NAI NAN
NAP
687
CURNE. [Toi Dieu] Qui preveus les effets dès le
naistre des choses, D'AUB. Trag. i. Son fils estoit de
ceux qu'on appelle, mal nez [punais], ne se pur-
geant ni par le nez ni par la bouche, laquelle ilpor-
toit ouverte pour prendre son vent, ID. Hist. i, 90.
— ÉTYM. Bourg, nâtre; provenç. nascer, naisser:
cat. naixer; esp. nacer; port, nascer, nacer; ital.
nascere; du bas-lat. nascere, dérivé de nasci. La
forme entière est gnasci, comme témoignent l'ar-
chaïque gnatus et co-gnatus. Gnasci se rapproche
tout naturellement de YÎYVoum et de gigno, formes
à redoublement, sanscrit jan, engendrer. Gnascor
veut donc dire je suis engendré. Gnatus appartient
autant à gigno qu'à gnascor.
NAÏVEMENT (na-i-ve-man), adv. || 1° D'une
manière naïve. Son génie [de Voiture] et le
caractère de son esprit est, à ce qu'on dit, très-
naïvement représenté dans le troisième volume
de Cyrus en la personne de Callicrate, PELUSSON,
Hist. Acad. iv, Voiture. Au lieu qu'un autre eût
pu prendre un air imposant de divination, il expli-
quait naïvement les principes de son art, et se pri-
vait de toute apparence de merveilleux, FONTEN.
Couplet. Il [Montaigne] est énergique et familier;
il exprime naïvement de grandes choses, VOLT.
Disc, récept. Représenter naïvement et nettement
les choses, sans les changer ni les diminuer, et sans
y rien ajouter de son imagination, BUFF. OEuvr.
t. i, p. 36. || 2° Sans détour, sans artifice. Si vous
étiez de bonne foi et que vous voulussiez nous ex-
poser ici naïvement tous les désagréments qui accom-
pagnent la vie du siècle, MASS. Myst. Visitation.
— HIST. xvr s. On l'invitait à aller ouyr un qui
contrefaisoit naîfvement le rossignol : j'ai, dit-il,
ouy le rossignol mesme, AMYOT, Lycurg. 43. Chascun
maistre en son mestier Ont besongné si naifve-
ment, Que Tedifice proprement S'est parfait en moins
de my an, LEDOYEN; dans Bulletin de la Société-de
l'industrie de la Mayenne, t. in, p. 89.
— ÉTYM. Naïve, et le suffixe ment.
NAÏVETÉ (na-i-ve-té), s. f. || 1° Qualité des per-
sonnes naïves. Mais la naïveté Dont mêmes au ber-
ceau les enfants te confessent, MALH. I, l. Le finan-
cier riant de sa naïveté, LA FONT. Fabl. vin, 2. J'ai
voulu vous parler à coeur ouvert, je l'ai fait, je suis
contente; il semble que vous aimez assez ma naï-
veté, SÉV. d Guitaut, 7 oct. 1679. C'est [Mlle Cor-
neille] la naïveté, l'enfance, la vérité, la vertu
même, VOLT. lett. Voisenon, 28 févr. 1763. Ne voit-
on pas des gens dont la naïveté et la candeur empê-
chent qu'on ne rende justice à leur esprit? cepen-
dant la naïveté n'est que l'expression la plus simple
et la plus naturelle d'une idée dont le fonds peut
être fin et délicat, DUCLOS, Consid, moeurs, ch. 13.
La naïveté peut montrer des défauts, mais jamais
des vices, et c'est pour cela qu'on dit une grossiè-
reté naïve, et qu'on ne dit point une méchanceté
naïve, D'ALEMB. Syhon. OEuvres, t. in, p. 332, dans
POUGENS. L'ignorance où il était de la plupart des
choses de la vie lui donnait cette naïveté qui est
un agrément, quand elle n'est pas ridicule, ID. Éloges,
Tcrrasson. || 2° Simplicité naturelle et gracieuse
avec laquelle une chose est exprimée ou représentée.
