OBL
OBN
OBO
779
|| Racine oblique, racine qui s'écarte de la verti-
cale. || Terme de jardinage. Arbre oblique, arbre
formant sur le mur de l'espalier une seule tige pa-
lissée sur un angle de 45 degrés. || 7° Fig. Qui'
manque de droiture, de franchise, en parlant des
personnes. Un homme oblique. [| Il se dit aussi des
choses. Conduite oblique. Quel homme est jamais
moins entré dans les voies obliques des passions et
des intérêts que celui que nous regrettons ? FLÉCH.
Duc. de Mont. \\ 8° Indirect, détourné. Une louange
oblique. Une accusation oblique. Tâchons pourtant
d'user de quelque terme oblique Pour nous accom-
moder à cet homme des champs, SCARRON, D. Japhet
oVArm.i, 2. ||9° Terme de grammaire. Cas obli-
ques, l'un quelconque des cas de la déclinaison la-
tine ou grecque, excepté le nominatif, le vocatif et
l'accusatif, qui sont dits cas directs, les premiers
exprimant des rapports directs, les seconds expri-
mant des rapporls indirects. || Modes obliques, ceux
qui ne peuvent servir qu'à énoncer une proposition
subordonnée, tels que le subjonctif et le condition-
nel. || Propositions obliques, les propositions subor-
données qui sont énoncées par ces modes. ]| Haran-
gue oblique, celle où l'on rapporte les pensées,d'un
orateur, au lieu de le faire parler lui-même. Je
rends obliques des harangues directes, D'ABLAN-
COURT, César, préface.
— HIST. xive s. Elle fist tourner son char à dextre
par une voie oblique, BERCHEURE, f° 23, verso. Leurs
mots sont divers et obliques, Et sentences parabo-
liques, l'Alch. anal. 477. ||xve s. Par aucune voie
directe ni oblique, FROISS. U, II, 244.||xvie s.
Tous les pouisuivans taschoient à y parvenir par
menées et voyes obliques, AMYOT, Caton, 33. Que
sera-ce, si le coeur a esté pervers et oblique, et
qu'il n'ait rien moins cherché que droiture ? CALV.
Instit. 240. Les muscles obliques ascendans et des-
cendans, PARÉ, I, 14.
— ÉTYM. Provenç. oblic; esp. et ital. obliquo; du
lat. obliquus, de ob, et liquis, vieux mot signifiant
oblique. Comparez licinus bos, boeuf qui a les cornes
courbées en avant, luxus, déjeté, luscus, louche,
AÔÇOÇ, oblique.
OBLIQUEMENT (o-bli-ke-man), adv. ]| 1° D'une
manière oblique. On sait qu'un rayon qui passe obli-
quement d'un milieu dans un autre, ne continue
pas son chemin dans la même ligne droite, suivant
laquelle il entre, D'ALEMB.Éloges, Bernoulli. Si l'ob-
stacle n'est qu'obliquement opposé à la pesanteur,
tel que serait par exemple un plan incliné, BRISSON,
Traité de physique, t. I, p. 4 99, dans POUGENS.
Il 2° Fig. D'une manière qui n'est ni droite ni fran-
che. Il agit obliquement. || 3° Fig. Indirectement.
Louer quelqu'un obliquement.
— HIST. xvie s. Nicias tascha obliquement à em-
pescher et faire rompre l'entreprise, AMYOT, Aie.
34. Taxiles fut en danger de sa personne, pource
qu'il contredisoit obliquement à la conclusion qui
avoit esté prise au conseil de donner la bataille, in.
Lucul. 49.
— ÉTYM. Oblique, et le suffixe ment.
t OBLIQUER (o-bli-ké), v. n. Terme militaire.
Aller en ligne oblique. Obliquer à droite.
OBLIQUITÉ (o-bli-kui-té), s.f. \\ 1° Qualité de ce
qui est oblique. L'obliquité d'une ligne. L'obliquité
de la sphère. || Terme d'astronomie. L'obliquité de
l'êcliptique, l'angle que l'écliptique fait avec l'équa-
teur. Les astronomes ont observé que le changement
de l'obliquité de l'écliptique est d'environ 45 secon-
des par siècle, BUFF. Époq. nat. OEuv. t. xn, p. 32.
