, que dit M. de Malherbe, ne vaut
rien, VAUGELAS, ATOUI;. rem. p. 363. Malgré la re-
marque de Vaugelas, inébranlé est fort bon.
— ÉTYM. In.... i, et ébranlé.
flNÉBRIATIF, IVE (i-né-bri-a-tif, ti-v'), adj":
Terme didactique. Qui cause l'ivresse.
—HIST. xive s. Armonies inebriatives ouenyvrans,
ORESME, Thèse de MEUNIER.
— ÉTYM. Lat. inebriare,de in.... 3, et ebrius, ivre,
t INÉCLAIRCI, IE (i-né-klêr-si, sie), adj". Qui n'a
point été éclairci; qui n'est pas rendu clair.Unfait
inéclairci.
— ÉTYM. In.... 4, et éclairci.
t INÉCOUTÉ, ÉE (i-né-kou-té, tée), adj'. Qui n'est
point écouté.
— ÉTYM. In.... 4, et écouté.
f TNÉCROULABLE (i-né-krou-la-bT), adj. Qui ne
peut s'écrouler. »■•
— HIST. xvie s. Inescroulable, COTGRAVE.
— ÉTYM. In.... 4, et écrouler.
INÉDIT, ITE (i-né-di, di-t'), adj. || Ie Qui n'a point
été édité. OEuvres inédites. || 2" Terme didactique.
Animaux inédits, plantes inédites, animaux, plan-
tes, dont la description ou la figure n'a pas encore
été publiée.
— ÉTYM. Lat. ineditus, de in.... 4, et editus, édité
(voy. ce mot).
+ INÉDUCATION (i-né-du-ka-sion), s. f. Défaut
d'éducation. L'accusé sera défendu à outrance par
un conseil dont c'est la mission légale, et qui fera
valoir en faveur du plus scélérat, du plus parricide,
toutes les excuses de la misère, de Tinéducation, de
l'inexpérience, DUPONT-WHITE, la Liberté pol. p. 109.
— ÉTYM. In.... 4, et éducation.
f TNÉE (i-née), s. f. Plante de la famille des apo-
cynées, dite aussi onage, qui croît au Gabon, dans
l'Afrique occidentale, et dont la graine donne un
suc employé par les indigènes à empoisonner les
petites flèches de bambou dont se servent les chas-
seurs d'éléphants.
INEFFABILITÉ (i-né-fa-bi-li-té), s. f. Qualité de
ce qui est ineffable. L'ineffabilité des mystères.
L'ineflabilité des grandeurs de Dieu.
— ÉTYM. Lat. ineffabïlitatem, de ineffabilis.
INEFFABLE (i-nè-fa-bT), adj". || i" Qui ne peut être
exprimé par des paroles. Tressaillir d'une joie inef-
fable et pleine de gloire, SACI, Bible, St Pierre, 4"
ép. i, 8. Pendant que le pauvre à ta table Goûtera
de la paix la douceur ineffable, RAC. Athal. n, 9. Il
[Jésus-Christ] pousse sans cesse des gémissements
ineffables sur les malheurs qui nous menacent, MASS.
Carême, Fautes légères. Cette ineffable paix que
donne la vertu, c. DELAV. Paria, I, 7. Vos sens
inondés d'ineffables délices, ID. ib. iv, 7. || U se
dit particulièrement de Dieu et des mystères de la
religion. Le nom de Jéhovah est ineffable parmi les
Juifs. Accoutumée dès son origine à des mystères
incompréhensibles et à des marques ineffables de
l'amour divin, l'es merveilles impénétrables que ren-
fermait le sens littéral ne l'avaient point rebutée,
BOSS. Var. n, t. Préférant les saintes douceurs de
la solitude et les communications ineffables avec son
Dieu à la conduite des tribus, MASS. Carême, Besp.
hum. L'union ineffable qu'il a contractée avec lui
[Jésus] dans son baptême, ID. Carême, Comm.ind.
|| 2° Terme d'arithmétique ancienne. Nombre ineffa-
ble, nombre irrationnel ou incommensurable.
— ÉTYM. Lat. ineffabilis, de in.... 4, ex, hors,
et fari, parler (voy. FABLE, FATAL).