Il y a une grande naïveté dans la pose, dans l'ex-
pression de cette figure. Naïveté de pinceau. La naï-
veté, à qui j'oserais donner la première place parmi
toutes les perfections de style, VAUGEL. Rem. t. i,
p. 162, dans POUGENS. Tout poëme est brillant de
sa propre beauté ; Le rondeau, né gaulois, a la naï-
veté, BOTL. Art p. il. Une naïveté d'expression et de
caractère tout à fait piquante, DIDER. Salon de 1765,
OEuvr. t. xm, p. 161, dans POUGENS. || 3°'Simplicité
trop grande ou défaut de retenue dans l'expression
de sentiments qu'on aurait intérêt à cacher. Son
orgueil est d'une naïveté risible. Si l'ingénuité se
caractérise par des traits qu'on aurait en soi-même
intérêt à déguiser et qui nous donne quelque avan-
tage sur celui auquel ils échappent, on la nomme
naïveté ou ingénuité naïve, MARMONTEL, Éléments
Htl. OEuvres, t. vu, p. 372, dans POUGENS. || Propos,
expressions qui échappent par ignorance. La même
chose souvent est dans la bouche d'un homme d'es-
prit une naïvetéou un bon mot, et dans celle d'un
sot, une sottise, LA BRUY. XII. Elle [Mme Geoffrin] rit
un moment de cet aveu, comme je riais quelquefois
moi-même avec elle des naïvetés qui, de temps en
temps, lui échappaient; car elle avait jusqu'à ce mé-
rite , D'ALEMB. Lett. à Condorcet sur Mme Geoffrin.
— SYK. 1. UNE NAÏVETÉ, LA NAÏVETË. La naïveté
est la qualité par laquelle on est naïf. Une naïveté
est une parole dite par naïveté. || 2. NAÏVETÉ, INGÉ-
NUITÉ. Êtymologiquement, ces mots ont une grande
analogie , puisque dans naïveté il y a natif, et dans
ingénuité, il y a génération (latin gignere). Ingé-
nuité se dit de celui qui parle sans déguisement et
en obéissant à sa franchise naturelle. Naïveté a un
sens plus étendu ; il se dit non-seulement du dis-
cours, mais aussi de toute la manière d'être.
— HIST. xne s. Riches mult à nos naîtez [lieux
de notre naissance], Dont nos erium [étions] fors
jetez, BENOÎT, Chr. de Norm. v. 1423. ||xvie s. Vous
savez bien que je ne vous dis oneques ny ne diray
que vérité, et vous congnoissez la neifveté de mon
coeur et de mon affection, MARG. Lett. cvin.
— ÉTYM. Naïf.
f NAM-NAM (nam'-nam') ,s.m. Nom que porte, dans
lesMoluques, le cynomètrecauliflore (légumineuses).
NANAN (na-nan), s. m. || Ie Mot dont les enfants
se servent, et dont on se sert en leur parlant, et qui
signifie des friandises, des sucreries; et aussi tout
ce qui, agréable au goût, fait manger autre chose.
C'est du nanan. Il faut manger du pain avec son
nanan. Il vendit en cour Par un bon tour De gibe-
cière Deux fois en un an De l'opium pour du nanan,
PIRON, Chanson. || 2" Fig. et dans le style très-fami-
lier et même trivial. Tout ce qui est fort agréable,
qui a un grand mérite, dont on veut faire valoir le
prix. Lisez cela; c'est du nanan.
— ÉTYM. Sans doute une onomatopée du langage
des enfants.
f NANCÉATE (nan-sé-a-f), s. m. Terme de chimie.
Ancien nom des lactates.
yNANCÉIQUE (nan-sé-i-k'), adj". m. Terme de
chimie. Ancien nom de l'acide lactique.
yNANDHIROBÉES (nan-di-ro-bée), s. f. pi. Terme
de botanique. Section de ta famille des cucurbitacces.
y NANDU (nan-du) ou NANDOU (nan-dou), s. m.
Espèce d'Autruche d'Amérique, slruthio rhea, L.
yNANGUER (nan-ghèr) ou NANGUEUR (nan-
gheur), s. m. Noms vulgaires de l'antilope lama
(ruminants).
t NANISME (na-ni-sm'), s. m. Genre d'anomalie
qui caractérise les nains.
— ÉTYM. Lat. nanus, nain.