Cet astronome [Louville], en 4 744, alla exprès à
Marseille, pour observer si l'obliquité de l'éclipti-
que était encore telle qu'elle y avait été fixée par
Pithéas, environ deux mille ans auparavant; il la
trouva moindre de vingt minutes, c'est-à-dire qu'en
deux mille ans l'écliptique, selon lui, s'était appro-
chée de l'équateur d'un tiers de degré, VOLT. Physi-
que, changem. dans notre globe. L'observation de
l'obliquité de l'écliptique par Ératosthène est pré-
cieuse, en ce qu'elle confirme sa diminution connue
à priori par la théorie de la pesanteur, LA PLACE,
Expos, v, 2. Quoi qu'en ait dit Bailly en s'ap-
puyant sur des passages vagues ou mal interprétés,
la variation de l'obliquité de l'écliptique a été incon-
nue aux anciens, LETRONNE, Instit. Mém. inscr. et
belles-lett. t. vi, p. 293. || 2" Fig. Défaut de droiture.
C'est presque toujours notre propre obliquité qui
nous instruit à la défiance, MASS. Pet. carême,
ÉcueiU piél. grands. Il entra dans la tête des Lor-
rains de rendre équivoque la supériorité du rang de
M. le. duc de Chartres sur M. le duc de Lorraine :
ces obliquités ont souvent réussi, ST-SIM. 62, 36. Je
sais qu'on reproche à certains artistes de basses
obliquités et les ressorts qu'ils font agir pour se faire
payer plus que leurs confrères,, FALCONET; OEUV.
div. t. ni, p. 4 68.
— HIST. xive s. Aucuns signes xievent droit, et
les autres obliquement, tant pour l'obliquité ou pour
le biez du zodiaque que l'obliquité de l'orizon, ORES-
ME, Thèse de MEUNIER. || xvi° s. [Tous moyens de
s'enrichir] qui se desvoyent à quelque obliquité d'as-
tuce ou de toute autre nuisance, doivent estre te-
nues pour larrecins, CALV. Inst. 306.
— ÉTYM. Lat. obliquitalem, de obliquus, oblique.
OBLITÉRATION (o-bli-té-ra-sion; en vers, de six
syllabes), s. f. ||1° Action d'oblitérer, d'effacer.
L'oblitération d'une inscription. || Dans l'adminis-
tration du timbre, griffe d'oblitération, instrument
en métal servant à oblitérer les timbres mobiles.
|| A la poste, oblitération des timbres, action de
marquer, avec un timbre pointillé à l'encre noire,
les timbres apposés sur les lettres, afin qu'on ne
puisse plus s'en servir. Le lavage se pratique [sur
les timbres oblitérés] ; on n'a pas trouvé d'encre
qui donnât des résultats bien satisfaisants pour l'obli-
tération, Cbmmiss. internat, des postes, Paris, 4863,
p. 424. || 2° État d'un conduit qui a été obstrué par
un corps solide ou dont les parois ont contracté
adhérence ensemble. L'oblitération d'une artère,
d'une veine.
— ÉTYM. Lat. oblilteralionem, de oblitterare, obli-
térer.
OBLITÉRÉ, ÉE (o-bli-té-ré, rée), part, passé
d'oblitérer. [] 1° Effacé. Des lettres oblitérées. [| X la
poste, timbre oblitéré, timbre qui a subi l'oblitéra-
tion. Un seul genre de fraude préoccupe l'admi-
nistration française, c'est le lavage des timbres obli-
térés, Commiss. inlèrn. des postes, Paris, 4 863,
p. 4 23. || 2° Obstrué. Un conduit oblitéré. Un cra-
tère oblitéré et ébréché au nord, RAMONn, Instit.
Mém. sdenc. années 1843, 4844 et 4845, p. 40t.
|| Terme de minéralogie. Se dit des formes régulières
ou cristallines quand elles sont devenues mécon-
naissables.
