MOU
MOY
MOY
659
hlement, PASC Prov. xvm. Saint Augustin, celui qui
a le mieux entendu que le libre arbitre est mû de
Dieu, BOSS. Nouv. myst. x, l. Sentiez-vous, dites-
moi, ces violents transports Qui d'un esprit divin
font mouvoir les ressorts? BOIL. Sat. ix. Ce corps
vil et mortel est-il. donc si sacré Due l'esprit qui le
meut ne le quitte à son gré? VOLT, Alz. v. 3. || Pro-
verbe. L'objet meut la puissance, la présence de
l'objet détermine à l'action; locution prise de la
philosophie d'Aristote où la puissance signifie la
simple disposition à faire une chose ; quand cette
puissance était mue, elle passait à l'acte. || Absolu-
ment. Et mon bras n'est du sien qu'un chétif instru-
ment Qui ne meut et n'agit que par son mouvement,
ROTROU, Belisaire, i, 1. Sur un corps qui ne vit,
ne meut ni ne respire, LA FONT. Fabl. v, 20. || A ces
causes et autres considérations à ce mouvant, c'est-
à-dire nous portant, nous excitant; formule qui
s'employait dans les édits du roi. ||3° Mouvoir une
querelle, une question, susciter une querelle, une
question.... J'ai vu les gens Mouvoir deux ques-
tions.... LA FONT. Quiproq. || Mouvoir guerre, faire
la guerre (locution vieillie). Cette parole fut cause à
Cambyse grandement courroucé de mouvoir guerre
à l'Egypte, p. L.COUR. Trad. d'Hérodote. || En termes
de palais, tous procès mus et à mouvoir. || 4° V. n.
Terme de féodalité. Se dit d'une terre qui relève d'une
autre. || 5° Se mouvoir, v. rêfl. Être déplacé par un
mouvement. Aux accords d'Amphion les pierres se
mouvaient, BOIL. Art poét. iv. Que Rohault vaine-
ment sèche pour concevoir, Comment, tout étant
plein, tout a pu se mouvoir, ID. Épître v. La cause
déterminante de son mouvement étant contre-balan-
cée, l'animal ne se mouvra pas pour atteindre à
l'objet de son appétit, BUFF. Nature des anim. Tout se
passe, se suit, se succède, se renouvelle et se meut
par une puissance irrésistible, ID. Quadrup. 1.1, p. 6.
Il Avec ellipse du pronom se, faire mouvoir, mettre
en mouvement. On brûla dans le marché de Londres
plusieurs statues de bois que des moines faisaient
mouvoir par des ressorts, VOLT. Moeurs, 136.
|| Fig. Qu'est-ce qu'une armée? C'est un corps animé
d'une infinité de passions différentes qu'un homme
habile fait mouvoir pour la défense de la patrie,
FLÊCH. Turenne. Les ressorts secrets qui font mou-
voir les cours et les empires, MASS. Carême, Immut.
— REM. L'Académie dit que plusieurs des temps
de ce verbe ne sont usités que dans le style didac-
tique, mais les exemples classiques rapportés ci-
dessus permettent d'en user partout.
— HIST. xie s. Je t'en muvrai un tel si grant con-
traire [opposition], Ch. de Roi. xx. Après lui dist :
cuivert, mar i moùstes [à malheur y vîntes], ib. en.
