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1408 pages
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ORDONNANCÉ, ÉÉ (or-do-nan-sé, sée), pgrt.
passé d'ordonnancer. Les sommes ordonnancées.
t ORDONNANCEMENT (or-do-nan-se-man),s. m.
Terme d'administration. Action d'ordonnancer un
payement.
ORDONNANCER (or-do-nan-sé. Le c prend une
cédille devant a et o : ordonnançant, ordonnançons),
v. a. Terme d'administration. Écrire au bas d'un
état, d'un mémoire, l'ordre de payer. Ordonnancer
un état de dépense,
— ÉTYM. Ordonnance.
ORDONNATEUR, TRICE (or-do-na-teur, tri-s'),
s. m. et /". || 1° Celui, celle qui ordonne, met en
ordre, en arrangement. L'ordonnateur, l'ordonna-
trice d'une fête. Un bel ordre du tout, qui marque
le concert des parties et l'unité d'intention de l'or-
donnateur, j. J. ROUSS. 77e"l. v, 2. Aristote n'a pas
hésité à reconnaître Dieu comme première cause
du mouvement; et Platon, comme Punique ordon-
nateur de l'univers, BARTHÉL. Anach. ch. 79. Je
m'élance dans les espaces pour y trouver l'ordon-
nateur de tant de mondes, CHATEAUBR. Génie, I,
vi, 4. || 2° Ordonnateur, nom donné à l'officier pu-
blic chargé d'accompagner et de diriger les convois
mortuaires; il les accompagne à l'église et au ci-
metière. ]| 3° Celui qui ordonne les payements. Cha-
que ministre est l'ordonnateur des dépenses de son
département. || Anciennement, ordonnateur gêné- :
rai des bâtiments, le chef de tous les architectes du
roi. M. de Seignelay était surintendant et ordon- i
nateur général des bâtiments du roi. |[ 4e Adj. Qui ;
dispose, ordonne. Ce fut là qu'il annonça la doc- :
trine d'un dieu ordonnateur du monde et protec- i
teur des hommes, sous le nom d'Amida, DIDER. -
Opin, des anc.philos. (Japonais). || 5° Adj. m. Com- .';
missaire ordonnateur, -celui qui ordonnance les ;
dépenses de l'armée. j
— ÉTYM. Ordonner; provenç. ordenaire, ordena- i
dor, ordonador ; ital. ordinatore. On trouve dans i
les anciens textes ordeneur. 1
ORDONNÉ, ÉE (or-do-né, née), part, passé d'or- ;
donnet-.ll 1° Disposé suivant un certain arrangement, i
Ha! que c'est chose belle et fort bien ordonnée Dor- i
mir dedans un lit la grasse mâtinée ! RÉGNIER, Sat. ;
vu. Dorante: Quelque collation a pu l'accompagner j
[la musique] ? — Alcipp.e : On le dit. — Dorante : <
Fort superbe. — AÏcippe : Et fort bien ordonnée, ,
CORN, le ifcnt. i, 6. Quelques vérités fondamentales <
de la religion, ordonnées à cette fin [distinguer la ;
vraie spiritualité de la fausse], BOSS. Ordon. sur (
les états d'omis. Attaques hardies , retraites ho- [
norables, campements bien ordonnés, FLÉCH. TU- i
renne. La chevelure assez mal ordonnée, VOLT. If on- <
doin. Il n'y a pas un être dans l'univers qu'on ne t
puisse, à quelque égard, regarder comme le centre (
commun de tous les autres, autour duquel ils sont 1
tous ordonnés, i. j. ROUSS. Emile, iv. S'il s'y trouve j
des retours ordonnés des mêmes sons, des mêmes s
terminaisons, cela facilitera encore davantage le E
rappel de la suite, BONNET, Ti'ss. anal, âme, ch. 22. j
Les maximes d'une politique éclairée et bien ordon- t
née, RAYNAL, Hist. phil. xni, 49. Les événements i
particuliers dont la rencontre semble ordonnée par j
une puissance supérieure, MARMONTEL, Élém. litt. 1
OEuvr. t. vm, P' 364. Astres qui, poursuivant votre c
course ordonnée, Conduisez dans les cieux la mar- c
che de l'année, DELILLE, Géorg. i. || Une maison 1
bien ordonnée, une maison tenue avec ordre. || Une 1
tête bien ordonnée, un esprit juste, dont les idées s
sont bien classées. || Absolument. Ordonné signifie s
bien ordonné. Ses moeurs ordonnées et douces, c
MASS. Carême, Prod. || Terme de mathématique, s
Raison ou proportion ordonnée, proportion qui ré- .'
