OUA OUB , OUB
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dresse et de compassion pour ses ouailles, FLÉCH.- 1
Panég.H, 333. Si Dieu lui-même ici de son ouaille
sainte À ces loups dévorants n'avait caché les os,
BOIL. Poés. div. XXII. Les pasteurs ont tenu ferme,
mais les ouailles se sont dispersées, et les orateurs
voisins en ont grossi leur auditoire, LA BRUY. XV.
Vous devriez bien abandonner vos ouailles quelques
moments, pour venir converser dans un château où
il n'y a pas une ouaille, VOLT. Lett. à M. Vernes,
sept. 1766. || Par antiphrase. Satan.... Endoctrina,
gouverna son ouaille, VOLT. Crépinade. ||.3° Fig. et
familièrement. Femme qui demeure dans quelque
lieu clos, sous quelque autorité. Pauvres gens qui
n'ont pas l'esprit De garder du loup leur ouaille,
LA FONT. Cand. Qui fut bien pris? ce fut la feinte
ouaille [homme déguisé en femme], ID. Lun. Pour
me ravoir il prit les armes...., II arrive aux bords
du Méandre.... X ses attraits, à son air tendre On
ne manqua pas.de le prendre Pour une ouaille du
bercail [ un harem], VOLT, les Trois mari.
— HIST. xiie s. Deus vus ad comandé sun berzil à
guarder ; Et s'il est vostre oeille, vus le devez me-
ner. Th. le mart. 29. Pur quei es ici venuz, e pur quei
as guerpi ces poi de uweilles al désert? Rois, p. 66.
Il xm' s. Riens [il] ne vaut d'armes de son cors ; Si
est si biaus, si granz, si fors, Que moult bien sam-
ble une merveille, Et si ne vaut pas une oeille,
Lai du conseil. || xir 1 s. Ou comme serait sacrifier
une cbievre ou deus ouailles, ORESME, Eth. 4 56.
Il xvic s. X proprement entrelasser les clayes, Pour
les parquets des ouailles fermer, MAROT, I, 220. Il
a bien dit, je cognoy mes ouailles, Et elles moy,
et ouvrent les oreilles Pour escouter ma divine pa-
role, ID. 1, 264. Les ouailles requièrent les pastis les
plus délicats et plus eslevéSj haïssans du tout les
marescages. 0. DE SERRES, 34 6. Chacune ouaille cher-
che sa pareille, LEROCX DE LINCY, Prov. 1.1, p. 4 90.
— ÉTYM. Deux-Sèvres, ouaille, brebis; Berry,
oueille; provenç. ovella, ovelha, oveilla,oeïha; esp.
oveja; port, ovelha; du lat. ovicula, diminutif de
ovis, brebis.
OUAIS (ouê, monosyllabe), interj. familière qui
exprime la surprise Madame, êtes-vous morte?
Ouais! elle ne dit mot, MOL. Sgànar. se. 2. Ouais!
ceci doit donc être un important secret? ID. le
Dép. 11, 4. Ouais! que signifie tout ceci? LESAGE,
Crisp.-riv.de son mailre, 4 9. Ouais! se dit tout bas
le marchand, cet homme'donne vingt mille piastres
aussi aisément que dix mille, VOLT, .Cand. 4 9. Mais
ouais ! il y a longtemps que l'heure est passée, et je
ne vois point venir mon homme, BRUEYS, AVOC.
Vat, 11, 4.
— ÉTYM. Si ouais n'est pas un simple son d'in-
terjection, comparez l'allem. was! quoi ! angl. whal!
■f OUANDF.ROU (ou-an-de-rou), s. m. Espèce de
singe du genre des macaques, simia silenus, L.
f OUARINE fou-a-ri-n'), s. m. Espèce de singe.
L'ouarine et l'alouate sont les plus grands animaux
quadrumanes du nouveau continent, BUFF. Quadrup.
t. vm, p. 289.
