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sali, quoique peut-être il soit imprimé et relié de-
puis beaucoup d'années. Nouveau est ce qui est fait
ou mis en évidence depuis peu de temps, comme
un nouveau livre, qui a été nouvellement composé,
encore qu'on aurait déjà flétri les feuillets et sali la
couverture. One chose peut être neuve sans être
nouvelle, et nouvelle sans être neuve.
— HIST. xme s. En son nuef ostel entrer, Nouv.
rec. de fabl. et contes anc. 1.1, p. 367. Ou se li ser-
jans veut conter d'aucun ouvrage noef, fet por le
profit de son segneur, BEAUM. XXIX, 18. La matière est
et bone et noeve, la Rose, 39. [Jehan] N'ot mie vestu
robe vies [vieille]; Car il l'avoit noeve achetée, Bl.
et Jehan, 4629. ||xve s. Veez-vous ce mur Mec?...
— Oïl, sire, dis-je ; pourquoi le dites-vous?— Je
le dis pourtant, dit le chevalier, que vous.veez bien
que il est plus neuf que les autres, EROISS, II, m, 7.
Ung cueur loyal de fine espreuve A plus de joye,
quoy qu'il tarde, Que n'ont ceulx qui font dame
neuve, AL. CHART. le Débat du reveille-matin."Mon-
sieur de Baillevant, quoy de neuf? VILLON, Dialo-
gue de messieurs de Malepaye et Baillevant. Ils
desappoincteront ceulx qui bien auront servy leurs
prédécesseurs, pour faire gens neufs, COMM. V, 18.
|| xvie s. Ung collier n'est jamais si neuf que le pre-
mier jour qu'on le met; car le temps envieillit toutes
choses, DESPER. Cymbal. 166. Ce vous sera une
grande aisance, et vous espargnera les frais de bas-
tir des logis à neuf, o. DE SERRES, 471. On appelloit
Caton homme neuf; et quant à luy, il confessoit
bien estre voirement homme neuf quant aux hon-
neurs ; mais, quant aux bienfaits et bons services de
ses prédécesseurs, il maintenoit qu'il estoit très an-
cien, AMYOT, Cat. l. U se tira avec trois mille hommes
dedans la ville de Cartilage la neufve, m.-Sertor. 10.
Cette narration n'a non plus d'accord avec nos ter-
res neufves [le nouveau monde], MONT, I, 233. Il est
bien neuf, il durera longtemps, OUDIN, Curios. franc.
— ÉTYM. Bourg, et picard, neu; Berry, neu; wal-
lon, nou, noûve; Hainaut, nue', nuéfe; prov. nou,
nueu; catal. nou; espagn. nuevo; portug. nouo;
ital. nuovo; du lat. novus; grec, veoç; allem. neu;
angl. new; persan, nau; sanscr. nava; tous mots
ayant vraisemblablement pour racine la particule
démonstrative sanscr. nu, ni2;grec, vu, vùvjlat.
nunc, maintenant.
fNEUFCHÂTEL (neu-châ-tel'), s. m. Fromage de
Neufchâtel-en-Bray, sous-préfecture du département
de la Seine-Inférieure. Mangez de ce neufchâtel.
|| Au plur. Des neufchâtel,
t NEUMATIQUE (neu-ma-ti-k'), adj". Terme d'an-
cienne musique. Qui a rapport aux neumes. Nota-
tion neumatique.
t NEUME (neu-m'), s. f. || 1° Terme de plain-
chant. Courte mélodie, qui est une sorte de réca-
pitulation du mode dans lequel on vient de chanter,
et qui se vocalise, sans paroles ou sur la dernière
syllabe du derniermot, àda fin des antiennes. Dans
les églises où il y a des orgues, on touche de cet
instrument aux fêtes annuelles et solennelles, soit
majeures, soit mineures, au lieu de la neume, L'ABBÉ
LEBEUF, Traité sur le chant ecclés. p. 242. X Sens on
a des neumes, non-seulement pour les antiennes,
mais aussi pour les répons, POISSON, Traité du
plain-chant, p. 369. || 2° S. m. pi. On désigne ainsi
aujourd'hui les signes qui servaient au commence-
ment du moyen âge à noter le plain-chant, et qu'on
a employés, d'abord seuls, puis échafaudés sur et
entre les lignes de la portée. Les notes actuelles du
plain-chant ne sont, en réalité, que ces mêmes
neumes, transformés, simplifiés et dénaturés par un
long usage. Les signes de la notation en neumes
étaient très-nombreux et pouvaient varier en quel-
que sorte au gré de chaque copiste, suivant sa ma-
nière de grouper les sons et de lier les signes, F.
