774
OBÉ
OBË
OBJ
obéissance à un prince, se soumettre solennelle-
ment à sa domination. || 2° La disposition à obéir,
l'habitude d'obéir, la soumission d'esprit aux ordres
des supérieurs. Au nom de cette aveugle et prompte
obéissance Que j'ai toujours rendue aux lois de la
naissance, CORN. Poly. m, 4. Quiconque se dérobe
à l'humble obéissance, Bannit ma grâce en même
temps, Et se livre lui-même à toute l'impuissance
De ses désirs vains et flottants, m. Imit. ni, 4 3.
Rendez vos âmes pures par une obéissance d'amour,
SACI, Bible, St-Pierre, t" épitre, i, 22. L'obéissance
qu'ils doivent à leurs supérieurs, PASC. Prov. vi.
L'Espagne sur ce sujet [les observances de l'Église]
a des coutumes que la France ne suit pas ; mais la
reine se rangea bientôt à l'obéissance, BOSS. Mar-
Thér. La perfection de l'obéissance demande que
tout l'homme soit soumis à Dieu, BOURDAL. Exhort.
sur l'obéiss. relig. t. 1, p. 288. Dans une cour
Où les honneurs et les emplois Sont le prix d'une
aveugle et lâche obéissance, RAC. Esth. ni, 8. Vous
seul, seigneur, vous seul, vous m'avez arrachée X
cette obéissance où j'étais attachée, in. Mithr. rv,
4. Je veux moins de valeur et plus d'obéissance, ID.
Iph. iv, 6. L'extrême obéissance, suppose de l'igno-
rance dans celui qui obéit ; elle en suppose même
dans celui qui commande, MONTESQ. Esp. iv, 3.
|] Terme de pratique. Passer obéissance, acquies-
cer à. H Chez les religieux, obéissance s'est dit pour
obédience. Les trois voeux des moines, chasteté,
pauvreté, obéissance. || 3° Il se dit des animaux.
L'obéissance du chien. Il [le cheval dressé] sait aller
le pas, il sait courir, non plus avec cette activité qui
l'épuisait, par laquelle son obéissance était encore
désobéissante, BOSS. Méd. sur l'Év. 2e partie, 4e jour.
Il 4° L'obéissance de, l'autorité de. Pour votre Per-
penna, que sa haute naissance N'affranchit point
encor de votre obéissance, CORN. Sertor. 11, 2. Si le
corps de l'homme fût mort, et ressuscité pour jamais
dans le baptême, on ne fût entré dans l'obéissance
de l'Évangile que par l'amour de la vie, PASC. Lett.
sur la mort de son père. La foudre est dans mes
mains, les dieux me font la cour, Je tiens tout
l'univers sous mon obéissance, QUIN. Lsis, n, 2. Je
n'ai point oublié quelle reconnaissance, Seigneur,
m'a dû ranger sous votre obéissance, RAC. Mithr.
iv, 4. Il Être sous l'obéissance de père et de mère,
être soumis'à l'autorité légale de son père et de sa
mère. H 5' En parlant des princes, domination. Et
si je puis jamais avec votre assistance Arriver jus-
qu'aux lieux de mon obéissance, CORN. Médée, IV,
7. Que, vu la déclaration de la-reine, le cardinal Ma-
zarin sortirait dans quinze jours du" royaume et de
toutes les terres de l'obéissance du roi, RETZ, Mém.
t. 11, liv. m, p. 314, dans POUGENS. Il tachait de re-
tenir les peuples dans l'obéissance, BOSS. Lfist. 1,
4 4. Il les invita à rentrer dans l'obéissance, ID. ib.
11, 8. Mais sa triste puissance Ne voit que des mou-
rants sous son obéissance, VOLT. OEdipe, 1, 4.
