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mon de son érudition, BOSS. lett. 63. Si l'on jette p
quelque profondeur dans certains écrits, si l'on af- c
fecte une finesse-de ^ur- .et-quelquefois une trop g
grands délicatesse,,.çen'est que par la bonne,opi- A
nion qu'on a de ses lecteurs, LA BRUY. I. Il est arrivé [,
souvent à plusd'un grand homme d'exprimer naïve- t;
ment la bonne : opinion qu'il avait de -lui-même, f;
D'ALEMB. Éloges, Bpssuet, note 44. Quel est celui r
qui, sans être un sot, ne s'est jamais trompé dans t
la bonne ou mauvaise opinion qu'il avait conçue des c
hommes? DIDER. Claude et Nér. i, 120. Il estimpor- t
tant au bonheur de votre fils qu'il ait,- en général, t
une opinion avantageuse, des femmes, GENLIS, Adèle l
et Théod. t. n, p. 224, dans POUGENS. || Absolument, v
Avoir opinion de quelqu'un, de quelque chose, en i
bien augurer. J'ai opinion d'un tel. Je n'ai pas opi- C
nion du succès de cet ouvrage. Le fond de tout cela «
est qu'il [Manfredi] avait sincèrement peu d'opi- c
nion de lui-même, disposition qu'on pourrait nom- 4
mer héroïque, FONTEN. Manfredi. || 5° Terme de s
logique. Croyance probable. La démonstration en- i
gendre la science, et l'argument probable en- [
Rendre l'opinion. Parmi les choses qu'on ne sait pas, ç
il y en a qu'on croit sur le témoignage d'autrui, c,
c'est ce qui s'appelle foi; il y en a sur lesquelles on g
suspend son jugement, et avant et après l'examen, e
c'est ce qui s'appelle doute; et, quand dans le .doute e
on penche d'un côté plutôt que d'un autre, sans q
pourtant rien déterminer absolument, cela s'appelle e
■opinion, BOSS. Connaiss. i, 4 4. L'opinion est une ç
connaissance douteuse qui n'est pas sans apparence e
•et sans fondement, mais qui n'a point de certitude, j
FLÉCH. t. n, p. 455. Toutes les sciences, renfermées i
dans les faits autant qu'il ;leur est possible et dans les ^
conséquences qu'on en peutdéduire, n'accordent rien d
à l'opinion que quand eiles y sont forcées, D'ALEMB. I
7)isc. prélim. Encycl. OEuv. t. i, p. 289, dans POU- C
-GENS. Il Terme de casuiste. Opinion, probable, opi- f
nion qui avait pour elle quelque, docteur, quelque c
auteur autorise, et qu'on pouvait suivre en con- c
science, quelque douteuse qu'elle fût en soi. Quand i
le pénitent, dit-il, suit une opinion probable, le
confesseur le doit absoudre, quoique son opinion ï
soit contraire à celle du pénitent, PASC. Prov. v.
Nous avons bien voulu que d'autres que les jésuites c
puissent rendre leurs opinions probables, afin qu'on i
ne puisse pas nous les imputer toutes; et ainsi, j
quand quelque auteur que ce soit en a avancé une,
nous avons droit de la prendre, si nous le voulons, j
par la doctrine des opinions probables, ID. ib.\] 6° Doc-
trine de politique ou de religion, parti. Les opinions
des stoïciens, des académiciens. Les opinions des ]
luthériens. Opinions philosophiques. Opinions reli-
gieuses. L'opinion légitimiste dominait en cette
ville. L'opinion libérale, Les hommes de même opir '
nion. Avouez que les opinions ont plus causé de
maux sur ce petit globe que la peste ou les trem-
blements de terre, VOLT. Lett. à M***, 6 janv. 4 759. t
Il importe tant aux hommes de tenir moins aux t
opinions qui les divisent qu'à celles qui les unis- 1
sent, 3. 3. ROUSS. Lett. à l'archevêque. || L'opinion 1
avancée, ou les opinions avancées, se dit de ceux i
qui sont attachés aux nuances très-prononcées du <
libéralisme. || Les opinions relâchées, opinions de i
ceux qui ont peu de sévérité en morale. Les. opi-
nions relâchées plaisent tant aux hommes, qu'il est <
étrange que les leurs [des jésuites] déplaisent, PASC.
Pens. xxiv, as, édit. HAVET.
