862
ORI ORL ORM
Considérations sur l'histoire de France, ch. i. c
|| 5e Étymologie. L'origine d'un mot. H 6e Dès 1 on- c
gine, loc. adv. Dès le principe. || 7e Dans l'origine,
loc. adv. Dans le principe, au début. <
— HEM. 1. Voltaire a dit : De votre sang soutenir
l'origine, Onste, u, 5. Laharpe a repris cette locu-
tion: On soutient, dit-il, l'honneur, la dignité, les ]
droits du sang; on n'en soutient pas l'origine. (
|| 2. Humbert, Gloss. génev. a condamné à l'origine s
dont il cite cet exemple : X l'origine, ce vaste pays c
Lie Brésill fut peu estimé des Portugais, BRÉDOW, I
TTist. univ. t. n, p.excessive; pourquoi ne dirait-on pas à l'origine, 1
comme on dit à l'entrée? (
HIST. xuie s. Ueuc trovai dame Hermeline , c
Qui moult par est ds franche orine, Tien. 4 9458. |
Prove [preuve] par ourine de lignage, BEAUM. LXIII, I
16. |1 xive s. Là y vint un arcliier qui fu de noble
orine, Et estoit de Paris la cité noble et digne,
Guescl. 4 9400. || xve s. Encor ot la noble royné Une :
fille de noble orine , FROISS. - Buisson de jonece.
|| xvie s. La semence qui estoit bonne de son ori- i
gine est tellement corrompue qu'elle ne produit
quemeschans fruits, CALV. Tnst. 4 2 Et qu'elle a
dans les cieux Prise son origine entre les plus beaux
'dieux, RONS. 21».
— ÉTYM. Berry, origne, orine; Saint-Brieuc,
orine; ce chat est de l'orine d'un beau chat. L'ancien
français orine vient du latin origincm, avec l'accent
sur ri (de prirt, voy! ORIENT); origine est moderne
et refait sur originem, sans tenir compte de l'ac-
cent latin.
ORIGINEL, ELLE (o-ri-ji-nèl, nè-P), adj. || Ie Qui
remonte jusqu'à l'origine. Les droits originels de
l'humanité. || 2" Terme de théologie. Péché origi-
nel, péché que tous les hommes ont contracté dans
la personne d'Adam. Le péché originel est une folie
devant les hommes; mais on le donne pour tel;
„ vous ne me devez pas reprocher le défaut de raison
* en cette doctrine, puisque je la donne pour être
sans raison, PASC. Pens. xn, 7, éd. HAVET. En ces
temps Célestius et Pelage nièrent le péché originel,
et la grâce par laquelle nous sommes chrétiens,
BOSS. Hist. 1, 41. Les deux conciles oecuméniques,
le concile de Lyon sous Grégoire X, et celui de Flo-
rence sous Eugène IV, où les deux Églises réunies
décident comme de foi que les âmes de ceux qui
meurent ou dans le péché mortel actuel ou dans le
seul oçiginel, descendent incontinent dans l'enfer,
pour y être toutefois puniespardespeinesinégales,
m. Déf. de la tradit. v, 2. ||Fig. C'est le péché ori-
ginel de l'homme de vouloir être plus qu'il n'est,
BOURDAL. 40e dim. après la Pentecôte, Dominic.
t. ni, p. 4 92. Il Fig. Cet homme a le péché originel,
c'est-à-dire sa famille, sa nation, ses liaisons, sont
une espèce d'empêchement à ce qu'il parvienne à
telle charge, à telle dignité. || Justice, grâce origi-
nelle, état d'innocence où Adam a été créé.
— HIST. xive s. Qui veult avoir congnoissance
Desmetaulx ... D'après leur source originelle, Traité
d'alch. 44. y xvie s. Titres originels [originaux],
Nouv. coust, gènér. t. 11, p. 91. Ayant prins en
payement [des souffrances de la vie] mes commo-
ditez naturelles et originelles, sans en rechercher
d'autres, MONT, I, 219. La conformation originelle
et trempe première, CHARRON, De la Sagesse, Préf.
de la 2e édit.
— ÉTYM. Autre forme d'original.
ORIGINELLEMENT (o-ri-ji-nè-le-man), adv. Dès
l'origine. L'homme est originellement pécheur.