L'empereur [Joseph] avait ordonné qu'on reçût
Charles [XII] dans toutes les villes de son obéis-
sance avec magnificence, ID. Charles XII, 7. Darius
s'empare de Babylone, et la remet sous l'obéissance
des Perses, BARTHËL. Anach. t. vu, tabl. 4. || 6° Au
plur. Assurer de ses obéissances, présenter ses obéis-
sances, sorte de formule de politesse qui s'est dite
autrefois. Je suis très-marri de n'avoir meilleure
chose à vous présenter avec mes fidèles obéissances,
DU BOSC [familier de Mazarin], 4 8 juin 4 64 9, dans
Arch. des miss, scientif. 2e série, t. iv, p. 66. Parce
qu'on dit assurer quelqu'un de ses respects, on a
cru pouvoir dire également assurer quelqu'un de ses
obéissances; mais cette phrase n'est pas usitée
parmi ceux qui sg piquent de bien parler, Acad. Ob-
serv. sur Vaugel. p. 344, dans POUGENS. Notre ami
Corbinelli vous assure de ses obéissances et de sa
fidèle amitié, SÉV. à Bussy, 24 janv. 4 677. Présen-
tez, je vous prie, mes obéissances à celui qui a soin
de la santé du roi, VOLT. Lett. en vers et en prose,
4 32. Il Proverbe. Obéissance vaut mieux que sacri-
fice, se dit par allusion à l'histoire d'Abraham,
dont Pobéissancf fut plus méritoire que n'aurait
été le sacrifice de son fils. L'obéissance vaut mieux
que tous les sacrifices, et tous les sacrifices sans
l'obéissance ne peuvent être devant Dieu de nulle
valeur, BOURDAL. Mysl. Passion de J. C. 1.1, p. 305.
— HIST. xme s. Nus [nul] ne quens ne bers [ni
comte ni baron] ne puet [peut] donner son homme
de foy, se n'est à son frère ou à sa suer ; mes à
iceus le puet il bien donner en partie, mes il ne le
pourroit pas donner à un estrange, se il ne le donnoit
a [avec] toute l'obéissance [service] qu'il avoit, sans
riens retenir, DU CANGE, obedientia. || xiv" s. Colla-
tions et patronages de bénéfices, hommes, homma-
ges , vassaux, vasselages, obéissances, honneurs, et
quelconques autres rentes et appartenances, ID. ib.
Il xve s. Cy vous [je] rens toute obéissance, eu.
D'ORL. Bail. 4 02. Furent festoyez en la ville de Pa-
ris et receus bien honnorablement, et menez par
l'obéissance et par les subjects du roy jusques en
Allemaigne, A. CHART. Hist. de Ch. VI et VII,
p. 247. Il xvie s. [Ces pays] Furent submis en mon
obéissance, MAROT, IV, 4 28. Recommander l'obéis-
sance du [au] magistrat, MONT, I, 4 23. Dieu ne se
contente pas de demi-obeissance, ains la veut toute
entière, LANOUE, 75. Ces héritages que les bastards
acquièrent au cas qu'ils ont hoirs de leurs corps en-
gendrez en loyal mariage, doivent estre au sei-
gneur souz lequel l'acquisition a esté faite, pour-
veu qu'il ait obéissance et moyenne justice, combien
qu'il n'aithaulte justice, Coust. génér.t. n, p. 782.
— ÉTYM. Obéissant.
"OBÉISSANT ANTE (o-bé-i-san, san-t'), adj".
]| 1° Qui obéit. Un enfant obéissant. Vous irritez
un roi dont vous voyez l'armée Nombreuse, obéis-
sante, à vaincre accoutumée, CORN. Nicom. m, 2.
Le Gange, dont le jour voit la source en naissant,
Par l'heur de mes travaux vous est obéissant, ROTR.
Bélis. v, 5. Et vous, sainte compagnie, qui avez dé-
siré d'ouïr de ma bouche le panégyrique de votre
père.... vous avez été, durant tout le cours de sa vie,
obéissants à ses ordres, BOSS. Bourgoing. [Rome]
Et quoiqu'à ses Césars fidèle, obéissante, BAC. Bé-
rén. 11, 2. Il On dit par formule de civilité en ter-
minant une lettre : votre très-humble et très-obéis-
sant serviteur. || 2° Il se dit aussi des animaux. Un
chien obéissant. Un cheval obéissant. || 3° Fig. Sou-
mis, docile. Rendre ses passions obéissantes à la
raison. Je saurai, s'il le faut, victime obéissante,
Tendre au fer de Calchas une tête innocente, RAC.
Iphig. iv, 4. y 4° Fig. Souple, maniable, (pii cède
facilement, en parlant d'objets inanimés. Un vais-
seau qui fend la mer obéissante. Du cuir, du bois
obéissant. || Terme de marine. Navire obéissant,, na-
vire sensible à l'effet du gouvernail.
— HIST. xue s. Molt est, qui aimme, obeissanz,
Et molt fet tost et volentiers Ce que s'amie doie
plaire, CRESTIEN DE TROYES , dans Guillaume d'An-
gleterre, publié par FR. MICHEL, V. 3798. Il XIVe S.