NANKIN (nan-kin), s. m. Toile de coton ordinai-
rement (non toujours, car il y a du nankin blanc)
d'un jaune particulier. Des nankins blancs et jaunes
et jusqu'à des pagnes de Madagascar, BERNARD. DE
«T-PIERRE, Paul et Yirg. \\ Adj. invar. Couleur nan-
kin, couleur d'un jaune particulier.
— ÉTYM. Nankin, ville de Chine, dont le nom
nan-king signifie capitale (king) du sud (non).
f NANOCÉPHALIE(na-no-sé-fa-lie), s. m. Terme
de médecine. Petitesse anomale de la tète, que l'im-
bécillité accompagne toujours.
— ÉTYM. Nàvoç, nain, et xsçaXri, tête.
t NANOCORMIE (na-no-kor-mie), s. f. Terme de
tératologie. Petitesse anomale du tronc.
— ÉTYM. Nâvoç, nain, etxôpu-oç, tronc du corps,
t NANOMELIE (na-no-mé-lie), s. f. Terme de
tératologie. Petitesse anomale des,membres.
— ÉTYM. Nàvoç, nain, et pté).o;, membre.
yNANQUINETTE(nan-ki-nè-t'),s. m. Toile plus fine
etplus légère que le nankin, dont elle a la couleur.
NANTI, LE (nanti, tie), part, passé de nantir.
|| 1° Qui a reçu des gages. 11 pVêta, mais nanti.
Il 2° Par extension, qui est en possession de. De
l'objet qu'on poursuit je suis encor nanti, MOL. ÉC.
des femm. iv, 7. Nanti de ces papiers en "qualité
d'acquéreur, GRIMM, Correspond, t. i, p. 301, dans
POUGENS. || Par une autre extension, dans le style
familier, qui a du bien, de la fortune. Du latin d'un
vieux proverbe L'homme adroit fait son parti. —
Figaro : Je le sais; gaudeant bene nati. — Bazile :
Non, gaudeat bene nanti, BEAUMARCH. Mariage de
Figaro, Vaudeville final.
NANTIR (nan-tir), v. a. || 1° Donner une chose à
quelqu'un pour assurance d'une dette. Pour qu'il
consente à prêter, il faut le nantir. || 2° Par extension,
pourvoir de, procurer. Je ferai tous mes efforts
pour vous nantir de ces papiers qui vous importent.
|| 3° Se nantir, v. réfl. Se saisir de quelque bien
pour assurance d'une chose due. Il ne perdra rien
dans cette affaire, car il s'est nanti. || Terme de pa-
lais. Se nantir des effets d'une succession, s'en sai-
sir comme y ayant droit. Nantissez-vous de tout,
sans rien mettre au hasard ; Après à votre gré vous
ferez votre part, REGNARD, Ménechmes, n, i.La
Feuillade jugea à propos de se nantir, et demanda
la clef de son cabinet [de son oncle] et de ses coffres,
ST-SIM. 37, 171. || 4° Familièrement, se garnir, se
pourvoir. Il s'est nanti d'un bon manteau. || Faire
des profits, mettre en réserve. Pendant qu'il était
en place, il s'est nanti. || On dit dans le même sens :
Il a perdu sa place, mais il est bien nanti.
— HIST. xiu° s. Eles [les leltresl seront nanties
en le [la] main du sovrain de tant que eles parolent,
et adont li sovrains connistra du paiement de la
cuitance ou du respit, BEACM. XXXV. 6. || xvi° s.
Nostre intention est detraitterde la vertu morale....
à sçavoir si la partie de l'ame qui la reçoit, est nantie
et ornée de raison qui luy soit propre i elle, ou si
elle en emprunte l'usage et la participation d'ail-
leurs, AMYOT, De lavertu morale, i. Douaires prefix
et coustumiers sont préférez à toutes deptes nanties
depuis la célébration du mariage et bénédiction
nuptiale, Coust. génér. t. i, p. 476.
— ÉTYM. Anc. franc, nam, namp, gage; bas-lat.
namium; du germanique : Scandinave, Jiam, prise;
goth. niman, prendre, anc. haut-allem. nâma, ra-
pine, proie; tous mots qui sont en rapport étroit
avec le grec \îu.v>, qui, au moyen vép.ouai, signifie
se faire donner en partage, posséder.
