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NEG ~ NEG NKG
pays;le négociant seul connaît l'univers, MIRABEAU,
Collection, t. I, p. 66. ||2° On emploie le féminin
négociante, mais très-rarement. Les négociants
ordinaires envoyaient à grands frais et à grands
risques des étoffes dans l'Orient ; ces belles négo-
ciantes faisaient, sans aucun risque, un trafic tou-
jours renaissant de leurs attraits, VOLT, la Prin-
cesse de Babyl. 9. || 3° Par plaisanterie, négociant
au petit crochet, chiffonnier.
— ÉTYM. Participe présent de négocier.
f NÉGOCIANTISME (né-go-si-an-ti-sm'), s. m.
Terme de la Révolution. Manière de voir, opinion des
négociants, préférence que l'on accusait quelques
négociants d'accorder à leurs intérêts privés sur les
intérêts publics. Accusé, suspect de négociantisme.
NÉGOCIATEUR, TRICE (né-go-si-a-teur, tri-s'),
s. m. et f. |[1° Personne qui négocie quelque af-
faire. Cette dame est ïa négociatrice du mariage. Il
se porta négociateur'entre la majorité et la minorité
de la chambre. C'est ? ce Démétrius [philosophe
stoïcien] que Caligula, t,ai disirait se l'attacher, fit
offrir deux cents talents ; c'est ce personnage qui ré-
pondit au négociateur.... DIDER. Claude et Nêr. i,
12. || 2° S. m. Celui qui négocie quelque affaire con-
sidérable auprès d'un prince, d'un État. Le roi ne
peut douter du succès d'une affaire dont M. de Chaul-
nes sera le négociateur, SÉV. 574. Il.ajouta que, plus
le choix du négociateur serait marquant, plus il an-
noncerait d'inquiétude, SÉGUR, Hist. de Nap. vm, 9.
— HIST. xiv" s. Guillaume Corault varlet et négo-
ciateur de Marguerite de Montagu, DU CANGE, nego-
lium. Il aiment plus liberalment que font ceulx qui
aiment gaaing et qui sont négociateurs [négociants],
ORESME, Eth. 239. || xvie s. Ce fut [Côme de Médi-
cis] un personnage de famille très riche, et avec
cela prudent, grand négociateur et trafiqueur, lequel
augmenta son bien, LANOUE, 476. M. le prince de
Condé ayant sçeu par ses négociateurs d'Allemagne
que les reitres.... ID. 626. En donnant la plus part
de mon labeur aux gens de guerre, il faut quelque
chose pour les négociateurs, D'AUB. Hist.u, 270.
—ÉTYM. Lat. negotiatorem, de negotiari, négocier.
NÉGOCIATION (né-go-si-a-sion; en vers, de six
. syllabes), s. f. [| 1° L'action d'arranger les différends
publics et surtout internationaux. Ce qui fait que
, l'on est souvent mécontent de ceux qui négocient,
est qu'ils abandonnent presque toujours l'intérêt de
leurs amis pour l'intérêt du succès de la négociation,
qui devient le leur, par l'honneur d'avoir réussi à
ce qu'ils avaient entrepris, LA ROCHEFOUC Réfl. mor.
n° 278. Le premier président dans son compliment
lui "glisse la beauté de la négociation qu'il va faire,
SÉV. 674. Jules Mazarin, dont le nom devait être si
grand dans notre histoire, employé -par la cour
de Rome en diverses négociations, s'était donné à
la France, BOSS. te Tellier. Il entama ses négo-
ciations avec Luther, ID. Var. 4. Néanmoins, dit-il
[Jésus-Christ], je ne suis pas envoyé pour juger le
monde ; tout le pouvoir de mon ambassade ne con-
siste qu'en une négociation de paix, ID. Sermons,
Bonté, 1. Les ressorts des négociations doivent être
inconnus, même après leur effet ; il faut les faire
jouer sans bruit, et ■sacrifier courageusement à la
solide utilité tout l'honneur de la conduite la plus
prudente et la plus délicate, FONTEN. Rép. card. Du-
bois, OEuvres, t. m, p. 318, dans POUGENS. Cestra-
casseries royales appelées négociations, 3. j. ROUSS.
