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MOU
MOU
MOU
i. MOUCHÉ, ÉE (mou-ché, chée), part, passé de
moucher 1. A qui on a ôté l'humeur qui est dans le
nez. Un enfant mouché par sa mère. || Dont on a
coupé la mèche brûlée. Des chandellec mal mou-
chées. j| Fig. Mouché! exclamation populaire pour
pris ! pincé ! attrapé !
2. MOUCHÉ, ÉE (mou-ché, chée), part, passé de
moucher 2. Espionné. Mouché par un ennemi secret.
1. MOUCHER (mou-ché),». a. || 1' Presser les
narines pou: en faire sortir les mucosités. Il [Dio-
gène] vit un jour un homme qui se faisa;t chausser
par un esclave ; tu ne seras pas content, dit-il, jus-
qu'à ce qu'il te mouche; de quoi te servent tes
mains ? ROLLIN, Hist. anc. t. xn, p. 500, dans POU-
GENS. || Absolument. Si cet enfant pouvait moucher,
il serait soulagé. Le tabac fait moucher. || S. m. Ac-
tion de moucher, de se moucher. Tous les moùchers,
toussers.... PASC Pens. xxv, 63, éd. HAVET. Le fré-
quent moucher [de la duchesse de Bourgogne] ré-
pondait aux cris du prince son beau-père, SAINT-SIM.
293, 243. Il 2° Moucher du sang, rendre du sang
par le nez en se mouchant. || 3° Par extension, ôter
le bout du lumignon qui empêche une chandelle de
bien éclairer. Vous ferez encore des mouchettes et
des vases destinés pour y éteindre ce qui aura été
mouché des lauipes, SACI, Bible, Exode, xxv, 38, En
feignant de la moucher, Qu'on éteigne la lumière,
BÉRANG. Censure. fl Moucher une chandelle av°c
le pistolet, tirer si juste que la balle coupe la mèche.
Vous aurez le plus grand plaisir du monde à voir
moucher des chandelles à coups de pistolets, toutes
les fois que vous en voudrez avoir le passe-temps,
SCARR. Lettres, OEuv. t. i, p. 188. || Populairement.
Moucher quelqu'un, remettre quelqu'un à sa place,
lui infliger une correction, le battre. Tu vas te faire
moucher, tu vas recevoir une correction, te. faire
rosser. || 4° Terme de marine. Couper l'extrémité
d'un cordage qui s'effile, d'une pièce de bo:'s qui
ne se termine pas par une surface unie. || 5° Se
moucher, v. réfl. Faire sortir ce qui est dans le
nez. Moi, je leur soutiens qu'un homme qui n'a
pas l'air que nous avons en France; est un homme
qui fait tout de mauvaise grâce, qui ne sait ni
marcher, ni s'asseoir, ni se lever, ni tousser, ni
cracher, ni éternuer, ni se moucher; qu'il est par
conséquent un homme sans manières, BOISSY,
Français à tond. se. l. Mais quand on voit arriver
la secousse, Qu'avant la fin le parterre à grand
bruit Se mouche, tousse, Tout est dit, PANARD,
OEuv. t. m, p. 378, dans POUGENS. On voit, dans
Juvénal, un mari demander "le divorce , parce
que sa femme se mouchait souvent, MONGEZ, Instit.
