Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 3 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5460034d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49513
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/05/2009
OCC
occ
occ
789
— ÉTYM. Lat. occidere, de ob, et cxdere, tuer.
OCCIS, ISE (o-ksî, ksi-z'), part, passé d'occire.
Tué. S'il y avoit quelques mutins d'occis....
OCC1SEUR (o-ksi-zeur), s. m. Terme vieilli, ou qui
ne se dit que par plaisanterie. Celui qui tue. Faisons
l'olibrius, l'occiseur d'innocents, MOL. l'Et. ni, 5. I
— HIST. xir s. Al consistorie od lui ne remist j
[ne resta] nuls hum vis [vivant] ; Oceïsur felun li j
furent dune tramis, Th. le mdrt. 94. || xv' s. Mais
cher se vendoient aux occieurs, car maints en ver-
sèrent le jour en la iharine, Boucic. n, 26.
— ÉTYM. Lat. occisorem, de occidere, occire.
OCCISION (o-ksi-zion; envers, de quatre sylla-
bes), s. f. Terme vieilli ou de plaisanterie. Tuerie.
Cette belle occision faite, SCARR. Virg. 1.1| Il se dit
dans le style scientifique. L'occision immédiate de
tous les chiens chez lesquels se manifesteraient les
moindres symptômes de nature à laisser craindre la
naissance de la rage et surtout de tous ceux qui
auraient été mordus et seraient soupçonnés d'avoir
été mordus par des chiens enragés, RENAULT, Acad.
des se. Comptes rendus, t.,Lvi, p. 73.
—HIST. xie s. Des or comence l'ocisium des altres,
Ch, de Rpl. CCLXXXIX. ||xir s. Mainte bataille [ils]
en firent et mainte ocision, Sax. m. || XIII' s. D'oc-
cision nus [nuiz] ne s'aprouche; Netes aies et mains
et bouches, la Rose, 20847. ||xve s. Finablement
elle fut prise [la ville], et y eut grant occision de ceux
qui dedans furent trouvés, FROISS. I,I, 224. ||xvies.
Leur, camp fut pris avec grande occision, AMYOT,
Cam. 54.
— ÉTYM. Lat. occisionem, de occidere, occire.
f OCCLURE (o-kklù-r'), v. a. Terme de chirurgie.
Pratiquer l'occlusion des paupières bien différente
de l'action naturelle de'fermer ou clore les pau-
pières. H Au part, passé, occlus. Paupières occluses.
— ÉTYM. Lat. occludere, de ob, et claudere, clore.
OCCLUSION (o-kklu-zion ; en vers, de quatre syl-
labes), s. f. || 1° Fermeture. L'occlusion d'un conduit.
|| Le rapprochement momentané des bords d'une
ouverture naturelle. L'occlusion des paupières.
|| 2° Terme-de médecine. Se dit particulièrement
de l'état de fermeture d'une ouverture naturelle.
L'occlusion de la pupille. || Terme de chirurgie. Oc-
clusion des paupières, action de fermer les pau-
pières à l'aide^de bandelettes de taffetas gommé,
dans les cas d'ophlhalmie où il y a beaucoup de
photophobie.
—ETYM. Lat. occlusum, supin de occludere, occlure.
f OCCULTANT, ANTE (o-kul-tan, tan-t'), adj.
Terme de botanique. Se dit d'une feuille appliquée
contre la tige, de manière à la soustraire entière-
ment aux regards.
— ÉTYM. Voy. OCCULTE.
OCCULTATION (o-kul-ta-sion; en vers, de cinq
syllabes), s. f. \\ 1° Terme d'astronomie. Passage
d'une étoile ou d'une planète derrière la lune qui
la cache ; d'un satellite derrière sa planète. L'oc-
cultation des satellites de Jupiter. Il [Aristote] a vu
une éclipse de Mars par la lune et l'occultation
d'une étoile des Gémeaux par la planète de Ju-
piter, BAILLY, Hist. astron. anc. p. 244. Hevelius
enseigna que les occultations des étoiles par la
lune sont les phénomènes les plus propres à la re-
cherche des longitudes, ID. Hist. de l'astr. mod.
t. H, p. 22-2. Dans les occultations d'étoiles ou de
planètes, il n'y a d'autre observation à faire que
celle de l'entrée et de la sortie, DELAMBRE, Abrégé
astron. leçon 1. || 2° Action de se cacher; il se dit
de quelques oiseaux qui disparaissent à certaines
époques. Aristote ne caractérise l'oiseau oenanlhe
[le motteux] qu'en donnant à son apparition et à
son départ les mêmes temps qu'à l'arrivée et à l'oc-
cultation du coucou, BUFF. Ois. t. ix, p. 350.