Ém. Y. Le roi de Prusse, qui croyait la probité
bonne à tout, même aux négociations, où tant d'au-
tres rois moins éclairés que lui l'ont jugée au moins
inutile, D'ALEMB. Eloges, milord Maréchal. || Il se dit
aussi en parlant des affaires particulières. Il est en
négociation pour acheter une charge de notaire.
|| 2° L'affaire même qu'on traite et qu'on négo-
cie. On l'a chargé d'une négociation importante.
|| 3° Terme de commerce. Trafic qui se fait d'un bil-
let, d'une lettre de change, etc. parles banquiers,
les marchands, etc. La négociation du papier.
— HIST. xive s. Négociation, gaaing par marchan-
dise, ORESME, Thèse de MEUNIER. || xvie s. La première
finesse fut la négociation delà paix, LANODE, 622. La
plus riche et belle partie du monde bouleversée pour
la négociation des perles et du poivre, MONT, IV, 20.
— ÉTYM. Lat. negotiationem, de negotiari, né-
gocier.
NÉGOCIÉ, ÉE (né-go-si-é, ée), part, passé de négo-
cier. |; Ie Arrangé par négociation. Un traité de com-
merce négocié par les deux gouvernements. Un ma-
riage négocié par un ami commun. Cette lecture
tant négociée ne fit pas l'effet dont l'auteur s'était
flatté, GRIMM, Corresp. t. i, p. 504, dans POUGENS.
j| 2° Terme de commerce. Passé d'une main à une au-
tre, en parlant de billets. Un billet négocié à perte.
NÉGOCIER (nè-go-si-é), je négociais, nous négo-
ciions, vous négociiez; que je négocie, que nous
négociions, que vous négociiez. || 1° Y. n. Faire
négoce, faire trafic. Négocier en épicerie, en
draperie. Ce Jean Rothe [un visionnaire], après
quelque temps de prison, fut mis en liberté, et il
vit comme un autre à Amsterdam, où il est marié
et négocie, BAYLE, Lelt. à Marais, 13 oct. 1701.
Les peuples qui ont négocié aux Indes y ont tou-
jours porté des métaux, et en ont apporté des mar-
chandises, MONTESQ. Esp. xxi, l. Jepuis vous assu-
rer que les Treize cantons ont au delà de 720 mille
âmes, en comptant les natifs qui servent ou qui né-
gocient en pays étranger, VOLT. l'H. aux 40 écus,
Unbonsouper. ||2° V. a. Traiter une affaire avec
quelqu'un. Un homme qui négocie la plus impor-
tante affaire, SÉV. 577. Il négociait une rétractation
de M. de Cambrai, BOSS. Lett. quiét. 418. En vain
mes soins t'ont su délivrer d'un soldat Qui, ministre
insolent des fureurs du sénat, Muni de ton arrêt,
négociait ta perte, LAFOSSE, Marins à-Mint. Il, 4.
|| Absolument. Ensuite il va négocier pour faire
obtenir à son malade cette femme dont il sera
amoureux, FONTEN. Jug. de Pluton. || 3e Traiter
de la paix et de la guerre, ou autres affaires inter-
nationales. Négocier une ligue offensive et défen-
sive. || Absolument. M. le cardinal eut peur: et,
comme ses peurs allaient toujours à négocier, il
négocia, RETZ, Mém. t. m, liv. iv, p. 434, dans POU-
GENS. Vous savez' que, quand deux ministres négo-
cient ensemble, ils ne disent jamais la moitié de
leur secret, VOLT. Lelt. d'Argenson, 6 nov. 1770. Il
[Albéroni] négociait à la fois avec la Porte Ottomane,
avec le czar Pierre le Grand et avec Charles XII, ID.
Louis XV, l. || 4° Transmettre à un tiers, en parlant
des effets publics, des papiers de commerce, etc.
Négocier un billet. || 5° Se négocier, v: réfl. Être
transmis à un tiers, en parlant de papiers de com-
merce. Mon papier, quelque bon qu'il soit, ne se
négocie pas aisément, à moins que je ne m'en mêle,
DANCOURT, les Agiot. m, 5. Les billets de banques
s'étaient toujours négociés, VOLT. Louis XIV, 9.
