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NEB NËC NÉC
neans, .VILLEH. XCII. On doit uzer des cozos prestées i
selonc le [la] manière qu'ele fu prestée, et nient :
autrement, BEAUM. XXXVII, 6. Nule fiance [libre] t
personne n'est tenue à servir autre pour noient, ID. I
iv,2i. ||xives.Orestvenudenient;ànient l'enfouit
r'aler, Guescl. 15186. ||xve s. Tout ainsi l'avoieht en i
leur imagination et propos jeté les Anglojs ; mais i
tout tourna au néant, FROISS. II, II, 227. Combien ]
qu'elle eust volontiers de cette mesprise excusé son ]
frère le roi de France; mais néant; car le comte n'y ;
vouloit rien entendre, ID. I', I, ion. || xvr 3 s.Et jure i
comme un vieil sergent, Qu'on n'embrasse point 1
son corps gent Pour neanl, MAROT, ni, 177. X ceste
heure une parole de néant, ou dite en jeu, attirera
un démentir, LANOUE, 247. Le prince eut bien de la
peine pour les magasins de vivres, pour ce que les
compagnies avoient mis le païs à néant, D'AUB. Hist. !
H, 296. Les escrivains indiscrets de nostre siècle....
jarmy leurs ouvrages de néant, MONT, I, I 66. Pour
néant demande conseil qui ne le veut croire, COT- I
GRAVE. Pour néant recule qui malheur attend, ID. 1
Pour néant va au bois qui marrein ne cognoist, ID. I
Qui voit enfant, il voit néant, ID. X la vérité, c'est bien :
pour néant de debatre si la liberté est naturelle,
puisqu'on ne peut tenir aucun en servitude sans i
luy faire tort, LA BOÉTIE, Servitude volontaire. Les
petits enfants mourir à la mammelle de leurs mères :
allangouries, tirants pour néant, et ne trouvants i
que succer, Sat. Mén. Harangue de M. d'Aubray.
— ETYM. Provenç. nien, nein, nient ; ital. m'ente ;
du lat. ne ou nec, et ens, entis, l'être (voy. ENTITÉ).
/Vient a été un monosyllabe au xive siècle.
t NÉARTUROSE (né-ar-trô-z'), s. f. Terme d'a-
natomie pathologique. Articulation de nouvelle for-
mation, dans les cas de résections.
— ÉTYM. Néoç, nouveau, et âp6pov, articulation,
t NÈBLE (nè-bl'), s. m. Terme rural. Brouillard
qui passe pour faire beaucoup de mal au blé, au com-
mencement de l'été. || Terme de vétérinaire. La pour-
riture des moutons; on l'appelle aussi nébladure.
— HIST. xvie s. Neble [nuage], COTGRAVE
— ÉTYM. Lat. ne&uZa; provenç. nébla, neble; ital.
ncbbia. Nebula se rapporte au grec vecpéX-rç.
t NEBRIDE(né-bri-d'), s.f. Terme d'antiquité.Peau
de cerf que l'on donne à Bacchus comme attribut,
ainsi que la peau du lion est donnée à Hercule.
— ÉTYM. Neëpk, peau de cerf, de veêpèç, faon de
biche. Selon Curtius, veëpôç est pour vef apèç, veapô;,
jeune, de vs'oç, pour véfoç, latin nouus.
t NÉBULË, EU (né-bu-lé, lée), adj. Terme de
blason. Qui est en forme de nuages. Fasce nébulée.
— ÉTYM. Lat. nebula, nuage.
NÉBULEUX, EUSE (né-bu-leû, leû-z') , adj.
|| i° Obscurci par les nuages. Un ciel nébuleux. Le
soleil n'en est pas plus nébuleux dans les pays où
Dieu n'est pas connu; la pluie n'en arrose pas moins
abondamment les champs et les pâturages, BOSS.
Médit, sur l'Évang. Sermon sur la montagne,
8e jour. On dit que l'air y était si pur et si net,
qu'il n'y avait pas.de jour dans l'année, quelque
nébuleux qu'il fût, où le soleil n'y parût, ROLLIN,
Hist. anc. OEuvr. t. m, p. 646. || Fig. Quand nous
retrouverons-nous, quand passerai-je avec vous le
soir tranquille de ce jour nébuleux qu'on nomme la
vie? VOLT. Lettres en vers et en prose, 64. Il voit
devant ses pas, seul pour se soutenir, Aux rayons
nébuleux de sa funèbre aurore, Le grand désert de
l'avenir, v. HUGO, Odes, v, 3. ||Fig. L'horizon est
nébuleux, on est menacé de troubles, d'événements
tristes, funestes. || Fig. Visage, front nébuleux, vi-
sage/front sur lequel se peint le souci, l'inquiétude.