-f INEFFABLEMENT (i-Dè-fa-ble-man), adv. D'une
manière ineffable.
INEFFAÇABLE (i-nè-fa-sa-bT), adj. Qui ne peut
être effacé. La plus élevée [montagne] porte l'em-
preinte ineffaçable d'un ancien volcan, RAYNAL,
flïsf. phil. xni, 4 9. || Fig. Il [Bourdaioue] nous pei-
gnit sa mort [de Condé] avec des couleurs ineffa-
çables dans mon esprit et dans celui de tout l'audi-
toire, SÉV. 25 avril 4 687. Les grandes impressions
du coeur sont, ineffaçables, M"" DE SCUDERY, dans RI-
CHELET. Il regardait sa qualité de prince indépendant
comme un caractère ineffaçable, VOLT. Louis XIV, 38.
Poursuivi par le souvenir ineffaçable du fils qu'il
avait perdu, GENLIS, Veill. du chat, t.n, p. 376.
— SYN. INEFFAÇABLE, HTOÈLÉBiLE. Ces deux mots
ont au fond le même sens; mais l'idée qu'ils expri-
ment n'est pa? exactement la même. Une chose est
ineffaçable si, malgré tout ce que Ton met dessus,
on ne peut la faire disparaître. Elle est indélébile,
si on ne peut parvenir à en détruire les parties.
Une encre indélébile est celle dont rien n'altère la
nature ; mais elle n'est pas ineffaçable si, par un
mcyen quelconque, on l'enlève de dessus le papier.
D'ailleurs, indélébile est un mot plus technique et
qui s'accommode moins du style élevé qu'ineffa-
çable, parce que effacer est français, tandis que
del-ere n'est que latiD.
— ÉTYM. In.... 4, et effacer.
f TNEFFAiJABLEMENT (i-nè-fa-sa-ble-man), adv.
D'une manière ineffaçable.
y TNEFFACÉ, ÉE (i-nè-fa-sé, sée), adj. Qui n'a
point été effacé.
— ÉTYM. In.... 4, et effacé.
t INEFFECTIF, TVE (i-nè-fè-ktif, kti-v'), adj.
Qui n'est point effectif, qui n'est point suivi d'effet.
Dieu veut des oeuvres, et il ne se paye ni de sim-
ples désirs, ni des volontés ineffectives, RANCÉ,
dans le Dict. de DOCHEZ, au mot oeuvre.
— ÉTYM. In.... 4, et effectif.
f INEFFECTUÉ, ÉE (i-nè-fè-ktu-é, ée), adj. Qui
ne s'est point effectué.Promesses ineffectuées.
— ÉTYM. In.... 4, et effectué.
INEFFICACE (i-nè-fi-ka-s'), adj. Qui n'a point
d'efficacité. Ce n'est là qu'une fausse résolution, ou
du moins ce ne sera qu'une résolution inefficace,
BOURDAL. 44e dim. après la Pentec. Dominic. t. m,
p. 423. Il proposait un autre remède, non moins
inefficace, contre la vivacité de la douleur, qui con-
sistait à rendre notre esprit distrait sur les maux
qu'on souffre, et à tourner toute son attention sur
les plaisirs qu'on a sentis autrefois, ROLLIN, Jïist.
anc. liv. xxvi, 2e part. ch. 2, art. l, § 4.
— SYN. INEFFICACE, INEFFECTIF. Ces deux mots
ont pour radical facere, faire. Ineffectif signifie
qui ne produit pas d'effet ; inefficace, qui n'achève
pas. Une volonté est ineffective quand elle ne passe
pas à l'acte; elle est inefficace quand l'acte qu'elle
produit n'atteint pas le but proposé.
— ÉTYM. Provenç. ineficax ; catal. ineficas ; esp.
ineficaz; ital. inefficace; du latin inefficacem, de
in.... 4, et efficax, efficace.
t INEFFICACEMENT (i-nè-fi-ka-se-man), adv.
D'une manière qui n'est point efficace. Après le
saccagement de Rome, inefficacement secourue par
les Français, VOLT. Ann. Emp. Charles-Quint, 4E28.
INEFFICACITÉ (i-né-fi-ka-si-té), s. f. Qualité de
ce qui est inefficace.
— ÉTYM. Inefficace.
