MOT
MOT
MOT
641
la Rose, 8380. Et nequedent~se Rustebues, Qui nous
connoist bien a dix ans, Voloit dire deux motès nues
[deux petits mots neufs]," Mes qu'au dire fust voir
disanz, RUTEB. 216. ||xvi" s. Lors sont ouyz aux
mansions divines, Maints beaulx motetz et cnansons
celestines, a. MAROT, V, 55. La Barre s'en va avec
ce motet [petit mot], CARLOIX, vin, 14.
— ÉTYM. Diminutif de mot ; ital. mottetto. On
trouve aussi le diminutif motot.
MOTEUR, TRICE (mo-teur, tri-s'), s. m. et f.
|| 1° Celui, celle qui donne le mouvement. Il [Dieu]
est infiniment au-dessus de cette cause première et
de ce premier moteur que les philosophes ont connu
sans toutefois l'adorer, BOSS. Hist. n, 1. De la terre
et des cieux les moteurs éternels, VOLT. Henr. vm.
Ce premier moteur est Dieu, être vivant, éternel,
DIDER. Opin des anc. philos, (péripatêticiens). ||I1
se dit aussi de_ ce qui donne le mouvement. Le
moteur d'une machine. || Moteurs animés, nom
donné à l'homme et aux animaux considérés dans
leur emploi à porter ou à traîner des fardeaux.
|| 2° Fig. Il se dit de celui ou de celle qui produit
des efforts comparés aumouvemenl physique. Et toi,
puissant moteur du destin qui m'outrage, Termine
ce combat sans aucun avantage, Sans faire aucun
des deux ni vaincu ni vainqueur, CORN. Cid, v, 4.
Puisse le grand moteur des belles destinées, Pour
prolonger vos jours, retrancher nos années! m.
Cinna, v, 3. Il y a uniformité d'esprit entre le mo-
teur qui inspire nos passions et celui qui prescrit la
résistance à nos passions, PASC: dans COUSIN. VOUS
avez voulu, ômon Dieu, qu'il [lelibre arbitre] con-
courût à votre grande oeuvre, qui est notre sancti-
fication j sans songer que c'est vous, ô moteur secret,
qui lui inspirez le bon choix qu'il fait, BOSS. Con-
cupisc. 32. On peut concevoir que le corps meurt,
si les esprits qui sont le moteur s'éloignent ou si....
ID. Connaiss. n, l2.Adressez-vous à Dieu en qua-
lité de moteur des coeurs, m. Lett. abb. 69. Tous
[tout le monde] ne considèrent que vous [régent]
comme convocàteur et moteur dé l'assemblée [des
états' généraux], SAINT-SIM. 465, 70. Ce sont les
femmes qui furent motrices de toute cette révolte,
MONTESQ. Lett. pers. 24. Un brasseur de bière de la
ville de Gaiid fut le grand moteur de cette guerre
fameuse et celui qui détermina Edouard à prendre
le titré de roi de France, VOLT. Moeurs, 76. || U
se dit aussi des choses. Qu'est devenu ce senti-
ment intime Qui, sous les noms d'amour et d'ami-
tié, De l'univers est le moteur sublime ?MALFILÂTRE ,
Narcisse, iv. || 3° Moteur, trice,- adj. Qui produit
un mouvement. Ainsi l'esprit moteur, dont la vertu
féconde Par de puissants ressorts anime tout le
monde, BAHIER, le Cabinet de Quinault, p. 66. La
force motrice des corps n'est pas un être composé
de'parties, VOLT. Dict. phil. Ame. Cette attraction
[gravitation], diminuée par la distance, est préci-
sément la vertu motrice de Kepler, laquelle, comme
la lumière, est affaiblie quand le corps est plus
éloigné, BAILLY, jffisî. astron. mod. t. n, p. 465.
La connaissance dé ce centre [de tous les mouve-
ments planétaires] est indispensable pour avancer
dans la recherche des causes motrices, LAPLACE,
Expos. H, préface. || En anatomie, moteur se dit des
muscles. Les muscles moteurs de la jambe, du
bras, etc. || Nerf moteur, se dit de quelques nerfs de
mouvement qui se rendent à certains muscles. Le
nerf moteur externe de l'oeil.
