MOR
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des formes que peut revêtir la matière. || Traité de
la conformation extérieure des animaux et des végé-
taux et des changements que cette conformation
subit. La morphologie... c'est-à-dire l'organogra-
phie expliquée par les transformations auxquelles
sont soumises les parties des végétaux, AUG. ST-
IIILAIRE, Morphologie végétale, p. 17, Paris, 1841.
Il Morphologie des langues, doctrine de la forme
des mots et de leurs transformations.
— ÉTYM. Morpho..., et ).OYO:, traité, doctrine.
t MORPHOLOGIQUE (mor-fo-lo-ji-k'), adj. Quia
rapport à la morphologie. || Classification morpholo-
gique des langues, classification des langues d'après
la forma que prennent les racines, suivant que les
langues Us tiennent isolées, ou qu'elles les aggluti-
nent, ou qu'elles les infléchissent.
t -MORPHOLOGIQUEMENT (mor-fo-lo-ji-ke-man),
adv. Relativement à la forme. Les profondeurs des
océans recèlent encore des animalcules morpholo-
giquement identiques à ceux qui peuplaient l'univer-
salité de la planète à l'époque où les trilobites trô-
naient seuls au sommet de la série des organismes
vitaux, FONVIELLE, Presse scientif. 1863,1.1, p. 455.
t MORPHON (mor-fon), s. m. Genre d'insectes
lépidoptères, de l'ordre des diurnes : le morphon
adonis qu'on trouve dans toute l'Amérique méri-
dionale; le morphon achille, appelé vulgairement
achille, LEGOARANT.
t MORPHOSE (mor-fô-z'), s. f. Terme d'histoire
naturelle. Action de prendre une forme, de donner
une forme. Je viens arrêter un moment l'attention
sur une chétive mais curieuse larve, jusqu'à pré-
sent inconnue à la science; c'est le premier âge, la
première morphose d'un petit coléoptère habitant
des fleuves, le potamophilus acuminatus, DUFOÙR,
Acad. des se. Comptes rendus, t. LIV, p. 260.
— ÉTYM. Môpswertç, de jiopçô», donner une forme,
de- f-opifn, forme.
t MORPHOZOAIRE (mor-fo-zo-ê-r'), adj". Se dit
d'un animal qui a une forme bien déterminée.
— ÉTYM. Morpho..., et Ewâpiov, petit animal.
MORPION (mor-pi-on) s. m. Terme grossier et
qui ne doit pas être prononcé. Sorte de pou qui
s'attache aux endroits poilus du corps; pou du
pubis, pediculus pubis, L. || Fig. et populairement,
se dit par injure aux petits garçons pour leur re-
procher leur petitesse ou leur importunité.
— HIST. xvie s. Des animaux qui se procréent en
nos corps, à sçavoir pouls, punaises et morpions,
PARÉ, xiv, 16. Un petit morpion,OUDIN, Curios. franc.
— ÉTYM. Jfor, qui mord, et pion, ital. pedione,
du latin pedis, pou (voy. POU) : pou qui mord.
MORS (mor; l's ne se prononce et ne se lie jamais :
le moraux dents; des mor en fer; quelques-uns au
pluriel, lient l's: des mor-z en fer), s.m. \\ 1° Propre-
ment, morsure; absolument inusité en ce sens. || Mors
du diable, scabieuse des bois, scabiosa succisa, L.,
ainsi nommée à cause de sa souche tronquée comme
par une morsure. || Dans les verreries, extrémité
de la canne que l'on plonge dans le creuset, et à
laquelle le verre s'attache comme par une morsure.
|| 2° L'ensemble des pièces qui servent à brider un
■jheval ; ce sont l'embouchure, les branches, les
anneaux, l'esse et le crochet. Le mors et l'éperon
sont deux moyens qu'on a imaginés pour les obliger
[les chevaux] à reoevoir le commandement : le mors
pour la précision, et l'éperon pour la promptitude
des mouvements, BUFF. Cheval. || Mors à la turque,
mors dont les branches sont droites, sans sous-barbe.
|| Dans l'usage le plus ordinaire, il se dit de la seule
partie qui porte autrement le nom d'embouchure
du mors, pour la distinguer des autres pièces dont
chacune a un nom particulier. Ils rougissent le mors
d'une sanglante écume, RAC. Phèdre, v, 6. Le voyez-
vous... Abandonner le mors à son fougueux coursier?