OBLITÉRER (o-bli-té-ré. La syllabe té prend
un accent grave, quand la syllabe qui suit est muette:
j'oblitère, excepté au futur et au conditionnel : j'o-
blitérerai, j'oblitérerais), u. a. || 1e Effacer les lettres,
les traits. Le temps a oblitéré cette inscription. Le
frottement ainsi que la pression oblitèrent graduel-
lement les traits de là gravure, CAMUS, Instit. Mém.
litt. et beaux-arts, t. iv, p. 390. || X la poste, oblité-
rer un timbre, y opérer l'oblitération. Il 2° Par ex-
tension, faire oublier. Le temps a oblitéré cette
opinion. Plus ils avancent dans l'avenir, plus il leur
est facile d'oblitérer le passé, ou de lui donner la
tournure qui leur convient, 3. 3. ROUSS, 3e dial.
|| 3° Fermer la cavité d'un conduit. L'inflammation a
oblitéré cette veine. || 4° Par extension. Oblitérer un
organe, le faire disparaître. La nature n'a fait qu'al-
longer, raccourcir, transformer, multiplier, obli-
térer certains organes, UIDEROT, Interprêt de la nat.
n° 42. || 5° S'oblitérer, v.réfl. Être effacé. Les lettres
de cette inscription se sont oblitérées. || Être
obstrué. Le canal nasal s'est oblitéré, et il y a lar-
moiement. Peu à peu ces fentes deviennent irrégu-
lières, moins marquées, et s'oblitèrent enfin entiè-
rement; le rocher même change absolument de
physionomie, SAUSSURE, Voy. Alpes, t. iv, p. 300,
dans POUGENS.
— SYN. BIFFER, OBLITÉRER. Biffer un timbre, c'est
l'annuler absolument, lui ôter toute valeur en le cou-
vrant de l'empreinte de la biffe. Oblitérer un timbre
mobile, c'est, l'annuler avec l'empreinte d'une griffe
spéciale, de telle sorte qu'il conserve sa valeur
pour la feuille sur laquelle il est apposé, et ne peut
servir pour une autre feuille de papier.
—HIST. xvie s. Il est tellement oblitéré qu'on ne
le peult point lire, PALSGR. p. 740.
— ÉTYM. Lat. oblitterare, de ob, sur, et lUtera,
dans le sens de barre d'écriture.
OBLONG, ONGUE (o-blon, blon-gh'), adj. || 1° Qui
est plus long que large. Une place oblongue. Péri-
clès avait la tête singulièrement oblongue, p. L. COUR.
Lett. n, 324. || 2° Il se dit, en librairie, des livres
qui ont moins de hauteur que de largeur. Un in-
folio, un in-quarto oblong. Les livres de musique
sont souvent oblongs. || En musique, le format
oblong se dit format à l'italienne.
— ÉTYM. Lat. oblongus, de ob, etlongus, long,
t OBLONGUFOLIÉ, ÉE (o-blon-ji-fo-li-é, ée),
adj. Terme de botanique. Qui a des feuilles oblon-
gues.
— ÉTYM. Oblong, et feuille.
t OBNOXIATION (ob-no-ksi-a-sion), s. f. Terme
des lois barbares et féodales. Acte par lequel on
donne à un autre la propriété de sa personne ou de
ses biens. La condition d'un colon pouvait différer
de celle d'un colon, et l'état d'un lide de celui d'un
autre lide.... par les clauses particulières de l'acte
d'obnoxiation ou d'affranchissement, NAUDET, In-
stit. Mém. inscr. et belles-lett. t. vm, p. 581.
— ÉTYM. Bas-lat. obnoxiationem, du lat. obno-
xiare, asservir, rendre dépendant, de. ob, et noxius,
nuisible. La série des sens est : noxa, mal, dom-
mage, délit; noxx deditus, animal, esclave, ou
même fils de famille abandonné au plaignant par
le père dé famille en compensation du dommage
qu'il a causé. C'est ce qu'on nomme en droit romain
l'abandon noxal, de là obnoxius, responsable et as-
servi.
t OBNUBILATION (ob-nu-bi-la-sion), s. f. Terme
de médecine. Éblouissement, ténèbres, phéno-
mène éprouvé dans les prodromes de certaines ma-
ladies ou à la suite de certaines autres.
— ÉTYM. Lat. ob, au-devant, et nubilus, nua-
geux.
f OBOÏSTE (o-bo-i-st'), s. m. Voy. HAUTBOÏSTE.
— ÉTYM. Oboïste vient directement de î'ital. oboe,
hautbois, qui est le mot français défiguré.
