600
MOM MON MON
mes de même consistance, et particulièrement
à celui que nous appelons poix de montagne, BUFF.
JHïn. t. ni, p. 29. [I 7° Terme de médecine supersti-
tieuse. Nom donné à des esprits qu'on supposait
dans les cadavres, et auxquels on attribuait des ver-
tus pour la guérison de diverses maladies. || On dit
aussi mumie en ce sens. || Terme d'alchimie. Cer-
tain amalgame de plomb et de mercure. || 8° Second
état des insectes, quand ils sont tout à fait inactifs
(Lamarck).
— HIST. xvie s. La mumie a pris son nom et ori-
gine des anciens Juifs, Arabes et Chaldeens, et prin-
cipalement des Égyptiens, mesmes longtemps au-
paravant Moyse, et, depuis eux les Grecs et les
Romains : tous lesquels ont eu en si grand honneur,
révérence et recommandation les corps des trespas-
sés, pour l'espérance de la résurrection, qu'ils ont
fort reoherché les moyens non seulement de les en-
sevelir, mais aussi de les conserver à jamais, PARÉ,
Mumie, i. On dit que la mumie dont on a usé
- jusques aujourd'hui est venue de là [les tom-
beaux des Egyptiens].... Autres disent que mumie
n'est autre chose qu'une simple chair humaine,
prise des corps morts trouvés dans les sables et
arènes qui sont es déserts d'Arabie.... Autres tien-
nent que la mumie se fait et façonne en nostre
France, et que l'on desrobe de nuict les corps aux
gibets, puis on les cure ostant le cerveau et les en-
trailles, et les fait on seicher au four, puis on les
trempe en poix noire.... m. ib. vi. Les pescheurs
usent d'appâts puants pour afficher les poissons ; à
ceste cause ils usent de mumie, parce qu'elle est
fort puante.... X ceste cause, je proteste de jamais
n'en ordonner ny permettre à aucun en prendre,
s'il m'est possible, ID. ib. vm.
— ÉTYM. Persan et arabe, mumia, du persan
moum, cire ou substance balsamique.
f MÔMIER (mô-mié), s. m. Nom de certains sec-
taires fanatiques nombreux en Suisse. On appelle
aussi mômiers, par dénigrement, en Suisse, les mé-
thodistes.
t MOMIFICÀÏEUR, TRICE (mo-mi-fi-ka-teur,
ri-s'), adj. Qui a la vertu de momifier. L'usage du
perchlorure de fer commeoagent momificateur des
tissus exposés à se putréfier rapidement.... KOEBERLÉ,
Acad. des se. Comptes rendus, t. LV, p. 787.
f MOMD?ICATION (mo-mi-fi-ka-sion), s. f. Con-
version d'un cadavre en momie. ...des juge» égyp-
tiens qui n'appréciaient que les titres des morts à la
momification, FONVIELLE, la Liberté, 19 juin l«67.
Il Fig. Amaigrissement considérable.
t MOMIFIER (mo-mi-fié), je momifiais, nous mo-
mifiions, vous momifiiez; quejemomifie, que nous
momifiions, que vous momifiiez, v. a. Transformer
en momie, dessécher un corps mort. || Par exten-
sion. Momifier, dessécher le pédicule de la tumeur
ovarique et les parties libres des ligatures avec du
perchlorure de fer, KOEBERLÉ, Acad. des se. Comp-
tes>rendus, t. LV, p. 787. || Se momifier, v.réfl. De-
venir extrêmement maigre. «
— ÉTYM. Momie, et le lat. facere, faire.
f MOMON (mo-mon), s. m. || 1° Mascarade. || Es-
pèce de danse exécutée par des masques. Masques,
où courez-vous? le pourrait-on apprendre? Trufal-
din, ouvrez-leur pour jouer un momon, MOL. l'Ét. m,
11. || 2° Défi au jeu de dés porté par des masques.