— HIST xv" s. Du premier ciel.et grand moteur
Est mon savoir gubernateur, Nat. à l'alch. err. 380.
|| xvic s. Le'connestable en fut moteur [de cet ac-
cord], D'AUB. ffisf. i, 107. S'il est, comme chantent
nos vers, L'esprit moteur de l'univers, DU BELLAY,
vu, 26, verso.
— ÉTYM. Lat. motorcm, de motum, supin de
movere (voy. MOUVOIR),.
MOTIF (mo-tif), s. m. || 1° Ce qui pousse à faire
une chose. Je sais par quel motif vous m'êtes si con-
traire, CORN. Nicom. v, 10. Phèdre enchérit souvent
[sur Ésope] par un motif de gloire, LA FONT. Fabl.
iv, 18. Le motif seul fait le mérite des actions des
hommes, LA BRUY. II. Prenez dans vos misères un
nouveau motif de confiance, MASS. Carême, Lazare.
Les motifs d'honneur et dé justice l'emportèrent ici
sur ceux de l'intérêt et de la politique, ROLLIN, Hist.
anc. OEuv. t. i, p. 307, dans POUGENS. C'est bien peu
connaître les passions que de les faire raisonner;
plies ont des motifs et jamais des principes, DUCLOS,
Consid. moeurs, ch. 6. || Motif à, avec un verbe à
l'infinitif. Où prenez-vous, monsieur, que j'aie d'il
que mon motif à professer la religion chrétienne est
le pouvoir qu'ont les esprits de ma sorte d'édifier et
de scandaliser ?J. j. ROUSS. Lett. à M. Petit-Pierre,
Moliers.... 1763. || En psychologie, motifs d'action,
les motifs qui déterminent la volonté. || Motif de
crédibilité, ce qui peut raisonnablement porter à
croire une chose indépendamment des preuves dé-
monstratives. || Terme de jurisprudence. Les motifs,
les raisons de juger que les jugements doivent
contenir. Les arrêts.... qui n'ont pas été rendus pu-
bliquement, ou qui ne contiennent pas les motifs,
sont déclarés nuls, Loi20 avril 181 o, art. 7. || 2°Terme
de musique. Phrase mélodique. || Motif principal, la
phrase de chant qui domine dans tout le morceau.
|| 3° Terme d'architecture. Se dit de certains sujets
de sculpture Près du cercle international se trouve
le parc anglais, dont le motif principal est une pa-
gode de l'Inde, Le journal le Siècle, i" avr. 1867.
— •HIST. xiv° s. Ceux [les nerfs] de la nuche sont
diz motis [moteurs], H. DEMONDEVILLE, f° 9, verso.
Nerf est ung instrument sensible et motif, LANFRANC,
f° 9. L'un aime pour une raison ou pour un motif, et
l'autreaimepour l'autre,ORESME, Eth. 241. Etles cho-
ses desquelles le principe et la cause motive "est en
nous meisme quant à les faire ou non, telles choses
sont voluntaires, ID. ib. 48. ||xvi° s. Les seigneurs
persiens luy demandèrent s'ilz venoient de leur privé
motif, ou s'ilz estaient envoyez par le public, AMYOT,
Lyc. «4. La faculté motive consiste principalement
es nerfs et muscles, PARÉ, fnfrod. 8. Faisant estât
de trouver les causes de chasque accident, et de
veoir dans les secrets de la volonté divine les mo-
tifs incompréhensibles de ses oeuvres, MONT, I, 248. •
— ÉTYM. Prov. et catal. màtiu; esp. et ital.mofiuo;
du latin motum, supin de movere (voy. MOUVOIR).
Motif est proprement un-adjectif qui dans l'ancienne
langue et dans les autres langues romanes signifie :
qui a la propriété de mouvoir. De là, transformé en
substantif, il a pris le sens de cause d'action.
+ MOTILITÉ (mo-ti-li-té), s. f. Terme de physio-
logie. Faculté de se mouvoir. La motilité ou faculté
de nous mouvoir, à laquelle nous devons la percep-
tion de mouvement et celle de résistance, DESTUTT-
TRACY, Instii.Mêm. se. mor. et pol. 1.1, p. 333.
— ÉTYM. Dérivé du latin motum, supin de mo-
vere, mouvoir (voy. MOUVOIR)..