suite d'une ou de plusieurs autres proportions, s
Il Terme de blason. Mal ordonné, se dit des pièces c
disposées dans l'ordre contraire à l'usage général/ t
|| Proverbe. Charité bien ordonnée, etc. voy. CHA- C
RITE. || 2° Qui a reçu l'ordination. N'est-ce lien de f
regarder une Église comme n'ayant point de pas- i
teurs légitimement ordonnés? BOSS. Var. xn, 43. c
Si les prêtres étaient mariés avant leur ordination, a
il leur était permis de garder leurs femmes; mais, c
dès qu'une fois ils avaient été ordonnés, il ne leur ï
était plus permis de se marier, CONDILLAC, 77ist. t
anc. xv, 9. || 3° Prescrit, enjoint. Le meurtre de ï
Sénèque ordonné par Néron. || Absolument, en style i
de palais. Ordonné que, c'est-à-dire l'ordre de.... c
ayant été donné. Ordonné qu'il sera fait rapport à c
la cour Du foin que peut manger une poule en un â
jour, RAC. Plaid, i, 7. |] 4° S. f. Terme de géomé- t
trie. Ordonnée, ligne droite tirée d'un point de la j
circonférence d'une courbe perpendiculairement à v
son axe. La ligne des' abscisses et celle des ordon- |i
nées. Dans la parabole, les ordonnées croissent
comme les racines carrées des abscisses.
t ORDONNÉMENT (or-do-né-man), adj. D'une
manière ordonnée, réglée. Il est immense ce qu'elle
faisait d'aumônes, et combien noblement et ordon-
nément elle les distribuait, ST-SIM. 433, 8.
— HIST. xme s. Li clergiés vint encontre moût
ordenéement, Berte, cxxxin. || xvie s. En la saison
première, après que toutes choses Furent de leur
chaos ordonnément decloses, DESPORTES, Élégies, i,
9. Le zèle qui tient de la divine raison et justice,
se conduit ordonnéement et moderéement, MONT, I,
399.
— ÉTYM. Ordonnée, et le suffixe ment; prov. or-
denadamen; espagn. ordenadamente; ital. ordina-
tamente.
ORDONNER (or-do-né), v. a. || 1° Mettre en un
certain arrangement. Que prudemment les dieux
savent tout ordonner! CORN. Médée, iv, 3. Là, dans
un long tissu de belles actions, Il verra comme il
faut dompter les nations, Attaquer une place, ordon-
ner une armée, ID. Cid, I, 6. Nous ordonnons tous
deux la fête de Cybèle, L'honneur est égal entre
nous, QUIN. Atys, i, 6. Dieu, voyant que le monde
avec la sagesse humaine ne Pavait point reconnu
par les ouvrages de la sagesse, c'est-à-dire par les
créatures qu'il avait si bien ordonnées, BOSS. Hist.
H, 44. Dieu a préparé, dans son conseil éternel, les
premières familles qui sont la source des nations ;
il a aussi ordonné, dans les nations, les familles
particulières dont elles sont composées, ID. Marie-
Thir. La raison a besoin de temps pour ramasser
ses forces, pour ordonner ses principes, pour ap-
puyer ses conséquences, ID. Serm. Véritable con-
vers. 4. Et qui présentera ma fille à son époux? Quelle
autre ordonnera cette pompe sacrée ? RAC. Iphig.
m, 4. Comme on était surpris de la belle ordon-
nance qui. régnait à sa table, il disait agréablement
que le même esprit qui servait à bien ranger une
bataille servait aussi à bien ordonner un festin,
ROLLIN, Hist, anc. OEuv,r. t. ix, p. 4 59, dans POU-
GENS. Ordonnez le festin, apportez-moi la lyre, J.
B. ROUSS. Cantate, Bacchus. Le plus sûr moyen de
s'élever au-dessus des préjugés et d'ordonner ses
jugements sur les vrais rapports des choses, est de
se mettre à la place d'un homme isolé, J. J. ROUSS.
Ém. m. Il y a peu d'hommes, même parmi les gens
de lettres, qui sachent ordonner un tableau, DIDER.
