588
MOI
MOI
MOI
chimie. Tout gaz non respirabie. Souvent Pair pur
qu'on obtient des différentes substances, est mêlé
d'un peu.de mofette; il n'y a que celui qu'on re-
tire de l'oxyde de mercure rougi par le feu, de
l'oxyde natif de manganèse et de plantes vertes qui
en soit exempt, BRISSON, Traité de physique,
t. n, p. 26, dans POUGENS. || Mofette atmosphéri-
que, le gaz azote. L'air que l'homme respire est
composé pour les deux tiers environ d'un fluide
nommé mofette atmosphérique, dans lequel les ani-
maux ne pourraient vivre, et pour un quart d'un air
appelé air vital, TENON, Mém. sur les hôp. p. 1S7.
|| Mofette inflammable, nom donné aux amas de
gaz hydrogène, ou mieux de protocarbure d'hydro-
gène, qui, dans les houillères, font souvent explo-
sion par le contact avec une lumière, et qu'on a
appelés grisou, feu grisou, feu brisou. || On a dit
aussi moufette.Aussi cetacide semanifeste-t-il dans
la plupart des mines sous la forme de moufette suf-
focante, qui n'est autre chose que l'air fixe stagnant
dans ces profonds souterrains, BUFF. Min. t. m,
p. 418. || 2° Mofette ou moufette, genre de mammi-
fères qui répandent une odeur fétide. L'ysquiépatl
du Mexique, animal qui répand une odeur empes-
" tée, et que par cette raison nuus appellerons mou-
fette, ne doit pas être pris pour un petit renard ou
pour un blaireau, BUFF. Quadrup. t. m, p. 227.
— ÉTYM. Lorrain, mouffa, moisir ; provenç. mo-
derne, muffir, moisir; espagn. 7no7w, moisi; portug.
mofo; ital. muffo, moisi, muffa, moisissure; de
Pallem. Muff, moisissure.
t MOGIGRAPIIIE (mo-ji-gra-fie), s. /. Terme de
médecine. Crampe des écrivains (voy. CRAMPE).
— ÉTYM. Môyiç, avec peine, et ypâcpEtv, écrire.
f MOGILALISME (mo-ji-la-li-sm'), s. m. Terme
de médecine. Difficulté d'articuler les mots, bégaie-
ment général.
— ÊTYM. Môyic, avec peine, el ).a).sïv,' parier.
fMOGOL (GRAND) (gran-mo-gol), s. m. Titre de
l'empereur du Mogol.
MOUATRA (mo-a-tra), adj. m. Usité seulement
dans cette locution, qui d'ailleurs a vieilli : contrat
mohatra, contrat illicite, par lequel un usurier
vend une marchandise à un très-haut prix, et la
rachète immédiatement, lui-même ou par des per-
sonnes interposées, à un très-bas prix, mais argent
comptant. || Substantivement. Le mohatra est quand
un homme qui a affaire de vingt pistoles, achète
d'un marchand des étoffes pour trente pistoles,
payables dans un an, et les lui revend à l'heure
même pour vingt pistoles comptant, PASC. Prov. vin.
— ÉTYM. Pihan le tire de l'arabe mokhâtra.,
chance, risque: Cette étymologie serait sûre, si
l'on savait quelque chose sur l'introduction du
mot mohatra, dont on ne trouve d'ailleurs de cita-
tions que chez les casuistes et dans Pascal, leur
adversaire. (Voir aux ADDITIONS.)
MOI (moi), pronom singulierde la première per-
sonne et des deux genres, dont la destination prin-
cipale est de servir de régime, mais que l'usage
emploie comme sujet quand on a besoin d'une
forme qui ne soit pas enclitique, comme le sont je
et me; lions en est le pluriel. || 1° Moi sert de com-
plément aux prépositions. Selon moi. Il parle de
moi. Il vint à moi. Loin de moi une pareille idée.