MOTION (mo-sion; en vers, de trois syllabes),
s. f. || 1° Terme didactique. Action de mouvoir. On
ne sait si les bêtes sont gouvernées par les lois gé-
nérales du mouvement ou par une motion particu-
lière, MONTESQ. Esp. i, i. Quand même il serait né-
cessaire que la matière fût en motion, comme il est
nécessaire qu'elle soit figurée.... VOLT. Phil. Homél.
sur l'athéisme. || 2° En termes militaires, se disait
généralement, avant le xvni° siècle, au lieu des
mots évolution, manoeuvre. || 3° Motion, nom donné
aux voyelles dans la langue hébraïque, parce que ce
sont elles qui donnent aux consonnes le mouve-
ment, c'est-à-dire la prononciation. || 4° Fig. Pro-
position faite dans une assemblée délibérante par un
de ses membres. Ma motion du 30 janvier devait
nous conduire à la paix, et faire céder avec quelque
gloire par les deux premiers ordres ce que l'im-
périeuse voix du temps et de la justice va leur arra-
cher, MIRABEAU, Collection, t. l,p. 54. || Motion d'ordre,
motion qui a pour objet l'ordre de la discussion.
|| 5° Terme théologique. Synonyme de grâce effi-
cace. De là s'ensuit que l'oraison passive [des mys-
tiques] ne consiste pas dans la motion ou grâce
efficace, par laquelle Dieu persuade aux hommes
"tout ce qu'il lui plaît, parce que cette motion se
trouve dans tous ceux qui pratiquent la vertu, et se
trouve persévéramment dans tous ceux qui persévè-
rent, BOSS. Et. d'oraison, vu, 4.
— HIST. xive s. Les mocions, est à dire les opera-
cions et les generacions, ORESME, Eth. 220. Toute
motion est hastive ou tardive, ID. Thèse de MEUNIER.
|| xv° s. De cette motivn [sollicitation] furent tous
les cardinaux eshah'ô et courroucés, FROISS. II, H,
20. || xvi° s. Quelconque motion [sollicitation] qui
lui pouvoit estre faite au contraire, Lettres _ de
Louis XII, t. iv, p. 255, dans LACURNE. X fin que les
poulmons eussent l'aliment qui les suivist en toutes
leurs motions, PARÉ, ii, <4.
— ÉTYM. Provenç. modo; espagn. mocion; ital.
mozione; du latin motionem, qui vient du supin
motum, de movere (voy. MOUVOIR).
t MOTIVAL, ALE (mo-ti-val, va-1'), adj. Terme
de jurisprudence. Qui concerne les motifs d'un ar-
rêt. Clause motivale.
— ÉTYM. Motif.
MOTIVÉ, ÉE(mo-ti-vé, yée),part. passé démoti-
ver. La France est le seul pays où les arrêts ne soient
pas motivésycomme c'est aussi le seul où l'on achète le
droit de juger les hommes, VOLT. Lett. Damilaville,
13 juin 1766. || Terme de jurisprudence. Conclu-
sions motivées, conclusions que les avoués se signi-
fient dans le cours d'une instance, et auxquelles
ils joignent des moyens sommaires.
MOTIVER (mo-ti-vé), v. a.\\ 1° Munir des motifs
nécessaires. Il motiva son refus. Aujourd'hui les
juges sont obligés de motiver leurs jugements. I)
voulait dire apparemment qu'il ne convenait pas à
un roi de rendre raison à son peuple, et qu'il fallait
en user comme le parlement qui ne motive jamais
ses arrêts, VOLT. Lett. d'Argental, 30 mars 1776.
J'en vais corriger un second [abus] en vous moti-
vant mon arrêt; tout juge qui s'y refuse est un
grand ennemi deslois,BEAUMARCH. Jfar.deFig. m,
15. ||2°Servirde motif. Voilà ce quia motivé celte
mesure. Ces doutes étaient assez motivés peut-être
par la nature des objections qu'on DOUS a faites,
MIRABEAU, Collection, t. n, p. 37. || Motiver les en-
trées et les sorties dans une pièce de théâtre, faire
que les entrées et les sorties des personnages pa-
raissent commandées chaque fois par les circon-
stances.]] 3° Se motiver, v. réfl. Être motivé. Cette
opinion se motive par plusieurs raisons.