DANIOU, Jîewue de musique relig. popul. et classique,
numéro d'août 1847. || Le mot neume est parfois,
mais rarement, employé au singulier dans le sens
dont il s'agit ici.
— HIST. xive s. Neumes, émission de voix, mo-
dulation, DU CANGE, pneuma.
— ÉTYM. Tlvsûpia, souffle (voy. PNEUMATIQUE) .
De souffle le ïens a passé à émission de voix, et
s'est particularisé en une sorte de chant. Le p de
pneuma s'est perdu dans l'articulation romane.
7 NECMÉ (neu-mé), adj. m. Terme de musique.
Noté en neumes, en parlant d'un manuscrit. Anti-
phonaire, missel, graduel neumé. || On trouve même
quelques exemples du verbe neumer.
+ NEURIUTÉ (neu-ri-li-té), s. f. Terme de phy-
siologie. Propriété, inhérente aux fibres nerveuses,
de conduire les impressions et la volonté.
— ÉTYM. NeOpov nerf.
| NEURRYE (neu-ri-n'), s. f. Terme d'anatomie
générale. Synonyme de névrine.
— ÉTYM. Nsùpov, nerf.
NEUTRALEMENT (neu-tra-le-man), adv. Terme
de grammaire. D'une manière neutre. Un verbe
employé neutralement.
— HIST. xvle s. Neutralement, OUDIN, Dict.
— ÉTYM. Neutml, ancien adjectif, et le suffixe
ment.
f NEUTRALISANT, ANTE (neu-tra-li-zan, zan-t'),
adj. Propre à neutraliser. ||5. m. Les neutralisants,
agents qui, comme la magnésie, l'oxyde de fer hy-
draté, le fer réduit par l'hydrogène, etc. annulent
ou diminuent l'action des acides ingérés dans l'es-
tomac.
NEUTRALISATION (neu-tra-li-za-sion ; en vers,
de six syllabes), s. f. \\ 1° Action de rendre neutre
un territoire, une ville, un vaisseau. La neutrali-
sation de la Suisse, de la Belgique. || i° Terme de
chimie. Extinction des propriétés particulières aux
acides et aux bases, par l'action réciproque de ces
corps les uns sur les autres. || Par extension, il se
dit des actions physiques. La neutralisation de l'é-
lectricité positive par l'électricité négative. S'il est
évident qu'en plaçant le bord du soleil rouge sur le
bord du soleil verdâtre on doit obtenir un segment
blanc, il n'est pas moins certain que cette neutrali-
sation des couleurs aura lieu, quand.... ARAGO,
Instit. Mém. scienc. 1811, 1er semestre, p. 118.
— ÉTYM. Neutraliser.
NEUTRALISÉ, ÉE (neu-tra-Ii-zé, zée), part, passé
de neutraliser. Rendu neutre. Pays neutralisé.
Acides neutralisés par des alcalis.
NEUTRALISER (neu-tra-li-zé), v. a. || 1° Rendre
neutre, en parlant d'un pays, d'une ville, d'un vais- :
seau. Les traités de 1 si 6 ont neutralisé la Suisse. :
Il 2° Terme de chimie. Rendre neutre une base, un j
acide, un sel, par une opération chimique. Il était ;
difficile d'expliquer comment la vapeur de l'alcali 1
volatil pouvait aller neutraliser l'air gazeux [l'a- 1
cide carbonique] dans le poumon d'un animal.... ]
CONDORCET, Bucquet. 100 parties de potasse ont 1
été neutralisées par 158,815 d'acide sulfurique, à <
147,70 de pesanteur spécifique, BERTHOLLET, Instit. '.
