Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 3 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5460034d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49513
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/05/2009
OPE OPE OPÉ
829
une espineuse entreprise, et plus qu'il ne semble,
de suyvre une allure si vagabonde que celle de
nostre esprit, de pénétrer les profondeurs opaques
de ses replis internes,... MONT, n, 59.
— ÉTYM. Lat. opacus.
OPÉRA (o-pé-ra), s. m. || 1°Poëme dramatique mis
en musique, et, plus particulièrement, grand poëme
lyrique composé de récitatif, de chant et de danse,
sans discours ou dialogue parlé. J'honore tout ce qui
est opéra, et, quoique je fasse l'entendue, je ne suis
pas sihabile que M. de Grignan, et je crois que j'y
pleurerais-comme à la comédie, SÉV. 239. Je m'en
vais à un petit opéra de Mollier, beau-père d'Hier,
qui se chante chez Pélissari; c'est une musique
très-parfaite, ID. 4 86. Ce n'est point l'opéra que je
fais pour le roi Qui m'empêche d'être tranquille;
Tout ce qu'on fait pour lui paraît toujours facile,
QUINAULT, dans RICHELET. On ne peut jamais faire
un bon opéra, parce que la musique ne saurait
narrer; que les passions n'y peuvent être peintes
dans toute l'étendue qu'elles demandent; que d'ail-
leurs elle ne saurait souvent mettre en chant les ex-
pressions vraiment sublimes et courageuses, BOIL.
Fragm. d'un prolog. d'opéra, avert, 11 ne faut point
de vols, ni de chars, ni de changements aux Béré-
nices et à Pénélope ; il en faut aux opéras, et le
propre de ce spectacle est de tenir les esprits, les
yeux et les oreilles dans un égal enchantement, LA
BRUY. i. C'est dans ce village [Issy], près de Vaugi-
rard, que fut représenté le premier opéra français
«n 1659, SAINT-FOIX, Ess. sur Paris, OEuvr. t. m,
p. 363, dans POUGENS. Le cardinal Mazarin, pour so-
lenniser ce mariage [de Louis XIV], fit représenter
au Louvre l'opéra italien intitulé Éreole amante;
il ne plut pas aux Français, VOLT. Louis XIV, 25.
Les charmants opéras de Quinault feront toujours
les délices de quiconque est sensible à la douce har-
monie de la poésie, au naturel et à la vérité de
l'expression, aux grâces faciles du style, quoique ces
mêmes opéras aient toujours été en butte aux satires
de Boileau, sou ennemi personnel, ID. Comm. Corn.
Rem. Sertor. Préf. Ce fut là ^qu'ayant demandé à
Mme de Maintenon quel était l'opéra qu'elle aimait
îe mieux, et Mme de Maintenon s'étant déclarée
pour Atys, il [Louis XIV] répondit : Atys est trop
heureux, GENLIS, Mme de Maintenon, t. n, p. 244,
dans POUGENS. || 2° En Italie, opéra sérieux, dit aussi
grand opéra, opéra dont les personnages sont ceux
de la tragédie (on dit aussi opéra séria, quand on parle
italien). |[ Opéra bouffon, ou opéra bouffe, celui
dont les personnages appartiennent à la comédie
(on dit aussi opéra bufi'a). || 3° En France, opéra
comique, drame mixte qui tient de la comédie par le
dialogue et de l'opéra parle chant. J'ai vu ce que je
n'avais jamais vu, des opéras comiques, VOLT. Lett.
d'Argental, 4 9 sept. 4 766. Joue-t-on encore Eponine?
l'opéra comique soutient-il toujours la gloire de
la France? ID. T^etf. Damilaville, 43 déc. 4762.
Je suis affligé de la Martinique [prise par les An-
glais] et de mon roué [Calas] ; nous sommes bien
sots et bien fanatiques; mais l'opéra comique répare
tout, ID. ib. 4 avr. 4 762. Il ne fallait aux Romains
que panem et circenses; nous avons retranché pa-
nent, il nous suffit du circenses, c'est-à-dire de
l'opéra comique, ID. cité par Grimm, t. vi, p. 370.