Mém. hist. et litt. anc. t. iv, p. 308. || II n'a pas le
loisir de se moucher, se dit d'un homme fort oc-
cupé. || Proverbes. Qui se sent morveux se mouche
(voy. MORVEUX). || Il ne se mouche pas du pied, c'est
un homme habile, intelligent, résolu. Certes, mon-
sieur Tartufe, a bien prendre la chose, N'est pas
un homme, non, qui se mouche du pied, MOL. Tort,
u, 3. || Un des tours d'agilité familiers aux anciens
saltimbanques consistait à saisir le pied à deux
mains et à se le passer vivement sous le nez. De là,
cette façon de parler triviale pour dire un homme
grave, digne, considérable : c'est un homme qui ne
se mouche pas du pied. |l U ne se mouche pas du
pied, il y paraît sur sa manche, se dit quand, ne
croyant pas à l'habileté du personnage dont il est
question, on veut faire tourner le proverbe à son
désavantage ; car, qu'il y paraisse sur la manche,
c'est signe de malpropreté. || Cela était bon du temps
qu'on sa mouchait sur la manche, se dit pour mé-
priser une coutume ancienne (du temps qu'on se
mouchait sur la manche, du temps que le monde
était fort simple, était comme un enfant, GÉNIN, Jîé-
créat. 1.1, p. 89). Ne voudriez-vous point supprimer
les mouchoirs, parce qu'autrefois on se mouchait
sur la manche ? DANCOURT, Fête de village, i, 2. || Ne
pas se moucher sur sa manche, ne pas se laisser
mener comme un enfant (lequel se mouche sur sa
manche). J'ai grand'peur qu'un bourreau da. beau-
père ne m'ait promis plus de beurre que de pain ;
je ne me mouche paà sur ma manche, comme vous
savez, et il en faudrait venir SCARRON,. le Mar-
quis ridicule, dans-GÉNiN, Récréât. t. i, p. 88.
— HIST. ira' s. Que ses doiz arde [brûle] à les
mouchier [les chandelles], GAUTIER DE COINCY,
p. 571. En la chiere [face] [il] li crache et moche,
Ren. 14989. || xve s. Comment il a esté mouchéI
N'ay-je pas bien fait mon devoir? Patelin. || xvr s.
Avecques ses dardz, de mille pas loing, il esrnou-
chayt une bougie sans l'estaindre, RAB. Pant.iv, 24.
Il se mouschoyt à ses manches, il mourvoyt dedans
sasouppe, m. Garg, i, 11. Or mouchez voz nez,
petits enfans, ID. Pont. prêf. Un temps fut que
îans grand respect, On lachoit à table le pet.... Et 1
ju'on se mouchoit à la nappe, SAINT-GEL. (76). ]
... Par là il se poussa, Et aux plus hauts honneurs
lu palais s'avança, Ayant mouché [abusé] les rois j
ivec telle prattique, DU BELLAY, IV, 85, verso. Pour
img sysiaux à moucher la chandelle, DE LABORDE, I
émaua;, p. 400. j
— ÉTYM. Wallon, moki, moucher une chandelle ; ;
picard, mouker; du lat. fictif mucare, de mucus, ]
morve. Mucus, morve, et mungere, moucher, ont le i
même radical : sanscr. mue, muncâmi, rejeter, ré- i
pandre; grec, àito-jiOsff-w, se moucher, |iAm-iy|p, ]
nez. i
2. MOUCHER (mou-ché), v. a. Espionner. On l'a i
fait moucher par la police. || On dit plutôt aujour- i
d'hui moucharder.
— HIST. xve s. Et qui plus est, mouscher par les '.
provinces, Pour mieux ouyr et rapporter aux prin-
ces, Faifeu, p. 6. i
— ÉTYM. Mouche.
13. MOUCHER (mou-ché), v. n. Aller comme des
mouches, aller et venir, en parlaht de lettres, de
billets, de chansons, etc. (terme inusité). L'héritière i
de Ventadour avait eu le temps de se faire connaî-
tre par tant de galanteries publiques, qu'aucune
femme ne la voyait, et que les chansons qui avaient
mouché s'étaient chantées en Flandre, dans l'armée,
ST-SIM. 21, 250 Et par des subalternes affidés de
ses troupes, les avis mouchaient à Commercy et à
son fils, ID. 96, 20. Elles convinrent de ne se voir
jamais sans une nécessité à laquelle rien ne pour-
rait suppléer, et les billets mouchaient entre elles
comme avec le roi, ID. 177, los.
— HIST. xvie s. [Le taon].... qui, au retour de
l'an, Parmi les prez fait moucher [courir comme les
mouches] les genices, RONS. 614. Or nottez, amia-
b'es frères, et dressez les oreilles comme la queue
d'une vache qui -mouche [chasse les mouches],
Moyen de parvenir, p. 125, dans LACURNE.
— ÉTYM. Mouche ; bourguig. mousquai, se fâ-
cher , prendre la mouche.
