558
MIG
MIL
MIL
nuit. || 8° Sorte d'étoffe tissue de laine et de soie,
jj 9° Terme de typographie. Caractère très-menu.
— HIST. xvie s. Ma maistresse est toute arige-
lette..., Toute mon gracieux orgueil, Toute ma pe-
tite brunetfe, Toute ma douce mignonette, RONS. 143.
— ÉTYM. Mignon ; wallon, mignolète, sorte de pe-
tite dentelle.
t MIGNONNEUSE (mi-gno-neû-z'), s.f. Terme de
point d'Alençon (dentelle-bride). Celle qui fait le
même travail que la remplisseuse.
MIGNOTÉ, ÉE (mi-gno-té, tée), part, passe' de
mignoter. Petite fille trop mignotée.
MIGNOTER (mi-gno-té), v. a. Traiter d'une façon
mignonne, délicate. Elle mignote trop ses enfants.
— HIST. xve s. Boire ypocras à jour et à nuitée,
Rire, jouer, mignonner et baiser, -VILLON, jBa!7.
contredit de Franc Gonlier. En tel tourment est le
pauvre homme.huyt ou neuf mois, que la dame ne
fait que rien que mignoter et soy plaindre, Les
quinze joies de mariage, p. 22. ||xvie s Qui
comme fleur marchoit dessus les fleurs, Et niignot-
toit un bouquet de couleurs, RONS. 34.
— ÊTYM. Anc. franc, mignot (voy. MiGNON,à l'hist.).
■ f MIGNOTEE (mi-gno-tie), s. f. OEillet de Christ,
très-belle plante.
MIGNOTISE (mi-gno-ti-z'), s. f. Action de mi-
gnoter. || Mignotise des Genevois, le thym.
— HIST. xnie s. Toute jour [les femmes] font et
truevent novelles mignoties De guignier, de pi-
gnier, d'estre par reins formes, J. DE MEUNG, Test.
1293. || xv'° s. Licurgus.... ordonna.... que les jeunes
enfans, yssus hors de la première nourriture, fus-
sent tirez des mignotises maternelles, CHR. DE PISAN,
Charles V, i, 7. || xvr s. Tant leur mignotise [de
ses yeux] darde D'amours à qui les regarde, RONS.
651.
— ÉTYM. Mignoter.
l. MIGRAINE (mi-grè-n'), s. f. Douleur qui oc-
cupe la moitié ou une moindre partie de la tête,
particulièrement la région des tempes et des orbi-
tes, qui revient par accès, et qui se complique sou-
vent de trouble des fonctions gastriques, mais qui
n'est accompagnée d'aucun danger. Mme de Main-
tenon avait la migraine, SÉV. 437. Ces migraines
ne méritent pas l'inquiétude que vous en avez ; c'est
le seul tribut que mon tempérament paie à la na-
ture, MAINTENON, Lett. à M. d'Aubigné, 25 juin 1682.
Cette migraine-là vient bien subitement ! C'est moi
qui l'ai donnée indubitablement, DESTOUCHES, G7or.
n, 6. [La caverne où] La déesse aux vapeurs a choisi
son séjour; Les tristes aquilons y sifflent à l'entour,
Et le soufflemalsaindeleuraridehaleine Yporteaux
environs la fièvre et la, migraine, VOLT. Dict. phil.
Pope. || Fig. Rien qu'avoir mousser le Champagne,
Déjà la.migraine le gagne, BÉRANG. Deo gratias.
— HIST. xve s. Pour mon costé crie hahay Main-
tes fois, et à l'aventure Une migraine ou [au] chief
aray [j'aurai], E. DESCH. Poésies mss. f° 442. || xvies.
La fiebvre, la micraine et la goutte Pespargnent
elles [un roi] non plus que nous ? MONT, I, 328. Mi-
graine est proprement quand la douleur ne tient
que la moitié de la teste, dextre ou senestre, PARÉ,
xv, 4. La douleur invétérée de teste et micrane se
guérit par.... o. DE SERRES, 896.
