Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 3 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5460034d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49513
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/05/2009
INC
INC
INC
65
thologie. Dépôt calcaire qui se forme dans .les tissus
organiques ou à leur surface. i
—SYN. INCRUSTATION, PÉTRIFICATION.Ces deux mots, i
que Ton confond quelquefois, ne sont pas synonymes, s
Les sources incrustantes ne font qu'entourer les ob- i
jets d'une croûte, d'une couche, sans en changer i
la texture intérieure ; dans une pétrification, Tinté- i
'ieur même de l'objet est changé en pierre.
— HIST. xvi" s. Médailles, colosses, gravures et i
incrustations industrieusement entaillées et enri- 1
chies d'une singulière peinture, YVER, 622. Et que |
par dessus les couvertures des paillers soit adjous- :
tée une incrustation de bonne argille, bien pestrie,
o. DE SERRES, 434. Lors recevra la confiture son der- i
nier sucre, dont elle sera incrustée, comme d'un
exquis vernis ; telle incrustation se fera aussi à loi- (
sir, ID. 870. X trois ans se despouille ce qui de la i
corne leur est accreu [aux boeufs] depuis la nais- ;
sance jusqu'au dit temps, en expulsant l'incrusta- ]
tion, demeurant ce bout-là, appelle cornichon, net i
et poli, sans tortuosité, ID. 296. C'est dommage qu'un
meschant homme ne soit encores un sot, et que la !
décence pallie son vice ; ces incrustations n'appar- (
tiennent qu'à une bonne et saine paroi, qui mérite i
d'estre conservée ou blanchie, MONT, m, 344.
— ÉTYM. Lat. incrustationem, de incrustarè, in- t
c'ruster. , <
INCRUSTÉ, ÉE ( in-kru-sté, stée),part.passé d'in- i
cruster. || Ie Garni d'objets d'ornement qui sont en- i
gagés dans la surface. Ferishta nous avertit que le ]
vainqueur Babar fit ériger sur une éminence, près du i
champ de bataille, une pyramide toute incrustée <
des têtes des vaincus, VOLT. Potif. et législ.Frag. hist. ]
sur l'Inde, 33. || S. m. Ouvrage d'ébénisterie ou de
tabletterie fait par incrustation. Un bel incrusté, i
|| 2e Engagé en forme d'incrustation dans une surface.
L'argent de première formation est ordinairement <
incrusté dans le quartz, BUFF. Min. t. v, p. 20, dans
POUGENS. Nous vîmes une collection de pierresgrises ]
qui, tendues par lits comme le talc, présentent les (
deux moitiésd'un poisson incrusté, dont la figureest
très-distincte, MARMONTEL, Mém. vu. || 3" Terme de
botanique. Le péricarpe et la graine sont incrus- '.
tés, quand ils adhèrent naturellement entre eux, ]
au point de ne pouvoir être séparés.
INCRUSTER (in-kru-sté), u. a. || i" Garnir un objet
d'ornements engagés dans la surface. Le temple
était incrusté de marbre, FÉN. Tél. ix. L'antichambre
n'était, à la vérité, incrustée que de rubis et d'énie-
raudes, VOLT. Cand. 48. Les appartements étaient
incrustés en mosaïque et garnis de colonnes 3t pi-
lastres de très-beaux marbres, 1. 3. ROUSS. Conf. vu.
H On dit simplement aussi : incruster un pilastre, un
portique, etc. I| 2e Engager dans une surface des ob-
jetsd'ornement. Incruster une mosaïque dans le pavé
d'un temple. || 3° Former une croûte ; ceuvrir d'une
couche pierreuse. Les coquilles ne sont pas seule-
ment développées dans les sables mobiles, mais les
pierres les plus dures les incrustent spuvent et en
sont pénétrées de toute ,part, CUVIER, Rêvol. 4 3.
Il 4e S'incruster, v. réfl. Être incrusté. Le marbre '
est-une matière qui s'incruste souvent. || Fig. Dreux
s'appela le marquis de Dreux ; il eut tort ; il fallait
prendre le titre de comte, cela se fût mieux in- i
crusté sur les comtes de Dreux sortis de la maison
royale,ST-SIM' 406, 427. || 5°Se couvrir d'une croûte i
pierreuse. Les dents s'incrustent de tartre. || Fig. :
Dangeau faisait ses dieux du roi et de Mme de
Maintenon, et s'incrustait de leurs façons de pen- 1
ser, ST-SIM. 464, 38.
