Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 3 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5460034d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49513
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/05/2009
MOD
MOD
MOD
585
Baisers de Jehan Second, s'il les faut loger soubs
ce tiltre, dignes qu'on s'y amuse, MONT, n, 100.
— ÉTYjvi. Espagn. et ital. moderno; du lat. mo-
dernus, dérivé de l'adverbe -modo, récemment. Mo-
dernus est récent dans la latinité, et par consé-
quent il a été fait de seconde main, sur le modèle
de hodiernus, hesterms, mots dans lesquels Pr est
pour s. Quant, à modo, ce paraît être l'ablatif de
modus, ablatif qui, du sens de manière, passa à
celui de pourvu que, de tantôt.... tantôt, et de
dans un moment, récemment.
MODERNE, ÉE (mo-dèr-né,née), part, passe' de
moderner. Un édifice moderne.
t MODERNEMENT (mo-dèr-ne-man), adv. D'une
façon moderne. On n'a pu confondre ces anciennes
et primordiales assemblées connues sous le nom de
parlement de France, avec les cours de justice si
modemement établies, telles qu'elles sont aujour-
d'hui, ST-SIM. 626, 249.
MODERNER (mo-dèr-né), v. a. Terme d'archi-
tecture. Restaurer, pour de nouveaux usages et
dans un goût moderne, un ancien édifice.
— ÉTYM. Moderne.
t MODERNISER (mo-dèr-ni-zé), v. a. Néolo-
gisme. Donner un caractère moderne, une tour-
nure moderne.
— ÉTYM. .Moderne.
t MODERNISTE (mo-dèr-ni-sf), s. m. Celui qui
estime les temps modernes au-desssus de l'anti-
quité. Vous, moderniste, vous me montrez une
molécule organique.... J. J. ROUSS. LeW. à MD....
15 janv. 1769.
t MODERNITÉ (mo-dèr-ni^té), s. f. Néologisme.
Qualité de ce qui est moderne. D'un côté, la moder-
nité la plus extrême; de l'autre, l'amour austère de
l'antique, TH. GAUTIER, Moniteur, univ. s juill.
1867.
MODESTE (mo-dè-sf), adj. || 1° Qui a de la mo-
dération, qui ne donne pas dans l'excès. Avec
ses amis aussi modestes que lui, BOSS. 7e Tellier.
Pour rendre votre peuple modeste dans sa dé-
pense, FÉN. Tél. XII. y En parlant des choses, qui ne
dépasse par le taux voulu. Ceci est une évaluation
modeste. Ma vengeance est bien modeste, BÉRANG.
Ivrogne. || 2° En parlant des choses, médiocre, sim-
ple, sans éclat. Renfernié, à l'exemple de ses pères,
dans les modestes emplois de la robe, BOSS. 7e Te7-
7ier. Son habillement était beaucoup plus que mo-
deste, MONTESQ Lett. pers. 45. C'est ici où on voyait
autrefois la demeure modeste de Numa, Hist. des
Vestales, dans DESFONTAINES. Respectez, croyez-moi,
les modestes foyers D'agrestes habitants, mais de
vaillants guerriers, VOLT. Scythes, 11, 5. || Couleur
modeste, couleur qui n'est pas éclatante. Le gris est
une couleur modeste. || 3° Qui a de la modestie, en
parlant des personnes. Jamais on ne m'a vu triom-
pher de ces bruits, J'y suis assez modeste, MOL. ÉC.
des f.ï, 1. Comme l'univers n'a rien de plus grand
que les grands hommes modestes, BOSS. Cornet.
Seule dans son palais la modeste Junie... RAC. Brit.
11, 2.. Un homme modeste ne parle point de soi,
LA BRUY. xi. Je me connais trop bien pour n'être
pas modeste, VOLT. Lett. Lacombe, 26 mai 1766.