LAMART. Harôldi32. || Fig. L'homme, en ses passions
toujours errant sans guide, A besoin qu'on lui mette
et le mors et la bride, BOIL. Sat. x. || Prendre le mors
aux dents, se dit proprement du cheval qui saisit les
branches du frein avec les incisives, et qui, dès lors,
lutte avec avantage contre son conducteur. || Mais,
dans l'usage ordinaire, on dit qu'un cheval prend
. le mors aux dents quand il s'emporte, quoique le
frein ait conservé sa position normale. Dès la pre-
mière charge, le cheval de mon gouverneur prit le
mors aux dents, ST-SIM. 12, 140. || Fig. Prendre le
mors aux dents, se livrer tout entier à ses passions;
et aussi s'emporter, se livrera une colère subite; et
encore, faire succéder une grande activité à l'indo-
lence. Non, morbleu, j'ai pris le mors aux dents,
et il n'y a plus moyen de me retenir, LEGRAND,
Galant coureur, se. 20. || Fig. Hocher le mors à
quelqu'un, le contrarier, s'opposer à ses désirs. Pas
un [du conseil] n'osait hocher le mors au prince
qui représentait le feu roi, ST-SIM. 418, 28. ||Fig.
Ronger le mors, n'oser faire éclater son dépit; on
dit plutôt ronger le frein. Les uns [peuples] indomp-
tés et farouches, Les autres rongeant dans leurs
bouches Les mors des tyrans et des dieux, LAMART.
Harm. rv, 13. || 3° Mors d'Allemagne, instrument
employé pour punir le cheval, ou pour détourner
sa sensibilité pendant une opération chirurgicale.
— HIST. xme s. Adam par grant impacience Et par
foie inobedience Mordi le mors [morceau] qui mort
engendre, J. DE MEUNG, 2Ves. 315. || xvie s. Heureuse
la nef arrestée Par le mors de l'ancrejettée Dedans
le sein d'un si beau port ! DU BELLAY, II, 63, recto. Le
cheval furieux, aiant le mors pour guide, Tousjours
en sa fureur ne dédaigne la bride, ID. m, 62,Ï«'SO.
— ÉTYM. Provenç. mors, morsure; anc. espagn.
muerso; ital. morso; du lat. morsus, morsure.
-[ MORSE (mor-s'), s. m. Mammifère marin, fri-
chechus rosmarus, Linné, famille des pinnigrades,
ordre des carnassiers, qui vit dans toutes les mers
du pôle nord, dit aussi cheval marin, vache marine,
animal à la grande dent. Le morse a, comme l'élé-
phant, deux grandes défenses d'ivoire qui sortent de
la mâchoire supérieure, et il a la tête conformée, ou
plutôt déformée de la même manière que l'éléphant,
auquel il ressemblerait en entier par cette partie
capitale, s'il avait une trompe, BUFF. Quadrup.
t. vi, p. 308.
— ÉTYM. Danois, mar, mer, et ros,cheval : cheval
de mer.
MORSURE (mor-su-r'), s. f. \\ 1" Action de mor-
dre. Leur morsure [des surmulets] est non-seule-
ment cruelle, mais dangereuse, elle est prompte-
ment suivie d'une enflure assez considérable, et la
plaie, quoique petite, est longtemps à se fermer,
BUFF. Quadrup. t. m, p. 3. || 2° Plaie avec contu-
sion ou déchirure, que les animaux font en mor-
dant. Morsure, de cheval. La morsure d'un chien
enragé. ||3° Fig. Il se dit quelquefois de l'action de
substances corrosives. On remarque que l'or résiste
aux impressions et aux morsures du sel et du vi-
naigre, qui résolvent et qui domptent toutes les au-
tres matières, ROLLIN, Hist. anc. OEuv. t. x, p. 522,
dans POUGENS. || 4° Fig. Effets de la médisance, de
la calomnie. Les morsures de la calomnie. Tout
gonflé de poison il attend les morsures, v. HUGO,
Voix intérieures, 13. || 5° Morsure de puces, le cône
pulicaire, coquille ainsi nommée de la forme et de
la couleur de ses taches.
— HIST. xme s. Maufèz [diable], com m'avez
mors de mauvèse morsure 1 RUTEB. II, 96. || xvie s.
De la morsure ou picqueure de la vipère, PARÉ,
XXIII, 23. Telle dent, telle morsure, COTGRAVE.