OUATE (où-a-f ; l'Académie dit qu'on prononcé
ou-è-t' ; mais cette prononciation est tout à fait en
désuétude), s. f. \\ 1° Selon Trévoux, espèce de coton
qui croît autour de quelque fruit d'Orient, auquel
elle sert d'enveloppe et qui vient d'Alexandrie par
la voie de Marseille ; et, en France, la première soie
qui se trouve sur le cocon du ver à soie. |j 2° Présen-
tement, ouate ne se dit que de la laine, de la
soie iu du coton préparé, et qui, placé entre
deux étoffes, rend les vêtements plus chauds, sans
trop en augmenter le poids. Ouate de laine. Ouate
de soie. Ouate de coton. Une feuille de ouate. On
vous souffrira avec tous vos défauts : robe d'ouate,
écharpe, bonnets, serviettes sur la tête, ce sont tous
ceux que je vous connais, MAINTENON, Lett. à Mme de
Dangeau, 49 déc. 1687. Où sur l'ouate molle éclate
le tabis; BOIL. Lutr. iv. J'en conclus: que ces nids
seraient admirables pour la fabrique des ouates,
BONNET, Observ. 6', insectes. Le chat-huant vole
d'une aile silencieuse, comme étoupée de ouate,
MicHELET, l'Oiseau. H Fig. Les nues formaient dans
les cieux des bancs d'une ouate éblouissante, CHA-
TEAUB. Génie, 1, v, 12. || 3° Particulièrement, celle
qui est de coton, à cause qu'elle est la plus com-
mune. Il 4" Ouate, nom vulgaire de l'asclépiade sy-
riaque, Linné, apocynèes, qui est l'herbe à la
ouate de certains auteurs. || Ouate naturelle, réu-
nion de conferves et d'infusoires.
— REM. On dit souvent de la ouate pour de l'ouate.
Une robe doublée de ouate, pour d'ouate. Ce n'est pas
une faute, ou étant quelquefois à l'état de consonne.
— ÉTYM. Bourg, ouaite; wallon, watt; norm.
o«c'(c;esp. huata; ital. ovata; ail. Watte;boil. vad;
angl. wad. L'italien ovata provient du français; cela
ôte tout appui à Diez, qui est disposé à tirer ouata
du latin ot>um, en forme d'oeuf, à cause des bour-
relets arrondis qu'on fait avec cette substance.
L'espagnol huata vient aussi du français, auquel sont
également empruntés les mots germaniques Watte,
vad, wad. Ouate paraît donc exclusivement fran-
çais; dès lors on est porté à trouver très-plausible
l'opinion de Lamonnoye, qui y voit un diminutif de
l'ancien français oue, oie, ouette, ouate.
OUATÉ, ÉE (où-a-té, tée), part, passe d'ouater.
J'ai une robe de chambre ouatée, j'allume du feu
tous les soirs, SÉV. 4 9 juin 4 680.
OUATER (ou-a-té : l'Académie dit qu'on prononce
ou-é-té; l'usage est contre elle ; Th. Gautier a fait
ouater de deux syllabes, contre l'usage; voy. le vers
de Boileau cité à OUATE),», a. Garnir d'ouate. Oua-
ter une robe. || Par extension. L'hermine, vierge de
souillure, Qui, pour abriter les frissons, Ouate de
sa blanche fourrure Les épaules et les blasons, TH.
GAUTIER, Émaux et camées, Symphonie en blanc
majeur.
— ÉTYM. Ouate; wallon, watlé.
f OUBIER (ou-bié), s. m. Nom d'une des dix es-
pèces de faucons.
— ÉTYM. Le radical est le même que dans hobe-
reau (voy. ce mot).
OUBLI (ou-bli),s. m. || 1° Perte du souvenir. En-
chanté par sa passion, et détourné par les affaires,
il [David] laissait la vérité dans l'oubli, BOSS. Ser-
mons, Prédicat. 2. Et souvent, sans ces vers qui
les ont fait connaître, Leur talent dans l'oubli de-
meurerait caché, BOIL. Sat. ix. Oh 1 d'un si grand
service oubli trop condamnable! RAC Esth. n, 3.
D'adorateurs zélés à peine un petit nombre Ose des
premiers temps nous retracer quelque ombre ; Le
reste pour son Dieu montre un oubli fatal, ID. Ath.
1, 4. Presoue tous les événements sont précipités les
uns par les autres dans un éternel oubli; c'est une
réflexion qu'on ne saurait trop faire, VOLT. Russie,
Préf. hist. D'un éternel oubli ne tirez point les
morts, ID. Sémiram. 11, 7. Déjà l'obscure nuit ver-
sait l'oubli des maux, DELILLE, En. ix. La merveil-
leuse illusion de l'oubli fait aller le monde, STAEL,
Corinne, xvm, 3. Il n'y a point d'oubli pour les
personnes d'une imagination forte, ID. ib. 6. Ma
bonne fée, au seuil du pauvre bardé, Oui, vous son-
nez la retraite à propos; Pour compagnon, bientôt
dans ma mansarde, J'aurai l'oubli, père et fils du
repos, BÉRANG. Adieu, chansons. || Tomber dans
l'oubli, s'effacer de la mémoire des hommes. N'ou-
bliez pas d'insister plus que vous ne faites dans vo-
tre épttre, sur la protection qu'on accordait aux
persécuteurs de Corneille, et sur l'oubli profond où
sont tombées toutes les infamies qu'on imprimait
contre lui, D'ALEMB. Lett. à Voltaire, 8 sept. 1761.