11 alla en tel endroit où il porta un momon. Il est
défendu à celui qui porte le momon ,de parler. Re-
cevoir un momon. Perdre un momon. Un momon
de cent pistoles. Quelle figure! est-ce un momon
que vous allez porter? MOL. Bourg, gent. v, 1.
|| Couvrir le momon, accepter le pari. || Fig. Vous
me couvrez le momon par votre raisonnement con-
traire au mien sur le voyage de M. Te prince [c'est-
à-dire votre raisonnement balance le mien, SÉV. 28
juill. 1680
— HIST. xvie s. Quand ils [les Turcs] entendent que
les chrétiens arment en gros, aussi font-ils de leur
costé, et sont si diligens que.... qui nous doit faire
croire qu'il? couvriraient bien tost le mommon, ainsi
qu'on dit, LANOUR, 421. LeSuedois estoit entréàcette
guefT'e mal préparé ; et. eut ce moumon sur les bras,
n'espérant rien de si prest, D'ADB. Jïïst. i, 190. Les
rois de France et de Poulogne, sous couleur de
porter un mommon, entrent chez Nantouillet, met-
tent tout par place, jusques à rompre les coffres,
piller la vaisselle et l'argent monnoié au profit de
quelques altérés qui les suivoient, ID. ib. n, 104.
— ÉTYM. Même radical que momerie. Momerie
avait aussi signifié une sorte de jeux (voy. l'histo-
rique).
tMQMORDIQUE (mo-mor-di-k'), s. f. Genre de
la famille des cucurbitacées (momordica).
f MOMOT (mo-mo), s. m, Genre de passereaux
de la division des syndactyles (momot est le nom
par lequel Fernandez avait désigné l'espèce type du
noutou).
t MOMUS (mo-mus'), s. m. || 1° Dieu de la my-
thologie qui présidait aux rires et aux chansons.
Momus a pris pour adjoints Des rimeurs d'école ;
Des chansons en quatre points Le froid nous dé-
sole, BÉRANGER, 7a Gaudriole. || 2° Par extension,
la chanson joviale.
— ÉTYM. Mwjnoç, raillerie.
1. MON au masc. (mon ; Pn se lie, et la voyelle
perd le son nasal : mo-n ami); MA au fém. (ma);
MES au plur. pour les deux genres (mê; l's se
lie : mê-z amis), adj". poss. qui répond au pro-
nom per«onnel moi, je. || 1° II exprime la posses-
sion qu'a la personne qui parle. Mon bien. Ma
mère. Mes malheurs. Mais j'ai suivi mon ordre
[l'ordre que j'ai reçu] et n'ai point deviné... CORN.
Suréna, n, i. Certains auteurs, parlant de leurs
ouvrages, disent : mon livre, mon commentaire,
mon histoire ; ils sentent leurs bourgeois qui ont
pignon sur rue, PASC Pens. xxiv, 68, éd. HAVET.
Que je ne cherche point à venger mes injures [les
injures que j'ai reçues], RAC. At7ta7. n, 6.11 y a
une conspiration contre moi plus forte que celle de
Catilina; soyez mes Cicérons, VOLT. Lett. d'Argen-
tal, 8 janv. 1762. || 2° Devant un nom féminin com-
mençant par une voyelle ou par une h muette,
au singulier, l'usage veut qu'on emploie le mascu-
lin. Mon amie. Mon humeur. Prenons parti, mon
âme, en de telles disgrâces, CORN. Hor. in, 1.1|3° Il
se dit aussi en parlant à une personne ou d'une
personne qu'on aime. Rends-moi mon Curiace, ou
laisse agir ma flamme, CORN. Hor. iv, 6. Mon Her-
mione encor le tient-elle asservi? RA"C. Andr. i, 1.
Ma Phoedime, eh! qui peut concevoir ce miracle?
ID. JHïfhr. iv, 1. Aussi bien n'ai-je point vu d'au-
jourd'hui ma cruelle Marine, c'est ma comtesse à
moi, BRUEYS, Muet, i, io. || 4° Familièrement. Il se
met pour désigner des objets qui ne nous appar-
tiennent pas dans le sens précis du mot, mais avec
lesquels la personne qui parle a pourtant quelque
rapport d'habitude ou de mention faite précédem-
ment, etc. Voilà mes fous, Voilà mon homme pris,
et ma vieille attrapée, coRN.Feui;e, iv, 7. Il [le chat]
y tombe [dans un piège] en danger de mourir ; Et
mon chat de crier, LAF0NT.Fab7. vin, 22. Notre in-
terprète transmit en indou le discours impie de mon
jeune homme, VOLT. Voyages de Scarmentado. Je
connais mon public : l'enthousiasme passe ; il n'y a
que l'amitié qui reste, ID. Lett. d'Argental, 11 mars
1752. Je renverrai mon fat, et mon affaire est faite,
GRESSET, Méchant, ni, io. || Il se dit dans le même
sens devant les noms propres. Non, baron, je con-
nais assez mon Londres, quoique je n'y sois que
depuis trois semaines, BOISSY, Français à Lond. 1, 1.