— ÉTYM. Espagn. migraiïa ; ital. cmigrania,
magrana ; du lat. hemicranium ; grec, ii(j.ixpav£a, de
•Jj(j.i, demi, et xpcvtov, crjine.
f 2. MIGRAINE (mi-grè-n'), s. f. Ancien nom de
la grenade et d'une sorte d'engin de guerre.
— HIST. xvr s. Les aultres apprestoyent cata-
pultes, micraines, .potz, cercles et lances à feu, RAB.
Pant. in, Prol.
— ÊTYM. Jii77e, graines; provenç. milgrana, gre-
nade. Au Mans, on nomme migrenon, migrognon,
la baie de l'églantier, qui renferme une grande
quantité de graines.
t MIGRATEUR, TRICE (mi-gra-teur, tri-s'), adj.
Qui émigré. Les archéologues ont reconnu que-les
hommes, de l'âge de pierre avaient été les habi-
tants primitifs de l'Europe, et que l'usage du bronze
avait été introduit par des hommes plus civilisés,
d'origine probablement asiatique; et, comme il fal-
lait donner un nom à ces étrangers migrateurs, ils
les ont appelés Celtes, BROCA, Bull, de la soc.
d'anthropol. t. v, p. 462.
MIGRATION (mi-gra-sion; en vers, de quatre
syllabes), s.f.\\ 1° Action de passer d'un pays dans
un autre, en parlant d'un peuple, d'une grande
foule. La plupart des anciennes migrations ne sont
considérées comme des courses vagabondes que par
ceux qui n'ont pas étudié leurs causes, leur direc-
tion et leurs rapports avec les autres parties de
l'histoire ancienne, PETIT-RADEL, Instit. Mém. inscr.
et belles-lettres, t. vi, p. 341. || Fig. Homme, la sai-
son de ta migration n'est pas encore venue; attends
que le vent de'la mort se lève, alors tu déploieras
ton vol vers ces régions inconnues que ton coeur
demande, CHATEAUBR. René". ||2° Voyages périodi-
ques ou irréguliers que font certaines espèces d'a-
nimaux. Cette habitude innée est si forte en eux
[les rossignols], que ceux que l'on tient en cage s'a-
gitent beaucoup au printemps et en automne, sur-
tout la nuit, aux époques ordinaires marquées par
leurs migrations, BUFF. Oiseaux, t. ix, p. 147.
— SYK.MIGRATION; ÉMIGRATION. Ces deux mots ne
diffèrent que par la préposition e, ce, qui indique
départ. C'est aussi ce qui en fait la distinction. Mi-
gration est plus général ; il considère le départ des
foules par rapport à leur déplacement seulement :
les migrations des peuples, des animaux. Au con-
traire émigration considère le départ par rapport au
terme d'arrivée : les émigrations pour l'Amérique.
— HIST. xvie s. Migration, COTGRAVE.
— ÉTYM. Lat. migrationem, de migrare, s'en aller.
f MIGRATOIRE (mi-gra-toi-r'), adj. Qui con-
cerne l'émigration. Le mouvement migratoire des
populations.
.— ÉTYM. Voy. MIGRATION.
MIJAURÉE (mi-jô-rée), s. f. || 1° Mignonne,
jeune fille (sens aujourd'hui inusité). Pour toi qu'un
teint vif et fleuri Et la perruque bien poudrée Flat-
tent d'être le favori' Encor de quelque mijaurée,
Goûte l'erreur des passions, CHAUL. à î'abbd Cour-
tin. || 2° Fille ou femme qui montre des prétentions
par des manières affectées et ridicules. Elle, mon-
sieur? voilà une belle mijaurée ....pour vous don-
ner-tant d'amour ! MOL. Bourg, gent. m, 9. Mme de
Fieubet entendit ceci : La C""* passa devant laB**'' :
ah, dit la B***, voilà une mijaurée qui a eu pour
plus de cent mille écus de nos hardes; la C*** se
retourne, et comme Arlequin, hi, bi, hi, hi, bi,lui
fit-elle, en lui riant au nez, SÉV. 129. Là sont en
foule antiques mijaurées, Jeunes oisons et bégueules
titrées, VOLT. Ép. 35. Je préfère à ces mijaurées
Ma Jeannette, ma Jeanneton, BÉRANG. Jeanneton.
