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NON
NON
NON
NONE (no-n'), s. f.\\l° Terme d'antiquité ro-
maine. La quatrième partie du jour, qui commen-
çait à la fin de la neuvième heure, ou, selon notre
manière de compter, à trois heures après-midi.
|| 2° Terme de liturgie catholique. Celle des sept
heures canoniales qui se chante ou qui se récite
après sexte. Regardons saint Pierre qui monte au
temple avec saint Jean à l'heure de la prière de
none, BOSS. ife'd. sur VÉv. la cène, 74e jour. Au
milieu de tout ce trouble, il arriva une chose qui
fit bien voir l'amour que ces filles [les religieuses
de Port-Royal] avaient pour la régularité; elles
entendirent sonner none, et, en un instant, comme
si leur maison eût été dans le plus grand calme,
disparurent toutes du chapitre, et elles allèrent à
l'église, où elles prirent chacune leur place, et
chantèrent l'office à leur ordinaire, RAC. Hist. Port-
Royal, 2e part.
— HIST. xne s. Quant il fu descenduz, al mustier
s'en alad ; S'il esteit de chanter none tens demanda,
Th. le mart. 47. || xnie s. Et ceste chasce fu entre
none et vespres, VILLEH. CXLIV. |[xve s. Environ pe-
tite nonne, un lièvre s'en vint trespassant parmi
les champs, FROISS. I, I, 93. L'usage du comte de
Foix est tel ou estait alors, et l'avoit tousjours tenu
d'enfance, qu'il se descouchoit à haute nonne et
soupoit à minuict, ID. t. in, ch. 8, p. 28, dans LA-
CURNE. Et tout querant lièvre, passèrent le temps
joyeusement jusqu'à basses-nones sans boire et sans
manger, LOUIS XI, Nouv. LXXXI.
— ÉTYM. Lat. nona hora, la neuvième heure.
NONES (ao-n'), s. f. pi. Terme d'antiquité ro-
maine. Le septième jour des mois de mars, mai,
juillet et octobre, et le cinquième des autres mois,
et toujours le huitième avant les ides.
— HIST. XIII" s. Li quint jor a li septime ki sont
el cief du mois sont apelé nones de cel meisme mois
dont il sont, Comput, f. 2.
— ÉTYM. Lat. .nonse, de nonus, neuvième ; pro-
venç. et espagn. nonas; ital. none. Les Romains
comptaient les jours des mois en remontant d'une
date postérieure ; les nones tombaient toujours le
neuvième jour avant les ides, en comptant le jour
du départ et celui de l'arrivée, ce qui faisait huit
jours pleins.
t NON-ÊTRE (no-nê-tr'), s. m. || i° Terme de phi-
losophie. Absence, négation de l'être. L'être et le
non-être. Et l'un et l'autre [Dieu le Père et Dieu le
Fils] seraient-ils le Dieu tout-puissant et créateur,
s'ils ne pouvaient rien créer ni changer le non-être
en être, sans se changer et s'altérer eux-mêmes ?
BOSS. 6e avert. 4 8. Etre immuable c'est être, et chan-
ger c'est n'être pas; or l'être est, et il est connu devant
la privation, qui est non-être, m. Élevât, sur myst. i,
2. || Cessation d'existence. L'horreur que témoigne
toute la nature de la mort et du non-être, BOSS.
Sermons, Honneur, Fragm. sur le même sujet.
|| 2° Dans le langage général, nullité. Pour peu
qu'on examine ce groupe immense d'empiétements
qui, du profond non-être des doubles adultérins, les
porte [les bâtards de Louis XIV] à la couronne,
ST-SIM. 361, 46.
+NON-EXISTENCE (no-nè-gzi-stan-s'), s. f. Terme
de philosophie. Manque d'existence; néant.
t NONGENTESIMO (non-jin-té-zi-mo), adv. I]
s'emploie pour désigner le neuf-centième rang,
et s'écrit 900°, quand on a commencé à compter
une série d'articles par primo, secundo, etc. On
dit ensuite nongentesimo-primo, 901°, nongente-
simo-secundo, 902°, etc.