Je puis dire qu'en relevant le caractère de l'opéra
comique, j'en créais un genre nouveau, MABMONTEL,
Mém. ix. Dans sa nouveauté, l'opéra-comique, tel
qu'il parut aux foires Saint-Laurent et Saint-
Germain, n'était que ce qu'en nomme mainte-
nant le vaudeville; des couplets en faisaient tous
les frais, FÉTIS, la Musique, il, 4 8. ||4° Le genre
de spectacle que constituent les poèmes drama-
tiques mis en musique. L'abbé Perrin obtint de
Louis XIV, vers 4 669, la permission d'établir un
opéra dans Paris; et la première représentation
fut celle de Pomone, en 4 672. L'on voit bien que
l'opéra est l'ébauche d'un grand spectacle : il
en donne l'idée, LA BRUY. I. Je ne sais pas comment
l'opéra, avec une musique si parfaite et une dé-
pense toute royale, a pu réussir à m'ennuyer, ID. ib.
Alors l'opéra ne faisait que de naître en France;
mais Part incomparable de Lulli eut bientôt porté
ce spectacle à une perfection où les Italiens eux-
mêmes, qui en sont les inventeurs, ne l'ont jamais
vu chez eux, D'OLIVET, 77isî. Acad. t. n, p. 254,
dans POUGENS. Le marquis de Sourdiac, du nom de-
Rieux, à qui l'on dut depuis l'établissement de
l'opéra en France, fit exécuter dans ce temps-là
même [tceoj, à ses dépens, dans son château de
Neubourg, la Toison d'or de Pierre Corneille, avec
des machines, VOLT. louis XIV, 26. Je ne,connais
plus d'autre musique que celle des rossignols, et les
chouettes de la forêt m'ont dédommagé de l'opéra
de Paris, J. i. ROUSS. Lett. à M. Vernes, Corresp.
t. iv, p. 4 89, dans POUGENS. Je ne pouvais ni rire, ni
bâiller à l'opéra français, puisque-je n'y restais ja-
mais, et qu'aussitôt que j'entendais commencer la
lugubre psalmodie, je me sauvais dans les corridors,
m. lett. à If. le Nieps. L'opéra de Paris passe à
Paris pour le plus pompeux, le plus voluptueux, le
plus admirable qu'inventa jamais l'art humain, ID.
Hél. il, 23. L'opéra me paraît une belle'fête, et telle
qu'aucune autre nation n'en peut donner ; c'est
l'amusement d'un peuple riche, éclairé, sensible et
ami des voluptés de bon goût, ST-LAMB. Sais, iv,
noie 4. L'opéra français, tel qu'on le forma dans sa
nouveauté, fut reçu de la nation avec un applau-
dissement presque unanime, CAHUSAC, Danses an-
ciennes et modernes, ni, m, 8, L'opéra italien se
divise en trois genres : l'opéra sérieux, le semi-
sérieux et le bouffe; l'opéra français est de deux
genres : le grand opéra, chanté d'un bout à l'autre,
et l'opéra comique, où les acteurs parlent et chan-
tent tour à tour, FÉTIS, la Musique, Dict. opéra.
|| 5° Par extension, l'Opéra, dit aussi à diverses
époques l'Académie royale ou impériale de musique,
le théâtre où l'on joue, le grand opéra; l'Opéra-
Comique, celui où l'on joue l'opéra comique (on
met des majuscules). L'Opéra est le premier de nos
théâtres lyriques ; il a été tantôt dans les attribu-
tions des menus plaisirs, de la liste civile du roi,
de la maison de l'empereur ou du ministère d'État,
tantôt en régie. Par toi-même bientôt conduite à
l'Opéra, De quel air penses-tu que ta sainte verra
D'un spectacle enchanteur la pompe harmonieuse....
Entendra ces discours sur l'amour seul roulants,
Ces doucereux JAenauds, ces insensés Rolands...?
BOIL. Sat. x. La salle de l'Opéra et toutes les autres
dépendances du Palais royal du côté de l'église
de Sainl-Honoré sont bâties sur les ruines de
l'hôtel des comtes d'Armagnac, SAINT-FOIX, TS'SS.
Paris, OEuvr. t. m, p. 59. Il y a déjà quelque
temps que l'on m'a dit que M. Destouches avait
une pension de 4000 livres sur l'Opéra, et une
direction sur les auteurs et sur les musiciens, j. B.