, INÉGAL, ALE (i-né-gal, ga-T), adj. || Ie Qui n'est
point égal, c'est-à-dire qui n'est pas de même étendue,
grandeur, durée, force, valeur, etc. Deux personnes
de cenditipn inégale. Mais leurs ceups [blessures] in-
égaux séparent leur poursuite [des Curiacesj, CORN.
Hor. iv, î. Il [Jurieu] se débarrasse encore plus mal
du crime de rendre inégales les trois personnes di-
vines, qui est le plus manifeste de tous les blas-
phèmes, BOSS. 6e avert. 26. Je me suis exposé dans
un combat à forces inégales, FÉN. Tél. xvi. J'ai
toujours détesté tout partage inégal, DESTOUCHES,
Homm. sing. i, 4. La fortune entre vous devient
trop inégale, VOLT. M. de Ces. I, 3. || Terme de bo-
tanique. Se dit des parties qui n'ont pas les mêmes
dimensions. Etamines inégales. || Par extension.
Combat inégal, combat où les forces ne sont pas
égales des deux côtés. Si vous voulez voir un com-
bat plus inégal encore, J. J. ROUSS. Disc, sur l'iné-
galité, 4 "partie. |l Inégal aux armes, aux forces de...,
qui ne peut résister aux armes, aux forces de (emploi
qui n'est plus guère usité). Quand la Castille inégale
à ses armes [de François Ie1"] Lui vola son dauphin,
MALH. vi, 8. || 2° Qui n'est pas uni, qui est ra-
boteux. Un terrain, un chemin, un plancher iné-
gal. Quelques lieux inégaux [dans la lune] de loin
font cet effet, LA FONT. Fabl. vu, 18. || 3e Qui n'est
pas réglé, régulier, uniforme. Marcher d'un pas
inégal. Démarche inégale. || Pouls inégal, celui dans
lequel les pulsations artérielles diffèrent les unes
des autres par rapport à la grandeur et à la durée.
|| Respiration inégale, celle dont les mouvements ne
se succèdent pas d'une manière uniforme. || 4° Fig.
Mêlé de bon et de mauvais. Conduite inégale. Le
jeu de cet acteur est fort inégal. Que Virgile est
passable.... Que Pline est inégal.... RÉGNIER, Sat.
x. L'homme du meilleur esprit est inégal : il souffre
des accroissements et des diminutions, LA BRUY. XI.
Les hommes en un même jour ouvrent leur âme
de petites joies, et se laissent dominer par de petits
chagrins ; rien n'est plus inégal et moins suivi que
ce qui se passe en si peu de temps dans leur coeur
et dans leur esprit, ID. ib. L'autre [Théophile], sans
choix, sans exactitude, d'une plume libre et iné-
gale.... ID. 1.1| 5e Qui offre de grandes et subites
variations d'humeur. Et le peuple, inégal à l'en-
droit des tyrans, S'il les déteste morts, les adore
vivants, CORN. Cinna, li, 3. Un homme inégal n'est
pas un seul homme, ce sont plusieurs; il se multi-
plie autant de fois qu'il a de nouveaux goûts et^le
manières différentes.... il se succède à lui-même,
LA BRDY. XI. Je crois qu'il passe sa vie, comme moi,
à être malade ; cela le rend un peu inégal dans les
devoirs de l'amitié, VOLT. Lett. Damilaville, 4 9 sept.
4 766. Mon humeur était impétueuse, mon caractère
inégal, CHATEAUB. René.
— HIST. xive s. Et CD ceste manière ceulx qui
sont inequalz pevent estre mesmement amis,
ORESME, Eth. 243. || xvie s. Si ma touche se treuve
faulse, et ma balance ineguale et injuste, MONT,
II, 320. En ceste succession [des saisons] continuelle
il y a une telle diversité et si inégale que.-... CALVIN,
Inst. 4 34. Au demourant, il semble avoir esté fort
inégal en ses moeurs et fort dissemblable à soi
mesme, AMYOT, Sylla, 4 3. La clameur que jettason
armée fut foible, basse et inégale, ID. Crassus, 54.
— ÉTYM. In négatif, et égal ; lat. inxqualis, do
in.... 4, et oequalis, égal.