Beau comme un ange ou comme deux, Mais beau-
coup triste et nébuleux, SCARR. Virg. vi. Qu'as-tu
mon ami? dit ce dernier à mon maître; je te trouve
l'air nébuleux, je vois sur ton visage une impres-
sion de colère, LESAGE, Gil Bios, m, 3. || 2° Vapo-
reux, semblable à de la vapeur. Là même dans
, l'été, l'horizon le plus sûr, D'un rideau nébuleux
voile encor son azur, DELILLE, Jardins, m. Dors,
ô fils d'Apollon ; ses lauriers te couronnent ; Dors
en paix : les neuf soeurs t'adorent comme un roi ;
De leurs choeurs nébuleux les songes t'environnent,
La lyre chante auprès de toi, v. HUGO, Odes, iv, 2.
Il Fig. Vague., obscur, peu précis. Écrivain nébu-
leux. || 3° Étoiles nébuleuses, ou, substantivement,
les nébuleuses, étoiles dont la lumière est faible,
terne. La nébuleuse d'Andromède. || On donne
aussi le nom de nébuleuses à de très-petits nuages
blanchâtres épars dans le ciel. Le télescope a fait
découvrir une infinité de ces nébuleuses ; le ciel
en est parsemé ; M. de la Caille en a compté qua-
rante-quatre dans le ciel austral qu'il a décrit en
entier, BAILLY, Hist. astr. mod. t. m, p. 268, dans I
POUGENS. Il est vraisemblable que les nébuleuses
sont, pour la plupart, des groupes d'étoiles vus de
très-loin, et dont il suffirait de s'approcher pour
qu'ils présentassent des apparences semblables à la
voie lactée, LAPLACE, Exp. v, 6. |, 4° Terme didacti-
que. Dont la surface offre des taches irrégulières
d'un brun jaunâtre. Les couches nébuleuses ont re-
paru, BONNET, Çonsid. corps organ. OEuvr. t. vi,
p. 265, dans POUGENS. || Cristal nébuleux, celui qui
a des nuages blancs. Pierres nébuleuses, celles qui
ne sont pas parfaitement claires. || 5° S. f. Nébu-
leuse, espèce de couleuvre. || Espèce de chouette.
— HIST. xn" s. Alsi com la fumeie obscuret par
la nullouse assembleie le jor az enfers oes faux
yeux malades],Joo,p. 469. || xive s. Es contrées nu-
bleuses,CHR. DE PIS. Ch. F, H, i. || xvi" s.L'aullan leur
fait l'air grossier et nébuleux, PARÉ, IX, 2e dise.
— ÉTYM. Lat. nebulosus, de nebula, nuage.
j NÉBULOSITÉ (né-bu-lô-zi-té), s. f. | | Ie Substance
qui a l'apparence d'une vapeur, d'un nuage. Au mi-
lieu de la nébulosité de la chevelure, qui est le ca-
ractère distinctif des comètes, BAILLY, Hist. astro».
mod. t. n, p. I2t, dans POUGENS. Les nébulosités qui
les environnent [les comètes] et les longues queues
qu'elles traînent après elles sont le résultat de la vapo-
risation des fluides à leur surface, LAPLACE, Expos.
I, 14. || 2° Fig. Caractère de ce qui ne se comprend
qu'imparfaitement et comme à travers un nuage.
La nébulosité des idées. || 3° Fig. Apparence sou-
cieuse, nébuleuse. Puisque vous me voyez tâcher de
mettre à l'ombre. La nébulosité de ce visage som-
bre, TH. CORNEILLE, D. Ces. d'AvaloS, I, t.
— ÉTYM. Lat. nebu/osifatem, de nebulosus, né-
buleux.
