Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 3 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5460034d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49513
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/05/2009
692
NAT NAT NAT-
JMdr. - Thér. Dieu a préparé dans son conseil
éternel les premières familles qui sont la source
des nations, et, dans toutes les nations, les qua-
lités dominantes qui devaient en faire la fortune;
il a aussi ordonné dans les nations les familles
particulières dont elles sont ' composées, mais
principalement ceiies qui devaient gouverner ces
nations, et, en particulier, dans ces familles,,
tous les hommes par lesquels elles devaient ou
s'élever, ou se soutenir, ou s'abattre, ID. ib. Al-
ger, tu disais dans ton coeur avare : les nations
sont ma proie, ID. ib. Quand on regarde la facilité
incroyable avec laquelle la religion a été renver-
sée ou rétablie par Henri, par Marie et par Eli-
sabeth, on ne trouve ni la nation si rebelle, ni
ses parlements si fiers et si factieux, ID. Reine
d'Anglet. La France, seule nation de l'univers qui
depuis douze siècles presque accomplis n'a jamais
vu sur le trône que des princes enfants de l'Église,
ID. ib. Les rois d'Angleterre qui ont régné depuis tant
. de siècles sur une des plus belliqueuses nations de
l'univers, plus encore par leur courage que par l'au-
torité de leur sceptre, ID. Duch. d'Orl. Si elle eut de
la joie de régner sur une grande nation, ID. .Reine
d'Angl. Ceux qui sont instruits des affaires, étant
obligés d'avouer que le roi [Charles Ier d'Angleterre]
n'avait point donné d'ouverture ni de prétexte aux
excès sacrilèges dont nous abhorrons la mémoire,
en accusent la fierté indomptable de la.nation, ID. ib.
Vous serez de sa vue [de Mardochée] affranchi dans
dix jours; La nation entière est promise aux
vautours, RAC. Eslh. n, 1. Le czar acheta le cabinet
[d'anatomie de .Ruysch], et l'envoya à Pétersbourg,
présent des plus utiles qu'il pût faire à la Moscovie,
qui se trouvait tout d'un coup et sans peine en pos-
session de ce qui avait coûté tant de travaux à un
des plus habiles hommes des nations savantes,
FONTEN. Ruysch. Sous les deux premières races, on
assembla souvent la nation, c'est-à-dire les seigneurs
et les évêques; il n'était point encore question des
communes, MONTESQ. Esp. xxvin, 9. Comme les
nations destructives font des maux qui durent plus
qu'elles, il y a des nations industrieuses qui font
des biens qui ne finissent pas même avec elles, ID.
ib. xvm, 7. Je suis sévère pour les nations, répondit
Oswald : je crois toujours qu'elles méritent leur
sort, quel qu'il soit, STAEL, Corinne, iv, 2. Les na-
tions, reines par nos conquêtes, Ceignaient de fleurs
le front de nos soldats, BËRANGER, Vieux sergent.
|| La grande nation, nom donné d'abord à la France
républicaine, et dont l'empereur Napoléon Ier se
servit pour désigner après ses victoires la nation
irançaise. La grande nation à vaincre accoutumée,
M. J" CHÉNIER, la Mort du général Hoche, 1798.
Depuis dix ans, leurs routes [des départements
de l'Est] étaient couvertes de voyageurs de tous
les pays, qui venaient admirer la grande nation,
sa capitale chaque jour embellie, les chefs-d'oeuvre
de tous les arts et de tous les siècles que la victoire
y avait rassemblés, SÉGUR, Hist. de Nap. m, 1.
|| Une nation de soldats, une nation dont tous les
hommes sont ou soldats, ou propres à la guerre.
Une nation de soldats va combattre contre des
peuples qui ne sont~que citoyens, MONTESQ. Rom. v.
|| 2° Tous ceux d'une même nation qui vivent en
pays étranger. Aucun ne pourra se dire consul de
la nation française dans les- pays étrangers sans
avoir commission de nous faisons défenses aux
consuls d'emprunter au nom de la nation aucunes
sommes de deniers des Turcs, Mores, Juifs ou autres,
Ordonn. marine, août 1681. ||3° Il se dit, dans le
langage des fables, des animaux, comparés aux
hommes. La nation des belettes, Non plus que celle
des chats, Ne veut aucun bien aux rats, LA FONT.