Mém. scienc. 1806, 1er semestre. || 11 se dit, par ex- ;
tension, de certaines actions physiques. L'électricité (
positive neutralise la négative. || 3° Diminuer, ré- 1
duire à rien, à presque rien. Par d'activés démar- ]
ches il a neutralisé les mauvais desseins de ses en- (
nemis. Ses efforts ont été neutralisés par l'inertie ]
d'hommes mal disposés. || 4° Se neutraliser, v. réfl. <
Devenir neutre en parlant de bases, d'acides. Lors- 1
qu'un acide et un oxyde se combinent, ils se neu- 1
tralisent en totalité ou en partie, suivant la quan- <
tité respective de l'un et de l'autre, THENARD, Traité ;
de chimie, t. n, p. 280, dans POUGENS. || S'annuler j
réciproquement. Ces deux effets se sont neutralisés, i
— HIST. xvie s. Neutralizer, COTGRAVE. I
— ÉTYM. Neutral, ancien adjectif, signifiant qui ]
est de la nature du neutre. _ <
NEUTRALITÉ (neu-tra-li-té), s. f. || 1° État d'une ;
puissance neutre entre deux ou plusieurs autres ]
puissances qui sont en guerre. La ville de Cologne, i
sur lé fondement de sa neutralité, a donné entrée i
à plusieurs personnes de l'armée du prince d'O- 1
range, PELLISSON, Lelt. hist. t. 11, p. 86, dans pou- <
GENS. Cette garnison [de Vénuse] est toujours à la 1
solde des Lucaniens ; elle n'a point refusé de leur 1
obéir : elle a gardé, du moins en apparence, la |
neutralité, FÉN. Tél. xx. Vers ce temps-là même, :
le roi de Naples embrassait la neutralité, quoi- :
qu'il s'agît de la cause de son père et do son 1
frère, VOLT. Louts XV, 8. || Neutralité armée, neu- .
tralité dans laquelle la puissance qui reste neutre i
tient sur pied des troupes suffisantes pour faire res- •
pecter son territoire, son commerce, ses droits. ;
Il 2° Par extension, abstention de ceux qui ne pren- ;
nentpoint départi dans des questions, dans des
différends. Qui pensera demeurer neutre [entre le ;
scepticisme et le dogmatisme] sera pyrrhonien par
excellence; cette neutralité est l'essence de la
cabale; qui n'est pas contre eux est excellem-
ment pour eux, pi.sc. Pens. vin, i, éd. HAVET. Gar-
dez-vous bien de pencher ni pour Saint-Remi, ni
pour Châtelet ; faites comme moi, soyez dans .
l'exacte neutralité, SÉV. 27 déc. 1684. Malheureuse :
neutralité qui forme tant de fausses consciences, '.
BOURDAL. Pensées, t. n, p. 348. Nous en avons l'his- 1
toira [de la découverte du calcul infinitésimal] :
dans l'éloge de M. Leibnitz; et, quoique ce fût l'é- 1
loge de M. Leibnitz, nous y avons si exactement .
gardé la neutralité d'historien, que nous n'avons pré- 1
sentement rien de nouveau à dire pour M. Newton, 1
FONTEN. Newton. Au lieu de leur représenter [ à des
jeunes gens] avec neutralité le siècle et la retraite,
on les place dans des situations où tout leur fait en-
tendre ce qu'on n'ose leur dire, MASS. Pensées, Choix
d'un état. Les premiers [aristotéliciens, stoïciens
et épicuriens] étaient des gens fort décisifs; ils
fuyaient la neutralité et l'équilibre entre deux opi-
nions probables, et ne manquaient jamais de
prendre parti, BAYLB, ieff. d Minutoli, 31 janvier
1671. || 3e Terme de chimie; Qualité que possède un
corps de n'avoir ni les caractères de l'acidité, ni
ceux de l'alcalinité. La neutralité de certains sels.
|| Abolition réciproque des propriétés caractéristi-
ques de l'acide et de la base qui constituent un sel
neutre. || Par extension, état d'un corps où certaines
actions physiques sont neutralisées. La neutralité
électrique de la terre.
— HIST. xve s. Du fait de l'Eglise, pour le plus
sur et pour ma conscience apaiser, j'ai toujours
tenu la neutralité, FROISS. II, m, 60. ||xvie s. Par
la neutralité on ne se défiait de ses ennemis et n'ac-
quiert-on point d'amis, CASTELNAU, 102. c'est à peu
près et en quelque sens l'ataraxie des pyrrhoniens-,
la neutralité et indifférence des académiciens,
CHARRON, Sagesse, u, 2.
