N1P
Nl'I
NIT
727
gie. Nuages pluvieux, d'un gris uniforme, qui se
confondent entre eux.
— ÉTYM. Voy. NIMBE.
t NLN'IADE (ni-ni-a-d'), s. m. Descendant de Ni-
nus. || Membre da .a dynastie assyrienne fondée par
Ninus.
—ÉTYM. Ninut, et la finale patronymique as, ade.
t NIOBÉ (ni-o-Dé), s. f. || 1° Dans la mythologie,
mère de six fils et de six filles, qui, ayant irrité
Apollon et Diane, vit tousses enfants percés de leurs
flèches, et fut changée en une statue qui pleure
toujours. Ils ont raison, ma fille, vous êtes aimable,
et rien n'est comme vous.... depuis Niobé, jamais
une mère n'a parlé comme je fais, SÉV. 1 I mars
1671. || 2° Terme de zoologie. Espèce de papillon.
f NIOBIQUE (ni-o-bi-k'), adj. Terme de chimie.
Qui a rapport au niobium. Les composés niobiques.
L'acide niobique.
t NIOBIUM (ni-o-bi-om'), s. m. Terme de chimie.
Nouveau métal découvert par Henri Rose en 1814.
t NIORT (ni-or), ville de France, qui entre dans
cette façon burlesque de parler: prendre le chemin
de Niort, c'est-à-dire nier, ne point dire la vérité ;
par un calembour entre nier et Niort.
NIPPE (ni-p'), s. f. || 1° Tout ce qui sert à l'ajus-
tement, surtout en linge. Valère : Je me' mettrais
en gage en mon besoin urgent. — Hector : Sur cette
nippe-là vous auriez peu d'argent', REGNARD, ie
Joueur, n, 14. Cette mise est quelque nippé à leur
usage, j. j. ROUSS. Hél. rv, 10. ||I1 se dit surtout
au pluriel. La garde-robe de la reine fut volée, et
toutes ses robes emportées.... il en est encore de-
meuré deux avec toutes les nippes et force sachets
de poudre, MALH. dans LAFAYE, Synon. Elle eut en-
core de bonnes nippes, qu'à l'aide de son bon ami elle
avait détournées pendant la maladie du licencié, LE
SAGE, Gil Bl. li, 2. Je convins avec le messager de ce
que je lui donnerais pour le port de mes bardes....
Bentivoglio, chef des voleurs qui me les enlevèrent,
se contenta de donner à chacun d'eux trente pistoles
et les plus mauvaises nippes, ID. dans LAFAYE,
Synon. Outre cet argent-là, mes meubles et mes
nippes, J'ai de revenu clair trois cents bons mille
francs, DESTOUCHES, dans LAFAYE, ib. Laissez-moi
seulement quelques nippes pour mes sûretés, et ne
m'ôtez point le profit que je puis retirer de ma
chambre, MARIV. Marianne, 11e part. Tout d'un
coup, au milieu de l'entretien, j'eus la vile et indi-
gne pensée, que j'héritais de ses nippes, et sur-
tout d'un bel habit noir qui m'avait donné dans la
vue, J. j. ROUSS. Conf. v. || Fig. et familièrement.
Il en a eu, il en a tiré de bonnes nippes, se dit
d'un homme qui a tiré beaucoup d'utilité, beaucoup
d'avantage de quelque commerce, de quelque em-
ploi. || 2° Nippes se dit populairement, au pluriel,
pour des vêtements en mauvais état, du vieux linge
usé. Ce ne sont que des nippes. || 3° Nippe s'est dit
anciennement pour chose bonne à manger. Il tira
de la poche quelques reliquats de la noce, dont je
lui arrachai goulûment de bonnes nippes, et les al-
lant manger auprès de la fenêtre.... Francion,
liv. VII, p. 267.