INÉGALEMENT ( i-né-ga-le-man ), adv. D'une
manière inégale. Y a-t-il une seule nadon qui puisse
se vanter d'être arrivée au meilleur gouvernement
possible, qui serait de rendre tous les hommes non
pas également heureux, mais moins inégalement
malheureux? BUFF. 7e ép. nat. OEuv. t. xn, p. 363.
— HIST. xvie s. Inegualement, COTGRAVE.
— ÉTYM. Inégale, et le suffixe ment.
INÉGALITÉ (i-né-ga-Ii-té), s. f. || i" Qualité de ce
qui est inégal. Ni l'inégalité de vos mérites à moi,
ni le peu de bonne volonté que j'ai reconnue en
vous, n'ont pu empêcher mon affection, D'URFË, AS-
trée,i, 5. Je vous dirais, seigneur, qu- l'amour pa-
ternelle Doit à cette princesse un trône digne d'elle;
Que l'inégalité de mon destin au sien Ravalerait son
sang sans élever le mien, CORN. Sur. m, 2. Et je
m'imputais même à trop de vanité De trouver entre
nous quelque inégalité, ID. Héracl. m, 4. Quel-
que apparente inégalité que la fortune ait mise en-
tre nous, la nature n'a pas voulu qu'il y eût grande
différence d'un homme à un autre, BOSS. Henri de
Gornay. Je conçois dans l'espace humaine deux sor-
tes d'inégalité : Tune que j'appelle naturelle ou phy
sique, parce qu'elle est établie par la nature, et qui
consiste dans la différence des âges, de la santé
des forces du corps et des qualités de l'esprit ou
de l'âme; l'autre qu'on peut appeler inégalité mo-
rale ou politique, parce qu'elle dépend d'une sorte
de convention et qu'elle est établie ou du moins au-
torisée par le consentement des hommes, j. j. ROUSS.
Disc, sur l'inégalité, Préambule || Les inégalités so-
ciales, l'inégalité qui est entre les diverses classes
, de la société. || Terme d'algèbre. Nom des expres-
sions dans lesquelles figurent les signes > ou <, c'est
à-dire plus grand que ou plus petit que. || 2" État
d'une surface qui n'est pas plane, unie, qui est
raboteuse. Il se trouvait une inégalité dans le che-
min. Les plus grandes inégalités du globe doivent
se trouver et se trouvent en effet voisines de Té-
qûateur, BUFF. Hist. nat. 2e dise. OEuv. t. i, p. 448.
Les inégalités qui sont à la surface de la larre, qu'on
pourrait regarder comme une imperfection à la fi-
gure du globe, sont en même temps une disposi-
tion favorable et qui était nécessaire pour conserver
la végétation et ia vie sur le glèbe terrestre, ID. ib
Preuv. théor. terr. OEuv. t. n, p. 4. || 3° Défaut de
régularité. L'inégalité du ceurs d'un fleuve. L'inéga-
lité du pouls. || Terme d'astronomie. Irrégularité que
Ton observe dans le mouvement des astres. C'est une
chose bien admirable d'être parvenu à reconnaître
les inégalités que l'attraction, des grosses planètes
opère sur la route des cemètes, VOLT. lett. Clairaut,
49 août 4759. || 4e Les inégalités d'un style, d'un
auteur, se dit quand un style, un auteur a des im-
perfections, des passages faibles ou mauvais à côté
d'autres qui sont bons. Son style est plein d'inéga-
lités. Elle [la poésie latine avant Virgile] montrait
quelquefois de la force et des traits de génie, mais
sans élégance, sans grâce, et avec de grandes iné-
galités, ROLLIN, Hist. anc. liv. xxv, ch. 4,art. 2, §4.
Il 5° Défaut d'égalité dans les dispositions morales.
Et je me plains à lui des inégalités Qu'il me force de
voir lui-même en ses bontés, CORN. Agés, v, 3. Vous-
ii. — 11
DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
INE
INE
81
DCCLOS, Jffc'm. rég. OEuv. t. vi, p. 469, dans pou-
OENS.
— ÉTYM. In.... 4, et ébranler.
MÉBRANLABLEMENT ( i-né-bran-la-ble-man ),
adv: D'une manière inébranlable. Ce rocher est fixé
inébranlablement. ||Fig. C'est un'homme inébran-
lalilement attaché à son devoir.