Fabl. iv, 6. || 4° Dans le langage de l'Écriture, les
nations, les païens, les gentils. Les rois des nations,
devant toi [la nouvelle Jérusalem] prosternés, De
les pieds baisent la poussière, RAC. Alh. m, 7. Qui a
changé mon héritage en la retraite des esprits im-
mondes, et livré Jérusalem à tous les excès des na-
tions? MASS. Carême, Enf. prod. || Docteur des na-
tions, apôtre des nations, locutions par lesquelles les
prédicateurs ont souvent désigné saintPaul. |] 5° Fig.
Toute espèce de gens considérés comme faisant
une sorte de nation à part. Pourquoi me déchirez
vous par vos blasphèmes, nation impie? BOSS. Anne
de Gonz. Connais-tu la nation dévole ? BOIL. Sat. x.
Je savais que la nalion des poètes, et surtout des
mauvais poètes, est une nation farouche qui prend
feu aisément, et que ces esprits avides de louanges
ne digéreraient pas facilement une raillerie, quelque
douce qu'elle pût être, m. Disc, sur la satire. Je
te parierai d'une certaine nation qu'on appelle les
nouvellistes, MONTESQ. lett. pers. iso. Henri VIII,
voulant réformer l'Église d'Angleterre, détruisit les
moines, nalion paresseuse elle-même et qui entre-
tenait la paresse des autres, m. Esp. xxni, 29.
Il 6° Dans l'ancienne université de Paris, nom donné
à certaines provinces qui la composaient. L'université
était formée de quatre nations, qui avaient leurs
titres particuliers: l'honorable nation de France, la
fidèle nation de Picardie, la vénérable nation de
Normandie, la constante nation de Germanie ;
c'étaient les procureurs de ces nations, avec les
doyens des trois facultés supérieures, qui formaient
le tribunal du recteur. || 7° L'ordre de Malte était
également divisé par nations, qu'on désignait plus
communément sous le nom de langues. || 8° Collège
des quatre nations, collège fondé par Mazarin,
pour recevoir les élèves appartenant aux provinces
espagnoles, italiennes, allemandes et flamandes
nouvellement réunies à la France.
— SYN. NATION, PEUPLE. Dans le sens étymologi-
que, nation marque un rapport commun de nais-
sance, d'origine, et peuple un rapport de nombre
et d'ensemble. De là résulte que l'usage considère
surtout nation comme représentant le corps des
habitants d'un même pays, et peuple comme repré-
sentant ce même corps dans ses rapports politiques.
Mais l'usage confond souvent ces deux mots ; et, sous
la constitution de 4791, on avait adoDté la formule :
la nation, la loi, le roi.
— HIST. xme s. En tel cas deit un homme estre
creus de l'essoine de celui qui par lui l'a contre-
mandé, de quelque nassion que il seit, Ass. de Jér.
98. || xve s. Là fut fait un cri et un ban de par le
roi.... que tantost toutes manières de gens qui
n'estoient de la nation de Londres.... partissent,
pnoiss. n, n, 115. Les marchands d'estrange pays,
qui ont accoustumé, depuis si longtemps qu'il n'est
mémoire du contraire, de communiquer et mar-
chander en la ville de Bruges, lesquels on appelloit
les nations, MATHIEU DE COUCY, Hist. de Charles VII,
p. 628, dans LACURNE.
— ÉTYM. Provenç. natio, naision ; espagn. nacion;
portug. naçào; ital. nagione; du lat. nafionem, qui
vient de natus, né. Nation dans l'ancienne langue
signifiait aussi, comme en latin, naissance, nature.