Venez avec moi. U est injuste qu'on s'attache à
moi.... car je ne suis la fin de personne, PASC. Pens.
xxiv, 39 ter. éd, HAVET. || Il n'est pas en moi de
faire telle chose, c'est-à-dire il n'est pas en mon
pouvoir, il n'est pas dans mon caractère de la faire.
|| 2° A moi, avec le verbe être, signifie : m'appar-
tient. Ce livre est à moi. || Il signifie aussi : est à
mon service. Ayez soin tous deux de marcher im-
médiatement sur mes pas, afin qu'on voie bien que
vous êtes à moi, MOL. Bourg.gentil, m, i. M. Grifon
ne sait pas que son fils a l'honneur d'être à moi,
REGNARD, Sérénade, se. 3. Allez, Brunon, voilà qui
est fini, vous êtes à moi, et je souhaite que vous
vous en trouviez bien, MARIV. jtfarianne, loepart.
|| Fig. Je suis à moi, je m'appartiens. Un corps qui
souffre ôte à l'esprit sa liberté ; désormais je ne
suis plus seul, j'ai un hôte qui m'importune, il faut
m'en délivrer pour être à moi, J. J. ROUSS. 3° 7etfre
à M. de Malesherbes. || Fig. Je ne suis plus à moi,
je suis éperdu, hors de sens par colère ou chagrin.
Je ne suis plus à moi, je suis tout à la rage, MOL.
Mis. iv, 3. || 3° Je suis avec moi, je suis seul et
occupé de mes réflexions. Je vous avoue que les
trois heures que je suis dans ces bois toute seule,
avec Dieu, moi, vous, vos lettres et mon livre, ne
me durent pas un moment, SÉV. 663. || 4° Moi sert
de régime direct ou indirect, au verbe à l'impératif
(on met un tiret). Menez-moi. Dites-moi, Là, re-
gardez-moi là durant cet entretien, Et jusqu'au
moindre mot imprimez-le-vous bien, MOL. Éc. des f.
ni, 2. Ah ! cruel ! par pitié, montrez-moi moins d'a-
mour, RAC. Bérén. v, 5. || Si le verbe a pour complé-
ment direct te, 7a, les, ces mots se mettent après
le verbe et devant moi, avec des tirets. Donnez-le-
moi. Prêtez-les-moi. I| Quant à menez-y-moi, v8y.
la REM. I, ||I1 en est de même avec 7eur, 7ui, com-
plément indirect. Donnez-leur-moi sur les .oreilles.
|| 5° Donnez-moi, parlez-moi, etc. sans préposition,
ou donnez à moi, parlez à moi, etc. avec la préposi-
tion d-, ne s'emploient pas indilféremment l'un pour
l'autre. On dit donnez-moi lorsqu'on se borne à de-
mander une chose; et l'on dit donnez à moi lors-
qu'on la demande à quelqu'un qui, paraissant ne
savoir à qui la donner, est au moment de la donner
à un autre. Va, bienheureux amant, cajoler ta mal-
tresse, A cet objet si cher tu dois tous tes discours ;
Parler encore à moi, c'est trahir tes amours, CORN.
Médée, Y, 7. Qu'il entre ; à quel dessein vient-il par-
ler à moi? ID. Héracl.a, 4. Unulphe, oubliez-vous
Que vous parlez à moi, qu'il était mon époux? ID.
Perthar. I, 1. Mais il est mon époux, e't tu parles à
moi, ID. Poly. ni, 2. Messala, songez-vous que vous
parlez à moi? VOLT. Brutus, m, 7. Donnez-lui donc
la main, ajouta-t-il en parlant à moi, CRÉBILLON FILS,
Lelt. de la marq. de M*** xxxv.|| 6° Moi s'emploie
comme régime indirect d'une façon explétive et pour
donner plus de force à ce qu'on dit (l'idée qui est
au fond de cet explétif est : pour moi, en ma faveur,
pour me satisfaire). Faites-moi taire ces gens-là.
Donnez-leur-moi sur les oreilles. Allons, monsieur,
faites le dû de votre charge, et dressez-lui-moi son
procès comme larron et comme suborneur, MOL.
l'A», v, 3. Prends-moi le bon parti, laisse là tous
les livres, BOIL. Sat. vm. Prends-moi dans mon
clapier trois lapins de garenne, RAC. Plaid, i, 6.
|| 7° Moi, employé seul comme réponse, peut être
sujet ou régime direct, et tenir lieu d'une phrase
entière. Je partirai demain; et vous?—itloi, la se-
maine prochaine. Dans cette phrase il est sujet.
Qui a-t-on voulu désigner? —Moi; c'est-à-dire on
a voulu me désigner. Dans cet exemple il est régime
direct. || Moi peut aussi être complément d'un
verbe inlransitii'. Dans un si grand revers que vous
reste-t-il? — Moi, Moi, dis-je, et c'est assez, CORN.