— REM. Motiver n'est dans le Dictionnaire de
l'Académie que depuis l'édition de 1740.
— ÉTYM. Motif.
f MOTO (mô-to), s. m. Terme de musique. Mot
italien qui veut dire mouvement, et qu'on emploie
quelquefoisdansles partitions. Con moto, avec mou-
vement, d'une manière animée.
' — ÉTYM. Ital. moto, mouvement, du lat. motus,
mouvement, de motum, supin de movere, mouvoir,
t MOTRICITÉ (mo-tri-si-té), s. /. Terme de phy-
siologie. Faculté de mouvoir, mode d'innervation par
lequel la contraction des tissus musculaires estaéter-
minée. On dit aussi quelquefois incito-motricité.
— ÉTYM. Moteur.
MOTTE (mo-f), s. f. || 1° Petit morceau de terre
détaché avec la charrue, la bêche, ou autrement
Rompre, casser, briser les mottes d'un champ.
|| Terme de fauconnerie. Prendre motte, se dit d'un
oiseau qui se pose à terre au lieu de se percher.
|| 2° Terme de jardinier. Ur.ecertaine quantité de terre
qui tient aux racines. Lever un arbre en motte. Re-
planter un arbre avec sa motte. || 3° Butte, émi-
nence faite de main d'homme où par la nature.
Aplanir une motte. || Butte sur laquelle s'élève un
moulin à vent. || Massif de pierre qui fait partie de
la machine à'pilons d'un moulin à poudre. || Terme
du moyen âge. Principal lieu d'une seigneurie;
place de la forteresse ou du château. || 4° Motte à brû-
ler, ou, simplement, motte, tan qui ne peut plus ser-
vir à tanner, et dont on fait de petites masses rondes
pour brûler. || Tourbe séchée et réduite en paralléli-
pipèdes. || 5° Motte de beurre, une certaine masse de
beurre que les marchands détaillent. || 6° Nom qu'on
donne en Provence à la quantité d'olives qui doit
former une mouture.
— HIST. xme s. Tuit chaplerent [tous frappèrent]
sur Aristote, Qui fu fier com chastel sur mote, Ba-
taille des sept arts. Et les Sarrasins à pié leur ge-
toient les motes de terre enmi les visages, JOINV.
236. Des yex dou cuer ne veons gote, Ne que la
taupe soz la mote, RUTEB. 245. || xiv s. Gautier re-
cevant une mote appellée atterissement en l'yaue de
Seine, DU CANGE, atlerissamentum. \\ xv" s. Ils en-
voyèrent un chevalier de leur conroy devers le roi
d'Angleterre, qui se tenoit plus à mont sur la motte
d'un moulin à vent pour avoir aide, FROISS, I, r. 290.
Et passèrent par force outre les fossés, el viL"ent
jusques à la motte de terre et au pied de la touràpiûs
et à boyaux, ID. 1,1, 317. Le lieu n'est pas defensa-
ble, car la motte est de main d'homme faite et pe-
tite, COMM. vu, 12.Il xvie s. Les attaquans, aidez de
six canons eslevez sur une motte, rembarrèrent dans
deux jours [à la con tr'es carpe] les enfermez, D'AUB.
Hist. n, 203. En Frise et en Hollande, les mottes
qu'ils appellent torf, PALISSY, 783. Le fils a et luy
appartient pour son droit d'ainesse le principal chas-
tel ou maison forte, mothe ou place de maison sei-
gneuriale tenue en fief, si aucune en y a, à son
choix, Coust. génér. t, 1, p. 413.
— ÉTYM. Berry, moutle; espagn. et port, «f»,
levée de terre pour clore un étang; ital. motia.
terre éboulée. Les langues germaniques ont : lioll.
moet, mot, petite élévation ; bavar. motf, monceau
de terre marécageuse; ce qui peut avoir donné motte
du roman. D'autre part le gaélique a moto, mont;
ce qui conviendrait aussi. Oh cite encore l'anc.
haut-allem. moifa, terre, motte; rfoth. mulda, de-
venu en plat deutsch môtwurf; allem. mod. Maul-
wurf, l'animal qui jette la terre, qui fait la motte
(la taupe). D'après Fr. Michel, c'est l'isl. mote, assem-
blée, donnant son nom à la motte où elle se tenait-
il. — 81
DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
MOT
MOT
641
la Rose, 8380. Et nequedent~se Rustebues, Qui nous
connoist bien a dix ans, Voloit dire deux motès nues
[deux petits mots neufs]," Mes qu'au dire fust voir
disanz, RUTEB. 216. ||xvi" s. Lors sont ouyz aux
mansions divines, Maints beaulx motetz et cnansons
celestines, a. MAROT, V, 55. La Barre s'en va avec
ce motet [petit mot], CARLOIX, vin, 14.