MOUCHEROLLE (mou-che-ro-i'), s. m. Petit oi-
seau de la grosseur à peu près d'un moineau, qui
habite ordinairement près des bois et qui se nour-
rit de mouches (genre muscipeta, de Uuvier, fa-
mille des turdidés). Nous sommes convenus d'appeler
moucherolles ceux qui, étant plus grands que les
gobe-mouches ordinaires, le sont moins que les ty-
rans, et forment entre ces deux familles une fa-
mille intermédiaire où s'observent les nuances et le
passage de l'une et de l'autre, BUFF. Ois. t. vm,
p. 363.
— ÉTYM. Dérivé dtf mouche.
1. MOUCHERON (mou-che-ron), s. m. Nom vul-
gaire de petits diptères, et particulièrement des
espèces du genre cousin. C'est ce vent [avec la
nluie] qui est cause que, lorsque les hirondelles vo-
lent bas, elles nous avertissent de la pluie; car il
fait descendre certains moucherons dont elles vivent,
qui ont coutume de prendre l'essor et de s'égayer
au haut de l'air quand il fait beau, DESC. Méteor.
7. Aaron, tenant sa verge, étendit la main, et
frappa la poussière de la terre, et les hommes et
les bêtes furent tout couverts de moucherons, SACI,
Bible, Exode, vin, 17. Va-t'en, chétif insecte, excré-
ment de la terre ; C'est en ces mots que le lion Par-
lait un jour au moucheron, LA FONT. Fabl. u, 9. Où
la guêpe a passé, le moucheron demeure, m. ib. u,
16. La piqûre des moucherons, plus abondants peut-
être dans ce climat glacé [la Laponie] qu'ils ne le
sont dans les pays les plus chauds, BUFF. De l'homme,
Variétés. Il ne regardera point comme une action
purement indifférente d'écraser un moucheron qui
ne lui fait et ne peut lui faire aucun mal, BONNET,
Palingén. xv, 6. || Populairement. Un moucheron,
un petit garçon.
— HIST. xvr s. Avoir des moucherons en teste,
COTGRAVE.
— ÉTYM. Dérivé de mouche; picard, moukeron;
génev. mouchillon.
2. MOUCHERON (mou-che-ron), s. m. Le bout
de la mèche d'une chandelle qui brûle.
— HIST. xve s. Thomas souffla et estaigny la
chandelle, et n'en demoura que un moucheron,
dont l'en ne veoit gueres cler en la chambre où ilz
estaient, DU CANGE, muscatoria. || xvi" s. Deux mou-
cherons valent une chandelle, LEROUX DE LINCY,
PrOV. t. I, p. 186.
— ÉTYM. Moucher l.
t MOUCHET (mou-chè), s. m. Nom donné par les
fauconniers au tiercelet ou mâle de l'épervier. || Un
des noms vulgaires du pégot ou fauvette des Alpes.
— HIST. xne s. De treis flèches et d'unmoschet
Deitasset [assez] aveir teu vaslet [tel jeune garçon,
BENOÎT, 1.1, p. 592.
— ÉTYM. Diminutif de mouche, par assimilation
à cause de sa petitesse.
MOUCHETÉ, ÉE (mou-che-tê, tée), part, passe
de moucheter 1.1| 1° Garni de mouchetures. Du taf-
fetas moucheté. || 2° Tacheté, en parlant de certains
animaux. Il [le roi] veut avoir Un manchon de ma
peau, tant elle est bigarrée, Pleine de taches, mar-
quetée, Et vergetée et mouchetée, LA FONT. Fabl.
ix, 3. Le dessus de l'aile est moucheté de points
blancs, sur un fond brun nuancé de vert doré, BUF-
FON, Ois. t. xiv, p. 144. || Chez le cheval, robes
mouchetées, robes blanches et gris clair, lorsqu'elles
sont parsemées de petites taches noires de très-pe-
tite dimension. || 3° Blé moucheté, autrement dit
blé charbonné ou niellé, blé malade qui a une
poussière noire dans les poils placés à l'une des
extrémités du grain. C'est une bonne précaution de
laver dans plusieurs eaux les grains mouchetés,
GENLIS, Maison rust. t. m, p. 26, dans POUGENS.
|| 4° S. m. Espèce de serpent, ou de lézard. ||Nom
de deux champignons et de la fausse oronge.
