Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 3 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5460034d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49513
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/05/2009
662
MUE
MUE
MUE
fMUDER (mu-dé), v. a. Terme de marine. Faire
passer la vergue ou l'antenne d'une voile d'un côté
à l'autre du mât. ,
— ÉTYM. Autre forme de muer, changer.
I. MUE (mue!, s. f. || 1° Opération par laquelle un
animal se dépouille de son épiderme ou des appen-
dices de la surface de son corps, plumes, poils, cor-
nes, etc. pour reparaître ensuite avec des parties
analogues. La desquamation continuelle que l'épi-
derme et l'épithélium éprouvent chez l'homme est
une véritable mue insensible. La mue du cerf, du
serpent. La mue est un état maladif commun à tous
les oiseaux, GENLIS, Maison rust. 1.1, p. 314, dans
POUGENS. || 2° Le temps où ces changements se font.
La mue est passée. || Autour de trois mués, autour
qui a trois ans. || 3° Changement de peau du ver à
soie ; il y en a quatre. "L'espace qui s'étend d'une
mue à l'autre se nomme âge. ||4° Dépouille d'un
animal qui a mué. || Mue du cerf, le bois que le cerf
a mis bas. || Mue du serpent, la peau que le serpent
a laissée. || 5° Grande cage où l'on met un oiseau
quand il mue. Une mue de faucon. Comme pous-
sins ou comme oisons hors de la mue, RÉGNIER,
Mac. || 6° Endroit obscur et serré où l'on enferme les
oiseaux, soit pour les faire chanter dans la saison où
ils_se taisent ordinairement, soit pour les engrais-
ser. Nous sommes dans ce monde sous la direction
d'une puissance aussi invisible que forte, à peu
près comme des poulets qu'on a mis en mue pour
un certain temps pour les mettre à la broche en-
suite, VOLT. Lelt. prince roy. Prusse, juin 1738.
|| Par extension, la Fontaine l'a dit d'un hibou
qui coupait les patles des souris pour les garder.
Puisque un cartésien s'obstine X traiter ce hibou
de montre, de machine, Quel ressort lui pouvait
donner Le conseil de tronquer un peuple mis en mue ?
LÀ FONT, .Faot. xi, 9. || 7° Sorte de cloche à claire-voie
sous laquelle on retient en plein air une poule qui
a de petits poulets. || Fig. Se tenir en mue, se tenir
chez soi. C'est donc cela que tu te tiens en mue,
Fais le malade, et te plains tous les jours, Te réser-
vant sans doute à tes amours? LA FONT. Richard.
|| 8° Changement qui s'opère dans la voix des indi-
vidus des deux sexes, à l'époque où ils passent de
l'enfance à la puberté. || 9° Terme de vénerie. Mettre
les chiens à la mue, cesser de les faire chasser.
— HIST. xne s. Muer puet en ceste mue Ma plume
tote ma vie, CRESTIEN DE TROIES, dans HOLLAND,
p. 230. || xme s. Amis, vous m'avez perdue ; Li ja-
lous m'a mis en mue [prison], Poés. franc. Vatic.
n° 1490, f° 109, dans LACURNE. Moult lonc tens fu
renart en mue, Ne va, ne vient, ne se remue, Ren.
12981. || xve s. Deux esperviers de tierce mue, Per-
ceforest, t. n, f° 35. Neige et grésil sont en terre
bouté; On oit chanter chascun parmi la rue; Arme
toy lors ; tien toi river en mue, E. DESCH. Saison
de guerre. || xvie s. La première maladie, mue, dor-
mille, despouillement (diversement appellée) avient
au huitiesme ou dixième jour de la naissance des
vers à soie, o. DE SERRES, 481.
— ÉTYM. Voy. MUER; wallon, mowe; namur.
muwe; provenç. espagn. et ital. muda.
2. MUE (mue), adj. f. Employé seulement dans
cette locution : rage mue, rage muette, sans aboie-
ment. || Fig. M. le duc d'Orléans fut fâché à sa ma-
nière, et n'eut pas grand'peine à -ne rien montrer;
ducs et princes étrangers, enragés, mais de rage
mue, ST-SIM. 359, 244. || On a dit figurément aussi :
folie mue. Parlons de cette sagesse [d'un M. de la
Garde], qui me paraît une folie mue, comme une
rage mue ; c'est un fond de rage muette : un chien
ne paraît point enragé, il semble qu'il soit sage, et
cependant il est profondément dévoré de cette rage,
SÉV. 20 juill. 1689.