NATIONAL, ALE (na-sio-nal, na-P; en vers, de
quatre syllabes), adj. ||i° Qui concerne la nation,
qui est de la nation. L'honneur national. Fête na-
tionale. Les intérêts nationaux. Laine fine nationale
peignée, Tabl. ann. aux lelt. pat. du 1ermars 1781,
Rouen. Un plomb ou empreinte.... portant d'un
côté ces mots, étoffes nationales ; et de l'autre, le
millésime, lett. patent. 19 mars 1781, art. 2. || Trou-
pes nationales, voy. TROUPE. || Assemblée nationale,
nom que prirent, lors de la première révolution, les
états généraux, et qui fut donné à l'assemblée con-
stituante de la république de 1848. On cherchait un
nom à cette assemblée [la Constituante de 1789], qui
n'était encore qu'un fantôme; Sieyès proposa de
l'appeler l'Assemblée nationale, QUINET, la Révolut.
liv. il, ch. 3. || Les haines nationales, les haines qui
sont entre nations. |) Garde nationale, voy. GARDE I ,
n" 12. || Garde national, voy. GARDE 2, n°3.||Bien
national, biens nationaux, propriétés foncières con-
fisquées pendant la révolution et vendues au profit
de la nation. || 2° Concile national, assemblée des
évêques de toutes les métropoles d'une nation. Cardi-
naux nationaux,ceux qui sont attachés aune couronne
non-seulement par la naissance, mais aussi par quel-
que autre engagement. || 3° S. m. pi. Les nationaux,
la totalité de ceux qui composent une nation ; par
opposition à étrangers, ceux qui appartiennent aux
autres nations. Cet établissement n'est peut-être pas
assez connu des étrangers et même des nationaux.
Une cavalerie, dont la discipline et les armes étaient
préférables à celles des nationaux.
— HIST. xvie s. La justice en soy, naturelle et uni-
verselle, est aultrement réglée, et plus noblement,
que n'est cette aultre justice, spéciale, nationale,
contraincte au besoing de nos polioes, MONT, in, 244,
— ÉTYM. Nation.
NATIONALEMENT (na-sio-na-le-man ; en vers,
de six syllabes), adv. D'une manière nationale.
|| Par ordre de la nation. Les biens des émigrés
vendus nationalement.
— ÉTYM. Nationale, et le suffixe ment.
-[NATIONALISER (na-sio-na-li-zé),v. a. || 1»Néo-
logisme. Rendre national ; faire adopter par une
nation. || 2° Se nationaliser, v. réfl. Prendre les
moeurs d'une nation. || En parlant des choses, pas-
ser dans les usages d'un peuple.
— ÉTYM. National.
NATIONALITÉ (na-siô-na-li-lé; envers, de six
syllabes), s. /. || 1° Qualité de ce qui est national.
On a contesté la nationalité de Benjamin Constant.
La nationalité polonaise. La nationalité d'un peuple
survit souvent à son indépendance." || Terme de
marine. Constatation de l'origine d'un navire, établie
par la légalité de son armement. 112° Par extension,
les réunions d'hommes qui ont même nationalité. La
main de Napoléon n'y put rien; il avait soulevé les
nationalités,lesnationalitésl'engloutissaient,LAMART.
dans le Dict. de DOCHEZ. || Le principe des nationa-
lités, principe d'après lequel des portions d'une race
d'hommes tendent à se constituer en 'un seul corps
politique. C'est le principe des nationalités qui
transforme aujourd'hui l'Allemagne.
— REM. Nationalité n'est dans le Dictionnaire de
l'Académie que depuis l'édition de 1836 : il fut ad-
mis vers 1823 dans Boiste avec cette citation : Les
Français n'ont point de nationalité, BONAPARTE. 11
est à croire qu'en cet exemple le mot est employé
comme synonyme de race.
— ÉTYM. National.
y NATIVEMENT (na-ti-ve-man) , adv. D'une
façon native. Suivant certains métaphysiciens, l'âme
possède nativement les idées nécessaires.
f NATIVITAIRE (na-ti-vi-tê-r'), s. m. Membre
d'une secte arienne qui pensait que le Verbe avait
pris naissance et n'était pas éternel.