— ÉTYM. Lat. nongentesimo loco, au neuf-cen- '■
tième lieu.
NONIDI (no-ni-di), s. m. Le neuvième jour de la
décade, dans le calendrier républicain.
— ÉTYM. Lat. nonus, neuvième, et dies, jour.
+ NONILLION (no-ni-li-on), s. m. Terme d'arith-
métique. Octillion multiplié par mille.
— HIST. xvie s. Ung nonillion vaut mille
milliers de octilions, DE LA ROCHE, Arismelique,
f. 7.
— ÉTYM. Lat. nonus, neuvième. Voy. BILLION,
pour l'explication de l'ancienne manière de comp-
ter, qui explique les mille milliers d'octilions.
t NON-INTERVENTION (no-nin-tèr-van-sion),
s. f. Absenie d'intervention. || Système de non-inter-
vention, système de politique internationale, qui
consiste à ne pas intervenir dans les affaires des
peuples voisins, et simultanément à ne pas permet-
tre que les autres nations y interviennent.
NONIUS ou plu ôt NONNIUS (no-ni-us'), s. m.
Échelle de certains instruments de mathématique,
formée de très-petites parties et donnant des divi-
sions par la section de transversales, à la différence
du vernier, qui les donne par la comparaison de
deux systèmes de divisions dont l'une a des parties
plus petites que l'autre d'un dixième,
— ÉTYM. A'onr.ius, nom latinisé de Nunez, mathé-
maticien portugais du xvr siècle.
NON - JOUISSANCE (non-jou-i-san-s'), s. f.
|| Ie Terme de palais. Privation de jouissance.
|| 2e Dans le langage général, état de celui qui ne
jouit pas. C'est une grande maladie que la non-
jouissance d'une vie qui est si courte en elle-même,
GALIANI, Lett. 4 , p. 4 84.
f NON-LIEU (non-lieu), s. m. Terme de jurispru-
dence. Déclaration d'un tribunal pour constater
qu'il n'y a pas matière suffisante pour pour-
suivre. Ordonnance de non-lieu.
fNON LIQUET (non'-li-kuèt'), mots latins qui
signifient : cela n'est pas clair, et qu'on emploie
quelquefois pour dire qu'une chose reste obscure,
incomprise.- ;
7 NON-MOI (non-moi), s. m. Voy. MOI, n° 27.
NONNAIN (no-nin), s. f. || 1° Synonyme, qui ne
se dit plus que par plaisanterie, de nonne. La rue
des Nonnains d'Hyères, nom d'une rue de Paris. Tel
fut l'adieu d'une nonnain poupine, GRESSET, Ver-
vert, II. || OEuvre de nonnain, un de ces ouvrages de
patience tels qu'on n'en pouvait faire que dans la
tranquillité du cloître, puis un genre de broderie
qui en avait pris le nom, DE LABORDE, Émaux,
p. 406. || 2° Variété de pigeon.
— HIST. Voy. NONNE. Nonnain est le cas oblique
de nonne, comme l'a montré M. Jules Quicherat,
qui a trouvé des preuves de formes directes en a et
obliques en ana dans les noms propres mérovin-
giens; cela a été amené par l'influence de la décli-
naison faible germanique.
f NONNAT (no-na), s. m. Terme de pêche. Très-
petits poissons ou menuise. Défendons défaire la
pêche du ganguy et du bregin, et celle du marque-
seque ou du nonnat, pendant les mois de mars,
avril et mai, Ord. de la marine, août 4 684.
— ÉTYM. Lat. non nalus, non encore né.
NONNE (no-n'), s. f. Religieuse. Nonnes, souffrez
pour la dernière fois Qu'en ce recueil malgré moi
je vous place, LA FONT. Psautier. Tant il trouva la
langue à la dragonne Plus du bel air que les termes
de nonne, GRESSET, Ver-vert, m. Désir de fille est
un feu qui dévore; Désir de nonne est cent fois pis
encore, ID. ib. u. Aux bons coeurs, ajoute la nonne,
Quand mes prières s'adressaient, Du riche je portais
l'aumône Aux pauvres qui me bénissaient, BÉRANG.