— HIST. xme s. Opinions est ou de vérité ou de (
fausseté; mais élections est eslire le bien ou le mal, 1
BRUN, LATINI, Trésor, p. 277. Plains de science et de
bonne opinion et de concorde, desirrous d'amor, ID.
ib. p. 34 9. L'opinion dpu bien et dou mal vient en i
nos de tel manière que nos savons naturelment que <
nos devons faire le bien et eschuer [éviter] le mal, 1
ID. ib. p. 463. Li hom se doit garder que sa opi- i
nion ne soit corrompue, et que il ait bone enten- i
sion, ID. ib. p. 464. Et por, ce que cist [ceux-là] i
faisoient noblement ces choses,,et autres sembla- ;
blés, !i très grans flaireurs et li famés [renommée] I
de lor bone opinion fu espandue largement par. le
monde, Légende en prose de Girart, cité dans J. des i
savants, avr. 4 860, p. 303. [Échevins] qui soient dis-
cret et de boinne opinion, TAILLIAR, Recueil, p. 509. i
Al'opinions est que il le doit recevoir à le [la] mesure i
Ae Clermont, BEAUM. XXVI, 3. || xive s. Chertés, au .
cuer me vient si bonne opinions, Qu'encore arons vic-
toire, se bien nous deffendons, Baud. de Seb. v, 202. 1
De lanathomie de l'oyl [oeil] l'opinion est diverse 1
selon diverses gens, n. DE MONDEV. f° 46, verso.
L'emplastre que Thederic loe moult sous l'opinion
d'un maistre, ID. f° 49. Mais Fedris le fery par tel
opinion, Qu'ens u cors lui conduit le [la] lance et le
833
pingnon, Hugues Capct. v. 852. Dieu confonde ce
conte.... Et tous lez confortans en cel' oppinion De -
grever le [la] roïneàle[la] clere fachon, ib. v. 2579.
Aucun vousirent [voulurent] dire que cest enfant s
[Servius Tullius].fut serf; mes à. ceste opinion cqn- t
tredist et résiste le grant honneur que li roys li à 1
fait, BERCHEURE, 1° 20. Il xv" s. Si fut ainsi avisé pour i
retraire le dessusdit de l'opinion des Anglois [le re- <
tirer du parti des Anglais], FROISS. I, I, 250. Les au- £
cuns des capitaines françois estoient d'opinion que i
toute la puissance des François saillissent et comba- 1
tissent les Anglois, A. CHARTIER; 77isl. de Char- s
les VII. Ne prenez mie vostre opinion ; que [car] ]
vous ne tenrez [tiendrez] mie France du roy du ciel, ]
le filz sainte Marie, mais la tendra [tiendra^ le roy <
Charles, vray héritier à qui Dieu l'a donnée, qui <
entrera à Paris à belle compaignie, Lett, de Jeanne i
d'Arc ans Anglois dans Chron. de la pucelle, ch. 1
44. Quoy voyant, le roy se mit en opinion de pas- 1
ser outre, COMM. vu, 6. || xvie s. Madame, j'ai tant fait <
par mes journées, que Pauline n'a plus d'opinion '
[jalousie] de vous, MARG. NOUV. x. Je vous supplie I
que vous ne vous désespériez point ; car il y a vingt- ■
quatre heures au jour, esquelles l'homme peut chan- ■
ger d'opinion, ID. ib. xxxvn. Elle respondit que la vie 1
et la fin de cette fille monstroient que jamais n'avoit 1
eu opinion [pensée] à homme vivant, qu'à celui *
qu'elle aiinoitpiusquesavie....iD.io. XLII. Ilrabilla, '
en bien mourant, la mauvaise opinion qu'on avoit '
eu de luy, MONT, I, 67. Toutes les opinions du monde '
en sont là, que le plaisir est.... m. 1, 69. Ayant j
jugé que cen'estoitque fantaisie et opinion [idée].... :
ID. 1, 100. L'opinion publicque, ID. I, 4 4 7. Pour suy-
vre l'ordre accoustumé, il vous a pieu me comman- '
der de faire l'ouverture des opinions [dire le pre- :
mier mon avis], CONDÉ, Mém. p. 657. ....Nostre
opinion seule ne nous contente, Et ce qui rend plus
fort un esprit embrasé, C'est de voir que son choix
de,chacun est prisé, DESPORTES, Élégies, u, 3. Cha-
cun a son opinion, et non discrétion, LEROUX DE
LINCY, PrOV. t. U, p. 266 '
— ÉTYM. Prov. opinio; espagn. opinion; ital. opi-
nione ; d.u lat. opinionem, de opinari, opiner.
f OPINIONISTE (o-pi-ni-o-ni-sf), s. m. Nom donné
dans le xve siècle à des sectaires qui refusaient de
reconnaître le pape pour vicaire de Jésus-Christ,
parce qu'il n'observait point la pauvreté évangélique.
t OPIOLOGIE (o-pi-o-lo-jie), s. f. Traité sur l'o-
pium.