— ÉTYM. Voy. NATIVITÉ.
NATIVITÉ (na-ti-vi-té), s. f. || 1° Époque de la
naissance. L'ingrate, pour le jour de sa nativité,
Joignait aux fleurs de sa beauté Les trésors des jar-
dins et des vertes campagnes, LA FONT. Fabl. xu,
26. || Peu usité aujourd'hui en cette acception.
|| 2° En un sens restreint, naissance de Jésus-Christ,
de la Vierge et de quelques saints. C'est donc lui,
mes chers auditeurs, qui, par sa sainte nativité et
par toutes les circonstances qui l'accompagnent,
nous procure aujourd'hui la paix avec Dieu, BOURDAL.
Nativité de Jésus-Christ, 1er avent, p. 239. Quels
tableaux Homère et Virgile ne nous auraient-ils pas
laissés de la nativité d'un Dieu dans une crèche ?
CHATEAUB. Génie, i, i, 6. || Absolument. La naissance
de Jésus-Christ, la fête de Noël. || An de la nativité,
se dit d'une manière de compter les années en
commençant au 26 décembre || Une nativité, tableau
représentant la naissance de Jésus-Christ. Qui n'a
cent fois admiré les nativités, les vierges et l'en-
fant, les fuites dans le désert? CHATEAUB. Génie,
m, i, 4. || 3° Terme d'astrologie. Disposition du ciel,
des astres, au moment de la naissance de quelqu'un.
|| Thème de nativité, un horoscope dressé à l'heure
de la" naissance, par les règles de l'astrologie.
— HIST. xn" s. L'em [l'on] les menoit à grant
force, el jor de la nativité le rei, as sacrefises, Ma-
chab. n, 6. Venu sunt al quint jurde la nativité....
En l'endemain que furent innocent decolé, Th. le
mart. 137. || xme s. Et out la gent de cette contrée
une telle coustume que, sitost comme uns enfes [un
enfant] est nés, ilz escripvent le jour, l'eure, en
quelle planette et soubz quel signe il est nez, si que
chascuns d'eulx scet le jour de sa nativité, MARC POL,
p. 602. || xiv" s. Jaçoit ce qu'il soit enclin selon la
constellacion de sa nativité à aulcun vice.... le
Songe du vergier, i, 66. Estre justes, estre attrern-
pés, estre fers [ferme], et autres choses semblables,
nous les avon de nostre nativité, ORESME, Eth. 188.
|| xv" s. Et ceux qui n'estoient pas gentilshommes
de nativité, FROISS. m, iv, 27.
— ÉTYM. Provenç. nalivilat; esp. natividad;
iUl. natività ; du lat. nativilalem, de nalivus, natif.
INATRIUM (na-tri-om'), s. m. Terme de chi-
mie. Ancien nom du sodium.
— ÉTYM. Voy. NATRON.
t NATROMÈTRE ( na-tro-mè-tr'), s. m. Terme de
chimie. Instrument destiné à mesurer la quantité
de soude contenue dans la soude de commerce.
— ET YM. iVatron, prispoursoude, et mètre, mesure.
NATRON (na-tron) ou NATRUM (na-trom'), s. m.
Carbonate de soude cristallisé, que certaines eaux,
contenant de la soude carbonatée en dissolution,
laissent déposer en s'évaporant ; on le trouve en
grande quantité en Egypte et en Hongrie. Les cir-
constances qui sont nécessaires à fa formation du
natron sont : 4e un sable qui contient beaucoup de
carbonate de chaux; 2° l'humidité; 3e la présence
du muriate de soude, BERTHOLLET, Instit. Mém
scienc. t. m, p. 70. Les sources alcalines qui ali-
mentent les lacs et les terrains à natron communi-
quent avec la mer,x. CORDIER, Acad. des se. Comp-
tes rend. t. LIV, p. 296.
— ÉTYM. Arabe, nalhroun, nom du carbonate
de soude naturel.