— ÉTYM. Dérivé du lat. morsum, supin de mor-
dere, mordre; provenç. et ital. morsura.
1. MORT, ORTE (mor, mor-t'; au masculin, le t ne
se lie pas, excepté dans la locution mor-t ou vif),'
part, passé de mourir. || 1° Qui a cessé de vivre.
Après mon père mort, je n'ai point à choisir, CORN.
Cid, iv, 2. De votre cheval mort je vous mis sur
le mien, ROTR. Bélis. v, 5. S'il [votre fils] est bien
fort, l'éducation rustaude est fort bonne ; mais, s'il
est délicat, j'ai ouï dire à Brayer et à Bourdelot
qu'en voulant les faire robustes, on les fait morts,
SÉV. 14 juill. 1677. Les pères mourants envoient
leurs fils pleurer sur leur général mort [Turenne],
FLËCH. Tur. Dans Florence jadis vivait un méde-
cin.... De tous ses amis morts un seul ami resté....
BOIL. Art p. iv. Tout le peuple.... Du prince déjà mort
demandait la santé, RAC. Brit. iv, 2. Les. vivants,
quand ils sont bien fâchés, disent : je voudrais être
mort; et moi, je dirais volontiers au contraire : je
voudrais me porter bien, FÉN. Dial. des morts anc. 18.
|| Mort ou vif, c'est-à-dire soit mort, soit vivant. Mort
ou vif, lui dit-il, montre-nous ton moineau, LA FONT.
Fabl. iv, 19. || Fig. et plaisamment. Mort ou vif, en
quelque état que ce soit. || C'est unbomme mort, se dit
d'un homme qui est ou qui paraît être dans un grand
danger.||Chairmorte,chair frappée de mortification,
qui a cessé de vivre, et qui se séparera du reste du
corps. || Frapper sur quelqu'un comme sur bête morte,
le frapper violemment, [j A demi mort, à qui il ne
reste que peu de vie. Des voleurs le laissent à demi
mort, PASC. Prov. n. Je la vois entre son mari mou-
rant, son fils à demi mort, sa belle-fille frappée d'un
mal incurable, MAINTENON, Lett. à Mme de Caylus,
2S mai 1717.11 Mort ivre, ivre au point d'avoir perdu
tout sentiment. On dit aussi ivre mort. |] Au plur.
Morts ivres. || Cotte morte, voy.COTTE I. jj Terme de
féodalité. Se faire mort d'un fief, délaisser à son
plus proche héritier apparent un fief en avance-
ment d'hoirie. || 2° Il se. dit aussi des végétaux ; avec
raison, puisqu'en effet ils ont la vie. Un arbre mort.
|| Terme d'eaux et forêts. Bois mort, bois qui est
abattu ou qui, étant debout, est sec et ne peut servir
qu'à brûler. || Mort bois, les épines, les ronces et le
bois blanc, qui ne peuvent servir à aucun ouvrage.
|| Feuille morte, feuille sèche qui tombe de l'arbre en
automne. || Feuille-morte,voy.FEUiLLE-MORTE.|| Terme
de peinture. Nature morte, voy. NATURE, n° 22.
H 3° Plus mort que se dit par exagération pour ex-
primer un vif sentiment de douleur, de terreur. Xcet
objet d'horreur, l'oeil troublé, le teint blême, J'ai de-
meuré longtemps plus morte que lui-même, ROTROU?
Anlig. 1, 2. U [Démétrius] se montra à cette mul-
titude, qui était plus morte que vive, et qui atten-
dait dans un tremblement qui ne peut s'exprimer
l'arrêt de sa condamnation, ROLLIN, Hist. anc. OEuv.
t. vu, p. 275, dans POUGENS. || 4° Qui a l'apparence
de la mort. Une morte pâleur s'empare de son front,
CORN. Soph. v, 8. Il Avoir le teint mort, les yeux
morts, les lèvres mortes, avoir le teint décoloré, les
lèvrespâles, les yeux éteints.|| Couleurmorte, couleur
sombre et sans éclat. || 5° Qui est comme glacé par
la mort. Je n'osais me remuer, je ne tenais presque
point de place, et j'avais le coeur mort, MARIVAUX,
Marianne, part. lre. || Fig; Il à la gueule morte, voy.