|| xne s. Seignor, par tel manière, jà nus [nul] n'en
soit doutans, Fu meûe la guerre entre Saisnes et
Frans, Sax. v. Ne la meùssent [une pierre] li buef
d'une charrue, Ronc. p. 105. ||xnie s. Avant que
vous movés de ci [avant que vous partiez d'ici], la
Rose, 2064. Li pueples.... Qui fu tous de pitié meus,
ib. 6669. Li quens Baudoins leur mande, par le
conseil le duc de Venise et des autres barons, qu'il
meùssent [se missent en mouvement] à l'issue de
mars, VILLEH. LIV. Si enfu mervelles [singulière-
ment] meus en pitiet, Chr. deRains, 88. A mouvoir
vertueuse guerre Pour nostre adversaire conquerre,
j. DE MEUNG, Tr. 27. Se c'est héritages, li pies [le
procès] demorra par devant le ségneur de qui il
muet, BEAUM.11,29. Duprael [pré] mouvoit une alée
qui aloit au flum, JOINV. 244. N'aiez paour, je ne di
pas Que meviez isnel le pas, Pour la sainte terre
défendre, RUTEB. il 8. || xive s. Les utilités pour quoi
les mendibles [mâchoires] desous se meuvent sans
celés desus, H. DE MONDEYILLE, f° 19, verso. Ce qui
les meut à telles opinions, c'est pour ce que ilz
veullent fuir le mal et la misère où ilz sont, ORESME,
Eth. iv. Il XVe s. Adonc commencèrent à parler
ces dames et ces seigneurs ensemble, et la jeune
dame en estant se tenoit toute coie, et ne mouvoit
ni oeil ni bouche, FROISS. II, 11, 229. Incontinent
que ung discord se mouvoit en Angleterre, COMM.
VI, 2. Qui peut avoir meu le conte de prendre cette
alliance, ID. I, 1. Vous devez avoir entendu au long
dont mouvoit ceste guerre, m. ni, 3. S'il y met
grand merrien, tel que le mur peust empirer, il
doit faire piliei de pierre de taille, mouvant de
terre, suffisant pour le soustenir; et, s'il ne meut
de terre, si doit il estre fondé sur fondement eu
mur de pierre de taille, Ordonnance, 1485. J|xvi's.
Le chancelier Duprat, de longtemps mal meu con-
tre le dit seigneur de Semblançay, M. DU BELLAY, 72.
Dieu s'esjouil grandement après qu'il eut achevé
le monde, quand il le veit tourner et mouvoir son
premier mouvement, AMYOT, Lyc. 60. Quand les
Grecs movoyent armes les ungs contre les aultres
RAB. Gàrg. 1, 46. Estans sur la rivière de Loyre,
nous sembloyent les arbres prochains se movoir;
toutefoys ilz ne se mouvent, mais nous, par le de-
cours du basteau, m. Pant. v, 26. Les muscles se re-
virans vers leurs origines mouTenU'os fracturé,PARÉ,
xm, 4. Quels ressorts nous meuvent, MONT, I, 172.
—ÉTYM. Berry et Normandie, mouler; wallon,
mouwer; provenç. mover, inovre; cat. mourer ;
esp. et port, mover; ital. mouere; du lat. movere.
Le radical sanscrit më paraît être dans mouere,
mettre. Le participe meû, devenu mû, par contrac-
tion, suppose un participe barbare movutus.
t MOVIBILITÉ (mo-vi-bi-li-té),s. f. Synonyme au-
jourd'hui inusité d'amovibilité. Les maires n'eurent
garde de rétablir la movibilité des charges, MONTESQ.
Esp. xxxi, 7. -
— ÉTYM. Dérivé de mouvoir.
MOXA (mo-ksa), s. m. Terme de chirurgie. Mot
par lequel les Chinois et les Japonais désignent un
tissu cotonneux qu'ils préparent avec les feuilles
desséchées de l'artemisia chinensis, L. pour brûler
sur les téguments d'une personne malade. || En Eu-
rope, petit cylindre fait avec diverses matières,
mais le plus ordinairement avec du coton cardé,
entouré d'une bandelette de toile, et que l'on brûle
comme font les Chinois.
f MOXIBUSTION (mo-ksi-bu-stion), s. f. Terme
de chirurgie. Mode de cautérisation ou d'ustion
propre aux diverses substances avec lesquelles on
peut faire des moxas.
— ÉTYM. Moxa, et le radiîal latin bustio qui est
dans com-bustio (voy. COMBUSTION).
f MOYAU (mo-iô), s. m. Poutre qu'on met sur
le marc pour le soumettre à l'action du pressoir.
MOYE (moî), s. f. Terme de maçonnerie. Nom
qu'on donne au tendre d'une pierre dure, c'est-à-
dire à la partie de la pierre par laquelle elle suit
son lit de carrière, et qui la fait déliter.