Deux soeurs de char. || Pets de nonne, voy. PET.
— REM. Ce terme, qui autrefois, comme on peut
voir à l'historique, était la qualification propre des
religieuses, ne se dit plus guère que dans le style
léger.
— HIST. xi' s. X un moustier de nunains [elle]
est portée, Ch. de Roi. CCLXX. ||xnes. Tute la nuit
erreient entresqu'à Pajurner, E le jur semucowent
[cachaient] d'ici qu'à l'avesprer, Od muines, od no-
neins, en bois pur els celer, Th. le mart. 49.
|J xiii" s. Là [je] pourrai estre nonne, bien sai lire
et chanter, Berle, xcvn. One, foi que doi sainte
Marie, Ne fis de mon cors puteiïe, Ne ineffet ne
malvez afere, Qu'une none ne poïst fere, Ren.
9830. La piours [pire] amors c'est de nonains, LE-
ROUX DE LINCY, Prov, t. u, p. 327. Les blances et les
grises et les noires nonains Sont sovent pèlerines
as saintes et as sains; Se Dix leur en set gret, je ne
sui mie certains, RUTEB. 242. || xive s. Un escrinet
de broderie de nonains, DE LABORDE, Émaux, p. 406.
\ || xV s. Je congnois au voyle la nonne, VILLON, Bal-
lade. Et pour la pitié de celle qu'il aymoit par
amours, [le chevalier] avoit sis au dessus [près du
lieu où était sa maîtresse, plus tôt que dans un bon
lit] ; et pour ce dit on : pour la pitié de la nonnain
baise le moyne l'oreiller, Perceforest, t. v, f° 65.
— ÉTYM. Provenç. nona; du latin ecclésiastique
nonnus, nonna, qui était un terme de révérence,
équivalent à père, à mère, et dont l'origine n'est
pas encore établie. En italien nonno, nonna signi-
fient grand-père, grand'mère.
t NONNERIE (no-ne-rie), s. f. Se dit, par plai-
santerie, d'un couvent de nonnes.
— ÉTYM. Nonne ; angl. nunnery.
NONNETTE (no-nè-f), s. f. || 1° Jeune nonne. X
son réveil, de la fraîche nonnette, Libre témoin, il
[le perroquet] voyait la toilette, GRESSET, Ver-
vert, i. Il partageait dans ce paisible lieu Tous les
sirops dont le cher père en Dieu, Grâce aux bien-
faits des nonnettes sucrées, Réconfortait ses en-
trailles sacrées, ID. ib. || 2° Nom donné à de petits
pains d'épice de forme ronde et d'un goût délicat,
que les religieuses ont fabriqués les premières. Non-
nettes de Dijon. || 3° Variété defroment. || 4° Nonnette
ou religieuse, nom donné par Belon à la berna-
che. || Nonnette cendrée, mésange nonnette, parus
palustris, L.
— HIST. xve s. Oez [écoutez] de la nonnette
Comme a le cuer joly, E. DESCH. Poésies mss. f° 49».
— ÉTYM. Diminutif de nonne.
t NON-NOBLE (non-no-bl'), s. m. Celui qui n'est
pas noble. Dans les cas où il s'agit de peines pécu-
niaires, les non-nobles sont moins punis que les
nobles; c'est tout le contraire dans les crimes,MON-
TESQ. Ésp. VI, 4 0.
— HIST. xive s. Li dus Gaufrois a fait parmi
Frise mander, Que tout noble et non noble, ser-
gant et baçheler Venissent à Paris, sans point de
l'arester, Baud. de Seb. x, 64.
•j- NONO (no-no), adv. Au neuvième rang, quand
on a commencé à compter une série d'articles par
primo, secundo, etc. et s'écrit ordinairement 9°.
— ÉTYM. Lat. nono loco, au neuvième lieu.
f NONOBSTANCE (no-nob-stan-s'), s. f. Terme
de droit canonique. La troisième partie des provi-
sions de la cour de Rome, où, nonobstant toutes
sortes d'obstacles, on est mis en droit de jouir
du bénéfice obtenu.