— SYN. HARDES, NIPPES. Hardes comprend tout,
et spécialement les habits principaux et de première
nécessité, les gros vêtements ; au lieu que nippes
exclut les habits et ne désigne que le linge, surtout
celui qui n'est destiné qu'à l'ajustement.... Lesnip-
pes, n'étant pas de première nécessité, supposent
une certaine aisance, une sorte dé luxe ; ce .que ne
fait pas entendre le mot bardes Une autre diffé-
rence très-remarquable consiste en ce que les nip-
pes se considèrent par rapport à leur valeur, comme
plus ou moins précieuses, comme constituant une
plus ou moins grande valeur mobilière, comme
faisant qu'on est plus ou moins bien nippé.... La
seule nuance propre à hardes est celle de former
un paquet ou un fardeau qu'on porte.... Enfin les
hardes se prennent plutôt collectivement en gros,
et les nippes distributivement en détail, LAFAYE.
— ÉTYM. Frisch le rattache au hollandais nijpen,
pincer, parce que les petits colifichets de parure
s'attachent avec des agrafes. X quoi Scheler objecte
que les nippes ne comprennent pas seulement les
petits ornements d'ajustement; il y voit un syno-
nyme de hardes, qui a, comme hardes, le sens de
faisceau, de noeud; et ce sens, il le trouve dans le
vieux Scandinave hneppa, d'où procède l'islandais
hneppe, nardes, trousseau, nippes.
£IPPÉ,ÉE(ni-pé, pée),part. passé de nipper. Sa-
vary était à son aise, bien nippé, sans emploi, et
vivait en épicurien, ST-SIM. 67, ni,
— ÉTYM. Nippe.
NIPPER (ni-pè), ». a. || !• Fournir de nippes.
Vous êtes très-digne de bien nipper deux maîtresses
à la fois, VOLT. Lett. en vers et en prose, 106.|| 2° Se
nipper, v. réfl. Se garnir de nippes. Quelque sim-
plement que Thérèse se mette, jamais la pension
de Rey ne lui a suffi pour se nipper, que je n'y aie
encore suppléé du mien chaque année, j. j. ROUSS.
Conf. xi.
— ÉTYM. JVippe.
NIQUE (ni-k'J, s. /. || 1° Usité seulement dans cetto
locution : faire la nique à quelqu'un, lui témoigner
moquerie et mépris par un certain signe de tête. Son
nez haut relevé semblait faire la nique X l'Ovide
Nason.... RÉGNIER, Sat. x. Et dans la forêt se ca-
chants, Firent la nique à ces méchants, SCARR.
Typh. m. || Fig. Son esprit ulcéré gage, en sa pas-
sion, Que son teint fait la nique à la perfection,
RÉGNIER, Sat. ix. Ici le sujet héroïque Aux vers bur-
lesques fait la nique, SCARR. Virg. vu. || 2° La; mère
Nique, sorte de démon, d'après une superstition
populaire (Normandie, Laigle).|| Proverbe. Les mots
terminés en ique (paralytique, hydropique etc.)
font aux médecins la nique.
— HIST. xve s. Car quant vieulx est, chascun lui
fait la nique; Chacun le veut arguer et reprendre,
E. DESCH. Son éducation. Perrin Cohen fist au sup-
pliant, en soi mocquant de lui, leniquet, DU CANGE,
niquetus. || xvie s. En la dixiesme [tapisserie] estoit
depeinct le miracle d'Arqués, où cinq ou six cents
desconfortez... faisoyent la nique, et mettoyent en
route par les charmes du Biarnois douze ou quinze
mille rodomonts, Sat. Mén. les Tapisseries.
— ÉTYM. On le rapporte d'ordinaire à l'allemand
nicken, faire unsigne de tête; mais Scheler recom-
mande de préférence le hollandais nufc,suéd. nyck,
danois nykke, malice, méchanceté. Toutefois ce
qui paraît donner l'avantage à la première étymo-
logie, c'est qu'on trouve le verbe niquer avec le
sens de branler la tête : Grignoit ies dents, et
maschoit ses lèvres, niquoit de la teste souvent, G.
CHASTEL. Expos, sur vérité mal prise.
f NIQUÉE (ni-kée), s. f. Héroïne du roman d'A-
madis de Gaule; d'où la gloire de Niquée était pas-
sée en proverbe, voy. GLOIRE, n° 9.