— ÉTYM. Inébranlable, et le suffixe ment.
T INÉBRANLÉ, ÉE (i-né-bran-lé, lée), adj. Qui
n'est point ébranlé. Rocher inébranlé. || Fig. Doc-
trine inébranlée. Résolution inébranlée.
— REM. Inébranlé avait été employé par Mal-
herbe. Inébranlé, que dit M. de Malherbe, ne vaut
rien, VAUGELAS, ATOUI;. rem. p. 363. Malgré la re-
marque de Vaugelas, inébranlé est fort bon.
— ÉTYM. In.... i, et ébranlé.
flNÉBRIATIF, IVE (i-né-bri-a-tif, ti-v'), adj":
Terme didactique. Qui cause l'ivresse.
—HIST. xive s. Armonies inebriatives ouenyvrans,
ORESME, Thèse de MEUNIER.
— ÉTYM. Lat. inebriare,de in.... 3, et ebrius, ivre,
t INÉCLAIRCI, IE (i-né-klêr-si, sie), adj". Qui n'a
point été éclairci; qui n'est pas rendu clair.Unfait
inéclairci.
— ÉTYM. In.... 4, et éclairci.
t INÉCOUTÉ, ÉE (i-né-kou-té, tée), adj'. Qui n'est
point écouté.
— ÉTYM. In.... 4, et écouté.
f TNÉCROULABLE (i-né-krou-la-bT), adj. Qui ne
peut s'écrouler. »■•
— HIST. xvie s. Inescroulable, COTGRAVE.
— ÉTYM. In.... 4, et écrouler.
INÉDIT, ITE (i-né-di, di-t'), adj. || Ie Qui n'a point
été édité. OEuvres inédites. || 2" Terme didactique.
Animaux inédits, plantes inédites, animaux, plan-
tes, dont la description ou la figure n'a pas encore
été publiée.
— ÉTYM. Lat. ineditus, de in.... 4, et editus, édité
(voy. ce mot).
+ INÉDUCATION (i-né-du-ka-sion), s. f. Défaut
d'éducation. L'accusé sera défendu à outrance par
un conseil dont c'est la mission légale, et qui fera
valoir en faveur du plus scélérat, du plus parricide,
toutes les excuses de la misère, de Tinéducation, de
l'inexpérience, DUPONT-WHITE, la Liberté pol. p. 109.
— ÉTYM. In.... 4, et éducation.
f TNÉE (i-née), s. f. Plante de la famille des apo-
cynées, dite aussi onage, qui croît au Gabon, dans
l'Afrique occidentale, et dont la graine donne un
suc employé par les indigènes à empoisonner les
petites flèches de bambou dont se servent les chas-
seurs d'éléphants.
INEFFABILITÉ (i-né-fa-bi-li-té), s. f. Qualité de
ce qui est ineffable. L'ineffabilité des mystères.
L'ineflabilité des grandeurs de Dieu.
— ÉTYM. Lat. ineffabïlitatem, de ineffabilis.
INEFFABLE (i-nè-fa-bT), adj". || i" Qui ne peut être
exprimé par des paroles. Tressaillir d'une joie inef-
fable et pleine de gloire, SACI, Bible, St Pierre, 4"
ép. i, 8. Pendant que le pauvre à ta table Goûtera
de la paix la douceur ineffable, RAC. Athal. n, 9. Il
[Jésus-Christ] pousse sans cesse des gémissements
ineffables sur les malheurs qui nous menacent, MASS.
Carême, Fautes légères. Cette ineffable paix que
donne la vertu, c. DELAV. Paria, I, 7. Vos sens
inondés d'ineffables délices, ID. ib. iv, 7. || U se
dit particulièrement de Dieu et des mystères de la
religion. Le nom de Jéhovah est ineffable parmi les
Juifs. Accoutumée dès son origine à des mystères
incompréhensibles et à des marques ineffables de
l'amour divin, l'es merveilles impénétrables que ren-
fermait le sens littéral ne l'avaient point rebutée,
BOSS. Var. n, t. Préférant les saintes douceurs de
la solitude et les communications ineffables avec son
Dieu à la conduite des tribus, MASS. Carême, Besp.
hum. L'union ineffable qu'il a contractée avec lui
[Jésus] dans son baptême, ID. Carême, Comm.ind.
|| 2° Terme d'arithmétique ancienne. Nombre ineffa-
ble, nombre irrationnel ou incommensurable.