— ÉTYM. Neutral, ancien adjectif, du latin neu-
tralis, qui vient de neuter, ni l'un ni l'autre (voy.
NEUTRE) .
NEUTRE (neu-tr'), adj. qui signifie littéralement
ni l'un ni l'autre, et qui prend selon les cas les si-
gnifications particulières qui suivent. || 1° Terme de
grammaire. Qui n'est ni masculin, ni féminin. Le
genre neutre. Un mot neutre. Ce est souvent sub-
stantif, c'est le hoc des Latins; alors, quoi qu'en di-
sent nos grammairiens, ce est du genre neutre,
DUMARS. OEuv. t. iv, p. 296. || S- m. Le neutre, le
genre neutre. Un adjectif au neutre. Le mot latin
secuïum est du neutre. Le neutre existe en grec et
en latin, il n'existe ni en français, ni en italien,
ni en espagnol. || 2° Verbes neutres, en grammaire
latine, ceux qui n'étaient ni actifs, ni passifs. Neu-
tre, transporté dans notre grammaire, s'applique
aux verbes qui expriment une action en elle-même,
sans aucun régime, comme marcher, mourir, et "
auxquels il est impossible de donner un régime
direct (on dit mieux aujourd'hui verbe intransitif).
Il y a des mots qui marquent de simples pro-
priétés ou manières d'être, de simples situations,
et même des actions, ' mais qui n'ont point de
patient ou d'objet qui en soit le terme; c'est co
qu'on'appelle le sens neutre; neutre veut dire ni
l'un ni l'autre, c'est-à-dire ni actif, ni passif, DUMARS.
OEuv. t. m, p. 202. Il Verbe neutre passif, nom donné
en grammaire latine aux verbes tels que audeo,
soleo, qui au parfait et aux temps dérivés du parfait
prennent la forme passive, ausus sum, solitus eram ;
chez nous, ancien nom des verbes neutres qui se
conjuguent avec le verbe être ou.-avec le pronom
personnel. Un verbe neutre passif n'est autre chose
qu'un verbe neutre qui, pour former ses prétérits,
se sert de l'auxiliaire être, Opusc. long, franc.
p. 329, dans POUGENS. De ces verbes neutres passifs
il y en a qui sont toujours joints avec le pronom per-
sonnel me, te, se, comme se repentir, se souvenir,
ib. p. 328. H 3° Fig. Qui ne prend point parti entra
des contondants, soit États, soit particuliers. On de-
mande que, neutre en ces dissensions, Je laisse aller
le sort de vos deux nations, CORN. Sophon. 1, 4. Ils
[les pyrrhoniens] ne sont pas pour eux-mêmes ; ils
sont neutres, indifférents, suspendus à tout, sans
s'excepter, PASC. Pens. vin, l,éd. HAVET. Un de ceux
qui furent neutres dans la première question, m.
Prov. Y. Les colonies grecques sont résolues à de-
meurer neutres [entre Idoménée et les Manduriens],
FÉN. Tél. v. Heureuxles hommes qui sont sincèrement
neutres entre leur pensée et celle d'autrui ! ID. 1.11,
p. 176. Dans le mouvement général de la Grèce armée
en faveur des Phocéens ou des Thébains, Philippe
avait cru devoir demeurer neutre, ROLLIN, Hist. anc.
OEuvr. t. vi, p. 37, dans POUGENS. Annibal voulait
qu'on renouvelât la guerre en Italie, et qu'on ga-
gnât Philippe, ou qu'on le rendît neutre, MONTESQ.
Hom. v. Quand il s'agit d'attaquer la France, rare-
ment les Anglais ont été neutres, VOLT. Moeurs, 101.
Les puissances neutres qui, sans changer d'état, se
fortifient, par rapport à nous, de tout notre affai-
blissement, J. J. ROUSS. Paix perpétuelle. Bernadotte,
déjà fait au trône, répondit [à Napoléon] en prince
indépendant; ostensiblement, il se déclarait neutre,
ouvrait ses portes à toutes les nations.... SÉGUR,
Hist. de Nap. I, 4. || S. m. pi. Les neutres, les États
qui ne prennent point parti dans une guerre entre
deux ou plusieurs puissances. Lanavigation desneu-
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sali, quoique peut-être il soit imprimé et relié de-
puis beaucoup d'années. Nouveau est ce qui est fait
ou mis en évidence depuis peu de temps, comme
un nouveau livre, qui a été nouvellement composé,
encore qu'on aurait déjà flétri les feuillets et sali la
couverture. One chose peut être neuve sans être
nouvelle, et nouvelle sans être neuve.