— HIST. XVI" s. On n'y vit rien que tout beau, tout
éclatant, toutbrave, et jamais la gloire de Niquée n'en
approcha, BRANT. Dames M. p. 105, dans LACURNE.
f NIQUER (ni-ké), v. n. Gagner du premier jet
de dés, en amenant le point qu'on a nommé. Ce
terme s'emploie au jeu de krabs.
t NIQUÉTAGE (ni-ke-ta-j'), s. m. Action de ni-
queter.
t NIQUETER (ni-ke-té), v. a. Couper certains
muscles de la queue d'un cheval, sans amputer le
tronçon, et de manière à la faire tenir relevée.
f NISAN (ni-zan), s.m. Le septième mois de l'an-
née civile des Hébreux et le premier de leur année
sacrée.
+ NISANNE (ni-za-n'), NINSIN (nin-sin) ou NINSI
(nin-si), s. m. Nom chinois du panax quinquéfoliê
(araliacées), dit encore genseng, aussi bien que le
sium chinois (ombellifères) et plusieurs autres
plantes ou racines, LEGOARANT.
f NISE (ni-z'), s. f. Le même que nife.
f NISON (ni-zon), s. m. Oiseau de mer dû genre
des aigles.
t NISUS FORMATIVUS (ni-zus'-for-ma-ti-vus'),.
s. m. Terme de physiologie. Synonyme, soit de force
vitale, soit de plasticité, par lequel on désigne plus
ou moins vaguement la propriété de naître et de se
régénérer que possèdent les éléments anatomiques
et les tissus.
— ÉTYM. Lat. nisus, effort, et formations, formatif.
NLTÉE (ni-tée), s. f. Synonyme de nichée. Les
blés d'alentour mûrs avant que la nitêe Se trouvât
assez forte encor, LA FONT. Fabl. iv, 22.
— ÉTYM. Nid.
f NLTÈLE (ni-tè-V), s. f. Insecte byménoplcre
du midi de la France.
— ÉTYM. Lat. nitela, qui brille.
NITOUCHE (ni-tou-cb'), s. f. Usité seulement
dans cette locution familière, sainte nitouche, per-
sonne hypocrite, doucereuse, affectant la simplicité et
l'innocence. Timide en son respect semblait sainte
nitouche, RÉGNIER, Sat. xm. Est-ce que par hasard
vous seriez un finaud avec votre air de sainte ru-
touche ? CH. DE BERNARD, le Gendre, § ix.
— HIST. xvie s. Nitouche, COTGRAVE.
— ÉTYM. Sain te n'y touche, c'est-à-dire une sainte
qui n'y touche pas ; wallon et bourguig. mitouche.
On disait autrefois sainte n'y touche, et on disait
bien; on voit aisément que c'est une femme qui a
l'air de n'y pas toucher ; c'est par corruption qu'on
dit sainte nitouche.... j'aurais souhaite que l'au-
teur eût eu le courage de dire sainte n'y touche,
comme nos pères, VOLT. Note sur le vers dtéau mol
MITOUCHE.
t NITRANILATE (ni-tra-ni-la-f), s. m. Terme de
chimie. Sel produit par la combinaison de l'acide
nitranilique avec une base.
t NITRANILIQUE (ni-tra-ni-li-k'), adj. Terme de
chimie. Se dit d'un acide qui est produit par l'ac-
tion de l'acide nitrique sur l'indigo. '
t NITRATATION (ni-tra-ta-sion), s. f. Terme de
chimie. Conversion en nitrate.
NITRATE (ni-tra-f), s. m. Terme de chimie. Sel
formé par la combinaison de l'acide nitrique et des
bases salifiables. Les nitrates.... on les nommait
autrefois simplement nitres ou salpêtres terreux et
calcaires, parce que la plus importante espèce de
ce genre, celle qui sert aux plus grands usages,
portait primordialement le nom de nitre ou de sal-
pêtre, FOURCROY, Con». ehim. t. ni, p. 94, dans POU-
GENS. || Nitrate d'argent, la pierre infernale. Le
nitrate d'argent est l'agent principal de la photogra-
phie, servant à sensibiliser la couche de collodion,
ainsi que le papier albuminé. || Nitrate de potasse,
le salpêtre.
— ÉTYM. Nitre.
f NITRATE, ÉE (ni-tra-té, tée), adj. Qui est con-
verti à l'état de nitrate.