— HIST. xvie s. La partie de l'urine plus crasse <
et gluante, en passant sur une petite arène ou i
pierre, s'adhère contre, et s'incruste, PARÉ, XV, 35. 1
On trouve ces tonneaux tellement incrustés de
lie.... 0. DE SERRES, 204. Je contemplay les paroys, 1
lesquelz estoyent tous incrustez de marbre porphyre 1
à ouvraige mosaycque, RAB. V, 38.
— ÉTYM. Lat. incrustarè, garnir d'une croûte 1
(voy. ENCROÛTER). :
INCUBATION (in-ku-ba-sion; en vers, de cinq :
syllabes), s. f. || 1° Action de couver. Jamais il [le 1
rossignol] ne chante avec plus de force et de conti-
nuité que quand il la voit [sa femelle] travaillée des 1
douleurs de la' ponte, et ennuyée d'une longue et :
continuelle incubation, BUFF. Ois. 1.1, p. 37. Ce fut 1
sur les oiseaux que M. de Haller fit ses nombreuses i
expériences qui ont la génération pour objet : la i
facilité de pouvoir examiner les oeufs dans tous les
temps et presque à toutes les heures de l'incuba- |
tion..., CONDORCET, Haller. L'incubation pourrait 1
n'être qu'un besoin naturel; on voit des poules |
couver des morceaux de craie, de petits cailloux et <
des oeufs d'espèce très-différente de la leur, BINNET, I
Contempl. nat. xi, 8. || Incubation artificielle, pro-
cédé à l'aide duquel on fait éclore des oeufs en en-
tretenant une chaleur pareille à celle que donne la
couveuse. || Four d'incubatien, fpur dans lequel en
opère l'incubation artificielle. || 2° Terme de méde-
cine. Le temps qui s'écoule entre l'action d'une
cause morbifique sur l'économie animale et l'in-
vasion de la maladie. L'incubation de la petite vé-
role, de la vaccine, de la rage. || Période d'incuba-
tion , le temps qui se passe entre le moment où le
germe d'une maladie est reçu et celui où elle com-
mence effectivement.
— ÉTYM. Lat. incubalioncm-, de in.... 2, et cu-
bare, être couché (voy. COUTOR).
INCUBE (in-ku-b'), s. m. Espèce de démon qu'on
croyait prendre un cerps pour jouir des plaisirs de
l'amour avec, une femme endormie ou transportée
au sabbat; il est opposé à succube. Robert le Dia-
ble, selon la tradition suivie par Scribe, était fils-
d'un incube et de la femme d'un duc de Normandie.
Y a-t-il eu des incubes et des succubes? tous nos
savants jurisconsultes démonographes admettaient
également les uns et les autres, VOLT. Dict. phil.
incubes.
— HIST. xvie s. Incubes, ce sont démons qui se
transforment en guise d'hommes, et ont copulation
avec les femmes sorcières, PARÉ, XIX, 29. Les mé-
decins tiennent que incubus est un mal où la per-
sonne pense estre opprimée et suffoquée de quelque
pesante charge sur son corps, et vient principale-
ment la nuit : le vulgaire dit que c'est une vieille
qui charge et comprime le corps, le vulgaire l'ap-
pelle chauche-poulet, ID. XIX, 33.
— ÉTYM. Lat. incubus, cauchemar, de in.... 2, et
cubare, être ceuché.
f.INCUISABLE (in-kui-za-bT), adj". Qui ne peut
être cuit.
— HIST. xvi" s. Faute de laquelle cbservalion,
plusieurs fèves sont rejetées comme incuisables à
cau«.e de la dureté de leur peau, 0. DE SERBES , 521.
— ÉTYM. In.... 4, et cuire,
t INCUIT, ITE (in-kui, kui-t'), adj". Qui n'est pas
bien cuit. Pain, gigot ineuit || Substantivement. La
partie d'une viande qui n'est pas bien c:;ite. Voulez-
vous de Tincuit ?
— ÉTYM. In.... 4, et cuit.
tINCULCATION (in-kul-ka-sion),s./'.Action d'in-
culquer; résultat de cette action.
— HIST. xvie s. Je me desplais de Tinculcation,
voire aux choses utiles, comme eh Seneque ; et
l'usage de son eschole stoïque me desplaist, de re-
dire sur chaque matière.... MONT, IV, 87.