— ÉTYM. L'ancien franc, avait moie, tas, mon-
ceau, qui ne convient pas ici. Le vrai sens est
donné à moyé ; pierre moyée, pierre sciée en deux,
dont le tendre est abattu; moj/e est donc le latin
média, et signifie moitié.
y MOYÉ, ÉE (mo-ié, iée), adj. Pierre moyée, pierre
qui est altérée par sa partie tendre. || Se dit aussi
d'une pierre de taille sciée en deux; d'une pierre
dont le tendre est abattu. Pierre moyée.
1. MOYEN, ENNE (mo-iiu. ié-n'; plusieurs di-
sent moi-iien ; d'après Bèze, XVIe siècle, on doit
prononcer moi-ien; d'autres prononçaient moi-en,
d'autres mo-ien, à tort suivant lui), adj. || 1° Qui
occupe une situation intermédiaire. Le ventre [du
rhinocéros] était gros et pendait presque à terre,
surtout à la partie moyenne, BUFF. Quadrup. t. iv,
p. 330, dans POUGENS. Il La moyenne région de l'air,
la région de l'air qui est entre la haute et la basse.
Il 2° Qui tient le milieu entre deux extrémités. Une
taille moyenne. || Des médailles de moyen bronze,
ou, absolument, du moyen bronze, des médailles
d'une médiocre grandeur. || Être de moyen âge,
n'être ni jeune ni vieux. Les souvenirs de l'âge
moyen sont toujours moins vifs que ceux de la pre-
mière jeunesse, J. 3. ROUSS. Confess.iv. || Moyen âge,
le temps qui s'est écoulé depuis la chute de l'empire
romain en 476 jusqu'à la prise de Constaiitinople par
Mahomet II, en 1453; d'autres le font commencer
en 395, à cause du partage de l'empire romain en
empire d'occident et empire d'orient. || Dans les
arts, moyen âge est souvent pris comme adjectif.
Costume moyen âge. 11 devait m'exécuter une ha-
bitation dans le goût du moyen âge avec fenêtres à
ogives, décoration extérieure à dentelles, cloche-
tons , sculptures gothiques, goules, salamandres et
gargouilles.... la maison moyen âge fut comman-
dée, REYBAUD, Jérôme Paturot, u, 7. || La moyenne
latinité, auteurs qui ont écrit depuis le temps de
Sévère ou environ, jusqu'à la décadence de l'empire.
Il 3° Fig. Qui n'est ni bon ni mauvais. On veut qu'il
[saint Augustin] n'ait point admis d'actions moyennes
dans la morale, et qui ne fussent bonnes ou mau-
vaises, contre ce qu'enseigne l'école, qui en recon-
naît d'indifférentes, LA MOTHE LE VAYER, Vertu des
paiens, 1, avant-propos. || Familièrement. Femme de
moyenne vertu, femme d'une conduite suspecte,
d'une vertu équivoque. [Les roués étaient] Nocéj
Brancas, Biron, Canillac, et quelques dames de
moyenne vertu, mais du monde, ST-SIM. 436, 61.
|| 4° Moyenne justice, voy. JUSTICE. || Moyen justi-
cier, seigneur qui était placé entre le haut et le
bas justicier. || 5° Qui sert d'intermédiaire dans
l'ordre intellectuel. Plus un entendement a d'éten-
due ou de perspicacité, moins il multiplie les idées
moyennes, BONNET, ESS. anal, âme, ch. 16. || Terme
de logique. Moyen terme, et, substantivement, le
moyen, le terme d'un syllogisme qui sert à unir
les deux autres. || Fig. et familièrement. Moyen
terme, parti moyen qu'on prend pour terminer une
affaire embarrassante. || 6° Terme de mathématique,
'firmes moyens, ou, substantivement, les moyens,
les deux termes du milieu , dans une proportion.'