— ÉTYM. Opium, et Xôyo;, traité,
t OPIOPHAGE (o-pi-o-fa-j'), s. m. Mangeur d'o-
pium.
— ÉTYM. 'Oitiov, opium, et çayeiv, manger,
f OPISTHOCYPHOSE (o-pi-sto-si-fô-z'), s. f.
Terme de médecine. Cambrure de l'épine en arrière.
—ÉTYM/OmcOev, en arrière, et y.0çu
t OPISTHODOME (o-pi-sto-dô-mj, s. m. Terme
d'architecture ancienne. La partie postérieure d'un
: temple, et, particulièrement, à Athènes, la cellule
la plus reculée d'un temple qui servait de trésor pu-
blic. Combien il est improbable que ce temple pé-
riptère, d'ordre ionique, ayant un pronaos et un
opisthodome.... QUATREMÈRE DE QUINCT, 7nst. Mém.
! hist, et litt. anc.t.iii, p. 245.
— ÉTYM. 'O7t«i866o{ji.oç, de ÔTtioOev, en arrière, et
Sôp.o;, maison.
t OPISTHOGASTRIQUE (o-pi-sto-ga-stri-k'), adj.
Terme d'anatomie. Artère opisthogastrique, le tronc
! coeliaque, qui naît de l'aorte descendante, derrière
, la partie supérieure de l'estomac.
. —ÉTYM. "OiricyOev, en arrière, et gastrique.
t OPISTHOGRAPHE (o-pi-sto-gra-f ), adj. Terme
, d'antiquité. Qui est écrit par derrière. || Écriture
: opisthographe, écriture qui se trouve au verso d'un
feuillet. H Feuillet opisthographe, feuillet écrit ou
■ imprimé sur le recto et sur le verso. Cette édition
■ se distingue des éditions antérieures, en ce qu'elle
est opisthographe : les feuillets sont imprimés tant
■ au recto qu'au verso, CAMUS, Instit. Mém. litt. et
beaux-arts, t. n, p. 4 9.
1 — ÉTYM. 'OjctaDéypaipo;, deêrciaOev, par derrière,
; et yp&auv, écrire.
t OPISTHOGRAPUIQDE (o-pi-sto-gra-fi-k'), adj.
■ Qui appartient à des pages opisthographes. || Qui est
1 écrit sur le derrière d'un feuillet, d'un marbre, etc.
1 Débris opisthographique.
- -f OPISTHOTONOS (o-pi-sto-to-nos'), s. m. Terme
, de médecine. Tétanos avec renversement du corps
i en arrière.
— HIST. xvi° s. La seconde sorte de convulsion
1 est dite en grec opisthotonos, qui se fait lorsque tout
1 le corps, col et teste, se retirent en la partie pos-
3 terieure, PARÉ, vn 8
— ÉTYM. 'OTTKJO&TOVO;, de Sjn-ôvo;, contraction.
OPIUM (o-pi-om'l, s. m, || Ie Suc épaissi des cap-
sules de diverses espèces du genre pavot et surtout
du pavot somnifère (papaver somniferum, L.), qui
nous vient de la Turquie et de la Perse en morceaux
arrondis ou aplatis. L'opium est une substance nar-
cotique, très-vénéneuse à haute dose, calmante et
soporifique à dose médicale. Après que l'opium a
été recueilli, on l'humecte et on le pétrit avec de
Peau ou du miel, jusqu'à ce qu'il ait acquis la con-
sistance, la viscosité et l'éclat de la poix bien pré-
parée ; on le réduit en petits pains, RAYNAL, Hist
phil. m, 30. Le pavot blanc se cultive en grande
quantité dans l'Inde et l'Orient; après la floraison,
on fait des incisions longitudinales aux capsules;
il en découle un suc laiteux qui se concrète faci-
lement; ce suc, ainsi devenu concret, constitue
l'opium, THENARD, Traité de chimie, t. m, p. 365,
dans POUGENS. || Fig. L'armée était au Saussay, dans
une tranquillité profonde, dont Popium avait ga-
gné jusqu'à M. le duc de Bourgogne, ST-SIM. 213,
4 25. La dévotion est un opium pour l'âme, 3.. 3,
ROUSS. Bel. vi, 8. U 2° L'opium est employé aussi
comme un excitant du système nerveux, qui procure
un sentiment momentané de bien-être. Les fumeurs
d'opium. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'aujourd'hui
même, les preneurs d'opium ou de haschisch se pro-
curent, sous les haillons de la Dauvretë et sans sor-
tir d'une misérable taverne, uu bonheur et des
jouissances auxquels il ne manque que la réalité,
SILVESTRE DE SACY, Instit. Mém. hist. et litt. anc. t. iv,
p. 64. d Fig. Ils [les poètes] versent.... Cet opium
divin que dans sa soif d'extase Le rêveur Orient
puise en vain dans son vase, LAMART. JOC. VI, 234.