2. MOUCHETÉ, ÉE.(mou-che-té, tée), part,passe
de moucheter 2. Épée mouchetée.
MOUCHETER (mou-che-té. Le t se double quand
la syllabe qui suit est muette : je mouchette, je
mouchetterai. L'Académie ne conjugue pas ce verbe ;
mais, comme elle écrit mouchettes avec deux tf, il
est probable qu'elle écrirait je mouchette avec deux
tt aussi), v. a. || Ie Orner de mouchetures, c'est-à-
dire de petites tachés rondes disposées symétrique-
ment. Moucheter une étoffe. || 2° Moucheter de
l'hermine, y coudre de distance en distance de pe-
tits morceaux de fourrure noire. || 3° V. n. Terme
d'horticulture. Se couvrir de plusieurs petites taches
de différentes couleurs.
— HIST. xv" s. Armines [hermines] mouchetées,
Bibl. desch. 6" série, t. i, p. 349. ||xvie s. Après
avoir mis en pièces l'infanterie abandonnée, des-
quels quelques uns essaierent de gagner un coin des
Suisses, tous se mirent à moucheter ces estrangers,
premièrement à mousquetades, et puis à coups d'es-
coupettes et de pistolets, D'AUB.. Hist. n, 136.
— RTYM. Mouchette (qui a signifié autrefois petite
mouche), diminutif demouene. LamoucfteMc est, par
assimilation, une petite marque, une petite tache.
2. MOUCHETER (mou-che-té),».a. lise conju-
gue comme le précédent. Garnir d'une mouche une
arme pour la rendre inoffénsive, et s'en servir dans
l'escrime. Moucheter un sabre, une épée. || L'Aca-
démie n'a pas le verbe, elle ne donne que le participe.
— ÉTYM. Mouche.
t l. MOUCHETTE (mou-chè-f), s. f. || 1° Terme
d'architecture. Larmier d'une corniche, ou plutôt
le petit rebord qui pend au larmier, et qui empêche
que l'eau ne coule en dessous. || Mouchettes saillantes,
la plinthe, ou le listel, qui est au-dessus d'un quart
de rond, dans les ornements. || 2° Coquille bivalve.
— ÉTYM. Moucher i.
t 2. MOUCHETTE (mou-chè-f), s. f. || 1° Terme
de menuiserie. Sorte de rabot pour former et arron-
dir les baguettes. |] 2° Terme de maçon. Gravois qui
restent dans le tamis après le plâtre passé.
— ÉTYM. Moucher l.
MOUCHETTES (mou-chè-f), s. f. pi. Instrument
pour moucher les chandelles.
— REM. Ce mot n'a point de singulier. On dit les
mouchettes et non pas la mouchette.
— ÉTYM. Moucher 1.
MOUCHETURE (mou-che-tu-r'), s. f. || Ie Orne-
ment qu'on donne à une étoffe en y disposant sy-
métriquement de petites taches. La doublure du
manteau du prince de Conti était d'un satin noir,
piqué de diamants, comme de la moucheture, SÉV.
399. || Moucheture d'hermine, les petits morceaux
de fourrure noire qu'on met çà et là sur de l'her-
mine. || Terme d'architecture. Ornements de fantai-
sie dont on remplit les espaces vides des ouvrages
de sculpture. || Terme de blason. Se dit particulière-
ment des queues d'hermines, lorsqu'elles ne sèment
pas l'écu, et qu'elles s'y trouvent en nombre dé-
terminé. || 2° Taches naturelles qui se trouvent sur
la peau de certains animaux. Le ptarmigon ayant
des mouchetures d'un brun obscur sur un brun
clair, BUFF. Ois. t. m, p. 402. ||3° Terme rural.
Poussière noire du blé, charbon ou Bielle. || 4° Terme
de chirurgie. Scarifications très-superficielles et
très-peu étendues, qu'on pratique pour faire écouler
de la sérosité ou pour dégorger une partie.
— HIST. xvie s. Faisant auparavant, sur la partie,
petites scarifications ou moucheluresi PARE, xv, 69.