NITRE (ni-tr'), s. m. || l°Nom vulgaire du nitrate
de potasse et du salpêtre (azotate de potasse) ou.
nitre prismatique. Du corps de ce dragon plein de
soufre et de nitre, BOIL. Lutr. i. || Nitre cubique,
azotate de soude. || Nitre fixé par le charbon, car-
bonate de potasse. || Nitre lunaire, azotate d'argent.
|| Nitre inflammable, nom donné autrefois au pro-
toxyde d'azote. || Nitre de houssage, nitre formé par
efflorescence à la surface de certains sols et qu'on
enlève avec des balais. || 2° Il se dit, quelquefois, en
place de salpêtre, en poésie, pour la poudre à ca-
non. Et le nitre irascible, irrité par les feux, Ebranla
au loin les airs, et la terre, et les cieux, DELIL. Trois
règn. i. |j 3° Ancien terme de pathologie. Sorte de
substance nuisible qu'on supposait se former dans
les humeurs et que l'on comparait au nitre. |l Par
extension. Ce qui était supposé agir semblablement
dans la nature. Si l'on croit cet auteur, certain
bouillonnement Par le nilre causé fait ce déborde-
ment [du Nil], LA FONT. Quinquina, u.
— HIST. xvi 0 s. Les eaux naturellement salées
nitreuses et sulphurées, ou préparées par artifice er.
y mettant du sel nitre etsoulphre fondus, PARÉ, VI, 12.
— ÉTYM. Provenç. nitre ; espagn. et ital. nitro ; du
lat. nilrum; grec,vitpov, qui vient de l'hébreu noter,
nitre, natron, du verbe netar, faire effervescence,
t NLTRÉ, ÉE (ni-tré, trée), adj. Où l'on a mis
du nitre. Tisane nitrée.
— HIST. xvie s. Eau nitrée, o. DE SERRES, 46.
NITREUX, EUSE (ni-treû, treû-z'), adj. || 1° Terme
de chimie. Qui tient du nitre. Une terre ni-
treuse. || Fermentation nitreuse, fermentation qui,
dans les sucreries de betteraves, développe du gaz
nitreux. Les praticiens qui s'occupent de la distil-
lation des betteraves redoutent comme un accident
très-grave la production du gaz nitreux pendant la
fermentattan des jus sucrés, REISET, Acad. des se.
comptes rendus, t. LXVI, p. 177. || 2° Acide nitreux,
nom primitif de l'acide azoteux. || Gaz nitreux,
ancien nom du bioxyde d'azote, lequel a été encore
appelé oxyde nitreux, oxyde nitrique, oxyde d'azote.
Il Gaz nitreux déphlogistiqué, un des anciens noms
du protoxyde d'azote, nommé aussi oxyde nitreux,
oxyde d'azote, oxydule d'azote et gaz hilarant.
|| 3° Terme d'ancienne chimie. Les esprits nitreux,
sorte de ferment dont on comparait l'action à celle
du nitre. Plus d'un naturaliste a cru Que les esprits
nitreux d'un ferment prétendu Faisaient croître le
Nil.... LA FONT. Quinquina, n.
— HIST. xme s. Molt se doivent il garder d'aiguë
salée et nitreuse, BRUN, LATINI, Trésor, p. 174.
— ÉTYM. Provenç. nitros ; espagn. et ital. nitroso;
du lat. nifrosus, dérivé de nitrum, nitre.
NLTRLÉRE (ni-tri-è-r'), s. f. Lieu où se forme le
nitre. Les nitrières naturelles, quoique fort nom-
breuses, ne produisent pas assez de nitre pour les
usages multipliés que l'on fait de ce sel, BRONGNIART,
Traité de min. t. i, p. 116, dans POUGENS. || Nitrière
artificielle, endroit où l'on dispose les éléments de
la formation du nitre. Prix annoncé par l'Académie
des sciences sur les nitrières artificielles, BUFF. Jfin.
t. in, p. 428. L'emploi de l'urine pour les nitrières
artificielles.... elle contient assez de matières ani-
males pour favoriser la production de l'acide nitrique
dans la putréfaction, FOURCROY, Connaiss. chim.
t, x, p. 203, dans POUGENS. On peut évaluer à quatre
Nl'I
NIT
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gie. Nuages pluvieux, d'un gris uniforme, qui se
confondent entre eux.