NANTISSEMENT (nan-ti-se-man), s. m. Ce qui
nantit. Pour des nantissements qui valent bien leur
prix, De la vieille vaisselle au poinçon de Paris,
Des diamants usés et qu'on ne saurait vendre,
Sans risquer mon honneur, je crois que j'en puis
prendre, REGNARD, îe - Joueur, II, 14. Voilà un dia-
mant de trois cents pistoles qu'on vous donnerai!
pour nantissement, DANCOURT, Bourg, à la mode,
i, 12. Le prêt sur nantissement n'est pas un com-
merce libre, Impressions du Conseil d'État, n° 355,
12 brumaire, an x, Rapp. Regraud. Le nantisse-
ment est un contrat par lequel un débiteur remet
une chose à son créancier pour sûreté de la dette,
Code Nap. art. 2071.1| Pays de nantissement, ceux
où l'usage voulait qu'on .se fit inscrire sur le re-
gistre public, quand on constituait une rente ; ce
qui se faisait pour obtenir une sûreté privilégiée
sur les biens du débiteur, en vertu de laquelle on
était préféré à ceux qui n'étaient pas déjà inscrits
ou qui ne l'étaient qu'après; c'est ce que .nous
nommons aujourd'hui hypothèque.
— HIST. XVIe s. De dessaisine, saisine et hypo-
tecque, vulgairement appelle devest, vest et nantis-
sement, Coust. génér. t. i, p. 6(5.
— ÉTYM. Nantir.
f NAOPHORE (na-o-fo-r'), adj. Terme d'antiquité
égyptienne. Qui porte une figure de temple. Sta-
tuette naophore.
— ÉTYM. Naoçépoç, de vaoç, tempie, et çopèç,
qui porte.
NAPÉE (na-pée), s. f. Nymphe qui, suivant le
polythéisme, présidait aux forêts et aux monta-
gnes. S'il plonge, il baise une napée; S'il se ren-
verse, il est baisé, BERNIS, Quat. part, du jour, nuit.
— ÉTYM. Naitaîoç, qui appartient aux vallées
boisées, de vâim).
NAPEL (na-pèl), s. m. Nom vulgaire et spécifi-
que de l'aconit napel (renonculacées), dit plus par-
ticulièrement aconit. Dans les environs de la Dole,
on trouve le véritable napel, aconitum napellus,
bien différent de cet aconit que M. Stork a employé
comme un nouveau remède, et auquel il a donné
mal à propos le nom de napel, SAUSSURE, Voy. Alpes,
t. n, p. 18, dans POUGENS. -
— HIST. xvie s. Comme la fille qui fut envoyée à
Alexandre le Grand, laquelle avait esté nourrie de
napel et autres venins, PARÉ, xxv, .1.
— ÉTYM. Diminutif latin napellus, de napus, na-
vet, la racine étant tuberculeuse en forme de navet.
t NAPHE (na-f), s. f. Voy. NAFFE.
■f NAPHTAGIL (na-fta-jil), s. m. Sorte de bitume
naturel.
t NAPHTALINE (na-fta-li-n'), s. f. Terme de
chimie. Substance qui existe dans le produit de la
distillation du charbon de terre, du goudron.
— ÉTYM. Naphte.
NAPHTE (na-ff ), s. m. || 1° Bitume liquide, in-
colore, de la même origine que le pétrole, très-in-
flammable, volatil, d'une odeur vive et pénétrante
qui lui est propre ; c'est un carbure d'hydrogène
On rencontre du naphte en Calabre, en Si- .
cile, en Amérique, etc. et on en a découvert en
1802, près du village d'Amiano, dans le duché de
Parme, une source si abondante, qu'elle fournit à
l'éclairage de la ville de Gènes, THENARD, Traité de
chim. t. m, p. 445, dans POUGENS. Le naphte était
employé autrefois comme vermifuge, AL. BRON-
GNIART, Traité de miner, t. II, p. 2), dans POUGENS.
|| 2e Huile de naphte, synonyme de naphte. || 3° Terme
de chimie. Nom donné par L. Gmelin aux éthers qui
contiennent en totalité ou en partie l'acide qui a
déterminé leur formation.'
•— REM. Jusqu'à son édition de 1836 l'Académie
avait donné à ce mot le genre féminin.
— ÉTYM. Lat. naphfa, naphthas, mot qu'on a dit
égyptien.