||2° Action d'oublier. Oubli du monde et de tout,
hormis Dieu, PASC. dans son amulette. Dans cet ou-
bli profond et de Dieu et d'elle-même où elle ['âme]
s'était plongée, BOSS. la Vallière. Jéhu, sur qui je
vois que votre espoir se fonde, D'un oubli trop in-
grat a payé ses bienfaits [de Dieu], HAC. Athal. m, 6.
Lorsque Julien voulut mettre de la simplicité et de
la modestie dans ses manières, on appela oubli de
la dignité ce qui n'était que la mémoire des an-
ciennes moeurs, MONTESQ. Rom. 4 7. || Mettre en
oubli, perdre le souvenir. Assez d'autres sans vous
n'ont pas mis en oubli Par quelles cruautés son
trône est établi, CORN. Cinna, 1, 2. Les pre-
mières douleurs sont mises en oubli, PASC. Prophé-
ties, 33, éd. PAUGÈRE. Quoi!... Nous mettrons notre
honneur et son sang en oubli 1 II est mort; savons-
nous s'il est enseveli? RAC. Mithr. 1, 3. Dont l'écrit
froid et long, déjà mis en oubli, Ne fut jamais connu
que de l'abbé Mably, VOLT: Ép. à Horace. || Oubli des
injures, l'action d'oublier les injures et de n'en
garder aucun ressentiment. || Oubli de soi-même,
abnégation de ses intérêts, de ses droits. || Oubli de
ses devoirs, action de manquer à ses devoirs. Je
vois avec une amère confusion jusqu'où l'oubli du
premier de mes devoirs m'a fait porter celui de
tous les autres, J. J. ROUSS. Hél. I, 39. || Il se dit,
dans un sens analogue, des personnes qu'on né-
glige Nourrir dans son âme Le mépris de sa
mère et l'oubli de sa femme, RAC. Brit. m, 3. L'ou-
bli de tous les droits né de l'oubli des dieux, DELILLE,
Imag. 1. il 3° Acte d'oubli. Réparer un oubli. J'ou-
bliais mon amour, dit-il... ah! oui, les hommes ont
de ces oublis; leur coeur et leurs sens peuvent agir
séparément, Mme RICCOBONI, Jul. Calesby, OEuvr.
1.1, p. 380, dans POUGENS. || 4° Le fleuve de l'oubli,
le Léthé (voy. ce mot).
— HIST. xie s. Mais lui meïsme [il] ne vuet met-
tre en oubK, Ch. de Roi. CLXXIII. || xme s. Et ce qu'on
voit ne doit estre en oubli, EUST. LE PEINTRE, dans
Coud. Or te voil dire et conseillier, Que l'amors
metes en obli, Dont ge te voi si afoibli, la Rose,
3034. Il xve s. Le jeune roy d'Angleterre ne meit pas
en oubly le voyage qu'il devoit faire au royaume de
France, FROISS. I, I, 52. || xvie s. Tu bois le.lpng ou-
bli de tes travaux passez, DU BBLLAY, VI, 8, recto. Il
a esté nécessaire que.Dieu eust ses registres authen-
tiques pour y coucher sa vérité, afin qu'elle ne
perist point par oubli, CALV. Instit. 29.
— ÉTYM. Provenç. oblit, obli; catal. ollit, olvit;-
espagn. olvido; ital. obKo; de oMitum, supin de
oblivisd,,oublier (voy. OUBLIER).
OUBLIANCE (ou-bli-an-s'), s. 'f. Disposition à
oublier. Effaçons, je vous prie, de notre histoire
tout ce qui s'est passé depuis quatre mois; croyons
que ce temps-là arriva au siècle des choses fabu -
leusès, et, pour notre commun contentement, ap-
prenons ensemble l'art d'oubliance, BALZ. liv. m,
lett. n.