I| Substantivement. Faire le modeste. |]T1 se dit
des choses, dans le même sens. Par un refus mo-
deste et fait pour inviter, Elle s'en dit indigne et
croit le mériter, CORN. Pomp. ni, 3. Votre humeur
modeste aime l'abaissement, m. Théod. 1, 2. Qu'il
ait de ses aïeux un souvenir modeste, RAC. Andr.
iv, 1. Qu\... à ce courroux funeste On verrait suc-
céder un silence modeste, m. Brit. iv, 4. U [Tra-
jan] cherchait le mérite modeste, pour l'employer
et le récompenser, parce qu'il était modeste lui-
même, VOLT. Temple de la gloire, préface. Le ton
modeste doit être le mien, et celui de tout homme
qui se livre au public, ID, Lett. Thirigt, 25 janv.
1736. y 4e Qui a de la pudeur, delà décence, en par-
lant des personnes. Il faut qu'une femme soit mo-
deste. |] En parlant des choses, qui est conforme à
la pudeur, à la bienséance. Il faut que le langage
soit toujours modeste. À quoi bon, disaient-ils, cette
mine modeste Et ce sage dehors que dément tout
le reste? MOL. JHïs. m, 4. || 5° S. m. Ancien terme
de toilette. Un modeste, sorte de mouchoir dont ies
dames se couvraient le cou, et qui s'est appelé aussi
modestie.
— ÉTYM. Lat. modestus. Comme moderari est
pour modesori, modestus en est le participe à côté
de moderatus, commesecluj à côté de secotns (voy.
MODÉRER).
MODESTEMENT (mo-dè-ste-man), adv. D'une
manière modeste. Il s'ensuit que vous commande-
rez modestement et humblement, et qu'on vous
obéira fidèlement et promptement, BOURDAL. 2e dim.
après Pâq. Dominic. t. n, p. 60.
— ÉTYM. Modeste, et le suffixe ment.
MODESTIE (mo-dè-stie), s. /. || 1° Retenue à
l'aide de laquelle on ne tombe pas dans l'excès. Il
est d'une grande modesiie dans sa dépense, dans sa
conduite. || 2° Retenue dans la manière de penser et
de parler de soi. Vous avez raison de supprimer la
modestie de Pauline [fille de Mme de Grignan] ;
elle serait usée à "quinze ans ; une modestie préma-
turée et déplacée pourrait faire de méchants effets,
SÉV. 26 oct. 1679. Votre modestie vous a trompé, aussi
bien que tant de saints hommes qui ont cru qu'ils
se cacheraient éternellement en se jetant dans les
places les plus inconnues, BOSS. Cornet. Comme,-
tant qu'il a vécu sur la terre, la seule autorité de
sa modestie supprimait les marques d'estime, ID.
ib. La modestie est belle enchâssée à propos; Mais
hors de son endroit c'est la vertu des sots,BOUR-
SAULT, Ésope à la cour, iv, 2. La modestie est au
mérite ce que les ombres sont aux figures dans un
tableau : elle lui donne de ia force et du relief, LA
BRUY. n. Rien ne fait plus d'honneur au prince que
la modestie de son favori, ID. X. Certains hommes,
contents d'eux-mêmes, de quelque action ou de quel-
que ouvrage qui ne leur a pas mal réussi, et ayant ouï
dire que la modestie sied bien aux grands hommes,
osent être modestes, contrefont les simples et les
naturels, ID. II. 1! y a des modesties artificieuses et
étudiées qui couvrent un orgueil secret, ROLLIN , Traité
des Et. Y, lre part. § 5. La modestie est le seul éclat
qu'il soit permis d'ajouter à la gloire, DUCLOS , Consid.
moeurs, ch. 5. Il rapporte deux lettres de saint Gré-
goire, pour montrer avec quelle modestie il écrivait
non-seulement aux rois de France, mais aux exar-
ques d'Italie, VOLT. Dict. phil. ùécrétales. Ô hommes,
enfants de la vanité ! votre modestie est orgueil; la
plus pure est celle qui est la moins corrompue par
la secrète complaisance du coeur, m. Panég. de
St Louis. H 3° Pudeur, décence. Un prince qui ne
savait que c'était d'enlever les femmes à leurs mai.s
.et méritait d'être proposé pour exemple de modestie
à tous les siècles, PERROT, Tacite, 342. Mettez dans
vos discours un peu de modestie, Ou je vais sur le
champ vous quitter la partie, MOL. Tart. m, 2. Et [je]
m'emporte au delà de cette modestie Dont jusqu'à ce
moment je n'étais point sortie, RAC. Milhr. iv, 4.