Médée, i, 6. || 8° Moi est régime direct dans les
ohrases où il est ajouté à d'autres mots qui sont
régimes directs. Il a mécontenté ses parents et
moi. Il est venu nous voir mon frère et moi.
|| 9° Dans un sujet composé où entre le pronom de
la 1re personne, c'est de moi qu'on se sert et non
de j'e. Mon avocat et moi sommes de cet avis.
|| On peut ajouter explétivement le pronom nous.
Vous et moi nous sommes contents de notre sort.
Mme de Vins et moi nous en attrapons ce que nous
pouvons [des relations écrites par Mme de Villars],
SÉV. 408. || Ce sujet composé peut être placé à ia
fin du membre de phrase. Nous irons à la campa-
gne, lui et moi. || 10° Moi, joint à un nom ou à un
autre pronom, ne doit, d'après les convenances de
notre politesse, être placé qu'en second, à moins
que le nom auquel il est joint ne soit celui d'une
personne très-inférieure. Vous et moi, sommes de
cet avis. Monsieur et moi, nous partons pour la cam-
pagne. || Mais un père dira : moi et mon fils; un maî-
tre dira : moi et mon domestique. || 11° Moi, joint à
je, par opposition et réduplication, pour donner plus
d'énergie à la phrase, et placé avant le verbe. Vous le
voulez, vous; et moi, je ne le veux pas. Moi, je m'ar-
rêterais à de vaines menaces ! RAC ïphig. i, 2. Moi,
des bienfaits de Dieu je perdrais la mémoire, ID. Alh.
n, 7. Elle ajouta que les gens qui parlaient toujours
d'eux-mêmes étaient insupportables, et la force de
l'habitude lui fit dire au moment même : moi, je
ne parle jamais de moi, GENLIS, Ad. et Théod. t. m,
p. 340, dans POUGENS. |] Moi placé après le verbe;
cette tournure est souvent familière, tandis que la
précédente ne l'est pas. Je le savais bien, moi, que
vous l'épouseriez, MOL. Femm. sav. v, 5. Est-ce
que j'ai une de ces physionomies-là, moi? est-ce
qu'on ne saurait s'empêcher de m'aimer quand on
me voit? MARIVAUX, Serai, indiscr. il, 8. Et pour-
quoi ne pas travailler? je travaille bien, moi,
BERNARD, DE ST-P. Paul et Virginie. || Moi employé
absolument. Moi, l'espérance amie est bien loin de
mon coeur, A. CHÉN. Élég. xv. || 12° Moi précé-
dant le pronom relatif qui, dont, pronom qui
veut nécessairement un antécédent. Peut-être que
moi qui existe n'existe ainsi que par la force d'une
nature universelle, LA BIUY. XVI. Si c'est Dieu
qui l'a fait [le mal], pourquoi moi qui l'expie?
LAMART. Joe. vi, 207. j| Le plus souvent dans cette
tournure, on reprend la phrase parje. Moi, à qui il
a fait tant de mal, je cherche toutes les occasions
de le servir. Et moi qui l'amenai triomphante, ado-
rée, Je m'en retournerai seule et désespérée, RAC.
7p7iio. iv. 4. || Quelquefois moi, au lieu d'être suivi
du pronom relatif, l'est d'une apposition. Moi, votre
ami, je ne puis vous approuver en cela . Moi, ne
songeant à rien, j'allai lui dire ce qu; se passait.
Moi votre ami? rayez cela de vos papiers, MOL.
Mis. 1,1. Moi, ià-dessus : monsieur, je m'en rap-
porte à vous qui devez savoir ces choses, p. L. COUR.
Pamphlet des pamphlets. || Lorsque moi précède
le pronom relatif et une proposition incidente,
le vsrbe de cette proposition incidente doit être
mis à la première personne, et l'on doit dire :