ROUSS. Lett, à Boulet, Soleure, le... Peut-on se ré-
jouir à Paris dans ce malheur général [des guerres
d'Allemagne]? hélas! il le faut bien; et on tuerait
cent mille hommes en Allemagne, que l'Opéra se-
rait plein les vendredis, VOLT. Lett, d'Argental,
5 juill. 4 743. On va voir une tragédie pour être tou-
ché, on se rend à l'Opéra par désoeuvrement et pour
digérer, ID. Lett, Chabanon, 4 2 février 4 768. Par une
ordonnance dui4 décembre 4715, les balspublics
furent permis trois fois la semaine dans la salle de
l'Opéra; les directeurs firent faire une machine avec
laquelle on élevait le parterre et l'orchestre au ni-
veau du théâtre, CAHUSAC, Danses anciennes cl
modernes, p. 4 75, dans POUGENS. Abonnés de l'O-
péra-Comique, Abonnés du sublime Opéra... Ah!
combien vous devez être riches, Si vraiment Le bien
vient en dormant! SCRIBE et GERMAIN DELAVIGNE,
Somnambule, n, couplets finals. || Grand Opéra, se
dit quelquefois pour Théâtre de l'Opéra, afin de le
distinguer de celui de l'Opéra-Comique. || 6°Opéra
ballet, genre d'opéra mêlé de danses, fort à la mode
à la fin du xvir siècle et au commencement du
xvme siècle. Le Dieu et la Bayadère de MM. Scribe
et Auber est un opéra ballet. Le roi y a donné ordre,
madame; on peut être de l'opéra sans faire tort à sa
noblesse ; les plus grands seigneurs du royaume y
peuvent danser avec l'approbation de tout le monde,
ST-ÉVREM. les Opéra (sic), v, 3. || 7° Bal de l'Opéra,
bal que donne le grand Opéra pendant le carnaval.
Le premier bal de l'Opéra fut donné le B janvier
4716 par autorisation du duc d'Orléans régent.
|| 8" Opéra spirituel, s'est dit quelquefois pour ora-
torio. || 9e Fig. S'est dit de tout ce qui semble dif-
ficile. C'est un opéra de lui parler, BOUHOURS, NOUV.
Bem. Ils sont en si grand nombre, que ce serait un
opéra que d'en vouloir dresser un mémoire, BAYLE,
Lettres, p. 696, dans POUGENS. Mon opéra fait, il
s'agit d'en tirer parti : c'était un autre opéra bien
plus difficile, 3.3. ROUSS. Conf. vu. || S'est dit aussi
d'une chose excellente, d'un chef-d'oeuvre. Vos deux
lettres sont des choses admirables, dignes d'être ap-
prises par coeur, et, en un mot, ce qu'on appelle des
opéra (sic), SCARR. Lettres, dans RICHELET. Mais à pro-
pos de couches, vous vous souvenez bien de la lettre
que vous m'avez promise, dès que vous auriez appris
que je serais grand-père; je m'attends à un opéra,
BUSSY-RABUTIN, à Mme de Grignan, 3 janv. 4676. Et,
pour son opéra, une soupe .à bouillon perlé, soute-
nue d'un jeune gros dindon, MOL. Bourg, gent. iv, 4.
|| Faire opéra, au nain jaune, se défaire successive-
ment de toutes ses cartes, sans en avoir été empêché
par son adversaire ; se dit aussi ai lansquenet, quand
le banquier ou coupeur amène toutes les cartes
retournées sur le tapis avant d'amener" la sienne.
— REM. On a longtemps écrit au pluriel opéra
sans s. Bien que j'aie toujours entendu prononcer des
opéras comme on dit des factums et des totons, je
ne voudrais pas assurer qu'on le doive écrire, et je
pourrais bien m'être trompé en l'écrivant de la sorte,
BOIL. Réflexions crit. sur Longin, vm. Les opéra de
Rameau commençaient à faire du bruit, et relevè-
rent ses ouvrages théoriques, que leur obscurité
laissait à la portée de peu de gens, j. j. ROUSS.
Confess. v. Mais, depuis l'édition de 4 835, FAcadémi6
met Ps au pluriel ; auparavant, plusieurs la mettaient
aussi. J'écris opéras au pluriel, malgré la décision
contraire, parce qu'il me semble que la dernière
syllabe de ce mot est longue au pluriel, D'ALEMB. Lib.
de lamus. OEuvr. t. m, p. 358, note 4, dans POUGENS.