— ÉTYM. Diminutif de mot ; ital. mottetto. On
trouve aussi le diminutif motot.
MOTEUR, TRICE (mo-teur, tri-s'), s. m. et f.
|| 1° Celui, celle qui donne le mouvement. Il [Dieu]
est infiniment au-dessus de cette cause première et
de ce premier moteur que les philosophes ont connu
sans toutefois l'adorer, BOSS. Hist. n, 1. De la terre
et des cieux les moteurs éternels, VOLT. Henr. vm.
Ce premier moteur est Dieu, être vivant, éternel,
DIDER. Opin des anc. philos, (péripatêticiens). ||I1
se dit aussi de_ ce qui donne le mouvement. Le
moteur d'une machine. || Moteurs animés, nom
donné à l'homme et aux animaux considérés dans
leur emploi à porter ou à traîner des fardeaux.
|| 2° Fig. Il se dit de celui ou de celle qui produit
des efforts comparés aumouvemenl physique. Et toi,
puissant moteur du destin qui m'outrage, Termine
ce combat sans aucun avantage, Sans faire aucun
des deux ni vaincu ni vainqueur, CORN. Cid, v, 4.
Puisse le grand moteur des belles destinées, Pour
prolonger vos jours, retrancher nos années! m.
Cinna, v, 3. Il y a uniformité d'esprit entre le mo-
teur qui inspire nos passions et celui qui prescrit la
résistance à nos passions, PASC: dans COUSIN. VOUS
avez voulu, ômon Dieu, qu'il [lelibre arbitre] con-
courût à votre grande oeuvre, qui est notre sancti-
fication j sans songer que c'est vous, ô moteur secret,
qui lui inspirez le bon choix qu'il fait, BOSS. Con-
cupisc. 32. On peut concevoir que le corps meurt,
si les esprits qui sont le moteur s'éloignent ou si....
ID. Connaiss. n, l2.Adressez-vous à Dieu en qua-
lité de moteur des coeurs, m. Lett. abb. 69. Tous
[tout le monde] ne considèrent que vous [régent]
comme convocàteur et moteur dé l'assemblée [des
états' généraux], SAINT-SIM. 465, 70. Ce sont les
femmes qui furent motrices de toute cette révolte,
MONTESQ. Lett. pers. 24. Un brasseur de bière de la
ville de Gaiid fut le grand moteur de cette guerre
fameuse et celui qui détermina Edouard à prendre
le titré de roi de France, VOLT. Moeurs, 76. || U
se dit aussi des choses. Qu'est devenu ce senti-
ment intime Qui, sous les noms d'amour et d'ami-
tié, De l'univers est le moteur sublime ?MALFILÂTRE ,
Narcisse, iv. || 3° Moteur, trice,- adj. Qui produit
un mouvement. Ainsi l'esprit moteur, dont la vertu
féconde Par de puissants ressorts anime tout le
monde, BAHIER, le Cabinet de Quinault, p. 66. La
force motrice des corps n'est pas un être composé
de'parties, VOLT. Dict. phil. Ame. Cette attraction
[gravitation], diminuée par la distance, est préci-
sément la vertu motrice de Kepler, laquelle, comme
la lumière, est affaiblie quand le corps est plus
éloigné, BAILLY, jffisî. astron. mod. t. n, p. 465.
La connaissance dé ce centre [de tous les mouve-
ments planétaires] est indispensable pour avancer
dans la recherche des causes motrices, LAPLACE,
Expos. H, préface. || En anatomie, moteur se dit des
muscles. Les muscles moteurs de la jambe, du
bras, etc. || Nerf moteur, se dit de quelques nerfs de
mouvement qui se rendent à certains muscles. Le
nerf moteur externe de l'oeil.