— REM. L'Académie n'a pas l'adjectif mue; mais,
à RAGE, elle, donne rage mue.
— HIST. xme s. Mu le fera tenir et coi, la Rose,
16767. || XVe s. Amours luy avoit si close l'issue de
sa responce, qu'elle demoura là endroit ainsi comme-
mue, Perceforest, t. v, f° 91. || xvi" s. Plus raison
a que vous la beste mue, Si vostre sens autrement
ne se mue, J. MAROT, V, 287.
— ÉTYM. Berry, mut; provenç. mut; catal. mud;
espagn. mudo; ital. muto ; du lat. mutus; sanscr.
mûka, muet, du radical mu lier (la langue).
MUÉ, ÉE (mu-é, ée), part, passé de muer.
|| 1° Changé. Alors que les couleurs de l'aurore,
muées du rose au pourpre, commençaient à être tra-
versées de rayons d'un feu pur, CHATEAUBR. Amer.
Fêtes. || 2e Oiseau mué, oiseau qui a mué. || Voix
muée, voix qui a subi la mue.
MUER (mu-é), je muais, nous muions, vous
muiez; que je mue, que nous muions, que vous
muiez. || 1° V. a. Changer. Qui de Méduse eût vu
jadis la tête Était en roc mué soudainement, VOLT.
dans le Dict. de BESCHERELLE. || Usité en ce sens
dans le style marotique seulement. || 2° Terme de
vénerie. Muer sa têtej se dit d'un cerf qui quitte
son bois. || 3° Y. n. Etre dans le temps de la mue.
Un paon muait ; un geai prit son plumage, Puis
après se l'accommoda, LA FONT. Fabl. iv, 9. Voyant
muer quelquefois sa peau [du serpent], ils [les
hommes] durent croire qu'il rajeunissait, VOLT.
Moeurs, 17s. et sent. Communément, c'est vers la fin
de l'été et en automne que les oiseaux muent, BUFF.
Ois. t. i, p. 61. Il y a des chevaux qui muent de
corne, cela arrive surtout à ceux qui ont été élevés
dans des pays humides et marécageux comme en
Hollande, ID. Quadrup. t. i, p. 123. || Muer se con-
jugue avec l'auxiliaire avoir quand on veut expri-
mer l'acte : l'oiseau a mué hier ; avec l'auxiliaire
être quand on veut exprimer l'état : l'oiseau est mué
depuis quelques jours. || 4° Prendre un certain tim-
bre rauque, en parlant de la voix des jeunes gens
qui atteignent la puberté. Sa voix mue, ou plutôt
il la perd, J. J. ROUSS. Ém. iv. || 5° Terme d'ancienne
musique. Exécuter une muance; changer de ton, et,
par suite, de manière de solfier.
— HIST. xie s. Set cenz chameaux et mil hosturs
[autours] muez, Ch. de R. m. Li reis Marsile ad la
color muée, ib. xxxm. ||xne s. Et de cors et de
membres [elle] par fu si avenanz, Qu'onques Dex ne
fist homme, tant soit vielz ne crolanz, Se l'osast es-
garder, ne li muast talans (désir], Sax. v. || xme s.
Car ele n'ot nouvele qui en mal ne se mue, Berte,
LXXX. Note que fort chose est mouer consente-
ment, Liv. de just. 184. [Il] plus avoit d'orguel en
lui que n'ot Nobugodosor, qui par son orguel fu
mués vu ans en bieste, Ch. dé Bains, p. 98. Li
tens qui tote chose mue, Qui tout fait croistre et
tout norist, Et qui tout use et tout porrist, la Rose,
380. || xve s. Quand le roi Philippe vit les Anglois,
le sang lui mua, car il les heoit, FROISS. I, I, 287.
Les dieux et les déesses à leur plaisance muoient
les hommes en bestes et en oiseaux, ID. II, m, 14. Et
ceulx là sont incontinent muez d'amour en hayne
et de hayne en amour, COMM. I, 16. ||xvi° s. La voix
se mue et grossist si tost que le garçon se rue au
jeu d'amour, PARÉ, VI, 18. La maladie des ma-
gneaux [vers à soie] se recognoist à la teste, qui
s'enfle lorsqu'ils veulent muer, o. DE SERRES, 481.