GUEULE. Il Avoir la langue morte, se taire. H N'y pas al-
ler de main morte, voy. MAiN,n°l. I| Main-morte, voy.
MAINMORTE. H 6° Mort se dit quelquefois pour damné,
comme la mort se dit pour la damnation. Justes,
pécheurs; mort, vivant; vivant, mort; élu, ré-
prouvé, PASC. Pens. xxiv, 12, éd. HAVET. || 7° Privé
de chaleur, de mouvement, en parlant de parties du
corps. Il est paralysé; la partie inférieure du corps
est morte. Parlons un peu de votre santé : n'êtes-
vous point effrayée de ces'jamnes froides et mortes ?
SÉV. 22 sept. 1680. |] 8° Fig. Mort à, mort pour, qui
n'existe plus pour certaines choses. Je n'en ai point
vu qui fût véritablement morte au monde, SÉV. 388.
Sa vie, tout ecclésiastique, annonçait un pasteur
entièrement mort aux choses du siècle, BOSS. Pa-
nég. SI Sulp. 2. Je ne suis point à moi; tous mes
amis doivent me regarder comme morte pour eux,
MAINTENON, Lett. à Mme de Brinon, t. 11, p. 232,
dans POUGENS. Mais croiras-tu. qu'au sein de la
souffrance, Mort au plaisir et mort à l'espérance....
VOLT. Enfant prod. ni, 6. Mort au plaisir, insen-
sible à la gloire, Dans le désert je traîne un long
ennui, MILLEV. Chants élégiaques, l'Arabe. Il Mort
de, qui éprouve une vive impression de. Toute morte
de jalousie, SÉV. 6 janv. 1676. Je crois que vous ne
savez pas que mon fils est allé en Candie.... j'en'
vois tous les périls, j'en suis morte, ID. 28 août
1668. J'arriverai à Chanteloup morte de fatigue,
Mme DU DEFFANT, lett. à Walpole, t. H, p. 165, dans
POUGENS. || Familièrement. Tomber mort, perdre
soudainement l'entrain qu'on avait. Comme nous
étions le plus en train, nous avons vu apparaître
monsieur le Premier avec son grand deuil : nous
sommes tous tombés morts ; pour moi, c'était de
honte que j'étais morte, SÉV. 3 juill. 1676. || 9° Fig.
en parlant des choses, qui est sans force, sans acti-
vité, éteint, par comparaison avec la mort qui éteint
la vie. Qui fuit croit lâchement et n'a qu'Une foi
morte, CORN. Poly. 11, 6. Mais, la reconnaissance
morte, L'amour doit courir grand hasard, ID. Agé-
sil. 1, 1. Ceux-là sont vraiment malheureux et n'ont
que des espérances mortes, qui ont donné le nom
de dieux aux ouvrages de la main des. hommes,
SACI, Bible, Sagesse, xm, 10. M. de Grignan m'est
bien nécessaire; car j'ai un coin de folie qui n'est
pas encore bien mort, SÉV. 6 mai 1680. Vous avez
grand'raison de ne pouvoir vous représenter Mme de
Coulanges à l'agonie, et M. de Coulanges dans la
douleur : je ne le croirais pas, si je ne l'avais vu -,
une vivacité morte, une gaieté pleurante, ce sont
des prodiges, ID. 21 oct. 1676. Les sociétés d'où on
les ôte [les vérités fondamentales du christianisme]
sont des sociétés mortes qui ne peuvent donner à
Dieu des enfants, BOSS. far. xv, § 79. Messieurs,
l'éloquence est morte, toutes ses couleurs s'effa-
cent, ID. Disc. Acad. Le parti de M. de Cambrai est
mort, ID. Lett.quiét. 443. Ce discours d'un guerrier
que la colère enflamme Ressuscite l'honneur déjà
mort en leur âme, BOIL. Ép. iv. Sans tous ces or-
nements le vers tombe en langueur, La poésie est
morte, ou rampe sans vigueur, ID. Art p. in. Les
devoirs ne sont plus que des pratiques mortes et
inanimées, MASS. Carême, Tiéd. 2. Une terre morte
et pour ainsi dire écorchée par les vents, laquelle
ne présente que des ossements, des cailloux jon-
chés, des rochers debout ou renversés, BUFF. Qua-
drup. t.v, p. 14 || OEuvres mortes, voy. OEUVRE, n° 12.
|| 10° Langue morte, voy. LANGUE. n° 6. Mon père re-
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des formes que peut revêtir la matière. || Traité de
la conformation extérieure des animaux et des végé-
taux et des changements que cette conformation
subit. La morphologie... c'est-à-dire l'organogra-
phie expliquée par les transformations auxquelles
sont soumises les parties des végétaux, AUG. ST-
IIILAIRE, Morphologie végétale, p. 17, Paris, 1841.