NAP
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CURNE. [Toi Dieu] Qui preveus les effets dès le
naistre des choses, D'AUB. Trag. i. Son fils estoit de
ceux qu'on appelle, mal nez [punais], ne se pur-
geant ni par le nez ni par la bouche, laquelle ilpor-
toit ouverte pour prendre son vent, ID. Hist. i, 90.
— ÉTYM. Bourg, nâtre; provenç. nascer, naisser:
cat. naixer; esp. nacer; port, nascer, nacer; ital.
nascere; du bas-lat. nascere, dérivé de nasci. La
forme entière est gnasci, comme témoignent l'ar-
chaïque gnatus et co-gnatus. Gnasci se rapproche
tout naturellement de YÎYVoum et de gigno, formes
à redoublement, sanscrit jan, engendrer. Gnascor
veut donc dire je suis engendré. Gnatus appartient
autant à gigno qu'à gnascor.
NAÏVEMENT (na-i-ve-man), adv. || 1° D'une
manière naïve. Son génie [de Voiture] et le
caractère de son esprit est, à ce qu'on dit, très-
naïvement représenté dans le troisième volume
de Cyrus en la personne de Callicrate, PELUSSON,
Hist. Acad. iv, Voiture. Au lieu qu'un autre eût
pu prendre un air imposant de divination, il expli-
quait naïvement les principes de son art, et se pri-
vait de toute apparence de merveilleux, FONTEN.
Couplet. Il [Montaigne] est énergique et familier;
il exprime naïvement de grandes choses, VOLT.
Disc, récept. Représenter naïvement et nettement
les choses, sans les changer ni les diminuer, et sans
y rien ajouter de son imagination, BUFF. OEuvr.
t. i, p. 36. || 2° Sans détour, sans artifice. Si vous
étiez de bonne foi et que vous voulussiez nous ex-
poser ici naïvement tous les désagréments qui accom-
pagnent la vie du siècle, MASS. Myst. Visitation.
— HIST. xvr s. On l'invitait à aller ouyr un qui
contrefaisoit naîfvement le rossignol : j'ai, dit-il,
ouy le rossignol mesme, AMYOT, Lycurg. 43. Chascun
maistre en son mestier Ont besongné si naifve-
ment, Que Tedifice proprement S'est parfait en moins
de my an, LEDOYEN; dans Bulletin de la Société-de
l'industrie de la Mayenne, t. in, p. 89.
— ÉTYM. Naïve, et le suffixe ment.
NAÏVETÉ (na-i-ve-té), s. f. || 1° Qualité des per-
sonnes naïves. Mais la naïveté Dont mêmes au ber-
ceau les enfants te confessent, MALH. I, l. Le finan-
cier riant de sa naïveté, LA FONT. Fabl. vin, 2. J'ai
voulu vous parler à coeur ouvert, je l'ai fait, je suis
contente; il semble que vous aimez assez ma naï-
veté, SÉV. d Guitaut, 7 oct. 1679. C'est [Mlle Cor-
neille] la naïveté, l'enfance, la vérité, la vertu
même, VOLT. lett. Voisenon, 28 févr. 1763. Ne voit-
on pas des gens dont la naïveté et la candeur empê-
chent qu'on ne rende justice à leur esprit? cepen-
dant la naïveté n'est que l'expression la plus simple
et la plus naturelle d'une idée dont le fonds peut
être fin et délicat, DUCLOS, Consid, moeurs, ch. 13.
La naïveté peut montrer des défauts, mais jamais
des vices, et c'est pour cela qu'on dit une grossiè-
reté naïve, et qu'on ne dit point une méchanceté
naïve, D'ALEMB. Syhon. OEuvres, t. in, p. 332, dans
POUGENS. L'ignorance où il était de la plupart des
choses de la vie lui donnait cette naïveté qui est
un agrément, quand elle n'est pas ridicule, ID. Éloges,
Tcrrasson. || 2° Simplicité naturelle et gracieuse
avec laquelle une chose est exprimée ou représentée.
Il y a une grande naïveté dans la pose, dans l'ex-
pression de cette figure. Naïveté de pinceau. La naï-
veté, à qui j'oserais donner la première place parmi
toutes les perfections de style, VAUGEL. Rem. t. i,
p. 162, dans POUGENS. Tout poëme est brillant de
sa propre beauté ; Le rondeau, né gaulois, a la naï-
veté, BOTL. Art p. il. Une naïveté d'expression et de
caractère tout à fait piquante, DIDER. Salon de 1765,
OEuvr. t. xm, p. 161, dans POUGENS. || 3°'Simplicité
trop grande ou défaut de retenue dans l'expression
de sentiments qu'on aurait intérêt à cacher. Son
orgueil est d'une naïveté risible. Si l'ingénuité se
caractérise par des traits qu'on aurait en soi-même
intérêt à déguiser et qui nous donne quelque avan-
tage sur celui auquel ils échappent, on la nomme
naïveté ou ingénuité naïve, MARMONTEL, Éléments
Htl. OEuvres, t. vu, p. 372, dans POUGENS. || Propos,
expressions qui échappent par ignorance. La même
chose souvent est dans la bouche d'un homme d'es-
prit une naïvetéou un bon mot, et dans celle d'un
sot, une sottise, LA BRUY. XII. Elle [Mme Geoffrin] rit
un moment de cet aveu, comme je riais quelquefois
moi-même avec elle des naïvetés qui, de temps en
temps, lui échappaient; car elle avait jusqu'à ce mé-
rite , D'ALEMB. Lett. à Condorcet sur Mme Geoffrin.
— SYK. 1. UNE NAÏVETÉ, LA NAÏVETË. La naïveté
est la qualité par laquelle on est naïf. Une naïveté
est une parole dite par naïveté. || 2. NAÏVETÉ, INGÉ-
NUITÉ. Êtymologiquement, ces mots ont une grande
analogie , puisque dans naïveté il y a natif, et dans
ingénuité, il y a génération (latin gignere). Ingé-
nuité se dit de celui qui parle sans déguisement et
en obéissant à sa franchise naturelle. Naïveté a un
sens plus étendu ; il se dit non-seulement du dis-
cours, mais aussi de toute la manière d'être.
— HIST. xne s. Riches mult à nos naîtez [lieux
de notre naissance], Dont nos erium [étions] fors
jetez, BENOÎT, Chr. de Norm. v. 1423. ||xvie s. Vous
savez bien que je ne vous dis oneques ny ne diray
que vérité, et vous congnoissez la neifveté de mon
coeur et de mon affection, MARG. Lett. cvin.
— ÉTYM. Naïf.
f NAM-NAM (nam'-nam') ,s.m. Nom que porte, dans
lesMoluques, le cynomètrecauliflore (légumineuses).
NANAN (na-nan), s. m. || Ie Mot dont les enfants
se servent, et dont on se sert en leur parlant, et qui
signifie des friandises, des sucreries; et aussi tout
ce qui, agréable au goût, fait manger autre chose.
C'est du nanan. Il faut manger du pain avec son
nanan. Il vendit en cour Par un bon tour De gibe-
cière Deux fois en un an De l'opium pour du nanan,
PIRON, Chanson. || 2" Fig. et dans le style très-fami-
lier et même trivial. Tout ce qui est fort agréable,
qui a un grand mérite, dont on veut faire valoir le
prix. Lisez cela; c'est du nanan.
— ÉTYM. Sans doute une onomatopée du langage
des enfants.
f NANCÉATE (nan-sé-a-f), s. m. Terme de chimie.
Ancien nom des lactates.
yNANCÉIQUE (nan-sé-i-k'), adj". m. Terme de
chimie. Ancien nom de l'acide lactique.
yNANDHIROBÉES (nan-di-ro-bée), s. f. pi. Terme
de botanique. Section de ta famille des cucurbitacces.
y NANDU (nan-du) ou NANDOU (nan-dou), s. m.
Espèce d'Autruche d'Amérique, slruthio rhea, L.
yNANGUER (nan-ghèr) ou NANGUEUR (nan-
gheur), s. m. Noms vulgaires de l'antilope lama
(ruminants).
t NANISME (na-ni-sm'), s. m. Genre d'anomalie
qui caractérise les nains.
— ÉTYM. Lat. nanus, nain.
NANKIN (nan-kin), s. m. Toile de coton ordinai-
rement (non toujours, car il y a du nankin blanc)
d'un jaune particulier. Des nankins blancs et jaunes
et jusqu'à des pagnes de Madagascar, BERNARD. DE
«T-PIERRE, Paul et Yirg. \\ Adj. invar. Couleur nan-
kin, couleur d'un jaune particulier.
— ÉTYM. Nankin, ville de Chine, dont le nom
nan-king signifie capitale (king) du sud (non).
f NANOCÉPHALIE(na-no-sé-fa-lie), s. m. Terme
de médecine. Petitesse anomale de la tète, que l'im-
bécillité accompagne toujours.
— ÉTYM. Nàvoç, nain, et xsçaXri, tête.
t NANOCORMIE (na-no-kor-mie), s. f. Terme de
tératologie. Petitesse anomale du tronc.
— ÉTYM. Nâvoç, nain, etxôpu-oç, tronc du corps,
t NANOMELIE (na-no-mé-lie), s. f. Terme de
tératologie. Petitesse anomale des,membres.
— ÉTYM. Nàvoç, nain, et pté).o;, membre.
yNANQUINETTE(nan-ki-nè-t'),s. m. Toile plus fine
etplus légère que le nankin, dont elle a la couleur.
NANTI, LE (nanti, tie), part, passé de nantir.
|| 1° Qui a reçu des gages. 11 pVêta, mais nanti.
Il 2° Par extension, qui est en possession de. De
l'objet qu'on poursuit je suis encor nanti, MOL. ÉC.
des femm. iv, 7. Nanti de ces papiers en "qualité
d'acquéreur, GRIMM, Correspond, t. i, p. 301, dans
POUGENS. || Par une autre extension, dans le style
familier, qui a du bien, de la fortune. Du latin d'un
vieux proverbe L'homme adroit fait son parti. —
Figaro : Je le sais; gaudeant bene nati. — Bazile :
Non, gaudeat bene nanti, BEAUMARCH. Mariage de
Figaro, Vaudeville final.
NANTIR (nan-tir), v. a. || 1° Donner une chose à
quelqu'un pour assurance d'une dette. Pour qu'il
consente à prêter, il faut le nantir. || 2° Par extension,
pourvoir de, procurer. Je ferai tous mes efforts
pour vous nantir de ces papiers qui vous importent.
|| 3° Se nantir, v. réfl. Se saisir de quelque bien
pour assurance d'une chose due. Il ne perdra rien
dans cette affaire, car il s'est nanti. || Terme de pa-
lais. Se nantir des effets d'une succession, s'en sai-
sir comme y ayant droit. Nantissez-vous de tout,
sans rien mettre au hasard ; Après à votre gré vous
ferez votre part, REGNARD, Ménechmes, n, i.La
Feuillade jugea à propos de se nantir, et demanda
la clef de son cabinet [de son oncle] et de ses coffres,
ST-SIM. 37, 171. || 4° Familièrement, se garnir, se
pourvoir. Il s'est nanti d'un bon manteau. || Faire
des profits, mettre en réserve. Pendant qu'il était
en place, il s'est nanti. || On dit dans le même sens :
Il a perdu sa place, mais il est bien nanti.
— HIST. xiu° s. Eles [les leltresl seront nanties
en le [la] main du sovrain de tant que eles parolent,
et adont li sovrains connistra du paiement de la
cuitance ou du respit, BEACM. XXXV. 6. || xvi° s.
Nostre intention est detraitterde la vertu morale....
à sçavoir si la partie de l'ame qui la reçoit, est nantie
et ornée de raison qui luy soit propre i elle, ou si
elle en emprunte l'usage et la participation d'ail-
leurs, AMYOT, De lavertu morale, i. Douaires prefix
et coustumiers sont préférez à toutes deptes nanties
depuis la célébration du mariage et bénédiction
nuptiale, Coust. génér. t. i, p. 476.
— ÉTYM. Anc. franc, nam, namp, gage; bas-lat.
namium; du germanique : Scandinave, Jiam, prise;
goth. niman, prendre, anc. haut-allem. nâma, ra-
pine, proie; tous mots qui sont en rapport étroit
avec le grec \îu.v>, qui, au moyen vép.ouai, signifie
se faire donner en partage, posséder.
NANTISSEMENT (nan-ti-se-man), s. m. Ce qui
nantit. Pour des nantissements qui valent bien leur
prix, De la vieille vaisselle au poinçon de Paris,
Des diamants usés et qu'on ne saurait vendre,
Sans risquer mon honneur, je crois que j'en puis
prendre, REGNARD, îe - Joueur, II, 14. Voilà un dia-
mant de trois cents pistoles qu'on vous donnerai!
pour nantissement, DANCOURT, Bourg, à la mode,
i, 12. Le prêt sur nantissement n'est pas un com-
merce libre, Impressions du Conseil d'État, n° 355,
12 brumaire, an x, Rapp. Regraud. Le nantisse-
ment est un contrat par lequel un débiteur remet
une chose à son créancier pour sûreté de la dette,
Code Nap. art. 2071.1| Pays de nantissement, ceux
où l'usage voulait qu'on .se fit inscrire sur le re-
gistre public, quand on constituait une rente ; ce
qui se faisait pour obtenir une sûreté privilégiée
sur les biens du débiteur, en vertu de laquelle on
était préféré à ceux qui n'étaient pas déjà inscrits
ou qui ne l'étaient qu'après; c'est ce que .nous
nommons aujourd'hui hypothèque.
— HIST. XVIe s. De dessaisine, saisine et hypo-
tecque, vulgairement appelle devest, vest et nantis-
sement, Coust. génér. t. i, p. 6(5.
— ÉTYM. Nantir.
f NAOPHORE (na-o-fo-r'), adj. Terme d'antiquité
égyptienne. Qui porte une figure de temple. Sta-
tuette naophore.
— ÉTYM. Naoçépoç, de vaoç, tempie, et çopèç,
qui porte.
NAPÉE (na-pée), s. f. Nymphe qui, suivant le
polythéisme, présidait aux forêts et aux monta-
gnes. S'il plonge, il baise une napée; S'il se ren-
verse, il est baisé, BERNIS, Quat. part, du jour, nuit.
— ÉTYM. Naitaîoç, qui appartient aux vallées
boisées, de vâim).
NAPEL (na-pèl), s. m. Nom vulgaire et spécifi-
que de l'aconit napel (renonculacées), dit plus par-
ticulièrement aconit. Dans les environs de la Dole,
on trouve le véritable napel, aconitum napellus,
bien différent de cet aconit que M. Stork a employé
comme un nouveau remède, et auquel il a donné
mal à propos le nom de napel, SAUSSURE, Voy. Alpes,
t. n, p. 18, dans POUGENS. -
— HIST. xvie s. Comme la fille qui fut envoyée à
Alexandre le Grand, laquelle avait esté nourrie de
napel et autres venins, PARÉ, xxv, .1.
— ÉTYM. Diminutif latin napellus, de napus, na-
vet, la racine étant tuberculeuse en forme de navet.
t NAPHE (na-f), s. f. Voy. NAFFE.
■f NAPHTAGIL (na-fta-jil), s. m. Sorte de bitume
naturel.
t NAPHTALINE (na-fta-li-n'), s. f. Terme de
chimie. Substance qui existe dans le produit de la
distillation du charbon de terre, du goudron.
— ÉTYM. Naphte.
NAPHTE (na-ff ), s. m. || 1° Bitume liquide, in-
colore, de la même origine que le pétrole, très-in-
flammable, volatil, d'une odeur vive et pénétrante
qui lui est propre ; c'est un carbure d'hydrogène
On rencontre du naphte en Calabre, en Si- .
cile, en Amérique, etc. et on en a découvert en
1802, près du village d'Amiano, dans le duché de
Parme, une source si abondante, qu'elle fournit à
l'éclairage de la ville de Gènes, THENARD, Traité de
chim. t. m, p. 445, dans POUGENS. Le naphte était
employé autrefois comme vermifuge, AL. BRON-
GNIART, Traité de miner, t. II, p. 2), dans POUGENS.
|| 2e Huile de naphte, synonyme de naphte. || 3° Terme
de chimie. Nom donné par L. Gmelin aux éthers qui
contiennent en totalité ou en partie l'acide qui a
déterminé leur formation.'
•— REM. Jusqu'à son édition de 1836 l'Académie
avait donné à ce mot le genre féminin.
— ÉTYM. Lat. naphfa, naphthas, mot qu'on a dit
égyptien.
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