— HIST. xve s. Pour cuider estancher la merveil-
leuse évacuation des pecunes, furent faits certains
concordats avec le pape Martin ; mais l'on ne sceut
si bien lier la playe par concordats, que la subtilité
romaine n'ouvrist la playe et cicatrices par nonob-
stances et antefertis, tellement qu'infinie somme
d'or et d'argent alla en la cour de Rome, GODEFROY,
Observ. sur Charles VIII, p. 408, dans LACURNE, au
mot prévention.
— ÉTYM. Nonobstant.
NONOBSTANT (no-nob-stan),prc/). || 1° Sansavoir
égard à, sans que la chose empêche. L'aigle fon-
dant sur lui nonobstant cet asile, LA FONT. Fabl. u,
8. Chez ces gens pour toujours il [le follet] se fût
arrêté, Nonobstant la légèreté X ses pareils si na-
turelle, ID. ib. vu, 6. II faut nonobstant tout
avoir pitié de vous, MOL. Tart. u, 3. Tout ce qu'il
y a de grand sur la terre s'unit [contre le chris-
tianisme], les savants, les sages, les rois.... et no-
nobstant toutes ces oppositions, ces gens simples et
sans force [les apôtres] résistent à toutes ces puis-
sances.... etôtent l'idolâtrie de toute la terre, PASC
Pens. XVIII, 4-2, éd. HAVET. || Ce nonobstant ou nonob-
stant ce, malgré cela. Le duede Toscane garda l'inco-
gnito, mais ce nonobstant le roi voulut le distinguer
et qu'il baisât Mme la duchesse de Bourgogne, ST-
SIM. 54, 452. || Au palais, nonobstant opposition ou
appellation quelconque. || 2° Adverbialement. Mal-
gré cela. Juger que Dieu ne prend plaisir à l'action à
laquelle on s'occupe, qu'il la défend, et nonobstant la
faire franchir le saut et passer outre, PASC Prov. iv.
|| 3°Nonobstant que, conj. Quoique. Ainsi qu'on voit
que les têtes, un peu après être coupées, se re-
muent encore et mordent la terre, nonobstant
qu'elles ne soient plus animées, DESC. Méth. v, 9.
|| Adj. Nonobstant, ante. Clause nonobstante, clause
imaginée par Innocent III, et dont Henri III, roi
d'Angleterre, se servit le premier dans ses dis-
penses.
— HIST. xiv" s. Celui qui est vertueux et beneuré
est touz jours droit et bien, non obstant les fortu-
nes, OBESME, Élh. 24. || xvie s. Ce nonobstant estaient
jà les besognes si menées avant, que...., FROISS. H,
II, 200. Il n'y mena pas tant de gens qu'il eust peu,
nonobstant qu'il alla bien accompagné, Hist. d'Ar-
tus III, connestable, p. 790, dans LACURNE.
|| xvie s. Vrai est que ces os lui croquoient parfois
sous les dents; mais ils passoient nonobstant, DES
PER. Contes, LXXV. Il avoit mis en avant un advis
contre lequel il y eut plusieurs oppositions et con-
tradictions faittes, mais nonobstant il remportait,
AMYOT, Arist. 8.
— ÉTYM. Lat. non, et obstare, s'opposer (voy. OES-
TACLE) ; Berry, nostant ; bourg, nonostan.
NON-PAIR, AIRE (non-pêr, pê-r'), adj. Qui n'est
pas pair, qui est impair. || Pair ou non-pair, se dit
dans une espèce de jeu où il faut deviner si l'ad-
versaire a dans la main les choses qu'il tient en
nombre pair ou impair.
— ÉTYM.Aron, et pair. On trouve dans les anciens
textes nonpair, nonper, avec le sens de sans pareil.
NONPAREIL,EILLE (non-pareil, rè-11', Il mouil-
lées), adj. || 1° Qui est sans pareil. Pour la nonpa-
reille Bouvignon, elle était la plus grande diseuse
de riens qui ait jamais été, SCARR. Rom. com. n, 40.