NATTE (na-f), s. f. ]| 1° Tissu de paille ou de
NAT NAT NAT-
JMdr. - Thér. Dieu a préparé dans son conseil
éternel les premières familles qui sont la source
des nations, et, dans toutes les nations, les qua-
lités dominantes qui devaient en faire la fortune;
il a aussi ordonné dans les nations les familles
particulières dont elles sont ' composées, mais
principalement ceiies qui devaient gouverner ces
nations, et, en particulier, dans ces familles,,
tous les hommes par lesquels elles devaient ou
s'élever, ou se soutenir, ou s'abattre, ID. ib. Al-
ger, tu disais dans ton coeur avare : les nations
sont ma proie, ID. ib. Quand on regarde la facilité
incroyable avec laquelle la religion a été renver-
sée ou rétablie par Henri, par Marie et par Eli-
sabeth, on ne trouve ni la nation si rebelle, ni
ses parlements si fiers et si factieux, ID. Reine
d'Anglet. La France, seule nation de l'univers qui
depuis douze siècles presque accomplis n'a jamais
vu sur le trône que des princes enfants de l'Église,
ID. ib. Les rois d'Angleterre qui ont régné depuis tant
. de siècles sur une des plus belliqueuses nations de
l'univers, plus encore par leur courage que par l'au-
torité de leur sceptre, ID. Duch. d'Orl. Si elle eut de
la joie de régner sur une grande nation, ID. .Reine
d'Angl. Ceux qui sont instruits des affaires, étant
obligés d'avouer que le roi [Charles Ier d'Angleterre]
n'avait point donné d'ouverture ni de prétexte aux
excès sacrilèges dont nous abhorrons la mémoire,
en accusent la fierté indomptable de la.nation, ID. ib.
Vous serez de sa vue [de Mardochée] affranchi dans
dix jours; La nation entière est promise aux
vautours, RAC. Eslh. n, 1. Le czar acheta le cabinet
[d'anatomie de .Ruysch], et l'envoya à Pétersbourg,
présent des plus utiles qu'il pût faire à la Moscovie,
qui se trouvait tout d'un coup et sans peine en pos-
session de ce qui avait coûté tant de travaux à un
des plus habiles hommes des nations savantes,
FONTEN. Ruysch. Sous les deux premières races, on
assembla souvent la nation, c'est-à-dire les seigneurs
et les évêques; il n'était point encore question des
communes, MONTESQ. Esp. xxvin, 9. Comme les
nations destructives font des maux qui durent plus
qu'elles, il y a des nations industrieuses qui font
des biens qui ne finissent pas même avec elles, ID.
ib. xvm, 7. Je suis sévère pour les nations, répondit
Oswald : je crois toujours qu'elles méritent leur
sort, quel qu'il soit, STAEL, Corinne, iv, 2. Les na-
tions, reines par nos conquêtes, Ceignaient de fleurs
le front de nos soldats, BËRANGER, Vieux sergent.
|| La grande nation, nom donné d'abord à la France
républicaine, et dont l'empereur Napoléon Ier se
servit pour désigner après ses victoires la nation
irançaise. La grande nation à vaincre accoutumée,
M. J" CHÉNIER, la Mort du général Hoche, 1798.
Depuis dix ans, leurs routes [des départements
de l'Est] étaient couvertes de voyageurs de tous
les pays, qui venaient admirer la grande nation,
sa capitale chaque jour embellie, les chefs-d'oeuvre
de tous les arts et de tous les siècles que la victoire
y avait rassemblés, SÉGUR, Hist. de Nap. m, 1.
|| Une nation de soldats, une nation dont tous les
hommes sont ou soldats, ou propres à la guerre.
Une nation de soldats va combattre contre des
peuples qui ne sont~que citoyens, MONTESQ. Rom. v.
|| 2° Tous ceux d'une même nation qui vivent en
pays étranger. Aucun ne pourra se dire consul de
la nation française dans les- pays étrangers sans
avoir commission de nous faisons défenses aux
consuls d'emprunter au nom de la nation aucunes
sommes de deniers des Turcs, Mores, Juifs ou autres,
Ordonn. marine, août 1681. ||3° Il se dit, dans le
langage des fables, des animaux, comparés aux
hommes. La nation des belettes, Non plus que celle
des chats, Ne veut aucun bien aux rats, LA FONT.