Salon de 1767, OEuvr. t. xiv, p. 4 26, dans POUGENS.
Convenez que, lorsque je vous l'ordonnais ainsi
[un tableau], vous aviez tort de m'objecter les li-
mites de votre espace, ID. ib. p. 50. || 2° Terme
d'algèbre. Ranger des termes suivant les puissances
croissantes ou décroissantes d'une certaine lettre.
Ordonner un dividende par rapport à la lettre a.
Les approximations sont d'autant plus commodes et
précises, que l'on développe moins de fonctions en
séries, et que les séries sont ordonnées par rapport
aux puissances de quantités très-petites, LAPLACE,
Instit. Mém. scienc. t. n, p. 4 27. || 3° En matière
ecclésiastique, conférer les ordres de l'Église. Le
même empereur [Alexandre-Sévère] louait et pro-
posait pour exemple les saintes précautions avec
lesquelles les chrétiens ordonnaient, les ministres
des choses sacrées, BOSS. 77isf. n, 4 2. On l'avait or-
donné fort jeune, sans avoir égard aux règles de
l'âge, FLÉCH. Hist, de Théodose, n, 9. [| Absolument.
Un évêque ne peut ordonner dans le diocèse d'un
autre sans sa permission. || Administrer les derniers
sacrements. [| 4° Prescrire, enjoindre. M'ordonner
du repos, c'est croître mes malheurs, CORN. Cid, n,
9. Si je commande ici, le sénat me l'ordonne, ID.
Sertor. m, 2. Alexandre ordonna un deuil général
à la mort d'Êphestion, D'ABLANCOURT, Arrien, vu,
dans RICHELET. J'ordonne, poursuit le Seigneur, que
tout lui soit soumis [à Nabuchodonosor], BOSS. Reine
d'Anglet. Les inventions par lesquelles ils [les en-
fants d'Adam] s'imaginent forcer la nature, et se
rendre différents les uns des autres, malgré l'égalité
qu'elle a ordonnée, ID. Gornay. M. de Montausier
avait appris dans la loi de Dieu ce qu'elle défend et
ce qu'elle ordonne, FLÉCH. DUC de Mont. L'amour
me fait ici chercher une inhumaine; Mais qui sait
ce qu'il doit ordonner de mon sort? RAC. Andr.
ï, 4. Mon père avec les Grecs m'ordonne de partir,
ID. ib. n, 4. Ma gloire, mon amour vous ordonnent
de vivre, m. Iphig. v, 2. Quelle voix salutaire or-
donne que je vive, Et rappelle en mon sein mon
âme fugitive ? ID. Esth. n, 7. J'ordonne à la vic-
toire De préparer pour vous les chemins de la
gloire, VOLT. 77enr. ï. Ô nature, ô devoir, Qu'allez-
vous ordonner d'un coeur au désespoir? ID. Mérope,
iv, 5. || Absolument. Comme il donnait des ordres
particuliers et de la plus haute importance, puis-
qu'il y allait de sa conscience et de son salut éter-
nel, averti qu'il fallait écrire et ordonner dans les
formes... BOSS. Louis de Bourbon. Ils marchent droit
au fleuve [le Rhin], où Louis en personne, Déjà
prêt à passer, instruit, dispose, ordonne, BOIL. Ép.
Passage du Rhin. || Quelques auteurs ont dit ordon-
ner que, avec le futur de l'indicatif. Nous ordon-"
nons qu'elle [une ordonnance] sera envoyée à tou-
tes les communautés, BOSS. Ord. sur les et. d'orais.
Ce sera une très-bonne loi que celle qui ordonnera
qu'on emploiera des monnaies réelles,- MONTESQ.
Esp. xxii, 2. || Familièrement. J'ordonne, sorte de
substantif qui se dit de personnes toujours prêtes à
commander. Voyez donc monsieur j'ordonne, voyez
donc madame j'ordonne ! || 5° Il se dit des prescrip-
tions des médecins. Le médecin ordonna la diète,
une saignée. || Absolument.' Les médecins ne visitent
point assez et ordonnent trop, MALEBR. Bccli. vér.