— ÉTYM. Voy. NIMBE.
t NLN'IADE (ni-ni-a-d'), s. m. Descendant de Ni-
nus. || Membre da .a dynastie assyrienne fondée par
Ninus.
—ÉTYM. Ninut, et la finale patronymique as, ade.
t NIOBÉ (ni-o-Dé), s. f. || 1° Dans la mythologie,
mère de six fils et de six filles, qui, ayant irrité
Apollon et Diane, vit tousses enfants percés de leurs
flèches, et fut changée en une statue qui pleure
toujours. Ils ont raison, ma fille, vous êtes aimable,
et rien n'est comme vous.... depuis Niobé, jamais
une mère n'a parlé comme je fais, SÉV. 1 I mars
1671. || 2° Terme de zoologie. Espèce de papillon.
f NIOBIQUE (ni-o-bi-k'), adj. Terme de chimie.
Qui a rapport au niobium. Les composés niobiques.
L'acide niobique.
t NIOBIUM (ni-o-bi-om'), s. m. Terme de chimie.
Nouveau métal découvert par Henri Rose en 1814.
t NIORT (ni-or), ville de France, qui entre dans
cette façon burlesque de parler: prendre le chemin
de Niort, c'est-à-dire nier, ne point dire la vérité ;
par un calembour entre nier et Niort.
NIPPE (ni-p'), s. f. || 1° Tout ce qui sert à l'ajus-
tement, surtout en linge. Valère : Je me' mettrais
en gage en mon besoin urgent. — Hector : Sur cette
nippe-là vous auriez peu d'argent', REGNARD, ie
Joueur, n, 14. Cette mise est quelque nippé à leur
usage, j. j. ROUSS. Hél. rv, 10. ||I1 se dit surtout
au pluriel. La garde-robe de la reine fut volée, et
toutes ses robes emportées.... il en est encore de-
meuré deux avec toutes les nippes et force sachets
de poudre, MALH. dans LAFAYE, Synon. Elle eut en-
core de bonnes nippes, qu'à l'aide de son bon ami elle
avait détournées pendant la maladie du licencié, LE
SAGE, Gil Bl. li, 2. Je convins avec le messager de ce
que je lui donnerais pour le port de mes bardes....
Bentivoglio, chef des voleurs qui me les enlevèrent,
se contenta de donner à chacun d'eux trente pistoles
et les plus mauvaises nippes, ID. dans LAFAYE,
Synon. Outre cet argent-là, mes meubles et mes
nippes, J'ai de revenu clair trois cents bons mille
francs, DESTOUCHES, dans LAFAYE, ib. Laissez-moi
seulement quelques nippes pour mes sûretés, et ne
m'ôtez point le profit que je puis retirer de ma
chambre, MARIV. Marianne, 11e part. Tout d'un
coup, au milieu de l'entretien, j'eus la vile et indi-
gne pensée, que j'héritais de ses nippes, et sur-
tout d'un bel habit noir qui m'avait donné dans la
vue, J. j. ROUSS. Conf. v. || Fig. et familièrement.
Il en a eu, il en a tiré de bonnes nippes, se dit
d'un homme qui a tiré beaucoup d'utilité, beaucoup
d'avantage de quelque commerce, de quelque em-
ploi. || 2° Nippes se dit populairement, au pluriel,
pour des vêtements en mauvais état, du vieux linge
usé. Ce ne sont que des nippes. || 3° Nippe s'est dit
anciennement pour chose bonne à manger. Il tira
de la poche quelques reliquats de la noce, dont je
lui arrachai goulûment de bonnes nippes, et les al-
lant manger auprès de la fenêtre.... Francion,
liv. VII, p. 267.