— ÉTYM. Lat. inculcationem, de inculcare, in-
culquer.
t 4. INCULPABLE (in-kul-pa-W), adj. Qui peut
être inculpé, mis en accusation.
— ÉTYM. Inculper.
t 2. INCULPABLE (in-kul-pa-W), adj. Qui ne
peut être inculpé, accusé. Quelque effet qui résulte
de la vérité, on est toujours inculpable quand on
Ta dite, parce qu'on n'y a rien mis du sien, j. j.
ROUSS. Promen. 4.
— ÉTYM. Lat. inculpabilis, de in.... 4, et culpa-
bilis, coupable.
INCULPATION (in-kul-pa-sion ; en vers, de cinq
syllabes), s. f. Action d'inculper. Se justifier d'une
inculpation. Inculpation hasardée.
— ÉTYM. Lat. inculpationem (QUICHERAT, Ad-
denda), de inculpare (voy. INCULPER).
INCULPÉ, ÉE (in-kul-pé, pée), part, passé d'in-
culper. Inculpé à tort. || Substantivement. En ma-
tière criminelle, l'inculpé, l'inculpée, celui, celle
qu'on soupçonne d'un crime ou d'un délit.
INCULPER (in-kul-pê), v. a. Charger quelqu'un
d'une faute. Vous n'avez pas craint de m'inculper
moi-même dans ces mensonges, GENLIS , .Jfme de
Maintenon, t. n, p. 64, dans POUGENS. || S'inculper,
v. réfl. S'attribuer une faute. 11 s'inculpait, et per-
sonne ne songeait à lui faire de reproche. || S'accu-
ser mutuellement. Les accusés se sont inculpés les
uns les autres.
— SYN. INCULPER, ACCUSER. Inculper, venant de
eulpa, signifie attribuer, imputer une faute. Accuser
signifie mettre en cause. La nuance de ces deux
mots est donc que l'un porte l'esprit sur la faute
reprochée, l'autre sur le reproche de la faute, sur le
jugement qui en est la suite.-
— HIST. xne s. Que nuls uem [homme] ne puscet
[puisse] estre encolpet, si cil non chi dreit i ad, Bibl.
des chartes, 4e série, t. m, p. 256. || xmes.Tel chose
pe comte Thibaut] a faite en sa vie Dont fil] deûst
estreapelés [en champ clos]; Une se deffendist mie ;
Car il se sent enecupés, HUES DE LA FERTÉ, Roman-
cero, p. 187. Plus hardiement que nuz lions Certai-
nement riesfemmes]jurentetmentent, Meïsmement
quant el se sentent De quexque forfait encol-
pèes, la Rose, 18339. || xve s. De quoy aucunes gens
furent encoulpez en derrière couvertement, FROISS.
I, 1, 49. D xvie s. L'empereur (encore qu'aucuns de
ses principaux serviteurs soient encoulpez de ceste
mort) ne se peut abstenir.... M. DU BELLAY, 381.
— ÉTYM. Provenç. encolpar; ital. incolpare; du
latin inculpare (QUICHERAT, Addenda), de in.'... 2,
et culpa (voy. COULPE).
INCULQUÉ, ÉE (in-kul-ké, kée),part. passé d'in
culquer. 11 se dit ce ce qu'on introduit ou s'efforce
d'introduire dans l'esprit en le répétant. Il n'y a
rien de plus inculqué dans ce Père [ saint Clément
d'Alexandrie] que les demandes dans la bouche
et dans le coeur des plus parfaits spirituels, BOSS.
États d'orais. vi, 10. S'il y a une expression plus
inculquée en prenant le tout [le corps et le sang],
il ne laisse pas d'être véritable qu'à la réception de
chaque partie on se représente la mort tout entière
[de Jésus], et Ton applique toute la grâce, ID. Com-
mun, sous les deux esp. n, 2.
INCULQUER (in-kul-ké), j'inculquais, nous in-
culquions , vous inculquiez ; que j'inculque, que
nous inculquions, que -vous inculquiez, v. a.
Il i" Faire entrer une chose dans l'esprit à force
de la répéter. Les comparaisons dont il se servait
tendaient plutôt à inculquer la réalité qu'à l'affai-
blir, BOSS. Var. iv, § 30. Il n'y a point de vérité
que le Saint-Esprit ait plus inculquée, dans l'his-
toire du peuple de Dieu, que celle des tentations
attachées aux prospérités" et à la puissance, ID.