Éclaire, liv. m, t. iv, p. 241, dans POUGENS. || 6e En
termes de finance, donner à un trésorier le-mande-
ment de payer une certaine somme. Quelle somme
vous a-t-on ordonnée pour votre voyage? || Vieux
en ce sens. On dit ordonnancer. || 7° V. n. Or-
donner de, faire le règlement de. Le repas dont
Montgobert avait ordonné, SÉV. 6 août 4 680. Ce
sage "législateur [Moïse] ordonne du commerce et
de la police, des successions et des héritages,
de la justice et de la guerre, enfin de toutes les
choses qui peuvent maintenir ut. empire, BOSS.
Panég. de St Thomas de Canterb. 4. || Particulière-
ment. Ordonner de quelque chose, en disposer. Le
temps de chaque chose ordonne et fait le prix, CORN.
Pomp. i, 3. Remettez en ses mains trône, sceptre,
couronne, Et, sans en murmurer, souffrez qu'il eu
ordonne, ID. ib. u, 4. Vous qui savez son crime,
ordonnez de sa peine, ID. Nicom. v, 7. Attendrons-
nous, seigneur.... que, le front paré de votre dia-
dème, Ce traître trop heureux ordonne de vous-
même ?ID. Othon, v, 2. La Providence en ordonnera,
SÉV. 24 4. La Grèce a-t-elle encor quelque droit sur
sa vie [du fils d'Hector]? Et, seul de tous les Grecs,
ne m'est-il pas permis D'ordonner des captifs que
le sort m'a soumis? RAC. Andr. i, 2. Et qu'Use garde
bien D'ordonner de son sort sans être instruit du
mien, ID. Milhr. iv, 3. 11 s'ingère de les meubler,
et il ordonne de leur équipage, LA BRt'y. m. || On a
dit : ordonner sur. Conservez votre tête pour bien
ordonner sur tous mes intérêts, SÉV. à Mme de Gui-
taut, 24 juill. 4693. || 8° S'ordonner, v. réfl. Se sou-
mettre à un certain arrangement. Qui ne s'ordonne
pas à sa patrie, sa patrie au genre humain et le
genre humain à Dieu, n'a pas connu les lois de la
politique, BERN. DE ST-P. Élude i. || Être prescrit.
Le sulfate de quinine s'ordonne en ces cas. Que ja-
mais il [le café] ne s'est ordonné dans la disposition
où vous êtes, et qu'on en peut juger par votre mai-
greur, qui augmente à mesure que vous en prenez,
SÉV. d Mme de Grignan, 8 nov. 4 679.
— REM. 1. Dans le sens de prescrire,"ordonner
régit de avec l'infinitif, lorsqu'il a un régime indi-
rect : On a ordonné à votre frère de partir; et que
avec le subjonctif quand il n'a point de nom en ré-
gime : Votre père a ordonné que vous le fissiez
|| 2. Ordonner une armée (Attaquer une place, or-
donner une armée, Cid,i, 6), ce n'est pas bien par-
ler français, quelque sens qu'on lui veuille donner,
et ne signifie point, ni mettre une armée en bataille,
ni établir dans une armée l'ordre qui y est néces-
saire, Acad. Rem. sur le Cid. Voltaire, avec raison,
défend l'expression de Corneille.
— SYN. ORDONNER, COMMANDER. Étymologique
ment, ordonner, c'est mettre par arrangement;
commander, c'est transmettre un mandement. Mais
l'usage a singulièrement rapproché le sens de ces
deux verbes. Toutefois on apercevra les traces de
la signification dans cet emploi : le médecin ordonne
les remèdes, il ne les commande pas au malade ; le
médecin ordonna au malade de prendre un purga-
tif, et non lui commanda. Réciproquement, on
commande un ouvrage à un artisan, mais on ne lé
lui ordonne pas.
— HIST. xue s. Et ces batailles rengier et orde-
ner, Ronc. p. 47. En nul liu ne deit estre evesques
ordenez, Tant n'i aura evesques venuz ne asemblez,
Senz conseil del primat, Th. le mart. 4 27. Pur ço
voleit li reis, e il e si barun, Que, se nul ordenez
fust pris à mesprisun, Cumme de larrecin u murtre
u traïsun, Dune fust desordenez par ilele rai-
sun, E puis livré à mort et à desfacia- , ib. 26.
|| xme s. Et, s'il vous plaist, biau sire, [je] fera;
les ordener [faire prêtres], Berte, xcvin. La tor si
fu toute reonde, Il n'ot si riche en tout le monde,
ORD
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ORDONNANCÉ, ÉÉ (or-do-nan-sé, sée), pgrt.
passé d'ordonnancer. Les sommes ordonnancées.
t ORDONNANCEMENT (or-do-nan-se-man),s. m.