NÉCESSAIRE (né-sè-sê-r'), adj. || t° Qui doit être
pour que quelque chose soit ou se fasse. La respi-
ration est nécessaire à la vie. Voir naître en nous
l'un pour l'autre cette inclination si nécessaire à com-
poser une union parfaite, MOL. le Mal.im. n, 7. Les
refus que l'intérêt de l'État rendait nécessaires,
BOSS. le Tellier. Monseigneur [le frère de
Louis XIV]..., en exposant au milieu des plus
grands hasards de la guerre une vie aussi pré-
cieuse et aussi nécessaire que la vôtre, ID. Rdne
d'Anglet. Vous me direz peut-être que, sous le nom
de pain quotidien, vous lui demandez [à Dieu] les
biens temporels qu'il a voulu être nécessaires pour
soutenir cette vie mortelle, m. Sermons, Nécessités
de la vie. Votre présence, Abner, est ici nécessaire,
HAC. Athal. u, 4. Les guerres doivent être justes; ce
n'est pas assez, il faut qu'elles soient nécessaires
pour le bien public, FÉNEL. Tél. xvn. Le superflu,
chose très-nécessaire, A réuni î'un et l'autre hémi-
sphère, VOLT. Je Mondain. [| Terme de botanique.
Polygamie nécessaire, se dit, dans le système de
Linné, des synanthérées dont les calathides offrent
des fleurs mâles au disque et des fleurs femelles
à la circonférence, ce qui rend la polygamie né-
cessaire pour la conservation de l'espèce. || Cela
n'est pas nécessaire au salut, se dit ironiquement
d'une chose qui n'a guère d'importance. || C'est un
mal nécessaire, se dit de certaines choses qui ont de
grands inconvénients, mais quisontouindispensables
ou inévitables. J'ai cru sa mort pour vous un mal-
heur nécessaire, CORN. Pomp. ni, 2. Les maux né-
cessaires que la guerre traîne après soi, FLÉCH.
Turenne. || Il est nécessaire, avec de et l'infinitif,
ou que et le subjonctif, signifie il faut. Tant
qu'il n'était point nécessaire de parler, la sage
princesse gardait le silence, BOSS. Anne de Gong. Il
est nécessaire de donner tout ensemble à un Dau-
phin les vertus d'un roi et celles d'un particulier,
FLÉCH. Z*uc de Mont. 11 n'est pas nécessaire de pas-
ser deux fois la ligne pour voir observer religieu-
sement des lois et des coutumes déraisonnables,
MALEBR. Rech. vér. II, ni, 2. Il est nécessaire, vu la
prodigieuse distance des étoiles fixes, que, depuis
Saturne jusqu'aux extrémités de notre tourbillon, il
y ait un grand espace vide et sans planètes, FON-
TEN. Mondes, 5e soir. || Il est nécessaire de, avec un
substantif, il est besoin de (tournure usitée dans le
xvne siècle et même le xvme, et qui vieillit). Pour
joindre cette matière et cette substance immaté-
rielle, il est nécessaire d'un lien, FÉN. Dial. Arist.
et Descartes. 11 n'était point nécessaire de préam-
bule, J. J. ROUSS. Lett. 1732, édit. MUSSET-PATHAY.
Bientôt et sans qu'il fût nécessaire d'une longue
observation, SÉGUR, Mém. t. Il, p. 227 (édit. in-8°
en 3 vol.). || 2° Il se dit aussi des personnes. Mille
affaires où vous et M. de Grignan êtes nécessaires, SÉV.
28 déc. 1673. Un ministre [Mazarin] persécuté, et
devenu nécessaire non-seulement par l'importance
I Je ses services, mais encore par ses malheurs, BOSS.
le Tellier. Tout ce qui suit ordinairement la faveur
et la reconnaissance d'un roi juste et puissant^ lors-
qu'elles tombent sur un sujet capable, fidèle et né-
cessaire, FLÉCH. Jfme d'Aiguillon. Leur frugalité [des
Phéniciens], leur habileté, leur industrie, leurs
périls, leurs fatigues les rendaient nécessaires à
toutes les nations du monde, MONTESQ. Esp. xxi, 6.
Richelieu, malade à Tarascon, avait perdu toute sa
faveur, et ne conservait que l'avantage d'être né-
cessaire, VOLT. Jfoeurs, 176. || Se rendre nécessaire,
se dit de celui qui se rend si utile qu'on ne peut
guère s'en passer. Des hommes qui ont l'art de se
rendre nécessaireSj FÉN. Tél. xm. || On dit dans le
même sens : Cette personne m'est devenue néces-
saire, m'est nécessaire. Prince, plus que jamais
vous m'êtes nécessaire, RAC. Bérén, m, \. || Faire
le nécessaire, faire l'empressé, se mêler dç tout.
Ainsi certaines gens, faisant les empressés, S'intro-
duisent dans les affaires; Ils font partout les néces-
saires, Et, partout importuns, devraient être chassés,
LA FONT. Fabl. vu, » Au diantre tout valet....