— HIST xv" s. Du premier ciel.et grand moteur
Est mon savoir gubernateur, Nat. à l'alch. err. 380.
|| xvic s. Le'connestable en fut moteur [de cet ac-
cord], D'AUB. ffisf. i, 107. S'il est, comme chantent
nos vers, L'esprit moteur de l'univers, DU BELLAY,
vu, 26, verso.
— ÉTYM. Lat. motorcm, de motum, supin de
movere (voy. MOUVOIR),.
MOTIF (mo-tif), s. m. || 1° Ce qui pousse à faire
une chose. Je sais par quel motif vous m'êtes si con-
traire, CORN. Nicom. v, 10. Phèdre enchérit souvent
[sur Ésope] par un motif de gloire, LA FONT. Fabl.
iv, 18. Le motif seul fait le mérite des actions des
hommes, LA BRUY. II. Prenez dans vos misères un
nouveau motif de confiance, MASS. Carême, Lazare.
Les motifs d'honneur et dé justice l'emportèrent ici
sur ceux de l'intérêt et de la politique, ROLLIN, Hist.
anc. OEuv. t. i, p. 307, dans POUGENS. C'est bien peu
connaître les passions que de les faire raisonner;
plies ont des motifs et jamais des principes, DUCLOS,
Consid. moeurs, ch. 6. || Motif à, avec un verbe à
l'infinitif. Où prenez-vous, monsieur, que j'aie d'il
que mon motif à professer la religion chrétienne est
le pouvoir qu'ont les esprits de ma sorte d'édifier et
de scandaliser ?J. j. ROUSS. Lett. à M. Petit-Pierre,
Moliers.... 1763. || En psychologie, motifs d'action,
les motifs qui déterminent la volonté. || Motif de
crédibilité, ce qui peut raisonnablement porter à
croire une chose indépendamment des preuves dé-
monstratives. || Terme de jurisprudence. Les motifs,
les raisons de juger que les jugements doivent
contenir. Les arrêts.... qui n'ont pas été rendus pu-
bliquement, ou qui ne contiennent pas les motifs,
sont déclarés nuls, Loi20 avril 181 o, art. 7. || 2°Terme
de musique. Phrase mélodique. || Motif principal, la
phrase de chant qui domine dans tout le morceau.
|| 3° Terme d'architecture. Se dit de certains sujets
de sculpture Près du cercle international se trouve
le parc anglais, dont le motif principal est une pa-
gode de l'Inde, Le journal le Siècle, i" avr. 1867.
— •HIST. xiv° s. Ceux [les nerfs] de la nuche sont
diz motis [moteurs], H. DEMONDEVILLE, f° 9, verso.
Nerf est ung instrument sensible et motif, LANFRANC,
f° 9. L'un aime pour une raison ou pour un motif, et
l'autreaimepour l'autre,ORESME, Eth. 241. Etles cho-
ses desquelles le principe et la cause motive "est en
nous meisme quant à les faire ou non, telles choses
sont voluntaires, ID. ib. 48. ||xvi° s. Les seigneurs
persiens luy demandèrent s'ilz venoient de leur privé
motif, ou s'ilz estaient envoyez par le public, AMYOT,
Lyc. «4. La faculté motive consiste principalement
es nerfs et muscles, PARÉ, fnfrod. 8. Faisant estât
de trouver les causes de chasque accident, et de
veoir dans les secrets de la volonté divine les mo-
tifs incompréhensibles de ses oeuvres, MONT, I, 248. •
— ÉTYM. Prov. et catal. màtiu; esp. et ital.mofiuo;
du latin motum, supin de movere (voy. MOUVOIR).
Motif est proprement un-adjectif qui dans l'ancienne
langue et dans les autres langues romanes signifie :
qui a la propriété de mouvoir. De là, transformé en
substantif, il a pris le sens de cause d'action.
+ MOTILITÉ (mo-ti-li-té), s. f. Terme de physio-
logie. Faculté de se mouvoir. La motilité ou faculté
de nous mouvoir, à laquelle nous devons la percep-
tion de mouvement et celle de résistance, DESTUTT-
TRACY, Instii.Mêm. se. mor. et pol. 1.1, p. 333.
— ÉTYM. Dérivé du latin motum, supin de mo-
vere, mouvoir (voy. MOUVOIR)..