Polit, x, vi, 4. U fallait leur inculquer la connais-
sance de Dieu, ID. Hist. n, 6. Inculquez-lui bien
mes réponses, ID. Lett. Corn. 4 9. Obligé de parler
plusieurs fois d'une doctrine pour l'inculquer, FËN.
Tc'f. x. H Inculquer, construit avec l'adjectif quel.
J'inculquais en peu de mots quel orgueil c'était de
croire qu'on pût mieux entendre la parole de Dieu
que tout le reste de l'Église, BOSS. Confér. avec Cl.
2. Il S'inculquer une chose dans i'Bsprit, l'inculquer
à soi, la graver dans son esprit. Ces vérités qu'ils se
sont inculquées. || Absolument. U aime à répéter
pour inculquer, VOLT. Quelq. niais, ch. 3. U faut
insister, inculquer, sans quoi tout s'oublie, ID. Dict.
phil. Juifs. Il 2° S'inculquer, v. réfl. Être inculqué.
Les proverbes s'inculquent facilement dans l'esprit.
— REM. « Ce mot est fort significatif, et beaucoup
de gens le disent ; et néanmoins il ne vaut rien et
passe pour barbare. Nous n'en avons pourtant point
qui exprime bien sa force; car imprimer ou répé-
ter, dont on se sert en sa place, n'ont garde de signi-
fier ce qu'on appelle inculquer, » VAUGELAS, Nouv.
rem. p. 333. Depuis Vaugelas, inculquer s'est tout
à fait impalranisé.
— HIST. xvi" s. Quand elle [la religion] nous in-
culque si souvent que nostre sagesse n'est que folie
devant Dieu, MONT, U, 4 54.
— ÉTYM. Lat. inculcare, de in.... 2, et culcare,
pour calcare, fouler, presser.
INCULTE (in-kul-f), adj. || i« Qui n'est point cul.
tivé. Des terres qui demeuraient incultes, FÉN.
Tél. xn. Combien il faut accuser notre négligenca
s'il reste en France des terres incultes! VOLT.
Moeurs, 4 38. Dans un vaste désert je me crois trans-
portée, Sur une terre aride, inculte, inhabitée, DU-
CIS, Abuf. n, 2. H 2» Fig. Qui n'a pas reçu la culture
intellectuelle et morale. Il est accoutumé à une vie
inculte, ST-EVREMOND, Génie des Romains, dans RI-
CHELET. Il n'était pas, si j'ose me servir de ce terme,
de ces héros incultes qui de la bravoure se font un
droit d'ignorance pour tout le reste, BOURDALOUE,
Or. de Condé. De l'homme inculte il [l'esprit de
poésie] adoucit la vie, Et sous le dais montre au
doigt les tyrans, BËRANG. Ange exilé. || 3° Inculte se
dit parfois d'une barbe, d'une chevelure négligée.
— ÉTYM. Lat. incultus, de in»... 4, et cultus,
cultivé.
f INCULTIVAHLE (in-kul-ti-va-W), adj. Qui ne
peut être cultivé, qui n'est pas susceptible de cul-
ture. Ce pays aride et presque incultivable, VOLT.
lett. Turgol, 8 janv. 1776. Quel est le pays qui n'ait
pas des terrains rebelles et incultivables? ID. Disc,
aux Velches, suppl.
— ÉTYM. In.... 4, et cultivable.
f INCULTIVÉ, ÉE (in-kul-ti-vé, vée), adj. Qui
n'est pas cultivé.
— SYN. -INCULTE, INCULTIVÉ. Incultiyé est plus an-
cien que inculte qui est une importation latine as-
sez récente. Inculte se dit de tout ce qui n'est pas
cultivé, soit qu'il s'agisse de lieux habités par
l'homme, ou de contrées inhabitées; incultivé se dit
DICT. DE LÀ LANGUE FRANÇAISE.
INC
INC
65
thologie. Dépôt calcaire qui se forme dans .les tissus
organiques ou à leur surface. i
—SYN. INCRUSTATION, PÉTRIFICATION.Ces deux mots, i
que Ton confond quelquefois, ne sont pas synonymes, s
Les sources incrustantes ne font qu'entourer les ob- i
jets d'une croûte, d'une couche, sans en changer i
la texture intérieure ; dans une pétrification, Tinté- i
'ieur même de l'objet est changé en pierre.