Terme d'administration. Action d'ordonnancer un
payement.
ORDONNANCER (or-do-nan-sé. Le c prend une
cédille devant a et o : ordonnançant, ordonnançons),
v. a. Terme d'administration. Écrire au bas d'un
état, d'un mémoire, l'ordre de payer. Ordonnancer
un état de dépense,
— ÉTYM. Ordonnance.
ORDONNATEUR, TRICE (or-do-na-teur, tri-s'),
s. m. et /". || 1° Celui, celle qui ordonne, met en
ordre, en arrangement. L'ordonnateur, l'ordonna-
trice d'une fête. Un bel ordre du tout, qui marque
le concert des parties et l'unité d'intention de l'or-
donnateur, j. J. ROUSS. 77e"l. v, 2. Aristote n'a pas
hésité à reconnaître Dieu comme première cause
du mouvement; et Platon, comme Punique ordon-
nateur de l'univers, BARTHÉL. Anach. ch. 79. Je
m'élance dans les espaces pour y trouver l'ordon-
nateur de tant de mondes, CHATEAUBR. Génie, I,
vi, 4. || 2° Ordonnateur, nom donné à l'officier pu-
blic chargé d'accompagner et de diriger les convois
mortuaires; il les accompagne à l'église et au ci-
metière. ]| 3° Celui qui ordonne les payements. Cha-
que ministre est l'ordonnateur des dépenses de son
département. || Anciennement, ordonnateur gêné- :
rai des bâtiments, le chef de tous les architectes du
roi. M. de Seignelay était surintendant et ordon- i
nateur général des bâtiments du roi. |[ 4e Adj. Qui ;
dispose, ordonne. Ce fut là qu'il annonça la doc- :
trine d'un dieu ordonnateur du monde et protec- i
teur des hommes, sous le nom d'Amida, DIDER. -
Opin, des anc.philos. (Japonais). || 5° Adj. m. Com- .';
missaire ordonnateur, -celui qui ordonnance les ;
dépenses de l'armée. j
— ÉTYM. Ordonner; provenç. ordenaire, ordena- i
dor, ordonador ; ital. ordinatore. On trouve dans i
les anciens textes ordeneur. 1
ORDONNÉ, ÉE (or-do-né, née), part, passé d'or- ;
donnet-.ll 1° Disposé suivant un certain arrangement, i
Ha! que c'est chose belle et fort bien ordonnée Dor- i
mir dedans un lit la grasse mâtinée ! RÉGNIER, Sat. ;
vu. Dorante: Quelque collation a pu l'accompagner j
[la musique] ? — Alcipp.e : On le dit. — Dorante : <
Fort superbe. — AÏcippe : Et fort bien ordonnée, ,
CORN, le ifcnt. i, 6. Quelques vérités fondamentales <
de la religion, ordonnées à cette fin [distinguer la ;
vraie spiritualité de la fausse], BOSS. Ordon. sur (
les états d'omis. Attaques hardies , retraites ho- [
norables, campements bien ordonnés, FLÉCH. TU- i
renne. La chevelure assez mal ordonnée, VOLT. If on- <
doin. Il n'y a pas un être dans l'univers qu'on ne t
puisse, à quelque égard, regarder comme le centre (
commun de tous les autres, autour duquel ils sont 1
tous ordonnés, i. j. ROUSS. Emile, iv. S'il s'y trouve j
des retours ordonnés des mêmes sons, des mêmes s
terminaisons, cela facilitera encore davantage le E
rappel de la suite, BONNET, Ti'ss. anal, âme, ch. 22. j
Les maximes d'une politique éclairée et bien ordon- t
née, RAYNAL, Hist. phil. xni, 49. Les événements i
particuliers dont la rencontre semble ordonnée par j
une puissance supérieure, MARMONTEL, Élém. litt. 1
OEuvr. t. vm, P' 364. Astres qui, poursuivant votre c
course ordonnée, Conduisez dans les cieux la mar- c
che de l'année, DELILLE, Géorg. i. || Une maison 1
bien ordonnée, une maison tenue avec ordre. || Une 1
tête bien ordonnée, un esprit juste, dont les idées s
sont bien classées. || Absolument. Ordonné signifie s
bien ordonné. Ses moeurs ordonnées et douces, c
MASS. Carême, Prod. || Terme de mathématique, s
Raison ou proportion ordonnée, proportion qui ré- .'