— HIST. xive s. Occasion de négocier et mar-
cheander, ORESME, Thèse de MEUNIER. ||xvie s. Il te
fauldra nécessairement négocier et traitter avec luy
par personnes interposées, AMYOT, T/ie'm. 49. On
eust là parlé et negotié à cheval, LANOUE, 563.
—ÊTYM. Lat. negotiari,de negotium (voy. NÉGOCE).
NÈGRE (nè-gr'), s. m || 1° Nom qu'on donne en
général aux habitants noirs de l'Afrique. Louis XIII
se fit une peine extrême de la loi qui rendait es-
claves les nègres de ses colonies; mais, quand on lui
eut bien mis dans l'esprit que c'était la voie la plus
sûre pour les convertir, il y consentit, MONTESQ.
Esp. xv, 4. Depuis qu'on transporte des nègres en
Amérique, c'est-à-dire depuis environ 250 ans, l'on
ne s'est pas aperçu que les familles noires qui se
sont soutenues sans mélange aient perdu quelques
nuances de leur teinte originelle, BUFF. Quadrup.
t. vu, p. 196. On ne trouve des nègres que dans les
climats de la terre où toutes les circonstances sont
réunies pour produire une chaleur conslante et
excessive, m.Hist.nat. Homme, OEuvr. t. v, p. 22s.
|| U se dit aussi dépopulations noires qui habitent
l'Australie ; on les nomme encore nègres mélané-
siens, océaniens. || 2° Esclave noir. Je voudrais bien,
dit-il [Sénèque], que Caton rencontrât un de nos élé-
gants, précédé de ses coureurs, de ses postillons,
de ses nègres, tous enveloppés dans le même tour-
billon de poussière.... on se croirait presque sur la
route de Versailles, DIDER. Claude et Nêr. n, 31.
Il Particulièrement, esclave noir employé aux tra-
vaux des colonies. La première concession [en
France] pour la traite des nègres est du 11 novem-
bre 1673, VOLT. Dict. phil. Lois (Esprit des). Les
nègres sont bornés, parce que l'esclavage brise tous
les ressorts de l'âme; ils sont méchants, pas assez
avec vous, RAYNAL, Hist. phil. xi, 24. || Familière-
ment. Traiter quelqu'un comme un nègre, le traiter
avec beaucoup de dureté et de mépris. Il [le duc de
Gesvres] l'a traité [le marquis de Gesvres] lui et sa
femme comme des nègres toute sa vie, ST-SIM. 73,
195. La duchesse de Berry traitait son père comme
un nègre, tellement qu'il ne songeait plus qu'à l'a-
paiser, ID. 309, 38. [| Faire travailler quelqu'un
comme un nègre, exiger de lui un travail pénible,
le faire travailler sans relâche. || On dit de la même
façon : travailler comme un nègre. || 3° Adj. Qui
appartient à la race des nègres. Nation, race nègre.
Peuple nègre. Bétancourt vit la chaumière de la
femme nègre se changer en un hôpital magnifique,
CHATEAUBR. Génie, iv, vi, 2. ||4°S. m. Nègre blanc,
nom qu'on a -.lonnéaux albinos, à cause qu'on a cru
d'abord que l'albinisme était particulier aux nègres,
et formait parmi eux une race distincte. || Nègres,
pies, nègres produits par le croisement d'une né-
gresse blanche avec un nègre noir (BUFFON, Suppl.
à l'hist. nat. OEuvr. t. xi, p. 390). || 5° Poisson du
genre scombre. || Papillon du genre satyre-
— SYN. NÈGRE, NOIR.Quand les Portugais décou-
vrirent la côte occidentale de l'Afrique, ils donnè-
rent aux peuples noirs qui l'habitent le nom de
negro, qui signifie noir. De là vient notre mot nègre.
L'usage a gardé quelque chose de cette origine.
Tandis que noir se rapporte à la couleur, nègre se
rapporte aussi au pays; et l'on dit plutôt les nègres,
en parlant des habitants de la côte occidentale
d'Afrique que les noirs.
— ÉTYM. Esp. et ital. negro, du latin niger, noir
(voy. NOIR) .
NÉGRERIE (nè-gre-rie), s. f. Lieu où ceux qui
font la traite renferment les nègres. || Lieu où les
nègres travaillent.
— REM. On devrait écrire nègrerie avec un è
grave, comme espièglerie, mièvrerie, etc. PAUTEX.