MOU
MOU
MOU
i. MOUCHÉ, ÉE (mou-ché, chée), part, passé de
moucher 1. A qui on a ôté l'humeur qui est dans le
nez. Un enfant mouché par sa mère. || Dont on a
coupé la mèche brûlée. Des chandellec mal mou-
chées. j| Fig. Mouché! exclamation populaire pour
pris ! pincé ! attrapé !
2. MOUCHÉ, ÉE (mou-ché, chée), part, passé de
moucher 2. Espionné. Mouché par un ennemi secret.
1. MOUCHER (mou-ché),». a. || 1' Presser les
narines pou: en faire sortir les mucosités. Il [Dio-
gène] vit un jour un homme qui se faisa;t chausser
par un esclave ; tu ne seras pas content, dit-il, jus-
qu'à ce qu'il te mouche; de quoi te servent tes
mains ? ROLLIN, Hist. anc. t. xn, p. 500, dans POU-
GENS. || Absolument. Si cet enfant pouvait moucher,
il serait soulagé. Le tabac fait moucher. || S. m. Ac-
tion de moucher, de se moucher. Tous les moùchers,
toussers.... PASC Pens. xxv, 63, éd. HAVET. Le fré-
quent moucher [de la duchesse de Bourgogne] ré-
pondait aux cris du prince son beau-père, SAINT-SIM.
293, 243. Il 2° Moucher du sang, rendre du sang
par le nez en se mouchant. || 3° Par extension, ôter
le bout du lumignon qui empêche une chandelle de
bien éclairer. Vous ferez encore des mouchettes et
des vases destinés pour y éteindre ce qui aura été
mouché des lauipes, SACI, Bible, Exode, xxv, 38, En
feignant de la moucher, Qu'on éteigne la lumière,
BÉRANG. Censure. fl Moucher une chandelle av°c
le pistolet, tirer si juste que la balle coupe la mèche.
Vous aurez le plus grand plaisir du monde à voir
moucher des chandelles à coups de pistolets, toutes
les fois que vous en voudrez avoir le passe-temps,
SCARR. Lettres, OEuv. t. i, p. 188. || Populairement.
Moucher quelqu'un, remettre quelqu'un à sa place,
lui infliger une correction, le battre. Tu vas te faire
moucher, tu vas recevoir une correction, te. faire
rosser. || 4° Terme de marine. Couper l'extrémité
d'un cordage qui s'effile, d'une pièce de bo:'s qui
ne se termine pas par une surface unie. || 5° Se
moucher, v. réfl. Faire sortir ce qui est dans le
nez. Moi, je leur soutiens qu'un homme qui n'a
pas l'air que nous avons en France; est un homme
qui fait tout de mauvaise grâce, qui ne sait ni
marcher, ni s'asseoir, ni se lever, ni tousser, ni
cracher, ni éternuer, ni se moucher; qu'il est par
conséquent un homme sans manières, BOISSY,
Français à tond. se. l. Mais quand on voit arriver
la secousse, Qu'avant la fin le parterre à grand
bruit Se mouche, tousse, Tout est dit, PANARD,
OEuv. t. m, p. 378, dans POUGENS. On voit, dans
Juvénal, un mari demander "le divorce , parce
que sa femme se mouchait souvent, MONGEZ, Instit.