— HIST. xvie s. Les Juifs, les Mahometans et
quasi toutsaul très ont espousé et révèrent le langage
auquel originellement leurs mystères avoient esté
conceus, MONT, I, 399.
— ÉTYM. Originelle, et le suffixe ment.
ORIGNAL (o-ri-gnal), s. m. Élan du Canada.
Peaux d'orignaux et élans à poil, Tarif, 48 sept.
4664. M. Dudley, qui a envoyé à la Société royale
de Londres une très-nonne description de l'orignal,
dit que les chasseurs en tuèrent un qui était haut de
plus de dix pieds, BUFF. Quadrup. t. nu, p. 451.
On tire de l'Amérique septentrionale des peaux de
cerf, de daim et de chevreuil, des peaux de renne
sous le nom de caribou, des peaux d'élan sous le
nom d'orignal, RAYNAL, TTist. philos, xv, 8. || Au plur.
Des orignaux. || On dit aussi original, par confusion
d'un mot inconnu avec un mot connu.
— ÉTYM. On a dit orignac : Peaux d'orignacs et
élans avec le poil, la pièce payera 10 s., Tarif,
48 sept. 1664. C'est la vraie forme; le mot est bas-
que. M. Roulin a trouvé dans Lescarbot, TTist. de
la Nouvelle-France, 4645, ch. xx, que les Basques
venus sur les côtes d'Amérique donnaient à l'élan
du Canada le nom d'orenac, et que orenac signifie n
cerf en basque. ri
0R1LLARD, ARDE (o-ri-llar, llar-d', Il mouillées),
adj. Voy. OREILLARD.
10R1LLETTE (o-ri-llè-f, Il mouillées), s. f. Mâche. B
ORILI.ON (o-ri-Uon, Il mouillées), s. m. || 1° Ap-
pendice en forme d'oreille. || 2° Les orillons d'une ai
charrue, les pièces de bois qui accompagnent le
soc de la charrue. Aux deux côtés du soc de larges la
orillons En écartant la terre exhaussent les sillons, vi
DELILLE, Géorg. 1.1| 3°- Écuelle à orillons, écuelle à cl
oreille. || 4" Terme de fortification. Bastion à oril- p
Ions, bastion aux côtés duquel il y a des avances, s,
des épaulements de figure ronde ou carrée pour p
couvrir le canon qui est dans le flanc retiré, p
Il 5° Terme de plombier. Se dit des tenons qui envi-
ronnent le pourtour de la chaudière. d
— ÉTYM. Oreille. p
j ORir.LONNER (o-ri-llo-né, Il mouillées), v. a.
Mettre des orillons à un bastion. 0
OKILLONS (o-ri-llon, Il mouillées), s. m. pi. Voy. c
OREILLON. h
ORIN (brin), s. m. Terme de marine. Cordage
qui attache une ancre à une bouée. || Bout de ligne ti
ou de cordage qui sert à prévenir la perte d'un c
objet susceptible de tomber. || Terme de pêche.
Corde qui répond à l'extrémité d'un filet calé au
fond de la mer, ou à une câblière. p
— ÉTYM. Origine inconnue. f ORINGDER (o-rin-ghé). || 1° V. a. Terme de
marine. Soulever une ancre au moyen de l'orin. \
H 2° V. n. Haler sur l'orin, pour s'assurer que l'ancre
est bien mouillée.
OUION (o-ri-on), s. m. Terme de mythologie, r.