Il Morphologie des langues, doctrine de la forme
des mots et de leurs transformations.
— ÉTYM. Morpho..., et ).OYO:, traité, doctrine.
t MORPHOLOGIQUE (mor-fo-lo-ji-k'), adj. Quia
rapport à la morphologie. || Classification morpholo-
gique des langues, classification des langues d'après
la forma que prennent les racines, suivant que les
langues Us tiennent isolées, ou qu'elles les aggluti-
nent, ou qu'elles les infléchissent.
t -MORPHOLOGIQUEMENT (mor-fo-lo-ji-ke-man),
adv. Relativement à la forme. Les profondeurs des
océans recèlent encore des animalcules morpholo-
giquement identiques à ceux qui peuplaient l'univer-
salité de la planète à l'époque où les trilobites trô-
naient seuls au sommet de la série des organismes
vitaux, FONVIELLE, Presse scientif. 1863,1.1, p. 455.
t MORPHON (mor-fon), s. m. Genre d'insectes
lépidoptères, de l'ordre des diurnes : le morphon
adonis qu'on trouve dans toute l'Amérique méri-
dionale; le morphon achille, appelé vulgairement
achille, LEGOARANT.
t MORPHOSE (mor-fô-z'), s. f. Terme d'histoire
naturelle. Action de prendre une forme, de donner
une forme. Je viens arrêter un moment l'attention
sur une chétive mais curieuse larve, jusqu'à pré-
sent inconnue à la science; c'est le premier âge, la
première morphose d'un petit coléoptère habitant
des fleuves, le potamophilus acuminatus, DUFOÙR,
Acad. des se. Comptes rendus, t. LIV, p. 260.
— ÉTYM. Môpswertç, de jiopçô», donner une forme,
de- f-opifn, forme.
t MORPHOZOAIRE (mor-fo-zo-ê-r'), adj". Se dit
d'un animal qui a une forme bien déterminée.
— ÉTYM. Morpho..., et Ewâpiov, petit animal.
MORPION (mor-pi-on) s. m. Terme grossier et
qui ne doit pas être prononcé. Sorte de pou qui
s'attache aux endroits poilus du corps; pou du
pubis, pediculus pubis, L. || Fig. et populairement,
se dit par injure aux petits garçons pour leur re-
procher leur petitesse ou leur importunité.
— HIST. xvie s. Des animaux qui se procréent en
nos corps, à sçavoir pouls, punaises et morpions,
PARÉ, xiv, 16. Un petit morpion,OUDIN, Curios. franc.
— ÉTYM. Jfor, qui mord, et pion, ital. pedione,
du latin pedis, pou (voy. POU) : pou qui mord.
MORS (mor; l's ne se prononce et ne se lie jamais :
le moraux dents; des mor en fer; quelques-uns au
pluriel, lient l's: des mor-z en fer), s.m. \\ 1° Propre-
ment, morsure; absolument inusité en ce sens. || Mors
du diable, scabieuse des bois, scabiosa succisa, L.,
ainsi nommée à cause de sa souche tronquée comme
par une morsure. || Dans les verreries, extrémité
de la canne que l'on plonge dans le creuset, et à
laquelle le verre s'attache comme par une morsure.
|| 2° L'ensemble des pièces qui servent à brider un
■jheval ; ce sont l'embouchure, les branches, les
anneaux, l'esse et le crochet. Le mors et l'éperon
sont deux moyens qu'on a imaginés pour les obliger
[les chevaux] à reoevoir le commandement : le mors
pour la précision, et l'éperon pour la promptitude
des mouvements, BUFF. Cheval. || Mors à la turque,
mors dont les branches sont droites, sans sous-barbe.
|| Dans l'usage le plus ordinaire, il se dit de la seule
partie qui porte autrement le nom d'embouchure
du mors, pour la distinguer des autres pièces dont
chacune a un nom particulier. Ils rougissent le mors
d'une sanglante écume, RAC. Phèdre, v, 6. Le voyez-
vous... Abandonner le mors à son fougueux coursier?