suite d'une ou de plusieurs autres proportions, s
Il Terme de blason. Mal ordonné, se dit des pièces c
disposées dans l'ordre contraire à l'usage général/ t
|| Proverbe. Charité bien ordonnée, etc. voy. CHA- C
RITE. || 2° Qui a reçu l'ordination. N'est-ce lien de f
regarder une Église comme n'ayant point de pas- i
teurs légitimement ordonnés? BOSS. Var. xn, 43. c
Si les prêtres étaient mariés avant leur ordination, a
il leur était permis de garder leurs femmes; mais, c
dès qu'une fois ils avaient été ordonnés, il ne leur ï
était plus permis de se marier, CONDILLAC, 77ist. t
anc. xv, 9. || 3° Prescrit, enjoint. Le meurtre de ï
Sénèque ordonné par Néron. || Absolument, en style i
de palais. Ordonné que, c'est-à-dire l'ordre de.... c
ayant été donné. Ordonné qu'il sera fait rapport à c
la cour Du foin que peut manger une poule en un â
jour, RAC. Plaid, i, 7. |] 4° S. f. Terme de géomé- t
trie. Ordonnée, ligne droite tirée d'un point de la j
circonférence d'une courbe perpendiculairement à v
son axe. La ligne des' abscisses et celle des ordon- |i
nées. Dans la parabole, les ordonnées croissent
comme les racines carrées des abscisses.
t ORDONNÉMENT (or-do-né-man), adj. D'une
manière ordonnée, réglée. Il est immense ce qu'elle
faisait d'aumônes, et combien noblement et ordon-
nément elle les distribuait, ST-SIM. 433, 8.
— HIST. xme s. Li clergiés vint encontre moût
ordenéement, Berte, cxxxin. || xvie s. En la saison
première, après que toutes choses Furent de leur
chaos ordonnément decloses, DESPORTES, Élégies, i,
9. Le zèle qui tient de la divine raison et justice,
se conduit ordonnéement et moderéement, MONT, I,
399.
— ÉTYM. Ordonnée, et le suffixe ment; prov. or-
denadamen; espagn. ordenadamente; ital. ordina-
tamente.
ORDONNER (or-do-né), v. a. || 1° Mettre en un
certain arrangement. Que prudemment les dieux
savent tout ordonner! CORN. Médée, iv, 3. Là, dans
un long tissu de belles actions, Il verra comme il
faut dompter les nations, Attaquer une place, ordon-
ner une armée, ID. Cid, I, 6. Nous ordonnons tous
deux la fête de Cybèle, L'honneur est égal entre
nous, QUIN. Atys, i, 6. Dieu, voyant que le monde
avec la sagesse humaine ne Pavait point reconnu
par les ouvrages de la sagesse, c'est-à-dire par les
créatures qu'il avait si bien ordonnées, BOSS. Hist.
H, 44. Dieu a préparé, dans son conseil éternel, les
premières familles qui sont la source des nations ;
il a aussi ordonné, dans les nations, les familles
particulières dont elles sont composées, ID. Marie-
Thir. La raison a besoin de temps pour ramasser
ses forces, pour ordonner ses principes, pour ap-
puyer ses conséquences, ID. Serm. Véritable con-
vers. 4. Et qui présentera ma fille à son époux? Quelle
autre ordonnera cette pompe sacrée ? RAC. Iphig.
m, 4. Comme on était surpris de la belle ordon-
nance qui. régnait à sa table, il disait agréablement
que le même esprit qui servait à bien ranger une
bataille servait aussi à bien ordonner un festin,
ROLLIN, Hist, anc. OEuv,r. t. ix, p. 4 59, dans POU-
GENS. Ordonnez le festin, apportez-moi la lyre, J.
B. ROUSS. Cantate, Bacchus. Le plus sûr moyen de
s'élever au-dessus des préjugés et d'ordonner ses
jugements sur les vrais rapports des choses, est de
se mettre à la place d'un homme isolé, J. J. ROUSS.
Ém. m. Il y a peu d'hommes, même parmi les gens
de lettres, qui sachent ordonner un tableau, DIDER.