— ÉTYM. Ital. opéra, oeuvre (voy. ce mot).
t OPÉRABLE (o-pé-ra-bP), adj. Qui peut être
opéré. Ce cancer n'est pas opérable.
t OPÉRANT, ANTE (o-pé-ran, ran-t'), adj. Qui
est propre à opérer. La foi vive et opérante par la
charité, MASS. Profess. relig. Serm. 2.
— REM. Bossuet, suivant la règle archaïque, fai-
sait encore quelquefois accorder le participe présent
avec son substantif : On les reconnaît [les bonnes
oeuvres] nécessaires comme présentes, mais non pas
comme opérantes le salut, BOSS. Projet de réunion,
Réfl, de l'év. de Meaux, i, 7.
OPÉRATEUR, TRICE (o-pé-ra-teur, tri-s'), s. m,
et f. || i° Celui, celle qui se livre à quelque mani-
pulation. || Fig. Ces opérateurs d'iniquités [les jé-
suites] sont plus dangereux que n'étaient autrefois,
du temps du Messie, les scribes et les pharisiens,
GUI PATIN, Lettres, t. n, p. 440. |] 2° Celui qui fait
certaines opérations de chirurgie. Un habile opéra-
teur. Hom! disait l'un, jamais n'enlonnerai-je Un
requiem sur cet opérateur? J. B. Rouss. Ép. i, 10.
|| On dit quelquefois au féminin, opératrice. Voilà
l'opératrice aussitôt en besogne; Elle retira l'os, LA
FONT. Fabl. m, 9. || 3° Charlatan qui vend des dro-
gues en place publique. La bonne compagnie qui
était déjà dans l'hôtellerie, augmenta d'un opéra
teur et de son train, qui était composé de sa femme
d'une vieille servante more, d'un singe et de deux
valets, SCARRON,' Rom. com. i, 4 5. 23 janvier 4 696 :
le soir, il y eut une petite mascarade chez le roi,
où M. le duc du Maine était opérateur; il fit beau-
coup de présents aux dames, fort magnifiques, DAN-
GEAU, I, 284. || Au féminin, opératrice, femme d'un
opérateur. Il triompha aussi de l'insensibilité et de
la misanthropie de la Rancune, qui devint amou-
reux de l'opératrice, SCARR. Tlom. com. i, 4 9.
— HIST. xive s. De serfs sont deux espèces, le
curateur et le operateur. Tels sont operateurs [ar-
tisans] et font les oeuvres serviles, ORESME, Thèse de
MEUNIER. Il xvie s. Aussi habile fut un operateur sur
l'aumonier de Marmoutier lequel il traitait d'une
hernie, D'AUB. Foen. iv, 4 4.
—ÉTY'M. Lat. operalorem, de operari (voy. OPÉRER).
f OPÉRATIF, IYE (o-pé-ra-tif, ti-v'), adj. Terme
de scolastique. Propriétés opératives, celles qui sonl
causes d'actes. Les qualités formelles sont de sim-
ples attributs; mais les opératives doivent soigneu-
sement se diviser en originales et en dérivées,
VOLT. Dict.phil. Droit, i.
— ÉTYM. Opérer.
OPÉRATION (o-pé-ra-sion ; en vers, de cinq syl-
labes), s. f. || 1° Action d'une puissance, d'une fa-
culté qui produit un effet. Les opérations de la na-
ture. On trouva de grandes difficultés à donner des
noms aux opérations de Pâme, parce qu'on est na-
turellement peu propre à refléchir sur soi-même,
CONDIL. Conn. hum. i, i, 9. || En termes de dévotion.
L'opération du Saint-Esprit. Les opérations de la
grâce. Le doigt de Dieu est ici [dans la conversion
d'Anne de Gonzague], la suite ne permet pas d'en
douter, et l'opération de la grâce se reconnaît dans
ses fruits, BOSS. Anne de Gong. || En termes de phi-
losophie, les trois opérations de l'esprit, la première
qui conçoit, la seconde qui juge, la troisième qui
raisonne. Si elle [la logique] a pour objet les trois
opérations de l'esprit, ou la troisième seulement,
MOL.'";J7ar. forcé, se. 6. |] 2° Terme de mathéma-
tique. Les calculs qu'il faut faire pour obtenir un
résultat. Trouver la racine carrée d'un nombre est
une opération d'arithmétique. I. s quatre règles
de l'arithmétique, ou les quatre règles, l'addition,
la soustraction, la multiplication et la division.
|| 3° Plans combinés, desseins en voie d'exéculion.