— HIST. xme s. En son nuef ostel entrer, Nouv.
rec. de fabl. et contes anc. 1.1, p. 367. Ou se li ser-
jans veut conter d'aucun ouvrage noef, fet por le
profit de son segneur, BEAUM. XXIX, 18. La matière est
et bone et noeve, la Rose, 39. [Jehan] N'ot mie vestu
robe vies [vieille]; Car il l'avoit noeve achetée, Bl.
et Jehan, 4629. ||xve s. Veez-vous ce mur Mec?...
— Oïl, sire, dis-je ; pourquoi le dites-vous?— Je
le dis pourtant, dit le chevalier, que vous.veez bien
que il est plus neuf que les autres, EROISS, II, m, 7.
Ung cueur loyal de fine espreuve A plus de joye,
quoy qu'il tarde, Que n'ont ceulx qui font dame
neuve, AL. CHART. le Débat du reveille-matin."Mon-
sieur de Baillevant, quoy de neuf? VILLON, Dialo-
gue de messieurs de Malepaye et Baillevant. Ils
desappoincteront ceulx qui bien auront servy leurs
prédécesseurs, pour faire gens neufs, COMM. V, 18.
|| xvie s. Ung collier n'est jamais si neuf que le pre-
mier jour qu'on le met; car le temps envieillit toutes
choses, DESPER. Cymbal. 166. Ce vous sera une
grande aisance, et vous espargnera les frais de bas-
tir des logis à neuf, o. DE SERRES, 471. On appelloit
Caton homme neuf; et quant à luy, il confessoit
bien estre voirement homme neuf quant aux hon-
neurs ; mais, quant aux bienfaits et bons services de
ses prédécesseurs, il maintenoit qu'il estoit très an-
cien, AMYOT, Cat. l. U se tira avec trois mille hommes
dedans la ville de Cartilage la neufve, m.-Sertor. 10.
Cette narration n'a non plus d'accord avec nos ter-
res neufves [le nouveau monde], MONT, I, 233. Il est
bien neuf, il durera longtemps, OUDIN, Curios. franc.
— ÉTYM. Bourg, et picard, neu; Berry, neu; wal-
lon, nou, noûve; Hainaut, nue', nuéfe; prov. nou,
nueu; catal. nou; espagn. nuevo; portug. nouo;
ital. nuovo; du lat. novus; grec, veoç; allem. neu;
angl. new; persan, nau; sanscr. nava; tous mots
ayant vraisemblablement pour racine la particule
démonstrative sanscr. nu, ni2;grec, vu, vùvjlat.
nunc, maintenant.
fNEUFCHÂTEL (neu-châ-tel'), s. m. Fromage de
Neufchâtel-en-Bray, sous-préfecture du département
de la Seine-Inférieure. Mangez de ce neufchâtel.
|| Au plur. Des neufchâtel,
t NEUMATIQUE (neu-ma-ti-k'), adj". Terme d'an-
cienne musique. Qui a rapport aux neumes. Nota-
tion neumatique.
t NEUME (neu-m'), s. f. || 1° Terme de plain-
chant. Courte mélodie, qui est une sorte de réca-
pitulation du mode dans lequel on vient de chanter,
et qui se vocalise, sans paroles ou sur la dernière
syllabe du derniermot, àda fin des antiennes. Dans
les églises où il y a des orgues, on touche de cet
instrument aux fêtes annuelles et solennelles, soit
majeures, soit mineures, au lieu de la neume, L'ABBÉ
LEBEUF, Traité sur le chant ecclés. p. 242. X Sens on
a des neumes, non-seulement pour les antiennes,
mais aussi pour les répons, POISSON, Traité du
plain-chant, p. 369. || 2° S. m. pi. On désigne ainsi
aujourd'hui les signes qui servaient au commence-
ment du moyen âge à noter le plain-chant, et qu'on
a employés, d'abord seuls, puis échafaudés sur et
entre les lignes de la portée. Les notes actuelles du
plain-chant ne sont, en réalité, que ces mêmes
neumes, transformés, simplifiés et dénaturés par un
long usage. Les signes de la notation en neumes
étaient très-nombreux et pouvaient varier en quel-
que sorte au gré de chaque copiste, suivant sa ma-
nière de grouper les sons et de lier les signes, F.