Salon de 1767, OEuvr. t. xiv, p. 4 26, dans POUGENS.
Convenez que, lorsque je vous l'ordonnais ainsi
[un tableau], vous aviez tort de m'objecter les li-
mites de votre espace, ID. ib. p. 50. || 2° Terme
d'algèbre. Ranger des termes suivant les puissances
croissantes ou décroissantes d'une certaine lettre.
Ordonner un dividende par rapport à la lettre a.
Les approximations sont d'autant plus commodes et
précises, que l'on développe moins de fonctions en
séries, et que les séries sont ordonnées par rapport
aux puissances de quantités très-petites, LAPLACE,
Instit. Mém. scienc. t. n, p. 4 27. || 3° En matière
ecclésiastique, conférer les ordres de l'Église. Le
même empereur [Alexandre-Sévère] louait et pro-
posait pour exemple les saintes précautions avec
lesquelles les chrétiens ordonnaient, les ministres
des choses sacrées, BOSS. 77isf. n, 4 2. On l'avait or-
donné fort jeune, sans avoir égard aux règles de
l'âge, FLÉCH. Hist, de Théodose, n, 9. [| Absolument.
Un évêque ne peut ordonner dans le diocèse d'un
autre sans sa permission. || Administrer les derniers
sacrements. [| 4° Prescrire, enjoindre. M'ordonner
du repos, c'est croître mes malheurs, CORN. Cid, n,
9. Si je commande ici, le sénat me l'ordonne, ID.
Sertor. m, 2. Alexandre ordonna un deuil général
à la mort d'Êphestion, D'ABLANCOURT, Arrien, vu,
dans RICHELET. J'ordonne, poursuit le Seigneur, que
tout lui soit soumis [à Nabuchodonosor], BOSS. Reine
d'Anglet. Les inventions par lesquelles ils [les en-
fants d'Adam] s'imaginent forcer la nature, et se
rendre différents les uns des autres, malgré l'égalité
qu'elle a ordonnée, ID. Gornay. M. de Montausier
avait appris dans la loi de Dieu ce qu'elle défend et
ce qu'elle ordonne, FLÉCH. DUC de Mont. L'amour
me fait ici chercher une inhumaine; Mais qui sait
ce qu'il doit ordonner de mon sort? RAC. Andr.
ï, 4. Mon père avec les Grecs m'ordonne de partir,
ID. ib. n, 4. Ma gloire, mon amour vous ordonnent
de vivre, m. Iphig. v, 2. Quelle voix salutaire or-
donne que je vive, Et rappelle en mon sein mon
âme fugitive ? ID. Esth. n, 7. J'ordonne à la vic-
toire De préparer pour vous les chemins de la
gloire, VOLT. 77enr. ï. Ô nature, ô devoir, Qu'allez-
vous ordonner d'un coeur au désespoir? ID. Mérope,
iv, 5. || Absolument. Comme il donnait des ordres
particuliers et de la plus haute importance, puis-
qu'il y allait de sa conscience et de son salut éter-
nel, averti qu'il fallait écrire et ordonner dans les
formes... BOSS. Louis de Bourbon. Ils marchent droit
au fleuve [le Rhin], où Louis en personne, Déjà
prêt à passer, instruit, dispose, ordonne, BOIL. Ép.
Passage du Rhin. || Quelques auteurs ont dit ordon-
ner que, avec le futur de l'indicatif. Nous ordon-"
nons qu'elle [une ordonnance] sera envoyée à tou-
tes les communautés, BOSS. Ord. sur les et. d'orais.
Ce sera une très-bonne loi que celle qui ordonnera
qu'on emploiera des monnaies réelles,- MONTESQ.
Esp. xxii, 2. || Familièrement. J'ordonne, sorte de
substantif qui se dit de personnes toujours prêtes à
commander. Voyez donc monsieur j'ordonne, voyez
donc madame j'ordonne ! || 5° Il se dit des prescrip-
tions des médecins. Le médecin ordonna la diète,
une saignée. || Absolument.' Les médecins ne visitent
point assez et ordonnent trop, MALEBR. Bccli. vér.