Cueur féminin se mue, et prend son cours, Comme
la lune estant en son decours, j. MAROT , v, 250. Je
fourvoyé, je ruse muant de lieu, d'occupation, MONT.
m, 299. Quand ils [les cerfs] cherchent à se donner
du bon temps pour se défaire du mauvais qu'ils ont
eu durant l'hiver, la première chose qu'ils font, c'est
de muer leur teste, CHARLES IX, Chasse royale,
ch. iv. Muons de chance, RAB. m, 26.
— ÉTYM. "Wallon,mouwer; namur. muteer; prov.
et esp. mudar; ital. mutare ; du lat. mutare, changer.
Mutare est moitare, voy. le grec ixoîvo;, mutuel, et
est de même radical que mutuus (voy. MUTUEL) .
MUET,ETTE (mu-è, è-t'), adj. || 1° Privé de l'usage
delà parole. Sourd et muet de naissance. U est muet
comme un poisson. On lui présenta un homme muet
possédé du démon ; le démon ayant été chassé, le
muet parla, SACI, Bible, Évang. St Math, ix, 32.
Qu'est-ce que notre être ! dites-le-nous, ô mort ;
car les hommes trop superbes ne m'en croiraient
pas; mais, ô mort, vous êtes muette, et vous ne
parlez qu'aux yeux, BOSS. Sermons, Mort, l.
Il Familièrement. N'être pas muet, parler hardi-
ment, ou parler beaucoup. || Fig. Carte muette, carte
géographique où il n'y a rien d'écrit. || Personnages
muets, se dit des figures qui, dans des dessins, des
cartes à jouer, etc. ne portent pas d'inscription.
|| 2° Que des causes morales ou autres empêchent
momentanément de parler. Je demeure à vos yeux
muet d'étonnement, CORN. Héracl. n, 6. Us furent
quelque temps saisis, muets, immobiles, FLÊCH. Tu-
renne. Le vin au plus muet fournissant des paroles,
BOIL. Sat. m. Et le triste orateur Demeure enfin
muet aux yeux du spectateur, ID. Lutr. vi. Vous
demeurez muette; et, loin de me parler, Je vois,
malgré vos soins, vos pleurs prêts à couler, RAC.
Mithrid. u, 4. Les oracles ont duré plus de quatre
cents ans après Jésus-Christ, et ils ne sont devenus
tout à fait muets que lors de l'entière destruction
du paganisme, VOLT. Dict.phil.Oracles. || Onditdans
le même sens : bouche muette. Ma bouche et mes
regards, muets depuis huit jours, L'auront pu prépa-
rer à ce triste discours, RAC. Bérén. m, 1. Vos bouches
sont muettes, VOLT. Oreste, ni, 4. || Demeurer muet,
n'avoir rien à répondre. Interpellés d'en produire
[des originaux différents des Évangiles], ils sont
demeurés muets, BOSS. Hist. u, 13. || Muet à, qui
garde le silence en voyant ou entendant.... Muet à
mes soupirs, tranquille à mes alarmes, Semblait-il
seulement qu'il eût part à mes larmes? RAC. Andr.
v, 1. || Terme de vénerie. Chien muet, chien qui
guette et suit la bête sans aboyer. || 3° Fig. Il se dit
des choses morales que l'on compare à un être
humain qui se tait. Mon honneur est muet, mon
devoir impuissant 1 CORN. Cid, iv, 1. La nature est
aveugle et la vertu muette, ID. Nicom. n, i. J'en-
tendrai des regards que vous croirez muets, RAC.
Brit. il, 3. L'amour est-il muet, ou n'a-t-il qu'un
langage? ID. t'o.ni, 7. Il ne pouvait ignorer qu'une
assiduité muette mène à la fortune, mais il ne
voulait pas de fortune à ce prix-là, FONTEN. Lahire.