— ÉTYM. Lat. ineffabilis, de in.... 4, ex, hors,
et fari, parler (voy. FABLE, FATAL).
-f INEFFABLEMENT (i-Dè-fa-ble-man), adv. D'une
manière ineffable.
INEFFAÇABLE (i-nè-fa-sa-bT), adj. Qui ne peut
être effacé. La plus élevée [montagne] porte l'em-
preinte ineffaçable d'un ancien volcan, RAYNAL,
flïsf. phil. xni, 4 9. || Fig. Il [Bourdaioue] nous pei-
gnit sa mort [de Condé] avec des couleurs ineffa-
çables dans mon esprit et dans celui de tout l'audi-
toire, SÉV. 25 avril 4 687. Les grandes impressions
du coeur sont, ineffaçables, M"" DE SCUDERY, dans RI-
CHELET. Il regardait sa qualité de prince indépendant
comme un caractère ineffaçable, VOLT. Louis XIV, 38.
Poursuivi par le souvenir ineffaçable du fils qu'il
avait perdu, GENLIS, Veill. du chat, t.n, p. 376.
— SYN. INEFFAÇABLE, HTOÈLÉBiLE. Ces deux mots
ont au fond le même sens; mais l'idée qu'ils expri-
ment n'est pa? exactement la même. Une chose est
ineffaçable si, malgré tout ce que Ton met dessus,
on ne peut la faire disparaître. Elle est indélébile,
si on ne peut parvenir à en détruire les parties.
Une encre indélébile est celle dont rien n'altère la
nature ; mais elle n'est pas ineffaçable si, par un
mcyen quelconque, on l'enlève de dessus le papier.
D'ailleurs, indélébile est un mot plus technique et
qui s'accommode moins du style élevé qu'ineffa-
çable, parce que effacer est français, tandis que
del-ere n'est que latiD.
— ÉTYM. In.... 4, et effacer.
f TNEFFAiJABLEMENT (i-nè-fa-sa-ble-man), adv.
D'une manière ineffaçable.
y TNEFFACÉ, ÉE (i-nè-fa-sé, sée), adj. Qui n'a
point été effacé.
— ÉTYM. In.... 4, et effacé.
t INEFFECTIF, TVE (i-nè-fè-ktif, kti-v'), adj.
Qui n'est point effectif, qui n'est point suivi d'effet.
Dieu veut des oeuvres, et il ne se paye ni de sim-
ples désirs, ni des volontés ineffectives, RANCÉ,
dans le Dict. de DOCHEZ, au mot oeuvre.
— ÉTYM. In.... 4, et effectif.
f INEFFECTUÉ, ÉE (i-nè-fè-ktu-é, ée), adj. Qui
ne s'est point effectué.Promesses ineffectuées.
— ÉTYM. In.... 4, et effectué.
INEFFICACE (i-nè-fi-ka-s'), adj. Qui n'a point
d'efficacité. Ce n'est là qu'une fausse résolution, ou
du moins ce ne sera qu'une résolution inefficace,
BOURDAL. 44e dim. après la Pentec. Dominic. t. m,
p. 423. Il proposait un autre remède, non moins
inefficace, contre la vivacité de la douleur, qui con-
sistait à rendre notre esprit distrait sur les maux
qu'on souffre, et à tourner toute son attention sur
les plaisirs qu'on a sentis autrefois, ROLLIN, Jïist.
anc. liv. xxvi, 2e part. ch. 2, art. l, § 4.
— SYN. INEFFICACE, INEFFECTIF. Ces deux mots
ont pour radical facere, faire. Ineffectif signifie
qui ne produit pas d'effet ; inefficace, qui n'achève
pas. Une volonté est ineffective quand elle ne passe
pas à l'acte; elle est inefficace quand l'acte qu'elle
produit n'atteint pas le but proposé.
— ÉTYM. Provenç. ineficax ; catal. ineficas ; esp.
ineficaz; ital. inefficace; du latin inefficacem, de
in.... 4, et efficax, efficace.
t INEFFICACEMENT (i-nè-fi-ka-se-man), adv.