Qui fatigue son maître et ne fait que déplaire, 5
force de vouloir trancher du nécessaire ! MOL. les
Fâch. i, 1.1| Un nécessaire s'est dit pour un homme
qui fait le nécessaire. Le nécessaire : Messieurs,
commencez donc, MOL. Impromptu, se. 6. || 3° Dans
le langage de la philosophie, il se dit de ce dont la
négation est impossible, de ce qui ne peut pas te pas
être, par opposition à ce qui est contingent. Je
sens que je peux n'avoir pas été.... donc) je ne
suis pas un être nécessaire, PASC. Pens. i, li, éd.
HAVET. || L'être nécessaire, Dieu. || Lois néces-
saires, lois sans lesquelles l'univers ne saurait sub-
sister. || Causes nécessaires, agents nécessaires, les
causes, les agents qui, n'agissant pas librement,
produisent infailliblement leur effet. || Effet néces-
saire, effet qui suit infailliblement la cause des-
tinée à le produire. || Vérité nécessaire, vérité qui ne
peut pas ne pas être. Les lois de l'équilibre et du
mouvement, telles que, l'observation les fait con-
naître, sont de vérité nécessaire, D'ALEMB. 2'raifé
de dynam. OEuvres, t. iv, p. 230, dans POUGENS.
|| 4° Par extension de la signification précédente, il
se dit de ce qui est considéré comme logiquement,
naturellement lié à. Tirer une conséquence (néces-
saire. C'est la suite nécessaire de ce principe. Le
temps.... cette vapeur légère et volage, qui! ne se
forme qu'en se dissipant, et qui entraîne perpétuel-
lement mon être avec elle d'une manière si étrange
et si nécessaire, BOSS. Yolande de Monterbij. Phi-
lippe le Bon, nouveau duc de Bourgogne, successeur
de son père [Jean assassiné à Montereau], devint un
ennemi nécessaire du Dauphin par devoir et par
politique, VOLT, ifoeurs, 79. || B" S. m. sans pluriel.
Ce qui est indispensable. Ce nécessaire qujil faut
préférer au vraisemblable [dans une pièce de théâtre],
ou, pour parler plus juste,.qu'ilfaut ajouter é.u vrai-
semblable dans la liaison des actions et leur dépen-
dance l'une de l'autre, CORN. 2e dise, tragéd. La
conférence n'alla pas au delà, pour mieux en con-
server le secret dans le pur nécessaire au succès,
ST-SIM. 268, 126. || Faire le nécessaire, s'acquitter
de ce qu'il y a de plus important, quand on ne
peut pas faire le tout. || En termes de l'Écriture,
l'affaire du salut est l'unique nécessaire. C'est là
[dans la virginité] qu'on ne vaque qu'à l'unique né-
cessaire, c'est là que l'on n'a d'époux que Jésus tout
seul, BOSS. Sermon pour une profession, Virginité,
3. || 6° Tout ce qui est essentiel pour les besoins de
la vie. Le strict nécessaire. Il n'est pas bon d'être
trop libre; il n'est pas bon d'avoir tout le nécessaire,
PASC. Pens. xxv, 72, éd. HAVET. Il prendra pour payer
sur son nécessaire, SÉV. 606. Nous serions tous
assez riches, si nous ne voulions que le nécessaire,
MAINTENON, Lett. à Mme de Caylus, t. vi, p. 107,
dans POUGENS. Si je compare.... les grands [avec le
peuple, ce dernier me paraît contant du nécessaire,
et les autres sont inquiets et pauvres avec le super-
flu, LA BRUY. ix. Les besoins du clerc sont-ils les
mêmes que ceux du pontife ? la règle du néces-
saire ne souffre-t elle pas autant de différences,
qu'il y a de rangs dans l'Église et de conditions
dans l'État? MASS. Confér. Us. des revenus ecclés.
La veuve de Henri le Grand, la mère d'un roi de
France, la belle-mère de, trois souverains, manqua
quelquefois du nécessaire, VOLT. Jifceurs, 176. J'en-
tends par le nécessaire la dépense qu'on est obligé
de faire pour vivre comme l'on a toujours vécu,
BUFF. Homme, Arithm. morale. Les sujets Ine sont
assurés du nécessaire que lorsque les princes s'in •
lerdisent le superflu, DUCLOS, OEuvr. t. ri p. 62.