L'utilité de sa concavité [d'un os] fu que il fust plus
legier et plus obéissant au mouvement des muscles,
H. DE MONDEVILLE, f° 20, verso. || xvi' s. Grande
moisson l'obéissant recueille, COTGRAVE.
f OBÈLE (o-bè-P), s. m. Terme d'antiquité. Mar-
que dont les critiques anciens et, en particulier,
les critiques alexandrins, notaient les vers d'Homère
qui leur semblaient être supposés et ne pas appar-
tenir au poète.
— ÉTYM. 'OëEÀàç, proprement broche, et, par
extension, signe de forme longitudinale.
f OBÉLIA (o-bé-li-a), s. m. Genre établi par La-
mouroux pour un polypier calcaire [obelia lubuli*
fera) qu'on trouve adhérent sur les fucus de la
Méditerranée. || Genre de méduses établi par Péron
et Lesueur pour une espèce presque microscopique.
OBÉLISQUE (o-bé-li-'sk'), s. m. || 1° Monument
quadrangulaire en forme d'aiguille, élevé sur un
piédestal et ordinairement monolithe. L'Egypte
semblait mettre toute sa gloire à dresser des mo-
numents pour la postérité; ses obélisques sont en-
core aujourd'hui, autant par leur beauté que par
leuF hauteur, le principal ornement de Rome [où
César et Auguste en firent apporter], BOLLIN, Hist.
anc. OEuv. t. i, p. 4 7. Une plante est un monu-
ment plus durable qu'une médaille ou qu'un obé-
lisque, FONTEN. Morin. Ils [les Égyptiens] ont tra-
vaillé des blocs de granit de plus de vingt mille
pieds cubes, pour en former des colonnes et des
obélisques d'une seule pièce,BUFF. Min. 1.1, p. 459.
L'orgueilleux obélisque au loin couché sur l'herbe,
DELILLE, Jardins, iv. Les obélisques gris s'élan-
çaient d'un seul jet, v. HUGO, Orientales, 1.1| Abso-
lument, à Paris, l'obélisque se dit de l'obélisque de
Louqsor dressé sur la place de la Concorde. || 2° Sorte
de mollusque, voy. TROQUE 2.
..— ÉTYM. 'OSSAIOXOÇ, diminutif de ô6e),è;, broche.
OBÉRÉ, ÉE (o-bé-ré, rée), part, passé d'obérer.
Accablé de dettes. Tant de familles obérées, mi-
nées sans ressource et tombées dans la dernière
nécessité, BOUP.DAL. 8'dim. après la Pentecôte, Do-
minic. t. m, p. 4 08. Cette compagnie, mal servie
par les facteurs et très-obérée, allait se dissoudre,
RAYNAL, Hist. phil. vm, 22. || On dit quelquefois par
pléonasme : obéré de dettes. Tous les gens de la cour,
obérés, de dettes, s'en étaient libérés avec du papier
[sous Law], qui ne leur avait coûté que des bas-
sesses, DUCLOS, OEUV. t. VI, p. 33,
OBÉRER (p-bé-ré. La syllabe bè prend un accent
grave, quand la syllabe qui suit est muette : j'obère,
excepté au futur et au conditionnel : j'obérerai, j'o-
bérerais), ». a. U 1° Accabler de dettes. Cette en-
treprise l'obéra. Les guerres obèrent les nations.
Il 2° S'obérer, v. réfl. S'endetter. X la fin la nation
s'obère, le peuple est foulé, le gouvernement perd
toute sa vigueur, et ne fait plus que peu de chose
avec beaucoup d'argent, J. 3. ROUSS. Econ. polit. Les
besoins, les fantaisies, les déprédations augmentaient,
et le fisc s'obérait toujours, RAYNAL, Hist. phil. IV, 4 8
— ÉTYM. Lat. obasrare, de ob, et ars, monnaie,
proprement cuivre (voy. AIRAIN).
f OBERON (o-be-ron), s. m. Dans la féerie et la
cabale, le roi des génies de l'air.
— ÉTYM. L'origine et la vraie orthographe es 4.
Auberon, dans Huon de Bordeaux. Selon la Villo-
marqué, suivi par Guessard {Préf. de Huon de
Bordeaux), c'est un personnage de la féerie celti-
que : gwyn-Araun, c'est-à-dire le blanc Araun..