— HIST. xvi" s. Médailles, colosses, gravures et i
incrustations industrieusement entaillées et enri- 1
chies d'une singulière peinture, YVER, 622. Et que |
par dessus les couvertures des paillers soit adjous- :
tée une incrustation de bonne argille, bien pestrie,
o. DE SERRES, 434. Lors recevra la confiture son der- i
nier sucre, dont elle sera incrustée, comme d'un
exquis vernis ; telle incrustation se fera aussi à loi- (
sir, ID. 870. X trois ans se despouille ce qui de la i
corne leur est accreu [aux boeufs] depuis la nais- ;
sance jusqu'au dit temps, en expulsant l'incrusta- ]
tion, demeurant ce bout-là, appelle cornichon, net i
et poli, sans tortuosité, ID. 296. C'est dommage qu'un
meschant homme ne soit encores un sot, et que la !
décence pallie son vice ; ces incrustations n'appar- (
tiennent qu'à une bonne et saine paroi, qui mérite i
d'estre conservée ou blanchie, MONT, m, 344.
— ÉTYM. Lat. incrustationem, de incrustarè, in- t
c'ruster. , <
INCRUSTÉ, ÉE ( in-kru-sté, stée),part.passé d'in- i
cruster. || Ie Garni d'objets d'ornement qui sont en- i
gagés dans la surface. Ferishta nous avertit que le ]
vainqueur Babar fit ériger sur une éminence, près du i
champ de bataille, une pyramide toute incrustée <
des têtes des vaincus, VOLT. Potif. et législ.Frag. hist. ]
sur l'Inde, 33. || S. m. Ouvrage d'ébénisterie ou de
tabletterie fait par incrustation. Un bel incrusté, i
|| 2e Engagé en forme d'incrustation dans une surface.
L'argent de première formation est ordinairement <
incrusté dans le quartz, BUFF. Min. t. v, p. 20, dans
POUGENS. Nous vîmes une collection de pierresgrises ]
qui, tendues par lits comme le talc, présentent les (
deux moitiésd'un poisson incrusté, dont la figureest
très-distincte, MARMONTEL, Mém. vu. || 3" Terme de
botanique. Le péricarpe et la graine sont incrus- '.
tés, quand ils adhèrent naturellement entre eux, ]
au point de ne pouvoir être séparés.
INCRUSTER (in-kru-sté), u. a. || i" Garnir un objet
d'ornements engagés dans la surface. Le temple
était incrusté de marbre, FÉN. Tél. ix. L'antichambre
n'était, à la vérité, incrustée que de rubis et d'énie-
raudes, VOLT. Cand. 48. Les appartements étaient
incrustés en mosaïque et garnis de colonnes 3t pi-
lastres de très-beaux marbres, 1. 3. ROUSS. Conf. vu.
H On dit simplement aussi : incruster un pilastre, un
portique, etc. I| 2e Engager dans une surface des ob-
jetsd'ornement. Incruster une mosaïque dans le pavé
d'un temple. || 3° Former une croûte ; ceuvrir d'une
couche pierreuse. Les coquilles ne sont pas seule-
ment développées dans les sables mobiles, mais les
pierres les plus dures les incrustent spuvent et en
sont pénétrées de toute ,part, CUVIER, Rêvol. 4 3.
Il 4e S'incruster, v. réfl. Être incrusté. Le marbre '
est-une matière qui s'incruste souvent. || Fig. Dreux
s'appela le marquis de Dreux ; il eut tort ; il fallait
prendre le titre de comte, cela se fût mieux in- i
crusté sur les comtes de Dreux sortis de la maison
royale,ST-SIM' 406, 427. || 5°Se couvrir d'une croûte i
pierreuse. Les dents s'incrustent de tartre. || Fig. :
Dangeau faisait ses dieux du roi et de Mme de
Maintenon, et s'incrustait de leurs façons de pen- 1
ser, ST-SIM. 464, 38.
— HIST. xvie s. La partie de l'urine plus crasse <
et gluante, en passant sur une petite arène ou i
pierre, s'adhère contre, et s'incruste, PARÉ, XV, 35. 1
On trouve ces tonneaux tellement incrustés de
lie.... 0. DE SERRES, 204. Je contemplay les paroys, 1
lesquelz estoyent tous incrustez de marbre porphyre 1
à ouvraige mosaycque, RAB. V, 38.