LAMART. Harôldi32. || Fig. L'homme, en ses passions
toujours errant sans guide, A besoin qu'on lui mette
et le mors et la bride, BOIL. Sat. x. || Prendre le mors
aux dents, se dit proprement du cheval qui saisit les
branches du frein avec les incisives, et qui, dès lors,
lutte avec avantage contre son conducteur. || Mais,
dans l'usage ordinaire, on dit qu'un cheval prend
. le mors aux dents quand il s'emporte, quoique le
frein ait conservé sa position normale. Dès la pre-
mière charge, le cheval de mon gouverneur prit le
mors aux dents, ST-SIM. 12, 140. || Fig. Prendre le
mors aux dents, se livrer tout entier à ses passions;
et aussi s'emporter, se livrera une colère subite; et
encore, faire succéder une grande activité à l'indo-
lence. Non, morbleu, j'ai pris le mors aux dents,
et il n'y a plus moyen de me retenir, LEGRAND,
Galant coureur, se. 20. || Fig. Hocher le mors à
quelqu'un, le contrarier, s'opposer à ses désirs. Pas
un [du conseil] n'osait hocher le mors au prince
qui représentait le feu roi, ST-SIM. 418, 28. ||Fig.
Ronger le mors, n'oser faire éclater son dépit; on
dit plutôt ronger le frein. Les uns [peuples] indomp-
tés et farouches, Les autres rongeant dans leurs
bouches Les mors des tyrans et des dieux, LAMART.
Harm. rv, 13. || 3° Mors d'Allemagne, instrument
employé pour punir le cheval, ou pour détourner
sa sensibilité pendant une opération chirurgicale.
— HIST. xme s. Adam par grant impacience Et par
foie inobedience Mordi le mors [morceau] qui mort
engendre, J. DE MEUNG, 2Ves. 315. || xvie s. Heureuse
la nef arrestée Par le mors de l'ancrejettée Dedans
le sein d'un si beau port ! DU BELLAY, II, 63, recto. Le
cheval furieux, aiant le mors pour guide, Tousjours
en sa fureur ne dédaigne la bride, ID. m, 62,Ï«'SO.
— ÉTYM. Provenç. mors, morsure; anc. espagn.
muerso; ital. morso; du lat. morsus, morsure.
-[ MORSE (mor-s'), s. m. Mammifère marin, fri-
chechus rosmarus, Linné, famille des pinnigrades,
ordre des carnassiers, qui vit dans toutes les mers
du pôle nord, dit aussi cheval marin, vache marine,
animal à la grande dent. Le morse a, comme l'élé-
phant, deux grandes défenses d'ivoire qui sortent de
la mâchoire supérieure, et il a la tête conformée, ou
plutôt déformée de la même manière que l'éléphant,
auquel il ressemblerait en entier par cette partie
capitale, s'il avait une trompe, BUFF. Quadrup.
t. vi, p. 308.
— ÉTYM. Danois, mar, mer, et ros,cheval : cheval
de mer.
MORSURE (mor-su-r'), s. f. \\ 1" Action de mor-
dre. Leur morsure [des surmulets] est non-seule-
ment cruelle, mais dangereuse, elle est prompte-
ment suivie d'une enflure assez considérable, et la
plaie, quoique petite, est longtemps à se fermer,
BUFF. Quadrup. t. m, p. 3. || 2° Plaie avec contu-
sion ou déchirure, que les animaux font en mor-
dant. Morsure, de cheval. La morsure d'un chien
enragé. ||3° Fig. Il se dit quelquefois de l'action de
substances corrosives. On remarque que l'or résiste
aux impressions et aux morsures du sel et du vi-
naigre, qui résolvent et qui domptent toutes les au-
tres matières, ROLLIN, Hist. anc. OEuv. t. x, p. 522,
dans POUGENS. || 4° Fig. Effets de la médisance, de
la calomnie. Les morsures de la calomnie. Tout
gonflé de poison il attend les morsures, v. HUGO,
Voix intérieures, 13. || 5° Morsure de puces, le cône
pulicaire, coquille ainsi nommée de la forme et de
la couleur de ses taches.
— HIST. xme s. Maufèz [diable], com m'avez
mors de mauvèse morsure 1 RUTEB. II, 96. || xvie s.
De la morsure ou picqueure de la vipère, PARÉ,
XXIII, 23. Telle dent, telle morsure, COTGRAVE.