— REM. On a longtemps écrit et prononcé opion,
témoin ces vers de Voltaire : L'opium peut servir un
sage; Mais, suivant mon opinion, Il lui faut, au
lieu d'opion, Un pistolet et du courage ; et ces vers
de Senecé : Lit-on du mal, c'est jubilation, Lit-on
du bien, des mains tombe le livre, Qui vous endort
comme bel opion.
— HIST. XVIe s. L'odeur fascheuse du suc de pa-
vot noir, qu'on appelle opion, fait qu'il est malaisé
à mesler parmy le boire.... PARÉ, XXIII, 44.
-- ÉTYM. "Omov, diminutif de ÔTIÔ;, SUC : propre-
ment petit suc. 'Oiràç est de même radical que le
latin sapa (voy. SÈVE), et l'allem. Safl, suc.
t OPLITE (o-pli-f), s. m. Voy. HOPLITE.
{ OPLITODROME (o-pli-to-dro-m'), s. m. Terme
d'antiquité grecque. Coureur qui, dans les jeux pu-
blics, disputait, couvert d'une armure, le prix de la
course. Parrhasius, selon Pline, avait peint deux
oplitodromes, l'un dans l'action de courir, et l'on
croyait le voir suer, l'autre mettant bas ses armes,
et il semblait qu'on l'entendît haleter, QUATREMÈRE
DE QUINCY, Instit. Mém. hist. et litt. anc. t. iv,
p. 487.
— ËTYM._tOiiXiTo6p6|i.o;, de OIÏXETÏ);, hoplite, et
Sp6p.oç, course. II serait mieux d'écrire hoplitodrome,
vu l'esprit rude.
OPLOMACHIE (o-plo-ma-chie), s. f. Voy. HOPLO-
MACHTE.
f OPOBALSAMUM (o-po-bal-sa-mom'), s. m. Nom
donné autrefois au baume de la Mecque.
— ÉTYM. 'Orà;, suc, et pâXcraaov, baume,
j OPOCÉPHALE (o-po-sé-fa-P), adj. Terme de
tératologie. Monstres opocéphales, ou, substantive-
ment, les opocéphales, monstres qui ont les deux
oreilles rapprochées ou réunies sous la tête, les mâ-
choires atrophiées, et point de bouche.
— ÉTYM. "Q$, rimé;, face, et xeça).ï), tête,
f OPODELDOCH (opo-dèl-dok) ou OPODELTOCH
(o-po-dèl-tok), s. m. Nom d'un baume pharmaceu-
tique.
t OPODYME (o-po-di-m') ou mieux OPODIDYME
(o-po-di-di-nP), adj. Terme de tératologie. Monstres
opodidymes, ou substantivement, les opodidymes,
monstres qui n'ont qu'un seul corps, mais dont la
tête, unique par derrière, se sépare en deux faces
distinctes.
— ÉTYM. "ùty, âmoç, face, et Si'8up.o;, double,
f OPOPANAX (o-po-pa-naks'), s. m. Suc gom-
meux, résineux, obtenu par des incisions faites au
' collet de la racine du paslinaca opoponax, L. || On
dit aussi, mais moins bien, opoponax. Opoponax,
le 4 00 pesant payera 20 livres, Tarif, 4 8 sept. 4 664.