Géant énorme et célèbre chasseur. || Terme d'astro- t
nomie. Constellation de l'hémisphère austral. Le 1
baudrier d'Orion, les Trois Rois. t
— ÉTYM. 'Opîwv. c
ORIPEAU (o-ri-pô), s. m. || Ie Laiton battu en ■]
feuilles dont on fait divers ornements qui ont plus ]
d'éclat que de valeur. Le palais du soleil... a ses ;
colonnes toutes d'oripeau et son lambris doré, CORN. r
Toison d'or, v, 6. Car vous savez qu'un air de mode ]
impose X nos Français plus que toute autre chose, ,
Et que par là le plus mince oripeau Se vend par- ,
fois mieux que l'or le plus beau, 3. B. ROUSS. T?p. 1, 1
6. Oripeaux et cuirs peints, Encycl. méthod. Finan- ,
ces, au mot mercerie, t. m, p. 317. |j 2°Toute étoffe, ■
toute broderie qui est de faux or ou de faux argent. (
Cet acteur était couvert d'oripeau. Vos dames sont j
bien dépeintes avec leurs habits d'oripeau, SÉV. 84. ,
Il 3° Par extension, vieille étoffe, vieil habit dont ,
l'or est usé. Chamarré de vieux oripeaux, Ce roi,
grand avaleur d'impôts, Marche entouré de ses ]
fidèles, BÉRANG. Ch. le Simple. || 4° Fig. Il se dit ,
des ouvrages d'esprit où il y a du clinquant, de' ,
faux brillants. Vers ramassés, éclatants d'oripeau, ,
Qui font donner la cour dans le panneau, SCARRON, ,
Épîlre chagrine. Rousseau, Dont l'ennuyeuse hy- j
pocrisie Change son or en oripeau, VOLT. Lett. en |
i-ers et en prose, 34. La philosophie ayant fait main ]
basse depuis longtemps sur tout cet oripeau mytho ,
logique, LA HARPE, Cours de litt. t. ix, p. 85. ,
— REM. On a dit aussi orpeau : Orpeau et tous ,
autres petits cuirs chargés d'or, Déclar. du roi,
nov. 4 640, tarif.
— HIST. xvie s. Ces chapelles ardentes estoient, par
dedans le platfonds, peintes d'azur de cendre et de
fleurd'oripeau,FAVYN, Hic'dt. d'honneur, t. n,p. 4 870.
— ÉTYM. Provenç. aurpel; ancien catal. oripel; ;
espagn. oropel; portug. ouropel; ital. orpello; bas-
latin, auripellum, de aurum, or, et pellis, peau.
ORLE (or-P), s. m. || 1° Terme d'architecture. Fi-
let sous l'ove d'un chapiteau. || 2° Terme de blason.
Bordure, sans largeur déterminée, qui ne touche
pas les bords de l'écu, mais qui en suit la forme, de
sorte que, lorsqu'il est dans un écu en losange, il
doit être aussi en losange. Porter de sable à l'orle
d'or. Il 3° Contour du cratère d'un volcan. Les orles
du cratère [du Stromboli], amas confus de laves,
de scories, de sable, ont une forme arrondie ; leur
contour est d'environ trois cent quarante pieds,
SPALLANZANI, Foy. dans les deux Siciles,i. n, p. 41.
|| 4"Terme de marine. Ourlet qui est autourdes voiies.
— HIST. xiie s. L'urle de son vestement, Liber
psalm. p. 208. Dis aines [aunes] ont del travers
amunt dès l'un ur al altre ur, Rois, p. 264. Dous irai-
gnes vit surdre del funz d'une tenur : Sur un ur
s'assist l'une, e Paître sur Pautrft ur : Ostez, fait-il,
ne voil beivre ceste puur, Th. le mart. 4 05. En
l'orlle del vestiment, ST BERN. 662. || xnie s. Piaus
d'orle et piaus blanches ne doivent que obole à col,
Lit\ des met. 281. || xv" s. Le seigneur de Commi-
nes, d'or à l'escusson de sable diapré à ung orle de
roses de gueulles, Jeh. de Saint, ch. 6&.
— ÉTYM. Ourlet en est le diminutif (voy. OURLER),
t ORI.É, ÉE (or-lé, Iée), adj. Terme de blason.
Bordé d'un orle.
t ORLÊANE (or-lé-a-n'), i. /. Nom qu'on a donné
au roucou.
t ORLÉANISME (or-lé-a-ni-sm'), s. m. || Pendant
la Révolution et la Restauration, opinion de ceux qui
voulaient substituer la branche d'Orléans à la bran-
che atnée dès Bourbons. || Sous le règne de Louis-
Philippe, système politique des princes de la mai-
son d'Orléans, c'est-à-dire une royauté libérale et
parlementaire, et le suffrage restreint. |[ Depuis 1848,
parti, opinion des orléanistes.
f ORLÉANISTE (or-lé-a-ni-st'), s. m. Partisan
des princes de la maison d'Orléans. \\Adj. Qui ap-
partient à l'orléanisme.
y ORLÉANS (qu'on prononce si singulièrement
or-lé-ans'), s. f. Sorte d'étoffe légère en laine et
coton, très-employée pour les vêtements d'été pour
hommes. Paletot d'orléans. Robe d'orléans.
f ORLET (or-lè), s. m. Terme d'architecture. Pe-
tite moulure plate qui forme le couronnement de la
cymaise.