— ÉTYM. Dérivé du lat. morsum, supin de mor-
dere, mordre; provenç. et ital. morsura.
1. MORT, ORTE (mor, mor-t'; au masculin, le t ne
se lie pas, excepté dans la locution mor-t ou vif),'
part, passé de mourir. || 1° Qui a cessé de vivre.
Après mon père mort, je n'ai point à choisir, CORN.
Cid, iv, 2. De votre cheval mort je vous mis sur
le mien, ROTR. Bélis. v, 5. S'il [votre fils] est bien
fort, l'éducation rustaude est fort bonne ; mais, s'il
est délicat, j'ai ouï dire à Brayer et à Bourdelot
qu'en voulant les faire robustes, on les fait morts,
SÉV. 14 juill. 1677. Les pères mourants envoient
leurs fils pleurer sur leur général mort [Turenne],
FLËCH. Tur. Dans Florence jadis vivait un méde-
cin.... De tous ses amis morts un seul ami resté....
BOIL. Art p. iv. Tout le peuple.... Du prince déjà mort
demandait la santé, RAC. Brit. iv, 2. Les. vivants,
quand ils sont bien fâchés, disent : je voudrais être
mort; et moi, je dirais volontiers au contraire : je
voudrais me porter bien, FÉN. Dial. des morts anc. 18.
|| Mort ou vif, c'est-à-dire soit mort, soit vivant. Mort
ou vif, lui dit-il, montre-nous ton moineau, LA FONT.
Fabl. iv, 19. || Fig. et plaisamment. Mort ou vif, en
quelque état que ce soit. || C'est unbomme mort, se dit
d'un homme qui est ou qui paraît être dans un grand
danger.||Chairmorte,chair frappée de mortification,
qui a cessé de vivre, et qui se séparera du reste du
corps. || Frapper sur quelqu'un comme sur bête morte,
le frapper violemment, [j A demi mort, à qui il ne
reste que peu de vie. Des voleurs le laissent à demi
mort, PASC. Prov. n. Je la vois entre son mari mou-
rant, son fils à demi mort, sa belle-fille frappée d'un
mal incurable, MAINTENON, Lett. à Mme de Caylus,
2S mai 1717.11 Mort ivre, ivre au point d'avoir perdu
tout sentiment. On dit aussi ivre mort. |] Au plur.
Morts ivres. || Cotte morte, voy.COTTE I. jj Terme de
féodalité. Se faire mort d'un fief, délaisser à son
plus proche héritier apparent un fief en avance-
ment d'hoirie. || 2° Il se. dit aussi des végétaux ; avec
raison, puisqu'en effet ils ont la vie. Un arbre mort.
|| Terme d'eaux et forêts. Bois mort, bois qui est
abattu ou qui, étant debout, est sec et ne peut servir
qu'à brûler. || Mort bois, les épines, les ronces et le
bois blanc, qui ne peuvent servir à aucun ouvrage.
|| Feuille morte, feuille sèche qui tombe de l'arbre en
automne. || Feuille-morte,voy.FEUiLLE-MORTE.|| Terme
de peinture. Nature morte, voy. NATURE, n° 22.
H 3° Plus mort que se dit par exagération pour ex-
primer un vif sentiment de douleur, de terreur. Xcet
objet d'horreur, l'oeil troublé, le teint blême, J'ai de-
meuré longtemps plus morte que lui-même, ROTROU?
Anlig. 1, 2. U [Démétrius] se montra à cette mul-
titude, qui était plus morte que vive, et qui atten-
dait dans un tremblement qui ne peut s'exprimer
l'arrêt de sa condamnation, ROLLIN, Hist. anc. OEuv.
t. vu, p. 275, dans POUGENS. || 4° Qui a l'apparence
de la mort. Une morte pâleur s'empare de son front,
CORN. Soph. v, 8. Il Avoir le teint mort, les yeux
morts, les lèvres mortes, avoir le teint décoloré, les
lèvrespâles, les yeux éteints.|| Couleurmorte, couleur
sombre et sans éclat. || 5° Qui est comme glacé par
la mort. Je n'osais me remuer, je ne tenais presque
point de place, et j'avais le coeur mort, MARIVAUX,
Marianne, part. lre. || Fig; Il à la gueule morte, voy.