Ils ont rendu muette la vaine philosophie des sages,
MASS. Carême, Doutes. Mais le dessus écrit suffit
pour te confondre ; X ce témoin muet que pourras-
tu répondre? REGNARD, Distr. v, 7. Vous affectez sur
elle un odieux silence, Interprète muet de votre
intelligence, VOLT. Adël. du Guescl. n, 7. Ma pas-
sion muette, étonnée et timide, LEMERC Agamemn.
m, 7. || 4° Il se dit semblablement des choses ina-
nimées. ....n'osant vous écrire la présente, ainsi mal
polie et rude comme elle est; mais, à la fin, j'ai
pensé que ce n'est pas ce que vous attendez de
moi, qui fais profession de choses muettes, POUSSIN,
Lelt. 20 févr. 1639. Il me rend tout à vous par ce
muet refus, CORN. Serfor. m, 4. La terre à son pou-
voir rend un muet hommage, ROTR. St-Genest, ni,
2. Voyant sur un tombeau ces muettes reliques, IP.
Herc. mour. iv, 3. En voyant l'aveuglement et la
misère de l'homme, en regardant tout l'univers
muet et l'homme sans lumière.... PASC. Pens. xi, 8,
éd. HAVET. L'arche sainte est muette et ne rend
plus d'oracles, RAC. Alhal. i, 1. Jésus I qu'est-il de-
venu? je le demande à toute la nature, et toute la
nature est muette, FÉN. t. xvm, p. 148. Et je ne
pense point Que le ciel de mon sort à ce point s'in-
quiète, Qu'il anime pour moi la nature muette, VOLT.
M. de César, m, 6. Oui,dans ces noirs cachots, dans
ces muets abîmes, Où. Venise engloutit le coupable
et ses crimes, DUCIS, Othello, v, 4. Voyez là-haut
les bois dont la muette horreur Aujourd'hui même
encore inspire la terreur, DELILLE, En: vm. Ô lac !
rochers muets 1 grottes! forêt'* obscure ! LAMART.
Médit, le Lac. Pour eux [les poètes] rien n'est muet,
rien n'est froid, rien n'est mort, v. HUGO, Voix inté-
rieures, 19. || 5° Se dit des choses qui ne font pas le
bruit qui leur est ordinaire. || Fontaines muettes,
fontaines qui n'ont pas d'eau. Le comte de Vaux, qui
avait su mon arrivée, et qui me donna un très-bon
souper ; et toutes les fontaines muettes, et sans une
goutte d'eau, parce qu'on les raccommodait, ce petit
mécompte me fit rire, SÉV. 291. || Armes muettes,
armes incapables de faire feu. On voit, d'un côté,
quatre-vingt-mille hommes...; de l'autre côté, cinq
mille soldats, une colonne traînante, morcelée, une
marche incertaine, languissante, des armes incom-
plètes, sales, la plupart muettes et chancelantes dans
des mains affaiblies, SÊGUR, Hist. de Nap. x,8. || Vin
muet, moût préparé de manière à ne pas fermenter.
|| 6° Au théâtre, jeu muet, la partie du. jeu d'un ac-
teur, par laquelle il exprime, sans parler, les senti-
ments dont il doit paraître affecté, ou par laquelle
il feint certaines choses. || Scène muette, action d'un
ou plusieurs personnages qui, sans parler, expri-
ment leurs sentiments par les gestes, par les regards,
ou feignent certaines actions. || Par extension. De
sorte qu'il se passa alors entre nous deux une petite
scène muette qui fut la plus plaisante chose du
monde, MARIV. Pays. parv. lre part. || Personnages
muets, personnages qui dans une pièce ne disent
rien, et ne sont là que pour figurer; tels sont les
gardes dans une tragédie. || Fig. Ce qui le fâchait,
c'est que je ne lui donnais aucun rôle à jouer dans
cette comédie; il s'en plaignit à moi, et me demanda
s'il n'y ferait qu'un personnage muet, LE SAGE,
Guzm. d'Alf. v, i. ||Un muet langage, manière de
se faire comprendre d'une manière expressive, mais
sans parler. Le muet langage des yeux. || 7° Terme
de grammaire. Lettre muette, toute lettre qui ne se
prononce pas. La lettre p est muette dans compter,
dompter. || H muette, celle qui n'est point aspirée
comme dans le mot honneur. || E muet, l'e féminin,
tel qu'il se prononce dans les mots boire, flamme, etc.;
on donne aussi le nom d'e muet à l'e sans accent
qui se prononce eu dans les monosyllabes je, me,
que. || S. f. Une muette, une lettre muette. || Terme
de grammaire grecque, les muettes, nom «tonné à
neuf consonnes (p, y, S, ir, x, T, Ç, y, 8), qui ne
peuvent être articulées sans voyelle ; aujourd'hui,
dans la grammaire comparée, ces lettres se nom-
MUE
MUE
MUE
fMUDER (mu-dé), v. a. Terme de marine. Faire
passer la vergue ou l'antenne d'une voile d'un côté
à l'autre du mât. ,
— ÉTYM. Autre forme de muer, changer.