— HIST. xvi°'s. Occultation, COTGRAVE. Action
si nécessairement obligée à l'occultation et à la
vergongne, MONT, n, 351.
— ÉTYM. Lat. oceulfationem, de occultare, cacher
(voy. OCCULTE).
OCCULTE (o-kul-f), adj. |] 1° Qui est caché sous
une sorte de mystère. Sire, ajoutez du ciel l'occulte
providence; Sur deux amants il verse une même
nfluence, CORN. Clil. 111, I. Selon les occultes dis-
positions de la Providence, BOSS. Panég. St Tho-
mas, 2. Quelle physique corpusculaire, quels ato-
mes déterminent ainsi leur nature [des différents
corps] ? vous n'en savez rien ; la cause sera éter-
nellement occulte' pour vous, VOLT. Dict. phil.
Occulte. H Sciences occultes, la nécromancie, la
cabale, la magie, l'alchimie, l'astrologie, etc.
ainsi nommées parce que les adeptes en font mys-
tère. Cet homme prétend être fort profond dans les
ficiences occultes, DESTOUCHES , le Tambour noc-
turne, 11, 44. Voici les livres de science, ou plutôt
d'ignorance occulte ; tels sont ceux qui contiennent
quelque espèce de diablerie : exécrables, selon la
plupart des gens; pitoyables selon moi, MONTESQ.
Lett. pers. 4 35. Nous allons exposer quelques-uns
des principes de cette philosophie qu'Agrippa et
d'autres ont professée sous le nom d'occulte, DIDE-
ROT, Opi'n. des anc. philos. (Pythagorisme). C'est
en encourageant la philosophie qu'on réussira à
éteindre dans un Etat toute confiance dans les arts
occultes, m. ib. (Pythagorisme).,|| 2° Terme de philo-
sophie. Qualités occultes, certaines propriétés que
l'école considérait comme la cause cachée d'effets
apparents et l'explication suffisante de ces effets.
Descartes venait de substituer aux qualités occultes
des péripatéticiens les idées intelligibles de mou-
vement, 'd'impulsion et de force centrifuge, LA-
PLACE, Expos, v, 6.1] En un sens qui n'est plus sco-
lastique, les causes premières considérées comme
inaccessibles à l'esprit humain. Oui, monsieur, je l'ai
dit, je le redis et je le redirai, malgré la certitude
d'ennuyer, que la doctrine des qualités occultes est
ce que l'antiquité a produit de plus sage et de plus
vrai; la formation des éléments, l'émission de la
lumière, animaux, végétaux, notre naissance, notre
vie, notre mort, la veille, le sommeil, les sensa-
tions, la pensée, tout est qualité occulte, VOLT. Lett.
à M. L. C. 23 déc. 476S..On s'est moqué fort long-
temps des qualités occultes; on doit se moquer de
ceux qui n'y croient pas ; répétons cent fois que
tout principe, tout premier ressort de quelque oeu-
vre que ce puisse être du grand d'émiourgos est
occulte et caché pour jamais aux mortels, VOLT.
Dict. phil. Occulte. |] 3° Terme d'ancienne géométrie.
Ligne occulte, se disait des lignes auxiliaires que
l'on trace sur un plan pour faire une construction
quelconque, et que l'on efface ensuite.
— HIST. xne s. Les occultes choses de la tue sa-
pience, Lib. psalm. p. 67.||xives. Aussiail aultre
chose plus occulte, que ainsi chascune herbe a sa
propre vertu, LANFRANC, f°4 4 0, verso. || xvr s. Faut-
il donc nier ce qui est manifeste, quand ce qui est
occulte ne se peut comprendre? CALVIN, instit. 769.
Les médicaments hypercathartiques, c'est à dire
qui font opération effrénée par propriété occulte....