— ÉTYM. JVèare.
t NÈGRES-CARTES (nè-gre-kar-f), s. f. pi. Ëme-
raudes de rebut et de peu de valeur qu'on laisse
au profit des nègres qui font, dans la Nouvelle-Gre-
nade^ la recherche de ces pierres précieuses.
NEGRESSE (nè-grè-s'), s. f. || 1° Femme nègre.
Il a été allaité par une négresse. Nous exigeons des
négresses des travaux si durs, avant et après leur
grossesse, que leur -fruit n'arrive pas à terme, ou
survit peu après l'accouchemeDt, RAYNAL, flist. phil.
xi, 23. Il 2° Nom marchand d'une coquille univalve,
le cône cordelier.
— ÉTYM. Nègre.
f NÉGRET (nè-grè), s. m. Variété de raisin.
NÉGRIER (nè-gri-é. L'r ne se prononce et ne se
lie jamais; au pluriel, l's se lie; des né-gri-é-z
inhumains), adj. m. usité dans ces locutions : vais-
seau ou bâtiment négrier, ou, simplement, négrier,
bâtiment qui sert à la traite des nègres. Les esclaves
entassés à bord d'un négrier. || Capitaine ' négrier,
capitaine d'un bâtiment qui a cette destination. ||Un
négrier, un marchand de nègres. Comme il chantait
sa chanson d'esclavage, Le négrier sur ces bords
descendit Un habitant de son lointain rivage, MILLEV.
le Pauvre nègre. \\ Adj. f. Littérature négrière, celle
qui s'occupe du sort des nègres.
— ÉTYM. Nègre.
NÉGRILLON, ONNE (nè-gri-llon, llo-n', // mouil-
lées, et non né-gri-yon), s. m. et f. || 1° Petit nègre,,
petite négresse. Les négrillons sont sujets au téta-
nos. Le nègre a sur le soldat l'avantage de ne point
risquer sa vie et de la passer avec sa négresse et ses
négrillons, VOLT. Dial. xxvi, 8. || 2° Négrillon, né-
grillonne, se dit, abusivement, d'une personne d'un
teint noir. Cette femme est une négrillonne. || En-
fant barbouillé de noir. || 3° S. m. Négrillon se dit
d'une altération particulière de l'argent rouge ou du
cuivre gris argentifère du Pérou et du Mexique, al-
tération dans laquelle ces métaux se réduisent à une
poussière noire.
— ÉTYM. Diminutif de nègre.
t NÉGRLTE (nè-gri-t'), s. f. Insecle qui ravage
les plantations de pastel.
. NÉGROMANCIEN (Dè-gro-man-siin) ou NÉGRO-
MANT (nè-gro-man), s. m. Voy. NÉCROMANCIEN, NË-
CROMANT.
t NÉGRONE (nè-gro-n'), s.f.\\ 1° Variété de figue.
Il 2° Maladie du ver-à soie qui le rend tout noir.
— ÉTYM. Ital. negro, noir.
fNÉGROPHILE (nè-gro-fi-1'). || l'Adj. Qui aime
les nègres. || 2° S. m.Partisan de l'abolition de l'es-
clavage.
— ÉTYM. Nègre, et cplXoc, ami.
f NÈGUE-CHIEN (né-ghe-chiin) ou NÈGUE-FOL
(nè-gue-fol), s. m. Petit bateau pour chasser les gi-
biers d'eau.
— ÉTYM. Nèguer, forme provinciale de noyer, et
chien ou fol, à cause du danger de se noyer que
l'on court dans ces expéditions.
f NÉGUNDO (nè-gon-do), s. m. || 1° Nom d'un
genre cPacérinées, dans lequel on distingue le né-
gundo fraxinifolié, dit négundo, dont la sève donne
du sucre, acer negundo, L. || 2° Nom spécifique du
vitex négundo (verbénacées), appelé, au Malabar,
bem-nosi, c'est-à-dire nosi blanc. C'est le gattiiier
découpé de certains auteurs, LEGOARANT.
—. ÉTYM. Negundo est le nom donné dans l'Inde
au n° 2.
t i.NÉGUS (né-gus'), s.m.On appelle l'empereur
des Abyssins, grand négus, ou Prêtre-Jean, Dict. de
ïAcad. 1762.