Araun voudrait dire vapeur. Selon J. Grimm, die
Mythol. p. 424, il est identique à un Alberich ou
Elberich, roi des Elfes dans les Niebelungen, mytho-
logie germanique. Selon Gaston Paris [Rev. germ.
t. xvi, p. 381), ce serait un personnage légendaire
des Francs mérovingiens, Alberic l'enchanteur^ fils
de Clodion « qui demeurait toujours dans les forêts,
selon Hugues de Toul.... et renouvela la secte
païenne.... » Cette opinion est la plus probable, car
c'est dans le poème français qu'Oberon. apparaît
d'abord. En tout cas l'origine est française, au
moins sous la forme Oberon, et c'est au français
que les Anglais et Shakespeare l'ont emprunté.
f OBÈSE (o-bè-z'\ adj". Qui a un excès d'embon-
point. Un homme obèse.
— ÉTYM. Lat. obesus, proprement, bien nourri,
de ob et edere, manger.
OBÉSITÉ (o-bé-zi-té), s. f. Excès d'embonpoint.
L'obésité est pénible dans la vieillesse.
— ÉTYM. Lat. obesitatem, de obesus, obèse.
OBIER (o-bié), s. m. Nom vulgaire et spécifique
de la viorne obier [viburnum opulus, L.), arbris-
seau fort dur qui ressemble un peu au cornouiller,
et qui porte de petites baies rouges; la variété cul-
tivée dans les jardins en est connue sous le nom
de boule de neige. || Quelques-uns écrivent aubier.
— HIST. xvie s. Ormes, chesnes, fresnes, charmes,
obiers, cornouilliers, 0. DESERRES, 192.
— ÉTYM. Ital. obbio. Le latin opulus, avec accent
sur 0, aurait donné obe ; très-probablement obier
est obe, affublé de ier qui appartient à une foule
de noms d'arbres.
t OBIMBRIQUÉ, ÉE (o-bin-bri-ké, kée) adj.
Terme de botanique. Qui est imbriqué à rebours,
c'est-à-dire de telle sorte que les folioles les plus
courtes sont les plus rapprochées du centre.
— ÉTYM. Ob..., et imbriqué.
OBIT (o-bif), s. m. Terme de liturgje catholique.
Nom donné, dans plusieurs églises, aux messen
anniversaires qui se disent pour les morts. Fonder,
dire, chanter un obit. |l L'émolument produit par
l'obit. Il Au plur. Des obits.
— HIST. xnie s. Et puis" ait en mémoire sa fin et
son obit [sa mort] ; Netement tient son cuer qui
ainsi le forbit, 3. DE MEUNG, Test. 4 363. || xve s. Ne
demeura gueres longuement que on fit l'obit du
roiFerrand de Portingal à Lussebonne, FROISS. 11,
m, 29. |]xvie s. Hypocrisie en a taillé l'habit, Des-
sous lequel tel pour sa mère pleure, Qui bien vou-
droit de son père l'obit, MAROT, III, 287.
— ÉTYM. Lat. obitus, de obire, mourir, propre-
ment passer, de ob, et ire, aller.
OBITUAIRE (o-bi-tu-ê-r'), adj. m. || 1° Registre
obituaire, ou, substantivement, un obituaire, re-
gistre où l'on écrit les noms des morts, le jour de
leur sépulture, la fondation des obits, etc. || 2°S. m.
Obituaire, celui qui était pourvu, en cour de Rome,
d'un bénéfice vacant par mort (en lat. per obitum).
— REM. L'expression de statistique obituaire, que
quelques auteurs emploient, est très-défectueuse, à
la place de celle de statistique mortuaire. Obit a un
sens spécial, qu'il n'est pas permis de détourner.
—ÉTYM. Obit.
OBJECTÉ, ÉE (ob-jè-kté, ktée), part, passé d'ob-
jecter. Les raisons objectées par les cartésiens contre
la gravitation.
OBJECTER (ob-jè-kté), v. a. || 1° Opposer comme
objection. Et s'étant objecté qu'il semble que la loi
divine ne devait point secourir l'homme en ce qui
est des préceptes moraux, parce que sa raison lui
suffisait pour cela, PASC 3e et 4e factum pour les
curés de Paris, 1,4 0. Calvin, s'objectant à lui-même
que, par la doctrine qu'il enseignait, tous les ju-
OBÉ
OBË
OBJ
obéissance à un prince, se soumettre solennelle-
ment à sa domination. || 2° La disposition à obéir,
l'habitude d'obéir, la soumission d'esprit aux ordres
des supérieurs. Au nom de cette aveugle et prompte
obéissance Que j'ai toujours rendue aux lois de la
naissance, CORN. Poly. m, 4. Quiconque se dérobe
à l'humble obéissance, Bannit ma grâce en même
temps, Et se livre lui-même à toute l'impuissance
De ses désirs vains et flottants, m. Imit. ni, 4 3.