Colette entra dans des peurs nonpareilles, LA FONT.
le Berceau. Bien est-il vrai qu'auprès d'une beauté
Paroles ont des vertus nonpareilles, ID. Orais. j'ai
NON
NON
NON
NONE (no-n'), s. f.\\l° Terme d'antiquité ro-
maine. La quatrième partie du jour, qui commen-
çait à la fin de la neuvième heure, ou, selon notre
manière de compter, à trois heures après-midi.
|| 2° Terme de liturgie catholique. Celle des sept
heures canoniales qui se chante ou qui se récite
après sexte. Regardons saint Pierre qui monte au
temple avec saint Jean à l'heure de la prière de
none, BOSS. ife'd. sur VÉv. la cène, 74e jour. Au
milieu de tout ce trouble, il arriva une chose qui
fit bien voir l'amour que ces filles [les religieuses
de Port-Royal] avaient pour la régularité; elles
entendirent sonner none, et, en un instant, comme
si leur maison eût été dans le plus grand calme,
disparurent toutes du chapitre, et elles allèrent à
l'église, où elles prirent chacune leur place, et
chantèrent l'office à leur ordinaire, RAC. Hist. Port-
Royal, 2e part.
— HIST. xne s. Quant il fu descenduz, al mustier
s'en alad ; S'il esteit de chanter none tens demanda,
Th. le mart. 47. || xnie s. Et ceste chasce fu entre
none et vespres, VILLEH. CXLIV. |[xve s. Environ pe-
tite nonne, un lièvre s'en vint trespassant parmi
les champs, FROISS. I, I, 93. L'usage du comte de
Foix est tel ou estait alors, et l'avoit tousjours tenu
d'enfance, qu'il se descouchoit à haute nonne et
soupoit à minuict, ID. t. in, ch. 8, p. 28, dans LA-
CURNE. Et tout querant lièvre, passèrent le temps
joyeusement jusqu'à basses-nones sans boire et sans
manger, LOUIS XI, Nouv. LXXXI.
— ÉTYM. Lat. nona hora, la neuvième heure.
NONES (ao-n'), s. f. pi. Terme d'antiquité ro-
maine. Le septième jour des mois de mars, mai,
juillet et octobre, et le cinquième des autres mois,
et toujours le huitième avant les ides.
— HIST. XIII" s. Li quint jor a li septime ki sont
el cief du mois sont apelé nones de cel meisme mois
dont il sont, Comput, f. 2.
— ÉTYM. Lat. .nonse, de nonus, neuvième ; pro-
venç. et espagn. nonas; ital. none. Les Romains
comptaient les jours des mois en remontant d'une
date postérieure ; les nones tombaient toujours le
neuvième jour avant les ides, en comptant le jour
du départ et celui de l'arrivée, ce qui faisait huit
jours pleins.
t NON-ÊTRE (no-nê-tr'), s. m. || i° Terme de phi-
losophie. Absence, négation de l'être. L'être et le
non-être. Et l'un et l'autre [Dieu le Père et Dieu le
Fils] seraient-ils le Dieu tout-puissant et créateur,
s'ils ne pouvaient rien créer ni changer le non-être
en être, sans se changer et s'altérer eux-mêmes ?
BOSS. 6e avert. 4 8. Etre immuable c'est être, et chan-
ger c'est n'être pas; or l'être est, et il est connu devant
la privation, qui est non-être, m. Élevât, sur myst. i,
2. || Cessation d'existence. L'horreur que témoigne
toute la nature de la mort et du non-être, BOSS.
Sermons, Honneur, Fragm. sur le même sujet.
|| 2° Dans le langage général, nullité. Pour peu
qu'on examine ce groupe immense d'empiétements
qui, du profond non-être des doubles adultérins, les
porte [les bâtards de Louis XIV] à la couronne,
ST-SIM. 361, 46.
+NON-EXISTENCE (no-nè-gzi-stan-s'), s. f. Terme
de philosophie. Manque d'existence; néant.
t NONGENTESIMO (non-jin-té-zi-mo), adv. I]
s'emploie pour désigner le neuf-centième rang,
et s'écrit 900°, quand on a commencé à compter
une série d'articles par primo, secundo, etc. On
dit ensuite nongentesimo-primo, 901°, nongente-
simo-secundo, 902°, etc.