NEG ~ NEG NKG
pays;le négociant seul connaît l'univers, MIRABEAU,
Collection, t. I, p. 66. ||2° On emploie le féminin
négociante, mais très-rarement. Les négociants
ordinaires envoyaient à grands frais et à grands
risques des étoffes dans l'Orient ; ces belles négo-
ciantes faisaient, sans aucun risque, un trafic tou-
jours renaissant de leurs attraits, VOLT, la Prin-
cesse de Babyl. 9. || 3° Par plaisanterie, négociant
au petit crochet, chiffonnier.
— ÉTYM. Participe présent de négocier.
f NÉGOCIANTISME (né-go-si-an-ti-sm'), s. m.
Terme de la Révolution. Manière de voir, opinion des
négociants, préférence que l'on accusait quelques
négociants d'accorder à leurs intérêts privés sur les
intérêts publics. Accusé, suspect de négociantisme.
NÉGOCIATEUR, TRICE (né-go-si-a-teur, tri-s'),
s. m. et f. |[1° Personne qui négocie quelque af-
faire. Cette dame est ïa négociatrice du mariage. Il
se porta négociateur'entre la majorité et la minorité
de la chambre. C'est ? ce Démétrius [philosophe
stoïcien] que Caligula, t,ai disirait se l'attacher, fit
offrir deux cents talents ; c'est ce personnage qui ré-
pondit au négociateur.... DIDER. Claude et Nêr. i,
12. || 2° S. m. Celui qui négocie quelque affaire con-
sidérable auprès d'un prince, d'un État. Le roi ne
peut douter du succès d'une affaire dont M. de Chaul-
nes sera le négociateur, SÉV. 574. Il.ajouta que, plus
le choix du négociateur serait marquant, plus il an-
noncerait d'inquiétude, SÉGUR, Hist. de Nap. vm, 9.
— HIST. xiv" s. Guillaume Corault varlet et négo-
ciateur de Marguerite de Montagu, DU CANGE, nego-
lium. Il aiment plus liberalment que font ceulx qui
aiment gaaing et qui sont négociateurs [négociants],
ORESME, Eth. 239. || xvie s. Ce fut [Côme de Médi-
cis] un personnage de famille très riche, et avec
cela prudent, grand négociateur et trafiqueur, lequel
augmenta son bien, LANOUE, 476. M. le prince de
Condé ayant sçeu par ses négociateurs d'Allemagne
que les reitres.... ID. 626. En donnant la plus part
de mon labeur aux gens de guerre, il faut quelque
chose pour les négociateurs, D'AUB. Hist.u, 270.
—ÉTYM. Lat. negotiatorem, de negotiari, négocier.
NÉGOCIATION (né-go-si-a-sion; en vers, de six
. syllabes), s. f. [| 1° L'action d'arranger les différends
publics et surtout internationaux. Ce qui fait que
, l'on est souvent mécontent de ceux qui négocient,
est qu'ils abandonnent presque toujours l'intérêt de
leurs amis pour l'intérêt du succès de la négociation,
qui devient le leur, par l'honneur d'avoir réussi à
ce qu'ils avaient entrepris, LA ROCHEFOUC Réfl. mor.
n° 278. Le premier président dans son compliment
lui "glisse la beauté de la négociation qu'il va faire,
SÉV. 674. Jules Mazarin, dont le nom devait être si
grand dans notre histoire, employé -par la cour
de Rome en diverses négociations, s'était donné à
la France, BOSS. te Tellier. Il entama ses négo-
ciations avec Luther, ID. Var. 4. Néanmoins, dit-il
[Jésus-Christ], je ne suis pas envoyé pour juger le
monde ; tout le pouvoir de mon ambassade ne con-
siste qu'en une négociation de paix, ID. Sermons,
Bonté, 1. Les ressorts des négociations doivent être
inconnus, même après leur effet ; il faut les faire
jouer sans bruit, et ■sacrifier courageusement à la
solide utilité tout l'honneur de la conduite la plus
prudente et la plus délicate, FONTEN. Rép. card. Du-
bois, OEuvres, t. m, p. 318, dans POUGENS. Cestra-
casseries royales appelées négociations, 3. j. ROUSS.