1 — ÉTYM. 'OîtoTtâvaÇ, de èno;, suc, et mxva?, sorte
1 de plante : le suc du TtâvreÇ. ,
f OPOSSUM (o-po-ssom'), s. m. Nom donné par
les Anglo-Américains au didelphe à oreilles bicolo-
• res dit aussi sarigue.
t OPP1ENNE (o-ppi-è-n'), adj. f. Terme de droit
romain. Loi oppienne, fameuse loi romaine contre
il. — 105
DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
OPI
OPP
mon de son érudition, BOSS. lett. 63. Si l'on jette p
quelque profondeur dans certains écrits, si l'on af- c
fecte une finesse-de ^ur- .et-quelquefois une trop g
grands délicatesse,,.çen'est que par la bonne,opi- A
nion qu'on a de ses lecteurs, LA BRUY. I. Il est arrivé [,
souvent à plusd'un grand homme d'exprimer naïve- t;
ment la bonne : opinion qu'il avait de -lui-même, f;
D'ALEMB. Éloges, Bpssuet, note 44. Quel est celui r
qui, sans être un sot, ne s'est jamais trompé dans t
la bonne ou mauvaise opinion qu'il avait conçue des c
hommes? DIDER. Claude et Nér. i, 120. Il estimpor- t
tant au bonheur de votre fils qu'il ait,- en général, t
une opinion avantageuse, des femmes, GENLIS, Adèle l
et Théod. t. n, p. 224, dans POUGENS. || Absolument, v
Avoir opinion de quelqu'un, de quelque chose, en i
bien augurer. J'ai opinion d'un tel. Je n'ai pas opi- C
nion du succès de cet ouvrage. Le fond de tout cela «
est qu'il [Manfredi] avait sincèrement peu d'opi- c
nion de lui-même, disposition qu'on pourrait nom- 4
mer héroïque, FONTEN. Manfredi. || 5° Terme de s
logique. Croyance probable. La démonstration en- i
gendre la science, et l'argument probable en- [
Rendre l'opinion. Parmi les choses qu'on ne sait pas, ç
il y en a qu'on croit sur le témoignage d'autrui, c,
c'est ce qui s'appelle foi; il y en a sur lesquelles on g
suspend son jugement, et avant et après l'examen, e
c'est ce qui s'appelle doute; et, quand dans le .doute e
on penche d'un côté plutôt que d'un autre, sans q
pourtant rien déterminer absolument, cela s'appelle e
■opinion, BOSS. Connaiss. i, 4 4. L'opinion est une ç
connaissance douteuse qui n'est pas sans apparence e
•et sans fondement, mais qui n'a point de certitude, j
FLÉCH. t. n, p. 455. Toutes les sciences, renfermées i
dans les faits autant qu'il ;leur est possible et dans les ^
conséquences qu'on en peutdéduire, n'accordent rien d
à l'opinion que quand eiles y sont forcées, D'ALEMB. I
7)isc. prélim. Encycl. OEuv. t. i, p. 289, dans POU- C
-GENS. Il Terme de casuiste. Opinion, probable, opi- f
nion qui avait pour elle quelque, docteur, quelque c
auteur autorise, et qu'on pouvait suivre en con- c
science, quelque douteuse qu'elle fût en soi. Quand i
le pénitent, dit-il, suit une opinion probable, le
confesseur le doit absoudre, quoique son opinion ï
soit contraire à celle du pénitent, PASC. Prov. v.
Nous avons bien voulu que d'autres que les jésuites c
puissent rendre leurs opinions probables, afin qu'on i
ne puisse pas nous les imputer toutes; et ainsi, j
quand quelque auteur que ce soit en a avancé une,
nous avons droit de la prendre, si nous le voulons, j
par la doctrine des opinions probables, ID. ib.\] 6° Doc-
trine de politique ou de religion, parti. Les opinions
des stoïciens, des académiciens. Les opinions des ]
luthériens. Opinions philosophiques. Opinions reli-
gieuses. L'opinion légitimiste dominait en cette
ville. L'opinion libérale, Les hommes de même opir '
nion. Avouez que les opinions ont plus causé de
maux sur ce petit globe que la peste ou les trem-
blements de terre, VOLT. Lett. à M***, 6 janv. 4 759. t
Il importe tant aux hommes de tenir moins aux t
opinions qui les divisent qu'à celles qui les unis- 1
sent, 3. 3. ROUSS. Lett. à l'archevêque. || L'opinion 1
avancée, ou les opinions avancées, se dit de ceux i
qui sont attachés aux nuances très-prononcées du <
libéralisme. || Les opinions relâchées, opinions de i
ceux qui ont peu de sévérité en morale. Les. opi-
nions relâchées plaisent tant aux hommes, qu'il est <
étrange que les leurs [des jésuites] déplaisent, PASC.
Pens. xxiv, as, édit. HAVET.