— HIST. xm* s. La terre d'oublience apele il la
douleur d'enfer, Psautier, f° 406. Nel métré mie [je
ne le mettrai pas] en obliance, la Rose, 986. || xvie s>
L'histoire préserve de la mort d'oubliance les faicts
et dicts mémorables des hommes, AMYOT, -Préf. n,
20. L'esprit humain est enclin et fragile pour tom-
ber en oubliance de Dieu, CALY. Instit. 28. Tant de
noms, tant de victoires et conquestes ensepvelies
sous l'oubliance, MONT, I, 174. N'ayant aultredroict
sur le passé que de l'oubliance, ID, 11,.267. La sou-
venance après l'oubliance, P. BELLIER, Trad. de Phi-
Ion, 4 675, in-f°, p. 4 76.
— ÉTYM. Oubliant; provenç. oblidansa; espagn.
olvidança ; ital. oblianza.
OUBLIE (ou-blie), s. f.\\ 1" Pâtisserie mince et de
forme ronde; l'oublie est ordinairement roulée en
cylindre creux, et on lui donne le nom de plaisir
quand elle a la forme d'un cornet. Mais à condition
qu'en son plus grand besoin On ne lui donnera que
deux tranches de coing, Douze cornets d'oubliés et
deux verres d'eau claire, DANCOURT, Sancho Pança,
v, 12. Les statuts decemétier prouvent qu'en 4 397-
1406, il y avaità Paris vingt-neuf oblayers qui pou-
vaient faire chacun, par jour, mille oublies de dif-
férentes espèces; ils les débitaient dans les rues et
les jouaient aux dés sur le coffret qui les contenait;
nous-avons dans les marchands de macarons et de
plaisirs les dernières lueurs de cet usage, DE LA-
BORDE, Émaux, p. 424. || Fig. Faire l'oublie, se dit
du linge mal apprêté dont les coins se roulent.
H 2° Oublie, la bulle lignaire qui porte ee nom,
ainsi que ceux de gaufre roulée et papier roulé (co-
quille univalve).
— HIST. xue s. N'ot à l'autel que lui et Dieu
qu'il sacrefie, Es mains tint le calisse et l'oublie à
saisie, DE LABORDE, Z^roaua;, p. 424. || xme s. Niules,
oublées, gibelés, Et pastés de vis [vifs] oiselés, FI.
et Blanchejl. 3187. || xive s. Que nul ne puisse tenir
ouvrouer ne estre ouvrier en la dicte ville de Paris
ne es forbours, se il ne scet faire en un jour au
moins cinq cens de grans oublées, trois cens de
supplication et deux cens d'estrées dudit mestier,
bons et souffisans, et faire sa paste pour le dit ou-
vrage, DE LABORDE, Émaux, p. 424. ||xve s.j Un cof-
fin à oublies, d'argent blanc, fermant à clé, à lf
devise de Monseigneur et armoyé de ses armes, in.
ib. p. 421. Il xvi" s. Fougasses, brassadeaux, tour-'
tilloiis, biscuits, eschaudés, oublies, canhemuseaux,
gasteaux, popelins, gaufres, petits-chous, etc. 0. DE
SERRES, 825.
— ÉTYM. Génev. oubli, s. m.; provenç. oblia ;
bas-lat. oblaîa, de oblatus, offert (voy. OBLATION),
à cause que l'oublie était une sorte d'offrande que
le vassal faisait à son seigneur.
OUBLIÉ, ÉE (o-bli-é, ée), part, passé d'oublier.
Il 1° Dont le souvenir est perdu. Dormez votre
sommeil, riches de la terre, et demeurez dans vôtre
poussière; ah ! si quelques générations, que dis-je,
si quelques années après votre mortj vous reveniez,
hommes oubliés, au milieu du monde.... BOSS.
le Tellier. J'ai toujours ouï dire que les femmes
doivent désirer d'être oubliées, MAINT. Lett. à
M. d'Aubigné, 48 juillet. 4684. Mon ami, lais-
sons là ma peine et mes alarmes; Je vous vois, tout
est oublié, SAURIN, Beverlei, 11, 6. Il me semble
que, sous les ombrages d'une forêt, je suis oublié
libre et paisible comme si je n'avais" plus d'ennemis,
ou que le feuillage des bois dût me garantir de
leurs atteintes, J. j. ROUS. Prom. 7. EUe [Henriette
d'Angleterre] serait morte oubliée, si Bossuet ne
s'était emparé de ce grand débris de la fortune,
pour le façonner à la manière de son génie, CHA-
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dresse et de compassion pour ses ouailles, FLÉCH.- 1
Panég.H, 333. Si Dieu lui-même ici de son ouaille
sainte À ces loups dévorants n'avait caché les os,
BOIL. Poés. div. XXII. Les pasteurs ont tenu ferme,
mais les ouailles se sont dispersées, et les orateurs
voisins en ont grossi leur auditoire, LA BRUY. XV.