Dans toute proportion géométrique, le produit des
extrêmes est égal à celui des moyens. || Moyens pro-
portionnels dans une progression arithmétique ou
géométrique,, tous les termes placés entre les deux
termes extrêmes. Insérer entre deux termes quatre
moyens proportionnels, arithmétiques ou géomé-
triques. H Onditaussi pour abréger : moyens arithmé-
tiques, moyens géométriques. || S./'.Moyennepropor-
tionnelle arithmétique, ou, simplement, moyenne,
quantité moyenne entre deux autres, qui excède au-
tant la plus petite qu'elle est surpassée par la plus
grande. Moyenne proportionnelle géométrique, ou,
simplement, moyenne, quantité moyenne entre deux
autres, en ce sens qu'elle a avec la première le
même rapport géométrique que la seconde a avec
elle. Il 7° Terme d'astronomie. Temps moyen, le
temps marqué par un soleil fictif qui marcherait
toujours du même pas. || Longitude moyenne du
soleil, le lieu de Pécliptique où il se trouverait à
chaque instant, si, à partir de son passage par
l'apogée, il marchait d'un mouvement uniforme.
Il Lieu moyen d'une planète, lieu où devrait se
trouver cette planète, si elle n'éprouvait pas de
perturbations dans son mouvement. || Distance
moyenne d'une planète, le demi grand axe de l'or-
bite. Il Mouvement moyen, celui que l'on considère
indépendamment des inégalités qui le rendent plus
ou moins prompt. La constance des moyens mou-
vements des planètes et des grands axes de leurs
orbites est un des phénomènes les plus remarqua-
bles du système du monde, LAPLACE, Exposé,
iv, 3. Il 8° Terme de marine. Moyen parallèle,
petit cercle parallèle à l'équateur et qui passe par
la latitude d'un point du méridien qui tient le
milieu entre deux points donnés de ce même mé-
ridien. Il 9° Terme de physique. Température
moyenne d'un jour, celle qu'on obtient en ajoutant
entre elles les observations faites à tous les instants
de la journée, et divisant cette somme par le nom-
bre de ces instants. || 10° Terme de statistique. Vie
moyenne, voy. VIE. H 11° Terme de bourse. Cours
moyen, voy.COURS, n° 1 I .]| 12°Terme de grammaire.
Verbe moyen, verbe qui, dans quelques langues,
participe de l'actif et du passif, soit pour le sens,
soit pour les terminaisons, et qui, en particulier,
dans le grec, implique toujours une idée de ré-
flexion, de retour indirect de l'action sur son au-
teur, sur le sujet. || On dit de même : voix
moyenne, aoriste moyen, parfait moyen. || Parfait
moyen se dit, improprement, d'une forme de parfait
qui a la terminaison active en a, et la signification
également active. Le prétendu parfait moyen est
un parfait second. || 13° Écrire eu moyen, employer
une écriture qui n'est ni grosse ni fine, qui est
entre les deux. || 14° Moyen duc, espèce de chouette.
Il 15° Terme d'ancienne coutume. Succéder par
moyen, succéder par la médiation d une personne
interposée qui est morte, comme un petit-fils à un
aïeul, un petit-neveu à son grand-oncle. || 16° S. f.
Terme de mathématique. Moyenne, demi-somme
de deux quantités, et, en général, la somme de
plusieurs quantités divisée par leur nombre. Pren-
dre la moyenne. || 17° En physique, en statis-
tique, etc. Grandeur qui tient le milieu entre des
quantités plus grandes et plus petites, de même
nature, et qui est une valeur abstraite créée de
manière à constituer la résultante unique d'un
grand nombre de résultats observés. La moyenne
d'une masse d'observations de même ordre s'obtient
en divisant la somme des grandeurs observées par
le nombre des observations. || 18° S. f. Moyennes,
nom de deux petits canons que l'on plaçait sur le
pont d'une galère.
— HIST. xme s. Si en ot [eut] plaintes des
moiienes gens de la ville, Chr. de Rains, p. 226.
Il xive s. [Un jugej Entre miséricorde et droit au-
cune fois, Fist sovent droit moyen Girart de
Ross. v. 2949. Et porte honneur à toutes femmes,
Soient damoiselles ou dames, Grandes, moiennes ou
petites, MACHAUT, p. 117. Les tenailles sont petites,
moianes, grans, agues.... H. DE KONDEVILLE, f° 30.