Fabl. iv, 6. || 4° Dans le langage de l'Écriture, les
nations, les païens, les gentils. Les rois des nations,
devant toi [la nouvelle Jérusalem] prosternés, De
les pieds baisent la poussière, RAC. Alh. m, 7. Qui a
changé mon héritage en la retraite des esprits im-
mondes, et livré Jérusalem à tous les excès des na-
tions? MASS. Carême, Enf. prod. || Docteur des na-
tions, apôtre des nations, locutions par lesquelles les
prédicateurs ont souvent désigné saintPaul. |] 5° Fig.
Toute espèce de gens considérés comme faisant
une sorte de nation à part. Pourquoi me déchirez
vous par vos blasphèmes, nation impie? BOSS. Anne
de Gonz. Connais-tu la nation dévole ? BOIL. Sat. x.
Je savais que la nalion des poètes, et surtout des
mauvais poètes, est une nation farouche qui prend
feu aisément, et que ces esprits avides de louanges
ne digéreraient pas facilement une raillerie, quelque
douce qu'elle pût être, m. Disc, sur la satire. Je
te parierai d'une certaine nation qu'on appelle les
nouvellistes, MONTESQ. lett. pers. iso. Henri VIII,
voulant réformer l'Église d'Angleterre, détruisit les
moines, nalion paresseuse elle-même et qui entre-
tenait la paresse des autres, m. Esp. xxni, 29.
Il 6° Dans l'ancienne université de Paris, nom donné
à certaines provinces qui la composaient. L'université
était formée de quatre nations, qui avaient leurs
titres particuliers: l'honorable nation de France, la
fidèle nation de Picardie, la vénérable nation de
Normandie, la constante nation de Germanie ;
c'étaient les procureurs de ces nations, avec les
doyens des trois facultés supérieures, qui formaient
le tribunal du recteur. || 7° L'ordre de Malte était
également divisé par nations, qu'on désignait plus
communément sous le nom de langues. || 8° Collège
des quatre nations, collège fondé par Mazarin,
pour recevoir les élèves appartenant aux provinces
espagnoles, italiennes, allemandes et flamandes
nouvellement réunies à la France.
— SYN. NATION, PEUPLE. Dans le sens étymologi-
que, nation marque un rapport commun de nais-
sance, d'origine, et peuple un rapport de nombre
et d'ensemble. De là résulte que l'usage considère
surtout nation comme représentant le corps des
habitants d'un même pays, et peuple comme repré-
sentant ce même corps dans ses rapports politiques.
Mais l'usage confond souvent ces deux mots ; et, sous
la constitution de 4791, on avait adoDté la formule :
la nation, la loi, le roi.
— HIST. xme s. En tel cas deit un homme estre
creus de l'essoine de celui qui par lui l'a contre-
mandé, de quelque nassion que il seit, Ass. de Jér.
98. || xve s. Là fut fait un cri et un ban de par le
roi.... que tantost toutes manières de gens qui
n'estoient de la nation de Londres.... partissent,
pnoiss. n, n, 115. Les marchands d'estrange pays,
qui ont accoustumé, depuis si longtemps qu'il n'est
mémoire du contraire, de communiquer et mar-
chander en la ville de Bruges, lesquels on appelloit
les nations, MATHIEU DE COUCY, Hist. de Charles VII,
p. 628, dans LACURNE.
— ÉTYM. Provenç. natio, naision ; espagn. nacion;
portug. naçào; ital. nagione; du lat. nafionem, qui
vient de natus, né. Nation dans l'ancienne langue
signifiait aussi, comme en latin, naissance, nature.