L'amortissement de la dette publique est une opéra-
829
une espineuse entreprise, et plus qu'il ne semble,
de suyvre une allure si vagabonde que celle de
nostre esprit, de pénétrer les profondeurs opaques
de ses replis internes,... MONT, n, 59.
— ÉTYM. Lat. opacus.
OPÉRA (o-pé-ra), s. m. || 1°Poëme dramatique mis
en musique, et, plus particulièrement, grand poëme
lyrique composé de récitatif, de chant et de danse,
sans discours ou dialogue parlé. J'honore tout ce qui
est opéra, et, quoique je fasse l'entendue, je ne suis
pas sihabile que M. de Grignan, et je crois que j'y
pleurerais-comme à la comédie, SÉV. 239. Je m'en
vais à un petit opéra de Mollier, beau-père d'Hier,
qui se chante chez Pélissari; c'est une musique
très-parfaite, ID. 4 86. Ce n'est point l'opéra que je
fais pour le roi Qui m'empêche d'être tranquille;
Tout ce qu'on fait pour lui paraît toujours facile,
QUINAULT, dans RICHELET. On ne peut jamais faire
un bon opéra, parce que la musique ne saurait
narrer; que les passions n'y peuvent être peintes
dans toute l'étendue qu'elles demandent; que d'ail-
leurs elle ne saurait souvent mettre en chant les ex-
pressions vraiment sublimes et courageuses, BOIL.
Fragm. d'un prolog. d'opéra, avert, 11 ne faut point
de vols, ni de chars, ni de changements aux Béré-
nices et à Pénélope ; il en faut aux opéras, et le
propre de ce spectacle est de tenir les esprits, les
yeux et les oreilles dans un égal enchantement, LA
BRUY. i. C'est dans ce village [Issy], près de Vaugi-
rard, que fut représenté le premier opéra français
«n 1659, SAINT-FOIX, Ess. sur Paris, OEuvr. t. m,
p. 363, dans POUGENS. Le cardinal Mazarin, pour so-
lenniser ce mariage [de Louis XIV], fit représenter
au Louvre l'opéra italien intitulé Éreole amante;
il ne plut pas aux Français, VOLT. Louis XIV, 25.
Les charmants opéras de Quinault feront toujours
les délices de quiconque est sensible à la douce har-
monie de la poésie, au naturel et à la vérité de
l'expression, aux grâces faciles du style, quoique ces
mêmes opéras aient toujours été en butte aux satires
de Boileau, sou ennemi personnel, ID. Comm. Corn.
Rem. Sertor. Préf. Ce fut là ^qu'ayant demandé à
Mme de Maintenon quel était l'opéra qu'elle aimait
îe mieux, et Mme de Maintenon s'étant déclarée
pour Atys, il [Louis XIV] répondit : Atys est trop
heureux, GENLIS, Mme de Maintenon, t. n, p. 244,
dans POUGENS. || 2° En Italie, opéra sérieux, dit aussi
grand opéra, opéra dont les personnages sont ceux
de la tragédie (on dit aussi opéra séria, quand on parle
italien). |[ Opéra bouffon, ou opéra bouffe, celui
dont les personnages appartiennent à la comédie
(on dit aussi opéra bufi'a). || 3° En France, opéra
comique, drame mixte qui tient de la comédie par le
dialogue et de l'opéra parle chant. J'ai vu ce que je
n'avais jamais vu, des opéras comiques, VOLT. Lett.
d'Argental, 4 9 sept. 4 766. Joue-t-on encore Eponine?
l'opéra comique soutient-il toujours la gloire de
la France? ID. T^etf. Damilaville, 43 déc. 4762.
Je suis affligé de la Martinique [prise par les An-
glais] et de mon roué [Calas] ; nous sommes bien
sots et bien fanatiques; mais l'opéra comique répare
tout, ID. ib. 4 avr. 4 762. Il ne fallait aux Romains
que panem et circenses; nous avons retranché pa-
nent, il nous suffit du circenses, c'est-à-dire de
l'opéra comique, ID. cité par Grimm, t. vi, p. 370.