Rendez vos âmes pures par une obéissance d'amour,
SACI, Bible, St-Pierre, t" épitre, i, 22. L'obéissance
qu'ils doivent à leurs supérieurs, PASC. Prov. vi.
L'Espagne sur ce sujet [les observances de l'Église]
a des coutumes que la France ne suit pas ; mais la
reine se rangea bientôt à l'obéissance, BOSS. Mar-
Thér. La perfection de l'obéissance demande que
tout l'homme soit soumis à Dieu, BOURDAL. Exhort.
sur l'obéiss. relig. t. 1, p. 288. Dans une cour
Où les honneurs et les emplois Sont le prix d'une
aveugle et lâche obéissance, RAC. Esth. ni, 8. Vous
seul, seigneur, vous seul, vous m'avez arrachée X
cette obéissance où j'étais attachée, in. Mithr. rv,
4. Je veux moins de valeur et plus d'obéissance, ID.
Iph. iv, 6. L'extrême obéissance, suppose de l'igno-
rance dans celui qui obéit ; elle en suppose même
dans celui qui commande, MONTESQ. Esp. iv, 3.
|] Terme de pratique. Passer obéissance, acquies-
cer à. H Chez les religieux, obéissance s'est dit pour
obédience. Les trois voeux des moines, chasteté,
pauvreté, obéissance. || 3° Il se dit des animaux.
L'obéissance du chien. Il [le cheval dressé] sait aller
le pas, il sait courir, non plus avec cette activité qui
l'épuisait, par laquelle son obéissance était encore
désobéissante, BOSS. Méd. sur l'Év. 2e partie, 4e jour.
Il 4° L'obéissance de, l'autorité de. Pour votre Per-
penna, que sa haute naissance N'affranchit point
encor de votre obéissance, CORN. Sertor. 11, 2. Si le
corps de l'homme fût mort, et ressuscité pour jamais
dans le baptême, on ne fût entré dans l'obéissance
de l'Évangile que par l'amour de la vie, PASC. Lett.
sur la mort de son père. La foudre est dans mes
mains, les dieux me font la cour, Je tiens tout
l'univers sous mon obéissance, QUIN. Lsis, n, 2. Je
n'ai point oublié quelle reconnaissance, Seigneur,
m'a dû ranger sous votre obéissance, RAC. Mithr.
iv, 4. Il Être sous l'obéissance de père et de mère,
être soumis'à l'autorité légale de son père et de sa
mère. H 5' En parlant des princes, domination. Et
si je puis jamais avec votre assistance Arriver jus-
qu'aux lieux de mon obéissance, CORN. Médée, IV,
7. Que, vu la déclaration de la-reine, le cardinal Ma-
zarin sortirait dans quinze jours du" royaume et de
toutes les terres de l'obéissance du roi, RETZ, Mém.
t. 11, liv. m, p. 314, dans POUGENS. Il tachait de re-
tenir les peuples dans l'obéissance, BOSS. Lfist. 1,
4 4. Il les invita à rentrer dans l'obéissance, ID. ib.
11, 8. Mais sa triste puissance Ne voit que des mou-
rants sous son obéissance, VOLT. OEdipe, 1, 4.
L'empereur [Joseph] avait ordonné qu'on reçût
Charles [XII] dans toutes les villes de son obéis-
sance avec magnificence, ID. Charles XII, 7. Darius
s'empare de Babylone, et la remet sous l'obéissance
des Perses, BARTHËL. Anach. t. vu, tabl. 4. || 6° Au
plur. Assurer de ses obéissances, présenter ses obéis-
sances, sorte de formule de politesse qui s'est dite
autrefois. Je suis très-marri de n'avoir meilleure
chose à vous présenter avec mes fidèles obéissances,
DU BOSC [familier de Mazarin], 4 8 juin 4 64 9, dans
Arch. des miss, scientif. 2e série, t. iv, p. 66. Parce
qu'on dit assurer quelqu'un de ses respects, on a
cru pouvoir dire également assurer quelqu'un de ses
obéissances; mais cette phrase n'est pas usitée
parmi ceux qui sg piquent de bien parler, Acad. Ob-
serv. sur Vaugel. p. 344, dans POUGENS. Notre ami
Corbinelli vous assure de ses obéissances et de sa
fidèle amitié, SÉV. à Bussy, 24 janv. 4 677. Présen-
tez, je vous prie, mes obéissances à celui qui a soin
de la santé du roi, VOLT. Lett. en vers et en prose,
4 32. Il Proverbe. Obéissance vaut mieux que sacri-
fice, se dit par allusion à l'histoire d'Abraham,
dont Pobéissancf fut plus méritoire que n'aurait
été le sacrifice de son fils. L'obéissance vaut mieux
que tous les sacrifices, et tous les sacrifices sans
l'obéissance ne peuvent être devant Dieu de nulle
valeur, BOURDAL. Mysl. Passion de J. C. 1.1, p. 305.