Comment fixer les limites du nécessaire? RAYNAL,
Hitt. phil. v, 33. Réduit au plus étroit nécessaire,
NEB NËC NÉC
neans, .VILLEH. XCII. On doit uzer des cozos prestées i
selonc le [la] manière qu'ele fu prestée, et nient :
autrement, BEAUM. XXXVII, 6. Nule fiance [libre] t
personne n'est tenue à servir autre pour noient, ID. I
iv,2i. ||xives.Orestvenudenient;ànient l'enfouit
r'aler, Guescl. 15186. ||xve s. Tout ainsi l'avoieht en i
leur imagination et propos jeté les Anglojs ; mais i
tout tourna au néant, FROISS. II, II, 227. Combien ]
qu'elle eust volontiers de cette mesprise excusé son ]
frère le roi de France; mais néant; car le comte n'y ;
vouloit rien entendre, ID. I', I, ion. || xvr 3 s.Et jure i
comme un vieil sergent, Qu'on n'embrasse point 1
son corps gent Pour neanl, MAROT, ni, 177. X ceste
heure une parole de néant, ou dite en jeu, attirera
un démentir, LANOUE, 247. Le prince eut bien de la
peine pour les magasins de vivres, pour ce que les
compagnies avoient mis le païs à néant, D'AUB. Hist. !
H, 296. Les escrivains indiscrets de nostre siècle....
jarmy leurs ouvrages de néant, MONT, I, I 66. Pour
néant demande conseil qui ne le veut croire, COT- I
GRAVE. Pour néant recule qui malheur attend, ID. 1
Pour néant va au bois qui marrein ne cognoist, ID. I
Qui voit enfant, il voit néant, ID. X la vérité, c'est bien :
pour néant de debatre si la liberté est naturelle,
puisqu'on ne peut tenir aucun en servitude sans i
luy faire tort, LA BOÉTIE, Servitude volontaire. Les
petits enfants mourir à la mammelle de leurs mères :
allangouries, tirants pour néant, et ne trouvants i
que succer, Sat. Mén. Harangue de M. d'Aubray.
— ETYM. Provenç. nien, nein, nient ; ital. m'ente ;
du lat. ne ou nec, et ens, entis, l'être (voy. ENTITÉ).
/Vient a été un monosyllabe au xive siècle.
t NÉARTUROSE (né-ar-trô-z'), s. f. Terme d'a-
natomie pathologique. Articulation de nouvelle for-
mation, dans les cas de résections.
— ÉTYM. Néoç, nouveau, et âp6pov, articulation,
t NÈBLE (nè-bl'), s. m. Terme rural. Brouillard
qui passe pour faire beaucoup de mal au blé, au com-
mencement de l'été. || Terme de vétérinaire. La pour-
riture des moutons; on l'appelle aussi nébladure.
— HIST. xvie s. Neble [nuage], COTGRAVE
— ÉTYM. Lat. ne&uZa; provenç. nébla, neble; ital.
ncbbia. Nebula se rapporte au grec vecpéX-rç.
t NEBRIDE(né-bri-d'), s.f. Terme d'antiquité.Peau
de cerf que l'on donne à Bacchus comme attribut,
ainsi que la peau du lion est donnée à Hercule.
— ÉTYM. Neëpk, peau de cerf, de veêpèç, faon de
biche. Selon Curtius, veëpôç est pour vef apèç, veapô;,
jeune, de vs'oç, pour véfoç, latin nouus.
t NÉBULË, EU (né-bu-lé, lée), adj. Terme de
blason. Qui est en forme de nuages. Fasce nébulée.
— ÉTYM. Lat. nebula, nuage.
NÉBULEUX, EUSE (né-bu-leû, leû-z') , adj.
|| i° Obscurci par les nuages. Un ciel nébuleux. Le
soleil n'en est pas plus nébuleux dans les pays où
Dieu n'est pas connu; la pluie n'en arrose pas moins
abondamment les champs et les pâturages, BOSS.
Médit, sur l'Évang. Sermon sur la montagne,
8e jour. On dit que l'air y était si pur et si net,
qu'il n'y avait pas.de jour dans l'année, quelque
nébuleux qu'il fût, où le soleil n'y parût, ROLLIN,
Hist. anc. OEuvr. t. m, p. 646. || Fig. Quand nous
retrouverons-nous, quand passerai-je avec vous le
soir tranquille de ce jour nébuleux qu'on nomme la
vie? VOLT. Lettres en vers et en prose, 64. Il voit
devant ses pas, seul pour se soutenir, Aux rayons
nébuleux de sa funèbre aurore, Le grand désert de
l'avenir, v. HUGO, Odes, v, 3. ||Fig. L'horizon est
nébuleux, on est menacé de troubles, d'événements
tristes, funestes. || Fig. Visage, front nébuleux, vi-
sage/front sur lequel se peint le souci, l'inquiétude.