Cette fierté qu'en nous soutient la modestie, Dans
mon coeur à ce point ne s'est pas démentie, VOLT.
Zaïre, 1, 1. || Contenance modeste. Il faut en sa pré-
sence un peu de modestie, CORN. Sertor. v, 6.
Il 4° P7«r. Actes inspirés parla modestie. Au milieu
de ces modesties de Luther [soumission aux puis-
sances], il échappait des paroles de menace et de
violence qu'il ne pouvait retenir, BOSS. 5e avert. i.
|i 5° Nom d'un mouchoir (voy. MODESTE, n" 6).
— HIST. xive s. Par la modestie et atrempance
des tribuns, BERCHEURE, f° 93. || xvi" ->. Qui l'eust
jamais pensé qu'une femme de ville, Avec sa mo-
destie et ses douces façons.... DESPORTES, Diverses
amours, xv. Reformation de moeurs et grande mo-
destie, MONT.-I, 389.
— ETYM.. Lat. modestia, de modestus, modeste. On
a dit aussi dans le xvie siècle modesteté.
f MODEUSE (mo-deû-z'), s /. Terme de point
d'Alençon (dentelle-réseau). Ouvrière qui fait un
point particulier et varié de formes dans l'intérieur
des fleurs, ou dessin réservé pour être à jours.
— ÉTYM. Mode 2.
MODICITÉ (mo-di-si-té), s. /. Qualité de ce qui
est modique. La modicité de son revenu ne lui per-
met pas de faire une grande dépense.
— ÉTYM. Lat. modicitatem, demodicus, modique,
f MODIFIABLE (mo-di-fi-a-l)P), adj. Qui peut
être modifié.
—- HIST. xvie s. Modifiable, COTGRAVE.
f MODIFIANT, ANTE (mo-di-fi-an, an-t'), adj.
Qui modifie. Les face's modifiantes ou troncatures
d'un cristal.
tMODIFICATEUR,TRICE(mo-di-fi-ka-teur,tri-s'),
adj. Qui est propre à modifier. Cause modificatrice.
Les agents modificateurs. || S. m. Ce qui est propre
à modifier. Les modificateurs des êtres vivants.
— ÉTYM. Modifier.
MODIFICATIF,IVE (mo-di-fi-ka-tif, ti-v').|| i°Adj.
Qui a la vertu de modifier. Un terme modificatif.
Une proposition modificative. || 2° S. m. Terme de
grammaire. Mot qui détermine le sens des autres.
Les adverbes sont ordinairement des modificatifs.
— ÉTYM. Modifier.
MODIFICATION (mo-di-fi-ka-si<3.a; en vers, de six
syllabes), s. /. || 1° Terme didactique. Changement
qui s'opère dans la manière d'être d'une substance.
Il faut toujours se souvenir que les modifications
de l'âme ne peuvent s'exprimer que par des images
physiques : on dit la fermeté de l'âme, de l'esprit,
VOLT. Dict. pJ«7. Fenneté'.Tant que nos sensations ne
nous paraissent que des modifications intérieures de
notre moi, DESTUTT-TRACY, Instit. sc.mor. elpol.
t.in, p. 510. Quelle que soit la modification subie
par les rayons qui traversent une plaque de cristal
de roche.... BIOT, Jnsfit. JMëm. scienc. 1812,1ersem.
p. 220. Il 2e Dans le langage général, changement
qui s'opère ou qu'on opère dans une chose quelcon-
que. Opinion susceptible de beaucoup de modifica-
tions. Il Termede musique. Modifications des accords,
nom donné au doublement des notes, retranche-
ment de quelques notes, renversement, prolongation
et retard, pédale, notes de passage, etc.
— HIST. xvie s. U requiert que Pedict soit ob-
servé sans restriction ne modification aucune,
CONDÉ, Mémoires, p. 666.
— ÉTYM. Provenç. modification; esp. modifica-
cion; ital. modificazione ; du lat. modificationem,
de modificare, modifier.