I. MUE (mue!, s. f. || 1° Opération par laquelle un
animal se dépouille de son épiderme ou des appen-
dices de la surface de son corps, plumes, poils, cor-
nes, etc. pour reparaître ensuite avec des parties
analogues. La desquamation continuelle que l'épi-
derme et l'épithélium éprouvent chez l'homme est
une véritable mue insensible. La mue du cerf, du
serpent. La mue est un état maladif commun à tous
les oiseaux, GENLIS, Maison rust. 1.1, p. 314, dans
POUGENS. || 2° Le temps où ces changements se font.
La mue est passée. || Autour de trois mués, autour
qui a trois ans. || 3° Changement de peau du ver à
soie ; il y en a quatre. "L'espace qui s'étend d'une
mue à l'autre se nomme âge. ||4° Dépouille d'un
animal qui a mué. || Mue du cerf, le bois que le cerf
a mis bas. || Mue du serpent, la peau que le serpent
a laissée. || 5° Grande cage où l'on met un oiseau
quand il mue. Une mue de faucon. Comme pous-
sins ou comme oisons hors de la mue, RÉGNIER,
Mac. || 6° Endroit obscur et serré où l'on enferme les
oiseaux, soit pour les faire chanter dans la saison où
ils_se taisent ordinairement, soit pour les engrais-
ser. Nous sommes dans ce monde sous la direction
d'une puissance aussi invisible que forte, à peu
près comme des poulets qu'on a mis en mue pour
un certain temps pour les mettre à la broche en-
suite, VOLT. Lelt. prince roy. Prusse, juin 1738.
|| Par extension, la Fontaine l'a dit d'un hibou
qui coupait les patles des souris pour les garder.
Puisque un cartésien s'obstine X traiter ce hibou
de montre, de machine, Quel ressort lui pouvait
donner Le conseil de tronquer un peuple mis en mue ?
LÀ FONT, .Faot. xi, 9. || 7° Sorte de cloche à claire-voie
sous laquelle on retient en plein air une poule qui
a de petits poulets. || Fig. Se tenir en mue, se tenir
chez soi. C'est donc cela que tu te tiens en mue,
Fais le malade, et te plains tous les jours, Te réser-
vant sans doute à tes amours? LA FONT. Richard.
|| 8° Changement qui s'opère dans la voix des indi-
vidus des deux sexes, à l'époque où ils passent de
l'enfance à la puberté. || 9° Terme de vénerie. Mettre
les chiens à la mue, cesser de les faire chasser.
— HIST. xne s. Muer puet en ceste mue Ma plume
tote ma vie, CRESTIEN DE TROIES, dans HOLLAND,
p. 230. || xme s. Amis, vous m'avez perdue ; Li ja-
lous m'a mis en mue [prison], Poés. franc. Vatic.
n° 1490, f° 109, dans LACURNE. Moult lonc tens fu
renart en mue, Ne va, ne vient, ne se remue, Ren.
12981. || xve s. Deux esperviers de tierce mue, Per-
ceforest, t. n, f° 35. Neige et grésil sont en terre
bouté; On oit chanter chascun parmi la rue; Arme
toy lors ; tien toi river en mue, E. DESCH. Saison
de guerre. || xvie s. La première maladie, mue, dor-
mille, despouillement (diversement appellée) avient
au huitiesme ou dixième jour de la naissance des
vers à soie, o. DE SERRES, 481.
— ÉTYM. Voy. MUER; wallon, mowe; namur.
muwe; provenç. espagn. et ital. muda.
2. MUE (mue), adj. f. Employé seulement dans
cette locution : rage mue, rage muette, sans aboie-
ment. || Fig. M. le duc d'Orléans fut fâché à sa ma-
nière, et n'eut pas grand'peine à -ne rien montrer;
ducs et princes étrangers, enragés, mais de rage
mue, ST-SIM. 359, 244. || On a dit figurément aussi :
folie mue. Parlons de cette sagesse [d'un M. de la
Garde], qui me paraît une folie mue, comme une
rage mue ; c'est un fond de rage muette : un chien
ne paraît point enragé, il semble qu'il soit sage, et
cependant il est profondément dévoré de cette rage,
SÉV. 20 juill. 1689.