— HIST. xvie s. Mijaurée, OUDIN, Dict.
— ÉTYM. Origine inconnue. Le Berry a mijauder,
mignauder ; mais comment tirer mijaurée de mi-
jauder? On trouve dans Oudin, Curios. françaises,
migoufflée, qui paraît avoir le même sens ; mais
qu'est migoufflée, et comment le rattacher à mi-
jaurée? Chaulieu, qui donne à ce mot le sens de
mignonne, écrit migeorêc; avec cette orthographe
pourrait-on le rapprocher de mijoter? Enfin Lehé-
richer, Hist. et Gl. du normand, t. n, p. 381, dit
qu'en normand j'orer signifie parer, et que ,1a mi-
jaurée est 7a ma7 jorée, la mal parée.
MIJOTÉ, ÉE (mi-jo-té, tée), part, passé de mi-
joter. Une soupe mijotée.
MIJOTER (mi-jo-té), v. a. || 1° Terme de cuisine..
Faire cuire à petit feu. Mijoter un ragoût. || 2° Fig.
Traiter avec un excès de délicatesse et de mignar-
dise. Mijoter un enfant. || 3° Se mijoter, v. réfl.
Être mijoté. Le potage se mijote tout doucement.
|| Fig. et populairement. Se brasser, se tramer.
C'est une petite intrigue qui se mijote. || Se traiter
avec un excès de délicatesse. Il se mijote beaucoup.
— HIST. xvie s. Migeotter, COTGRAVE.
— ÉTYM. Origine incertaine. Le "Berry a mile',
mijat, mijot, pain émietté, mijou, mangeur de
mie ; mijoter ne serait-il pas réduire comme en
mie ? mij'e est d'ailleurs une des formes de mie. Au
Mans, migeoter, mûrir sur la planche, migeot, lieu
où l'on conserve les fruits.
1. MIL (mil), adj. numéral, voy. MILLE.
2. MIL (mill, 77 mouillées. La Fontaine ne mouil-
lait pas P7 : je la crois fine, dit-il ; Mais le moindre
grain de mil Ferait bien mieux mon affaire, Fab7.
i, 20), s. m. || 1° Plante graminée qui porte une
graine fort petite à laquelle on a donné le même
nom. Que dirai-je plus? le mont Pangée, avec
toutes ses mines, [vu de la lune] n'était pas si grand
qu'un grain de mil, D'ABLANCOURT, Lucien, Icaro-
ménippe. || Fig. C'est un grain de mil dans le bec
d'un âne, se dit quand on donne peu à quelqu'un qui
désire beaucoup ou qui a besoin de beaucoup. || On
dit plus ordinairement millet. || 2° Graine de cette
plante. Donner du mil à la volaille. || 3° Mil à épis,
sorgho. Mil à grappes, panis. || Mil à chandelles, es-
pèce de céréale de Cayenne.
— HIST. xve s. Le suppliant loua les jumens de
Raymond de Fort de Bearn pour piquer ou batre
son mil ou blé, DU CANGE, miletum. ||xvie s. Un
homme apprins à jeeler de la main un grain de mil
avecques telle industrie, que, sans faillir,il le passoit
tousjours dans le trou d'une aiguille, MONT. I,387.
ÉTYM. Provenç. mit, meilh; cat. mill; esp.
mijo; port, milho ; ital miglio; du lat. milium. On
suppose que milium se rattache à im'7/e, mille, à
cause du grand nombre des graines.
t MILADY (mi-lé-di), s. f. Titre qu'on donne à une
dame anglaise, femme dîun lord ou d'un baronet.
Les gens de milady ! que milady permette... CDELAV.
les Comédiens,y, 9. Vousm'écoutez, n'est-ce pas?—
Oui, milady, SCRIBE, 7e Verre d'eau, iv, 2. ||l?i
plur. Des miladys, ou, suivant la forme anglaise,
miladies.
— ÉTYM. Anglais, mi, ma, et lady, dame.