Entre deux nombres dont l'un est trop grant et
l'autre trop petit, pluseurs nombres sont moiens,
ORESME, Eth. 287. || xve s. Et ce que ees parties
ordonneraient, les deux rois le tiendraient et le
MOY
MOY
659
hlement, PASC Prov. xvm. Saint Augustin, celui qui
a le mieux entendu que le libre arbitre est mû de
Dieu, BOSS. Nouv. myst. x, l. Sentiez-vous, dites-
moi, ces violents transports Qui d'un esprit divin
font mouvoir les ressorts? BOIL. Sat. ix. Ce corps
vil et mortel est-il. donc si sacré Due l'esprit qui le
meut ne le quitte à son gré? VOLT, Alz. v. 3. || Pro-
verbe. L'objet meut la puissance, la présence de
l'objet détermine à l'action; locution prise de la
philosophie d'Aristote où la puissance signifie la
simple disposition à faire une chose ; quand cette
puissance était mue, elle passait à l'acte. || Absolu-
ment. Et mon bras n'est du sien qu'un chétif instru-
ment Qui ne meut et n'agit que par son mouvement,
ROTROU, Belisaire, i, 1. Sur un corps qui ne vit,
ne meut ni ne respire, LA FONT. Fabl. v, 20. || A ces
causes et autres considérations à ce mouvant, c'est-
à-dire nous portant, nous excitant; formule qui
s'employait dans les édits du roi. ||3° Mouvoir une
querelle, une question, susciter une querelle, une
question.... J'ai vu les gens Mouvoir deux ques-
tions.... LA FONT. Quiproq. || Mouvoir guerre, faire
la guerre (locution vieillie). Cette parole fut cause à
Cambyse grandement courroucé de mouvoir guerre
à l'Egypte, p. L.COUR. Trad. d'Hérodote. || En termes
de palais, tous procès mus et à mouvoir. || 4° V. n.
Terme de féodalité. Se dit d'une terre qui relève d'une
autre. || 5° Se mouvoir, v. rêfl. Être déplacé par un
mouvement. Aux accords d'Amphion les pierres se
mouvaient, BOIL. Art poét. iv. Que Rohault vaine-
ment sèche pour concevoir, Comment, tout étant
plein, tout a pu se mouvoir, ID. Épître v. La cause
déterminante de son mouvement étant contre-balan-
cée, l'animal ne se mouvra pas pour atteindre à
l'objet de son appétit, BUFF. Nature des anim. Tout se
passe, se suit, se succède, se renouvelle et se meut
par une puissance irrésistible, ID. Quadrup. 1.1, p. 6.
Il Avec ellipse du pronom se, faire mouvoir, mettre
en mouvement. On brûla dans le marché de Londres
plusieurs statues de bois que des moines faisaient
mouvoir par des ressorts, VOLT. Moeurs, 136.
|| Fig. Qu'est-ce qu'une armée? C'est un corps animé
d'une infinité de passions différentes qu'un homme
habile fait mouvoir pour la défense de la patrie,
FLÊCH. Turenne. Les ressorts secrets qui font mou-
voir les cours et les empires, MASS. Carême, Immut.
— REM. L'Académie dit que plusieurs des temps
de ce verbe ne sont usités que dans le style didac-
tique, mais les exemples classiques rapportés ci-
dessus permettent d'en user partout.
— HIST. xie s. Je t'en muvrai un tel si grant con-
traire [opposition], Ch. de Roi. xx. Après lui dist :
cuivert, mar i moùstes [à malheur y vîntes], ib. en.