— HIST. xme s. Opinions est ou de vérité ou de (
fausseté; mais élections est eslire le bien ou le mal, 1
BRUN, LATINI, Trésor, p. 277. Plains de science et de
bonne opinion et de concorde, desirrous d'amor, ID.
ib. p. 34 9. L'opinion dpu bien et dou mal vient en i
nos de tel manière que nos savons naturelment que <
nos devons faire le bien et eschuer [éviter] le mal, 1
ID. ib. p. 463. Li hom se doit garder que sa opi- i
nion ne soit corrompue, et que il ait bone enten- i
sion, ID. ib. p. 464. Et por, ce que cist [ceux-là] i
faisoient noblement ces choses,,et autres sembla- ;
blés, !i très grans flaireurs et li famés [renommée] I
de lor bone opinion fu espandue largement par. le
monde, Légende en prose de Girart, cité dans J. des i
savants, avr. 4 860, p. 303. [Échevins] qui soient dis-
cret et de boinne opinion, TAILLIAR, Recueil, p. 509. i
Al'opinions est que il le doit recevoir à le [la] mesure i
Ae Clermont, BEAUM. XXVI, 3. || xive s. Chertés, au .
cuer me vient si bonne opinions, Qu'encore arons vic-
toire, se bien nous deffendons, Baud. de Seb. v, 202. 1
De lanathomie de l'oyl [oeil] l'opinion est diverse 1
selon diverses gens, n. DE MONDEV. f° 46, verso.
L'emplastre que Thederic loe moult sous l'opinion
d'un maistre, ID. f° 49. Mais Fedris le fery par tel
opinion, Qu'ens u cors lui conduit le [la] lance et le
833
pingnon, Hugues Capct. v. 852. Dieu confonde ce
conte.... Et tous lez confortans en cel' oppinion De -
grever le [la] roïneàle[la] clere fachon, ib. v. 2579.
Aucun vousirent [voulurent] dire que cest enfant s
[Servius Tullius].fut serf; mes à. ceste opinion cqn- t
tredist et résiste le grant honneur que li roys li à 1
fait, BERCHEURE, 1° 20. Il xv" s. Si fut ainsi avisé pour i
retraire le dessusdit de l'opinion des Anglois [le re- <
tirer du parti des Anglais], FROISS. I, I, 250. Les au- £
cuns des capitaines françois estoient d'opinion que i
toute la puissance des François saillissent et comba- 1
tissent les Anglois, A. CHARTIER; 77isl. de Char- s
les VII. Ne prenez mie vostre opinion ; que [car] ]
vous ne tenrez [tiendrez] mie France du roy du ciel, ]
le filz sainte Marie, mais la tendra [tiendra^ le roy <
Charles, vray héritier à qui Dieu l'a donnée, qui <
entrera à Paris à belle compaignie, Lett, de Jeanne i
d'Arc ans Anglois dans Chron. de la pucelle, ch. 1
44. Quoy voyant, le roy se mit en opinion de pas- 1
ser outre, COMM. vu, 6. || xvie s. Madame, j'ai tant fait <
par mes journées, que Pauline n'a plus d'opinion '
[jalousie] de vous, MARG. NOUV. x. Je vous supplie I
que vous ne vous désespériez point ; car il y a vingt- ■
quatre heures au jour, esquelles l'homme peut chan- ■
ger d'opinion, ID. ib. xxxvn. Elle respondit que la vie 1
et la fin de cette fille monstroient que jamais n'avoit 1
eu opinion [pensée] à homme vivant, qu'à celui *
qu'elle aiinoitpiusquesavie....iD.io. XLII. Ilrabilla, '
en bien mourant, la mauvaise opinion qu'on avoit '
eu de luy, MONT, I, 67. Toutes les opinions du monde '
en sont là, que le plaisir est.... m. 1, 69. Ayant j
jugé que cen'estoitque fantaisie et opinion [idée].... :
ID. 1, 100. L'opinion publicque, ID. I, 4 4 7. Pour suy-
vre l'ordre accoustumé, il vous a pieu me comman- '
der de faire l'ouverture des opinions [dire le pre- :
mier mon avis], CONDÉ, Mém. p. 657. ....Nostre
opinion seule ne nous contente, Et ce qui rend plus
fort un esprit embrasé, C'est de voir que son choix
de,chacun est prisé, DESPORTES, Élégies, u, 3. Cha-
cun a son opinion, et non discrétion, LEROUX DE
LINCY, PrOV. t. U, p. 266 '
— ÉTYM. Prov. opinio; espagn. opinion; ital. opi-
nione ; d.u lat. opinionem, de opinari, opiner.
f OPINIONISTE (o-pi-ni-o-ni-sf), s. m. Nom donné
dans le xve siècle à des sectaires qui refusaient de
reconnaître le pape pour vicaire de Jésus-Christ,
parce qu'il n'observait point la pauvreté évangélique.
t OPIOLOGIE (o-pi-o-lo-jie), s. f. Traité sur l'o-
pium.