MODIFDi, ÉE (mô-di-li-é, ée), part, passé de mo-
difier. Une seule partie modifiée dans un tout aussi
parfait que le corps d'un animal suffit pour que tout se
ressente en effet de cette altération, BUFF. Quadrup.
t. v, p. 54. [I Articles modifiés, propositions modifiées,
articles, propositions qu'on a atténuées, corrigées,
MODIFIER (mo-di-fi-é), je modîfiâisj nous mo-
difiions, vous modifiiez; que je modifie, que nous
modifiions, que vous modifiiez, v. a.\\ 1° Terme di-
dactique. Changer la manière d'être. Modifier une
substance. La chaleur et le grand froid diminuent
la vertu magnétique des aimants et des fers aiman-
tés, en modifiant leur état, BUFF. Min. t. rx, p. 197,
dans POUGENS. || Terme de grammaire. Ajouter
quelque modification ou circonstance à un mot, en
restreindre, en particulariser le sens. L'adverbe mo-
difie l'action que le verbe exprime. H 2° Changer,
corriger une chose en quelqu'une de ses parties.
Que faut-il faire donc pour le modifier [un amour
qu'on trouve trop grossier]? TH. CORN. l'Amour à la
mode, iv, 1. L'homme est aux prises avec la na-
ture; sans cesse il la modifie, et sans cesse il est
modifié, RAYNAL, Hist. phil. xix, 6. Ils sont assez jeu-
nes pour pouvoir être encore modifiés par nos
conseils, STAEL, Corinne, xvi, 8. || 3°Modérer, atté-
nuer. Modifier une peine, une amende. Il est très-
évident que la loi peut modifier ou changer, comme
il lui plaît, l'étendue de cette autorité ecclésiastique,
VOLT. Dict. p7w'7. Droit canonique. Il me semble que
Votre Majesté pourrait modifier à quelques égards
la supériorité qu'elle donne à Bayle et à Gassendi
sur Descartes et sur Leibnitz, D'ALEMBERT, Lelt. au
roi de Prusse, 3 nov. 1764J |j 4° Se modifier, v. réfl.
Être modifié, changé, atténué. Les éléments de
cette matière sont les mêmes ; elle se modifie selon ies
différents moules où elle passe, comme un métal en
fusion devient tantôt une urne, tantôt une statue,
VOLT. JVetcf. 1, 8. Sa sensibilité [du chien], sa doci-
lité, son courage, ses talents, tout, jusqu'à ses ma-
nières, s'est modifié par l'exemple et modelé sur les
qualités de son maître, BUFF. Chien.
—HIST. xive s. Les tribuns modifièrent sa peine,
BERCHEURE, f° 46, Verso.
— ÉTYM. Provenç. et esp. modificar; ital. modi-
ficare; du lat. modificare, de modus, manière, me-
sure (voy. MODF 1), et facere, faire.
MODILLON (mo-di-Ilon, 77 mouillées, et non nio-
di-yon), s. m. Terme d'architecture. Petite con-
sole propre aux ordres ionique, corinthien et com-
posite, posée souple larmier des corniches,et servant
à soutenir la saillie. || Terme de menuiserie. Espèce
de petite console ou partie saillante et contournée
qui semble soutenir le larmier d'une corniche.
— ÉTYM. Ital. modiglione, de modo, façon (voy,
MODE l).
f MODIOLAIRE (mo-di-o-lê-r'), adj. Terme didac-
tique. Qui a la -forme d'un moyeu de roue.
— ÉTYM. Lat. modiolus (voy. MOYEU).
MODIQUE (mo-di-k'), adj. Qui est de peu de va-
leur, ou tout au moins d'une valeur modérée. Les
Grecs étaient précisément ce que sont aujourd'hui
les Helvétiens, qui louent leur service et leur courage
aux princes leurs voisins, mais pour une somme
trois fois plus modique que n'était la solde des Grecs,
VOLT. Dict. phi?. Xénophon. Et ce modique champ
le lie à son pays, M. I. CHÉN. Gracques, n, 3.
— ÉTYM. Lat. modicus, de modus, mesure (voy.
MODE I).
MODIQUEMENT (mo-di-ke-man), adv. D'une ma-
nière modique. Une place rétribuée modiquement.
— ÉTYM. Modique, et le suffixe ment.