Je ne suis pas scrupuleux; je lis quelquefois mon
Pétrone, DIDER. Essai sur la peint, ch. 6. || 5° Mon,
ma, mes devant les adverbes ou adjectifs compa-
ratifs forment le superlatif. Mon meilleur ami. Ma
plus chère espérance. Mes moindres chagrins.
— REM. 1. Autrefois on disait ma devant une
voyelle et on élidait l'a comme nous Pélidons dans
7a : m'espée, m'esperance, etc. II en est resté seu-
lement m'amie, m'amour. C'est dans le courant du
xive siècle que ce solécisme a commencé à s'intro-
duire et à prendre force d'usage; vrai solécisme,
car le féminin a toujours été ma, ta, sa, et jamais
mone, tone, sone. Comment s'est-il fait? l'ancien
picard, qui disait 7e pour les deux genres, disait
aussi pour les deux genres men au lieu de mon,
ma; il est possible que l'influence picarde, qui a
été considérable, se soit fait sentir et ait causé
davant les voyelles la confusion de mon et de
ma. H 2. Il faut dire : j'ai mal à la tête, et non
pas à ma tête, parce que le pronom j'e montre suf-
fisamment que c'est ma tête dont je veux parler,
et que d'ailleurs on ne peut avoir mal à la tête d'un
autre. Mais il faudra dire : je vois que nia jambe
s'enfle, si je veux parler de ma jambe, et non pas
seulement : je Dois que la jambe s'enfle, parce que
je peux très-bien voir la jambe d'un autre s'enfler.
Il 3. ifon, ma, mes se répètent devant chaque sub-
stantif et devant chaque adjectif, à moins que ces
adjectifs n'aient à peu près le même sens. On dit
donc : Mon père et ma mère sont venus ; Je lui ai
montré mes beaux et mes vilains habits. Mais on
dit : Je lui ai montré mes beaux et brillants équi-
pages. Il est évident dans le dernier exemple que
les adjectifs beaux et brillants sont appliqués au
même substantif.
— HIST. ixe s. Si salvarai eo [je] cist [ce] meon fra-
dre Karlo, Serment. Et Karlus meos sendra [monsei-
gneur], ib. d xie s. Conseiler mei comemi hume saive
[mes hommes sages], Ch. de Roi, n. Que jel sui-
vrai od [avec] mil de mesfedelz, ib. vi. Là voussuirat,
ce dist, mis avoez, ib. LX. Tu n'es mes hom, ne je
ne sui tis sire, i'b. xxi. || xir* s. Baron, 'amenez-rnoi
mon félon boisseor [trompeur], JSonc. 198. Ma se-
ror'te donai par bone volonté, ib. 198. Men escient
[à mon escient], ib. p. 26. Tenez m'espée, ib. p. 29.
[X] Marsilion de moie part nonciez... ib. 120. En
Rencevals gisent mort mi Frenzois, ib. 137. Que
m'anior ne soit doutée, Couci, 1. Tuit mi penser
sont à ma douce amie, ID. 11. || xnie s. Je voudroie,
par m'ame, qu'ele fustdecolée, Berte, xvi. || xiv° s. Et
reçoy m'ame en ta benoîte foy, Ménagier, 1, 1. J'ay
par mon ire esmeu plusieurs à jurer moult vilaine-
ment et de moult vilains sermens, ib. l, 3. Et que
on le deist en ma présence et à mon ouie, ib. 1,3.
Je me suis excusé et mectoie mon excusation pre-
mièrement, ib. Il xv" s. Je ferray [frapperai] d'es-
toc et de taille De m'espée sur lui tous jours, Ke-
surrect. N. S. Mystère. ||xvie s. Pourtant je veux,
m'amie et mon désir... MAROT, I, 343. Sus, louez
Dieu, mon ame, en toute chose, ID. IV,308. Un soleil
voit naistre et mourir la rose; Mille soleils ontveu
naistre m'amour, RONS. 62. Ii m'est souvenu de
mon homme, MONT, I, 382. Depuis le temps des
rois de très louable mémoire, mes père et aieul,
D'AUB. Hist. 11, 242.