moi qui t'aimai et non pas moi qui t'aima. C'est
moi qui me nomme Pierre; et non c'est moi
qui se nomme Pierre. || Cette règle n'existait pas
au xvne siècle, et l'on y trouve moi construit
avec qui et un verbe à la 3e personne. Et que
me diriez-vous, messieurs, si c'était moi Qui vous
eût procuré cette bonne fortune? MOL. j5e'p. am. ni,
7. Ce ne serait pas moi qui se ferait prier, ID. Sgan.
se. 2. Il n'y a que moi qui passe sa'vie à être oc-
cupée et de la présence et du souvenir de la per-
sonne aimée, SÉV. 408. || Dans ce dernier genre de
construction, qui est considéré comme étant de la
troisième personne, quelques langues en usent ainsi,
par exemple l'allemand. || 13° Quelquefois moi est
seul, et il y a ellipse de je et d'un verbe. Moi, trahir
le meilleur de mes amis ! Faire une lâcheté,
moi 1 (c'est-à-dire : Moi, je pourrais trahir le meil-
leur de mes amis! Je pourrais faire une lâcheté,
moi!) Moi! le faire empereur! ingrat, Pavez-vous
cru? RAC Brit. iv, 2. Je me suis laissé dire que tu
voulais nous sabrer. — Moi vous sabrer, bonhomme?
p. L. COUR. 2e 7et(re particulière. || Dans cette tour-
nure elliptique, on se sert quelquefois de çue excla-
matif. Moi, que j'ose opprimer et noircir l'inno-
cence ! RAC Phèdre, ni, 3. || Dans ces sortes
d'exclamations, moi peut se construire avec un
adjectif. Moi jalouse! et Thésée est celui que j'im-
plore! RAC Phèdre, iv, 6. |] Cette tournure s'emploie
quelquefois dans des phrases interrogatives. Si ma
femme a failli, qu'elle pleure bien fort; Mais pour-
quoi moi pleurer, puisque je n'ai. point tort?
MOL. Sgan. se. 17. || 14° Moi se met aussi par
opposition devant ou après me. Voudriez-vous
me perdre, moi votre allié ? Moi ! vous me
soupçonneriez de vous avoir trahi. || 15° Moi se con-
struit avec les pronoms ce et il dans certaines
tournures impersonnelles. C'est moi qui vous en
réponds. 11 n'y a que moi à qui ces choses-là arri-
vent. C'est moi, prince, c'est moi dont l'utile se-
couis Vous eût du labyrinthe enseigné les détours,
RAC. Phèdre, ii, 5. Je portai ma main sur ce nouvel
être; quel saisissement! ce n'était pas moi, mais
c'était plus que moi, mieux que moi, BUFF. Hist.
nal.homme, OEuv. t. iv, p. 520. || 16° Après "une con-
jonction c'est toujours moi qu'il faut employer.*
Mon frère et moi. Mon frère ou moi. Mon frère
aussi bien que moi. Ni mon frère ni moi. Per-
sonne que moi ne lira cette lettre. Nul autre
que moi. || 17° De moi, après un nom de personne
ou un pronom personnel également précédé de ia
préposition de, se met quelquefois pour le mien,
la mienne. C'est l'opinion de mon frère et de moi
que je vous expiime. ||i8° X moi, sorte d'exclsma-
tion pour faire venir promptement quelqu'un .au-
près de soi. X moi, à moi, soldats ! X moi, Girot,
je veux que mon bras m'en délivre [du lutrin],
BOIL. Lutr. iv. || 19° De vous à moi, façon de parler
dont on se sert pour témoigner à une personne
qu'on lui parle avec sincérité, mais qu'on lui de-
mande le secret. De vous à moi, il ne vaut pas sa
réputation. || On dit dans le même sens : Ceci est de
vous à moi, ceci de vous à moi. || De vous à moi,
signifie aussi entre nous deux Seigneur bandit, de
vous à moi Pas de reproche ! v. HUGO, Hernam,u, 3.
|| 20° Quant à moi, pour moi, façons de parler dont on
se sert pour marquer plus particulièrement ce qu'on
pense. Quant à moi, pour moi, je sais bien ce qui en
est. Pour moi, je vous demande un portrait qui soit
moi, et qui n'oblige pointa demander qui c'est, MOL.
7e Sicil. 12. || Quant-à-moi, employé comme un sub-
stantif masculin et un seul mot, et signifiant un
air fier ou réservé (il est du langage familier).