PARÉ, xxiv, 26. Les choses mortes ont encore des
relations occultes à la vie, MONT. 1, 20.
— ÉTYM. Lat. occultus, participe passé de oeculere,
cacher, que les étymologistes latins tirent de ob, et
colère; mais le sens ne s'en déduit pas facilement;
il est plus probable.qu'il s'agit d'une racine cal:
clam, pour calam, xaA-ÛTrrto ; racine où l'a s'est
changé en u, comme dans occupare, de capere.
f OCCULTEMENT (o-kul-te-man), adv. D'une
manière occulte.
— HIST. xne s. Porpença sei qu'il s'enfuireit, Ocul-
tement la guerpireit [l'abandonnerait] , WACE,
Vierge Marie, p. 49. || xvr 3 s. Ceste grâce laquelle est
occultement donnée aux coeurs des hommes, n'est
point venue d'un coeur endurcy, CALV. Instit. 772.
— ÉTYM. Occulte, et le suffixe ment.
t OCCULTER (o-kul-té), ti. a. Terme de physique.
Cacher à la vue un rayon, une étoile, etc. || S'oc-
culter, v. réfl. Être occulté. X cette distance [le
point focal d'un télescope], on ajuste à demeure
un réseau de fils d'araignée, tendus rectangulaire-
mect; et le rayon central venu de l'étoile, dans
l'axe du cylindre, se définit presque mathématique-
ment par la condition que l'image focale s'occulte
devant le point de croisement des fils, BIOÏ, Pré-
cis hist. astr. planc'l. p. 4.
— ÉTYM. Occulte.'
OCCUPANT, ANTE (o-ku-pan,pan-t'),adj. || l°Qui
occupe, qui est en possession. Nous étions, occu-
pants, nous avons été dépossédés. || 2° Il se dit d'un
avoué qui est chargé des intérêts d'une partie dans
un procès. L'avoué occupant. || 3° Qui donne de
l'occupation, de l'embarras. Nous avons eu, à la
maison, des amis, des étrangers très-occupants.
Il 4° Substantivement. Premier occupant, _celui qui
s'empare, qui se saisit le premier. La dame au nez
pointu répondit que la terre Était au premier occu-
pant, LA FONT. Fabl. vu, 46. Le premier occupant,
est-ce une loi plus sage [que l'hérédité] ? ID. ib.
Jules II excommunia Louis XII, donna son royaume
au premier occupant, et lui-même, le casque en
tête.... VOLT. Polit, et législ. Tolérance, idée de
la réforme du xvr siècle. L'idée de la propriété
remonte au droit du premier occupant, J. j. ROUSS.
Ém. n.
— HIST. xv- s. Il fault dire pour le plus seur,
Qu'il soit au premier occupant, COQUILLART, En-
queste entre la simple et la rusée.
f OCCUPATEUR (o-ku-pa-teur), s. «1. Celui qui
occupe, s'empare.
— HIST. xvie s. Cherchant non tant à recouvrer
le sien, qu'à faire au moins que l'oeçupateur l'en
servist. M. DU BELL. 249/
ÉTYM. Occuper.
OCCUPATION (o-ku-pa-sion; en vers, de cinq syl-
j labes), s. f. || 1° Action d'occuper, de s'emparer d'un
lieu, d'un bien. L'occupation a précédé la propriété.
Il 2° Terme de guerre. Action de se rendre maître
d'un pays, d'une place. || Armée d'occupation, armée
destinée à contenir un pays vaincu." || On homme
aussi armée d'occupation, celle qui, agissant dans
l'intérêt d'une puissance amie ou alliée, occupe mi-
litairement ses provinces "pour les garantir d'une
surprise, d'une invasion, d'une insurrection. On di*
aussi, corps, brigade d'occupation. || 3- Terme ds
droit. Possession en fait d'une chose immobilière,
avec ou sans droit. L'occupation ne Constitue pas le
droit de propriété. [| 4° Terme dé rhétorique. Figure
par laquelle on prévient et réfute d'avancé'les ob-
jections de l'adversaire. On dit plus souvent pro-
lepse. Il 5° Affaire, pratique, emploi qui prend, oc-
cupe le temps. Je sortis ainsi avec mon rochet et
mon camail en donnant des bénédictions'à droite
et à gauche, et vous croyez bien que cette occupa-
tion ne m'empêchait pas de faire toutes les ré-
flexions convenables à l'embarras dans 'lequel'je
me trouvais, RETZ, Mémoires, u; les Barricades.