— ÉTYM. Berry, moun, devant une voyelle :
moun âne; wallon, mi; Hainaut, mên; picard, men,
min; au fém. em', ème, emn'; provenç. mas, mon;
au fém. ma, au plur. mei, miei; espagn. et ital.
mio, mia; du lat. meum, mea. Dans l'ancienne
langue mis, mes était le nominatif singulier, pour
le masculin; mon, le régime singulier; mi, le no-
minatif pluriel; mes, le régime pluriel, ifon, ma,
ainsi que 7e, 7a, ton, ta, son, sa, se caractérisent
comme les seuls mots qui aientgirdéles terminaisons
latines en um, a; cela tient à leur enclytisme, fai-
sant que leur finale n'avait "pas occasion de tomber.
f 2. MON (mon), particule adv. qui sert à affir-
mer, à interroger; elle est tout à fait inusitée.
Ardez, voire, c'est mon, RÉGNIER, Sat. xi. M. Jour-
dain : Lorsque je hante la noblesse, je fais paraître
mon jugement; et cela est plus beau que de hanter
votre bourgeoisie. — Mme Jourdain : Çà mon vrai-
ment, il y a fort à gagner à fréquenter vos nobles,
MOL. Bourg, gent. m, 3.
— HIST. xne s. E ceaus [ceux] qu'um ne purra
aveir ne asembler, Lur mesage od lur letres i deivent
faire aler, Saveir mun s'il voldrunt cel sacre graanter
[octroyer], Th. le mart. 127. || xme s. Li rois apela celi
prince, et li dit : tu es revenu de l'ost des Tartarins, et
il repondit: Sire, ce sui mon, JOINV. 264. Aus cheva-
liers la montre et dit : Vez, voi ci le plus hardi home
Qui soit d'IUande jusqu'à Rome ; Il a plus cuer que
un lion. Cil respondent que ce a mon, MÉON, NOUV.
rec. 1, 253. X folie me font entendre; Â folie, voir,
ce font mon, Car je n'i voi nule raison, laManekine,
Y. 458. Il xvie s. Respondez-moi, veu ceste foy con-*
stante,X sçavoir-mon, s'il nous laisse au besoin g?
MAROT, 1, 304. Tu estimes bien ce qui sert, et non
pas ce qui nuit. — Ce fay mon, dit Critobule, LA
BOÉTIE, 109.
— ÉTYM. Origine incertaine. On a indiqué la .par-
ticule grecque nûv et la particule de l'ancien Scan-
dinave mun ; suédois, monne ; mais ces particules
sont dubitatives, interrogatives, et mon est affir-
matif. Diez émet une conjecture ingénieuse et plau-
sible : il suppose que mon répond à l'adverbe latin
munde (munde ayant donné mon, comme mundus
avait donné mont) ; de sorte que mon signifierait
purement, certainement.
f MONACAILLE (mo-na-kâ-lP, Il mouillées), s. f.
Se dit par dénigrement des moines. La monacaille
et la prêtraille ont été les moteurs des émeutes de
Madrid en 1765, GALIANI, Correspond, t. 11, dans
POUGENS.
— ÉTYM. Lat. monachus, moine, avec la finale
aille, souvent péjorative. ,
MONACAL, ALE (mo-na-kal, ka-P), adj. Apparte-
nant à l'état de moine, presque toujours avec un sens
défavorable et de dénigrement. Et ce jus [de man-
dragore], Pris par la femme, opère beaucoup plus
Que ne fit onc nulle ombre monacale, LA FONT,
Mandrag. Porte-la [ta cause] dans Trévoux, à ce
beau tribunal [tenu par des Jésuites] Où de nou-
veaux Midas un sénat monacal.... BOIL. Sat. xn.
Qu'on érigea Paris cepuissanttribunal [l'inquisition],
Ce monument affreux du pouvoir' monacal, VOLT.
Henr. vi. Les vertus monastiques cèdent à l'esprit
monacal, DUCLOS, Consid. moeurs, ch. 14, U y a
MOM MON MON
mes de même consistance, et particulièrement
à celui que nous appelons poix de montagne, BUFF.
JHïn. t. ni, p. 29. [I 7° Terme de médecine supersti-
tieuse. Nom donné à des esprits qu'on supposait
dans les cadavres, et auxquels on attribuait des ver-
tus pour la guérison de diverses maladies. || On dit
aussi mumie en ce sens. || Terme d'alchimie. Cer-
tain amalgame de plomb et de mercure. || 8° Second
état des insectes, quand ils sont tout à fait inactifs
(Lamarck).