OBOLE (o-bo-P), s. f. || î° Terme d'antiquité
grecque. Poids qui, chez les Athéniens, valait 75 cen-
tigrammes. |I 2°Petite monnaie d'Athènes,dont six
faisaient la drachme attique, et qui valait 4 6 cen-
times de notre monnaie. Vous ne sortirez point de
là, que vous n'ayez payé jusqu'à la dernière obole,
SACI, Bible, Évangile SI Luc, xn, 59. Pour engager
les citoyens [d'Athènes] à s'y rendre [à l'assemblée],
on y attacha une rétribution d'abord d'une obole,
qui était la sixième partie d'une drachme, puis de
trois oboles, qui faisaient cinq sols de notre mon-
naie, ROLLIN, Hist. anc. OEuv. t. iv, p. 624;||On
mettait une obole dans la bouche des morts, afin
qu'ils payassent à Caron le prix du passage duStyx.
Dans sa bouche, une pièce d'argent d'une ou deux-
oboles qu'il faut payer à Caron, BARTHÉL. Anach.
ch. 8. Mais quel coeur ne pardonne aux consolants
abus, Qui des vivants aux morts apportent les tri-
buts, Le miel, le vin, l'encens, l'obole du voyage ?
DELILLE, Imag. vu. || 3° Anciennement, en France,
petite monnaie de cuivre qui valait la moitié d'un
denier tournois. L'obole valait 4/8 de denier; la
pite, 2/8; la semi-pite, 4/8. Après avoir énoncé les
livres, sols et deniers, on énonçait les fractioEs de
denier en obole, pites, semi-pites. La somme de dix
mille une livre, une obole, Pour l'avoir sans relâ-
che, un an, sur sa parole, Habillé, voiture, coiffé,
chaussé, ganté, Alimenté, rasé, désaltéré, porté,
REGNARD, Joueur, m, 4. || Fig. Pas de pigeon pour
une obole, se dit pour exprimer qu'une chose coûte
de l'argent, des soins, des peines. La fourmi le pi-
que au talon ; Le vilain retourne la tête ; La colombe
l'entend, part, et tire de long ; Le soupe du croquant
avec elle s'envole ; Point de pigeon pour une obole,
-LA FONT. Fabl. a, 4 2. || 4° Fig. Très-petite somme
En Normandie, un père ne peut ôter seulement
une obole de son bien au fils le plus désobéissant,
VOLT. Traité de métaph. 9. Dorval : Et vous ne
voulez rien donner à votre neveu? — Géronte : Pas
une obole, GOLDONI, Bourru bienfais. n, 4. || On dit
qu'une chose, une personne ne vaut pas une obole,
pour dire qu'elle n'a aucune valeur. Or, en ce fait,
tout ce qui me console Et qui me doit excuser près
de toi, C'est que du moins, si ne vaux une obole,
Lafare encor certes vaut moins que moi, CHAULIEU,
Rép. à l'abbé Courlin. || Très-petite partie. Tu le
prends à plus fort que toi, Petit serpent à tête folle ;
Plutôt que d'emporter de moi Seulement le quart
d'une obole, Tu te romprais toutes les dents, LA
FONT. Fabl. v, 46.
— HIST. xiue s. Chascun fes [faix] à home, soit
petit ou grand, doit obole de rivage, Liv. des met.
304.1| xive s. [Il sera fabriqué] des petites oboles
parisis et tournois de la valeur et de la loy de
celles du temps de saint Louis, Ordonn. 6 sep.
1329. || xvie s. De tels dix grains est fait un obole,
ou demy scrupule, PARÉ, XXV, 4 2.
— ÉTYM. Lat. obolus, d'oëoAô;, qu'on regarde
comme une autre forme de è6s/.oç (voy.OBÉLE), ainsi
dit parce que de petites barres d'airain servaient
de monnaie à l'origine.
t OBOMBRATION (o-bon-bra-sion), s. f Action
d'obombrer.
— HIST. xvi" s. Obombration, COTGRAVE.
— ÉTYM. Lat. obumbrationem, de obumbrare,
obombrer.
OBOMBRÉ, ÉE (o-bon-bré, brée), part, passe
d'obombrer.