MOTION (mo-sion; en vers, de trois syllabes),
s. f. || 1° Terme didactique. Action de mouvoir. On
ne sait si les bêtes sont gouvernées par les lois gé-
nérales du mouvement ou par une motion particu-
lière, MONTESQ. Esp. i, i. Quand même il serait né-
cessaire que la matière fût en motion, comme il est
nécessaire qu'elle soit figurée.... VOLT. Phil. Homél.
sur l'athéisme. || 2° En termes militaires, se disait
généralement, avant le xvni° siècle, au lieu des
mots évolution, manoeuvre. || 3° Motion, nom donné
aux voyelles dans la langue hébraïque, parce que ce
sont elles qui donnent aux consonnes le mouve-
ment, c'est-à-dire la prononciation. || 4° Fig. Pro-
position faite dans une assemblée délibérante par un
de ses membres. Ma motion du 30 janvier devait
nous conduire à la paix, et faire céder avec quelque
gloire par les deux premiers ordres ce que l'im-
périeuse voix du temps et de la justice va leur arra-
cher, MIRABEAU, Collection, t. l,p. 54. || Motion d'ordre,
motion qui a pour objet l'ordre de la discussion.
|| 5° Terme théologique. Synonyme de grâce effi-
cace. De là s'ensuit que l'oraison passive [des mys-
tiques] ne consiste pas dans la motion ou grâce
efficace, par laquelle Dieu persuade aux hommes
"tout ce qu'il lui plaît, parce que cette motion se
trouve dans tous ceux qui pratiquent la vertu, et se
trouve persévéramment dans tous ceux qui persévè-
rent, BOSS. Et. d'oraison, vu, 4.
— HIST. xive s. Les mocions, est à dire les opera-
cions et les generacions, ORESME, Eth. 220. Toute
motion est hastive ou tardive, ID. Thèse de MEUNIER.
|| xv° s. De cette motivn [sollicitation] furent tous
les cardinaux eshah'ô et courroucés, FROISS. II, H,
20. || xvi° s. Quelconque motion [sollicitation] qui
lui pouvoit estre faite au contraire, Lettres _ de
Louis XII, t. iv, p. 255, dans LACURNE. X fin que les
poulmons eussent l'aliment qui les suivist en toutes
leurs motions, PARÉ, ii, <4.
— ÉTYM. Provenç. modo; espagn. mocion; ital.
mozione; du latin motionem, qui vient du supin
motum, de movere (voy. MOUVOIR).
t MOTIVAL, ALE (mo-ti-val, va-1'), adj. Terme
de jurisprudence. Qui concerne les motifs d'un ar-
rêt. Clause motivale.
— ÉTYM. Motif.
MOTIVÉ, ÉE(mo-ti-vé, yée),part. passé démoti-
ver. La France est le seul pays où les arrêts ne soient
pas motivésycomme c'est aussi le seul où l'on achète le
droit de juger les hommes, VOLT. Lett. Damilaville,
13 juin 1766. || Terme de jurisprudence. Conclu-
sions motivées, conclusions que les avoués se signi-
fient dans le cours d'une instance, et auxquelles
ils joignent des moyens sommaires.
MOTIVER (mo-ti-vé), v. a.\\ 1° Munir des motifs
nécessaires. Il motiva son refus. Aujourd'hui les
juges sont obligés de motiver leurs jugements. I)
voulait dire apparemment qu'il ne convenait pas à
un roi de rendre raison à son peuple, et qu'il fallait
en user comme le parlement qui ne motive jamais
ses arrêts, VOLT. Lett. d'Argental, 30 mars 1776.
J'en vais corriger un second [abus] en vous moti-
vant mon arrêt; tout juge qui s'y refuse est un
grand ennemi deslois,BEAUMARCH. Jfar.deFig. m,
15. ||2°Servirde motif. Voilà ce quia motivé celte
mesure. Ces doutes étaient assez motivés peut-être
par la nature des objections qu'on DOUS a faites,
MIRABEAU, Collection, t. n, p. 37. || Motiver les en-
trées et les sorties dans une pièce de théâtre, faire
que les entrées et les sorties des personnages pa-
raissent commandées chaque fois par les circon-
stances.]] 3° Se motiver, v. réfl. Être motivé. Cette
opinion se motive par plusieurs raisons.