Je puis dire qu'en relevant le caractère de l'opéra
comique, j'en créais un genre nouveau, MABMONTEL,
Mém. ix. Dans sa nouveauté, l'opéra-comique, tel
qu'il parut aux foires Saint-Laurent et Saint-
Germain, n'était que ce qu'en nomme mainte-
nant le vaudeville; des couplets en faisaient tous
les frais, FÉTIS, la Musique, il, 4 8. ||4° Le genre
de spectacle que constituent les poèmes drama-
tiques mis en musique. L'abbé Perrin obtint de
Louis XIV, vers 4 669, la permission d'établir un
opéra dans Paris; et la première représentation
fut celle de Pomone, en 4 672. L'on voit bien que
l'opéra est l'ébauche d'un grand spectacle : il
en donne l'idée, LA BRUY. I. Je ne sais pas comment
l'opéra, avec une musique si parfaite et une dé-
pense toute royale, a pu réussir à m'ennuyer, ID. ib.
Alors l'opéra ne faisait que de naître en France;
mais Part incomparable de Lulli eut bientôt porté
ce spectacle à une perfection où les Italiens eux-
mêmes, qui en sont les inventeurs, ne l'ont jamais
vu chez eux, D'OLIVET, 77isî. Acad. t. n, p. 254,
dans POUGENS. Le marquis de Sourdiac, du nom de-
Rieux, à qui l'on dut depuis l'établissement de
l'opéra en France, fit exécuter dans ce temps-là
même [tceoj, à ses dépens, dans son château de
Neubourg, la Toison d'or de Pierre Corneille, avec
des machines, VOLT. louis XIV, 26. Je ne,connais
plus d'autre musique que celle des rossignols, et les
chouettes de la forêt m'ont dédommagé de l'opéra
de Paris, J. i. ROUSS. Lett. à M. Vernes, Corresp.
t. iv, p. 4 89, dans POUGENS. Je ne pouvais ni rire, ni
bâiller à l'opéra français, puisque-je n'y restais ja-
mais, et qu'aussitôt que j'entendais commencer la
lugubre psalmodie, je me sauvais dans les corridors,
m. lett. à If. le Nieps. L'opéra de Paris passe à
Paris pour le plus pompeux, le plus voluptueux, le
plus admirable qu'inventa jamais l'art humain, ID.
Hél. il, 23. L'opéra me paraît une belle'fête, et telle
qu'aucune autre nation n'en peut donner ; c'est
l'amusement d'un peuple riche, éclairé, sensible et
ami des voluptés de bon goût, ST-LAMB. Sais, iv,
noie 4. L'opéra français, tel qu'on le forma dans sa
nouveauté, fut reçu de la nation avec un applau-
dissement presque unanime, CAHUSAC, Danses an-
ciennes et modernes, ni, m, 8, L'opéra italien se
divise en trois genres : l'opéra sérieux, le semi-
sérieux et le bouffe; l'opéra français est de deux
genres : le grand opéra, chanté d'un bout à l'autre,
et l'opéra comique, où les acteurs parlent et chan-
tent tour à tour, FÉTIS, la Musique, Dict. opéra.
|| 5° Par extension, l'Opéra, dit aussi à diverses
époques l'Académie royale ou impériale de musique,
le théâtre où l'on joue, le grand opéra; l'Opéra-
Comique, celui où l'on joue l'opéra comique (on
met des majuscules). L'Opéra est le premier de nos
théâtres lyriques ; il a été tantôt dans les attribu-
tions des menus plaisirs, de la liste civile du roi,
de la maison de l'empereur ou du ministère d'État,
tantôt en régie. Par toi-même bientôt conduite à
l'Opéra, De quel air penses-tu que ta sainte verra
D'un spectacle enchanteur la pompe harmonieuse....
Entendra ces discours sur l'amour seul roulants,
Ces doucereux JAenauds, ces insensés Rolands...?
BOIL. Sat. x. La salle de l'Opéra et toutes les autres
dépendances du Palais royal du côté de l'église
de Sainl-Honoré sont bâties sur les ruines de
l'hôtel des comtes d'Armagnac, SAINT-FOIX, TS'SS.
Paris, OEuvr. t. m, p. 59. Il y a déjà quelque
temps que l'on m'a dit que M. Destouches avait
une pension de 4000 livres sur l'Opéra, et une
direction sur les auteurs et sur les musiciens, j. B.