Ils [les hommes] ne cherchent en cela [la'chasse]
qu'une occupation violente et impétueuse qui les
détourne de penser à soi, PASC. Pens. IV, 4, édit.
HAVET. Toutes les occupations des hommes sont
à avoir du bien, ID. ib. m, 12. L'ennui qu'on a
de quitter les occupations où l'on s'est attaché,
ID. ib. xxv, 79. On va loin sans mourir d'ennui,
pourvu qu'on se donne des occupations et tju'on
ne perde point courage, SÉV. 62. Je regarde, j'ad-
mire cette belle vue [des bords de la Loire] qui fait
l'occupation des peintres, ID. 9 mai 1680. J'essaye-
rais mille petits, remèdes inutiles pour en trouvei
un bon; et mon impatience et mon peu de vertu me
feraient une occupation continuelle de l'espérance
d'une guérison, ID. 24 août 4680. Les lettres et les
réponses font de l'occupation, ID. 30 sept. 4 67). Ils
mangeaient, ils buvaient, ils se mariaient; c'était des
occupations innocentes, BOSS. Mar.-Thër. Aussitôt
qu'il fut permis à M. le Tellier de se reposer des oc-
cupations de sa charge sur un fils qu'il n'eût jamais
donné au roi, s'il ne l'eût senti capable de le bien
servir.... ID. le Tellier. Pendant qu'il [Condé] passait
sa vie dans ces occupations [les pratiques de la vie
chrétienne], et qu'il portait au-dessus de ses actions
les plus renommées la gloire d'une si belle et si
pieuse retraite, ID. Louis de Bourbon. Les premières
occupations de Marie-Thérèse [arrivée à Paris] fu-
rent d'aller d'église en église reconnaître Dieu par-
tout où il veut être adoré, FLÉCH. Mar.-Thér. Déjà
l'activité de son génie, accoutumé'aux soins de
l'Europe entière, n'a plus pour aliment que l'admi-
nistration de cent mille hommes; encore l'organi-
sation de son armée est-elle si parfaite qu'à peine
est-ce une occupation, SÉGUR, Hist. de Nap. vm, 9.
; H Fig. Votre souvenir fait toute mùn occupation,
i SÉV. 257. Adieu, ma chère enfant.... vous êtes la
| chère occupation de mon coeur, ID. 4 3 nov. 4 676.
Il Absolument. L'occupation, l'habitude de se livrer
! au travail. L'occupation fait paraître tous ,les jours
courts et les années longues ; les jours courts, parce
que nous ne faisons pas attention au temps dont les
révolutions solaires font là mesure; les années lon-
gues, parce que nous nous les rappelons par une
suite de choses qui supposent une durée considéra- .
Me, CONDIL. Traité sens,-m, 7. || Donner de l'occu-
pation à quelqu'un, l'employer à quelque travail.
Il Fig. Donner de l'occupation à quelqu'un, lui sus-
citer des affaires, de l'embarras. || 6° Fig. Le soin,
le souci que l'on prend de quelque chose. Ces mi-
nes, cette occupation continuelle de sa parure, GEN-
LIS, Théâl. d'éduc. les Faux amis, 1, 5. L'occupation
où l'on est de son ressentiment, STAEL, Influence des
passions, 1, 6.
— HIST. XVe s. Ils avoient donné à Philippe comte
de Charrolois son fils une moult précieuse espée,
aornée de riches pierres et autres joyaux, laquelle
estoyt au roy d'Angleterre ; et avoit esté trouvée et
prmse avec ses autres bagues par iceux, affin que,
s'ils avoient aucune occupation [affaire criminelle]
pour le cas dessus dit, iceluy comte les eust pour re-
commandez, MONSTRELET, ch. 447, p. 29, dans LA-
CURNE. Aussi ne veult plus exercer l'office pour oc-
cupation d'aage et de fragileté, MENARD, Hist. de du
Guesclin, p: 401, dans LACURNE. || xvie s. Hz ne
occ
occ
789
— ÉTYM. Lat. occidere, de ob, et cxdere, tuer.