— ÉTYM. Lat. incrustarè, garnir d'une croûte 1
(voy. ENCROÛTER). :
INCUBATION (in-ku-ba-sion; en vers, de cinq :
syllabes), s. f. || 1° Action de couver. Jamais il [le 1
rossignol] ne chante avec plus de force et de conti-
nuité que quand il la voit [sa femelle] travaillée des 1
douleurs de la' ponte, et ennuyée d'une longue et :
continuelle incubation, BUFF. Ois. 1.1, p. 37. Ce fut 1
sur les oiseaux que M. de Haller fit ses nombreuses i
expériences qui ont la génération pour objet : la i
facilité de pouvoir examiner les oeufs dans tous les
temps et presque à toutes les heures de l'incuba- |
tion..., CONDORCET, Haller. L'incubation pourrait 1
n'être qu'un besoin naturel; on voit des poules |
couver des morceaux de craie, de petits cailloux et <
des oeufs d'espèce très-différente de la leur, BINNET, I
Contempl. nat. xi, 8. || Incubation artificielle, pro-
cédé à l'aide duquel on fait éclore des oeufs en en-
tretenant une chaleur pareille à celle que donne la
couveuse. || Four d'incubatien, fpur dans lequel en
opère l'incubation artificielle. || 2° Terme de méde-
cine. Le temps qui s'écoule entre l'action d'une
cause morbifique sur l'économie animale et l'in-
vasion de la maladie. L'incubation de la petite vé-
role, de la vaccine, de la rage. || Période d'incuba-
tion , le temps qui se passe entre le moment où le
germe d'une maladie est reçu et celui où elle com-
mence effectivement.
— ÉTYM. Lat. incubalioncm-, de in.... 2, et cu-
bare, être couché (voy. COUTOR).
INCUBE (in-ku-b'), s. m. Espèce de démon qu'on
croyait prendre un cerps pour jouir des plaisirs de
l'amour avec, une femme endormie ou transportée
au sabbat; il est opposé à succube. Robert le Dia-
ble, selon la tradition suivie par Scribe, était fils-
d'un incube et de la femme d'un duc de Normandie.
Y a-t-il eu des incubes et des succubes? tous nos
savants jurisconsultes démonographes admettaient
également les uns et les autres, VOLT. Dict. phil.
incubes.
— HIST. xvie s. Incubes, ce sont démons qui se
transforment en guise d'hommes, et ont copulation
avec les femmes sorcières, PARÉ, XIX, 29. Les mé-
decins tiennent que incubus est un mal où la per-
sonne pense estre opprimée et suffoquée de quelque
pesante charge sur son corps, et vient principale-
ment la nuit : le vulgaire dit que c'est une vieille
qui charge et comprime le corps, le vulgaire l'ap-
pelle chauche-poulet, ID. XIX, 33.
— ÉTYM. Lat. incubus, cauchemar, de in.... 2, et
cubare, être ceuché.
f.INCUISABLE (in-kui-za-bT), adj". Qui ne peut
être cuit.
— HIST. xvi" s. Faute de laquelle cbservalion,
plusieurs fèves sont rejetées comme incuisables à
cau«.e de la dureté de leur peau, 0. DE SERBES , 521.
— ÉTYM. In.... 4, et cuire,
t INCUIT, ITE (in-kui, kui-t'), adj". Qui n'est pas
bien cuit. Pain, gigot ineuit || Substantivement. La
partie d'une viande qui n'est pas bien c:;ite. Voulez-
vous de Tincuit ?
— ÉTYM. In.... 4, et cuit.
tINCULCATION (in-kul-ka-sion),s./'.Action d'in-
culquer; résultat de cette action.
— HIST. xvie s. Je me desplais de Tinculcation,
voire aux choses utiles, comme eh Seneque ; et
l'usage de son eschole stoïque me desplaist, de re-
dire sur chaque matière.... MONT, IV, 87.
— ÉTYM. Lat. inculcationem, de inculcare, in-
culquer.
t 4. INCULPABLE (in-kul-pa-W), adj. Qui peut
être inculpé, mis en accusation.
— ÉTYM. Inculper.
t 2. INCULPABLE (in-kul-pa-W), adj. Qui ne
peut être inculpé, accusé. Quelque effet qui résulte
de la vérité, on est toujours inculpable quand on
Ta dite, parce qu'on n'y a rien mis du sien, j. j.
ROUSS. Promen. 4.
— ÉTYM. Lat. inculpabilis, de in.... 4, et culpa-
bilis, coupable.
INCULPATION (in-kul-pa-sion ; en vers, de cinq
syllabes), s. f. Action d'inculper. Se justifier d'une
inculpation. Inculpation hasardée.