D'une manière qui n'est point efficace. Après le
saccagement de Rome, inefficacement secourue par
les Français, VOLT. Ann. Emp. Charles-Quint, 4E28.
INEFFICACITÉ (i-né-fi-ka-si-té), s. f. Qualité de
ce qui est inefficace.
— ÉTYM. Inefficace.
, INÉGAL, ALE (i-né-gal, ga-T), adj. || Ie Qui n'est
point égal, c'est-à-dire qui n'est pas de même étendue,
grandeur, durée, force, valeur, etc. Deux personnes
de cenditipn inégale. Mais leurs ceups [blessures] in-
égaux séparent leur poursuite [des Curiacesj, CORN.
Hor. iv, î. Il [Jurieu] se débarrasse encore plus mal
du crime de rendre inégales les trois personnes di-
vines, qui est le plus manifeste de tous les blas-
phèmes, BOSS. 6e avert. 26. Je me suis exposé dans
un combat à forces inégales, FÉN. Tél. xvi. J'ai
toujours détesté tout partage inégal, DESTOUCHES,
Homm. sing. i, 4. La fortune entre vous devient
trop inégale, VOLT. M. de Ces. I, 3. || Terme de bo-
tanique. Se dit des parties qui n'ont pas les mêmes
dimensions. Etamines inégales. || Par extension.
Combat inégal, combat où les forces ne sont pas
égales des deux côtés. Si vous voulez voir un com-
bat plus inégal encore, J. J. ROUSS. Disc, sur l'iné-
galité, 4 "partie. |l Inégal aux armes, aux forces de...,
qui ne peut résister aux armes, aux forces de (emploi
qui n'est plus guère usité). Quand la Castille inégale
à ses armes [de François Ie1"] Lui vola son dauphin,
MALH. vi, 8. || 2° Qui n'est pas uni, qui est ra-
boteux. Un terrain, un chemin, un plancher iné-
gal. Quelques lieux inégaux [dans la lune] de loin
font cet effet, LA FONT. Fabl. vu, 18. || 3e Qui n'est
pas réglé, régulier, uniforme. Marcher d'un pas
inégal. Démarche inégale. || Pouls inégal, celui dans
lequel les pulsations artérielles diffèrent les unes
des autres par rapport à la grandeur et à la durée.
|| Respiration inégale, celle dont les mouvements ne
se succèdent pas d'une manière uniforme. || 4° Fig.
Mêlé de bon et de mauvais. Conduite inégale. Le
jeu de cet acteur est fort inégal. Que Virgile est
passable.... Que Pline est inégal.... RÉGNIER, Sat.
x. L'homme du meilleur esprit est inégal : il souffre
des accroissements et des diminutions, LA BRUY. XI.
Les hommes en un même jour ouvrent leur âme
de petites joies, et se laissent dominer par de petits
chagrins ; rien n'est plus inégal et moins suivi que
ce qui se passe en si peu de temps dans leur coeur
et dans leur esprit, ID. ib. L'autre [Théophile], sans
choix, sans exactitude, d'une plume libre et iné-
gale.... ID. 1.1| 5e Qui offre de grandes et subites
variations d'humeur. Et le peuple, inégal à l'en-
droit des tyrans, S'il les déteste morts, les adore
vivants, CORN. Cinna, li, 3. Un homme inégal n'est
pas un seul homme, ce sont plusieurs; il se multi-
plie autant de fois qu'il a de nouveaux goûts et^le
manières différentes.... il se succède à lui-même,
LA BRDY. XI. Je crois qu'il passe sa vie, comme moi,
à être malade ; cela le rend un peu inégal dans les
devoirs de l'amitié, VOLT. Lett. Damilaville, 4 9 sept.
4 766. Mon humeur était impétueuse, mon caractère
inégal, CHATEAUB. René.
— HIST. xive s. Et CD ceste manière ceulx qui
sont inequalz pevent estre mesmement amis,
ORESME, Eth. 243. || xvie s. Si ma touche se treuve
faulse, et ma balance ineguale et injuste, MONT,
II, 320. En ceste succession [des saisons] continuelle
il y a une telle diversité et si inégale que.-... CALVIN,
Inst. 4 34. Au demourant, il semble avoir esté fort
inégal en ses moeurs et fort dissemblable à soi
mesme, AMYOT, Sylla, 4 3. La clameur que jettason
armée fut foible, basse et inégale, ID. Crassus, 54.