Éclaire, liv. m, t. iv, p. 241, dans POUGENS. || 6e En
termes de finance, donner à un trésorier le-mande-
ment de payer une certaine somme. Quelle somme
vous a-t-on ordonnée pour votre voyage? || Vieux
en ce sens. On dit ordonnancer. || 7° V. n. Or-
donner de, faire le règlement de. Le repas dont
Montgobert avait ordonné, SÉV. 6 août 4 680. Ce
sage "législateur [Moïse] ordonne du commerce et
de la police, des successions et des héritages,
de la justice et de la guerre, enfin de toutes les
choses qui peuvent maintenir ut. empire, BOSS.
Panég. de St Thomas de Canterb. 4. || Particulière-
ment. Ordonner de quelque chose, en disposer. Le
temps de chaque chose ordonne et fait le prix, CORN.
Pomp. i, 3. Remettez en ses mains trône, sceptre,
couronne, Et, sans en murmurer, souffrez qu'il eu
ordonne, ID. ib. u, 4. Vous qui savez son crime,
ordonnez de sa peine, ID. Nicom. v, 7. Attendrons-
nous, seigneur.... que, le front paré de votre dia-
dème, Ce traître trop heureux ordonne de vous-
même ?ID. Othon, v, 2. La Providence en ordonnera,
SÉV. 24 4. La Grèce a-t-elle encor quelque droit sur
sa vie [du fils d'Hector]? Et, seul de tous les Grecs,
ne m'est-il pas permis D'ordonner des captifs que
le sort m'a soumis? RAC. Andr. i, 2. Et qu'Use garde
bien D'ordonner de son sort sans être instruit du
mien, ID. Milhr. iv, 3. 11 s'ingère de les meubler,
et il ordonne de leur équipage, LA BRt'y. m. || On a
dit : ordonner sur. Conservez votre tête pour bien
ordonner sur tous mes intérêts, SÉV. à Mme de Gui-
taut, 24 juill. 4693. || 8° S'ordonner, v. réfl. Se sou-
mettre à un certain arrangement. Qui ne s'ordonne
pas à sa patrie, sa patrie au genre humain et le
genre humain à Dieu, n'a pas connu les lois de la
politique, BERN. DE ST-P. Élude i. || Être prescrit.
Le sulfate de quinine s'ordonne en ces cas. Que ja-
mais il [le café] ne s'est ordonné dans la disposition
où vous êtes, et qu'on en peut juger par votre mai-
greur, qui augmente à mesure que vous en prenez,
SÉV. d Mme de Grignan, 8 nov. 4 679.
— REM. 1. Dans le sens de prescrire,"ordonner
régit de avec l'infinitif, lorsqu'il a un régime indi-
rect : On a ordonné à votre frère de partir; et que
avec le subjonctif quand il n'a point de nom en ré-
gime : Votre père a ordonné que vous le fissiez
|| 2. Ordonner une armée (Attaquer une place, or-
donner une armée, Cid,i, 6), ce n'est pas bien par-
ler français, quelque sens qu'on lui veuille donner,
et ne signifie point, ni mettre une armée en bataille,
ni établir dans une armée l'ordre qui y est néces-
saire, Acad. Rem. sur le Cid. Voltaire, avec raison,
défend l'expression de Corneille.
— SYN. ORDONNER, COMMANDER. Étymologique
ment, ordonner, c'est mettre par arrangement;
commander, c'est transmettre un mandement. Mais
l'usage a singulièrement rapproché le sens de ces
deux verbes. Toutefois on apercevra les traces de
la signification dans cet emploi : le médecin ordonne
les remèdes, il ne les commande pas au malade ; le
médecin ordonna au malade de prendre un purga-
tif, et non lui commanda. Réciproquement, on
commande un ouvrage à un artisan, mais on ne lé
lui ordonne pas.
— HIST. xue s. Et ces batailles rengier et orde-
ner, Ronc. p. 47. En nul liu ne deit estre evesques
ordenez, Tant n'i aura evesques venuz ne asemblez,
Senz conseil del primat, Th. le mart. 4 27. Pur ço
voleit li reis, e il e si barun, Que, se nul ordenez
fust pris à mesprisun, Cumme de larrecin u murtre
u traïsun, Dune fust desordenez par ilele rai-
sun, E puis livré à mort et à desfacia- , ib. 26.
|| xme s. Et, s'il vous plaist, biau sire, [je] fera;
les ordener [faire prêtres], Berte, xcvin. La tor si
fu toute reonde, Il n'ot si riche en tout le monde,
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