Beau comme un ange ou comme deux, Mais beau-
coup triste et nébuleux, SCARR. Virg. vi. Qu'as-tu
mon ami? dit ce dernier à mon maître; je te trouve
l'air nébuleux, je vois sur ton visage une impres-
sion de colère, LESAGE, Gil Bios, m, 3. || 2° Vapo-
reux, semblable à de la vapeur. Là même dans
, l'été, l'horizon le plus sûr, D'un rideau nébuleux
voile encor son azur, DELILLE, Jardins, m. Dors,
ô fils d'Apollon ; ses lauriers te couronnent ; Dors
en paix : les neuf soeurs t'adorent comme un roi ;
De leurs choeurs nébuleux les songes t'environnent,
La lyre chante auprès de toi, v. HUGO, Odes, iv, 2.
Il Fig. Vague., obscur, peu précis. Écrivain nébu-
leux. || 3° Étoiles nébuleuses, ou, substantivement,
les nébuleuses, étoiles dont la lumière est faible,
terne. La nébuleuse d'Andromède. || On donne
aussi le nom de nébuleuses à de très-petits nuages
blanchâtres épars dans le ciel. Le télescope a fait
découvrir une infinité de ces nébuleuses ; le ciel
en est parsemé ; M. de la Caille en a compté qua-
rante-quatre dans le ciel austral qu'il a décrit en
entier, BAILLY, Hist. astr. mod. t. m, p. 268, dans I
POUGENS. Il est vraisemblable que les nébuleuses
sont, pour la plupart, des groupes d'étoiles vus de
très-loin, et dont il suffirait de s'approcher pour
qu'ils présentassent des apparences semblables à la
voie lactée, LAPLACE, Exp. v, 6. |, 4° Terme didacti-
que. Dont la surface offre des taches irrégulières
d'un brun jaunâtre. Les couches nébuleuses ont re-
paru, BONNET, Çonsid. corps organ. OEuvr. t. vi,
p. 265, dans POUGENS. || Cristal nébuleux, celui qui
a des nuages blancs. Pierres nébuleuses, celles qui
ne sont pas parfaitement claires. || 5° S. f. Nébu-
leuse, espèce de couleuvre. || Espèce de chouette.
— HIST. xn" s. Alsi com la fumeie obscuret par
la nullouse assembleie le jor az enfers oes faux
yeux malades],Joo,p. 469. || xive s. Es contrées nu-
bleuses,CHR. DE PIS. Ch. F, H, i. || xvi" s.L'aullan leur
fait l'air grossier et nébuleux, PARÉ, IX, 2e dise.
— ÉTYM. Lat. nebulosus, de nebula, nuage.
j NÉBULOSITÉ (né-bu-lô-zi-té), s. f. | | Ie Substance
qui a l'apparence d'une vapeur, d'un nuage. Au mi-
lieu de la nébulosité de la chevelure, qui est le ca-
ractère distinctif des comètes, BAILLY, Hist. astro».
mod. t. n, p. I2t, dans POUGENS. Les nébulosités qui
les environnent [les comètes] et les longues queues
qu'elles traînent après elles sont le résultat de la vapo-
risation des fluides à leur surface, LAPLACE, Expos.
I, 14. || 2° Fig. Caractère de ce qui ne se comprend
qu'imparfaitement et comme à travers un nuage.
La nébulosité des idées. || 3° Fig. Apparence sou-
cieuse, nébuleuse. Puisque vous me voyez tâcher de
mettre à l'ombre. La nébulosité de ce visage som-
bre, TH. CORNEILLE, D. Ces. d'AvaloS, I, t.
— ÉTYM. Lat. nebu/osifatem, de nebulosus, né-
buleux.