— HIST. xvie s. La mumie a pris son nom et ori-
gine des anciens Juifs, Arabes et Chaldeens, et prin-
cipalement des Égyptiens, mesmes longtemps au-
paravant Moyse, et, depuis eux les Grecs et les
Romains : tous lesquels ont eu en si grand honneur,
révérence et recommandation les corps des trespas-
sés, pour l'espérance de la résurrection, qu'ils ont
fort reoherché les moyens non seulement de les en-
sevelir, mais aussi de les conserver à jamais, PARÉ,
Mumie, i. On dit que la mumie dont on a usé
- jusques aujourd'hui est venue de là [les tom-
beaux des Egyptiens].... Autres disent que mumie
n'est autre chose qu'une simple chair humaine,
prise des corps morts trouvés dans les sables et
arènes qui sont es déserts d'Arabie.... Autres tien-
nent que la mumie se fait et façonne en nostre
France, et que l'on desrobe de nuict les corps aux
gibets, puis on les cure ostant le cerveau et les en-
trailles, et les fait on seicher au four, puis on les
trempe en poix noire.... m. ib. vi. Les pescheurs
usent d'appâts puants pour afficher les poissons ; à
ceste cause ils usent de mumie, parce qu'elle est
fort puante.... X ceste cause, je proteste de jamais
n'en ordonner ny permettre à aucun en prendre,
s'il m'est possible, ID. ib. vm.
— ÉTYM. Persan et arabe, mumia, du persan
moum, cire ou substance balsamique.
f MÔMIER (mô-mié), s. m. Nom de certains sec-
taires fanatiques nombreux en Suisse. On appelle
aussi mômiers, par dénigrement, en Suisse, les mé-
thodistes.
t MOMIFICÀÏEUR, TRICE (mo-mi-fi-ka-teur,
ri-s'), adj. Qui a la vertu de momifier. L'usage du
perchlorure de fer commeoagent momificateur des
tissus exposés à se putréfier rapidement.... KOEBERLÉ,
Acad. des se. Comptes rendus, t. LV, p. 787.
f MOMD?ICATION (mo-mi-fi-ka-sion), s. f. Con-
version d'un cadavre en momie. ...des juge» égyp-
tiens qui n'appréciaient que les titres des morts à la
momification, FONVIELLE, la Liberté, 19 juin l«67.
Il Fig. Amaigrissement considérable.
t MOMIFIER (mo-mi-fié), je momifiais, nous mo-
mifiions, vous momifiiez; quejemomifie, que nous
momifiions, que vous momifiiez, v. a. Transformer
en momie, dessécher un corps mort. || Par exten-
sion. Momifier, dessécher le pédicule de la tumeur
ovarique et les parties libres des ligatures avec du
perchlorure de fer, KOEBERLÉ, Acad. des se. Comp-
tes>rendus, t. LV, p. 787. || Se momifier, v.réfl. De-
venir extrêmement maigre. «
— ÉTYM. Momie, et le lat. facere, faire.
f MOMON (mo-mon), s. m. || 1° Mascarade. || Es-
pèce de danse exécutée par des masques. Masques,
où courez-vous? le pourrait-on apprendre? Trufal-
din, ouvrez-leur pour jouer un momon, MOL. l'Ét. m,
11. || 2° Défi au jeu de dés porté par des masques.
11 alla en tel endroit où il porta un momon. Il est
défendu à celui qui porte le momon ,de parler. Re-
cevoir un momon. Perdre un momon. Un momon
de cent pistoles. Quelle figure! est-ce un momon
que vous allez porter? MOL. Bourg, gent. v, 1.
|| Couvrir le momon, accepter le pari. || Fig. Vous
me couvrez le momon par votre raisonnement con-
traire au mien sur le voyage de M. Te prince [c'est-
à-dire votre raisonnement balance le mien, SÉV. 28
juill. 1680
— HIST. xvie s. Quand ils [les Turcs] entendent que
les chrétiens arment en gros, aussi font-ils de leur
costé, et sont si diligens que.... qui nous doit faire
croire qu'il? couvriraient bien tost le mommon, ainsi
qu'on dit, LANOUR, 421. LeSuedois estoit entréàcette
guefT'e mal préparé ; et. eut ce moumon sur les bras,
n'espérant rien de si prest, D'ADB. Jïïst. i, 190. Les
rois de France et de Poulogne, sous couleur de
porter un mommon, entrent chez Nantouillet, met-
tent tout par place, jusques à rompre les coffres,
piller la vaisselle et l'argent monnoié au profit de
quelques altérés qui les suivoient, ID. ib. n, 104.