— ÉTYM. Lat. inculpationem (QUICHERAT, Ad-
denda), de inculpare (voy. INCULPER).
INCULPÉ, ÉE (in-kul-pé, pée), part, passé d'in-
culper. Inculpé à tort. || Substantivement. En ma-
tière criminelle, l'inculpé, l'inculpée, celui, celle
qu'on soupçonne d'un crime ou d'un délit.
INCULPER (in-kul-pê), v. a. Charger quelqu'un
d'une faute. Vous n'avez pas craint de m'inculper
moi-même dans ces mensonges, GENLIS , .Jfme de
Maintenon, t. n, p. 64, dans POUGENS. || S'inculper,
v. réfl. S'attribuer une faute. 11 s'inculpait, et per-
sonne ne songeait à lui faire de reproche. || S'accu-
ser mutuellement. Les accusés se sont inculpés les
uns les autres.
— SYN. INCULPER, ACCUSER. Inculper, venant de
eulpa, signifie attribuer, imputer une faute. Accuser
signifie mettre en cause. La nuance de ces deux
mots est donc que l'un porte l'esprit sur la faute
reprochée, l'autre sur le reproche de la faute, sur le
jugement qui en est la suite.-
— HIST. xne s. Que nuls uem [homme] ne puscet
[puisse] estre encolpet, si cil non chi dreit i ad, Bibl.
des chartes, 4e série, t. m, p. 256. || xmes.Tel chose
pe comte Thibaut] a faite en sa vie Dont fil] deûst
estreapelés [en champ clos]; Une se deffendist mie ;
Car il se sent enecupés, HUES DE LA FERTÉ, Roman-
cero, p. 187. Plus hardiement que nuz lions Certai-
nement riesfemmes]jurentetmentent, Meïsmement
quant el se sentent De quexque forfait encol-
pèes, la Rose, 18339. || xve s. De quoy aucunes gens
furent encoulpez en derrière couvertement, FROISS.
I, 1, 49. D xvie s. L'empereur (encore qu'aucuns de
ses principaux serviteurs soient encoulpez de ceste
mort) ne se peut abstenir.... M. DU BELLAY, 381.
— ÉTYM. Provenç. encolpar; ital. incolpare; du
latin inculpare (QUICHERAT, Addenda), de in.'... 2,
et culpa (voy. COULPE).
INCULQUÉ, ÉE (in-kul-ké, kée),part. passé d'in
culquer. 11 se dit ce ce qu'on introduit ou s'efforce
d'introduire dans l'esprit en le répétant. Il n'y a
rien de plus inculqué dans ce Père [ saint Clément
d'Alexandrie] que les demandes dans la bouche
et dans le coeur des plus parfaits spirituels, BOSS.
États d'orais. vi, 10. S'il y a une expression plus
inculquée en prenant le tout [le corps et le sang],
il ne laisse pas d'être véritable qu'à la réception de
chaque partie on se représente la mort tout entière
[de Jésus], et Ton applique toute la grâce, ID. Com-
mun, sous les deux esp. n, 2.
INCULQUER (in-kul-ké), j'inculquais, nous in-
culquions , vous inculquiez ; que j'inculque, que
nous inculquions, que -vous inculquiez, v. a.
Il i" Faire entrer une chose dans l'esprit à force
de la répéter. Les comparaisons dont il se servait
tendaient plutôt à inculquer la réalité qu'à l'affai-
blir, BOSS. Var. iv, § 30. Il n'y a point de vérité
que le Saint-Esprit ait plus inculquée, dans l'his-
toire du peuple de Dieu, que celle des tentations
attachées aux prospérités" et à la puissance, ID.
Polit, x, vi, 4. U fallait leur inculquer la connais-
sance de Dieu, ID. Hist. n, 6. Inculquez-lui bien
mes réponses, ID. Lett. Corn. 4 9. Obligé de parler
plusieurs fois d'une doctrine pour l'inculquer, FËN.
Tc'f. x. H Inculquer, construit avec l'adjectif quel.
J'inculquais en peu de mots quel orgueil c'était de
croire qu'on pût mieux entendre la parole de Dieu
que tout le reste de l'Église, BOSS. Confér. avec Cl.
2. Il S'inculquer une chose dans i'Bsprit, l'inculquer
à soi, la graver dans son esprit. Ces vérités qu'ils se
sont inculquées. || Absolument. U aime à répéter
pour inculquer, VOLT. Quelq. niais, ch. 3. U faut
insister, inculquer, sans quoi tout s'oublie, ID. Dict.
phil. Juifs. Il 2° S'inculquer, v. réfl. Être inculqué.