NÉCESSAIRE (né-sè-sê-r'), adj. || t° Qui doit être
pour que quelque chose soit ou se fasse. La respi-
ration est nécessaire à la vie. Voir naître en nous
l'un pour l'autre cette inclination si nécessaire à com-
poser une union parfaite, MOL. le Mal.im. n, 7. Les
refus que l'intérêt de l'État rendait nécessaires,
BOSS. le Tellier. Monseigneur [le frère de
Louis XIV]..., en exposant au milieu des plus
grands hasards de la guerre une vie aussi pré-
cieuse et aussi nécessaire que la vôtre, ID. Rdne
d'Anglet. Vous me direz peut-être que, sous le nom
de pain quotidien, vous lui demandez [à Dieu] les
biens temporels qu'il a voulu être nécessaires pour
soutenir cette vie mortelle, m. Sermons, Nécessités
de la vie. Votre présence, Abner, est ici nécessaire,
HAC. Athal. u, 4. Les guerres doivent être justes; ce
n'est pas assez, il faut qu'elles soient nécessaires
pour le bien public, FÉNEL. Tél. xvn. Le superflu,
chose très-nécessaire, A réuni î'un et l'autre hémi-
sphère, VOLT. Je Mondain. [| Terme de botanique.
Polygamie nécessaire, se dit, dans le système de
Linné, des synanthérées dont les calathides offrent
des fleurs mâles au disque et des fleurs femelles
à la circonférence, ce qui rend la polygamie né-
cessaire pour la conservation de l'espèce. || Cela
n'est pas nécessaire au salut, se dit ironiquement
d'une chose qui n'a guère d'importance. || C'est un
mal nécessaire, se dit de certaines choses qui ont de
grands inconvénients, mais quisontouindispensables
ou inévitables. J'ai cru sa mort pour vous un mal-
heur nécessaire, CORN. Pomp. ni, 2. Les maux né-
cessaires que la guerre traîne après soi, FLÉCH.
Turenne. || Il est nécessaire, avec de et l'infinitif,
ou que et le subjonctif, signifie il faut. Tant
qu'il n'était point nécessaire de parler, la sage
princesse gardait le silence, BOSS. Anne de Gong. Il
est nécessaire de donner tout ensemble à un Dau-
phin les vertus d'un roi et celles d'un particulier,
FLÉCH. Z*uc de Mont. 11 n'est pas nécessaire de pas-
ser deux fois la ligne pour voir observer religieu-
sement des lois et des coutumes déraisonnables,
MALEBR. Rech. vér. II, ni, 2. Il est nécessaire, vu la
prodigieuse distance des étoiles fixes, que, depuis
Saturne jusqu'aux extrémités de notre tourbillon, il
y ait un grand espace vide et sans planètes, FON-
TEN. Mondes, 5e soir. || Il est nécessaire de, avec un
substantif, il est besoin de (tournure usitée dans le
xvne siècle et même le xvme, et qui vieillit). Pour
joindre cette matière et cette substance immaté-
rielle, il est nécessaire d'un lien, FÉN. Dial. Arist.
et Descartes. 11 n'était point nécessaire de préam-
bule, J. J. ROUSS. Lett. 1732, édit. MUSSET-PATHAY.
Bientôt et sans qu'il fût nécessaire d'une longue
observation, SÉGUR, Mém. t. Il, p. 227 (édit. in-8°
en 3 vol.). || 2° Il se dit aussi des personnes. Mille
affaires où vous et M. de Grignan êtes nécessaires, SÉV.
28 déc. 1673. Un ministre [Mazarin] persécuté, et
devenu nécessaire non-seulement par l'importance
I Je ses services, mais encore par ses malheurs, BOSS.
le Tellier. Tout ce qui suit ordinairement la faveur
et la reconnaissance d'un roi juste et puissant^ lors-
qu'elles tombent sur un sujet capable, fidèle et né-
cessaire, FLÉCH. Jfme d'Aiguillon. Leur frugalité [des
Phéniciens], leur habileté, leur industrie, leurs
périls, leurs fatigues les rendaient nécessaires à
toutes les nations du monde, MONTESQ. Esp. xxi, 6.
Richelieu, malade à Tarascon, avait perdu toute sa
faveur, et ne conservait que l'avantage d'être né-
cessaire, VOLT. Jfoeurs, 176. || Se rendre nécessaire,
se dit de celui qui se rend si utile qu'on ne peut
guère s'en passer. Des hommes qui ont l'art de se
rendre nécessaireSj FÉN. Tél. xm. || On dit dans le
même sens : Cette personne m'est devenue néces-
saire, m'est nécessaire. Prince, plus que jamais
vous m'êtes nécessaire, RAC. Bérén, m, \. || Faire
le nécessaire, faire l'empressé, se mêler dç tout.
Ainsi certaines gens, faisant les empressés, S'intro-
duisent dans les affaires; Ils font partout les néces-
saires, Et, partout importuns, devraient être chassés,
LA FONT. Fabl. vu, » Au diantre tout valet....