ROUSS. Lett, à Boulet, Soleure, le... Peut-on se ré-
jouir à Paris dans ce malheur général [des guerres
d'Allemagne]? hélas! il le faut bien; et on tuerait
cent mille hommes en Allemagne, que l'Opéra se-
rait plein les vendredis, VOLT. Lett, d'Argental,
5 juill. 4 743. On va voir une tragédie pour être tou-
ché, on se rend à l'Opéra par désoeuvrement et pour
digérer, ID. Lett, Chabanon, 4 2 février 4 768. Par une
ordonnance dui4 décembre 4715, les balspublics
furent permis trois fois la semaine dans la salle de
l'Opéra; les directeurs firent faire une machine avec
laquelle on élevait le parterre et l'orchestre au ni-
veau du théâtre, CAHUSAC, Danses anciennes cl
modernes, p. 4 75, dans POUGENS. Abonnés de l'O-
péra-Comique, Abonnés du sublime Opéra... Ah!
combien vous devez être riches, Si vraiment Le bien
vient en dormant! SCRIBE et GERMAIN DELAVIGNE,
Somnambule, n, couplets finals. || Grand Opéra, se
dit quelquefois pour Théâtre de l'Opéra, afin de le
distinguer de celui de l'Opéra-Comique. || 6°Opéra
ballet, genre d'opéra mêlé de danses, fort à la mode
à la fin du xvir siècle et au commencement du
xvme siècle. Le Dieu et la Bayadère de MM. Scribe
et Auber est un opéra ballet. Le roi y a donné ordre,
madame; on peut être de l'opéra sans faire tort à sa
noblesse ; les plus grands seigneurs du royaume y
peuvent danser avec l'approbation de tout le monde,
ST-ÉVREM. les Opéra (sic), v, 3. || 7° Bal de l'Opéra,
bal que donne le grand Opéra pendant le carnaval.
Le premier bal de l'Opéra fut donné le B janvier
4716 par autorisation du duc d'Orléans régent.
|| 8" Opéra spirituel, s'est dit quelquefois pour ora-
torio. || 9e Fig. S'est dit de tout ce qui semble dif-
ficile. C'est un opéra de lui parler, BOUHOURS, NOUV.
Bem. Ils sont en si grand nombre, que ce serait un
opéra que d'en vouloir dresser un mémoire, BAYLE,
Lettres, p. 696, dans POUGENS. Mon opéra fait, il
s'agit d'en tirer parti : c'était un autre opéra bien
plus difficile, 3.3. ROUSS. Conf. vu. || S'est dit aussi
d'une chose excellente, d'un chef-d'oeuvre. Vos deux
lettres sont des choses admirables, dignes d'être ap-
prises par coeur, et, en un mot, ce qu'on appelle des
opéra (sic), SCARR. Lettres, dans RICHELET. Mais à pro-
pos de couches, vous vous souvenez bien de la lettre
que vous m'avez promise, dès que vous auriez appris
que je serais grand-père; je m'attends à un opéra,
BUSSY-RABUTIN, à Mme de Grignan, 3 janv. 4676. Et,
pour son opéra, une soupe .à bouillon perlé, soute-
nue d'un jeune gros dindon, MOL. Bourg, gent. iv, 4.
|| Faire opéra, au nain jaune, se défaire successive-
ment de toutes ses cartes, sans en avoir été empêché
par son adversaire ; se dit aussi ai lansquenet, quand
le banquier ou coupeur amène toutes les cartes
retournées sur le tapis avant d'amener" la sienne.
— REM. On a longtemps écrit au pluriel opéra
sans s. Bien que j'aie toujours entendu prononcer des
opéras comme on dit des factums et des totons, je
ne voudrais pas assurer qu'on le doive écrire, et je
pourrais bien m'être trompé en l'écrivant de la sorte,
BOIL. Réflexions crit. sur Longin, vm. Les opéra de
Rameau commençaient à faire du bruit, et relevè-
rent ses ouvrages théoriques, que leur obscurité
laissait à la portée de peu de gens, j. j. ROUSS.
Confess. v. Mais, depuis l'édition de 4 835, FAcadémi6
met Ps au pluriel ; auparavant, plusieurs la mettaient
aussi. J'écris opéras au pluriel, malgré la décision
contraire, parce qu'il me semble que la dernière
syllabe de ce mot est longue au pluriel, D'ALEMB. Lib.
de lamus. OEuvr. t. m, p. 358, note 4, dans POUGENS.
— ÉTYM. Ital. opéra, oeuvre (voy. ce mot).
t OPÉRABLE (o-pé-ra-bP), adj. Qui peut être
opéré. Ce cancer n'est pas opérable.
t OPÉRANT, ANTE (o-pé-ran, ran-t'), adj. Qui
est propre à opérer. La foi vive et opérante par la
charité, MASS. Profess. relig. Serm. 2.