Ém. Y. Le roi de Prusse, qui croyait la probité
bonne à tout, même aux négociations, où tant d'au-
tres rois moins éclairés que lui l'ont jugée au moins
inutile, D'ALEMB. Eloges, milord Maréchal. || Il se dit
aussi en parlant des affaires particulières. Il est en
négociation pour acheter une charge de notaire.
|| 2° L'affaire même qu'on traite et qu'on négo-
cie. On l'a chargé d'une négociation importante.
|| 3° Terme de commerce. Trafic qui se fait d'un bil-
let, d'une lettre de change, etc. parles banquiers,
les marchands, etc. La négociation du papier.
— HIST. xive s. Négociation, gaaing par marchan-
dise, ORESME, Thèse de MEUNIER. || xvie s. La première
finesse fut la négociation delà paix, LANODE, 622. La
plus riche et belle partie du monde bouleversée pour
la négociation des perles et du poivre, MONT, IV, 20.
— ÉTYM. Lat. negotiationem, de negotiari, né-
gocier.
NÉGOCIÉ, ÉE (né-go-si-é, ée), part, passé de négo-
cier. |; Ie Arrangé par négociation. Un traité de com-
merce négocié par les deux gouvernements. Un ma-
riage négocié par un ami commun. Cette lecture
tant négociée ne fit pas l'effet dont l'auteur s'était
flatté, GRIMM, Corresp. t. i, p. 504, dans POUGENS.
j| 2° Terme de commerce. Passé d'une main à une au-
tre, en parlant de billets. Un billet négocié à perte.
NÉGOCIER (nè-go-si-é), je négociais, nous négo-
ciions, vous négociiez; que je négocie, que nous
négociions, que vous négociiez. || 1° Y. n. Faire
négoce, faire trafic. Négocier en épicerie, en
draperie. Ce Jean Rothe [un visionnaire], après
quelque temps de prison, fut mis en liberté, et il
vit comme un autre à Amsterdam, où il est marié
et négocie, BAYLE, Lelt. à Marais, 13 oct. 1701.
Les peuples qui ont négocié aux Indes y ont tou-
jours porté des métaux, et en ont apporté des mar-
chandises, MONTESQ. Esp. xxi, l. Jepuis vous assu-
rer que les Treize cantons ont au delà de 720 mille
âmes, en comptant les natifs qui servent ou qui né-
gocient en pays étranger, VOLT. l'H. aux 40 écus,
Unbonsouper. ||2° V. a. Traiter une affaire avec
quelqu'un. Un homme qui négocie la plus impor-
tante affaire, SÉV. 577. Il négociait une rétractation
de M. de Cambrai, BOSS. Lett. quiét. 418. En vain
mes soins t'ont su délivrer d'un soldat Qui, ministre
insolent des fureurs du sénat, Muni de ton arrêt,
négociait ta perte, LAFOSSE, Marins à-Mint. Il, 4.
|| Absolument. Ensuite il va négocier pour faire
obtenir à son malade cette femme dont il sera
amoureux, FONTEN. Jug. de Pluton. || 3e Traiter
de la paix et de la guerre, ou autres affaires inter-
nationales. Négocier une ligue offensive et défen-
sive. || Absolument. M. le cardinal eut peur: et,
comme ses peurs allaient toujours à négocier, il
négocia, RETZ, Mém. t. m, liv. iv, p. 434, dans POU-
GENS. Vous savez' que, quand deux ministres négo-
cient ensemble, ils ne disent jamais la moitié de
leur secret, VOLT. Lelt. d'Argenson, 6 nov. 1770. Il
[Albéroni] négociait à la fois avec la Porte Ottomane,
avec le czar Pierre le Grand et avec Charles XII, ID.
Louis XV, l. || 4° Transmettre à un tiers, en parlant
des effets publics, des papiers de commerce, etc.
Négocier un billet. || 5° Se négocier, v: réfl. Être
transmis à un tiers, en parlant de papiers de com-
merce. Mon papier, quelque bon qu'il soit, ne se
négocie pas aisément, à moins que je ne m'en mêle,
DANCOURT, les Agiot. m, 5. Les billets de banques
s'étaient toujours négociés, VOLT. Louis XIV, 9.