— REM. L'Académie n'a pas l'adjectif mue; mais,
à RAGE, elle, donne rage mue.
— HIST. xme s. Mu le fera tenir et coi, la Rose,
16767. || XVe s. Amours luy avoit si close l'issue de
sa responce, qu'elle demoura là endroit ainsi comme-
mue, Perceforest, t. v, f° 91. || xvi" s. Plus raison
a que vous la beste mue, Si vostre sens autrement
ne se mue, J. MAROT, V, 287.
— ÉTYM. Berry, mut; provenç. mut; catal. mud;
espagn. mudo; ital. muto ; du lat. mutus; sanscr.
mûka, muet, du radical mu lier (la langue).
MUÉ, ÉE (mu-é, ée), part, passé de muer.
|| 1° Changé. Alors que les couleurs de l'aurore,
muées du rose au pourpre, commençaient à être tra-
versées de rayons d'un feu pur, CHATEAUBR. Amer.
Fêtes. || 2e Oiseau mué, oiseau qui a mué. || Voix
muée, voix qui a subi la mue.
MUER (mu-é), je muais, nous muions, vous
muiez; que je mue, que nous muions, que vous
muiez. || 1° V. a. Changer. Qui de Méduse eût vu
jadis la tête Était en roc mué soudainement, VOLT.
dans le Dict. de BESCHERELLE. || Usité en ce sens
dans le style marotique seulement. || 2° Terme de
vénerie. Muer sa têtej se dit d'un cerf qui quitte
son bois. || 3° Y. n. Etre dans le temps de la mue.
Un paon muait ; un geai prit son plumage, Puis
après se l'accommoda, LA FONT. Fabl. iv, 9. Voyant
muer quelquefois sa peau [du serpent], ils [les
hommes] durent croire qu'il rajeunissait, VOLT.
Moeurs, 17s. et sent. Communément, c'est vers la fin
de l'été et en automne que les oiseaux muent, BUFF.
Ois. t. i, p. 61. Il y a des chevaux qui muent de
corne, cela arrive surtout à ceux qui ont été élevés
dans des pays humides et marécageux comme en
Hollande, ID. Quadrup. t. i, p. 123. || Muer se con-
jugue avec l'auxiliaire avoir quand on veut expri-
mer l'acte : l'oiseau a mué hier ; avec l'auxiliaire
être quand on veut exprimer l'état : l'oiseau est mué
depuis quelques jours. || 4° Prendre un certain tim-
bre rauque, en parlant de la voix des jeunes gens
qui atteignent la puberté. Sa voix mue, ou plutôt
il la perd, J. J. ROUSS. Ém. iv. || 5° Terme d'ancienne
musique. Exécuter une muance; changer de ton, et,
par suite, de manière de solfier.
— HIST. xie s. Set cenz chameaux et mil hosturs
[autours] muez, Ch. de R. m. Li reis Marsile ad la
color muée, ib. xxxm. ||xne s. Et de cors et de
membres [elle] par fu si avenanz, Qu'onques Dex ne
fist homme, tant soit vielz ne crolanz, Se l'osast es-
garder, ne li muast talans (désir], Sax. v. || xme s.
Car ele n'ot nouvele qui en mal ne se mue, Berte,
LXXX. Note que fort chose est mouer consente-
ment, Liv. de just. 184. [Il] plus avoit d'orguel en
lui que n'ot Nobugodosor, qui par son orguel fu
mués vu ans en bieste, Ch. dé Bains, p. 98. Li
tens qui tote chose mue, Qui tout fait croistre et
tout norist, Et qui tout use et tout porrist, la Rose,
380. || xve s. Quand le roi Philippe vit les Anglois,
le sang lui mua, car il les heoit, FROISS. I, I, 287.
Les dieux et les déesses à leur plaisance muoient
les hommes en bestes et en oiseaux, ID. II, m, 14. Et
ceulx là sont incontinent muez d'amour en hayne
et de hayne en amour, COMM. I, 16. ||xvi° s. La voix
se mue et grossist si tost que le garçon se rue au
jeu d'amour, PARÉ, VI, 18. La maladie des ma-
gneaux [vers à soie] se recognoist à la teste, qui
s'enfle lorsqu'ils veulent muer, o. DE SERRES, 481.