1. MILAN (mi-lan),s.m.|| Ie Oiseau de proie à queue
fourchue, genre milvus, Cuvier-; espèces : le milan
royal, vulgairement le milan; le milan étolien; le
milan parasite ; le milan de la Caroline, falco fur-
catus, Ginelin. Un milan qui dans l'air planait,
faisait la ronde, Voit d'en haut le pauvret [un rat]
se débattant sur l'onde, LA FONT. Fabl. iv, 11.
|| 2° Nom de la raie pastenaque, dans quelques ports.
— HIST. xvie s. Ils sifflent comme serpens, ils
huyent comme millans, PARÉ, Anim. 35.
— ÉTYM. Provenç. milan; cat. milâ; esp. mila-
no; port, milhano; du lat. milvus, milan, par l'in-
termédiaire d'une forme dérivée miluanus, avec
suppression de \'u, comme dans batnere, battre.
t 2. MILAN (mi-lan), s. m. Sorte de fromage à
croûte rouge qui vient de Milan.
f 3. MILAN (mi-lan), s. m. Milan d'été, sorte de
poire.
f MILANAISE (mi-la-nê-z'), s. f. Ouvrage dont
le fond est un fil recouvert de deux brins de soie,
dont l'un, moins serré que l'autre, forme sur le fil
un petit relief à distances égales.
t MILANDRE (mi-lan-dr'), s. m. Espèce de
squale de la Méditerranée.
f MILANEAU (mi-la-nô), s. m. Jeune milan.
f MILANIÈRE (mi-la-niè-r'), s. f. Lieu où l'on
entretient des milans. Le roi après son déjeuner
alla voler avec Madame.... il résolut durant la chasse
de casser la milanière et la héronnière qui était à
Noisy, parce que depuis six ans il n'avait volé ni
milan ni héron, et il lui en coûtait IOOOO francs pour
entretenir ces aires-là, DANGEAU, I, 148, 4 avr.
1685.
f MILÉSIAQUE (mi-lé-zi-ak'), adj. Qui appartient
à Milet, ville grecque de l'Asie Mineure. Fables mi-
lésiaques, ou, substantivement, les Milésiaques,
contes obscènes composés par Aristide de Milet. On
dit aussi milésiennes. ' .
f MILIACÉES (mi-li-a-sée), s. f. pi. Terme de
botanique. Tribu de la famille des graminées,
ayant pour type le genre milium.
— ÉTYM. Jlfït 2.
MILIAIRE (mi-li-ê-r'), adj. || 1° Terme de pa-
thologie. Eruption miliaire, élevure à la peau dont
le volume ne dépasse pas celui d'un grain de millet.
|| Fièvre miliaire, ou, substantivement, la miliaire,
phlegmasie exanthématique, souvent accompagnée
de fièvre, caractérisée par de petits boutons rouges,
surmontés dès le second jour d'une petite vésicule
rouge. || 2° Terme de botanique. Glandes miliaires,
les stomates. |] 3° Terme de minéralogie. Miliaire se
dit des grains d'une roche grenue quand ils ont la
grosseur d'un grain de chènevis ou de millet.
|| 4° Terme de zoologie. Se dit d'un animal qui est
extrêmement petit, comme le ver luisant miliaire.
— HIST. xvie s. De petites vessies, comme celles
qu'on voit aux herpès miliaires, PARÉ, XXIV, 37.
— ÉTYM. Lat. miliarius, de milium, mil.
MILICE (mi-li-s'), s. f. || 1° L'art et l'exercice de
la guerre. Végèce a écrit sur la milice des anciens.
|| Expédition militaire. Les prodiges dont Dieu avait
accompagné ses prédications [de saint Bernard] pour
exciter les chrétiens à cette milice sacrée [croisade] fu-
rent traités de faiblesse et de crédulité, MASS. Panég.
St Bern. || Dans ces deux sens, il n'est plus guère
usité.|| Fig. et en termes d'éloquence sacrée. J'appelle
toujours déserteur de la milice de Jésus-Christ celui
qui n'a plus le christianisme dans le coeur, BOURD.