— ÉTYM. Même radical que momerie. Momerie
avait aussi signifié une sorte de jeux (voy. l'histo-
rique).
tMQMORDIQUE (mo-mor-di-k'), s. f. Genre de
la famille des cucurbitacées (momordica).
f MOMOT (mo-mo), s. m, Genre de passereaux
de la division des syndactyles (momot est le nom
par lequel Fernandez avait désigné l'espèce type du
noutou).
t MOMUS (mo-mus'), s. m. || 1° Dieu de la my-
thologie qui présidait aux rires et aux chansons.
Momus a pris pour adjoints Des rimeurs d'école ;
Des chansons en quatre points Le froid nous dé-
sole, BÉRANGER, 7a Gaudriole. || 2° Par extension,
la chanson joviale.
— ÉTYM. Mwjnoç, raillerie.
1. MON au masc. (mon ; Pn se lie, et la voyelle
perd le son nasal : mo-n ami); MA au fém. (ma);
MES au plur. pour les deux genres (mê; l's se
lie : mê-z amis), adj". poss. qui répond au pro-
nom per«onnel moi, je. || 1° II exprime la posses-
sion qu'a la personne qui parle. Mon bien. Ma
mère. Mes malheurs. Mais j'ai suivi mon ordre
[l'ordre que j'ai reçu] et n'ai point deviné... CORN.
Suréna, n, i. Certains auteurs, parlant de leurs
ouvrages, disent : mon livre, mon commentaire,
mon histoire ; ils sentent leurs bourgeois qui ont
pignon sur rue, PASC Pens. xxiv, 68, éd. HAVET.
Que je ne cherche point à venger mes injures [les
injures que j'ai reçues], RAC. At7ta7. n, 6.11 y a
une conspiration contre moi plus forte que celle de
Catilina; soyez mes Cicérons, VOLT. Lett. d'Argen-
tal, 8 janv. 1762. || 2° Devant un nom féminin com-
mençant par une voyelle ou par une h muette,
au singulier, l'usage veut qu'on emploie le mascu-
lin. Mon amie. Mon humeur. Prenons parti, mon
âme, en de telles disgrâces, CORN. Hor. in, 1.1|3° Il
se dit aussi en parlant à une personne ou d'une
personne qu'on aime. Rends-moi mon Curiace, ou
laisse agir ma flamme, CORN. Hor. iv, 6. Mon Her-
mione encor le tient-elle asservi? RA"C. Andr. i, 1.
Ma Phoedime, eh! qui peut concevoir ce miracle?
ID. JHïfhr. iv, 1. Aussi bien n'ai-je point vu d'au-
jourd'hui ma cruelle Marine, c'est ma comtesse à
moi, BRUEYS, Muet, i, io. || 4° Familièrement. Il se
met pour désigner des objets qui ne nous appar-
tiennent pas dans le sens précis du mot, mais avec
lesquels la personne qui parle a pourtant quelque
rapport d'habitude ou de mention faite précédem-
ment, etc. Voilà mes fous, Voilà mon homme pris,
et ma vieille attrapée, coRN.Feui;e, iv, 7. Il [le chat]
y tombe [dans un piège] en danger de mourir ; Et
mon chat de crier, LAF0NT.Fab7. vin, 22. Notre in-
terprète transmit en indou le discours impie de mon
jeune homme, VOLT. Voyages de Scarmentado. Je
connais mon public : l'enthousiasme passe ; il n'y a
que l'amitié qui reste, ID. Lett. d'Argental, 11 mars
1752. Je renverrai mon fat, et mon affaire est faite,
GRESSET, Méchant, ni, io. || Il se dit dans le même
sens devant les noms propres. Non, baron, je con-
nais assez mon Londres, quoique je n'y sois que
depuis trois semaines, BOISSY, Français à Lond. 1, 1.
Je ne suis pas scrupuleux; je lis quelquefois mon
Pétrone, DIDER. Essai sur la peint, ch. 6. || 5° Mon,
ma, mes devant les adverbes ou adjectifs compa-
ratifs forment le superlatif. Mon meilleur ami. Ma
plus chère espérance. Mes moindres chagrins.