— HIST. xme s. Nus [nul] ne quens ne bers [ni
comte ni baron] ne puet [peut] donner son homme
de foy, se n'est à son frère ou à sa suer ; mes à
iceus le puet il bien donner en partie, mes il ne le
pourroit pas donner à un estrange, se il ne le donnoit
a [avec] toute l'obéissance [service] qu'il avoit, sans
riens retenir, DU CANGE, obedientia. || xiv" s. Colla-
tions et patronages de bénéfices, hommes, homma-
ges , vassaux, vasselages, obéissances, honneurs, et
quelconques autres rentes et appartenances, ID. ib.
Il xve s. Cy vous [je] rens toute obéissance, eu.
D'ORL. Bail. 4 02. Furent festoyez en la ville de Pa-
ris et receus bien honnorablement, et menez par
l'obéissance et par les subjects du roy jusques en
Allemaigne, A. CHART. Hist. de Ch. VI et VII,
p. 247. Il xvie s. [Ces pays] Furent submis en mon
obéissance, MAROT, IV, 4 28. Recommander l'obéis-
sance du [au] magistrat, MONT, I, 4 23. Dieu ne se
contente pas de demi-obeissance, ains la veut toute
entière, LANOUE, 75. Ces héritages que les bastards
acquièrent au cas qu'ils ont hoirs de leurs corps en-
gendrez en loyal mariage, doivent estre au sei-
gneur souz lequel l'acquisition a esté faite, pour-
veu qu'il ait obéissance et moyenne justice, combien
qu'il n'aithaulte justice, Coust. génér.t. n, p. 782.
— ÉTYM. Obéissant.
"OBÉISSANT ANTE (o-bé-i-san, san-t'), adj".
]| 1° Qui obéit. Un enfant obéissant. Vous irritez
un roi dont vous voyez l'armée Nombreuse, obéis-
sante, à vaincre accoutumée, CORN. Nicom. m, 2.
Le Gange, dont le jour voit la source en naissant,
Par l'heur de mes travaux vous est obéissant, ROTR.
Bélis. v, 5. Et vous, sainte compagnie, qui avez dé-
siré d'ouïr de ma bouche le panégyrique de votre
père.... vous avez été, durant tout le cours de sa vie,
obéissants à ses ordres, BOSS. Bourgoing. [Rome]
Et quoiqu'à ses Césars fidèle, obéissante, BAC. Bé-
rén. 11, 2. Il On dit par formule de civilité en ter-
minant une lettre : votre très-humble et très-obéis-
sant serviteur. || 2° Il se dit aussi des animaux. Un
chien obéissant. Un cheval obéissant. || 3° Fig. Sou-
mis, docile. Rendre ses passions obéissantes à la
raison. Je saurai, s'il le faut, victime obéissante,
Tendre au fer de Calchas une tête innocente, RAC.
Iphig. iv, 4. y 4° Fig. Souple, maniable, (pii cède
facilement, en parlant d'objets inanimés. Un vais-
seau qui fend la mer obéissante. Du cuir, du bois
obéissant. || Terme de marine. Navire obéissant,, na-
vire sensible à l'effet du gouvernail.
— HIST. xue s. Molt est, qui aimme, obeissanz,
Et molt fet tost et volentiers Ce que s'amie doie
plaire, CRESTIEN DE TROYES , dans Guillaume d'An-
gleterre, publié par FR. MICHEL, V. 3798. Il XIVe S.