— REM. Bossuet, suivant la règle archaïque, fai-
sait encore quelquefois accorder le participe présent
avec son substantif : On les reconnaît [les bonnes
oeuvres] nécessaires comme présentes, mais non pas
comme opérantes le salut, BOSS. Projet de réunion,
Réfl, de l'év. de Meaux, i, 7.
OPÉRATEUR, TRICE (o-pé-ra-teur, tri-s'), s. m,
et f. || i° Celui, celle qui se livre à quelque mani-
pulation. || Fig. Ces opérateurs d'iniquités [les jé-
suites] sont plus dangereux que n'étaient autrefois,
du temps du Messie, les scribes et les pharisiens,
GUI PATIN, Lettres, t. n, p. 440. |] 2° Celui qui fait
certaines opérations de chirurgie. Un habile opéra-
teur. Hom! disait l'un, jamais n'enlonnerai-je Un
requiem sur cet opérateur? J. B. Rouss. Ép. i, 10.
|| On dit quelquefois au féminin, opératrice. Voilà
l'opératrice aussitôt en besogne; Elle retira l'os, LA
FONT. Fabl. m, 9. || 3° Charlatan qui vend des dro-
gues en place publique. La bonne compagnie qui
était déjà dans l'hôtellerie, augmenta d'un opéra
teur et de son train, qui était composé de sa femme
d'une vieille servante more, d'un singe et de deux
valets, SCARRON,' Rom. com. i, 4 5. 23 janvier 4 696 :
le soir, il y eut une petite mascarade chez le roi,
où M. le duc du Maine était opérateur; il fit beau-
coup de présents aux dames, fort magnifiques, DAN-
GEAU, I, 284. || Au féminin, opératrice, femme d'un
opérateur. Il triompha aussi de l'insensibilité et de
la misanthropie de la Rancune, qui devint amou-
reux de l'opératrice, SCARR. Tlom. com. i, 4 9.
— HIST. xive s. De serfs sont deux espèces, le
curateur et le operateur. Tels sont operateurs [ar-
tisans] et font les oeuvres serviles, ORESME, Thèse de
MEUNIER. Il xvie s. Aussi habile fut un operateur sur
l'aumonier de Marmoutier lequel il traitait d'une
hernie, D'AUB. Foen. iv, 4 4.
—ÉTY'M. Lat. operalorem, de operari (voy. OPÉRER).
f OPÉRATIF, IYE (o-pé-ra-tif, ti-v'), adj. Terme
de scolastique. Propriétés opératives, celles qui sonl
causes d'actes. Les qualités formelles sont de sim-
ples attributs; mais les opératives doivent soigneu-
sement se diviser en originales et en dérivées,
VOLT. Dict.phil. Droit, i.
— ÉTYM. Opérer.
OPÉRATION (o-pé-ra-sion ; en vers, de cinq syl-
labes), s. f. || 1° Action d'une puissance, d'une fa-
culté qui produit un effet. Les opérations de la na-
ture. On trouva de grandes difficultés à donner des
noms aux opérations de Pâme, parce qu'on est na-
turellement peu propre à refléchir sur soi-même,
CONDIL. Conn. hum. i, i, 9. || En termes de dévotion.
L'opération du Saint-Esprit. Les opérations de la
grâce. Le doigt de Dieu est ici [dans la conversion
d'Anne de Gonzague], la suite ne permet pas d'en
douter, et l'opération de la grâce se reconnaît dans
ses fruits, BOSS. Anne de Gong. || En termes de phi-
losophie, les trois opérations de l'esprit, la première
qui conçoit, la seconde qui juge, la troisième qui
raisonne. Si elle [la logique] a pour objet les trois
opérations de l'esprit, ou la troisième seulement,
MOL.'";J7ar. forcé, se. 6. |] 2° Terme de mathéma-
tique. Les calculs qu'il faut faire pour obtenir un
résultat. Trouver la racine carrée d'un nombre est
une opération d'arithmétique. I. s quatre règles
de l'arithmétique, ou les quatre règles, l'addition,
la soustraction, la multiplication et la division.
|| 3° Plans combinés, desseins en voie d'exéculion.
L'amortissement de la dette publique est une opéra-
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