|| xne s. Seignor, par tel manière, jà nus [nul] n'en
soit doutans, Fu meûe la guerre entre Saisnes et
Frans, Sax. v. Ne la meùssent [une pierre] li buef
d'une charrue, Ronc. p. 105. ||xnie s. Avant que
vous movés de ci [avant que vous partiez d'ici], la
Rose, 2064. Li pueples.... Qui fu tous de pitié meus,
ib. 6669. Li quens Baudoins leur mande, par le
conseil le duc de Venise et des autres barons, qu'il
meùssent [se missent en mouvement] à l'issue de
mars, VILLEH. LIV. Si enfu mervelles [singulière-
ment] meus en pitiet, Chr. deRains, 88. A mouvoir
vertueuse guerre Pour nostre adversaire conquerre,
j. DE MEUNG, Tr. 27. Se c'est héritages, li pies [le
procès] demorra par devant le ségneur de qui il
muet, BEAUM.11,29. Duprael [pré] mouvoit une alée
qui aloit au flum, JOINV. 244. N'aiez paour, je ne di
pas Que meviez isnel le pas, Pour la sainte terre
défendre, RUTEB. il 8. || xive s. Les utilités pour quoi
les mendibles [mâchoires] desous se meuvent sans
celés desus, H. DE MONDEYILLE, f° 19, verso. Ce qui
les meut à telles opinions, c'est pour ce que ilz
veullent fuir le mal et la misère où ilz sont, ORESME,
Eth. iv. Il XVe s. Adonc commencèrent à parler
ces dames et ces seigneurs ensemble, et la jeune
dame en estant se tenoit toute coie, et ne mouvoit
ni oeil ni bouche, FROISS. II, 11, 229. Incontinent
que ung discord se mouvoit en Angleterre, COMM.
VI, 2. Qui peut avoir meu le conte de prendre cette
alliance, ID. I, 1. Vous devez avoir entendu au long
dont mouvoit ceste guerre, m. ni, 3. S'il y met
grand merrien, tel que le mur peust empirer, il
doit faire piliei de pierre de taille, mouvant de
terre, suffisant pour le soustenir; et, s'il ne meut
de terre, si doit il estre fondé sur fondement eu
mur de pierre de taille, Ordonnance, 1485. J|xvi's.
Le chancelier Duprat, de longtemps mal meu con-
tre le dit seigneur de Semblançay, M. DU BELLAY, 72.
Dieu s'esjouil grandement après qu'il eut achevé
le monde, quand il le veit tourner et mouvoir son
premier mouvement, AMYOT, Lyc. 60. Quand les
Grecs movoyent armes les ungs contre les aultres
RAB. Gàrg. 1, 46. Estans sur la rivière de Loyre,
nous sembloyent les arbres prochains se movoir;
toutefoys ilz ne se mouvent, mais nous, par le de-
cours du basteau, m. Pant. v, 26. Les muscles se re-
virans vers leurs origines mouTenU'os fracturé,PARÉ,
xm, 4. Quels ressorts nous meuvent, MONT, I, 172.
—ÉTYM. Berry et Normandie, mouler; wallon,
mouwer; provenç. mover, inovre; cat. mourer ;
esp. et port, mover; ital. mouere; du lat. movere.
Le radical sanscrit më paraît être dans mouere,
mettre. Le participe meû, devenu mû, par contrac-
tion, suppose un participe barbare movutus.
t MOVIBILITÉ (mo-vi-bi-li-té),s. f. Synonyme au-
jourd'hui inusité d'amovibilité. Les maires n'eurent
garde de rétablir la movibilité des charges, MONTESQ.
Esp. xxxi, 7. -
— ÉTYM. Dérivé de mouvoir.
MOXA (mo-ksa), s. m. Terme de chirurgie. Mot
par lequel les Chinois et les Japonais désignent un
tissu cotonneux qu'ils préparent avec les feuilles
desséchées de l'artemisia chinensis, L. pour brûler
sur les téguments d'une personne malade. || En Eu-
rope, petit cylindre fait avec diverses matières,
mais le plus ordinairement avec du coton cardé,
entouré d'une bandelette de toile, et que l'on brûle
comme font les Chinois.
f MOXIBUSTION (mo-ksi-bu-stion), s. f. Terme
de chirurgie. Mode de cautérisation ou d'ustion
propre aux diverses substances avec lesquelles on
peut faire des moxas.
— ÉTYM. Moxa, et le radiîal latin bustio qui est
dans com-bustio (voy. COMBUSTION).
f MOYAU (mo-iô), s. m. Poutre qu'on met sur
le marc pour le soumettre à l'action du pressoir.
MOYE (moî), s. f. Terme de maçonnerie. Nom
qu'on donne au tendre d'une pierre dure, c'est-à-
dire à la partie de la pierre par laquelle elle suit
son lit de carrière, et qui la fait déliter.