DANIOU, Jîewue de musique relig. popul. et classique,
numéro d'août 1847. || Le mot neume est parfois,
mais rarement, employé au singulier dans le sens
dont il s'agit ici.
— HIST. xive s. Neumes, émission de voix, mo-
dulation, DU CANGE, pneuma.
— ÉTYM. Tlvsûpia, souffle (voy. PNEUMATIQUE) .
De souffle le ïens a passé à émission de voix, et
s'est particularisé en une sorte de chant. Le p de
pneuma s'est perdu dans l'articulation romane.
7 NECMÉ (neu-mé), adj. m. Terme de musique.
Noté en neumes, en parlant d'un manuscrit. Anti-
phonaire, missel, graduel neumé. || On trouve même
quelques exemples du verbe neumer.
+ NEURIUTÉ (neu-ri-li-té), s. f. Terme de phy-
siologie. Propriété, inhérente aux fibres nerveuses,
de conduire les impressions et la volonté.
— ÉTYM. NeOpov nerf.
| NEURRYE (neu-ri-n'), s. f. Terme d'anatomie
générale. Synonyme de névrine.
— ÉTYM. Nsùpov, nerf.
NEUTRALEMENT (neu-tra-le-man), adv. Terme
de grammaire. D'une manière neutre. Un verbe
employé neutralement.
— HIST. xvle s. Neutralement, OUDIN, Dict.
— ÉTYM. Neutml, ancien adjectif, et le suffixe
ment.
f NEUTRALISANT, ANTE (neu-tra-li-zan, zan-t'),
adj. Propre à neutraliser. ||5. m. Les neutralisants,
agents qui, comme la magnésie, l'oxyde de fer hy-
draté, le fer réduit par l'hydrogène, etc. annulent
ou diminuent l'action des acides ingérés dans l'es-
tomac.
NEUTRALISATION (neu-tra-li-za-sion ; en vers,
de six syllabes), s. f. \\ 1° Action de rendre neutre
un territoire, une ville, un vaisseau. La neutrali-
sation de la Suisse, de la Belgique. || i° Terme de
chimie. Extinction des propriétés particulières aux
acides et aux bases, par l'action réciproque de ces
corps les uns sur les autres. || Par extension, il se
dit des actions physiques. La neutralisation de l'é-
lectricité positive par l'électricité négative. S'il est
évident qu'en plaçant le bord du soleil rouge sur le
bord du soleil verdâtre on doit obtenir un segment
blanc, il n'est pas moins certain que cette neutrali-
sation des couleurs aura lieu, quand.... ARAGO,
Instit. Mém. scienc. 1811, 1er semestre, p. 118.
— ÉTYM. Neutraliser.
NEUTRALISÉ, ÉE (neu-tra-Ii-zé, zée), part, passé
de neutraliser. Rendu neutre. Pays neutralisé.
Acides neutralisés par des alcalis.
NEUTRALISER (neu-tra-li-zé), v. a. || 1° Rendre
neutre, en parlant d'un pays, d'une ville, d'un vais- :
seau. Les traités de 1 si 6 ont neutralisé la Suisse. :
Il 2° Terme de chimie. Rendre neutre une base, un j
acide, un sel, par une opération chimique. Il était ;
difficile d'expliquer comment la vapeur de l'alcali 1
volatil pouvait aller neutraliser l'air gazeux [l'a- 1
cide carbonique] dans le poumon d'un animal.... ]
CONDORCET, Bucquet. 100 parties de potasse ont 1
été neutralisées par 158,815 d'acide sulfurique, à <
147,70 de pesanteur spécifique, BERTHOLLET, Instit. '.