Qui fatigue son maître et ne fait que déplaire, 5
force de vouloir trancher du nécessaire ! MOL. les
Fâch. i, 1.1| Un nécessaire s'est dit pour un homme
qui fait le nécessaire. Le nécessaire : Messieurs,
commencez donc, MOL. Impromptu, se. 6. || 3° Dans
le langage de la philosophie, il se dit de ce dont la
négation est impossible, de ce qui ne peut pas te pas
être, par opposition à ce qui est contingent. Je
sens que je peux n'avoir pas été.... donc) je ne
suis pas un être nécessaire, PASC. Pens. i, li, éd.
HAVET. || L'être nécessaire, Dieu. || Lois néces-
saires, lois sans lesquelles l'univers ne saurait sub-
sister. || Causes nécessaires, agents nécessaires, les
causes, les agents qui, n'agissant pas librement,
produisent infailliblement leur effet. || Effet néces-
saire, effet qui suit infailliblement la cause des-
tinée à le produire. || Vérité nécessaire, vérité qui ne
peut pas ne pas être. Les lois de l'équilibre et du
mouvement, telles que, l'observation les fait con-
naître, sont de vérité nécessaire, D'ALEMB. 2'raifé
de dynam. OEuvres, t. iv, p. 230, dans POUGENS.
|| 4° Par extension de la signification précédente, il
se dit de ce qui est considéré comme logiquement,
naturellement lié à. Tirer une conséquence (néces-
saire. C'est la suite nécessaire de ce principe. Le
temps.... cette vapeur légère et volage, qui! ne se
forme qu'en se dissipant, et qui entraîne perpétuel-
lement mon être avec elle d'une manière si étrange
et si nécessaire, BOSS. Yolande de Monterbij. Phi-
lippe le Bon, nouveau duc de Bourgogne, successeur
de son père [Jean assassiné à Montereau], devint un
ennemi nécessaire du Dauphin par devoir et par
politique, VOLT, ifoeurs, 79. || B" S. m. sans pluriel.
Ce qui est indispensable. Ce nécessaire qujil faut
préférer au vraisemblable [dans une pièce de théâtre],
ou, pour parler plus juste,.qu'ilfaut ajouter é.u vrai-
semblable dans la liaison des actions et leur dépen-
dance l'une de l'autre, CORN. 2e dise, tragéd. La
conférence n'alla pas au delà, pour mieux en con-
server le secret dans le pur nécessaire au succès,
ST-SIM. 268, 126. || Faire le nécessaire, s'acquitter
de ce qu'il y a de plus important, quand on ne
peut pas faire le tout. || En termes de l'Écriture,
l'affaire du salut est l'unique nécessaire. C'est là
[dans la virginité] qu'on ne vaque qu'à l'unique né-
cessaire, c'est là que l'on n'a d'époux que Jésus tout
seul, BOSS. Sermon pour une profession, Virginité,
3. || 6° Tout ce qui est essentiel pour les besoins de
la vie. Le strict nécessaire. Il n'est pas bon d'être
trop libre; il n'est pas bon d'avoir tout le nécessaire,
PASC. Pens. xxv, 72, éd. HAVET. Il prendra pour payer
sur son nécessaire, SÉV. 606. Nous serions tous
assez riches, si nous ne voulions que le nécessaire,
MAINTENON, Lett. à Mme de Caylus, t. vi, p. 107,
dans POUGENS. Si je compare.... les grands [avec le
peuple, ce dernier me paraît contant du nécessaire,
et les autres sont inquiets et pauvres avec le super-
flu, LA BRUY. ix. Les besoins du clerc sont-ils les
mêmes que ceux du pontife ? la règle du néces-
saire ne souffre-t elle pas autant de différences,
qu'il y a de rangs dans l'Église et de conditions
dans l'État? MASS. Confér. Us. des revenus ecclés.
La veuve de Henri le Grand, la mère d'un roi de
France, la belle-mère de, trois souverains, manqua
quelquefois du nécessaire, VOLT. Jifceurs, 176. J'en-
tends par le nécessaire la dépense qu'on est obligé
de faire pour vivre comme l'on a toujours vécu,
BUFF. Homme, Arithm. morale. Les sujets Ine sont
assurés du nécessaire que lorsque les princes s'in •
lerdisent le superflu, DUCLOS, OEuvr. t. ri p. 62.
Comment fixer les limites du nécessaire? RAYNAL,
Hitt. phil. v, 33. Réduit au plus étroit nécessaire,
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