GUEULE. Il Avoir la langue morte, se taire. H N'y pas al-
ler de main morte, voy. MAiN,n°l. I| Main-morte, voy.
MAINMORTE. H 6° Mort se dit quelquefois pour damné,
comme la mort se dit pour la damnation. Justes,
pécheurs; mort, vivant; vivant, mort; élu, ré-
prouvé, PASC. Pens. xxiv, 12, éd. HAVET. || 7° Privé
de chaleur, de mouvement, en parlant de parties du
corps. Il est paralysé; la partie inférieure du corps
est morte. Parlons un peu de votre santé : n'êtes-
vous point effrayée de ces'jamnes froides et mortes ?
SÉV. 22 sept. 1680. |] 8° Fig. Mort à, mort pour, qui
n'existe plus pour certaines choses. Je n'en ai point
vu qui fût véritablement morte au monde, SÉV. 388.
Sa vie, tout ecclésiastique, annonçait un pasteur
entièrement mort aux choses du siècle, BOSS. Pa-
nég. SI Sulp. 2. Je ne suis point à moi; tous mes
amis doivent me regarder comme morte pour eux,
MAINTENON, Lett. à Mme de Brinon, t. 11, p. 232,
dans POUGENS. Mais croiras-tu. qu'au sein de la
souffrance, Mort au plaisir et mort à l'espérance....
VOLT. Enfant prod. ni, 6. Mort au plaisir, insen-
sible à la gloire, Dans le désert je traîne un long
ennui, MILLEV. Chants élégiaques, l'Arabe. Il Mort
de, qui éprouve une vive impression de. Toute morte
de jalousie, SÉV. 6 janv. 1676. Je crois que vous ne
savez pas que mon fils est allé en Candie.... j'en'
vois tous les périls, j'en suis morte, ID. 28 août
1668. J'arriverai à Chanteloup morte de fatigue,
Mme DU DEFFANT, lett. à Walpole, t. H, p. 165, dans
POUGENS. || Familièrement. Tomber mort, perdre
soudainement l'entrain qu'on avait. Comme nous
étions le plus en train, nous avons vu apparaître
monsieur le Premier avec son grand deuil : nous
sommes tous tombés morts ; pour moi, c'était de
honte que j'étais morte, SÉV. 3 juill. 1676. || 9° Fig.
en parlant des choses, qui est sans force, sans acti-
vité, éteint, par comparaison avec la mort qui éteint
la vie. Qui fuit croit lâchement et n'a qu'Une foi
morte, CORN. Poly. 11, 6. Mais, la reconnaissance
morte, L'amour doit courir grand hasard, ID. Agé-
sil. 1, 1. Ceux-là sont vraiment malheureux et n'ont
que des espérances mortes, qui ont donné le nom
de dieux aux ouvrages de la main des. hommes,
SACI, Bible, Sagesse, xm, 10. M. de Grignan m'est
bien nécessaire; car j'ai un coin de folie qui n'est
pas encore bien mort, SÉV. 6 mai 1680. Vous avez
grand'raison de ne pouvoir vous représenter Mme de
Coulanges à l'agonie, et M. de Coulanges dans la
douleur : je ne le croirais pas, si je ne l'avais vu -,
une vivacité morte, une gaieté pleurante, ce sont
des prodiges, ID. 21 oct. 1676. Les sociétés d'où on
les ôte [les vérités fondamentales du christianisme]
sont des sociétés mortes qui ne peuvent donner à
Dieu des enfants, BOSS. far. xv, § 79. Messieurs,
l'éloquence est morte, toutes ses couleurs s'effa-
cent, ID. Disc. Acad. Le parti de M. de Cambrai est
mort, ID. Lett.quiét. 443. Ce discours d'un guerrier
que la colère enflamme Ressuscite l'honneur déjà
mort en leur âme, BOIL. Ép. iv. Sans tous ces or-
nements le vers tombe en langueur, La poésie est
morte, ou rampe sans vigueur, ID. Art p. in. Les
devoirs ne sont plus que des pratiques mortes et
inanimées, MASS. Carême, Tiéd. 2. Une terre morte
et pour ainsi dire écorchée par les vents, laquelle
ne présente que des ossements, des cailloux jon-
chés, des rochers debout ou renversés, BUFF. Qua-
drup. t.v, p. 14 || OEuvres mortes, voy. OEUVRE, n° 12.
|| 10° Langue morte, voy. LANGUE. n° 6. Mon père re-
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