Vous devriez bien abandonner vos ouailles quelques
moments, pour venir converser dans un château où
il n'y a pas une ouaille, VOLT. Lett. à M. Vernes,
sept. 1766. || Par antiphrase. Satan.... Endoctrina,
gouverna son ouaille, VOLT. Crépinade. ||.3° Fig. et
familièrement. Femme qui demeure dans quelque
lieu clos, sous quelque autorité. Pauvres gens qui
n'ont pas l'esprit De garder du loup leur ouaille,
LA FONT. Cand. Qui fut bien pris? ce fut la feinte
ouaille [homme déguisé en femme], ID. Lun. Pour
me ravoir il prit les armes...., II arrive aux bords
du Méandre.... X ses attraits, à son air tendre On
ne manqua pas.de le prendre Pour une ouaille du
bercail [ un harem], VOLT, les Trois mari.
— HIST. xiie s. Deus vus ad comandé sun berzil à
guarder ; Et s'il est vostre oeille, vus le devez me-
ner. Th. le mart. 29. Pur quei es ici venuz, e pur quei
as guerpi ces poi de uweilles al désert? Rois, p. 66.
Il xm' s. Riens [il] ne vaut d'armes de son cors ; Si
est si biaus, si granz, si fors, Que moult bien sam-
ble une merveille, Et si ne vaut pas une oeille,
Lai du conseil. || xir 1 s. Ou comme serait sacrifier
une cbievre ou deus ouailles, ORESME, Eth. 4 56.
Il xvic s. X proprement entrelasser les clayes, Pour
les parquets des ouailles fermer, MAROT, I, 220. Il
a bien dit, je cognoy mes ouailles, Et elles moy,
et ouvrent les oreilles Pour escouter ma divine pa-
role, ID. 1, 264. Les ouailles requièrent les pastis les
plus délicats et plus eslevéSj haïssans du tout les
marescages. 0. DE SERRES, 34 6. Chacune ouaille cher-
che sa pareille, LEROCX DE LINCY, Prov. 1.1, p. 4 90.
— ÉTYM. Deux-Sèvres, ouaille, brebis; Berry,
oueille; provenç. ovella, ovelha, oveilla,oeïha; esp.
oveja; port, ovelha; du lat. ovicula, diminutif de
ovis, brebis.
OUAIS (ouê, monosyllabe), interj. familière qui
exprime la surprise Madame, êtes-vous morte?
Ouais! elle ne dit mot, MOL. Sgànar. se. 2. Ouais!
ceci doit donc être un important secret? ID. le
Dép. 11, 4. Ouais! que signifie tout ceci? LESAGE,
Crisp.-riv.de son mailre, 4 9. Ouais! se dit tout bas
le marchand, cet homme'donne vingt mille piastres
aussi aisément que dix mille, VOLT, .Cand. 4 9. Mais
ouais ! il y a longtemps que l'heure est passée, et je
ne vois point venir mon homme, BRUEYS, AVOC.
Vat, 11, 4.
— ÉTYM. Si ouais n'est pas un simple son d'in-
terjection, comparez l'allem. was! quoi ! angl. whal!
■f OUANDF.ROU (ou-an-de-rou), s. m. Espèce de
singe du genre des macaques, simia silenus, L.
f OUARINE fou-a-ri-n'), s. m. Espèce de singe.
L'ouarine et l'alouate sont les plus grands animaux
quadrumanes du nouveau continent, BUFF. Quadrup.
t. vm, p. 289.