L'utilité de sa concavité [d'un os] fu que il fust plus
legier et plus obéissant au mouvement des muscles,
H. DE MONDEVILLE, f° 20, verso. || xvi' s. Grande
moisson l'obéissant recueille, COTGRAVE.
f OBÈLE (o-bè-P), s. m. Terme d'antiquité. Mar-
que dont les critiques anciens et, en particulier,
les critiques alexandrins, notaient les vers d'Homère
qui leur semblaient être supposés et ne pas appar-
tenir au poète.
— ÉTYM. 'OëEÀàç, proprement broche, et, par
extension, signe de forme longitudinale.
f OBÉLIA (o-bé-li-a), s. m. Genre établi par La-
mouroux pour un polypier calcaire [obelia lubuli*
fera) qu'on trouve adhérent sur les fucus de la
Méditerranée. || Genre de méduses établi par Péron
et Lesueur pour une espèce presque microscopique.
OBÉLISQUE (o-bé-li-'sk'), s. m. || 1° Monument
quadrangulaire en forme d'aiguille, élevé sur un
piédestal et ordinairement monolithe. L'Egypte
semblait mettre toute sa gloire à dresser des mo-
numents pour la postérité; ses obélisques sont en-
core aujourd'hui, autant par leur beauté que par
leuF hauteur, le principal ornement de Rome [où
César et Auguste en firent apporter], BOLLIN, Hist.
anc. OEuv. t. i, p. 4 7. Une plante est un monu-
ment plus durable qu'une médaille ou qu'un obé-
lisque, FONTEN. Morin. Ils [les Égyptiens] ont tra-
vaillé des blocs de granit de plus de vingt mille
pieds cubes, pour en former des colonnes et des
obélisques d'une seule pièce,BUFF. Min. 1.1, p. 459.
L'orgueilleux obélisque au loin couché sur l'herbe,
DELILLE, Jardins, iv. Les obélisques gris s'élan-
çaient d'un seul jet, v. HUGO, Orientales, 1.1| Abso-
lument, à Paris, l'obélisque se dit de l'obélisque de
Louqsor dressé sur la place de la Concorde. || 2° Sorte
de mollusque, voy. TROQUE 2.
..— ÉTYM. 'OSSAIOXOÇ, diminutif de ô6e),è;, broche.
OBÉRÉ, ÉE (o-bé-ré, rée), part, passé d'obérer.
Accablé de dettes. Tant de familles obérées, mi-
nées sans ressource et tombées dans la dernière
nécessité, BOUP.DAL. 8'dim. après la Pentecôte, Do-
minic. t. m, p. 4 08. Cette compagnie, mal servie
par les facteurs et très-obérée, allait se dissoudre,
RAYNAL, Hist. phil. vm, 22. || On dit quelquefois par
pléonasme : obéré de dettes. Tous les gens de la cour,
obérés, de dettes, s'en étaient libérés avec du papier
[sous Law], qui ne leur avait coûté que des bas-
sesses, DUCLOS, OEUV. t. VI, p. 33,
OBÉRER (p-bé-ré. La syllabe bè prend un accent
grave, quand la syllabe qui suit est muette : j'obère,
excepté au futur et au conditionnel : j'obérerai, j'o-
bérerais), ». a. U 1° Accabler de dettes. Cette en-
treprise l'obéra. Les guerres obèrent les nations.
Il 2° S'obérer, v. réfl. S'endetter. X la fin la nation
s'obère, le peuple est foulé, le gouvernement perd
toute sa vigueur, et ne fait plus que peu de chose
avec beaucoup d'argent, J. 3. ROUSS. Econ. polit. Les
besoins, les fantaisies, les déprédations augmentaient,
et le fisc s'obérait toujours, RAYNAL, Hist. phil. IV, 4 8
— ÉTYM. Lat. obasrare, de ob, et ars, monnaie,
proprement cuivre (voy. AIRAIN).
f OBERON (o-be-ron), s. m. Dans la féerie et la
cabale, le roi des génies de l'air.
— ÉTYM. L'origine et la vraie orthographe es 4.
Auberon, dans Huon de Bordeaux. Selon la Villo-
marqué, suivi par Guessard {Préf. de Huon de
Bordeaux), c'est un personnage de la féerie celti-
que : gwyn-Araun, c'est-à-dire le blanc Araun..