— ÉTYM. L'ancien franc, avait moie, tas, mon-
ceau, qui ne convient pas ici. Le vrai sens est
donné à moyé ; pierre moyée, pierre sciée en deux,
dont le tendre est abattu; moj/e est donc le latin
média, et signifie moitié.
y MOYÉ, ÉE (mo-ié, iée), adj. Pierre moyée, pierre
qui est altérée par sa partie tendre. || Se dit aussi
d'une pierre de taille sciée en deux; d'une pierre
dont le tendre est abattu. Pierre moyée.
1. MOYEN, ENNE (mo-iiu. ié-n'; plusieurs di-
sent moi-iien ; d'après Bèze, XVIe siècle, on doit
prononcer moi-ien; d'autres prononçaient moi-en,
d'autres mo-ien, à tort suivant lui), adj. || 1° Qui
occupe une situation intermédiaire. Le ventre [du
rhinocéros] était gros et pendait presque à terre,
surtout à la partie moyenne, BUFF. Quadrup. t. iv,
p. 330, dans POUGENS. Il La moyenne région de l'air,
la région de l'air qui est entre la haute et la basse.
Il 2° Qui tient le milieu entre deux extrémités. Une
taille moyenne. || Des médailles de moyen bronze,
ou, absolument, du moyen bronze, des médailles
d'une médiocre grandeur. || Être de moyen âge,
n'être ni jeune ni vieux. Les souvenirs de l'âge
moyen sont toujours moins vifs que ceux de la pre-
mière jeunesse, J. 3. ROUSS. Confess.iv. || Moyen âge,
le temps qui s'est écoulé depuis la chute de l'empire
romain en 476 jusqu'à la prise de Constaiitinople par
Mahomet II, en 1453; d'autres le font commencer
en 395, à cause du partage de l'empire romain en
empire d'occident et empire d'orient. || Dans les
arts, moyen âge est souvent pris comme adjectif.
Costume moyen âge. 11 devait m'exécuter une ha-
bitation dans le goût du moyen âge avec fenêtres à
ogives, décoration extérieure à dentelles, cloche-
tons , sculptures gothiques, goules, salamandres et
gargouilles.... la maison moyen âge fut comman-
dée, REYBAUD, Jérôme Paturot, u, 7. || La moyenne
latinité, auteurs qui ont écrit depuis le temps de
Sévère ou environ, jusqu'à la décadence de l'empire.
Il 3° Fig. Qui n'est ni bon ni mauvais. On veut qu'il
[saint Augustin] n'ait point admis d'actions moyennes
dans la morale, et qui ne fussent bonnes ou mau-
vaises, contre ce qu'enseigne l'école, qui en recon-
naît d'indifférentes, LA MOTHE LE VAYER, Vertu des
paiens, 1, avant-propos. || Familièrement. Femme de
moyenne vertu, femme d'une conduite suspecte,
d'une vertu équivoque. [Les roués étaient] Nocéj
Brancas, Biron, Canillac, et quelques dames de
moyenne vertu, mais du monde, ST-SIM. 436, 61.
|| 4° Moyenne justice, voy. JUSTICE. || Moyen justi-
cier, seigneur qui était placé entre le haut et le
bas justicier. || 5° Qui sert d'intermédiaire dans
l'ordre intellectuel. Plus un entendement a d'éten-
due ou de perspicacité, moins il multiplie les idées
moyennes, BONNET, ESS. anal, âme, ch. 16. || Terme
de logique. Moyen terme, et, substantivement, le
moyen, le terme d'un syllogisme qui sert à unir
les deux autres. || Fig. et familièrement. Moyen
terme, parti moyen qu'on prend pour terminer une
affaire embarrassante. || 6° Terme de mathématique,
'firmes moyens, ou, substantivement, les moyens,
les deux termes du milieu , dans une proportion.'