— SYN. HARDES, NIPPES. Hardes comprend tout,
et spécialement les habits principaux et de première
nécessité, les gros vêtements ; au lieu que nippes
exclut les habits et ne désigne que le linge, surtout
celui qui n'est destiné qu'à l'ajustement.... Lesnip-
pes, n'étant pas de première nécessité, supposent
une certaine aisance, une sorte dé luxe ; ce .que ne
fait pas entendre le mot bardes Une autre diffé-
rence très-remarquable consiste en ce que les nip-
pes se considèrent par rapport à leur valeur, comme
plus ou moins précieuses, comme constituant une
plus ou moins grande valeur mobilière, comme
faisant qu'on est plus ou moins bien nippé.... La
seule nuance propre à hardes est celle de former
un paquet ou un fardeau qu'on porte.... Enfin les
hardes se prennent plutôt collectivement en gros,
et les nippes distributivement en détail, LAFAYE.
— ÉTYM. Frisch le rattache au hollandais nijpen,
pincer, parce que les petits colifichets de parure
s'attachent avec des agrafes. X quoi Scheler objecte
que les nippes ne comprennent pas seulement les
petits ornements d'ajustement; il y voit un syno-
nyme de hardes, qui a, comme hardes, le sens de
faisceau, de noeud; et ce sens, il le trouve dans le
vieux Scandinave hneppa, d'où procède l'islandais
hneppe, nardes, trousseau, nippes.
£IPPÉ,ÉE(ni-pé, pée),part. passé de nipper. Sa-
vary était à son aise, bien nippé, sans emploi, et
vivait en épicurien, ST-SIM. 67, ni,
— ÉTYM. Nippe.
NIPPER (ni-pè), ». a. || !• Fournir de nippes.
Vous êtes très-digne de bien nipper deux maîtresses
à la fois, VOLT. Lett. en vers et en prose, 106.|| 2° Se
nipper, v. réfl. Se garnir de nippes. Quelque sim-
plement que Thérèse se mette, jamais la pension
de Rey ne lui a suffi pour se nipper, que je n'y aie
encore suppléé du mien chaque année, j. j. ROUSS.
Conf. xi.
— ÉTYM. JVippe.
NIQUE (ni-k'J, s. /. || 1° Usité seulement dans cetto
locution : faire la nique à quelqu'un, lui témoigner
moquerie et mépris par un certain signe de tête. Son
nez haut relevé semblait faire la nique X l'Ovide
Nason.... RÉGNIER, Sat. x. Et dans la forêt se ca-
chants, Firent la nique à ces méchants, SCARR.
Typh. m. || Fig. Son esprit ulcéré gage, en sa pas-
sion, Que son teint fait la nique à la perfection,
RÉGNIER, Sat. ix. Ici le sujet héroïque Aux vers bur-
lesques fait la nique, SCARR. Virg. vu. || 2° La; mère
Nique, sorte de démon, d'après une superstition
populaire (Normandie, Laigle).|| Proverbe. Les mots
terminés en ique (paralytique, hydropique etc.)
font aux médecins la nique.
— HIST. xve s. Car quant vieulx est, chascun lui
fait la nique; Chacun le veut arguer et reprendre,
E. DESCH. Son éducation. Perrin Cohen fist au sup-
pliant, en soi mocquant de lui, leniquet, DU CANGE,
niquetus. || xvie s. En la dixiesme [tapisserie] estoit
depeinct le miracle d'Arqués, où cinq ou six cents
desconfortez... faisoyent la nique, et mettoyent en
route par les charmes du Biarnois douze ou quinze
mille rodomonts, Sat. Mén. les Tapisseries.
— ÉTYM. On le rapporte d'ordinaire à l'allemand
nicken, faire unsigne de tête; mais Scheler recom-
mande de préférence le hollandais nufc,suéd. nyck,
danois nykke, malice, méchanceté. Toutefois ce
qui paraît donner l'avantage à la première étymo-
logie, c'est qu'on trouve le verbe niquer avec le
sens de branler la tête : Grignoit ies dents, et
maschoit ses lèvres, niquoit de la teste souvent, G.
CHASTEL. Expos, sur vérité mal prise.
f NIQUÉE (ni-kée), s. f. Héroïne du roman d'A-
madis de Gaule; d'où la gloire de Niquée était pas-
sée en proverbe, voy. GLOIRE, n° 9.