— ÉTYM. Diminutif de orle.
ORMAIE (or-mê) ou ORMOIE (or-moî), s. f. Lieu
planté d'ormes. Jeune ormaie, lieu planté de jeunes
ormes.
— HIST. XVIe s. Les chasteneraies, les ormaies,
les coudraies, les fresnaies, 0. DE SERRES, 796.
— ÉTYM. Orme ; provenç. olmada.
ORME (or-m'), s. m. || Ie Grand arbre de la fa-
mille des ulmacêes ou celtidées, démembrement
de la famille des urticées; on y distingue : l'orme à
larges feuilles, comprenant, l'orme ypréau, l'orme
teille,'Forme maculé, l'orme noir, l'orme gras, dit
d'Avignon par quelques pépiniéristes, l'orme de
Trianon, l'orme folliculacé; l'orme à feuilles moyen-
nes, renfermant l'orme franc, l'orme tortillard;
l'orme à petites feuilles, où se trouvent l'orme py-
ramidal, l'orme glabre et l'ormille, LEGOARANT.
L'orme produit chaque année plus de trois cent
mille graines, et cette étonnante multiplication
peut continuer pendant plus d'un siècle, BONNET,
Contempl. nat. t. vm, p. 384, dans POUGENS. Les
chênes, las sapins et les ormes épais En utiles
rameaux ombragent tes sommets, A. CHÉN. Hymne
à la France. || Juges de dessous l'orme, petits
juges de village qui n'avaient point de tribunal et
qui jugeaient devant la porte du manoir seigneu-
rial, sous les ormes qui s'y trouvaient d'ordinaire.
Il Par extension. Attendre sous l'orme, être con-
fiant en sa cause (sens aujourd'hui inusité, et qui
dérive directement de l'ancienne habitude de plai-
der sous l'orme). Le cardinal Petrucci les attend
sous l'orme [les juges de l'inquisition], et ils n'o-
sent l'attaquer, parce qu'il a de l'esprit et du savoir,
joints à une grande dignité, CORBINELLI, dans SÉV.
t. vm, p. 4 38, éd. RÉGNIER. || Fig. Attendez-moi sous
l'orme, se dit quand on donne un rendez-vous au-
quel on n'a pas dessein de se trouver (l'origine de
ce dicton vient de. ce que les justices seigneuriales
se tenaient généralement aux portes des châteaux et
palais, sous un orme qui y était planté; il arrivait
souvent que les parties assignées manquaient aux
rendez-vous et se faisaient attendre sous l'orme).
Attendez-moi sous l'orme, Vous m'attendre? long-
temps, REGNARO, Attendez-moi sous l'orme, se. 22.
Seigneur don Raphaël, m'écriai-je en riant, dites-
nous plutôt de vous attendre sous l'orme, LE SAGE,
Gil RI. vi, 2. y 2° Orme à trois feuilles, nom im-
propre donné à la ptélèe trifoliée (térébinthacées),
de Linné, appelée encore frêne à trois feuilles,
et orme de Samarie. || Orme d'Amérique, nom
impropre de la gagume ulmifoliée (byttnériacées),
dite aussi bois d'orme. || Orme polygame, nom
sous lequel on a décrit d'abord la planère polygame
[ulmacêes) ; orme de Sibérie, la planère crénelée.
— HIST. xne s. Il descendi à l'orme desor la vis
[escalier], Gerard.de Ross. p. 333. || xme s. Cum
ele s'en desent [descend] par la vée [voie] de l'oume
Gaidon vers la maison Willaume.... Bibl. des ehart.
3e série, t. v, p. 85. Contre la vigne estrive [lutte]
l'orme, Et li toit [ôte] du roisin la forme, la Rose,
5995. IJ xve s. Je vy que chascun vous vouloit Avoil
pour gagner sa querelle; Maintenant chacun vous
appelle Partout avocat dessouz l'orme, Patelin, 4 0.