— HIST. xive s. Occasion de négocier et mar-
cheander, ORESME, Thèse de MEUNIER. ||xvie s. Il te
fauldra nécessairement négocier et traitter avec luy
par personnes interposées, AMYOT, T/ie'm. 49. On
eust là parlé et negotié à cheval, LANOUE, 563.
—ÊTYM. Lat. negotiari,de negotium (voy. NÉGOCE).
NÈGRE (nè-gr'), s. m || 1° Nom qu'on donne en
général aux habitants noirs de l'Afrique. Louis XIII
se fit une peine extrême de la loi qui rendait es-
claves les nègres de ses colonies; mais, quand on lui
eut bien mis dans l'esprit que c'était la voie la plus
sûre pour les convertir, il y consentit, MONTESQ.
Esp. xv, 4. Depuis qu'on transporte des nègres en
Amérique, c'est-à-dire depuis environ 250 ans, l'on
ne s'est pas aperçu que les familles noires qui se
sont soutenues sans mélange aient perdu quelques
nuances de leur teinte originelle, BUFF. Quadrup.
t. vu, p. 196. On ne trouve des nègres que dans les
climats de la terre où toutes les circonstances sont
réunies pour produire une chaleur conslante et
excessive, m.Hist.nat. Homme, OEuvr. t. v, p. 22s.
|| U se dit aussi dépopulations noires qui habitent
l'Australie ; on les nomme encore nègres mélané-
siens, océaniens. || 2° Esclave noir. Je voudrais bien,
dit-il [Sénèque], que Caton rencontrât un de nos élé-
gants, précédé de ses coureurs, de ses postillons,
de ses nègres, tous enveloppés dans le même tour-
billon de poussière.... on se croirait presque sur la
route de Versailles, DIDER. Claude et Nêr. n, 31.
Il Particulièrement, esclave noir employé aux tra-
vaux des colonies. La première concession [en
France] pour la traite des nègres est du 11 novem-
bre 1673, VOLT. Dict. phil. Lois (Esprit des). Les
nègres sont bornés, parce que l'esclavage brise tous
les ressorts de l'âme; ils sont méchants, pas assez
avec vous, RAYNAL, Hist. phil. xi, 24. || Familière-
ment. Traiter quelqu'un comme un nègre, le traiter
avec beaucoup de dureté et de mépris. Il [le duc de
Gesvres] l'a traité [le marquis de Gesvres] lui et sa
femme comme des nègres toute sa vie, ST-SIM. 73,
195. La duchesse de Berry traitait son père comme
un nègre, tellement qu'il ne songeait plus qu'à l'a-
paiser, ID. 309, 38. [| Faire travailler quelqu'un
comme un nègre, exiger de lui un travail pénible,
le faire travailler sans relâche. || On dit de la même
façon : travailler comme un nègre. || 3° Adj. Qui
appartient à la race des nègres. Nation, race nègre.
Peuple nègre. Bétancourt vit la chaumière de la
femme nègre se changer en un hôpital magnifique,
CHATEAUBR. Génie, iv, vi, 2. ||4°S. m. Nègre blanc,
nom qu'on a -.lonnéaux albinos, à cause qu'on a cru
d'abord que l'albinisme était particulier aux nègres,
et formait parmi eux une race distincte. || Nègres,
pies, nègres produits par le croisement d'une né-
gresse blanche avec un nègre noir (BUFFON, Suppl.
à l'hist. nat. OEuvr. t. xi, p. 390). || 5° Poisson du
genre scombre. || Papillon du genre satyre-
— SYN. NÈGRE, NOIR.Quand les Portugais décou-
vrirent la côte occidentale de l'Afrique, ils donnè-
rent aux peuples noirs qui l'habitent le nom de
negro, qui signifie noir. De là vient notre mot nègre.
L'usage a gardé quelque chose de cette origine.
Tandis que noir se rapporte à la couleur, nègre se
rapporte aussi au pays; et l'on dit plutôt les nègres,
en parlant des habitants de la côte occidentale
d'Afrique que les noirs.
— ÉTYM. Esp. et ital. negro, du latin niger, noir
(voy. NOIR) .
NÉGRERIE (nè-gre-rie), s. f. Lieu où ceux qui
font la traite renferment les nègres. || Lieu où les
nègres travaillent.
— REM. On devrait écrire nègrerie avec un è
grave, comme espièglerie, mièvrerie, etc. PAUTEX.