Garder son quant-à-moi. Quand nous avons quelque
différend, ma soeur et moi, si je fais la froide et
l'indifférente, elle me recherche; si elle se tient sur
son quant-à-moi, je vais au-devant, LA FONT. Psy-
ché, u, p. 140. |] 21° Moi, après le verbe être, s'em-
l ploie comme adjectif. Pourtant quand je me tâte
MOI
MOI
MOI
chimie. Tout gaz non respirabie. Souvent Pair pur
qu'on obtient des différentes substances, est mêlé
d'un peu.de mofette; il n'y a que celui qu'on re-
tire de l'oxyde de mercure rougi par le feu, de
l'oxyde natif de manganèse et de plantes vertes qui
en soit exempt, BRISSON, Traité de physique,
t. n, p. 26, dans POUGENS. || Mofette atmosphéri-
que, le gaz azote. L'air que l'homme respire est
composé pour les deux tiers environ d'un fluide
nommé mofette atmosphérique, dans lequel les ani-
maux ne pourraient vivre, et pour un quart d'un air
appelé air vital, TENON, Mém. sur les hôp. p. 1S7.
|| Mofette inflammable, nom donné aux amas de
gaz hydrogène, ou mieux de protocarbure d'hydro-
gène, qui, dans les houillères, font souvent explo-
sion par le contact avec une lumière, et qu'on a
appelés grisou, feu grisou, feu brisou. || On a dit
aussi moufette.Aussi cetacide semanifeste-t-il dans
la plupart des mines sous la forme de moufette suf-
focante, qui n'est autre chose que l'air fixe stagnant
dans ces profonds souterrains, BUFF. Min. t. m,
p. 418. || 2° Mofette ou moufette, genre de mammi-
fères qui répandent une odeur fétide. L'ysquiépatl
du Mexique, animal qui répand une odeur empes-
" tée, et que par cette raison nuus appellerons mou-
fette, ne doit pas être pris pour un petit renard ou
pour un blaireau, BUFF. Quadrup. t. m, p. 227.
— ÉTYM. Lorrain, mouffa, moisir ; provenç. mo-
derne, muffir, moisir; espagn. 7no7w, moisi; portug.
mofo; ital. muffo, moisi, muffa, moisissure; de
Pallem. Muff, moisissure.
t MOGIGRAPIIIE (mo-ji-gra-fie), s. /. Terme de
médecine. Crampe des écrivains (voy. CRAMPE).
— ÉTYM. Môyiç, avec peine, et ypâcpEtv, écrire.
f MOGILALISME (mo-ji-la-li-sm'), s. m. Terme
de médecine. Difficulté d'articuler les mots, bégaie-
ment général.
— ÊTYM. Môyic, avec peine, el ).a).sïv,' parier.
fMOGOL (GRAND) (gran-mo-gol), s. m. Titre de
l'empereur du Mogol.
MOUATRA (mo-a-tra), adj. m. Usité seulement
dans cette locution, qui d'ailleurs a vieilli : contrat
mohatra, contrat illicite, par lequel un usurier
vend une marchandise à un très-haut prix, et la
rachète immédiatement, lui-même ou par des per-
sonnes interposées, à un très-bas prix, mais argent
comptant. || Substantivement. Le mohatra est quand
un homme qui a affaire de vingt pistoles, achète
d'un marchand des étoffes pour trente pistoles,
payables dans un an, et les lui revend à l'heure
même pour vingt pistoles comptant, PASC. Prov. vin.
— ÉTYM. Pihan le tire de l'arabe mokhâtra.,
chance, risque: Cette étymologie serait sûre, si
l'on savait quelque chose sur l'introduction du
mot mohatra, dont on ne trouve d'ailleurs de cita-
tions que chez les casuistes et dans Pascal, leur
adversaire. (Voir aux ADDITIONS.)
MOI (moi), pronom singulierde la première per-
sonne et des deux genres, dont la destination prin-
cipale est de servir de régime, mais que l'usage
emploie comme sujet quand on a besoin d'une
forme qui ne soit pas enclitique, comme le sont je
et me; lions en est le pluriel. || 1° Moi sert de com-
plément aux prépositions. Selon moi. Il parle de
moi. Il vint à moi. Loin de moi une pareille idée.