Notaire en parchemin de corne, Et grant advocat
dessoubz l'orme, Juré sans reigle ns sans norme
COQUILLART, Enquête de la simple. || xvi' s. Visitant
sous ouïmes et chesnes Voir si quelque nid ou cou-
vée Seroit point par elle trouvée, ST-GEL. 46. L'
ORI ORL ORM
Considérations sur l'histoire de France, ch. i. c
|| 5e Étymologie. L'origine d'un mot. H 6e Dès 1 on- c
gine, loc. adv. Dès le principe. || 7e Dans l'origine,
loc. adv. Dans le principe, au début. <
— HEM. 1. Voltaire a dit : De votre sang soutenir
l'origine, Onste, u, 5. Laharpe a repris cette locu-
tion: On soutient, dit-il, l'honneur, la dignité, les ]
droits du sang; on n'en soutient pas l'origine. (
|| 2. Humbert, Gloss. génev. a condamné à l'origine s
dont il cite cet exemple : X l'origine, ce vaste pays c
Lie Brésill fut peu estimé des Portugais, BRÉDOW, I
TTist. univ. t. n, p.
comme on dit à l'entrée? (
HIST. xuie s. Ueuc trovai dame Hermeline , c
Qui moult par est ds franche orine, Tien. 4 9458. |
Prove [preuve] par ourine de lignage, BEAUM. LXIII, I
16. |1 xive s. Là y vint un arcliier qui fu de noble
orine, Et estoit de Paris la cité noble et digne,
Guescl. 4 9400. || xve s. Encor ot la noble royné Une :
fille de noble orine , FROISS. - Buisson de jonece.
|| xvie s. La semence qui estoit bonne de son ori- i
gine est tellement corrompue qu'elle ne produit
quemeschans fruits, CALV. Tnst. 4 2 Et qu'elle a
dans les cieux Prise son origine entre les plus beaux
'dieux, RONS. 21».
— ÉTYM. Berry, origne, orine; Saint-Brieuc,
orine; ce chat est de l'orine d'un beau chat. L'ancien
français orine vient du latin origincm, avec l'accent
sur ri (de prirt, voy! ORIENT); origine est moderne
et refait sur originem, sans tenir compte de l'ac-
cent latin.
ORIGINEL, ELLE (o-ri-ji-nèl, nè-P), adj. || Ie Qui
remonte jusqu'à l'origine. Les droits originels de
l'humanité. || 2" Terme de théologie. Péché origi-
nel, péché que tous les hommes ont contracté dans
la personne d'Adam. Le péché originel est une folie
devant les hommes; mais on le donne pour tel;
„ vous ne me devez pas reprocher le défaut de raison
* en cette doctrine, puisque je la donne pour être
sans raison, PASC. Pens. xn, 7, éd. HAVET. En ces
temps Célestius et Pelage nièrent le péché originel,
et la grâce par laquelle nous sommes chrétiens,
BOSS. Hist. 1, 41. Les deux conciles oecuméniques,
le concile de Lyon sous Grégoire X, et celui de Flo-
rence sous Eugène IV, où les deux Églises réunies
décident comme de foi que les âmes de ceux qui
meurent ou dans le péché mortel actuel ou dans le
seul oçiginel, descendent incontinent dans l'enfer,
pour y être toutefois puniespardespeinesinégales,
m. Déf. de la tradit. v, 2. ||Fig. C'est le péché ori-
ginel de l'homme de vouloir être plus qu'il n'est,
BOURDAL. 40e dim. après la Pentecôte, Dominic.
t. ni, p. 4 92. Il Fig. Cet homme a le péché originel,
c'est-à-dire sa famille, sa nation, ses liaisons, sont
une espèce d'empêchement à ce qu'il parvienne à
telle charge, à telle dignité. || Justice, grâce origi-
nelle, état d'innocence où Adam a été créé.
— HIST. xive s. Qui veult avoir congnoissance
Desmetaulx ... D'après leur source originelle, Traité
d'alch. 44. y xvie s. Titres originels [originaux],
Nouv. coust, gènér. t. 11, p. 91. Ayant prins en
payement [des souffrances de la vie] mes commo-
ditez naturelles et originelles, sans en rechercher
d'autres, MONT, I, 219. La conformation originelle
et trempe première, CHARRON, De la Sagesse, Préf.
de la 2e édit.
— ÉTYM. Autre forme d'original.
ORIGINELLEMENT (o-ri-ji-nè-le-man), adv. Dès
l'origine. L'homme est originellement pécheur.