NATIONAL, ALE (na-sio-nal, na-P; en vers, de
quatre syllabes), adj. ||i° Qui concerne la nation,
qui est de la nation. L'honneur national. Fête na-
tionale. Les intérêts nationaux. Laine fine nationale
peignée, Tabl. ann. aux lelt. pat. du 1ermars 1781,
Rouen. Un plomb ou empreinte.... portant d'un
côté ces mots, étoffes nationales ; et de l'autre, le
millésime, lett. patent. 19 mars 1781, art. 2. || Trou-
pes nationales, voy. TROUPE. || Assemblée nationale,
nom que prirent, lors de la première révolution, les
états généraux, et qui fut donné à l'assemblée con-
stituante de la république de 1848. On cherchait un
nom à cette assemblée [la Constituante de 1789], qui
n'était encore qu'un fantôme; Sieyès proposa de
l'appeler l'Assemblée nationale, QUINET, la Révolut.
liv. il, ch. 3. || Les haines nationales, les haines qui
sont entre nations. |) Garde nationale, voy. GARDE I ,
n" 12. || Garde national, voy. GARDE 2, n°3.||Bien
national, biens nationaux, propriétés foncières con-
fisquées pendant la révolution et vendues au profit
de la nation. || 2° Concile national, assemblée des
évêques de toutes les métropoles d'une nation. Cardi-
naux nationaux,ceux qui sont attachés aune couronne
non-seulement par la naissance, mais aussi par quel-
que autre engagement. || 3° S. m. pi. Les nationaux,
la totalité de ceux qui composent une nation ; par
opposition à étrangers, ceux qui appartiennent aux
autres nations. Cet établissement n'est peut-être pas
assez connu des étrangers et même des nationaux.
Une cavalerie, dont la discipline et les armes étaient
préférables à celles des nationaux.
— HIST. xvie s. La justice en soy, naturelle et uni-
verselle, est aultrement réglée, et plus noblement,
que n'est cette aultre justice, spéciale, nationale,
contraincte au besoing de nos polioes, MONT, in, 244,
— ÉTYM. Nation.
NATIONALEMENT (na-sio-na-le-man ; en vers,
de six syllabes), adv. D'une manière nationale.
|| Par ordre de la nation. Les biens des émigrés
vendus nationalement.
— ÉTYM. Nationale, et le suffixe ment.
-[NATIONALISER (na-sio-na-li-zé),v. a. || 1»Néo-
logisme. Rendre national ; faire adopter par une
nation. || 2° Se nationaliser, v. réfl. Prendre les
moeurs d'une nation. || En parlant des choses, pas-
ser dans les usages d'un peuple.
— ÉTYM. National.
NATIONALITÉ (na-siô-na-li-lé; envers, de six
syllabes), s. /. || 1° Qualité de ce qui est national.
On a contesté la nationalité de Benjamin Constant.
La nationalité polonaise. La nationalité d'un peuple
survit souvent à son indépendance." || Terme de
marine. Constatation de l'origine d'un navire, établie
par la légalité de son armement. 112° Par extension,
les réunions d'hommes qui ont même nationalité. La
main de Napoléon n'y put rien; il avait soulevé les
nationalités,lesnationalitésl'engloutissaient,LAMART.
dans le Dict. de DOCHEZ. || Le principe des nationa-
lités, principe d'après lequel des portions d'une race
d'hommes tendent à se constituer en 'un seul corps
politique. C'est le principe des nationalités qui
transforme aujourd'hui l'Allemagne.
— REM. Nationalité n'est dans le Dictionnaire de
l'Académie que depuis l'édition de 1836 : il fut ad-
mis vers 1823 dans Boiste avec cette citation : Les
Français n'ont point de nationalité, BONAPARTE. 11
est à croire qu'en cet exemple le mot est employé
comme synonyme de race.
— ÉTYM. National.
y NATIVEMENT (na-ti-ve-man) , adv. D'une
façon native. Suivant certains métaphysiciens, l'âme
possède nativement les idées nécessaires.
f NATIVITAIRE (na-ti-vi-tê-r'), s. m. Membre
d'une secte arienne qui pensait que le Verbe avait
pris naissance et n'était pas éternel.