Jugcm. dern. 1er avent, p. 67. Tout le temps de la
vie présente est une milice continuelle, dit Job, est
le temps des peines et des combats, MASS. Profess.
relig. 2. |] 2° Corps de troupes, armée; en ce sens,
il ne s'emploie guère que dans le style soutenu.
Rome encor pauvre et attachée à l'agriculture nour-
rissait une milice admirable, BOSS. Hist. m, 6. La
nouvelle milice qu'il fallut lever, ID. ib. De tout cela
[les qualités du peuple romain] s'est formée la
meilleure milice et la politique la plus prévoyante,
la plus ferme et la plus suivie qui fut jamais, ID. ib.
Les rebelles s'étaient saisis" des arsenaux et des maga-
sins; et, malgré la défection de tant de sujets, malgré
MIG
MIL
MIL
nuit. || 8° Sorte d'étoffe tissue de laine et de soie,
jj 9° Terme de typographie. Caractère très-menu.
— HIST. xvie s. Ma maistresse est toute arige-
lette..., Toute mon gracieux orgueil, Toute ma pe-
tite brunetfe, Toute ma douce mignonette, RONS. 143.
— ÉTYM. Mignon ; wallon, mignolète, sorte de pe-
tite dentelle.
t MIGNONNEUSE (mi-gno-neû-z'), s.f. Terme de
point d'Alençon (dentelle-bride). Celle qui fait le
même travail que la remplisseuse.
MIGNOTÉ, ÉE (mi-gno-té, tée), part, passe' de
mignoter. Petite fille trop mignotée.
MIGNOTER (mi-gno-té), v. a. Traiter d'une façon
mignonne, délicate. Elle mignote trop ses enfants.
— HIST. xve s. Boire ypocras à jour et à nuitée,
Rire, jouer, mignonner et baiser, -VILLON, jBa!7.
contredit de Franc Gonlier. En tel tourment est le
pauvre homme.huyt ou neuf mois, que la dame ne
fait que rien que mignoter et soy plaindre, Les
quinze joies de mariage, p. 22. ||xvie s Qui
comme fleur marchoit dessus les fleurs, Et niignot-
toit un bouquet de couleurs, RONS. 34.
— ÊTYM. Anc. franc, mignot (voy. MiGNON,à l'hist.).
■ f MIGNOTEE (mi-gno-tie), s. f. OEillet de Christ,
très-belle plante.
MIGNOTISE (mi-gno-ti-z'), s. f. Action de mi-
gnoter. || Mignotise des Genevois, le thym.
— HIST. xnie s. Toute jour [les femmes] font et
truevent novelles mignoties De guignier, de pi-
gnier, d'estre par reins formes, J. DE MEUNG, Test.
1293. || xv'° s. Licurgus.... ordonna.... que les jeunes
enfans, yssus hors de la première nourriture, fus-
sent tirez des mignotises maternelles, CHR. DE PISAN,
Charles V, i, 7. || xvr s. Tant leur mignotise [de
ses yeux] darde D'amours à qui les regarde, RONS.
651.
— ÉTYM. Mignoter.
l. MIGRAINE (mi-grè-n'), s. f. Douleur qui oc-
cupe la moitié ou une moindre partie de la tête,
particulièrement la région des tempes et des orbi-
tes, qui revient par accès, et qui se complique sou-
vent de trouble des fonctions gastriques, mais qui
n'est accompagnée d'aucun danger. Mme de Main-
tenon avait la migraine, SÉV. 437. Ces migraines
ne méritent pas l'inquiétude que vous en avez ; c'est
le seul tribut que mon tempérament paie à la na-
ture, MAINTENON, Lett. à M. d'Aubigné, 25 juin 1682.
Cette migraine-là vient bien subitement ! C'est moi
qui l'ai donnée indubitablement, DESTOUCHES, G7or.
n, 6. [La caverne où] La déesse aux vapeurs a choisi
son séjour; Les tristes aquilons y sifflent à l'entour,
Et le soufflemalsaindeleuraridehaleine Yporteaux
environs la fièvre et la, migraine, VOLT. Dict. phil.
Pope. || Fig. Rien qu'avoir mousser le Champagne,
Déjà la.migraine le gagne, BÉRANG. Deo gratias.