— HIST. xvie s. Les Juifs, les Mahometans et
quasi toutsaul très ont espousé et révèrent le langage
auquel originellement leurs mystères avoient esté
conceus, MONT, I, 399.
— ÉTYM. Originelle, et le suffixe ment.
ORIGNAL (o-ri-gnal), s. m. Élan du Canada.
Peaux d'orignaux et élans à poil, Tarif, 48 sept.
4664. M. Dudley, qui a envoyé à la Société royale
de Londres une très-nonne description de l'orignal,
dit que les chasseurs en tuèrent un qui était haut de
plus de dix pieds, BUFF. Quadrup. t. nu, p. 451.
On tire de l'Amérique septentrionale des peaux de
cerf, de daim et de chevreuil, des peaux de renne
sous le nom de caribou, des peaux d'élan sous le
nom d'orignal, RAYNAL, TTist. philos, xv, 8. || Au plur.
Des orignaux. || On dit aussi original, par confusion
d'un mot inconnu avec un mot connu.
— ÉTYM. On a dit orignac : Peaux d'orignacs et
élans avec le poil, la pièce payera 10 s., Tarif,
48 sept. 1664. C'est la vraie forme; le mot est bas-
que. M. Roulin a trouvé dans Lescarbot, TTist. de
la Nouvelle-France, 4645, ch. xx, que les Basques
venus sur les côtes d'Amérique donnaient à l'élan
du Canada le nom d'orenac, et que orenac signifie n
cerf en basque. ri
0R1LLARD, ARDE (o-ri-llar, llar-d', Il mouillées),
adj. Voy. OREILLARD.
10R1LLETTE (o-ri-llè-f, Il mouillées), s. f. Mâche. B
ORILI.ON (o-ri-Uon, Il mouillées), s. m. || 1° Ap-
pendice en forme d'oreille. || 2° Les orillons d'une ai
charrue, les pièces de bois qui accompagnent le
soc de la charrue. Aux deux côtés du soc de larges la
orillons En écartant la terre exhaussent les sillons, vi
DELILLE, Géorg. 1.1| 3°- Écuelle à orillons, écuelle à cl
oreille. || 4" Terme de fortification. Bastion à oril- p
Ions, bastion aux côtés duquel il y a des avances, s,
des épaulements de figure ronde ou carrée pour p
couvrir le canon qui est dans le flanc retiré, p
Il 5° Terme de plombier. Se dit des tenons qui envi-
ronnent le pourtour de la chaudière. d
— ÉTYM. Oreille. p
j ORir.LONNER (o-ri-llo-né, Il mouillées), v. a.
Mettre des orillons à un bastion. 0
OKILLONS (o-ri-llon, Il mouillées), s. m. pi. Voy. c
OREILLON. h
ORIN (brin), s. m. Terme de marine. Cordage
qui attache une ancre à une bouée. || Bout de ligne ti
ou de cordage qui sert à prévenir la perte d'un c
objet susceptible de tomber. || Terme de pêche.
Corde qui répond à l'extrémité d'un filet calé au
fond de la mer, ou à une câblière. p
— ÉTYM. Origine inconnue.
marine. Soulever une ancre au moyen de l'orin. \
H 2° V. n. Haler sur l'orin, pour s'assurer que l'ancre
est bien mouillée.
OUION (o-ri-on), s. m. Terme de mythologie, r.