Venez avec moi. U est injuste qu'on s'attache à
moi.... car je ne suis la fin de personne, PASC. Pens.
xxiv, 39 ter. éd, HAVET. || Il n'est pas en moi de
faire telle chose, c'est-à-dire il n'est pas en mon
pouvoir, il n'est pas dans mon caractère de la faire.
|| 2° A moi, avec le verbe être, signifie : m'appar-
tient. Ce livre est à moi. || Il signifie aussi : est à
mon service. Ayez soin tous deux de marcher im-
médiatement sur mes pas, afin qu'on voie bien que
vous êtes à moi, MOL. Bourg.gentil, m, i. M. Grifon
ne sait pas que son fils a l'honneur d'être à moi,
REGNARD, Sérénade, se. 3. Allez, Brunon, voilà qui
est fini, vous êtes à moi, et je souhaite que vous
vous en trouviez bien, MARIV. jtfarianne, loepart.
|| Fig. Je suis à moi, je m'appartiens. Un corps qui
souffre ôte à l'esprit sa liberté ; désormais je ne
suis plus seul, j'ai un hôte qui m'importune, il faut
m'en délivrer pour être à moi, J. J. ROUSS. 3° 7etfre
à M. de Malesherbes. || Fig. Je ne suis plus à moi,
je suis éperdu, hors de sens par colère ou chagrin.
Je ne suis plus à moi, je suis tout à la rage, MOL.
Mis. iv, 3. || 3° Je suis avec moi, je suis seul et
occupé de mes réflexions. Je vous avoue que les
trois heures que je suis dans ces bois toute seule,
avec Dieu, moi, vous, vos lettres et mon livre, ne
me durent pas un moment, SÉV. 663. || 4° Moi sert
de régime direct ou indirect, au verbe à l'impératif
(on met un tiret). Menez-moi. Dites-moi, Là, re-
gardez-moi là durant cet entretien, Et jusqu'au
moindre mot imprimez-le-vous bien, MOL. Éc. des f.
ni, 2. Ah ! cruel ! par pitié, montrez-moi moins d'a-
mour, RAC. Bérén. v, 5. || Si le verbe a pour complé-
ment direct te, 7a, les, ces mots se mettent après
le verbe et devant moi, avec des tirets. Donnez-le-
moi. Prêtez-les-moi. I| Quant à menez-y-moi, v8y.
la REM. I, ||I1 en est de même avec 7eur, 7ui, com-
plément indirect. Donnez-leur-moi sur les .oreilles.
|| 5° Donnez-moi, parlez-moi, etc. sans préposition,
ou donnez à moi, parlez à moi, etc. avec la préposi-
tion d-, ne s'emploient pas indilféremment l'un pour
l'autre. On dit donnez-moi lorsqu'on se borne à de-
mander une chose; et l'on dit donnez à moi lors-
qu'on la demande à quelqu'un qui, paraissant ne
savoir à qui la donner, est au moment de la donner
à un autre. Va, bienheureux amant, cajoler ta mal-
tresse, A cet objet si cher tu dois tous tes discours ;
Parler encore à moi, c'est trahir tes amours, CORN.
Médée, Y, 7. Qu'il entre ; à quel dessein vient-il par-
ler à moi? ID. Héracl.a, 4. Unulphe, oubliez-vous
Que vous parlez à moi, qu'il était mon époux? ID.
Perthar. I, 1. Mais il est mon époux, e't tu parles à
moi, ID. Poly. ni, 2. Messala, songez-vous que vous
parlez à moi? VOLT. Brutus, m, 7. Donnez-lui donc
la main, ajouta-t-il en parlant à moi, CRÉBILLON FILS,
Lelt. de la marq. de M*** xxxv.|| 6° Moi s'emploie
comme régime indirect d'une façon explétive et pour
donner plus de force à ce qu'on dit (l'idée qui est
au fond de cet explétif est : pour moi, en ma faveur,
pour me satisfaire). Faites-moi taire ces gens-là.
Donnez-leur-moi sur les oreilles. Allons, monsieur,
faites le dû de votre charge, et dressez-lui-moi son
procès comme larron et comme suborneur, MOL.
l'A», v, 3. Prends-moi le bon parti, laisse là tous
les livres, BOIL. Sat. vm. Prends-moi dans mon
clapier trois lapins de garenne, RAC. Plaid, i, 6.
|| 7° Moi, employé seul comme réponse, peut être
sujet ou régime direct, et tenir lieu d'une phrase
entière. Je partirai demain; et vous?—itloi, la se-
maine prochaine. Dans cette phrase il est sujet.
Qui a-t-on voulu désigner? —Moi; c'est-à-dire on
a voulu me désigner. Dans cet exemple il est régime
direct. || Moi peut aussi être complément d'un
verbe inlransitii'. Dans un si grand revers que vous
reste-t-il? — Moi, Moi, dis-je, et c'est assez, CORN.