OCCIS, ISE (o-ksî, ksi-z'), part, passé d'occire.
Tué. S'il y avoit quelques mutins d'occis....
OCC1SEUR (o-ksi-zeur), s. m. Terme vieilli, ou qui
ne se dit que par plaisanterie. Celui qui tue. Faisons
l'olibrius, l'occiseur d'innocents, MOL. l'Et. ni, 5. I
— HIST. xir s. Al consistorie od lui ne remist j
[ne resta] nuls hum vis [vivant] ; Oceïsur felun li j
furent dune tramis, Th. le mdrt. 94. || xv' s. Mais
cher se vendoient aux occieurs, car maints en ver-
sèrent le jour en la iharine, Boucic. n, 26.
— ÉTYM. Lat. occisorem, de occidere, occire.
OCCISION (o-ksi-zion; envers, de quatre sylla-
bes), s. f. Terme vieilli ou de plaisanterie. Tuerie.
Cette belle occision faite, SCARR. Virg. 1.1| Il se dit
dans le style scientifique. L'occision immédiate de
tous les chiens chez lesquels se manifesteraient les
moindres symptômes de nature à laisser craindre la
naissance de la rage et surtout de tous ceux qui
auraient été mordus et seraient soupçonnés d'avoir
été mordus par des chiens enragés, RENAULT, Acad.
des se. Comptes rendus, t.,Lvi, p. 73.
—HIST. xie s. Des or comence l'ocisium des altres,
Ch, de Rpl. CCLXXXIX. ||xir s. Mainte bataille [ils]
en firent et mainte ocision, Sax. m. || XIII' s. D'oc-
cision nus [nuiz] ne s'aprouche; Netes aies et mains
et bouches, la Rose, 20847. ||xve s. Finablement
elle fut prise [la ville], et y eut grant occision de ceux
qui dedans furent trouvés, FROISS. I,I, 224. ||xvies.
Leur, camp fut pris avec grande occision, AMYOT,
Cam. 54.
— ÉTYM. Lat. occisionem, de occidere, occire.
f OCCLURE (o-kklù-r'), v. a. Terme de chirurgie.
Pratiquer l'occlusion des paupières bien différente
de l'action naturelle de'fermer ou clore les pau-
pières. H Au part, passé, occlus. Paupières occluses.
— ÉTYM. Lat. occludere, de ob, et claudere, clore.
OCCLUSION (o-kklu-zion ; en vers, de quatre syl-
labes), s. f. || 1° Fermeture. L'occlusion d'un conduit.
|| Le rapprochement momentané des bords d'une
ouverture naturelle. L'occlusion des paupières.
|| 2° Terme-de médecine. Se dit particulièrement
de l'état de fermeture d'une ouverture naturelle.
L'occlusion de la pupille. || Terme de chirurgie. Oc-
clusion des paupières, action de fermer les pau-
pières à l'aide^de bandelettes de taffetas gommé,
dans les cas d'ophlhalmie où il y a beaucoup de
photophobie.
—ETYM. Lat. occlusum, supin de occludere, occlure.
f OCCULTANT, ANTE (o-kul-tan, tan-t'), adj.
Terme de botanique. Se dit d'une feuille appliquée
contre la tige, de manière à la soustraire entière-
ment aux regards.
— ÉTYM. Voy. OCCULTE.
OCCULTATION (o-kul-ta-sion; en vers, de cinq
syllabes), s. f. \\ 1° Terme d'astronomie. Passage
d'une étoile ou d'une planète derrière la lune qui
la cache ; d'un satellite derrière sa planète. L'oc-
cultation des satellites de Jupiter. Il [Aristote] a vu
une éclipse de Mars par la lune et l'occultation
d'une étoile des Gémeaux par la planète de Ju-
piter, BAILLY, Hist. astron. anc. p. 244. Hevelius
enseigna que les occultations des étoiles par la
lune sont les phénomènes les plus propres à la re-
cherche des longitudes, ID. Hist. de l'astr. mod.
t. H, p. 22-2. Dans les occultations d'étoiles ou de
planètes, il n'y a d'autre observation à faire que
celle de l'entrée et de la sortie, DELAMBRE, Abrégé
astron. leçon 1. || 2° Action de se cacher; il se dit
de quelques oiseaux qui disparaissent à certaines
époques. Aristote ne caractérise l'oiseau oenanlhe
[le motteux] qu'en donnant à son apparition et à
son départ les mêmes temps qu'à l'arrivée et à l'oc-
cultation du coucou, BUFF. Ois. t. ix, p. 350.