Mém. scienc. 1806, 1er semestre. || 11 se dit, par ex- ;
tension, de certaines actions physiques. L'électricité (
positive neutralise la négative. || 3° Diminuer, ré- 1
duire à rien, à presque rien. Par d'activés démar- ]
ches il a neutralisé les mauvais desseins de ses en- (
nemis. Ses efforts ont été neutralisés par l'inertie ]
d'hommes mal disposés. || 4° Se neutraliser, v. réfl. <
Devenir neutre en parlant de bases, d'acides. Lors- 1
qu'un acide et un oxyde se combinent, ils se neu- 1
tralisent en totalité ou en partie, suivant la quan- <
tité respective de l'un et de l'autre, THENARD, Traité ;
de chimie, t. n, p. 280, dans POUGENS. || S'annuler j
réciproquement. Ces deux effets se sont neutralisés, i
— HIST. xvie s. Neutralizer, COTGRAVE. I
— ÉTYM. Neutral, ancien adjectif, signifiant qui ]
est de la nature du neutre. _ <
NEUTRALITÉ (neu-tra-li-té), s. f. || 1° État d'une ;
puissance neutre entre deux ou plusieurs autres ]
puissances qui sont en guerre. La ville de Cologne, i
sur lé fondement de sa neutralité, a donné entrée i
à plusieurs personnes de l'armée du prince d'O- 1
range, PELLISSON, Lelt. hist. t. 11, p. 86, dans pou- <
GENS. Cette garnison [de Vénuse] est toujours à la 1
solde des Lucaniens ; elle n'a point refusé de leur 1
obéir : elle a gardé, du moins en apparence, la |
neutralité, FÉN. Tél. xx. Vers ce temps-là même, :
le roi de Naples embrassait la neutralité, quoi- :
qu'il s'agît de la cause de son père et do son 1
frère, VOLT. Louts XV, 8. || Neutralité armée, neu- .
tralité dans laquelle la puissance qui reste neutre i
tient sur pied des troupes suffisantes pour faire res- •
pecter son territoire, son commerce, ses droits. ;
Il 2° Par extension, abstention de ceux qui ne pren- ;
nentpoint départi dans des questions, dans des
différends. Qui pensera demeurer neutre [entre le ;
scepticisme et le dogmatisme] sera pyrrhonien par
excellence; cette neutralité est l'essence de la
cabale; qui n'est pas contre eux est excellem-
ment pour eux, pi.sc. Pens. vin, i, éd. HAVET. Gar-
dez-vous bien de pencher ni pour Saint-Remi, ni
pour Châtelet ; faites comme moi, soyez dans .
l'exacte neutralité, SÉV. 27 déc. 1684. Malheureuse :
neutralité qui forme tant de fausses consciences, '.
BOURDAL. Pensées, t. n, p. 348. Nous en avons l'his- 1
toira [de la découverte du calcul infinitésimal] :
dans l'éloge de M. Leibnitz; et, quoique ce fût l'é- 1
loge de M. Leibnitz, nous y avons si exactement .
gardé la neutralité d'historien, que nous n'avons pré- 1
sentement rien de nouveau à dire pour M. Newton, 1
FONTEN. Newton. Au lieu de leur représenter [ à des
jeunes gens] avec neutralité le siècle et la retraite,
on les place dans des situations où tout leur fait en-
tendre ce qu'on n'ose leur dire, MASS. Pensées, Choix
d'un état. Les premiers [aristotéliciens, stoïciens
et épicuriens] étaient des gens fort décisifs; ils
fuyaient la neutralité et l'équilibre entre deux opi-
nions probables, et ne manquaient jamais de
prendre parti, BAYLB, ieff. d Minutoli, 31 janvier
1671. || 3e Terme de chimie; Qualité que possède un
corps de n'avoir ni les caractères de l'acidité, ni
ceux de l'alcalinité. La neutralité de certains sels.
|| Abolition réciproque des propriétés caractéristi-
ques de l'acide et de la base qui constituent un sel
neutre. || Par extension, état d'un corps où certaines
actions physiques sont neutralisées. La neutralité
électrique de la terre.
— HIST. xve s. Du fait de l'Eglise, pour le plus
sur et pour ma conscience apaiser, j'ai toujours
tenu la neutralité, FROISS. II, m, 60. ||xvie s. Par
la neutralité on ne se défiait de ses ennemis et n'ac-
quiert-on point d'amis, CASTELNAU, 102. c'est à peu
près et en quelque sens l'ataraxie des pyrrhoniens-,
la neutralité et indifférence des académiciens,
CHARRON, Sagesse, u, 2.