Médée, i, 6. || 8° Moi est régime direct dans les
ohrases où il est ajouté à d'autres mots qui sont
régimes directs. Il a mécontenté ses parents et
moi. Il est venu nous voir mon frère et moi.
|| 9° Dans un sujet composé où entre le pronom de
la 1re personne, c'est de moi qu'on se sert et non
de j'e. Mon avocat et moi sommes de cet avis.
|| On peut ajouter explétivement le pronom nous.
Vous et moi nous sommes contents de notre sort.
Mme de Vins et moi nous en attrapons ce que nous
pouvons [des relations écrites par Mme de Villars],
SÉV. 408. || Ce sujet composé peut être placé à ia
fin du membre de phrase. Nous irons à la campa-
gne, lui et moi. || 10° Moi, joint à un nom ou à un
autre pronom, ne doit, d'après les convenances de
notre politesse, être placé qu'en second, à moins
que le nom auquel il est joint ne soit celui d'une
personne très-inférieure. Vous et moi, sommes de
cet avis. Monsieur et moi, nous partons pour la cam-
pagne. || Mais un père dira : moi et mon fils; un maî-
tre dira : moi et mon domestique. || 11° Moi, joint à
je, par opposition et réduplication, pour donner plus
d'énergie à la phrase, et placé avant le verbe. Vous le
voulez, vous; et moi, je ne le veux pas. Moi, je m'ar-
rêterais à de vaines menaces ! RAC ïphig. i, 2. Moi,
des bienfaits de Dieu je perdrais la mémoire, ID. Alh.
n, 7. Elle ajouta que les gens qui parlaient toujours
d'eux-mêmes étaient insupportables, et la force de
l'habitude lui fit dire au moment même : moi, je
ne parle jamais de moi, GENLIS, Ad. et Théod. t. m,
p. 340, dans POUGENS. |] Moi placé après le verbe;
cette tournure est souvent familière, tandis que la
précédente ne l'est pas. Je le savais bien, moi, que
vous l'épouseriez, MOL. Femm. sav. v, 5. Est-ce
que j'ai une de ces physionomies-là, moi? est-ce
qu'on ne saurait s'empêcher de m'aimer quand on
me voit? MARIVAUX, Serai, indiscr. il, 8. Et pour-
quoi ne pas travailler? je travaille bien, moi,
BERNARD, DE ST-P. Paul et Virginie. || Moi employé
absolument. Moi, l'espérance amie est bien loin de
mon coeur, A. CHÉN. Élég. xv. || 12° Moi précé-
dant le pronom relatif qui, dont, pronom qui
veut nécessairement un antécédent. Peut-être que
moi qui existe n'existe ainsi que par la force d'une
nature universelle, LA BIUY. XVI. Si c'est Dieu
qui l'a fait [le mal], pourquoi moi qui l'expie?
LAMART. Joe. vi, 207. j| Le plus souvent dans cette
tournure, on reprend la phrase parje. Moi, à qui il
a fait tant de mal, je cherche toutes les occasions
de le servir. Et moi qui l'amenai triomphante, ado-
rée, Je m'en retournerai seule et désespérée, RAC.
7p7iio. iv. 4. || Quelquefois moi, au lieu d'être suivi
du pronom relatif, l'est d'une apposition. Moi, votre
ami, je ne puis vous approuver en cela . Moi, ne
songeant à rien, j'allai lui dire ce qu; se passait.
Moi votre ami? rayez cela de vos papiers, MOL.
Mis. 1,1. Moi, ià-dessus : monsieur, je m'en rap-
porte à vous qui devez savoir ces choses, p. L. COUR.
Pamphlet des pamphlets. || Lorsque moi précède
le pronom relatif et une proposition incidente,
le vsrbe de cette proposition incidente doit être
mis à la première personne, et l'on doit dire :