— HIST. xvi°'s. Occultation, COTGRAVE. Action
si nécessairement obligée à l'occultation et à la
vergongne, MONT, n, 351.
— ÉTYM. Lat. oceulfationem, de occultare, cacher
(voy. OCCULTE).
OCCULTE (o-kul-f), adj. |] 1° Qui est caché sous
une sorte de mystère. Sire, ajoutez du ciel l'occulte
providence; Sur deux amants il verse une même
nfluence, CORN. Clil. 111, I. Selon les occultes dis-
positions de la Providence, BOSS. Panég. St Tho-
mas, 2. Quelle physique corpusculaire, quels ato-
mes déterminent ainsi leur nature [des différents
corps] ? vous n'en savez rien ; la cause sera éter-
nellement occulte' pour vous, VOLT. Dict. phil.
Occulte. H Sciences occultes, la nécromancie, la
cabale, la magie, l'alchimie, l'astrologie, etc.
ainsi nommées parce que les adeptes en font mys-
tère. Cet homme prétend être fort profond dans les
ficiences occultes, DESTOUCHES , le Tambour noc-
turne, 11, 44. Voici les livres de science, ou plutôt
d'ignorance occulte ; tels sont ceux qui contiennent
quelque espèce de diablerie : exécrables, selon la
plupart des gens; pitoyables selon moi, MONTESQ.
Lett. pers. 4 35. Nous allons exposer quelques-uns
des principes de cette philosophie qu'Agrippa et
d'autres ont professée sous le nom d'occulte, DIDE-
ROT, Opi'n. des anc. philos. (Pythagorisme). C'est
en encourageant la philosophie qu'on réussira à
éteindre dans un Etat toute confiance dans les arts
occultes, m. ib. (Pythagorisme).,|| 2° Terme de philo-
sophie. Qualités occultes, certaines propriétés que
l'école considérait comme la cause cachée d'effets
apparents et l'explication suffisante de ces effets.
Descartes venait de substituer aux qualités occultes
des péripatéticiens les idées intelligibles de mou-
vement, 'd'impulsion et de force centrifuge, LA-
PLACE, Expos, v, 6.1] En un sens qui n'est plus sco-
lastique, les causes premières considérées comme
inaccessibles à l'esprit humain. Oui, monsieur, je l'ai
dit, je le redis et je le redirai, malgré la certitude
d'ennuyer, que la doctrine des qualités occultes est
ce que l'antiquité a produit de plus sage et de plus
vrai; la formation des éléments, l'émission de la
lumière, animaux, végétaux, notre naissance, notre
vie, notre mort, la veille, le sommeil, les sensa-
tions, la pensée, tout est qualité occulte, VOLT. Lett.
à M. L. C. 23 déc. 476S..On s'est moqué fort long-
temps des qualités occultes; on doit se moquer de
ceux qui n'y croient pas ; répétons cent fois que
tout principe, tout premier ressort de quelque oeu-
vre que ce puisse être du grand d'émiourgos est
occulte et caché pour jamais aux mortels, VOLT.
Dict. phil. Occulte. |] 3° Terme d'ancienne géométrie.
Ligne occulte, se disait des lignes auxiliaires que
l'on trace sur un plan pour faire une construction
quelconque, et que l'on efface ensuite.
— HIST. xne s. Les occultes choses de la tue sa-
pience, Lib. psalm. p. 67.||xives. Aussiail aultre
chose plus occulte, que ainsi chascune herbe a sa
propre vertu, LANFRANC, f°4 4 0, verso. || xvr s. Faut-
il donc nier ce qui est manifeste, quand ce qui est
occulte ne se peut comprendre? CALVIN, instit. 769.
Les médicaments hypercathartiques, c'est à dire
qui font opération effrénée par propriété occulte....