— ÉTYM. Opium, et Xôyo;, traité,
t OPIOPHAGE (o-pi-o-fa-j'), s. m. Mangeur d'o-
pium.
— ÉTYM. 'Oitiov, opium, et çayeiv, manger,
f OPISTHOCYPHOSE (o-pi-sto-si-fô-z'), s. f.
Terme de médecine. Cambrure de l'épine en arrière.
—ÉTYM/OmcOev, en arrière, et y.0çu
t OPISTHODOME (o-pi-sto-dô-mj, s. m. Terme
d'architecture ancienne. La partie postérieure d'un
: temple, et, particulièrement, à Athènes, la cellule
la plus reculée d'un temple qui servait de trésor pu-
blic. Combien il est improbable que ce temple pé-
riptère, d'ordre ionique, ayant un pronaos et un
opisthodome.... QUATREMÈRE DE QUINCT, 7nst. Mém.
! hist, et litt. anc.t.iii, p. 245.
— ÉTYM. 'O7t«i866o{ji.oç, de ÔTtioOev, en arrière, et
Sôp.o;, maison.
t OPISTHOGASTRIQUE (o-pi-sto-ga-stri-k'), adj.
Terme d'anatomie. Artère opisthogastrique, le tronc
! coeliaque, qui naît de l'aorte descendante, derrière
, la partie supérieure de l'estomac.
. —ÉTYM. "OiricyOev, en arrière, et gastrique.
t OPISTHOGRAPHE (o-pi-sto-gra-f ), adj. Terme
, d'antiquité. Qui est écrit par derrière. || Écriture
: opisthographe, écriture qui se trouve au verso d'un
feuillet. H Feuillet opisthographe, feuillet écrit ou
■ imprimé sur le recto et sur le verso. Cette édition
■ se distingue des éditions antérieures, en ce qu'elle
est opisthographe : les feuillets sont imprimés tant
■ au recto qu'au verso, CAMUS, Instit. Mém. litt. et
beaux-arts, t. n, p. 4 9.
1 — ÉTYM. 'OjctaDéypaipo;, deêrciaOev, par derrière,
; et yp&auv, écrire.
t OPISTHOGRAPUIQDE (o-pi-sto-gra-fi-k'), adj.
■ Qui appartient à des pages opisthographes. || Qui est
1 écrit sur le derrière d'un feuillet, d'un marbre, etc.
1 Débris opisthographique.
- -f OPISTHOTONOS (o-pi-sto-to-nos'), s. m. Terme
, de médecine. Tétanos avec renversement du corps
i en arrière.
— HIST. xvi° s. La seconde sorte de convulsion
1 est dite en grec opisthotonos, qui se fait lorsque tout
1 le corps, col et teste, se retirent en la partie pos-
3 terieure, PARÉ, vn 8
— ÉTYM. 'OTTKJO&TOVO;, de Sjn
OPIUM (o-pi-om'l, s. m, || Ie Suc épaissi des cap-
sules de diverses espèces du genre pavot et surtout
du pavot somnifère (papaver somniferum, L.), qui
nous vient de la Turquie et de la Perse en morceaux
arrondis ou aplatis. L'opium est une substance nar-
cotique, très-vénéneuse à haute dose, calmante et
soporifique à dose médicale. Après que l'opium a
été recueilli, on l'humecte et on le pétrit avec de
Peau ou du miel, jusqu'à ce qu'il ait acquis la con-
sistance, la viscosité et l'éclat de la poix bien pré-
parée ; on le réduit en petits pains, RAYNAL, Hist
phil. m, 30. Le pavot blanc se cultive en grande
quantité dans l'Inde et l'Orient; après la floraison,
on fait des incisions longitudinales aux capsules;
il en découle un suc laiteux qui se concrète faci-
lement; ce suc, ainsi devenu concret, constitue
l'opium, THENARD, Traité de chimie, t. m, p. 365,
dans POUGENS. || Fig. L'armée était au Saussay, dans
une tranquillité profonde, dont Popium avait ga-
gné jusqu'à M. le duc de Bourgogne, ST-SIM. 213,
4 25. La dévotion est un opium pour l'âme, 3.. 3,
ROUSS. Bel. vi, 8. U 2° L'opium est employé aussi
comme un excitant du système nerveux, qui procure
un sentiment momentané de bien-être. Les fumeurs
d'opium. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'aujourd'hui
même, les preneurs d'opium ou de haschisch se pro-
curent, sous les haillons de la Dauvretë et sans sor-
tir d'une misérable taverne, uu bonheur et des
jouissances auxquels il ne manque que la réalité,
SILVESTRE DE SACY, Instit. Mém. hist. et litt. anc. t. iv,
p. 64. d Fig. Ils [les poètes] versent.... Cet opium
divin que dans sa soif d'extase Le rêveur Orient
puise en vain dans son vase, LAMART. JOC. VI, 234.