OUATE (où-a-f ; l'Académie dit qu'on prononcé
ou-è-t' ; mais cette prononciation est tout à fait en
désuétude), s. f. \\ 1° Selon Trévoux, espèce de coton
qui croît autour de quelque fruit d'Orient, auquel
elle sert d'enveloppe et qui vient d'Alexandrie par
la voie de Marseille ; et, en France, la première soie
qui se trouve sur le cocon du ver à soie. |j 2° Présen-
tement, ouate ne se dit que de la laine, de la
soie iu du coton préparé, et qui, placé entre
deux étoffes, rend les vêtements plus chauds, sans
trop en augmenter le poids. Ouate de laine. Ouate
de soie. Ouate de coton. Une feuille de ouate. On
vous souffrira avec tous vos défauts : robe d'ouate,
écharpe, bonnets, serviettes sur la tête, ce sont tous
ceux que je vous connais, MAINTENON, Lett. à Mme de
Dangeau, 49 déc. 1687. Où sur l'ouate molle éclate
le tabis; BOIL. Lutr. iv. J'en conclus: que ces nids
seraient admirables pour la fabrique des ouates,
BONNET, Observ. 6', insectes. Le chat-huant vole
d'une aile silencieuse, comme étoupée de ouate,
MicHELET, l'Oiseau. H Fig. Les nues formaient dans
les cieux des bancs d'une ouate éblouissante, CHA-
TEAUB. Génie, 1, v, 12. || 3° Particulièrement, celle
qui est de coton, à cause qu'elle est la plus com-
mune. Il 4" Ouate, nom vulgaire de l'asclépiade sy-
riaque, Linné, apocynèes, qui est l'herbe à la
ouate de certains auteurs. || Ouate naturelle, réu-
nion de conferves et d'infusoires.
— REM. On dit souvent de la ouate pour de l'ouate.
Une robe doublée de ouate, pour d'ouate. Ce n'est pas
une faute, ou étant quelquefois à l'état de consonne.
— ÉTYM. Bourg, ouaite; wallon, watt; norm.
o«c'(c;esp. huata; ital. ovata; ail. Watte;boil. vad;
angl. wad. L'italien ovata provient du français; cela
ôte tout appui à Diez, qui est disposé à tirer ouata
du latin ot>um, en forme d'oeuf, à cause des bour-
relets arrondis qu'on fait avec cette substance.
L'espagnol huata vient aussi du français, auquel sont
également empruntés les mots germaniques Watte,
vad, wad. Ouate paraît donc exclusivement fran-
çais; dès lors on est porté à trouver très-plausible
l'opinion de Lamonnoye, qui y voit un diminutif de
l'ancien français oue, oie, ouette, ouate.
OUATÉ, ÉE (où-a-té, tée), part, passe d'ouater.
J'ai une robe de chambre ouatée, j'allume du feu
tous les soirs, SÉV. 4 9 juin 4 680.
OUATER (ou-a-té : l'Académie dit qu'on prononce
ou-é-té; l'usage est contre elle ; Th. Gautier a fait
ouater de deux syllabes, contre l'usage; voy. le vers
de Boileau cité à OUATE),», a. Garnir d'ouate. Oua-
ter une robe. || Par extension. L'hermine, vierge de
souillure, Qui, pour abriter les frissons, Ouate de
sa blanche fourrure Les épaules et les blasons, TH.
GAUTIER, Émaux et camées, Symphonie en blanc
majeur.
— ÉTYM. Ouate; wallon, watlé.
f OUBIER (ou-bié), s. m. Nom d'une des dix es-
pèces de faucons.
— ÉTYM. Le radical est le même que dans hobe-
reau (voy. ce mot).
OUBLI (ou-bli),s. m. || 1° Perte du souvenir. En-
chanté par sa passion, et détourné par les affaires,
il [David] laissait la vérité dans l'oubli, BOSS. Ser-
mons, Prédicat. 2. Et souvent, sans ces vers qui
les ont fait connaître, Leur talent dans l'oubli de-
meurerait caché, BOIL. Sat. ix. Oh 1 d'un si grand
service oubli trop condamnable! RAC Esth. n, 3.
D'adorateurs zélés à peine un petit nombre Ose des
premiers temps nous retracer quelque ombre ; Le
reste pour son Dieu montre un oubli fatal, ID. Ath.
1, 4. Presoue tous les événements sont précipités les
uns par les autres dans un éternel oubli; c'est une
réflexion qu'on ne saurait trop faire, VOLT. Russie,
Préf. hist. D'un éternel oubli ne tirez point les
morts, ID. Sémiram. 11, 7. Déjà l'obscure nuit ver-
sait l'oubli des maux, DELILLE, En. ix. La merveil-
leuse illusion de l'oubli fait aller le monde, STAEL,
Corinne, xvm, 3. Il n'y a point d'oubli pour les
personnes d'une imagination forte, ID. ib. 6. Ma
bonne fée, au seuil du pauvre bardé, Oui, vous son-
nez la retraite à propos; Pour compagnon, bientôt
dans ma mansarde, J'aurai l'oubli, père et fils du
repos, BÉRANG. Adieu, chansons. || Tomber dans
l'oubli, s'effacer de la mémoire des hommes. N'ou-
bliez pas d'insister plus que vous ne faites dans vo-
tre épttre, sur la protection qu'on accordait aux
persécuteurs de Corneille, et sur l'oubli profond où
sont tombées toutes les infamies qu'on imprimait
contre lui, D'ALEMB. Lett. à Voltaire, 8 sept. 1761.