— REM. 1. Autrefois on disait ma devant une
voyelle et on élidait l'a comme nous Pélidons dans
7a : m'espée, m'esperance, etc. II en est resté seu-
lement m'amie, m'amour. C'est dans le courant du
xive siècle que ce solécisme a commencé à s'intro-
duire et à prendre force d'usage; vrai solécisme,
car le féminin a toujours été ma, ta, sa, et jamais
mone, tone, sone. Comment s'est-il fait? l'ancien
picard, qui disait 7e pour les deux genres, disait
aussi pour les deux genres men au lieu de mon,
ma; il est possible que l'influence picarde, qui a
été considérable, se soit fait sentir et ait causé
davant les voyelles la confusion de mon et de
ma. H 2. Il faut dire : j'ai mal à la tête, et non
pas à ma tête, parce que le pronom j'e montre suf-
fisamment que c'est ma tête dont je veux parler,
et que d'ailleurs on ne peut avoir mal à la tête d'un
autre. Mais il faudra dire : je vois que nia jambe
s'enfle, si je veux parler de ma jambe, et non pas
seulement : je Dois que la jambe s'enfle, parce que
je peux très-bien voir la jambe d'un autre s'enfler.
Il 3. ifon, ma, mes se répètent devant chaque sub-
stantif et devant chaque adjectif, à moins que ces
adjectifs n'aient à peu près le même sens. On dit
donc : Mon père et ma mère sont venus ; Je lui ai
montré mes beaux et mes vilains habits. Mais on
dit : Je lui ai montré mes beaux et brillants équi-
pages. Il est évident dans le dernier exemple que
les adjectifs beaux et brillants sont appliqués au
même substantif.
— HIST. ixe s. Si salvarai eo [je] cist [ce] meon fra-
dre Karlo, Serment. Et Karlus meos sendra [monsei-
gneur], ib. d xie s. Conseiler mei comemi hume saive
[mes hommes sages], Ch. de Roi, n. Que jel sui-
vrai od [avec] mil de mesfedelz, ib. vi. Là voussuirat,
ce dist, mis avoez, ib. LX. Tu n'es mes hom, ne je
ne sui tis sire, i'b. xxi. || xir* s. Baron, 'amenez-rnoi
mon félon boisseor [trompeur], JSonc. 198. Ma se-
ror'te donai par bone volonté, ib. 198. Men escient
[à mon escient], ib. p. 26. Tenez m'espée, ib. p. 29.
[X] Marsilion de moie part nonciez... ib. 120. En
Rencevals gisent mort mi Frenzois, ib. 137. Que
m'anior ne soit doutée, Couci, 1. Tuit mi penser
sont à ma douce amie, ID. 11. || xnie s. Je voudroie,
par m'ame, qu'ele fustdecolée, Berte, xvi. || xiv° s. Et
reçoy m'ame en ta benoîte foy, Ménagier, 1, 1. J'ay
par mon ire esmeu plusieurs à jurer moult vilaine-
ment et de moult vilains sermens, ib. l, 3. Et que
on le deist en ma présence et à mon ouie, ib. 1,3.
Je me suis excusé et mectoie mon excusation pre-
mièrement, ib. Il xv" s. Je ferray [frapperai] d'es-
toc et de taille De m'espée sur lui tous jours, Ke-
surrect. N. S. Mystère. ||xvie s. Pourtant je veux,
m'amie et mon désir... MAROT, I, 343. Sus, louez
Dieu, mon ame, en toute chose, ID. IV,308. Un soleil
voit naistre et mourir la rose; Mille soleils ontveu
naistre m'amour, RONS. 62. Ii m'est souvenu de
mon homme, MONT, I, 382. Depuis le temps des
rois de très louable mémoire, mes père et aieul,
D'AUB. Hist. 11, 242.
— ÉTYM. Berry, moun, devant une voyelle :
moun âne; wallon, mi; Hainaut, mên; picard, men,
min; au fém. em', ème, emn'; provenç. mas, mon;
au fém. ma, au plur. mei, miei; espagn. et ital.
mio, mia; du lat. meum, mea. Dans l'ancienne
langue mis, mes était le nominatif singulier, pour
le masculin; mon, le régime singulier; mi, le no-
minatif pluriel; mes, le régime pluriel, ifon, ma,
ainsi que 7e, 7a, ton, ta, son, sa, se caractérisent
comme les seuls mots qui aientgirdéles terminaisons
latines en um, a; cela tient à leur enclytisme, fai-
sant que leur finale n'avait "pas occasion de tomber.
f 2. MON (mon), particule adv. qui sert à affir-
mer, à interroger; elle est tout à fait inusitée.