— REM. On a longtemps écrit et prononcé opion,
témoin ces vers de Voltaire : L'opium peut servir un
sage; Mais, suivant mon opinion, Il lui faut, au
lieu d'opion, Un pistolet et du courage ; et ces vers
de Senecé : Lit-on du mal, c'est jubilation, Lit-on
du bien, des mains tombe le livre, Qui vous endort
comme bel opion.
— HIST. XVIe s. L'odeur fascheuse du suc de pa-
vot noir, qu'on appelle opion, fait qu'il est malaisé
à mesler parmy le boire.... PARÉ, XXIII, 44.
-- ÉTYM. "Omov, diminutif de ÔTIÔ;, SUC : propre-
ment petit suc. 'Oiràç est de même radical que le
latin sapa (voy. SÈVE), et l'allem. Safl, suc.
t OPLITE (o-pli-f), s. m. Voy. HOPLITE.
{ OPLITODROME (o-pli-to-dro-m'), s. m. Terme
d'antiquité grecque. Coureur qui, dans les jeux pu-
blics, disputait, couvert d'une armure, le prix de la
course. Parrhasius, selon Pline, avait peint deux
oplitodromes, l'un dans l'action de courir, et l'on
croyait le voir suer, l'autre mettant bas ses armes,
et il semblait qu'on l'entendît haleter, QUATREMÈRE
DE QUINCY, Instit. Mém. hist. et litt. anc. t. iv,
p. 487.
— ËTYM._tOiiXiTo6p6|i.o;, de OIÏXETÏ);, hoplite, et
Sp6p.oç, course. II serait mieux d'écrire hoplitodrome,
vu l'esprit rude.
OPLOMACHIE (o-plo-ma-chie), s. f. Voy. HOPLO-
MACHTE.
f OPOBALSAMUM (o-po-bal-sa-mom'), s. m. Nom
donné autrefois au baume de la Mecque.
— ÉTYM. 'Orà;, suc, et pâXcraaov, baume,
j OPOCÉPHALE (o-po-sé-fa-P), adj. Terme de
tératologie. Monstres opocéphales, ou, substantive-
ment, les opocéphales, monstres qui ont les deux
oreilles rapprochées ou réunies sous la tête, les mâ-
choires atrophiées, et point de bouche.
— ÉTYM. "Q$, rimé;, face, et xeça).ï), tête,
f OPODELDOCH (opo-dèl-dok) ou OPODELTOCH
(o-po-dèl-tok), s. m. Nom d'un baume pharmaceu-
tique.
t OPODYME (o-po-di-m') ou mieux OPODIDYME
(o-po-di-di-nP), adj. Terme de tératologie. Monstres
opodidymes, ou substantivement, les opodidymes,
monstres qui n'ont qu'un seul corps, mais dont la
tête, unique par derrière, se sépare en deux faces
distinctes.
— ÉTYM. "ùty, âmoç, face, et Si'8up.o;, double,
f OPOPANAX (o-po-pa-naks'), s. m. Suc gom-
meux, résineux, obtenu par des incisions faites au
' collet de la racine du paslinaca opoponax, L. || On
dit aussi, mais moins bien, opoponax. Opoponax,
le 4 00 pesant payera 20 livres, Tarif, 4 8 sept. 4 664.
1 — ÉTYM. 'OîtoTtâvaÇ, de èno;, suc, et mxva?, sorte
1 de plante : le suc du TtâvreÇ. ,
f OPOSSUM (o-po-ssom'), s. m. Nom donné par
les Anglo-Américains au didelphe à oreilles bicolo-
• res dit aussi sarigue.
t OPP1ENNE (o-ppi-è-n'), adj. f. Terme de droit
romain. Loi oppienne, fameuse loi romaine contre
il. — 105
DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
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