Cueur féminin se mue, et prend son cours, Comme
la lune estant en son decours, j. MAROT , v, 250. Je
fourvoyé, je ruse muant de lieu, d'occupation, MONT.
m, 299. Quand ils [les cerfs] cherchent à se donner
du bon temps pour se défaire du mauvais qu'ils ont
eu durant l'hiver, la première chose qu'ils font, c'est
de muer leur teste, CHARLES IX, Chasse royale,
ch. iv. Muons de chance, RAB. m, 26.
— ÉTYM. "Wallon,mouwer; namur. muteer; prov.
et esp. mudar; ital. mutare ; du lat. mutare, changer.
Mutare est moitare, voy. le grec ixoîvo;, mutuel, et
est de même radical que mutuus (voy. MUTUEL) .
MUET,ETTE (mu-è, è-t'), adj. || 1° Privé de l'usage
delà parole. Sourd et muet de naissance. U est muet
comme un poisson. On lui présenta un homme muet
possédé du démon ; le démon ayant été chassé, le
muet parla, SACI, Bible, Évang. St Math, ix, 32.
Qu'est-ce que notre être ! dites-le-nous, ô mort ;
car les hommes trop superbes ne m'en croiraient
pas; mais, ô mort, vous êtes muette, et vous ne
parlez qu'aux yeux, BOSS. Sermons, Mort, l.
Il Familièrement. N'être pas muet, parler hardi-
ment, ou parler beaucoup. || Fig. Carte muette, carte
géographique où il n'y a rien d'écrit. || Personnages
muets, se dit des figures qui, dans des dessins, des
cartes à jouer, etc. ne portent pas d'inscription.
|| 2° Que des causes morales ou autres empêchent
momentanément de parler. Je demeure à vos yeux
muet d'étonnement, CORN. Héracl. n, 6. Us furent
quelque temps saisis, muets, immobiles, FLÊCH. Tu-
renne. Le vin au plus muet fournissant des paroles,
BOIL. Sat. m. Et le triste orateur Demeure enfin
muet aux yeux du spectateur, ID. Lutr. vi. Vous
demeurez muette; et, loin de me parler, Je vois,
malgré vos soins, vos pleurs prêts à couler, RAC.
Mithrid. u, 4. Les oracles ont duré plus de quatre
cents ans après Jésus-Christ, et ils ne sont devenus
tout à fait muets que lors de l'entière destruction
du paganisme, VOLT. Dict.phil.Oracles. || Onditdans
le même sens : bouche muette. Ma bouche et mes
regards, muets depuis huit jours, L'auront pu prépa-
rer à ce triste discours, RAC. Bérén. m, 1. Vos bouches
sont muettes, VOLT. Oreste, ni, 4. || Demeurer muet,
n'avoir rien à répondre. Interpellés d'en produire
[des originaux différents des Évangiles], ils sont
demeurés muets, BOSS. Hist. u, 13. || Muet à, qui
garde le silence en voyant ou entendant.... Muet à
mes soupirs, tranquille à mes alarmes, Semblait-il
seulement qu'il eût part à mes larmes? RAC. Andr.
v, 1. || Terme de vénerie. Chien muet, chien qui
guette et suit la bête sans aboyer. || 3° Fig. Il se dit
des choses morales que l'on compare à un être
humain qui se tait. Mon honneur est muet, mon
devoir impuissant 1 CORN. Cid, iv, 1. La nature est
aveugle et la vertu muette, ID. Nicom. n, i. J'en-
tendrai des regards que vous croirez muets, RAC.
Brit. il, 3. L'amour est-il muet, ou n'a-t-il qu'un
langage? ID. t'o.ni, 7. Il ne pouvait ignorer qu'une
assiduité muette mène à la fortune, mais il ne
voulait pas de fortune à ce prix-là, FONTEN. Lahire.