DICT. DE LA LANGUE FRANgAISE.
il. - 74
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585
Baisers de Jehan Second, s'il les faut loger soubs
ce tiltre, dignes qu'on s'y amuse, MONT, n, 100.
— ÉTYjvi. Espagn. et ital. moderno; du lat. mo-
dernus, dérivé de l'adverbe -modo, récemment. Mo-
dernus est récent dans la latinité, et par consé-
quent il a été fait de seconde main, sur le modèle
de hodiernus, hesterms, mots dans lesquels Pr est
pour s. Quant, à modo, ce paraît être l'ablatif de
modus, ablatif qui, du sens de manière, passa à
celui de pourvu que, de tantôt.... tantôt, et de
dans un moment, récemment.
MODERNE, ÉE (mo-dèr-né,née), part, passe' de
moderner. Un édifice moderne.
t MODERNEMENT (mo-dèr-ne-man), adv. D'une
façon moderne. On n'a pu confondre ces anciennes
et primordiales assemblées connues sous le nom de
parlement de France, avec les cours de justice si
modemement établies, telles qu'elles sont aujour-
d'hui, ST-SIM. 626, 249.
MODERNER (mo-dèr-né), v. a. Terme d'archi-
tecture. Restaurer, pour de nouveaux usages et
dans un goût moderne, un ancien édifice.
— ÉTYM. Moderne.
t MODERNISER (mo-dèr-ni-zé), v. a. Néolo-
gisme. Donner un caractère moderne, une tour-
nure moderne.
— ÉTYM. .Moderne.
t MODERNISTE (mo-dèr-ni-sf), s. m. Celui qui
estime les temps modernes au-desssus de l'anti-
quité. Vous, moderniste, vous me montrez une
molécule organique.... J. J. ROUSS. LeW. à MD....
15 janv. 1769.
t MODERNITÉ (mo-dèr-ni^té), s. f. Néologisme.
Qualité de ce qui est moderne. D'un côté, la moder-
nité la plus extrême; de l'autre, l'amour austère de
l'antique, TH. GAUTIER, Moniteur, univ. s juill.
1867.
MODESTE (mo-dè-sf), adj. || 1° Qui a de la mo-
dération, qui ne donne pas dans l'excès. Avec
ses amis aussi modestes que lui, BOSS. 7e Tellier.
Pour rendre votre peuple modeste dans sa dé-
pense, FÉN. Tél. XII. y En parlant des choses, qui ne
dépasse par le taux voulu. Ceci est une évaluation
modeste. Ma vengeance est bien modeste, BÉRANG.
Ivrogne. || 2° En parlant des choses, médiocre, sim-
ple, sans éclat. Renfernié, à l'exemple de ses pères,
dans les modestes emplois de la robe, BOSS. 7e Te7-
7ier. Son habillement était beaucoup plus que mo-
deste, MONTESQ Lett. pers. 45. C'est ici où on voyait
autrefois la demeure modeste de Numa, Hist. des
Vestales, dans DESFONTAINES. Respectez, croyez-moi,
les modestes foyers D'agrestes habitants, mais de
vaillants guerriers, VOLT. Scythes, 11, 5. || Couleur
modeste, couleur qui n'est pas éclatante. Le gris est
une couleur modeste. || 3° Qui a de la modestie, en
parlant des personnes. Jamais on ne m'a vu triom-
pher de ces bruits, J'y suis assez modeste, MOL. ÉC.
des f.ï, 1. Comme l'univers n'a rien de plus grand
que les grands hommes modestes, BOSS. Cornet.
Seule dans son palais la modeste Junie... RAC. Brit.
11, 2.. Un homme modeste ne parle point de soi,
LA BRUY. xi. Je me connais trop bien pour n'être
pas modeste, VOLT. Lett. Lacombe, 26 mai 1766.
I| Substantivement. Faire le modeste. |]T1 se dit
des choses, dans le même sens. Par un refus mo-
deste et fait pour inviter, Elle s'en dit indigne et
croit le mériter, CORN. Pomp. ni, 3. Votre humeur
modeste aime l'abaissement, m. Théod. 1, 2. Qu'il
ait de ses aïeux un souvenir modeste, RAC. Andr.
iv, 1. Qu\... à ce courroux funeste On verrait suc-
céder un silence modeste, m. Brit. iv, 4. U [Tra-
jan] cherchait le mérite modeste, pour l'employer
et le récompenser, parce qu'il était modeste lui-
même, VOLT. Temple de la gloire, préface. Le ton
modeste doit être le mien, et celui de tout homme
qui se livre au public, ID, Lett. Thirigt, 25 janv.