— HIST. XVI" s. On n'y vit rien que tout beau, tout
éclatant, toutbrave, et jamais la gloire de Niquée n'en
approcha, BRANT. Dames M. p. 105, dans LACURNE.
f NIQUER (ni-ké), v. n. Gagner du premier jet
de dés, en amenant le point qu'on a nommé. Ce
terme s'emploie au jeu de krabs.
t NIQUÉTAGE (ni-ke-ta-j'), s. m. Action de ni-
queter.
t NIQUETER (ni-ke-té), v. a. Couper certains
muscles de la queue d'un cheval, sans amputer le
tronçon, et de manière à la faire tenir relevée.
f NISAN (ni-zan), s.m. Le septième mois de l'an-
née civile des Hébreux et le premier de leur année
sacrée.
+ NISANNE (ni-za-n'), NINSIN (nin-sin) ou NINSI
(nin-si), s. m. Nom chinois du panax quinquéfoliê
(araliacées), dit encore genseng, aussi bien que le
sium chinois (ombellifères) et plusieurs autres
plantes ou racines, LEGOARANT.
f NISE (ni-z'), s. f. Le même que nife.
f NISON (ni-zon), s. m. Oiseau de mer dû genre
des aigles.
t NISUS FORMATIVUS (ni-zus'-for-ma-ti-vus'),.
s. m. Terme de physiologie. Synonyme, soit de force
vitale, soit de plasticité, par lequel on désigne plus
ou moins vaguement la propriété de naître et de se
régénérer que possèdent les éléments anatomiques
et les tissus.
— ÉTYM. Lat. nisus, effort, et formations, formatif.
NLTÉE (ni-tée), s. f. Synonyme de nichée. Les
blés d'alentour mûrs avant que la nitêe Se trouvât
assez forte encor, LA FONT. Fabl. iv, 22.
— ÉTYM. Nid.
f NLTÈLE (ni-tè-V), s. f. Insecte byménoplcre
du midi de la France.
— ÉTYM. Lat. nitela, qui brille.
NITOUCHE (ni-tou-cb'), s. f. Usité seulement
dans cette locution familière, sainte nitouche, per-
sonne hypocrite, doucereuse, affectant la simplicité et
l'innocence. Timide en son respect semblait sainte
nitouche, RÉGNIER, Sat. xm. Est-ce que par hasard
vous seriez un finaud avec votre air de sainte ru-
touche ? CH. DE BERNARD, le Gendre, § ix.
— HIST. xvie s. Nitouche, COTGRAVE.
— ÉTYM. Sain te n'y touche, c'est-à-dire une sainte
qui n'y touche pas ; wallon et bourguig. mitouche.
On disait autrefois sainte n'y touche, et on disait
bien; on voit aisément que c'est une femme qui a
l'air de n'y pas toucher ; c'est par corruption qu'on
dit sainte nitouche.... j'aurais souhaite que l'au-
teur eût eu le courage de dire sainte n'y touche,
comme nos pères, VOLT. Note sur le vers dtéau mol
MITOUCHE.
t NITRANILATE (ni-tra-ni-la-f), s. m. Terme de
chimie. Sel produit par la combinaison de l'acide
nitranilique avec une base.
t NITRANILIQUE (ni-tra-ni-li-k'), adj. Terme de
chimie. Se dit d'un acide qui est produit par l'ac-
tion de l'acide nitrique sur l'indigo. '
t NITRATATION (ni-tra-ta-sion), s. f. Terme de
chimie. Conversion en nitrate.
NITRATE (ni-tra-f), s. m. Terme de chimie. Sel
formé par la combinaison de l'acide nitrique et des
bases salifiables. Les nitrates.... on les nommait
autrefois simplement nitres ou salpêtres terreux et
calcaires, parce que la plus importante espèce de
ce genre, celle qui sert aux plus grands usages,
portait primordialement le nom de nitre ou de sal-
pêtre, FOURCROY, Con». ehim. t. ni, p. 94, dans POU-
GENS. || Nitrate d'argent, la pierre infernale. Le
nitrate d'argent est l'agent principal de la photogra-
phie, servant à sensibiliser la couche de collodion,
ainsi que le papier albuminé. || Nitrate de potasse,
le salpêtre.
— ÉTYM. Nitre.
f NITRATE, ÉE (ni-tra-té, tée), adj. Qui est con-
verti à l'état de nitrate.