moi qui t'aimai et non pas moi qui t'aima. C'est
moi qui me nomme Pierre; et non c'est moi
qui se nomme Pierre. || Cette règle n'existait pas
au xvne siècle, et l'on y trouve moi construit
avec qui et un verbe à la 3e personne. Et que
me diriez-vous, messieurs, si c'était moi Qui vous
eût procuré cette bonne fortune? MOL. j5e'p. am. ni,
7. Ce ne serait pas moi qui se ferait prier, ID. Sgan.
se. 2. Il n'y a que moi qui passe sa'vie à être oc-
cupée et de la présence et du souvenir de la per-
sonne aimée, SÉV. 408. || Dans ce dernier genre de
construction, qui est considéré comme étant de la
troisième personne, quelques langues en usent ainsi,
par exemple l'allemand. || 13° Quelquefois moi est
seul, et il y a ellipse de je et d'un verbe. Moi, trahir
le meilleur de mes amis ! Faire une lâcheté,
moi 1 (c'est-à-dire : Moi, je pourrais trahir le meil-
leur de mes amis! Je pourrais faire une lâcheté,
moi!) Moi! le faire empereur! ingrat, Pavez-vous
cru? RAC Brit. iv, 2. Je me suis laissé dire que tu
voulais nous sabrer. — Moi vous sabrer, bonhomme?
p. L. COUR. 2e 7et(re particulière. || Dans cette tour-
nure elliptique, on se sert quelquefois de çue excla-
matif. Moi, que j'ose opprimer et noircir l'inno-
cence ! RAC Phèdre, ni, 3. || Dans ces sortes
d'exclamations, moi peut se construire avec un
adjectif. Moi jalouse! et Thésée est celui que j'im-
plore! RAC Phèdre, iv, 6. |] Cette tournure s'emploie
quelquefois dans des phrases interrogatives. Si ma
femme a failli, qu'elle pleure bien fort; Mais pour-
quoi moi pleurer, puisque je n'ai. point tort?
MOL. Sgan. se. 17. || 14° Moi se met aussi par
opposition devant ou après me. Voudriez-vous
me perdre, moi votre allié ? Moi ! vous me
soupçonneriez de vous avoir trahi. || 15° Moi se con-
struit avec les pronoms ce et il dans certaines
tournures impersonnelles. C'est moi qui vous en
réponds. 11 n'y a que moi à qui ces choses-là arri-
vent. C'est moi, prince, c'est moi dont l'utile se-
couis Vous eût du labyrinthe enseigné les détours,
RAC. Phèdre, ii, 5. Je portai ma main sur ce nouvel
être; quel saisissement! ce n'était pas moi, mais
c'était plus que moi, mieux que moi, BUFF. Hist.
nal.homme, OEuv. t. iv, p. 520. || 16° Après "une con-
jonction c'est toujours moi qu'il faut employer.*
Mon frère et moi. Mon frère ou moi. Mon frère
aussi bien que moi. Ni mon frère ni moi. Per-
sonne que moi ne lira cette lettre. Nul autre
que moi. || 17° De moi, après un nom de personne
ou un pronom personnel également précédé de ia
préposition de, se met quelquefois pour le mien,
la mienne. C'est l'opinion de mon frère et de moi
que je vous expiime. ||i8° X moi, sorte d'exclsma-
tion pour faire venir promptement quelqu'un .au-
près de soi. X moi, à moi, soldats ! X moi, Girot,
je veux que mon bras m'en délivre [du lutrin],
BOIL. Lutr. iv. || 19° De vous à moi, façon de parler
dont on se sert pour témoigner à une personne
qu'on lui parle avec sincérité, mais qu'on lui de-
mande le secret. De vous à moi, il ne vaut pas sa
réputation. || On dit dans le même sens : Ceci est de
vous à moi, ceci de vous à moi. || De vous à moi,
signifie aussi entre nous deux Seigneur bandit, de
vous à moi Pas de reproche ! v. HUGO, Hernam,u, 3.
|| 20° Quant à moi, pour moi, façons de parler dont on
se sert pour marquer plus particulièrement ce qu'on
pense. Quant à moi, pour moi, je sais bien ce qui en
est. Pour moi, je vous demande un portrait qui soit
moi, et qui n'oblige pointa demander qui c'est, MOL.
7e Sicil. 12. || Quant-à-moi, employé comme un sub-
stantif masculin et un seul mot, et signifiant un
air fier ou réservé (il est du langage familier).
Garder son quant-à-moi. Quand nous avons quelque
différend, ma soeur et moi, si je fais la froide et
l'indifférente, elle me recherche; si elle se tient sur
son quant-à-moi, je vais au-devant, LA FONT. Psy-
ché, u, p. 140. |] 21° Moi, après le verbe être, s'em-
l ploie comme adjectif. Pourtant quand je me tâte
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