1736. y 4e Qui a de la pudeur, delà décence, en par-
lant des personnes. Il faut qu'une femme soit mo-
deste. |] En parlant des choses, qui est conforme à
la pudeur, à la bienséance. Il faut que le langage
soit toujours modeste. À quoi bon, disaient-ils, cette
mine modeste Et ce sage dehors que dément tout
le reste? MOL. JHïs. m, 4. || 5° S. m. Ancien terme
de toilette. Un modeste, sorte de mouchoir dont ies
dames se couvraient le cou, et qui s'est appelé aussi
modestie.
— ÉTYM. Lat. modestus. Comme moderari est
pour modesori, modestus en est le participe à côté
de moderatus, commesecluj à côté de secotns (voy.
MODÉRER).
MODESTEMENT (mo-dè-ste-man), adv. D'une
manière modeste. Il s'ensuit que vous commande-
rez modestement et humblement, et qu'on vous
obéira fidèlement et promptement, BOURDAL. 2e dim.
après Pâq. Dominic. t. n, p. 60.
— ÉTYM. Modeste, et le suffixe ment.
MODESTIE (mo-dè-stie), s. /. || 1° Retenue à
l'aide de laquelle on ne tombe pas dans l'excès. Il
est d'une grande modesiie dans sa dépense, dans sa
conduite. || 2° Retenue dans la manière de penser et
de parler de soi. Vous avez raison de supprimer la
modestie de Pauline [fille de Mme de Grignan] ;
elle serait usée à "quinze ans ; une modestie préma-
turée et déplacée pourrait faire de méchants effets,
SÉV. 26 oct. 1679. Votre modestie vous a trompé, aussi
bien que tant de saints hommes qui ont cru qu'ils
se cacheraient éternellement en se jetant dans les
places les plus inconnues, BOSS. Cornet. Comme,-
tant qu'il a vécu sur la terre, la seule autorité de
sa modestie supprimait les marques d'estime, ID.
ib. La modestie est belle enchâssée à propos; Mais
hors de son endroit c'est la vertu des sots,BOUR-
SAULT, Ésope à la cour, iv, 2. La modestie est au
mérite ce que les ombres sont aux figures dans un
tableau : elle lui donne de ia force et du relief, LA
BRUY. n. Rien ne fait plus d'honneur au prince que
la modestie de son favori, ID. X. Certains hommes,
contents d'eux-mêmes, de quelque action ou de quel-
que ouvrage qui ne leur a pas mal réussi, et ayant ouï
dire que la modestie sied bien aux grands hommes,
osent être modestes, contrefont les simples et les
naturels, ID. II. 1! y a des modesties artificieuses et
étudiées qui couvrent un orgueil secret, ROLLIN , Traité
des Et. Y, lre part. § 5. La modestie est le seul éclat
qu'il soit permis d'ajouter à la gloire, DUCLOS , Consid.
moeurs, ch. 5. Il rapporte deux lettres de saint Gré-
goire, pour montrer avec quelle modestie il écrivait
non-seulement aux rois de France, mais aux exar-
ques d'Italie, VOLT. Dict. phil. ùécrétales. Ô hommes,
enfants de la vanité ! votre modestie est orgueil; la
plus pure est celle qui est la moins corrompue par
la secrète complaisance du coeur, m. Panég. de
St Louis. H 3° Pudeur, décence. Un prince qui ne
savait que c'était d'enlever les femmes à leurs mai.s
.et méritait d'être proposé pour exemple de modestie
à tous les siècles, PERROT, Tacite, 342. Mettez dans
vos discours un peu de modestie, Ou je vais sur le
champ vous quitter la partie, MOL. Tart. m, 2. Et [je]
m'emporte au delà de cette modestie Dont jusqu'à ce
moment je n'étais point sortie, RAC. Milhr. iv, 4.