||2° Action d'oublier. Oubli du monde et de tout,
hormis Dieu, PASC. dans son amulette. Dans cet ou-
bli profond et de Dieu et d'elle-même où elle ['âme]
s'était plongée, BOSS. la Vallière. Jéhu, sur qui je
vois que votre espoir se fonde, D'un oubli trop in-
grat a payé ses bienfaits [de Dieu], HAC. Athal. m, 6.
Lorsque Julien voulut mettre de la simplicité et de
la modestie dans ses manières, on appela oubli de
la dignité ce qui n'était que la mémoire des an-
ciennes moeurs, MONTESQ. Rom. 4 7. || Mettre en
oubli, perdre le souvenir. Assez d'autres sans vous
n'ont pas mis en oubli Par quelles cruautés son
trône est établi, CORN. Cinna, 1, 2. Les pre-
mières douleurs sont mises en oubli, PASC. Prophé-
ties, 33, éd. PAUGÈRE. Quoi!... Nous mettrons notre
honneur et son sang en oubli 1 II est mort; savons-
nous s'il est enseveli? RAC. Mithr. 1, 3. Dont l'écrit
froid et long, déjà mis en oubli, Ne fut jamais connu
que de l'abbé Mably, VOLT: Ép. à Horace. || Oubli des
injures, l'action d'oublier les injures et de n'en
garder aucun ressentiment. || Oubli de soi-même,
abnégation de ses intérêts, de ses droits. || Oubli de
ses devoirs, action de manquer à ses devoirs. Je
vois avec une amère confusion jusqu'où l'oubli du
premier de mes devoirs m'a fait porter celui de
tous les autres, J. J. ROUSS. Hél. I, 39. || Il se dit,
dans un sens analogue, des personnes qu'on né-
glige Nourrir dans son âme Le mépris de sa
mère et l'oubli de sa femme, RAC. Brit. m, 3. L'ou-
bli de tous les droits né de l'oubli des dieux, DELILLE,
Imag. 1. il 3° Acte d'oubli. Réparer un oubli. J'ou-
bliais mon amour, dit-il... ah! oui, les hommes ont
de ces oublis; leur coeur et leurs sens peuvent agir
séparément, Mme RICCOBONI, Jul. Calesby, OEuvr.
1.1, p. 380, dans POUGENS. || 4° Le fleuve de l'oubli,
le Léthé (voy. ce mot).
— HIST. xie s. Mais lui meïsme [il] ne vuet met-
tre en oubK, Ch. de Roi. CLXXIII. || xme s. Et ce qu'on
voit ne doit estre en oubli, EUST. LE PEINTRE, dans
Coud. Or te voil dire et conseillier, Que l'amors
metes en obli, Dont ge te voi si afoibli, la Rose,
3034. Il xve s. Le jeune roy d'Angleterre ne meit pas
en oubly le voyage qu'il devoit faire au royaume de
France, FROISS. I, I, 52. || xvie s. Tu bois le.lpng ou-
bli de tes travaux passez, DU BBLLAY, VI, 8, recto. Il
a esté nécessaire que.Dieu eust ses registres authen-
tiques pour y coucher sa vérité, afin qu'elle ne
perist point par oubli, CALV. Instit. 29.
— ÉTYM. Provenç. oblit, obli; catal. ollit, olvit;-
espagn. olvido; ital. obKo; de oMitum, supin de
oblivisd,,oublier (voy. OUBLIER).
OUBLIANCE (ou-bli-an-s'), s. 'f. Disposition à
oublier. Effaçons, je vous prie, de notre histoire
tout ce qui s'est passé depuis quatre mois; croyons
que ce temps-là arriva au siècle des choses fabu -
leusès, et, pour notre commun contentement, ap-
prenons ensemble l'art d'oubliance, BALZ. liv. m,
lett. n.