— REM. Motiver n'est dans le Dictionnaire de
l'Académie que depuis l'édition de 1740.
— ÉTYM. Motif.
f MOTO (mô-to), s. m. Terme de musique. Mot
italien qui veut dire mouvement, et qu'on emploie
quelquefoisdansles partitions. Con moto, avec mou-
vement, d'une manière animée.
' — ÉTYM. Ital. moto, mouvement, du lat. motus,
mouvement, de motum, supin de movere, mouvoir,
t MOTRICITÉ (mo-tri-si-té), s. /. Terme de phy-
siologie. Faculté de mouvoir, mode d'innervation par
lequel la contraction des tissus musculaires estaéter-
minée. On dit aussi quelquefois incito-motricité.
— ÉTYM. Moteur.
MOTTE (mo-f), s. f. || 1° Petit morceau de terre
détaché avec la charrue, la bêche, ou autrement
Rompre, casser, briser les mottes d'un champ.
|| Terme de fauconnerie. Prendre motte, se dit d'un
oiseau qui se pose à terre au lieu de se percher.
|| 2° Terme de jardinier. Ur.ecertaine quantité de terre
qui tient aux racines. Lever un arbre en motte. Re-
planter un arbre avec sa motte. || 3° Butte, émi-
nence faite de main d'homme où par la nature.
Aplanir une motte. || Butte sur laquelle s'élève un
moulin à vent. || Massif de pierre qui fait partie de
la machine à'pilons d'un moulin à poudre. || Terme
du moyen âge. Principal lieu d'une seigneurie;
place de la forteresse ou du château. || 4° Motte à brû-
ler, ou, simplement, motte, tan qui ne peut plus ser-
vir à tanner, et dont on fait de petites masses rondes
pour brûler. || Tourbe séchée et réduite en paralléli-
pipèdes. || 5° Motte de beurre, une certaine masse de
beurre que les marchands détaillent. || 6° Nom qu'on
donne en Provence à la quantité d'olives qui doit
former une mouture.
— HIST. xme s. Tuit chaplerent [tous frappèrent]
sur Aristote, Qui fu fier com chastel sur mote, Ba-
taille des sept arts. Et les Sarrasins à pié leur ge-
toient les motes de terre enmi les visages, JOINV.
236. Des yex dou cuer ne veons gote, Ne que la
taupe soz la mote, RUTEB. 245. || xiv s. Gautier re-
cevant une mote appellée atterissement en l'yaue de
Seine, DU CANGE, atlerissamentum. \\ xv" s. Ils en-
voyèrent un chevalier de leur conroy devers le roi
d'Angleterre, qui se tenoit plus à mont sur la motte
d'un moulin à vent pour avoir aide, FROISS, I, r. 290.
Et passèrent par force outre les fossés, el viL"ent
jusques à la motte de terre et au pied de la touràpiûs
et à boyaux, ID. 1,1, 317. Le lieu n'est pas defensa-
ble, car la motte est de main d'homme faite et pe-
tite, COMM. vu, 12.Il xvie s. Les attaquans, aidez de
six canons eslevez sur une motte, rembarrèrent dans
deux jours [à la con tr'es carpe] les enfermez, D'AUB.
Hist. n, 203. En Frise et en Hollande, les mottes
qu'ils appellent torf, PALISSY, 783. Le fils a et luy
appartient pour son droit d'ainesse le principal chas-
tel ou maison forte, mothe ou place de maison sei-
gneuriale tenue en fief, si aucune en y a, à son
choix, Coust. génér. t, 1, p. 413.
— ÉTYM. Berry, moutle; espagn. et port, «f»,
levée de terre pour clore un étang; ital. motia.
terre éboulée. Les langues germaniques ont : lioll.
moet, mot, petite élévation ; bavar. motf, monceau
de terre marécageuse; ce qui peut avoir donné motte
du roman. D'autre part le gaélique a moto, mont;
ce qui conviendrait aussi. Oh cite encore l'anc.
haut-allem. moifa, terre, motte; rfoth. mulda, de-
venu en plat deutsch môtwurf; allem. mod. Maul-
wurf, l'animal qui jette la terre, qui fait la motte
(la taupe). D'après Fr. Michel, c'est l'isl. mote, assem-
blée, donnant son nom à la motte où elle se tenait-
il. — 81
DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
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