Cette fierté qu'en nous soutient la modestie, Dans
mon coeur à ce point ne s'est pas démentie, VOLT.
Zaïre, 1, 1. || Contenance modeste. Il faut en sa pré-
sence un peu de modestie, CORN. Sertor. v, 6.
Il 4° P7«r. Actes inspirés parla modestie. Au milieu
de ces modesties de Luther [soumission aux puis-
sances], il échappait des paroles de menace et de
violence qu'il ne pouvait retenir, BOSS. 5e avert. i.
|i 5° Nom d'un mouchoir (voy. MODESTE, n" 6).
— HIST. xive s. Par la modestie et atrempance
des tribuns, BERCHEURE, f° 93. || xvi" ->. Qui l'eust
jamais pensé qu'une femme de ville, Avec sa mo-
destie et ses douces façons.... DESPORTES, Diverses
amours, xv. Reformation de moeurs et grande mo-
destie, MONT.-I, 389.
— ETYM.. Lat. modestia, de modestus, modeste. On
a dit aussi dans le xvie siècle modesteté.
f MODEUSE (mo-deû-z'), s /. Terme de point
d'Alençon (dentelle-réseau). Ouvrière qui fait un
point particulier et varié de formes dans l'intérieur
des fleurs, ou dessin réservé pour être à jours.
— ÉTYM. Mode 2.
MODICITÉ (mo-di-si-té), s. /. Qualité de ce qui
est modique. La modicité de son revenu ne lui per-
met pas de faire une grande dépense.
— ÉTYM. Lat. modicitatem, demodicus, modique,
f MODIFIABLE (mo-di-fi-a-l)P), adj. Qui peut
être modifié.
—- HIST. xvie s. Modifiable, COTGRAVE.
f MODIFIANT, ANTE (mo-di-fi-an, an-t'), adj.
Qui modifie. Les face's modifiantes ou troncatures
d'un cristal.
tMODIFICATEUR,TRICE(mo-di-fi-ka-teur,tri-s'),
adj. Qui est propre à modifier. Cause modificatrice.
Les agents modificateurs. || S. m. Ce qui est propre
à modifier. Les modificateurs des êtres vivants.
— ÉTYM. Modifier.
MODIFICATIF,IVE (mo-di-fi-ka-tif, ti-v').|| i°Adj.
Qui a la vertu de modifier. Un terme modificatif.
Une proposition modificative. || 2° S. m. Terme de
grammaire. Mot qui détermine le sens des autres.
Les adverbes sont ordinairement des modificatifs.
— ÉTYM. Modifier.
MODIFICATION (mo-di-fi-ka-si<3.a; en vers, de six
syllabes), s. /. || 1° Terme didactique. Changement
qui s'opère dans la manière d'être d'une substance.
Il faut toujours se souvenir que les modifications
de l'âme ne peuvent s'exprimer que par des images
physiques : on dit la fermeté de l'âme, de l'esprit,
VOLT. Dict. pJ«7. Fenneté'.Tant que nos sensations ne
nous paraissent que des modifications intérieures de
notre moi, DESTUTT-TRACY, Instit. sc.mor. elpol.
t.in, p. 510. Quelle que soit la modification subie
par les rayons qui traversent une plaque de cristal
de roche.... BIOT, Jnsfit. JMëm. scienc. 1812,1ersem.
p. 220. Il 2e Dans le langage général, changement
qui s'opère ou qu'on opère dans une chose quelcon-
que. Opinion susceptible de beaucoup de modifica-
tions. Il Termede musique. Modifications des accords,
nom donné au doublement des notes, retranche-
ment de quelques notes, renversement, prolongation
et retard, pédale, notes de passage, etc.
— HIST. xvie s. U requiert que Pedict soit ob-
servé sans restriction ne modification aucune,
CONDÉ, Mémoires, p. 666.
— ÉTYM. Provenç. modification; esp. modifica-
cion; ital. modificazione ; du lat. modificationem,
de modificare, modifier.