Dans toute proportion géométrique, le produit des
extrêmes est égal à celui des moyens. || Moyens pro-
portionnels dans une progression arithmétique ou
géométrique,, tous les termes placés entre les deux
termes extrêmes. Insérer entre deux termes quatre
moyens proportionnels, arithmétiques ou géomé-
triques. H Onditaussi pour abréger : moyens arithmé-
tiques, moyens géométriques. || S./'.Moyennepropor-
tionnelle arithmétique, ou, simplement, moyenne,
quantité moyenne entre deux autres, qui excède au-
tant la plus petite qu'elle est surpassée par la plus
grande. Moyenne proportionnelle géométrique, ou,
simplement, moyenne, quantité moyenne entre deux
autres, en ce sens qu'elle a avec la première le
même rapport géométrique que la seconde a avec
elle. Il 7° Terme d'astronomie. Temps moyen, le
temps marqué par un soleil fictif qui marcherait
toujours du même pas. || Longitude moyenne du
soleil, le lieu de Pécliptique où il se trouverait à
chaque instant, si, à partir de son passage par
l'apogée, il marchait d'un mouvement uniforme.
Il Lieu moyen d'une planète, lieu où devrait se
trouver cette planète, si elle n'éprouvait pas de
perturbations dans son mouvement. || Distance
moyenne d'une planète, le demi grand axe de l'or-
bite. Il Mouvement moyen, celui que l'on considère
indépendamment des inégalités qui le rendent plus
ou moins prompt. La constance des moyens mou-
vements des planètes et des grands axes de leurs
orbites est un des phénomènes les plus remarqua-
bles du système du monde, LAPLACE, Exposé,
iv, 3. Il 8° Terme de marine. Moyen parallèle,
petit cercle parallèle à l'équateur et qui passe par
la latitude d'un point du méridien qui tient le
milieu entre deux points donnés de ce même mé-
ridien. Il 9° Terme de physique. Température
moyenne d'un jour, celle qu'on obtient en ajoutant
entre elles les observations faites à tous les instants
de la journée, et divisant cette somme par le nom-
bre de ces instants. || 10° Terme de statistique. Vie
moyenne, voy. VIE. H 11° Terme de bourse. Cours
moyen, voy.COURS, n° 1 I .]| 12°Terme de grammaire.
Verbe moyen, verbe qui, dans quelques langues,
participe de l'actif et du passif, soit pour le sens,
soit pour les terminaisons, et qui, en particulier,
dans le grec, implique toujours une idée de ré-
flexion, de retour indirect de l'action sur son au-
teur, sur le sujet. || On dit de même : voix
moyenne, aoriste moyen, parfait moyen. || Parfait
moyen se dit, improprement, d'une forme de parfait
qui a la terminaison active en a, et la signification
également active. Le prétendu parfait moyen est
un parfait second. || 13° Écrire eu moyen, employer
une écriture qui n'est ni grosse ni fine, qui est
entre les deux. || 14° Moyen duc, espèce de chouette.
Il 15° Terme d'ancienne coutume. Succéder par
moyen, succéder par la médiation d une personne
interposée qui est morte, comme un petit-fils à un
aïeul, un petit-neveu à son grand-oncle. || 16° S. f.
Terme de mathématique. Moyenne, demi-somme
de deux quantités, et, en général, la somme de
plusieurs quantités divisée par leur nombre. Pren-
dre la moyenne. || 17° En physique, en statis-
tique, etc. Grandeur qui tient le milieu entre des
quantités plus grandes et plus petites, de même
nature, et qui est une valeur abstraite créée de
manière à constituer la résultante unique d'un
grand nombre de résultats observés. La moyenne
d'une masse d'observations de même ordre s'obtient
en divisant la somme des grandeurs observées par
le nombre des observations. || 18° S. f. Moyennes,
nom de deux petits canons que l'on plaçait sur le
pont d'une galère.
— HIST. xme s. Si en ot [eut] plaintes des
moiienes gens de la ville, Chr. de Rains, p. 226.
Il xive s. [Un jugej Entre miséricorde et droit au-
cune fois, Fist sovent droit moyen Girart de
Ross. v. 2949. Et porte honneur à toutes femmes,
Soient damoiselles ou dames, Grandes, moiennes ou
petites, MACHAUT, p. 117. Les tenailles sont petites,
moianes, grans, agues.... H. DE KONDEVILLE, f° 30.
Entre deux nombres dont l'un est trop grant et
l'autre trop petit, pluseurs nombres sont moiens,
ORESME, Eth. 287. || xve s. Et ce que ees parties
ordonneraient, les deux rois le tiendraient et le
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