— ÉTYM. Neutral, ancien adjectif, du latin neu-
tralis, qui vient de neuter, ni l'un ni l'autre (voy.
NEUTRE) .
NEUTRE (neu-tr'), adj. qui signifie littéralement
ni l'un ni l'autre, et qui prend selon les cas les si-
gnifications particulières qui suivent. || 1° Terme de
grammaire. Qui n'est ni masculin, ni féminin. Le
genre neutre. Un mot neutre. Ce est souvent sub-
stantif, c'est le hoc des Latins; alors, quoi qu'en di-
sent nos grammairiens, ce est du genre neutre,
DUMARS. OEuv. t. iv, p. 296. || S- m. Le neutre, le
genre neutre. Un adjectif au neutre. Le mot latin
secuïum est du neutre. Le neutre existe en grec et
en latin, il n'existe ni en français, ni en italien,
ni en espagnol. || 2° Verbes neutres, en grammaire
latine, ceux qui n'étaient ni actifs, ni passifs. Neu-
tre, transporté dans notre grammaire, s'applique
aux verbes qui expriment une action en elle-même,
sans aucun régime, comme marcher, mourir, et "
auxquels il est impossible de donner un régime
direct (on dit mieux aujourd'hui verbe intransitif).
Il y a des mots qui marquent de simples pro-
priétés ou manières d'être, de simples situations,
et même des actions, ' mais qui n'ont point de
patient ou d'objet qui en soit le terme; c'est co
qu'on'appelle le sens neutre; neutre veut dire ni
l'un ni l'autre, c'est-à-dire ni actif, ni passif, DUMARS.
OEuv. t. m, p. 202. Il Verbe neutre passif, nom donné
en grammaire latine aux verbes tels que audeo,
soleo, qui au parfait et aux temps dérivés du parfait
prennent la forme passive, ausus sum, solitus eram ;
chez nous, ancien nom des verbes neutres qui se
conjuguent avec le verbe être ou.-avec le pronom
personnel. Un verbe neutre passif n'est autre chose
qu'un verbe neutre qui, pour former ses prétérits,
se sert de l'auxiliaire être, Opusc. long, franc.
p. 329, dans POUGENS. De ces verbes neutres passifs
il y en a qui sont toujours joints avec le pronom per-
sonnel me, te, se, comme se repentir, se souvenir,
ib. p. 328. H 3° Fig. Qui ne prend point parti entra
des contondants, soit États, soit particuliers. On de-
mande que, neutre en ces dissensions, Je laisse aller
le sort de vos deux nations, CORN. Sophon. 1, 4. Ils
[les pyrrhoniens] ne sont pas pour eux-mêmes ; ils
sont neutres, indifférents, suspendus à tout, sans
s'excepter, PASC. Pens. vin, l,éd. HAVET. Un de ceux
qui furent neutres dans la première question, m.
Prov. Y. Les colonies grecques sont résolues à de-
meurer neutres [entre Idoménée et les Manduriens],
FÉN. Tél. v. Heureuxles hommes qui sont sincèrement
neutres entre leur pensée et celle d'autrui ! ID. 1.11,
p. 176. Dans le mouvement général de la Grèce armée
en faveur des Phocéens ou des Thébains, Philippe
avait cru devoir demeurer neutre, ROLLIN, Hist. anc.
OEuvr. t. vi, p. 37, dans POUGENS. Annibal voulait
qu'on renouvelât la guerre en Italie, et qu'on ga-
gnât Philippe, ou qu'on le rendît neutre, MONTESQ.
Hom. v. Quand il s'agit d'attaquer la France, rare-
ment les Anglais ont été neutres, VOLT. Moeurs, 101.
Les puissances neutres qui, sans changer d'état, se
fortifient, par rapport à nous, de tout notre affai-
blissement, J. J. ROUSS. Paix perpétuelle. Bernadotte,
déjà fait au trône, répondit [à Napoléon] en prince
indépendant; ostensiblement, il se déclarait neutre,
ouvrait ses portes à toutes les nations.... SÉGUR,
Hist. de Nap. I, 4. || S. m. pi. Les neutres, les États
qui ne prennent point parti dans une guerre entre
deux ou plusieurs puissances. Lanavigation desneu-
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