MODIFDi, ÉE (mô-di-li-é, ée), part, passé de mo-
difier. Une seule partie modifiée dans un tout aussi
parfait que le corps d'un animal suffit pour que tout se
ressente en effet de cette altération, BUFF. Quadrup.
t. v, p. 54. [I Articles modifiés, propositions modifiées,
articles, propositions qu'on a atténuées, corrigées,
MODIFIER (mo-di-fi-é), je modîfiâisj nous mo-
difiions, vous modifiiez; que je modifie, que nous
modifiions, que vous modifiiez, v. a.\\ 1° Terme di-
dactique. Changer la manière d'être. Modifier une
substance. La chaleur et le grand froid diminuent
la vertu magnétique des aimants et des fers aiman-
tés, en modifiant leur état, BUFF. Min. t. rx, p. 197,
dans POUGENS. || Terme de grammaire. Ajouter
quelque modification ou circonstance à un mot, en
restreindre, en particulariser le sens. L'adverbe mo-
difie l'action que le verbe exprime. H 2° Changer,
corriger une chose en quelqu'une de ses parties.
Que faut-il faire donc pour le modifier [un amour
qu'on trouve trop grossier]? TH. CORN. l'Amour à la
mode, iv, 1. L'homme est aux prises avec la na-
ture; sans cesse il la modifie, et sans cesse il est
modifié, RAYNAL, Hist. phil. xix, 6. Ils sont assez jeu-
nes pour pouvoir être encore modifiés par nos
conseils, STAEL, Corinne, xvi, 8. || 3°Modérer, atté-
nuer. Modifier une peine, une amende. Il est très-
évident que la loi peut modifier ou changer, comme
il lui plaît, l'étendue de cette autorité ecclésiastique,
VOLT. Dict. p7w'7. Droit canonique. Il me semble que
Votre Majesté pourrait modifier à quelques égards
la supériorité qu'elle donne à Bayle et à Gassendi
sur Descartes et sur Leibnitz, D'ALEMBERT, Lelt. au
roi de Prusse, 3 nov. 1764J |j 4° Se modifier, v. réfl.
Être modifié, changé, atténué. Les éléments de
cette matière sont les mêmes ; elle se modifie selon ies
différents moules où elle passe, comme un métal en
fusion devient tantôt une urne, tantôt une statue,
VOLT. JVetcf. 1, 8. Sa sensibilité [du chien], sa doci-
lité, son courage, ses talents, tout, jusqu'à ses ma-
nières, s'est modifié par l'exemple et modelé sur les
qualités de son maître, BUFF. Chien.
—HIST. xive s. Les tribuns modifièrent sa peine,
BERCHEURE, f° 46, Verso.
— ÉTYM. Provenç. et esp. modificar; ital. modi-
ficare; du lat. modificare, de modus, manière, me-
sure (voy. MODF 1), et facere, faire.
MODILLON (mo-di-Ilon, 77 mouillées, et non nio-
di-yon), s. m. Terme d'architecture. Petite con-
sole propre aux ordres ionique, corinthien et com-
posite, posée souple larmier des corniches,et servant
à soutenir la saillie. || Terme de menuiserie. Espèce
de petite console ou partie saillante et contournée
qui semble soutenir le larmier d'une corniche.
— ÉTYM. Ital. modiglione, de modo, façon (voy,
MODE l).
f MODIOLAIRE (mo-di-o-lê-r'), adj. Terme didac-
tique. Qui a la -forme d'un moyeu de roue.
— ÉTYM. Lat. modiolus (voy. MOYEU).
MODIQUE (mo-di-k'), adj. Qui est de peu de va-
leur, ou tout au moins d'une valeur modérée. Les
Grecs étaient précisément ce que sont aujourd'hui
les Helvétiens, qui louent leur service et leur courage
aux princes leurs voisins, mais pour une somme
trois fois plus modique que n'était la solde des Grecs,
VOLT. Dict. phi?. Xénophon. Et ce modique champ
le lie à son pays, M. I. CHÉN. Gracques, n, 3.
— ÉTYM. Lat. modicus, de modus, mesure (voy.
MODE I).
MODIQUEMENT (mo-di-ke-man), adv. D'une ma-
nière modique. Une place rétribuée modiquement.
— ÉTYM. Modique, et le suffixe ment.
DICT. DE LA LANGUE FRANgAISE.
il. - 74
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