Mém. hist. et litt. anc. t. iv, p. 308. || II n'a pas le
loisir de se moucher, se dit d'un homme fort oc-
cupé. || Proverbes. Qui se sent morveux se mouche
(voy. MORVEUX). || Il ne se mouche pas du pied, c'est
un homme habile, intelligent, résolu. Certes, mon-
sieur Tartufe, a bien prendre la chose, N'est pas
un homme, non, qui se mouche du pied, MOL. Tort,
u, 3. || Un des tours d'agilité familiers aux anciens
saltimbanques consistait à saisir le pied à deux
mains et à se le passer vivement sous le nez. De là,
cette façon de parler triviale pour dire un homme
grave, digne, considérable : c'est un homme qui ne
se mouche pas du pied. |l U ne se mouche pas du
pied, il y paraît sur sa manche, se dit quand, ne
croyant pas à l'habileté du personnage dont il est
question, on veut faire tourner le proverbe à son
désavantage ; car, qu'il y paraisse sur la manche,
c'est signe de malpropreté. || Cela était bon du temps
qu'on sa mouchait sur la manche, se dit pour mé-
priser une coutume ancienne (du temps qu'on se
mouchait sur la manche, du temps que le monde
était fort simple, était comme un enfant, GÉNIN, Jîé-
créat. 1.1, p. 89). Ne voudriez-vous point supprimer
les mouchoirs, parce qu'autrefois on se mouchait
sur la manche ? DANCOURT, Fête de village, i, 2. || Ne
pas se moucher sur sa manche, ne pas se laisser
mener comme un enfant (lequel se mouche sur sa
manche). J'ai grand'peur qu'un bourreau da. beau-
père ne m'ait promis plus de beurre que de pain ;
je ne me mouche paà sur ma manche, comme vous
savez, et il en faudrait venir SCARRON,. le Mar-
quis ridicule, dans-GÉNiN, Récréât. t. i, p. 88.
— HIST. ira' s. Que ses doiz arde [brûle] à les
mouchier [les chandelles], GAUTIER DE COINCY,
p. 571. En la chiere [face] [il] li crache et moche,
Ren. 14989. || xve s. Comment il a esté mouchéI
N'ay-je pas bien fait mon devoir? Patelin. || xvr s.
Avecques ses dardz, de mille pas loing, il esrnou-
chayt une bougie sans l'estaindre, RAB. Pant.iv, 24.
Il se mouschoyt à ses manches, il mourvoyt dedans
sasouppe, m. Garg, i, 11. Or mouchez voz nez,
petits enfans, ID. Pont. prêf. Un temps fut que
îans grand respect, On lachoit à table le pet.... Et 1
ju'on se mouchoit à la nappe, SAINT-GEL. (76). ]
... Par là il se poussa, Et aux plus hauts honneurs
lu palais s'avança, Ayant mouché [abusé] les rois j
ivec telle prattique, DU BELLAY, IV, 85, verso. Pour
img sysiaux à moucher la chandelle, DE LABORDE, I
émaua;, p. 400. j
— ÉTYM. Wallon, moki, moucher une chandelle ; ;
picard, mouker; du lat. fictif mucare, de mucus, ]
morve. Mucus, morve, et mungere, moucher, ont le i
même radical : sanscr. mue, muncâmi, rejeter, ré- i
pandre; grec, àito-jiOsff-w, se moucher, |iAm-iy|p, ]
nez. i
2. MOUCHER (mou-ché), v. a. Espionner. On l'a i
fait moucher par la police. || On dit plutôt aujour- i
d'hui moucharder.
— HIST. xve s. Et qui plus est, mouscher par les '.
provinces, Pour mieux ouyr et rapporter aux prin-
ces, Faifeu, p. 6. i
— ÉTYM. Mouche.
13. MOUCHER (mou-ché), v. n. Aller comme des
mouches, aller et venir, en parlaht de lettres, de
billets, de chansons, etc. (terme inusité). L'héritière i
de Ventadour avait eu le temps de se faire connaî-
tre par tant de galanteries publiques, qu'aucune
femme ne la voyait, et que les chansons qui avaient
mouché s'étaient chantées en Flandre, dans l'armée,
ST-SIM. 21, 250 Et par des subalternes affidés de
ses troupes, les avis mouchaient à Commercy et à
son fils, ID. 96, 20. Elles convinrent de ne se voir
jamais sans une nécessité à laquelle rien ne pour-
rait suppléer, et les billets mouchaient entre elles
comme avec le roi, ID. 177, los.
— HIST. xvie s. [Le taon].... qui, au retour de
l'an, Parmi les prez fait moucher [courir comme les
mouches] les genices, RONS. 614. Or nottez, amia-
b'es frères, et dressez les oreilles comme la queue
d'une vache qui -mouche [chasse les mouches],
Moyen de parvenir, p. 125, dans LACURNE.
— ÉTYM. Mouche ; bourguig. mousquai, se fâ-
cher , prendre la mouche.