OBOMBRER fo-bon-bré), v. a. || 1° Terme mysti-
OBN
OBO
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|| Racine oblique, racine qui s'écarte de la verti-
cale. || Terme de jardinage. Arbre oblique, arbre
formant sur le mur de l'espalier une seule tige pa-
lissée sur un angle de 45 degrés. || 7° Fig. Qui'
manque de droiture, de franchise, en parlant des
personnes. Un homme oblique. [| Il se dit aussi des
choses. Conduite oblique. Quel homme est jamais
moins entré dans les voies obliques des passions et
des intérêts que celui que nous regrettons ? FLÉCH.
Duc. de Mont. \\ 8° Indirect, détourné. Une louange
oblique. Une accusation oblique. Tâchons pourtant
d'user de quelque terme oblique Pour nous accom-
moder à cet homme des champs, SCARRON, D. Japhet
oVArm.i, 2. ||9° Terme de grammaire. Cas obli-
ques, l'un quelconque des cas de la déclinaison la-
tine ou grecque, excepté le nominatif, le vocatif et
l'accusatif, qui sont dits cas directs, les premiers
exprimant des rapports directs, les seconds expri-
mant des rapporls indirects. || Modes obliques, ceux
qui ne peuvent servir qu'à énoncer une proposition
subordonnée, tels que le subjonctif et le condition-
nel. || Propositions obliques, les propositions subor-
données qui sont énoncées par ces modes. ]| Haran-
gue oblique, celle où l'on rapporte les pensées,d'un
orateur, au lieu de le faire parler lui-même. Je
rends obliques des harangues directes, D'ABLAN-
COURT, César, préface.
— HIST. xive s. Elle fist tourner son char à dextre
par une voie oblique, BERCHEURE, f° 23, verso. Leurs
mots sont divers et obliques, Et sentences parabo-
liques, l'Alch. anal. 477. ||xve s. Par aucune voie
directe ni oblique, FROISS. U, II, 244.||xvie s.
Tous les pouisuivans taschoient à y parvenir par
menées et voyes obliques, AMYOT, Caton, 33. Que
sera-ce, si le coeur a esté pervers et oblique, et
qu'il n'ait rien moins cherché que droiture ? CALV.
Instit. 240. Les muscles obliques ascendans et des-
cendans, PARÉ, I, 14.
— ÉTYM. Provenç. oblic; esp. et ital. obliquo; du
lat. obliquus, de ob, et liquis, vieux mot signifiant
oblique. Comparez licinus bos, boeuf qui a les cornes
courbées en avant, luxus, déjeté, luscus, louche,
AÔÇOÇ, oblique.
OBLIQUEMENT (o-bli-ke-man), adv. ]| 1° D'une
manière oblique. On sait qu'un rayon qui passe obli-
quement d'un milieu dans un autre, ne continue
pas son chemin dans la même ligne droite, suivant
laquelle il entre, D'ALEMB.Éloges, Bernoulli. Si l'ob-
stacle n'est qu'obliquement opposé à la pesanteur,
tel que serait par exemple un plan incliné, BRISSON,
Traité de physique, t. I, p. 4 99, dans POUGENS.
Il 2° Fig. D'une manière qui n'est ni droite ni fran-
che. Il agit obliquement. || 3° Fig. Indirectement.
Louer quelqu'un obliquement.
— HIST. xvie s. Nicias tascha obliquement à em-
pescher et faire rompre l'entreprise, AMYOT, Aie.
34. Taxiles fut en danger de sa personne, pource
qu'il contredisoit obliquement à la conclusion qui
avoit esté prise au conseil de donner la bataille, in.
Lucul. 49.
— ÉTYM. Oblique, et le suffixe ment.
t OBLIQUER (o-bli-ké), v. n. Terme militaire.
Aller en ligne oblique. Obliquer à droite.
OBLIQUITÉ (o-bli-kui-té), s.f. \\ 1° Qualité de ce
qui est oblique. L'obliquité d'une ligne. L'obliquité
de la sphère. || Terme d'astronomie. L'obliquité de
l'êcliptique, l'angle que l'écliptique fait avec l'équa-
teur. Les astronomes ont observé que le changement
de l'obliquité de l'écliptique est d'environ 45 secon-
des par siècle, BUFF. Époq. nat. OEuv. t. xn, p. 32.