— HIST. xm* s. La terre d'oublience apele il la
douleur d'enfer, Psautier, f° 406. Nel métré mie [je
ne le mettrai pas] en obliance, la Rose, 986. || xvie s>
L'histoire préserve de la mort d'oubliance les faicts
et dicts mémorables des hommes, AMYOT, -Préf. n,
20. L'esprit humain est enclin et fragile pour tom-
ber en oubliance de Dieu, CALY. Instit. 28. Tant de
noms, tant de victoires et conquestes ensepvelies
sous l'oubliance, MONT, I, 174. N'ayant aultredroict
sur le passé que de l'oubliance, ID, 11,.267. La sou-
venance après l'oubliance, P. BELLIER, Trad. de Phi-
Ion, 4 675, in-f°, p. 4 76.
— ÉTYM. Oubliant; provenç. oblidansa; espagn.
olvidança ; ital. oblianza.
OUBLIE (ou-blie), s. f.\\ 1" Pâtisserie mince et de
forme ronde; l'oublie est ordinairement roulée en
cylindre creux, et on lui donne le nom de plaisir
quand elle a la forme d'un cornet. Mais à condition
qu'en son plus grand besoin On ne lui donnera que
deux tranches de coing, Douze cornets d'oubliés et
deux verres d'eau claire, DANCOURT, Sancho Pança,
v, 12. Les statuts decemétier prouvent qu'en 4 397-
1406, il y avaità Paris vingt-neuf oblayers qui pou-
vaient faire chacun, par jour, mille oublies de dif-
férentes espèces; ils les débitaient dans les rues et
les jouaient aux dés sur le coffret qui les contenait;
nous-avons dans les marchands de macarons et de
plaisirs les dernières lueurs de cet usage, DE LA-
BORDE, Émaux, p. 424. || Fig. Faire l'oublie, se dit
du linge mal apprêté dont les coins se roulent.
H 2° Oublie, la bulle lignaire qui porte ee nom,
ainsi que ceux de gaufre roulée et papier roulé (co-
quille univalve).
— HIST. xue s. N'ot à l'autel que lui et Dieu
qu'il sacrefie, Es mains tint le calisse et l'oublie à
saisie, DE LABORDE, Z^roaua;, p. 424. || xme s. Niules,
oublées, gibelés, Et pastés de vis [vifs] oiselés, FI.
et Blanchejl. 3187. || xive s. Que nul ne puisse tenir
ouvrouer ne estre ouvrier en la dicte ville de Paris
ne es forbours, se il ne scet faire en un jour au
moins cinq cens de grans oublées, trois cens de
supplication et deux cens d'estrées dudit mestier,
bons et souffisans, et faire sa paste pour le dit ou-
vrage, DE LABORDE, Émaux, p. 424. ||xve s.j Un cof-
fin à oublies, d'argent blanc, fermant à clé, à lf
devise de Monseigneur et armoyé de ses armes, in.
ib. p. 421. Il xvi" s. Fougasses, brassadeaux, tour-'
tilloiis, biscuits, eschaudés, oublies, canhemuseaux,
gasteaux, popelins, gaufres, petits-chous, etc. 0. DE
SERRES, 825.
— ÉTYM. Génev. oubli, s. m.; provenç. oblia ;
bas-lat. oblaîa, de oblatus, offert (voy. OBLATION),
à cause que l'oublie était une sorte d'offrande que
le vassal faisait à son seigneur.
OUBLIÉ, ÉE (o-bli-é, ée), part, passé d'oublier.
Il 1° Dont le souvenir est perdu. Dormez votre
sommeil, riches de la terre, et demeurez dans vôtre
poussière; ah ! si quelques générations, que dis-je,
si quelques années après votre mortj vous reveniez,
hommes oubliés, au milieu du monde.... BOSS.
le Tellier. J'ai toujours ouï dire que les femmes
doivent désirer d'être oubliées, MAINT. Lett. à
M. d'Aubigné, 48 juillet. 4684. Mon ami, lais-
sons là ma peine et mes alarmes; Je vous vois, tout
est oublié, SAURIN, Beverlei, 11, 6. Il me semble
que, sous les ombrages d'une forêt, je suis oublié
libre et paisible comme si je n'avais" plus d'ennemis,
ou que le feuillage des bois dût me garantir de
leurs atteintes, J. j. ROUS. Prom. 7. EUe [Henriette
d'Angleterre] serait morte oubliée, si Bossuet ne
s'était emparé de ce grand débris de la fortune,
pour le façonner à la manière de son génie, CHA-
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