— ÉTYM. In négatif, et égal ; lat. inxqualis, do
in.... 4, et oequalis, égal.
INÉGALEMENT ( i-né-ga-le-man ), adv. D'une
manière inégale. Y a-t-il une seule nadon qui puisse
se vanter d'être arrivée au meilleur gouvernement
possible, qui serait de rendre tous les hommes non
pas également heureux, mais moins inégalement
malheureux? BUFF. 7e ép. nat. OEuv. t. xn, p. 363.
— HIST. xvie s. Inegualement, COTGRAVE.
— ÉTYM. Inégale, et le suffixe ment.
INÉGALITÉ (i-né-ga-Ii-té), s. f. || i" Qualité de ce
qui est inégal. Ni l'inégalité de vos mérites à moi,
ni le peu de bonne volonté que j'ai reconnue en
vous, n'ont pu empêcher mon affection, D'URFË, AS-
trée,i, 5. Je vous dirais, seigneur, qu- l'amour pa-
ternelle Doit à cette princesse un trône digne d'elle;
Que l'inégalité de mon destin au sien Ravalerait son
sang sans élever le mien, CORN. Sur. m, 2. Et je
m'imputais même à trop de vanité De trouver entre
nous quelque inégalité, ID. Héracl. m, 4. Quel-
que apparente inégalité que la fortune ait mise en-
tre nous, la nature n'a pas voulu qu'il y eût grande
différence d'un homme à un autre, BOSS. Henri de
Gornay. Je conçois dans l'espace humaine deux sor-
tes d'inégalité : Tune que j'appelle naturelle ou phy
sique, parce qu'elle est établie par la nature, et qui
consiste dans la différence des âges, de la santé
des forces du corps et des qualités de l'esprit ou
de l'âme; l'autre qu'on peut appeler inégalité mo-
rale ou politique, parce qu'elle dépend d'une sorte
de convention et qu'elle est établie ou du moins au-
torisée par le consentement des hommes, j. j. ROUSS.
Disc, sur l'inégalité, Préambule || Les inégalités so-
ciales, l'inégalité qui est entre les diverses classes
, de la société. || Terme d'algèbre. Nom des expres-
sions dans lesquelles figurent les signes > ou <, c'est
à-dire plus grand que ou plus petit que. || 2" État
d'une surface qui n'est pas plane, unie, qui est
raboteuse. Il se trouvait une inégalité dans le che-
min. Les plus grandes inégalités du globe doivent
se trouver et se trouvent en effet voisines de Té-
qûateur, BUFF. Hist. nat. 2e dise. OEuv. t. i, p. 448.
Les inégalités qui sont à la surface de la larre, qu'on
pourrait regarder comme une imperfection à la fi-
gure du globe, sont en même temps une disposi-
tion favorable et qui était nécessaire pour conserver
la végétation et ia vie sur le glèbe terrestre, ID. ib
Preuv. théor. terr. OEuv. t. n, p. 4. || 3° Défaut de
régularité. L'inégalité du ceurs d'un fleuve. L'inéga-
lité du pouls. || Terme d'astronomie. Irrégularité que
Ton observe dans le mouvement des astres. C'est une
chose bien admirable d'être parvenu à reconnaître
les inégalités que l'attraction, des grosses planètes
opère sur la route des cemètes, VOLT. lett. Clairaut,
49 août 4759. || 4e Les inégalités d'un style, d'un
auteur, se dit quand un style, un auteur a des im-
perfections, des passages faibles ou mauvais à côté
d'autres qui sont bons. Son style est plein d'inéga-
lités. Elle [la poésie latine avant Virgile] montrait
quelquefois de la force et des traits de génie, mais
sans élégance, sans grâce, et avec de grandes iné-
galités, ROLLIN, Hist. anc. liv. xxv, ch. 4,art. 2, §4.
Il 5° Défaut d'égalité dans les dispositions morales.
Et je me plains à lui des inégalités Qu'il me force de
voir lui-même en ses bontés, CORN. Agés, v, 3. Vous-
ii. — 11
DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
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