Géant énorme et célèbre chasseur. || Terme d'astro- t
nomie. Constellation de l'hémisphère austral. Le 1
baudrier d'Orion, les Trois Rois. t
— ÉTYM. 'Opîwv. c
ORIPEAU (o-ri-pô), s. m. || Ie Laiton battu en ■]
feuilles dont on fait divers ornements qui ont plus ]
d'éclat que de valeur. Le palais du soleil... a ses ;
colonnes toutes d'oripeau et son lambris doré, CORN. r
Toison d'or, v, 6. Car vous savez qu'un air de mode ]
impose X nos Français plus que toute autre chose, ,
Et que par là le plus mince oripeau Se vend par- ,
fois mieux que l'or le plus beau, 3. B. ROUSS. T?p. 1, 1
6. Oripeaux et cuirs peints, Encycl. méthod. Finan- ,
ces, au mot mercerie, t. m, p. 317. |j 2°Toute étoffe, ■
toute broderie qui est de faux or ou de faux argent. (
Cet acteur était couvert d'oripeau. Vos dames sont j
bien dépeintes avec leurs habits d'oripeau, SÉV. 84. ,
Il 3° Par extension, vieille étoffe, vieil habit dont ,
l'or est usé. Chamarré de vieux oripeaux, Ce roi,
grand avaleur d'impôts, Marche entouré de ses ]
fidèles, BÉRANG. Ch. le Simple. || 4° Fig. Il se dit ,
des ouvrages d'esprit où il y a du clinquant, de' ,
faux brillants. Vers ramassés, éclatants d'oripeau, ,
Qui font donner la cour dans le panneau, SCARRON, ,
Épîlre chagrine. Rousseau, Dont l'ennuyeuse hy- j
pocrisie Change son or en oripeau, VOLT. Lett. en |
i-ers et en prose, 34. La philosophie ayant fait main ]
basse depuis longtemps sur tout cet oripeau mytho ,
logique, LA HARPE, Cours de litt. t. ix, p. 85. ,
— REM. On a dit aussi orpeau : Orpeau et tous ,
autres petits cuirs chargés d'or, Déclar. du roi,
nov. 4 640, tarif.
— HIST. xvie s. Ces chapelles ardentes estoient, par
dedans le platfonds, peintes d'azur de cendre et de
fleurd'oripeau,FAVYN, Hic'dt. d'honneur, t. n,p. 4 870.
— ÉTYM. Provenç. aurpel; ancien catal. oripel; ;
espagn. oropel; portug. ouropel; ital. orpello; bas-
latin, auripellum, de aurum, or, et pellis, peau.
ORLE (or-P), s. m. || 1° Terme d'architecture. Fi-
let sous l'ove d'un chapiteau. || 2° Terme de blason.
Bordure, sans largeur déterminée, qui ne touche
pas les bords de l'écu, mais qui en suit la forme, de
sorte que, lorsqu'il est dans un écu en losange, il
doit être aussi en losange. Porter de sable à l'orle
d'or. Il 3° Contour du cratère d'un volcan. Les orles
du cratère [du Stromboli], amas confus de laves,
de scories, de sable, ont une forme arrondie ; leur
contour est d'environ trois cent quarante pieds,
SPALLANZANI, Foy. dans les deux Siciles,i. n, p. 41.
|| 4"Terme de marine. Ourlet qui est autourdes voiies.
— HIST. xiie s. L'urle de son vestement, Liber
psalm. p. 208. Dis aines [aunes] ont del travers
amunt dès l'un ur al altre ur, Rois, p. 264. Dous irai-
gnes vit surdre del funz d'une tenur : Sur un ur
s'assist l'une, e Paître sur Pautrft ur : Ostez, fait-il,
ne voil beivre ceste puur, Th. le mart. 4 05. En
l'orlle del vestiment, ST BERN. 662. || xnie s. Piaus
d'orle et piaus blanches ne doivent que obole à col,
Lit\ des met. 281. || xv" s. Le seigneur de Commi-
nes, d'or à l'escusson de sable diapré à ung orle de
roses de gueulles, Jeh. de Saint, ch. 6&.
— ÉTYM. Ourlet en est le diminutif (voy. OURLER),
t ORI.É, ÉE (or-lé, Iée), adj. Terme de blason.
Bordé d'un orle.
t ORLÊANE (or-lé-a-n'), i. /. Nom qu'on a donné
au roucou.
t ORLÉANISME (or-lé-a-ni-sm'), s. m. || Pendant
la Révolution et la Restauration, opinion de ceux qui
voulaient substituer la branche d'Orléans à la bran-
che atnée dès Bourbons. || Sous le règne de Louis-
Philippe, système politique des princes de la mai-
son d'Orléans, c'est-à-dire une royauté libérale et
parlementaire, et le suffrage restreint. |[ Depuis 1848,
parti, opinion des orléanistes.
f ORLÉANISTE (or-lé-a-ni-st'), s. m. Partisan
des princes de la maison d'Orléans. \\Adj. Qui ap-
partient à l'orléanisme.
y ORLÉANS (qu'on prononce si singulièrement
or-lé-ans'), s. f. Sorte d'étoffe légère en laine et
coton, très-employée pour les vêtements d'été pour
hommes. Paletot d'orléans. Robe d'orléans.
f ORLET (or-lè), s. m. Terme d'architecture. Pe-
tite moulure plate qui forme le couronnement de la
cymaise.