— ÉTYM. Lat. nongentesimo loco, au neuf-cen- '■
tième lieu.
NONIDI (no-ni-di), s. m. Le neuvième jour de la
décade, dans le calendrier républicain.
— ÉTYM. Lat. nonus, neuvième, et dies, jour.
+ NONILLION (no-ni-li-on), s. m. Terme d'arith-
métique. Octillion multiplié par mille.
— HIST. xvie s. Ung nonillion vaut mille
milliers de octilions, DE LA ROCHE, Arismelique,
f. 7.
— ÉTYM. Lat. nonus, neuvième. Voy. BILLION,
pour l'explication de l'ancienne manière de comp-
ter, qui explique les mille milliers d'octilions.
t NON-INTERVENTION (no-nin-tèr-van-sion),
s. f. Absenie d'intervention. || Système de non-inter-
vention, système de politique internationale, qui
consiste à ne pas intervenir dans les affaires des
peuples voisins, et simultanément à ne pas permet-
tre que les autres nations y interviennent.
NONIUS ou plu ôt NONNIUS (no-ni-us'), s. m.
Échelle de certains instruments de mathématique,
formée de très-petites parties et donnant des divi-
sions par la section de transversales, à la différence
du vernier, qui les donne par la comparaison de
deux systèmes de divisions dont l'une a des parties
plus petites que l'autre d'un dixième,
— ÉTYM. A'onr.ius, nom latinisé de Nunez, mathé-
maticien portugais du xvr siècle.
NON - JOUISSANCE (non-jou-i-san-s'), s. f.
|| Ie Terme de palais. Privation de jouissance.
|| 2e Dans le langage général, état de celui qui ne
jouit pas. C'est une grande maladie que la non-
jouissance d'une vie qui est si courte en elle-même,
GALIANI, Lett. 4 , p. 4 84.
f NON-LIEU (non-lieu), s. m. Terme de jurispru-
dence. Déclaration d'un tribunal pour constater
qu'il n'y a pas matière suffisante pour pour-
suivre. Ordonnance de non-lieu.
fNON LIQUET (non'-li-kuèt'), mots latins qui
signifient : cela n'est pas clair, et qu'on emploie
quelquefois pour dire qu'une chose reste obscure,
incomprise.- ;
7 NON-MOI (non-moi), s. m. Voy. MOI, n° 27.
NONNAIN (no-nin), s. f. || 1° Synonyme, qui ne
se dit plus que par plaisanterie, de nonne. La rue
des Nonnains d'Hyères, nom d'une rue de Paris. Tel
fut l'adieu d'une nonnain poupine, GRESSET, Ver-
vert, II. || OEuvre de nonnain, un de ces ouvrages de
patience tels qu'on n'en pouvait faire que dans la
tranquillité du cloître, puis un genre de broderie
qui en avait pris le nom, DE LABORDE, Émaux,
p. 406. || 2° Variété de pigeon.
— HIST. Voy. NONNE. Nonnain est le cas oblique
de nonne, comme l'a montré M. Jules Quicherat,
qui a trouvé des preuves de formes directes en a et
obliques en ana dans les noms propres mérovin-
giens; cela a été amené par l'influence de la décli-
naison faible germanique.
f NONNAT (no-na), s. m. Terme de pêche. Très-
petits poissons ou menuise. Défendons défaire la
pêche du ganguy et du bregin, et celle du marque-
seque ou du nonnat, pendant les mois de mars,
avril et mai, Ord. de la marine, août 4 684.
— ÉTYM. Lat. non nalus, non encore né.
NONNE (no-n'), s. f. Religieuse. Nonnes, souffrez
pour la dernière fois Qu'en ce recueil malgré moi
je vous place, LA FONT. Psautier. Tant il trouva la
langue à la dragonne Plus du bel air que les termes
de nonne, GRESSET, Ver-vert, m. Désir de fille est
un feu qui dévore; Désir de nonne est cent fois pis
encore, ID. ib. u. Aux bons coeurs, ajoute la nonne,
Quand mes prières s'adressaient, Du riche je portais
l'aumône Aux pauvres qui me bénissaient, BÉRANG.