PARÉ, xxiv, 26. Les choses mortes ont encore des
relations occultes à la vie, MONT. 1, 20.
— ÉTYM. Lat. occultus, participe passé de oeculere,
cacher, que les étymologistes latins tirent de ob, et
colère; mais le sens ne s'en déduit pas facilement;
il est plus probable.qu'il s'agit d'une racine cal:
clam, pour calam, xaA-ÛTrrto ; racine où l'a s'est
changé en u, comme dans occupare, de capere.
f OCCULTEMENT (o-kul-te-man), adv. D'une
manière occulte.
— HIST. xne s. Porpença sei qu'il s'enfuireit, Ocul-
tement la guerpireit [l'abandonnerait] , WACE,
Vierge Marie, p. 49. || xvr 3 s. Ceste grâce laquelle est
occultement donnée aux coeurs des hommes, n'est
point venue d'un coeur endurcy, CALV. Instit. 772.
— ÉTYM. Occulte, et le suffixe ment.
t OCCULTER (o-kul-té), ti. a. Terme de physique.
Cacher à la vue un rayon, une étoile, etc. || S'oc-
culter, v. réfl. Être occulté. X cette distance [le
point focal d'un télescope], on ajuste à demeure
un réseau de fils d'araignée, tendus rectangulaire-
mect; et le rayon central venu de l'étoile, dans
l'axe du cylindre, se définit presque mathématique-
ment par la condition que l'image focale s'occulte
devant le point de croisement des fils, BIOÏ, Pré-
cis hist. astr. planc'l. p. 4.
— ÉTYM. Occulte.'
OCCUPANT, ANTE (o-ku-pan,pan-t'),adj. || l°Qui
occupe, qui est en possession. Nous étions, occu-
pants, nous avons été dépossédés. || 2° Il se dit d'un
avoué qui est chargé des intérêts d'une partie dans
un procès. L'avoué occupant. || 3° Qui donne de
l'occupation, de l'embarras. Nous avons eu, à la
maison, des amis, des étrangers très-occupants.
Il 4° Substantivement. Premier occupant, _celui qui
s'empare, qui se saisit le premier. La dame au nez
pointu répondit que la terre Était au premier occu-
pant, LA FONT. Fabl. vu, 46. Le premier occupant,
est-ce une loi plus sage [que l'hérédité] ? ID. ib.
Jules II excommunia Louis XII, donna son royaume
au premier occupant, et lui-même, le casque en
tête.... VOLT. Polit, et législ. Tolérance, idée de
la réforme du xvr siècle. L'idée de la propriété
remonte au droit du premier occupant, J. j. ROUSS.
Ém. n.
— HIST. xv- s. Il fault dire pour le plus seur,
Qu'il soit au premier occupant, COQUILLART, En-
queste entre la simple et la rusée.
f OCCUPATEUR (o-ku-pa-teur), s. «1. Celui qui
occupe, s'empare.
— HIST. xvie s. Cherchant non tant à recouvrer
le sien, qu'à faire au moins que l'oeçupateur l'en
servist. M. DU BELL. 249/
ÉTYM. Occuper.
OCCUPATION (o-ku-pa-sion; en vers, de cinq syl-
j labes), s. f. || 1° Action d'occuper, de s'emparer d'un
lieu, d'un bien. L'occupation a précédé la propriété.
Il 2° Terme de guerre. Action de se rendre maître
d'un pays, d'une place. || Armée d'occupation, armée
destinée à contenir un pays vaincu." || On homme
aussi armée d'occupation, celle qui, agissant dans
l'intérêt d'une puissance amie ou alliée, occupe mi-
litairement ses provinces "pour les garantir d'une
surprise, d'une invasion, d'une insurrection. On di*
aussi, corps, brigade d'occupation. || 3- Terme ds
droit. Possession en fait d'une chose immobilière,
avec ou sans droit. L'occupation ne Constitue pas le
droit de propriété. [| 4° Terme dé rhétorique. Figure
par laquelle on prévient et réfute d'avancé'les ob-
jections de l'adversaire. On dit plus souvent pro-
lepse. Il 5° Affaire, pratique, emploi qui prend, oc-
cupe le temps. Je sortis ainsi avec mon rochet et
mon camail en donnant des bénédictions'à droite
et à gauche, et vous croyez bien que cette occupa-
tion ne m'empêchait pas de faire toutes les ré-
flexions convenables à l'embarras dans 'lequel'je
me trouvais, RETZ, Mémoires, u; les Barricades.