MOUCHEROLLE (mou-che-ro-i'), s. m. Petit oi-
seau de la grosseur à peu près d'un moineau, qui
habite ordinairement près des bois et qui se nour-
rit de mouches (genre muscipeta, de Uuvier, fa-
mille des turdidés). Nous sommes convenus d'appeler
moucherolles ceux qui, étant plus grands que les
gobe-mouches ordinaires, le sont moins que les ty-
rans, et forment entre ces deux familles une fa-
mille intermédiaire où s'observent les nuances et le
passage de l'une et de l'autre, BUFF. Ois. t. vm,
p. 363.
— ÉTYM. Dérivé dtf mouche.
1. MOUCHERON (mou-che-ron), s. m. Nom vul-
gaire de petits diptères, et particulièrement des
espèces du genre cousin. C'est ce vent [avec la
nluie] qui est cause que, lorsque les hirondelles vo-
lent bas, elles nous avertissent de la pluie; car il
fait descendre certains moucherons dont elles vivent,
qui ont coutume de prendre l'essor et de s'égayer
au haut de l'air quand il fait beau, DESC. Méteor.
7. Aaron, tenant sa verge, étendit la main, et
frappa la poussière de la terre, et les hommes et
les bêtes furent tout couverts de moucherons, SACI,
Bible, Exode, vin, 17. Va-t'en, chétif insecte, excré-
ment de la terre ; C'est en ces mots que le lion Par-
lait un jour au moucheron, LA FONT. Fabl. u, 9. Où
la guêpe a passé, le moucheron demeure, m. ib. u,
16. La piqûre des moucherons, plus abondants peut-
être dans ce climat glacé [la Laponie] qu'ils ne le
sont dans les pays les plus chauds, BUFF. De l'homme,
Variétés. Il ne regardera point comme une action
purement indifférente d'écraser un moucheron qui
ne lui fait et ne peut lui faire aucun mal, BONNET,
Palingén. xv, 6. || Populairement. Un moucheron,
un petit garçon.
— HIST. xvr s. Avoir des moucherons en teste,
COTGRAVE.
— ÉTYM. Dérivé de mouche; picard, moukeron;
génev. mouchillon.
2. MOUCHERON (mou-che-ron), s. m. Le bout
de la mèche d'une chandelle qui brûle.
— HIST. xve s. Thomas souffla et estaigny la
chandelle, et n'en demoura que un moucheron,
dont l'en ne veoit gueres cler en la chambre où ilz
estaient, DU CANGE, muscatoria. || xvi" s. Deux mou-
cherons valent une chandelle, LEROUX DE LINCY,
PrOV. t. I, p. 186.
— ÉTYM. Moucher l.
t MOUCHET (mou-chè), s. m. Nom donné par les
fauconniers au tiercelet ou mâle de l'épervier. || Un
des noms vulgaires du pégot ou fauvette des Alpes.
— HIST. xne s. De treis flèches et d'unmoschet
Deitasset [assez] aveir teu vaslet [tel jeune garçon,
BENOÎT, 1.1, p. 592.
— ÉTYM. Diminutif de mouche, par assimilation
à cause de sa petitesse.
MOUCHETÉ, ÉE (mou-che-tê, tée), part, passe
de moucheter 1.1| 1° Garni de mouchetures. Du taf-
fetas moucheté. || 2° Tacheté, en parlant de certains
animaux. Il [le roi] veut avoir Un manchon de ma
peau, tant elle est bigarrée, Pleine de taches, mar-
quetée, Et vergetée et mouchetée, LA FONT. Fabl.
ix, 3. Le dessus de l'aile est moucheté de points
blancs, sur un fond brun nuancé de vert doré, BUF-
FON, Ois. t. xiv, p. 144. || Chez le cheval, robes
mouchetées, robes blanches et gris clair, lorsqu'elles
sont parsemées de petites taches noires de très-pe-
tite dimension. || 3° Blé moucheté, autrement dit
blé charbonné ou niellé, blé malade qui a une
poussière noire dans les poils placés à l'une des
extrémités du grain. C'est une bonne précaution de
laver dans plusieurs eaux les grains mouchetés,
GENLIS, Maison rust. t. m, p. 26, dans POUGENS.
|| 4° S. m. Espèce de serpent, ou de lézard. ||Nom
de deux champignons et de la fausse oronge.