Ardez, voire, c'est mon, RÉGNIER, Sat. xi. M. Jour-
dain : Lorsque je hante la noblesse, je fais paraître
mon jugement; et cela est plus beau que de hanter
votre bourgeoisie. — Mme Jourdain : Çà mon vrai-
ment, il y a fort à gagner à fréquenter vos nobles,
MOL. Bourg, gent. m, 3.
— HIST. xne s. E ceaus [ceux] qu'um ne purra
aveir ne asembler, Lur mesage od lur letres i deivent
faire aler, Saveir mun s'il voldrunt cel sacre graanter
[octroyer], Th. le mart. 127. || xme s. Li rois apela celi
prince, et li dit : tu es revenu de l'ost des Tartarins, et
il repondit: Sire, ce sui mon, JOINV. 264. Aus cheva-
liers la montre et dit : Vez, voi ci le plus hardi home
Qui soit d'IUande jusqu'à Rome ; Il a plus cuer que
un lion. Cil respondent que ce a mon, MÉON, NOUV.
rec. 1, 253. X folie me font entendre; Â folie, voir,
ce font mon, Car je n'i voi nule raison, laManekine,
Y. 458. Il xvie s. Respondez-moi, veu ceste foy con-*
stante,X sçavoir-mon, s'il nous laisse au besoin g?
MAROT, 1, 304. Tu estimes bien ce qui sert, et non
pas ce qui nuit. — Ce fay mon, dit Critobule, LA
BOÉTIE, 109.
— ÉTYM. Origine incertaine. On a indiqué la .par-
ticule grecque nûv et la particule de l'ancien Scan-
dinave mun ; suédois, monne ; mais ces particules
sont dubitatives, interrogatives, et mon est affir-
matif. Diez émet une conjecture ingénieuse et plau-
sible : il suppose que mon répond à l'adverbe latin
munde (munde ayant donné mon, comme mundus
avait donné mont) ; de sorte que mon signifierait
purement, certainement.
f MONACAILLE (mo-na-kâ-lP, Il mouillées), s. f.
Se dit par dénigrement des moines. La monacaille
et la prêtraille ont été les moteurs des émeutes de
Madrid en 1765, GALIANI, Correspond, t. 11, dans
POUGENS.
— ÉTYM. Lat. monachus, moine, avec la finale
aille, souvent péjorative. ,
MONACAL, ALE (mo-na-kal, ka-P), adj. Apparte-
nant à l'état de moine, presque toujours avec un sens
défavorable et de dénigrement. Et ce jus [de man-
dragore], Pris par la femme, opère beaucoup plus
Que ne fit onc nulle ombre monacale, LA FONT,
Mandrag. Porte-la [ta cause] dans Trévoux, à ce
beau tribunal [tenu par des Jésuites] Où de nou-
veaux Midas un sénat monacal.... BOIL. Sat. xn.
Qu'on érigea Paris cepuissanttribunal [l'inquisition],
Ce monument affreux du pouvoir' monacal, VOLT.
Henr. vi. Les vertus monastiques cèdent à l'esprit
monacal, DUCLOS, Consid. moeurs, ch. 14, U y a
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 95.93%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 95.93%.
- Collections numériques similaires Jullien Marc Antoine Jullien Marc Antoine /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Jullien Marc Antoine" or dc.contributor adj "Jullien Marc Antoine")Petetin Anselme Petetin Anselme /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Petetin Anselme" or dc.contributor adj "Petetin Anselme") Jullien Auguste Jullien Auguste /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Jullien Auguste" or dc.contributor adj "Jullien Auguste") Carnot Hippolyte Carnot Hippolyte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Carnot Hippolyte" or dc.contributor adj "Carnot Hippolyte")
- Auteurs similaires Jullien Marc Antoine Jullien Marc Antoine /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Jullien Marc Antoine" or dc.contributor adj "Jullien Marc Antoine")Petetin Anselme Petetin Anselme /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Petetin Anselme" or dc.contributor adj "Petetin Anselme") Jullien Auguste Jullien Auguste /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Jullien Auguste" or dc.contributor adj "Jullien Auguste") Carnot Hippolyte Carnot Hippolyte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Carnot Hippolyte" or dc.contributor adj "Carnot Hippolyte")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 608/1408
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5460034d/f608.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5460034d/f608.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5460034d/f608.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5460034d/f608.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5460034d
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5460034d
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5460034d/f608.image × Aide