Deux soeurs de char. || Pets de nonne, voy. PET.
— REM. Ce terme, qui autrefois, comme on peut
voir à l'historique, était la qualification propre des
religieuses, ne se dit plus guère que dans le style
léger.
— HIST. xi' s. X un moustier de nunains [elle]
est portée, Ch. de Roi. CCLXX. ||xnes. Tute la nuit
erreient entresqu'à Pajurner, E le jur semucowent
[cachaient] d'ici qu'à l'avesprer, Od muines, od no-
neins, en bois pur els celer, Th. le mart. 49.
|J xiii" s. Là [je] pourrai estre nonne, bien sai lire
et chanter, Berle, xcvn. One, foi que doi sainte
Marie, Ne fis de mon cors puteiïe, Ne ineffet ne
malvez afere, Qu'une none ne poïst fere, Ren.
9830. La piours [pire] amors c'est de nonains, LE-
ROUX DE LINCY, Prov, t. u, p. 327. Les blances et les
grises et les noires nonains Sont sovent pèlerines
as saintes et as sains; Se Dix leur en set gret, je ne
sui mie certains, RUTEB. 242. || xive s. Un escrinet
de broderie de nonains, DE LABORDE, Émaux, p. 406.
\ || xV s. Je congnois au voyle la nonne, VILLON, Bal-
lade. Et pour la pitié de celle qu'il aymoit par
amours, [le chevalier] avoit sis au dessus [près du
lieu où était sa maîtresse, plus tôt que dans un bon
lit] ; et pour ce dit on : pour la pitié de la nonnain
baise le moyne l'oreiller, Perceforest, t. v, f° 65.
— ÉTYM. Provenç. nona; du latin ecclésiastique
nonnus, nonna, qui était un terme de révérence,
équivalent à père, à mère, et dont l'origine n'est
pas encore établie. En italien nonno, nonna signi-
fient grand-père, grand'mère.
t NONNERIE (no-ne-rie), s. f. Se dit, par plai-
santerie, d'un couvent de nonnes.
— ÉTYM. Nonne ; angl. nunnery.
NONNETTE (no-nè-f), s. f. || 1° Jeune nonne. X
son réveil, de la fraîche nonnette, Libre témoin, il
[le perroquet] voyait la toilette, GRESSET, Ver-
vert, i. Il partageait dans ce paisible lieu Tous les
sirops dont le cher père en Dieu, Grâce aux bien-
faits des nonnettes sucrées, Réconfortait ses en-
trailles sacrées, ID. ib. || 2° Nom donné à de petits
pains d'épice de forme ronde et d'un goût délicat,
que les religieuses ont fabriqués les premières. Non-
nettes de Dijon. || 3° Variété defroment. || 4° Nonnette
ou religieuse, nom donné par Belon à la berna-
che. || Nonnette cendrée, mésange nonnette, parus
palustris, L.
— HIST. xve s. Oez [écoutez] de la nonnette
Comme a le cuer joly, E. DESCH. Poésies mss. f° 49».
— ÉTYM. Diminutif de nonne.
t NON-NOBLE (non-no-bl'), s. m. Celui qui n'est
pas noble. Dans les cas où il s'agit de peines pécu-
niaires, les non-nobles sont moins punis que les
nobles; c'est tout le contraire dans les crimes,MON-
TESQ. Ésp. VI, 4 0.
— HIST. xive s. Li dus Gaufrois a fait parmi
Frise mander, Que tout noble et non noble, ser-
gant et baçheler Venissent à Paris, sans point de
l'arester, Baud. de Seb. x, 64.
•j- NONO (no-no), adv. Au neuvième rang, quand
on a commencé à compter une série d'articles par
primo, secundo, etc. et s'écrit ordinairement 9°.
— ÉTYM. Lat. nono loco, au neuvième lieu.
f NONOBSTANCE (no-nob-stan-s'), s. f. Terme
de droit canonique. La troisième partie des provi-
sions de la cour de Rome, où, nonobstant toutes
sortes d'obstacles, on est mis en droit de jouir
du bénéfice obtenu.