Cet astronome [Louville], en 4 744, alla exprès à
Marseille, pour observer si l'obliquité de l'éclipti-
que était encore telle qu'elle y avait été fixée par
Pithéas, environ deux mille ans auparavant; il la
trouva moindre de vingt minutes, c'est-à-dire qu'en
deux mille ans l'écliptique, selon lui, s'était appro-
chée de l'équateur d'un tiers de degré, VOLT. Physi-
que, changem. dans notre globe. L'observation de
l'obliquité de l'écliptique par Ératosthène est pré-
cieuse, en ce qu'elle confirme sa diminution connue
à priori par la théorie de la pesanteur, LA PLACE,
Expos, v, 2. Quoi qu'en ait dit Bailly en s'ap-
puyant sur des passages vagues ou mal interprétés,
la variation de l'obliquité de l'écliptique a été incon-
nue aux anciens, LETRONNE, Instit. Mém. inscr. et
belles-lett. t. vi, p. 293. || 2" Fig. Défaut de droiture.
C'est presque toujours notre propre obliquité qui
nous instruit à la défiance, MASS. Pet. carême,
ÉcueiU piél. grands. Il entra dans la tête des Lor-
rains de rendre équivoque la supériorité du rang de
M. le. duc de Chartres sur M. le duc de Lorraine :
ces obliquités ont souvent réussi, ST-SIM. 62, 36. Je
sais qu'on reproche à certains artistes de basses
obliquités et les ressorts qu'ils font agir pour se faire
payer plus que leurs confrères,, FALCONET; OEUV.
div. t. ni, p. 4 68.
— HIST. xive s. Aucuns signes xievent droit, et
les autres obliquement, tant pour l'obliquité ou pour
le biez du zodiaque que l'obliquité de l'orizon, ORES-
ME, Thèse de MEUNIER. || xvi° s. [Tous moyens de
s'enrichir] qui se desvoyent à quelque obliquité d'as-
tuce ou de toute autre nuisance, doivent estre te-
nues pour larrecins, CALV. Inst. 306.
— ÉTYM. Lat. obliquitalem, de obliquus, oblique.
OBLITÉRATION (o-bli-té-ra-sion; en vers, de six
syllabes), s. f. ||1° Action d'oblitérer, d'effacer.
L'oblitération d'une inscription. || Dans l'adminis-
tration du timbre, griffe d'oblitération, instrument
en métal servant à oblitérer les timbres mobiles.
|| A la poste, oblitération des timbres, action de
marquer, avec un timbre pointillé à l'encre noire,
les timbres apposés sur les lettres, afin qu'on ne
puisse plus s'en servir. Le lavage se pratique [sur
les timbres oblitérés] ; on n'a pas trouvé d'encre
qui donnât des résultats bien satisfaisants pour l'obli-
tération, Cbmmiss. internat, des postes, Paris, 4863,
p. 424. || 2° État d'un conduit qui a été obstrué par
un corps solide ou dont les parois ont contracté
adhérence ensemble. L'oblitération d'une artère,
d'une veine.
— ÉTYM. Lat. oblilteralionem, de oblitterare, obli-
térer.
OBLITÉRÉ, ÉE (o-bli-té-ré, rée), part, passé
d'oblitérer. [] 1° Effacé. Des lettres oblitérées. [| X la
poste, timbre oblitéré, timbre qui a subi l'oblitéra-
tion. Un seul genre de fraude préoccupe l'admi-
nistration française, c'est le lavage des timbres obli-
térés, Commiss. inlèrn. des postes, Paris, 4 863,
p. 4 23. || 2° Obstrué. Un conduit oblitéré. Un cra-
tère oblitéré et ébréché au nord, RAMONn, Instit.
Mém. sdenc. années 1843, 4844 et 4845, p. 40t.
|| Terme de minéralogie. Se dit des formes régulières
ou cristallines quand elles sont devenues mécon-
naissables.