Ils [les hommes] ne cherchent en cela [la'chasse]
qu'une occupation violente et impétueuse qui les
détourne de penser à soi, PASC. Pens. IV, 4, édit.
HAVET. Toutes les occupations des hommes sont
à avoir du bien, ID. ib. m, 12. L'ennui qu'on a
de quitter les occupations où l'on s'est attaché,
ID. ib. xxv, 79. On va loin sans mourir d'ennui,
pourvu qu'on se donne des occupations et tju'on
ne perde point courage, SÉV. 62. Je regarde, j'ad-
mire cette belle vue [des bords de la Loire] qui fait
l'occupation des peintres, ID. 9 mai 1680. J'essaye-
rais mille petits, remèdes inutiles pour en trouvei
un bon; et mon impatience et mon peu de vertu me
feraient une occupation continuelle de l'espérance
d'une guérison, ID. 24 août 4680. Les lettres et les
réponses font de l'occupation, ID. 30 sept. 4 67). Ils
mangeaient, ils buvaient, ils se mariaient; c'était des
occupations innocentes, BOSS. Mar.-Thër. Aussitôt
qu'il fut permis à M. le Tellier de se reposer des oc-
cupations de sa charge sur un fils qu'il n'eût jamais
donné au roi, s'il ne l'eût senti capable de le bien
servir.... ID. le Tellier. Pendant qu'il [Condé] passait
sa vie dans ces occupations [les pratiques de la vie
chrétienne], et qu'il portait au-dessus de ses actions
les plus renommées la gloire d'une si belle et si
pieuse retraite, ID. Louis de Bourbon. Les premières
occupations de Marie-Thérèse [arrivée à Paris] fu-
rent d'aller d'église en église reconnaître Dieu par-
tout où il veut être adoré, FLÉCH. Mar.-Thér. Déjà
l'activité de son génie, accoutumé'aux soins de
l'Europe entière, n'a plus pour aliment que l'admi-
nistration de cent mille hommes; encore l'organi-
sation de son armée est-elle si parfaite qu'à peine
est-ce une occupation, SÉGUR, Hist. de Nap. vm, 9.
; H Fig. Votre souvenir fait toute mùn occupation,
i SÉV. 257. Adieu, ma chère enfant.... vous êtes la
| chère occupation de mon coeur, ID. 4 3 nov. 4 676.
Il Absolument. L'occupation, l'habitude de se livrer
! au travail. L'occupation fait paraître tous ,les jours
courts et les années longues ; les jours courts, parce
que nous ne faisons pas attention au temps dont les
révolutions solaires font là mesure; les années lon-
gues, parce que nous nous les rappelons par une
suite de choses qui supposent une durée considéra- .
Me, CONDIL. Traité sens,-m, 7. || Donner de l'occu-
pation à quelqu'un, l'employer à quelque travail.
Il Fig. Donner de l'occupation à quelqu'un, lui sus-
citer des affaires, de l'embarras. || 6° Fig. Le soin,
le souci que l'on prend de quelque chose. Ces mi-
nes, cette occupation continuelle de sa parure, GEN-
LIS, Théâl. d'éduc. les Faux amis, 1, 5. L'occupation
où l'on est de son ressentiment, STAEL, Influence des
passions, 1, 6.
— HIST. XVe s. Ils avoient donné à Philippe comte
de Charrolois son fils une moult précieuse espée,
aornée de riches pierres et autres joyaux, laquelle
estoyt au roy d'Angleterre ; et avoit esté trouvée et
prmse avec ses autres bagues par iceux, affin que,
s'ils avoient aucune occupation [affaire criminelle]
pour le cas dessus dit, iceluy comte les eust pour re-
commandez, MONSTRELET, ch. 447, p. 29, dans LA-
CURNE. Aussi ne veult plus exercer l'office pour oc-
cupation d'aage et de fragileté, MENARD, Hist. de du
Guesclin, p: 401, dans LACURNE. || xvie s. Hz ne
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