— ÉTYM. Diminutif de orle.
ORMAIE (or-mê) ou ORMOIE (or-moî), s. f. Lieu
planté d'ormes. Jeune ormaie, lieu planté de jeunes
ormes.
— HIST. XVIe s. Les chasteneraies, les ormaies,
les coudraies, les fresnaies, 0. DE SERRES, 796.
— ÉTYM. Orme ; provenç. olmada.
ORME (or-m'), s. m. || Ie Grand arbre de la fa-
mille des ulmacêes ou celtidées, démembrement
de la famille des urticées; on y distingue : l'orme à
larges feuilles, comprenant, l'orme ypréau, l'orme
teille,'Forme maculé, l'orme noir, l'orme gras, dit
d'Avignon par quelques pépiniéristes, l'orme de
Trianon, l'orme folliculacé; l'orme à feuilles moyen-
nes, renfermant l'orme franc, l'orme tortillard;
l'orme à petites feuilles, où se trouvent l'orme py-
ramidal, l'orme glabre et l'ormille, LEGOARANT.
L'orme produit chaque année plus de trois cent
mille graines, et cette étonnante multiplication
peut continuer pendant plus d'un siècle, BONNET,
Contempl. nat. t. vm, p. 384, dans POUGENS. Les
chênes, las sapins et les ormes épais En utiles
rameaux ombragent tes sommets, A. CHÉN. Hymne
à la France. || Juges de dessous l'orme, petits
juges de village qui n'avaient point de tribunal et
qui jugeaient devant la porte du manoir seigneu-
rial, sous les ormes qui s'y trouvaient d'ordinaire.
Il Par extension. Attendre sous l'orme, être con-
fiant en sa cause (sens aujourd'hui inusité, et qui
dérive directement de l'ancienne habitude de plai-
der sous l'orme). Le cardinal Petrucci les attend
sous l'orme [les juges de l'inquisition], et ils n'o-
sent l'attaquer, parce qu'il a de l'esprit et du savoir,
joints à une grande dignité, CORBINELLI, dans SÉV.
t. vm, p. 4 38, éd. RÉGNIER. || Fig. Attendez-moi sous
l'orme, se dit quand on donne un rendez-vous au-
quel on n'a pas dessein de se trouver (l'origine de
ce dicton vient de. ce que les justices seigneuriales
se tenaient généralement aux portes des châteaux et
palais, sous un orme qui y était planté; il arrivait
souvent que les parties assignées manquaient aux
rendez-vous et se faisaient attendre sous l'orme).
Attendez-moi sous l'orme, Vous m'attendre? long-
temps, REGNARO, Attendez-moi sous l'orme, se. 22.
Seigneur don Raphaël, m'écriai-je en riant, dites-
nous plutôt de vous attendre sous l'orme, LE SAGE,
Gil RI. vi, 2. y 2° Orme à trois feuilles, nom im-
propre donné à la ptélèe trifoliée (térébinthacées),
de Linné, appelée encore frêne à trois feuilles,
et orme de Samarie. || Orme d'Amérique, nom
impropre de la gagume ulmifoliée (byttnériacées),
dite aussi bois d'orme. || Orme polygame, nom
sous lequel on a décrit d'abord la planère polygame
[ulmacêes) ; orme de Sibérie, la planère crénelée.
— HIST. xne s. Il descendi à l'orme desor la vis
[escalier], Gerard.de Ross. p. 333. || xme s. Cum
ele s'en desent [descend] par la vée [voie] de l'oume
Gaidon vers la maison Willaume.... Bibl. des ehart.
3e série, t. v, p. 85. Contre la vigne estrive [lutte]
l'orme, Et li toit [ôte] du roisin la forme, la Rose,
5995. IJ xve s. Je vy que chascun vous vouloit Avoil
pour gagner sa querelle; Maintenant chacun vous
appelle Partout avocat dessouz l'orme, Patelin, 4 0.
Notaire en parchemin de corne, Et grant advocat
dessoubz l'orme, Juré sans reigle ns sans norme
COQUILLART, Enquête de la simple. || xvi' s. Visitant
sous ouïmes et chesnes Voir si quelque nid ou cou-
vée Seroit point par elle trouvée, ST-GEL. 46. L'
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