Les proverbes s'inculquent facilement dans l'esprit.
— REM. « Ce mot est fort significatif, et beaucoup
de gens le disent ; et néanmoins il ne vaut rien et
passe pour barbare. Nous n'en avons pourtant point
qui exprime bien sa force; car imprimer ou répé-
ter, dont on se sert en sa place, n'ont garde de signi-
fier ce qu'on appelle inculquer, » VAUGELAS, Nouv.
rem. p. 333. Depuis Vaugelas, inculquer s'est tout
à fait impalranisé.
— HIST. xvi" s. Quand elle [la religion] nous in-
culque si souvent que nostre sagesse n'est que folie
devant Dieu, MONT, U, 4 54.
— ÉTYM. Lat. inculcare, de in.... 2, et culcare,
pour calcare, fouler, presser.
INCULTE (in-kul-f), adj. || i« Qui n'est point cul.
tivé. Des terres qui demeuraient incultes, FÉN.
Tél. xn. Combien il faut accuser notre négligenca
s'il reste en France des terres incultes! VOLT.
Moeurs, 4 38. Dans un vaste désert je me crois trans-
portée, Sur une terre aride, inculte, inhabitée, DU-
CIS, Abuf. n, 2. H 2» Fig. Qui n'a pas reçu la culture
intellectuelle et morale. Il est accoutumé à une vie
inculte, ST-EVREMOND, Génie des Romains, dans RI-
CHELET. Il n'était pas, si j'ose me servir de ce terme,
de ces héros incultes qui de la bravoure se font un
droit d'ignorance pour tout le reste, BOURDALOUE,
Or. de Condé. De l'homme inculte il [l'esprit de
poésie] adoucit la vie, Et sous le dais montre au
doigt les tyrans, BËRANG. Ange exilé. || 3° Inculte se
dit parfois d'une barbe, d'une chevelure négligée.
— ÉTYM. Lat. incultus, de in»... 4, et cultus,
cultivé.
f INCULTIVAHLE (in-kul-ti-va-W), adj. Qui ne
peut être cultivé, qui n'est pas susceptible de cul-
ture. Ce pays aride et presque incultivable, VOLT.
lett. Turgol, 8 janv. 1776. Quel est le pays qui n'ait
pas des terrains rebelles et incultivables? ID. Disc,
aux Velches, suppl.
— ÉTYM. In.... 4, et cultivable.
f INCULTIVÉ, ÉE (in-kul-ti-vé, vée), adj. Qui
n'est pas cultivé.
— SYN. -INCULTE, INCULTIVÉ. Incultiyé est plus an-
cien que inculte qui est une importation latine as-
sez récente. Inculte se dit de tout ce qui n'est pas
cultivé, soit qu'il s'agisse de lieux habités par
l'homme, ou de contrées inhabitées; incultivé se dit
DICT. DE LÀ LANGUE FRANÇAISE.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 95.93%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 95.93%.
- Collections numériques similaires Arts de la marionnette Arts de la marionnette /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Pam1"Paris, Sèvres, Saint-Cloud, Versailles, Saint-Germain, Fontainebleau, Saint-Denis, Chantilly : avec la liste des rues de Paris / par Paul Joanne... /ark:/12148/bd6t5774757r.highres La comédie à la cour : les théâtres de société royale pendant le siècle dernier, la duchesse du Maine et les grandes nuits de Sceaux, Mme de Pompadour et le théâtre des petits cabinets, le théâtre de Marie-Antoinette à Trianon / Adolphe Jullien /ark:/12148/bd6t5773930r.highres
- Auteurs similaires Littré Émile Littré Émile /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Littré Émile" or dc.contributor adj "Littré Émile")Histoire littéraire de la France. T. XXVI-XXVIII, quatorzième siècle et suite. Tome 27 / ouvrage commencé par des religieux bénédictins de la Congrégation de Saint Maur et continué par des membres de l'Institut (Académie des Inscriptions et Belles lettres) /ark:/12148/bd6t57813555.highres Application de la philosophie positive au gouvernement des sociétés et en particulier à la crise actuelle / par É. Littré,... /ark:/12148/bpt6k30562987.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 73/1408
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5460034d/f73.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5460034d/f73.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5460034d/f73.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5460034d/f73.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5460034d
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5460034d
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5460034d/f73.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest