NAI
NAI
NAI
685
Malabar donnent a leurs nobles, surtout aux mili-
taires.
y NAISSAIN (nê-sin), s. m. Nom donné aux jeu-
nes huîtres dans les huîtrières.
— ETYM. Naitre.
NAISSANCE (nê-san-s'), s. f. || 1° Qualité, condi-
tion de l'être qui vient à la vie. La naissance d'un
fils. On a fêté le jour de sa naissance, Le registre
des décès et des naissances. Au milieu de leur camp
lu reçus la naissance, CORN. Cinna, v, 1. Je crains
de le haïr si j'en tiens la naissance, ID. Héracl. v,
2. Vous ne vous trouvez au monde que par une in-
finité de hasards; votre naissance dépend d'un ma- ;
riage, ou plutôt de tous les mariages de ceux dont
vous descendes, PASC. Disc, sur la cond: des grands, ,
i. La naissance a des marques indubitables de ,
notre commune faiblesse : nous commençons tous ,
notre vie par les mêmes infirmités de l'enfance, ;
BOSS. Gornay. Délaissée de toute la terre dès (
ma naissance, ID. Duch. d'Orl. On sait qu'Éro- .
strate, pour immortaliser son nom, mit le feu à ce j
fameux temple [d'Éphèse] qui en fut entièrement ,
consumé ; c'est le jour même de la naissance d'A-
lexandre le Grand, ROLLIN, Hist. anc. OEuv. t. xi, j
p. 36, dans POUGENS. Voilà ce qui m'amène, et non j
l'impatience D'apprendre à qui je dois une triste j
naissance, RAC. Iphig. u, 1. Dans quel sein ver- <
tueux avez-vous pris naissance? m. Esther, m, 4. ,
Et l'instant de notre naissance Fut pour nous un ,
arrêt de mort, LAMOTTE, Odes, t. i, p. 497., dans ,
POUGENS. Le nombre des naissances (en une année j
commune], multiplié par 34, donne toujours à peu ,
près la somme des habitants, VOLT. Moeurs, 185. Le <
total des naissances à Paris étant, pendant ces cin- j
quante-huit années, de 1074 367, et le total des (
morts l 087 995, BUFF. Probab. de la vie, OEuv. t. x, (
p, S46. Je coûtai la vie à ma mère, et ma naissance .
fut le premier de mes malheurs, 3. 3. ROUSS. Con- j
/ess.- ï. La nature n'est qu'une succession de nais- j
sances et de morts, DIDER. Claude et Nér. u, 23. (
Les déclarations de naissance seront faites dans j
les trois jours de l'accouchement à l'officier de j
l'état civil du lieu, Code Nap. art. 55. || Naissances :
masculines, le nombre de garçons nés; nais- =
sances féminines, le nombre de filles nées. || Don- J
ner la naissance, donner naissance à un enfant, ]
le mettre au monde. Savez-vous seulement qui ,
vous donna naissance? M.J. CHÉN. OEdipe roi, -
n, 2. [| Il se dit aussi des animaux. La naissance
d'un poulain, d'un veau. || 2° Naissance se dit, en z
physiologie, d'une manière générale pour indiquer c
l'apparition d'un corps organisé qui n'existait pas. ^
La naissance des rudiments du poulet dans l'oeuf c
fécondé.- La naissance du tubercule dans le pou- c
mon. || 3° Origine par le sang, par la famille. Je r
vous ai vu pour elle [Albe] autant d'indifférence c,
Que si d'un sang romain vous aviez pris naissance, '.
CORN. Hor. i, i. Plus la haute naissance approche c
des couronnes, Plus cette grandeur même asservit '
nos personnes, ID. Rodog. ni, 3. Ma naissance suf- *■
fit pour régner après vous, ID. Héracl. i, 3. Un pur f
hasard sans nous règle notre naissance, ID. Othon, n, 2. e
Ne rougissez-vous point de mériter si peu votre c
naissance?... non, non, la naissance n'est rien où la Ç
vertu n'est pas, MOL. Don Juan, iv, 6. Le mal à a
craindre d'un sot, qui succède par droit de nais- ê
sance, PASC. Pens. Y, 3, édit. HAVET. Il est vrai 1'
qu'il faut honorer les gentilshommes, mais non pas 1
parce que la naissance est un avantage effectif, m. *
ib. v, 2 ter. Issue de cette race, fille de Henri le d
Grand et de tant de rois, son grand coeur a surpassé I]
sa naissance, ID. Reine d'Anglet. Sous prétexte a
qu'elle serait de moindre naissance, ID. Lett. abb. T
249. Justin, de bonne naissance, ID. Hist. i, n. L'on A
a trouvé [par les ancêtres] le moyen de distinguer c
les naissances illustres d'avec les naissances viles I<
et vulgaires, et de mettre une différence infinie entre h
le sang noble et le roturier, ID. Gomay. N'allait-elle p
pas gagner tous les coeurs, c'est-à-dire'la seule 1<
chose qu'ont à gagner ceux à qui la naissance et s;
la fortune semblent tout donner? m. Duch. d'Orl. Je fi
n'ai pas besoin de vous dire que c'est Dieu qui n
donne les grandes naissances, les grands mariages, t.
les enfants, la postérité, ID. Mar.-Thér. L'avantage d
d'une haute naissance, ID. Louis de Bourbon, o
Oui, quoi que le vulgaire en pense, Rousseau, la L
plus vile naissance Donne du lustre à la vertu, p
LAMOTTE, Odes, t. i, p. 626, dans POUGENS. Les ti
mortels sont égaux, ce n'est point la naissance, c
C'est la seule vertu qui fait la différence, VOLT. Fa- IS
nat. i, 4. Et Séide et Palmyre ignorent leur nais- c
3ance, ID. ib. m, 11.. || 4e Absolument. Noblesse, b
C'est un "homme denaissance, qui a de la naissance D
Sopgez.... Que' Rome vous permet cette haute al-1, r
liance, Dont vous aurait exclus le défaut de nais-
sance, CORN. Nicom. i, 2 J'entends et je voi
D'où vient que tu t'es fait secrétaire du roi ; Il fal-
lait de ce titre appuyer ta naissance, BOIL. Sat: x.
S'il est heureux d'avoir de la naissance, il ne l'est
pas moins d'être tel que l'on ne s'informe plus si
vous en avez, LA BRUY. II. Son exemple encoura-
geait quiconque avait du mérite sans naissance,
VOLT. Russie, i, 12. Qu'y a-t-il de plus ridicule
qu'un grand seigneur devenu gueux, qui porte
dans sa misère les préjugés de sa naissance? j. 3.
ROUSS. Em. m. J'avais des ressources, et voire mère
avait de la naissance, DIDER. Père de famille, n, 6.
Le défaut de naissance vous ferme en France le
chemin aux grands emplois, BERN. DE ST-P. Paul
et Virginie. || 5° Les bonnes et les mauvaises
qualités avec lesquelles on est né. Quoique une
heureuse naissance eût apporté de si grands
dons à notre prince, il ne cessait de l'enrichir par
ses réflexions, BOSS. Louis de Bourbon. Une si
heureuse naissance la rendit d'abord la passion
de tout ce qu'il y avait de vertueux, FLÉCH. Mme de
Mont. || En ce sens, il vieillit. On dit plutôt au-
jourd'hui naturel. || 6° Dans le langage théologique,
la seconde naissance, 'la régénération par lo
baptême. La grâce sera toujours dans le monde,
et aussi la nature.... et ainsi il y aura toujours
des pélagiens et toujours des catholiques, et toujours
combat, parce quelapremière naissance fait les uns,
et la grâce de la seconde naissance fait les autres,
PASC. Pe?is. xxiv, 12 ter. ||7° Fig. Origine, com-
mencement. La naissance d'un Etat, d'une ville.
Séjanus, dans la naissance de sa fortune, ne se vou-
lait pas faire connaître par des cruautés, D'ABLAN-
COURT, Tacite, dans RICHELET. Impatients désirs
d'une illustre vengeance Dont la mort de mon
père a formé la naissance, CORN. Cinna, i, 1.
Et ne savez-vous pas, avec toute la France,
D'où ce titre d'honneur a tiré sa naissance, Et
que la vertu seule a mis en ce haut rang Ceux qui
l'ont jusqu'à moi fait passer dans leur sang ? ID.
Menteur, v, 3. Je sais que ton État, encore en sa
naissance, Ne saurait sans la guerre affermir sa puis-
sance, m. Hor. i, 1. La république faible encore
et dans sa naissance, BOSS. Hist. m, 6. Telle a été
la naissance des Frères de Bohême, ID. Yar. xi,
§ 173. Désigner chaque secte par Celui dont elle
tirait sa naissance, m. Hist. u, 12. Vous redoutez un
mal faible dans sa naissance, RAC. Brit. ni, 1. Faites,
dans sa- naissance, admirer votre empire, ID. Alex.
v, 3 Avant donc La naissance du monde et la
création, ID. Plaid, m, 3. Son empire [de Dieu] a
des temps précédé la naissance, ID. Ath. i, 4. Une
naissance de passion trop faiblement rejetée, une
occasion de périls trop fréquentée, MASS. Carême,
Tiéd. 2. || Donner naissance, causer, produire. Le
désir si vif et si inutile de connaître l'avenir donna
naissance aux oracles des païens, D'ALEMB. Éloges,
Dumarsais. |[ Prendre naissance, prendre sa nais-
sance , avoir naissance, commencer à apparaître, à
être produit, à se former. Tes desseins n'ont pas
naissance Qu'on en voit déjà le bout, MALH. II, 2.
Ces sentiments [supprimer tous les actes de demande
à Dieu], en général, prennent leur naissance de l'or-
gueil naturel, BOSS. Et. d'orais. i, 13. La Jérusa-
lem visible avait fait ce qui lui restait à faire, puis-
que l'Eglise y avait pris sa naissance, ID. Hist. n, 7.
L'idolâtrie, si nous l'entendons, prenait sa naissance
de ce profond attachement que nous avons à nous-
mêmes, m. ib. 11. Ce fut là que prit naissance cette
amitié durable qui a vieilli avec nous, MARMON- ;
TEL, Mém. m. || Naissance de la verdure, des
fleurs, le moment où la verdure, les fleurs commen-
cent à pousser. || Naissance du jour, le moment où
le jour commence à paraître. Et n'a point respecté
la naissance du jour, ROTR. Antig. v, 6. || 8° Le
point, l'endroit où commence une chose qui se pro-
longe ensuite en une certaine direction. La nais-
sance d'une branche. La naissance d'une feuille. Ce
fleuve porte bateau tout près de sa naissance. La :
naissance de la gorge dénuée de plumes, BUFF. Ois.
t. xn, p. 379. || Terme d'anatomie. La naissance i
d'une artère, le point d'où elle se détache du coeur :
ou d'une autre artère. || 9° Terme de construction. :
L'endroit où commence à paraître une voûte, une :
poutre, un corbeau, etc. || Synonyme de pierre d'at- '.
tente ou harpe. || La naissance d'une colonne, le
commencement du fût. || Terme de maçonnerie.
Naissance, bande d'enduit ou de plâtre faite en rac-
cordement. Naissance d'enduit, certaines plates-
bandes au circuit des croisées ou ailleurs. || 10° De
naissance, loc. adv. En naissant, en venant au
monde. Elle lui demanda s'il était aveugle de nais-
- sance, m. Amie de Gonz. On ne tombe pas dans
i les vices qu'il [le peuple romain] fit éclater sous
- ses maîtres, sans quelque défaut de naissance dans
. le coeur, CHATEAUBR. Génie, iv, vi, 13
t — HIST. xiue s. Il semèrent chans, et plantèrent
i vignes, et firent i'ruiz de neissance, Psautier, f° 131
■ || xvie s. Depuis le triste point de ma fresle naissance,
, Et que dans le berceau, pleurant, je fus posé, DES-
i PORTES, OEuvres chrétiennes, Sonnets, 1. Si la fin
i d'un travail d'un autre est la naissance, ID. ib. 13.
— ÉTYM. Provenç. naissensa, naysensa, nais-
! quenga; catal. naiensa; anc. espagn. nascencia
■ ital. nascenga ; du lat. nascentia, qui vient de nasee-'tf>,
i naissant. L'ancienne langue disait aussi nation au
! sens de naissance.
i NAISSANT, ANTE (nê-san, san-t'), adj. \] 1° Qui
i naît, qui commence à vivre. Enfant naissant. Pou-
> lain naissant. Plantes naissantes. La grêle Qui....
• à coups impétueux Abat l'hùnneur naissant des ra-
i meaux fructueux, BOIL. Lutr. v. Quelque monstre
i naissant dans ce temple s'élève, RAC. Athal. n, 6.
i || 2° Fig. Qui commence à se former, à se dévelop-
- per, en parlant des personnes. Là famille' en pâlit
i et vit en frémissant Dans la poudre du greffe un
! poète naissant, BOIL. Épît. v. Tout un peuple nais-
, sant est formé par mes mains, RAC. Éslh. Prologue.
> Enfin Néron naissant A toutes les vertus d'Auguste
> vieillissant, ID. Brit. i, i. Avant cela, un autre
, homme devenu fort célèbre, mais alors naissant, avait
, songé à se faire par M. de Dangeau une entrée à la
■ cour, c'est M. Despréaux qui.... FONTEN. Dangeau.
■ Les peuples naissants se multiplient et croissent
- beaucoup, MONTESQ. Esp. XXIII, 10. Le théologien
- naissant ne traita pas avec assez de justice et de
> lumières une science qui n'est pas aussi inutile
i qu'il le pensait au théologien même, D'ALEMB. Élo-
■ ges, Bossuet. || Il se dit aussi des choses. Quoi! se
i pourrait-il faire.... Que ma grandeur naissante y
- fît quelque jaloux? CORN. Nicom. iv, 6. ô présage
i fatal pour un règne naissant, De l'arroser de sang,
et de sang innocent! ROTR. Antig. v, 1. Les in-
• clinations naissantes ont des charmes inexplica-
■ blés, et tout le plaisir de l'amour est dans le chan-
: gement, MOL. D. Juan, i, 2. Caïn, le premier enfant
: d'Adam et d'Eve, fait voir au monde naissant la
première action tragique, BOSS. Hist. i, î. Soit que
■ son* coeur, jaloux d'une austère fierté, Enviât à
nos yeux sa naissante beauté, RAC Brit. n, 2. Ils
me reprocheraient, non des cris impuissants, Des
desseins étouffés aussitôt'que naissants.... m. ib.
iv, 2. Quand vos charmes naissants, inconnus à
mon père, N'avaient encor paru qu'aux yeux de
votre mère, ID. Mithr. i, 2. L'aimable simplicité
du monde naissant, FÉN. Lettres à Lamotte sur les
a.iciens, 4 mai 1714. Denis n'avait conclu la paix
avec les Carthaginois que pour se donner le
temps d'affermir son autorité naissante, ROLLIN,
Hist. anc. OEuv. t. i, p. 261, dans POUGENS. Ce
n'était pas un État qui fût dans sa décadence qu'il
[Charles XII] entreprit de renverser, mais un
empire naissant, MONTESQ. E'sp. x, 13. D'une ville
naissante, encor mal assurée, Au peuple améri-
cain nous défendons l'entrée, VOLT. Alg. i, 1. Il
y avait encore dans l'Asie Mineure un grand
nombre de manichéens qui vivaient paisibles, parce
que la fureur d'enthousiasme qui n'est guère que
dans les sectes naissantes était passée,n>..Moeurs)22.
Ce goût naissant ne s'éteignit plus depuis ce temps-là,
J. J. ROUSS. Confess. v. Son lit [de l'aurore"! du jour
naissant est nommé le berceau, DELILLE, Trois rè-
gnes, i. || 3° Cheveux naissants, cheveux qui flottent
en liberté comme ceux des enfants, ou qui sont
frisés en long, comme l'étaient autrefois ceux
des magistrats. || Perruque naissante, perruque qui
imite les cheveux naissants. Puisqu'on veut bien
placer ma maigre figure sous le visage rebondi de
M. le cardinal de Bernis, j'aurai l'honneur de vous
envoyer incessamment ma petite tête en perruque
naissante, V:>ÙT. Lett. Duclos, 10 avril 1761. || Tête
naissante, tête nouvellement rasée dont les che-
veux commencent à repousser. || 4° Terme de_ phy-
sique. Rouge naissant, teinte rouge que commence
à prendre un corps que l'on chauffe. || Termedechi-
mie. Un gaz est à l'état naissant ou de gaz naissant
au moment où il abandonne une combinaison; et
l'on a remarqué qu'à l'état naissant les corps ont
plus de tendance à se combiner avec les autres que
quand ils sont à l'état libre. || 5° Ternie de blason.
Se dit des animaux dont on ne voh, que le haut du
corps, les pieds de devant et le bout de la queue
— HIST. xvie s. Au regard des héritages vulgai- -
rement dits et appelez propres ou naissans venus
de pores ou mères ou d'autres parons, iceux hen-
NAI
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Malabar donnent a leurs nobles, surtout aux mili-
taires.
y NAISSAIN (nê-sin), s. m. Nom donné aux jeu-
nes huîtres dans les huîtrières.
— ETYM. Naitre.
NAISSANCE (nê-san-s'), s. f. || 1° Qualité, condi-
tion de l'être qui vient à la vie. La naissance d'un
fils. On a fêté le jour de sa naissance, Le registre
des décès et des naissances. Au milieu de leur camp
lu reçus la naissance, CORN. Cinna, v, 1. Je crains
de le haïr si j'en tiens la naissance, ID. Héracl. v,
2. Vous ne vous trouvez au monde que par une in-
finité de hasards; votre naissance dépend d'un ma- ;
riage, ou plutôt de tous les mariages de ceux dont
vous descendes, PASC. Disc, sur la cond: des grands, ,
i. La naissance a des marques indubitables de ,
notre commune faiblesse : nous commençons tous ,
notre vie par les mêmes infirmités de l'enfance, ;
BOSS. Gornay. Délaissée de toute la terre dès (
ma naissance, ID. Duch. d'Orl. On sait qu'Éro- .
strate, pour immortaliser son nom, mit le feu à ce j
fameux temple [d'Éphèse] qui en fut entièrement ,
consumé ; c'est le jour même de la naissance d'A-
lexandre le Grand, ROLLIN, Hist. anc. OEuv. t. xi, j
p. 36, dans POUGENS. Voilà ce qui m'amène, et non j
l'impatience D'apprendre à qui je dois une triste j
naissance, RAC. Iphig. u, 1. Dans quel sein ver- <
tueux avez-vous pris naissance? m. Esther, m, 4. ,
Et l'instant de notre naissance Fut pour nous un ,
arrêt de mort, LAMOTTE, Odes, t. i, p. 497., dans ,
POUGENS. Le nombre des naissances (en une année j
commune], multiplié par 34, donne toujours à peu ,
près la somme des habitants, VOLT. Moeurs, 185. Le <
total des naissances à Paris étant, pendant ces cin- j
quante-huit années, de 1074 367, et le total des (
morts l 087 995, BUFF. Probab. de la vie, OEuv. t. x, (
p, S46. Je coûtai la vie à ma mère, et ma naissance .
fut le premier de mes malheurs, 3. 3. ROUSS. Con- j
/ess.- ï. La nature n'est qu'une succession de nais- j
sances et de morts, DIDER. Claude et Nér. u, 23. (
Les déclarations de naissance seront faites dans j
les trois jours de l'accouchement à l'officier de j
l'état civil du lieu, Code Nap. art. 55. || Naissances :
masculines, le nombre de garçons nés; nais- =
sances féminines, le nombre de filles nées. || Don- J
ner la naissance, donner naissance à un enfant, ]
le mettre au monde. Savez-vous seulement qui ,
vous donna naissance? M.J. CHÉN. OEdipe roi, -
n, 2. [| Il se dit aussi des animaux. La naissance
d'un poulain, d'un veau. || 2° Naissance se dit, en z
physiologie, d'une manière générale pour indiquer c
l'apparition d'un corps organisé qui n'existait pas. ^
La naissance des rudiments du poulet dans l'oeuf c
fécondé.- La naissance du tubercule dans le pou- c
mon. || 3° Origine par le sang, par la famille. Je r
vous ai vu pour elle [Albe] autant d'indifférence c,
Que si d'un sang romain vous aviez pris naissance, '.
CORN. Hor. i, i. Plus la haute naissance approche c
des couronnes, Plus cette grandeur même asservit '
nos personnes, ID. Rodog. ni, 3. Ma naissance suf- *■
fit pour régner après vous, ID. Héracl. i, 3. Un pur f
hasard sans nous règle notre naissance, ID. Othon, n, 2. e
Ne rougissez-vous point de mériter si peu votre c
naissance?... non, non, la naissance n'est rien où la Ç
vertu n'est pas, MOL. Don Juan, iv, 6. Le mal à a
craindre d'un sot, qui succède par droit de nais- ê
sance, PASC. Pens. Y, 3, édit. HAVET. Il est vrai 1'
qu'il faut honorer les gentilshommes, mais non pas 1
parce que la naissance est un avantage effectif, m. *
ib. v, 2 ter. Issue de cette race, fille de Henri le d
Grand et de tant de rois, son grand coeur a surpassé I]
sa naissance, ID. Reine d'Anglet. Sous prétexte a
qu'elle serait de moindre naissance, ID. Lett. abb. T
249. Justin, de bonne naissance, ID. Hist. i, n. L'on A
a trouvé [par les ancêtres] le moyen de distinguer c
les naissances illustres d'avec les naissances viles I<
et vulgaires, et de mettre une différence infinie entre h
le sang noble et le roturier, ID. Gomay. N'allait-elle p
pas gagner tous les coeurs, c'est-à-dire'la seule 1<
chose qu'ont à gagner ceux à qui la naissance et s;
la fortune semblent tout donner? m. Duch. d'Orl. Je fi
n'ai pas besoin de vous dire que c'est Dieu qui n
donne les grandes naissances, les grands mariages, t.
les enfants, la postérité, ID. Mar.-Thér. L'avantage d
d'une haute naissance, ID. Louis de Bourbon, o
Oui, quoi que le vulgaire en pense, Rousseau, la L
plus vile naissance Donne du lustre à la vertu, p
LAMOTTE, Odes, t. i, p. 626, dans POUGENS. Les ti
mortels sont égaux, ce n'est point la naissance, c
C'est la seule vertu qui fait la différence, VOLT. Fa- IS
nat. i, 4. Et Séide et Palmyre ignorent leur nais- c
3ance, ID. ib. m, 11.. || 4e Absolument. Noblesse, b
C'est un "homme denaissance, qui a de la naissance D
Sopgez.... Que' Rome vous permet cette haute al-1, r
liance, Dont vous aurait exclus le défaut de nais-
sance, CORN. Nicom. i, 2 J'entends et je voi
D'où vient que tu t'es fait secrétaire du roi ; Il fal-
lait de ce titre appuyer ta naissance, BOIL. Sat: x.
S'il est heureux d'avoir de la naissance, il ne l'est
pas moins d'être tel que l'on ne s'informe plus si
vous en avez, LA BRUY. II. Son exemple encoura-
geait quiconque avait du mérite sans naissance,
VOLT. Russie, i, 12. Qu'y a-t-il de plus ridicule
qu'un grand seigneur devenu gueux, qui porte
dans sa misère les préjugés de sa naissance? j. 3.
ROUSS. Em. m. J'avais des ressources, et voire mère
avait de la naissance, DIDER. Père de famille, n, 6.
Le défaut de naissance vous ferme en France le
chemin aux grands emplois, BERN. DE ST-P. Paul
et Virginie. || 5° Les bonnes et les mauvaises
qualités avec lesquelles on est né. Quoique une
heureuse naissance eût apporté de si grands
dons à notre prince, il ne cessait de l'enrichir par
ses réflexions, BOSS. Louis de Bourbon. Une si
heureuse naissance la rendit d'abord la passion
de tout ce qu'il y avait de vertueux, FLÉCH. Mme de
Mont. || En ce sens, il vieillit. On dit plutôt au-
jourd'hui naturel. || 6° Dans le langage théologique,
la seconde naissance, 'la régénération par lo
baptême. La grâce sera toujours dans le monde,
et aussi la nature.... et ainsi il y aura toujours
des pélagiens et toujours des catholiques, et toujours
combat, parce quelapremière naissance fait les uns,
et la grâce de la seconde naissance fait les autres,
PASC. Pe?is. xxiv, 12 ter. ||7° Fig. Origine, com-
mencement. La naissance d'un Etat, d'une ville.
Séjanus, dans la naissance de sa fortune, ne se vou-
lait pas faire connaître par des cruautés, D'ABLAN-
COURT, Tacite, dans RICHELET. Impatients désirs
d'une illustre vengeance Dont la mort de mon
père a formé la naissance, CORN. Cinna, i, 1.
Et ne savez-vous pas, avec toute la France,
D'où ce titre d'honneur a tiré sa naissance, Et
que la vertu seule a mis en ce haut rang Ceux qui
l'ont jusqu'à moi fait passer dans leur sang ? ID.
Menteur, v, 3. Je sais que ton État, encore en sa
naissance, Ne saurait sans la guerre affermir sa puis-
sance, m. Hor. i, 1. La république faible encore
et dans sa naissance, BOSS. Hist. m, 6. Telle a été
la naissance des Frères de Bohême, ID. Yar. xi,
§ 173. Désigner chaque secte par Celui dont elle
tirait sa naissance, m. Hist. u, 12. Vous redoutez un
mal faible dans sa naissance, RAC. Brit. ni, 1. Faites,
dans sa- naissance, admirer votre empire, ID. Alex.
v, 3 Avant donc La naissance du monde et la
création, ID. Plaid, m, 3. Son empire [de Dieu] a
des temps précédé la naissance, ID. Ath. i, 4. Une
naissance de passion trop faiblement rejetée, une
occasion de périls trop fréquentée, MASS. Carême,
Tiéd. 2. || Donner naissance, causer, produire. Le
désir si vif et si inutile de connaître l'avenir donna
naissance aux oracles des païens, D'ALEMB. Éloges,
Dumarsais. |[ Prendre naissance, prendre sa nais-
sance , avoir naissance, commencer à apparaître, à
être produit, à se former. Tes desseins n'ont pas
naissance Qu'on en voit déjà le bout, MALH. II, 2.
Ces sentiments [supprimer tous les actes de demande
à Dieu], en général, prennent leur naissance de l'or-
gueil naturel, BOSS. Et. d'orais. i, 13. La Jérusa-
lem visible avait fait ce qui lui restait à faire, puis-
que l'Eglise y avait pris sa naissance, ID. Hist. n, 7.
L'idolâtrie, si nous l'entendons, prenait sa naissance
de ce profond attachement que nous avons à nous-
mêmes, m. ib. 11. Ce fut là que prit naissance cette
amitié durable qui a vieilli avec nous, MARMON- ;
TEL, Mém. m. || Naissance de la verdure, des
fleurs, le moment où la verdure, les fleurs commen-
cent à pousser. || Naissance du jour, le moment où
le jour commence à paraître. Et n'a point respecté
la naissance du jour, ROTR. Antig. v, 6. || 8° Le
point, l'endroit où commence une chose qui se pro-
longe ensuite en une certaine direction. La nais-
sance d'une branche. La naissance d'une feuille. Ce
fleuve porte bateau tout près de sa naissance. La :
naissance de la gorge dénuée de plumes, BUFF. Ois.
t. xn, p. 379. || Terme d'anatomie. La naissance i
d'une artère, le point d'où elle se détache du coeur :
ou d'une autre artère. || 9° Terme de construction. :
L'endroit où commence à paraître une voûte, une :
poutre, un corbeau, etc. || Synonyme de pierre d'at- '.
tente ou harpe. || La naissance d'une colonne, le
commencement du fût. || Terme de maçonnerie.
Naissance, bande d'enduit ou de plâtre faite en rac-
cordement. Naissance d'enduit, certaines plates-
bandes au circuit des croisées ou ailleurs. || 10° De
naissance, loc. adv. En naissant, en venant au
monde. Elle lui demanda s'il était aveugle de nais-
- sance, m. Amie de Gonz. On ne tombe pas dans
i les vices qu'il [le peuple romain] fit éclater sous
- ses maîtres, sans quelque défaut de naissance dans
. le coeur, CHATEAUBR. Génie, iv, vi, 13
t — HIST. xiue s. Il semèrent chans, et plantèrent
i vignes, et firent i'ruiz de neissance, Psautier, f° 131
■ || xvie s. Depuis le triste point de ma fresle naissance,
, Et que dans le berceau, pleurant, je fus posé, DES-
i PORTES, OEuvres chrétiennes, Sonnets, 1. Si la fin
i d'un travail d'un autre est la naissance, ID. ib. 13.
— ÉTYM. Provenç. naissensa, naysensa, nais-
! quenga; catal. naiensa; anc. espagn. nascencia
■ ital. nascenga ; du lat. nascentia, qui vient de nasee-'tf>,
i naissant. L'ancienne langue disait aussi nation au
! sens de naissance.
i NAISSANT, ANTE (nê-san, san-t'), adj. \] 1° Qui
i naît, qui commence à vivre. Enfant naissant. Pou-
> lain naissant. Plantes naissantes. La grêle Qui....
• à coups impétueux Abat l'hùnneur naissant des ra-
i meaux fructueux, BOIL. Lutr. v. Quelque monstre
i naissant dans ce temple s'élève, RAC. Athal. n, 6.
i || 2° Fig. Qui commence à se former, à se dévelop-
- per, en parlant des personnes. Là famille' en pâlit
i et vit en frémissant Dans la poudre du greffe un
! poète naissant, BOIL. Épît. v. Tout un peuple nais-
, sant est formé par mes mains, RAC. Éslh. Prologue.
> Enfin Néron naissant A toutes les vertus d'Auguste
> vieillissant, ID. Brit. i, i. Avant cela, un autre
, homme devenu fort célèbre, mais alors naissant, avait
, songé à se faire par M. de Dangeau une entrée à la
■ cour, c'est M. Despréaux qui.... FONTEN. Dangeau.
■ Les peuples naissants se multiplient et croissent
- beaucoup, MONTESQ. Esp. XXIII, 10. Le théologien
- naissant ne traita pas avec assez de justice et de
> lumières une science qui n'est pas aussi inutile
i qu'il le pensait au théologien même, D'ALEMB. Élo-
■ ges, Bossuet. || Il se dit aussi des choses. Quoi! se
i pourrait-il faire.... Que ma grandeur naissante y
- fît quelque jaloux? CORN. Nicom. iv, 6. ô présage
i fatal pour un règne naissant, De l'arroser de sang,
et de sang innocent! ROTR. Antig. v, 1. Les in-
• clinations naissantes ont des charmes inexplica-
■ blés, et tout le plaisir de l'amour est dans le chan-
: gement, MOL. D. Juan, i, 2. Caïn, le premier enfant
: d'Adam et d'Eve, fait voir au monde naissant la
première action tragique, BOSS. Hist. i, î. Soit que
■ son* coeur, jaloux d'une austère fierté, Enviât à
nos yeux sa naissante beauté, RAC Brit. n, 2. Ils
me reprocheraient, non des cris impuissants, Des
desseins étouffés aussitôt'que naissants.... m. ib.
iv, 2. Quand vos charmes naissants, inconnus à
mon père, N'avaient encor paru qu'aux yeux de
votre mère, ID. Mithr. i, 2. L'aimable simplicité
du monde naissant, FÉN. Lettres à Lamotte sur les
a.iciens, 4 mai 1714. Denis n'avait conclu la paix
avec les Carthaginois que pour se donner le
temps d'affermir son autorité naissante, ROLLIN,
Hist. anc. OEuv. t. i, p. 261, dans POUGENS. Ce
n'était pas un État qui fût dans sa décadence qu'il
[Charles XII] entreprit de renverser, mais un
empire naissant, MONTESQ. E'sp. x, 13. D'une ville
naissante, encor mal assurée, Au peuple améri-
cain nous défendons l'entrée, VOLT. Alg. i, 1. Il
y avait encore dans l'Asie Mineure un grand
nombre de manichéens qui vivaient paisibles, parce
que la fureur d'enthousiasme qui n'est guère que
dans les sectes naissantes était passée,n>..Moeurs)22.
Ce goût naissant ne s'éteignit plus depuis ce temps-là,
J. J. ROUSS. Confess. v. Son lit [de l'aurore"! du jour
naissant est nommé le berceau, DELILLE, Trois rè-
gnes, i. || 3° Cheveux naissants, cheveux qui flottent
en liberté comme ceux des enfants, ou qui sont
frisés en long, comme l'étaient autrefois ceux
des magistrats. || Perruque naissante, perruque qui
imite les cheveux naissants. Puisqu'on veut bien
placer ma maigre figure sous le visage rebondi de
M. le cardinal de Bernis, j'aurai l'honneur de vous
envoyer incessamment ma petite tête en perruque
naissante, V:>ÙT. Lett. Duclos, 10 avril 1761. || Tête
naissante, tête nouvellement rasée dont les che-
veux commencent à repousser. || 4° Terme de_ phy-
sique. Rouge naissant, teinte rouge que commence
à prendre un corps que l'on chauffe. || Termedechi-
mie. Un gaz est à l'état naissant ou de gaz naissant
au moment où il abandonne une combinaison; et
l'on a remarqué qu'à l'état naissant les corps ont
plus de tendance à se combiner avec les autres que
quand ils sont à l'état libre. || 5° Ternie de blason.
Se dit des animaux dont on ne voh, que le haut du
corps, les pieds de devant et le bout de la queue
— HIST. xvie s. Au regard des héritages vulgai- -
rement dits et appelez propres ou naissans venus
de pores ou mères ou d'autres parons, iceux hen-
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