— ÉTYM. JVèare.
t NÈGRES-CARTES (nè-gre-kar-f), s. f. pi. Ëme-
raudes de rebut et de peu de valeur qu'on laisse
au profit des nègres qui font, dans la Nouvelle-Gre-
nade^ la recherche de ces pierres précieuses.
NEGRESSE (nè-grè-s'), s. f. || 1° Femme nègre.
Il a été allaité par une négresse. Nous exigeons des
négresses des travaux si durs, avant et après leur
grossesse, que leur -fruit n'arrive pas à terme, ou
survit peu après l'accouchemeDt, RAYNAL, flist. phil.
xi, 23. Il 2° Nom marchand d'une coquille univalve,
le cône cordelier.
— ÉTYM. Nègre.
f NÉGRET (nè-grè), s. m. Variété de raisin.
NÉGRIER (nè-gri-é. L'r ne se prononce et ne se
lie jamais; au pluriel, l's se lie; des né-gri-é-z
inhumains), adj. m. usité dans ces locutions : vais-
seau ou bâtiment négrier, ou, simplement, négrier,
bâtiment qui sert à la traite des nègres. Les esclaves
entassés à bord d'un négrier. || Capitaine ' négrier,
capitaine d'un bâtiment qui a cette destination. ||Un
négrier, un marchand de nègres. Comme il chantait
sa chanson d'esclavage, Le négrier sur ces bords
descendit Un habitant de son lointain rivage, MILLEV.
le Pauvre nègre. \\ Adj. f. Littérature négrière, celle
qui s'occupe du sort des nègres.
— ÉTYM. Nègre.
NÉGRILLON, ONNE (nè-gri-llon, llo-n', // mouil-
lées, et non né-gri-yon), s. m. et f. || 1° Petit nègre,,
petite négresse. Les négrillons sont sujets au téta-
nos. Le nègre a sur le soldat l'avantage de ne point
risquer sa vie et de la passer avec sa négresse et ses
négrillons, VOLT. Dial. xxvi, 8. || 2° Négrillon, né-
grillonne, se dit, abusivement, d'une personne d'un
teint noir. Cette femme est une négrillonne. || En-
fant barbouillé de noir. || 3° S. m. Négrillon se dit
d'une altération particulière de l'argent rouge ou du
cuivre gris argentifère du Pérou et du Mexique, al-
tération dans laquelle ces métaux se réduisent à une
poussière noire.
— ÉTYM. Diminutif de nègre.
t NÉGRLTE (nè-gri-t'), s. f. Insecle qui ravage
les plantations de pastel.
. NÉGROMANCIEN (Dè-gro-man-siin) ou NÉGRO-
MANT (nè-gro-man), s. m. Voy. NÉCROMANCIEN, NË-
CROMANT.
t NÉGRONE (nè-gro-n'), s.f.\\ 1° Variété de figue.
Il 2° Maladie du ver-à soie qui le rend tout noir.
— ÉTYM. Ital. negro, noir.
fNÉGROPHILE (nè-gro-fi-1'). || l'Adj. Qui aime
les nègres. || 2° S. m.Partisan de l'abolition de l'es-
clavage.
— ÉTYM. Nègre, et cplXoc, ami.
f NÈGUE-CHIEN (né-ghe-chiin) ou NÈGUE-FOL
(nè-gue-fol), s. m. Petit bateau pour chasser les gi-
biers d'eau.
— ÉTYM. Nèguer, forme provinciale de noyer, et
chien ou fol, à cause du danger de se noyer que
l'on court dans ces expéditions.
f NÉGUNDO (nè-gon-do), s. m. || 1° Nom d'un
genre cPacérinées, dans lequel on distingue le né-
gundo fraxinifolié, dit négundo, dont la sève donne
du sucre, acer negundo, L. || 2° Nom spécifique du
vitex négundo (verbénacées), appelé, au Malabar,
bem-nosi, c'est-à-dire nosi blanc. C'est le gattiiier
découpé de certains auteurs, LEGOARANT.
—. ÉTYM. Negundo est le nom donné dans l'Inde
au n° 2.
t i.NÉGUS (né-gus'), s.m.On appelle l'empereur
des Abyssins, grand négus, ou Prêtre-Jean, Dict. de
ïAcad. 1762.
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