— HIST. xve s. Pour cuider estancher la merveil-
leuse évacuation des pecunes, furent faits certains
concordats avec le pape Martin ; mais l'on ne sceut
si bien lier la playe par concordats, que la subtilité
romaine n'ouvrist la playe et cicatrices par nonob-
stances et antefertis, tellement qu'infinie somme
d'or et d'argent alla en la cour de Rome, GODEFROY,
Observ. sur Charles VIII, p. 408, dans LACURNE, au
mot prévention.
— ÉTYM. Nonobstant.
NONOBSTANT (no-nob-stan),prc/). || 1° Sansavoir
égard à, sans que la chose empêche. L'aigle fon-
dant sur lui nonobstant cet asile, LA FONT. Fabl. u,
8. Chez ces gens pour toujours il [le follet] se fût
arrêté, Nonobstant la légèreté X ses pareils si na-
turelle, ID. ib. vu, 6. II faut nonobstant tout
avoir pitié de vous, MOL. Tart. u, 3. Tout ce qu'il
y a de grand sur la terre s'unit [contre le chris-
tianisme], les savants, les sages, les rois.... et no-
nobstant toutes ces oppositions, ces gens simples et
sans force [les apôtres] résistent à toutes ces puis-
sances.... etôtent l'idolâtrie de toute la terre, PASC
Pens. XVIII, 4-2, éd. HAVET. || Ce nonobstant ou nonob-
stant ce, malgré cela. Le duede Toscane garda l'inco-
gnito, mais ce nonobstant le roi voulut le distinguer
et qu'il baisât Mme la duchesse de Bourgogne, ST-
SIM. 54, 452. || Au palais, nonobstant opposition ou
appellation quelconque. || 2° Adverbialement. Mal-
gré cela. Juger que Dieu ne prend plaisir à l'action à
laquelle on s'occupe, qu'il la défend, et nonobstant la
faire franchir le saut et passer outre, PASC Prov. iv.
|| 3°Nonobstant que, conj. Quoique. Ainsi qu'on voit
que les têtes, un peu après être coupées, se re-
muent encore et mordent la terre, nonobstant
qu'elles ne soient plus animées, DESC. Méth. v, 9.
|| Adj. Nonobstant, ante. Clause nonobstante, clause
imaginée par Innocent III, et dont Henri III, roi
d'Angleterre, se servit le premier dans ses dis-
penses.
— HIST. xiv" s. Celui qui est vertueux et beneuré
est touz jours droit et bien, non obstant les fortu-
nes, OBESME, Élh. 24. || xvie s. Ce nonobstant estaient
jà les besognes si menées avant, que...., FROISS. H,
II, 200. Il n'y mena pas tant de gens qu'il eust peu,
nonobstant qu'il alla bien accompagné, Hist. d'Ar-
tus III, connestable, p. 790, dans LACURNE.
|| xvie s. Vrai est que ces os lui croquoient parfois
sous les dents; mais ils passoient nonobstant, DES
PER. Contes, LXXV. Il avoit mis en avant un advis
contre lequel il y eut plusieurs oppositions et con-
tradictions faittes, mais nonobstant il remportait,
AMYOT, Arist. 8.
— ÉTYM. Lat. non, et obstare, s'opposer (voy. OES-
TACLE) ; Berry, nostant ; bourg, nonostan.
NON-PAIR, AIRE (non-pêr, pê-r'), adj. Qui n'est
pas pair, qui est impair. || Pair ou non-pair, se dit
dans une espèce de jeu où il faut deviner si l'ad-
versaire a dans la main les choses qu'il tient en
nombre pair ou impair.
— ÉTYM.Aron, et pair. On trouve dans les anciens
textes nonpair, nonper, avec le sens de sans pareil.
NONPAREIL,EILLE (non-pareil, rè-11', Il mouil-
lées), adj. || 1° Qui est sans pareil. Pour la nonpa-
reille Bouvignon, elle était la plus grande diseuse
de riens qui ait jamais été, SCARR. Rom. com. n, 40.
Colette entra dans des peurs nonpareilles, LA FONT.
le Berceau. Bien est-il vrai qu'auprès d'une beauté
Paroles ont des vertus nonpareilles, ID. Orais. j'ai
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