OBLITÉRER (o-bli-té-ré. La syllabe té prend
un accent grave, quand la syllabe qui suit est muette:
j'oblitère, excepté au futur et au conditionnel : j'o-
blitérerai, j'oblitérerais), u. a. || 1e Effacer les lettres,
les traits. Le temps a oblitéré cette inscription. Le
frottement ainsi que la pression oblitèrent graduel-
lement les traits de là gravure, CAMUS, Instit. Mém.
litt. et beaux-arts, t. iv, p. 390. || X la poste, oblité-
rer un timbre, y opérer l'oblitération. Il 2° Par ex-
tension, faire oublier. Le temps a oblitéré cette
opinion. Plus ils avancent dans l'avenir, plus il leur
est facile d'oblitérer le passé, ou de lui donner la
tournure qui leur convient, 3. 3. ROUSS, 3e dial.
|| 3° Fermer la cavité d'un conduit. L'inflammation a
oblitéré cette veine. || 4° Par extension. Oblitérer un
organe, le faire disparaître. La nature n'a fait qu'al-
longer, raccourcir, transformer, multiplier, obli-
térer certains organes, UIDEROT, Interprêt de la nat.
n° 42. || 5° S'oblitérer, v.réfl. Être effacé. Les lettres
de cette inscription se sont oblitérées. || Être
obstrué. Le canal nasal s'est oblitéré, et il y a lar-
moiement. Peu à peu ces fentes deviennent irrégu-
lières, moins marquées, et s'oblitèrent enfin entiè-
rement; le rocher même change absolument de
physionomie, SAUSSURE, Voy. Alpes, t. iv, p. 300,
dans POUGENS.
— SYN. BIFFER, OBLITÉRER. Biffer un timbre, c'est
l'annuler absolument, lui ôter toute valeur en le cou-
vrant de l'empreinte de la biffe. Oblitérer un timbre
mobile, c'est, l'annuler avec l'empreinte d'une griffe
spéciale, de telle sorte qu'il conserve sa valeur
pour la feuille sur laquelle il est apposé, et ne peut
servir pour une autre feuille de papier.
—HIST. xvie s. Il est tellement oblitéré qu'on ne
le peult point lire, PALSGR. p. 740.
— ÉTYM. Lat. oblitterare, de ob, sur, et lUtera,
dans le sens de barre d'écriture.
OBLONG, ONGUE (o-blon, blon-gh'), adj. || 1° Qui
est plus long que large. Une place oblongue. Péri-
clès avait la tête singulièrement oblongue, p. L. COUR.
Lett. n, 324. || 2° Il se dit, en librairie, des livres
qui ont moins de hauteur que de largeur. Un in-
folio, un in-quarto oblong. Les livres de musique
sont souvent oblongs. || En musique, le format
oblong se dit format à l'italienne.
— ÉTYM. Lat. oblongus, de ob, etlongus, long,
t OBLONGUFOLIÉ, ÉE (o-blon-ji-fo-li-é, ée),
adj. Terme de botanique. Qui a des feuilles oblon-
gues.
— ÉTYM. Oblong, et feuille.
t OBNOXIATION (ob-no-ksi-a-sion), s. f. Terme
des lois barbares et féodales. Acte par lequel on
donne à un autre la propriété de sa personne ou de
ses biens. La condition d'un colon pouvait différer
de celle d'un colon, et l'état d'un lide de celui d'un
autre lide.... par les clauses particulières de l'acte
d'obnoxiation ou d'affranchissement, NAUDET, In-
stit. Mém. inscr. et belles-lett. t. vm, p. 581.
— ÉTYM. Bas-lat. obnoxiationem, du lat. obno-
xiare, asservir, rendre dépendant, de. ob, et noxius,
nuisible. La série des sens est : noxa, mal, dom-
mage, délit; noxx deditus, animal, esclave, ou
même fils de famille abandonné au plaignant par
le père dé famille en compensation du dommage
qu'il a causé. C'est ce qu'on nomme en droit romain
l'abandon noxal, de là obnoxius, responsable et as-
servi.
t OBNUBILATION (ob-nu-bi-la-sion), s. f. Terme
de médecine. Éblouissement, ténèbres, phéno-
mène éprouvé dans les prodromes de certaines ma-
ladies ou à la suite de certaines autres.
— ÉTYM. Lat. ob, au-devant, et nubilus, nua-
geux.
f OBOÏSTE (o-bo-i-st'), s. m. Voy. HAUTBOÏSTE.
— ÉTYM. Oboïste vient directement de î'ital. oboe,
hautbois, qui est le mot français défiguré.