— ÉTYM. Voy. NATIVITÉ.
NATIVITÉ (na-ti-vi-té), s. f. || 1° Époque de la
naissance. L'ingrate, pour le jour de sa nativité,
Joignait aux fleurs de sa beauté Les trésors des jar-
dins et des vertes campagnes, LA FONT. Fabl. xu,
26. || Peu usité aujourd'hui en cette acception.
|| 2° En un sens restreint, naissance de Jésus-Christ,
de la Vierge et de quelques saints. C'est donc lui,
mes chers auditeurs, qui, par sa sainte nativité et
par toutes les circonstances qui l'accompagnent,
nous procure aujourd'hui la paix avec Dieu, BOURDAL.
Nativité de Jésus-Christ, 1er avent, p. 239. Quels
tableaux Homère et Virgile ne nous auraient-ils pas
laissés de la nativité d'un Dieu dans une crèche ?
CHATEAUB. Génie, i, i, 6. || Absolument. La naissance
de Jésus-Christ, la fête de Noël. || An de la nativité,
se dit d'une manière de compter les années en
commençant au 26 décembre || Une nativité, tableau
représentant la naissance de Jésus-Christ. Qui n'a
cent fois admiré les nativités, les vierges et l'en-
fant, les fuites dans le désert? CHATEAUB. Génie,
m, i, 4. || 3° Terme d'astrologie. Disposition du ciel,
des astres, au moment de la naissance de quelqu'un.
|| Thème de nativité, un horoscope dressé à l'heure
de la" naissance, par les règles de l'astrologie.
— HIST. xn" s. L'em [l'on] les menoit à grant
force, el jor de la nativité le rei, as sacrefises, Ma-
chab. n, 6. Venu sunt al quint jurde la nativité....
En l'endemain que furent innocent decolé, Th. le
mart. 137. || xme s. Et out la gent de cette contrée
une telle coustume que, sitost comme uns enfes [un
enfant] est nés, ilz escripvent le jour, l'eure, en
quelle planette et soubz quel signe il est nez, si que
chascuns d'eulx scet le jour de sa nativité, MARC POL,
p. 602. || xiv" s. Jaçoit ce qu'il soit enclin selon la
constellacion de sa nativité à aulcun vice.... le
Songe du vergier, i, 66. Estre justes, estre attrern-
pés, estre fers [ferme], et autres choses semblables,
nous les avon de nostre nativité, ORESME, Eth. 188.
|| xv" s. Et ceux qui n'estoient pas gentilshommes
de nativité, FROISS. m, iv, 27.
— ÉTYM. Provenç. nalivilat; esp. natividad;
iUl. natività ; du lat. nativilalem, de nalivus, natif.
INATRIUM (na-tri-om'), s. m. Terme de chi-
mie. Ancien nom du sodium.
— ÉTYM. Voy. NATRON.
t NATROMÈTRE ( na-tro-mè-tr'), s. m. Terme de
chimie. Instrument destiné à mesurer la quantité
de soude contenue dans la soude de commerce.
— ET YM. iVatron, prispoursoude, et mètre, mesure.
NATRON (na-tron) ou NATRUM (na-trom'), s. m.
Carbonate de soude cristallisé, que certaines eaux,
contenant de la soude carbonatée en dissolution,
laissent déposer en s'évaporant ; on le trouve en
grande quantité en Egypte et en Hongrie. Les cir-
constances qui sont nécessaires à fa formation du
natron sont : 4e un sable qui contient beaucoup de
carbonate de chaux; 2° l'humidité; 3e la présence
du muriate de soude, BERTHOLLET, Instit. Mém
scienc. t. m, p. 70. Les sources alcalines qui ali-
mentent les lacs et les terrains à natron communi-
quent avec la mer,x. CORDIER, Acad. des se. Comp-
tes rend. t. LIV, p. 296.
— ÉTYM. Arabe, nalhroun, nom du carbonate
de soude naturel.
NATTE (na-f), s. f. ]| 1° Tissu de paille ou de
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