2. MOUCHETÉ, ÉE.(mou-che-té, tée), part,passe
de moucheter 2. Épée mouchetée.
MOUCHETER (mou-che-té. Le t se double quand
la syllabe qui suit est muette : je mouchette, je
mouchetterai. L'Académie ne conjugue pas ce verbe ;
mais, comme elle écrit mouchettes avec deux tf, il
est probable qu'elle écrirait je mouchette avec deux
tt aussi), v. a. || Ie Orner de mouchetures, c'est-à-
dire de petites tachés rondes disposées symétrique-
ment. Moucheter une étoffe. || 2° Moucheter de
l'hermine, y coudre de distance en distance de pe-
tits morceaux de fourrure noire. || 3° V. n. Terme
d'horticulture. Se couvrir de plusieurs petites taches
de différentes couleurs.
— HIST. xv" s. Armines [hermines] mouchetées,
Bibl. desch. 6" série, t. i, p. 349. ||xvie s. Après
avoir mis en pièces l'infanterie abandonnée, des-
quels quelques uns essaierent de gagner un coin des
Suisses, tous se mirent à moucheter ces estrangers,
premièrement à mousquetades, et puis à coups d'es-
coupettes et de pistolets, D'AUB.. Hist. n, 136.
— RTYM. Mouchette (qui a signifié autrefois petite
mouche), diminutif demouene. LamoucfteMc est, par
assimilation, une petite marque, une petite tache.
2. MOUCHETER (mou-che-té),».a. lise conju-
gue comme le précédent. Garnir d'une mouche une
arme pour la rendre inoffénsive, et s'en servir dans
l'escrime. Moucheter un sabre, une épée. || L'Aca-
démie n'a pas le verbe, elle ne donne que le participe.
— ÉTYM. Mouche.
t l. MOUCHETTE (mou-chè-f), s. f. || 1° Terme
d'architecture. Larmier d'une corniche, ou plutôt
le petit rebord qui pend au larmier, et qui empêche
que l'eau ne coule en dessous. || Mouchettes saillantes,
la plinthe, ou le listel, qui est au-dessus d'un quart
de rond, dans les ornements. || 2° Coquille bivalve.
— ÉTYM. Moucher i.
t 2. MOUCHETTE (mou-chè-f), s. f. || 1° Terme
de menuiserie. Sorte de rabot pour former et arron-
dir les baguettes. |] 2° Terme de maçon. Gravois qui
restent dans le tamis après le plâtre passé.
— ÉTYM. Moucher l.
MOUCHETTES (mou-chè-f), s. f. pi. Instrument
pour moucher les chandelles.
— REM. Ce mot n'a point de singulier. On dit les
mouchettes et non pas la mouchette.
— ÉTYM. Moucher 1.
MOUCHETURE (mou-che-tu-r'), s. f. || Ie Orne-
ment qu'on donne à une étoffe en y disposant sy-
métriquement de petites taches. La doublure du
manteau du prince de Conti était d'un satin noir,
piqué de diamants, comme de la moucheture, SÉV.
399. || Moucheture d'hermine, les petits morceaux
de fourrure noire qu'on met çà et là sur de l'her-
mine. || Terme d'architecture. Ornements de fantai-
sie dont on remplit les espaces vides des ouvrages
de sculpture. || Terme de blason. Se dit particulière-
ment des queues d'hermines, lorsqu'elles ne sèment
pas l'écu, et qu'elles s'y trouvent en nombre dé-
terminé. || 2° Taches naturelles qui se trouvent sur
la peau de certains animaux. Le ptarmigon ayant
des mouchetures d'un brun obscur sur un brun
clair, BUFF. Ois. t. m, p. 402. ||3° Terme rural.
Poussière noire du blé, charbon ou Bielle. || 4° Terme
de chirurgie. Scarifications très-superficielles et
très-peu étendues, qu'on pratique pour faire écouler
de la sérosité ou pour dégorger une partie.
— HIST. xvie s. Faisant auparavant, sur la partie,
petites scarifications ou moucheluresi PARE, xv, 69.
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