Ils ont rendu muette la vaine philosophie des sages,
MASS. Carême, Doutes. Mais le dessus écrit suffit
pour te confondre ; X ce témoin muet que pourras-
tu répondre? REGNARD, Distr. v, 7. Vous affectez sur
elle un odieux silence, Interprète muet de votre
intelligence, VOLT. Adël. du Guescl. n, 7. Ma pas-
sion muette, étonnée et timide, LEMERC Agamemn.
m, 7. || 4° Il se dit semblablement des choses ina-
nimées. ....n'osant vous écrire la présente, ainsi mal
polie et rude comme elle est; mais, à la fin, j'ai
pensé que ce n'est pas ce que vous attendez de
moi, qui fais profession de choses muettes, POUSSIN,
Lelt. 20 févr. 1639. Il me rend tout à vous par ce
muet refus, CORN. Serfor. m, 4. La terre à son pou-
voir rend un muet hommage, ROTR. St-Genest, ni,
2. Voyant sur un tombeau ces muettes reliques, IP.
Herc. mour. iv, 3. En voyant l'aveuglement et la
misère de l'homme, en regardant tout l'univers
muet et l'homme sans lumière.... PASC. Pens. xi, 8,
éd. HAVET. L'arche sainte est muette et ne rend
plus d'oracles, RAC. Alhal. i, 1. Jésus I qu'est-il de-
venu? je le demande à toute la nature, et toute la
nature est muette, FÉN. t. xvm, p. 148. Et je ne
pense point Que le ciel de mon sort à ce point s'in-
quiète, Qu'il anime pour moi la nature muette, VOLT.
M. de César, m, 6. Oui,dans ces noirs cachots, dans
ces muets abîmes, Où. Venise engloutit le coupable
et ses crimes, DUCIS, Othello, v, 4. Voyez là-haut
les bois dont la muette horreur Aujourd'hui même
encore inspire la terreur, DELILLE, En: vm. Ô lac !
rochers muets 1 grottes! forêt'* obscure ! LAMART.
Médit, le Lac. Pour eux [les poètes] rien n'est muet,
rien n'est froid, rien n'est mort, v. HUGO, Voix inté-
rieures, 19. || 5° Se dit des choses qui ne font pas le
bruit qui leur est ordinaire. || Fontaines muettes,
fontaines qui n'ont pas d'eau. Le comte de Vaux, qui
avait su mon arrivée, et qui me donna un très-bon
souper ; et toutes les fontaines muettes, et sans une
goutte d'eau, parce qu'on les raccommodait, ce petit
mécompte me fit rire, SÉV. 291. || Armes muettes,
armes incapables de faire feu. On voit, d'un côté,
quatre-vingt-mille hommes...; de l'autre côté, cinq
mille soldats, une colonne traînante, morcelée, une
marche incertaine, languissante, des armes incom-
plètes, sales, la plupart muettes et chancelantes dans
des mains affaiblies, SÊGUR, Hist. de Nap. x,8. || Vin
muet, moût préparé de manière à ne pas fermenter.
|| 6° Au théâtre, jeu muet, la partie du. jeu d'un ac-
teur, par laquelle il exprime, sans parler, les senti-
ments dont il doit paraître affecté, ou par laquelle
il feint certaines choses. || Scène muette, action d'un
ou plusieurs personnages qui, sans parler, expri-
ment leurs sentiments par les gestes, par les regards,
ou feignent certaines actions. || Par extension. De
sorte qu'il se passa alors entre nous deux une petite
scène muette qui fut la plus plaisante chose du
monde, MARIV. Pays. parv. lre part. || Personnages
muets, personnages qui dans une pièce ne disent
rien, et ne sont là que pour figurer; tels sont les
gardes dans une tragédie. || Fig. Ce qui le fâchait,
c'est que je ne lui donnais aucun rôle à jouer dans
cette comédie; il s'en plaignit à moi, et me demanda
s'il n'y ferait qu'un personnage muet, LE SAGE,
Guzm. d'Alf. v, i. ||Un muet langage, manière de
se faire comprendre d'une manière expressive, mais
sans parler. Le muet langage des yeux. || 7° Terme
de grammaire. Lettre muette, toute lettre qui ne se
prononce pas. La lettre p est muette dans compter,
dompter. || H muette, celle qui n'est point aspirée
comme dans le mot honneur. || E muet, l'e féminin,
tel qu'il se prononce dans les mots boire, flamme, etc.;
on donne aussi le nom d'e muet à l'e sans accent
qui se prononce eu dans les monosyllabes je, me,
que. || S. f. Une muette, une lettre muette. || Terme
de grammaire grecque, les muettes, nom «tonné à
neuf consonnes (p, y, S, ir, x, T, Ç, y, 8), qui ne
peuvent être articulées sans voyelle ; aujourd'hui,
dans la grammaire comparée, ces lettres se nom-
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