Araun voudrait dire vapeur. Selon J. Grimm, die
Mythol. p. 424, il est identique à un Alberich ou
Elberich, roi des Elfes dans les Niebelungen, mytho-
logie germanique. Selon Gaston Paris [Rev. germ.
t. xvi, p. 381), ce serait un personnage légendaire
des Francs mérovingiens, Alberic l'enchanteur^ fils
de Clodion « qui demeurait toujours dans les forêts,
selon Hugues de Toul.... et renouvela la secte
païenne.... » Cette opinion est la plus probable, car
c'est dans le poème français qu'Oberon. apparaît
d'abord. En tout cas l'origine est française, au
moins sous la forme Oberon, et c'est au français
que les Anglais et Shakespeare l'ont emprunté.
f OBÈSE (o-bè-z'\ adj". Qui a un excès d'embon-
point. Un homme obèse.
— ÉTYM. Lat. obesus, proprement, bien nourri,
de ob et edere, manger.
OBÉSITÉ (o-bé-zi-té), s. f. Excès d'embonpoint.
L'obésité est pénible dans la vieillesse.
— ÉTYM. Lat. obesitatem, de obesus, obèse.
OBIER (o-bié), s. m. Nom vulgaire et spécifique
de la viorne obier [viburnum opulus, L.), arbris-
seau fort dur qui ressemble un peu au cornouiller,
et qui porte de petites baies rouges; la variété cul-
tivée dans les jardins en est connue sous le nom
de boule de neige. || Quelques-uns écrivent aubier.
— HIST. xvie s. Ormes, chesnes, fresnes, charmes,
obiers, cornouilliers, 0. DESERRES, 192.
— ÉTYM. Ital. obbio. Le latin opulus, avec accent
sur 0, aurait donné obe ; très-probablement obier
est obe, affublé de ier qui appartient à une foule
de noms d'arbres.
t OBIMBRIQUÉ, ÉE (o-bin-bri-ké, kée) adj.
Terme de botanique. Qui est imbriqué à rebours,
c'est-à-dire de telle sorte que les folioles les plus
courtes sont les plus rapprochées du centre.
— ÉTYM. Ob..., et imbriqué.
OBIT (o-bif), s. m. Terme de liturgje catholique.
Nom donné, dans plusieurs églises, aux messen
anniversaires qui se disent pour les morts. Fonder,
dire, chanter un obit. |l L'émolument produit par
l'obit. Il Au plur. Des obits.
— HIST. xnie s. Et puis" ait en mémoire sa fin et
son obit [sa mort] ; Netement tient son cuer qui
ainsi le forbit, 3. DE MEUNG, Test. 4 363. || xve s. Ne
demeura gueres longuement que on fit l'obit du
roiFerrand de Portingal à Lussebonne, FROISS. 11,
m, 29. |]xvie s. Hypocrisie en a taillé l'habit, Des-
sous lequel tel pour sa mère pleure, Qui bien vou-
droit de son père l'obit, MAROT, III, 287.
— ÉTYM. Lat. obitus, de obire, mourir, propre-
ment passer, de ob, et ire, aller.
OBITUAIRE (o-bi-tu-ê-r'), adj. m. || 1° Registre
obituaire, ou, substantivement, un obituaire, re-
gistre où l'on écrit les noms des morts, le jour de
leur sépulture, la fondation des obits, etc. || 2°S. m.
Obituaire, celui qui était pourvu, en cour de Rome,
d'un bénéfice vacant par mort (en lat. per obitum).
— REM. L'expression de statistique obituaire, que
quelques auteurs emploient, est très-défectueuse, à
la place de celle de statistique mortuaire. Obit a un
sens spécial, qu'il n'est pas permis de détourner.
—ÉTYM. Obit.
OBJECTÉ, ÉE (ob-jè-kté, ktée), part, passé d'ob-
jecter. Les raisons objectées par les cartésiens contre
la gravitation.
OBJECTER (ob-jè-kté), v. a. || 1° Opposer comme
objection. Et s'étant objecté qu'il semble que la loi
divine ne devait point secourir l'homme en ce qui
est des préceptes moraux, parce que sa raison lui
suffisait pour cela, PASC 3e et 4e factum pour les
curés de Paris, 1,4 0. Calvin, s'objectant à lui-même
que, par la doctrine qu'il enseignait, tous les ju-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 95.93%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 95.93%.
- Collections numériques similaires Bibliothèque Diplomatique Numérique Bibliothèque Diplomatique Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MAEDIGen0"
- Auteurs similaires Bibliothèque Diplomatique Numérique Bibliothèque Diplomatique Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MAEDIGen0"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 782/1408
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5460034d/f782.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5460034d/f782.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5460034d/f782.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5460034d/f782.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5460034d
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5460034d
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5460034d/f782.image × Aide