OBOLE (o-bo-P), s. f. || î° Terme d'antiquité
grecque. Poids qui, chez les Athéniens, valait 75 cen-
tigrammes. |I 2°Petite monnaie d'Athènes,dont six
faisaient la drachme attique, et qui valait 4 6 cen-
times de notre monnaie. Vous ne sortirez point de
là, que vous n'ayez payé jusqu'à la dernière obole,
SACI, Bible, Évangile SI Luc, xn, 59. Pour engager
les citoyens [d'Athènes] à s'y rendre [à l'assemblée],
on y attacha une rétribution d'abord d'une obole,
qui était la sixième partie d'une drachme, puis de
trois oboles, qui faisaient cinq sols de notre mon-
naie, ROLLIN, Hist. anc. OEuv. t. iv, p. 624;||On
mettait une obole dans la bouche des morts, afin
qu'ils payassent à Caron le prix du passage duStyx.
Dans sa bouche, une pièce d'argent d'une ou deux-
oboles qu'il faut payer à Caron, BARTHÉL. Anach.
ch. 8. Mais quel coeur ne pardonne aux consolants
abus, Qui des vivants aux morts apportent les tri-
buts, Le miel, le vin, l'encens, l'obole du voyage ?
DELILLE, Imag. vu. || 3° Anciennement, en France,
petite monnaie de cuivre qui valait la moitié d'un
denier tournois. L'obole valait 4/8 de denier; la
pite, 2/8; la semi-pite, 4/8. Après avoir énoncé les
livres, sols et deniers, on énonçait les fractioEs de
denier en obole, pites, semi-pites. La somme de dix
mille une livre, une obole, Pour l'avoir sans relâ-
che, un an, sur sa parole, Habillé, voiture, coiffé,
chaussé, ganté, Alimenté, rasé, désaltéré, porté,
REGNARD, Joueur, m, 4. || Fig. Pas de pigeon pour
une obole, se dit pour exprimer qu'une chose coûte
de l'argent, des soins, des peines. La fourmi le pi-
que au talon ; Le vilain retourne la tête ; La colombe
l'entend, part, et tire de long ; Le soupe du croquant
avec elle s'envole ; Point de pigeon pour une obole,
-LA FONT. Fabl. a, 4 2. || 4° Fig. Très-petite somme
En Normandie, un père ne peut ôter seulement
une obole de son bien au fils le plus désobéissant,
VOLT. Traité de métaph. 9. Dorval : Et vous ne
voulez rien donner à votre neveu? — Géronte : Pas
une obole, GOLDONI, Bourru bienfais. n, 4. || On dit
qu'une chose, une personne ne vaut pas une obole,
pour dire qu'elle n'a aucune valeur. Or, en ce fait,
tout ce qui me console Et qui me doit excuser près
de toi, C'est que du moins, si ne vaux une obole,
Lafare encor certes vaut moins que moi, CHAULIEU,
Rép. à l'abbé Courlin. || Très-petite partie. Tu le
prends à plus fort que toi, Petit serpent à tête folle ;
Plutôt que d'emporter de moi Seulement le quart
d'une obole, Tu te romprais toutes les dents, LA
FONT. Fabl. v, 46.
— HIST. xiue s. Chascun fes [faix] à home, soit
petit ou grand, doit obole de rivage, Liv. des met.
304.1| xive s. [Il sera fabriqué] des petites oboles
parisis et tournois de la valeur et de la loy de
celles du temps de saint Louis, Ordonn. 6 sep.
1329. || xvie s. De tels dix grains est fait un obole,
ou demy scrupule, PARÉ, XXV, 4 2.
— ÉTYM. Lat. obolus, d'oëoAô;, qu'on regarde
comme une autre forme de è6s/.oç (voy.OBÉLE), ainsi
dit parce que de petites barres d'airain servaient
de monnaie à l'origine.
t OBOMBRATION (o-bon-bra-sion), s. f Action
d'obombrer.
— HIST. xvi" s. Obombration, COTGRAVE.
— ÉTYM. Lat. obumbrationem, de obumbrare,
obombrer.
OBOMBRÉ, ÉE (o-bon-bré, brée), part, passe
d'obombrer.
OBOMBRER fo-bon-bré), v. a. || 1° Terme mysti-
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