NITRE (ni-tr'), s. m. || l°Nom vulgaire du nitrate
de potasse et du salpêtre (azotate de potasse) ou.
nitre prismatique. Du corps de ce dragon plein de
soufre et de nitre, BOIL. Lutr. i. || Nitre cubique,
azotate de soude. || Nitre fixé par le charbon, car-
bonate de potasse. || Nitre lunaire, azotate d'argent.
|| Nitre inflammable, nom donné autrefois au pro-
toxyde d'azote. || Nitre de houssage, nitre formé par
efflorescence à la surface de certains sols et qu'on
enlève avec des balais. || 2° Il se dit, quelquefois, en
place de salpêtre, en poésie, pour la poudre à ca-
non. Et le nitre irascible, irrité par les feux, Ebranla
au loin les airs, et la terre, et les cieux, DELIL. Trois
règn. i. |j 3° Ancien terme de pathologie. Sorte de
substance nuisible qu'on supposait se former dans
les humeurs et que l'on comparait au nitre. |l Par
extension. Ce qui était supposé agir semblablement
dans la nature. Si l'on croit cet auteur, certain
bouillonnement Par le nilre causé fait ce déborde-
ment [du Nil], LA FONT. Quinquina, u.
— HIST. xvi 0 s. Les eaux naturellement salées
nitreuses et sulphurées, ou préparées par artifice er.
y mettant du sel nitre etsoulphre fondus, PARÉ, VI, 12.
— ÉTYM. Provenç. nitre ; espagn. et ital. nitro ; du
lat. nilrum; grec,vitpov, qui vient de l'hébreu noter,
nitre, natron, du verbe netar, faire effervescence,
t NLTRÉ, ÉE (ni-tré, trée), adj. Où l'on a mis
du nitre. Tisane nitrée.
— HIST. xvie s. Eau nitrée, o. DE SERRES, 46.
NITREUX, EUSE (ni-treû, treû-z'), adj. || 1° Terme
de chimie. Qui tient du nitre. Une terre ni-
treuse. || Fermentation nitreuse, fermentation qui,
dans les sucreries de betteraves, développe du gaz
nitreux. Les praticiens qui s'occupent de la distil-
lation des betteraves redoutent comme un accident
très-grave la production du gaz nitreux pendant la
fermentattan des jus sucrés, REISET, Acad. des se.
comptes rendus, t. LXVI, p. 177. || 2° Acide nitreux,
nom primitif de l'acide azoteux. || Gaz nitreux,
ancien nom du bioxyde d'azote, lequel a été encore
appelé oxyde nitreux, oxyde nitrique, oxyde d'azote.
Il Gaz nitreux déphlogistiqué, un des anciens noms
du protoxyde d'azote, nommé aussi oxyde nitreux,
oxyde d'azote, oxydule d'azote et gaz hilarant.
|| 3° Terme d'ancienne chimie. Les esprits nitreux,
sorte de ferment dont on comparait l'action à celle
du nitre. Plus d'un naturaliste a cru Que les esprits
nitreux d'un ferment prétendu Faisaient croître le
Nil.... LA FONT. Quinquina, n.
— HIST. xme s. Molt se doivent il garder d'aiguë
salée et nitreuse, BRUN, LATINI, Trésor, p. 174.
— ÉTYM. Provenç. nitros ; espagn. et ital. nitroso;
du lat. nifrosus, dérivé de nitrum, nitre.
NLTRLÉRE (ni-tri-è-r'), s. f. Lieu où se forme le
nitre. Les nitrières naturelles, quoique fort nom-
breuses, ne produisent pas assez de nitre pour les
usages multipliés que l'on fait de ce sel, BRONGNIART,
Traité de min. t. i, p. 116, dans POUGENS. || Nitrière
artificielle, endroit où l'on dispose les éléments de
la formation du nitre. Prix annoncé par l'Académie
des sciences sur les nitrières artificielles, BUFF. Jfin.
t. in, p. 428. L'emploi de l'urine pour les nitrières
artificielles.... elle contient assez de matières ani-
males pour favoriser la production de l'acide nitrique
dans la putréfaction, FOURCROY, Connaiss. chim.
t, x, p. 203, dans POUGENS. On peut évaluer à quatre
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