— HIST. xve s. Pour mon costé crie hahay Main-
tes fois, et à l'aventure Une migraine ou [au] chief
aray [j'aurai], E. DESCH. Poésies mss. f° 442. || xvies.
La fiebvre, la micraine et la goutte Pespargnent
elles [un roi] non plus que nous ? MONT, I, 328. Mi-
graine est proprement quand la douleur ne tient
que la moitié de la teste, dextre ou senestre, PARÉ,
xv, 4. La douleur invétérée de teste et micrane se
guérit par.... o. DE SERRES, 896.
— ÉTYM. Espagn. migraiïa ; ital. cmigrania,
magrana ; du lat. hemicranium ; grec, ii(j.ixpav£a, de
•Jj(j.i, demi, et xpcvtov, crjine.
f 2. MIGRAINE (mi-grè-n'), s. f. Ancien nom de
la grenade et d'une sorte d'engin de guerre.
— HIST. xvr s. Les aultres apprestoyent cata-
pultes, micraines, .potz, cercles et lances à feu, RAB.
Pant. in, Prol.
— ÊTYM. Jii77e, graines; provenç. milgrana, gre-
nade. Au Mans, on nomme migrenon, migrognon,
la baie de l'églantier, qui renferme une grande
quantité de graines.
t MIGRATEUR, TRICE (mi-gra-teur, tri-s'), adj.
Qui émigré. Les archéologues ont reconnu que-les
hommes, de l'âge de pierre avaient été les habi-
tants primitifs de l'Europe, et que l'usage du bronze
avait été introduit par des hommes plus civilisés,
d'origine probablement asiatique; et, comme il fal-
lait donner un nom à ces étrangers migrateurs, ils
les ont appelés Celtes, BROCA, Bull, de la soc.
d'anthropol. t. v, p. 462.
MIGRATION (mi-gra-sion; en vers, de quatre
syllabes), s.f.\\ 1° Action de passer d'un pays dans
un autre, en parlant d'un peuple, d'une grande
foule. La plupart des anciennes migrations ne sont
considérées comme des courses vagabondes que par
ceux qui n'ont pas étudié leurs causes, leur direc-
tion et leurs rapports avec les autres parties de
l'histoire ancienne, PETIT-RADEL, Instit. Mém. inscr.
et belles-lettres, t. vi, p. 341. || Fig. Homme, la sai-
son de ta migration n'est pas encore venue; attends
que le vent de'la mort se lève, alors tu déploieras
ton vol vers ces régions inconnues que ton coeur
demande, CHATEAUBR. René". ||2° Voyages périodi-
ques ou irréguliers que font certaines espèces d'a-
nimaux. Cette habitude innée est si forte en eux
[les rossignols], que ceux que l'on tient en cage s'a-
gitent beaucoup au printemps et en automne, sur-
tout la nuit, aux époques ordinaires marquées par
leurs migrations, BUFF. Oiseaux, t. ix, p. 147.
— SYK.MIGRATION; ÉMIGRATION. Ces deux mots ne
diffèrent que par la préposition e, ce, qui indique
départ. C'est aussi ce qui en fait la distinction. Mi-
gration est plus général ; il considère le départ des
foules par rapport à leur déplacement seulement :
les migrations des peuples, des animaux. Au con-
traire émigration considère le départ par rapport au
terme d'arrivée : les émigrations pour l'Amérique.
— HIST. xvie s. Migration, COTGRAVE.
— ÉTYM. Lat. migrationem, de migrare, s'en aller.
f MIGRATOIRE (mi-gra-toi-r'), adj. Qui con-
cerne l'émigration. Le mouvement migratoire des
populations.
.— ÉTYM. Voy. MIGRATION.
MIJAURÉE (mi-jô-rée), s. f. || 1° Mignonne,
jeune fille (sens aujourd'hui inusité). Pour toi qu'un
teint vif et fleuri Et la perruque bien poudrée Flat-
tent d'être le favori' Encor de quelque mijaurée,
Goûte l'erreur des passions, CHAUL. à î'abbd Cour-
tin. || 2° Fille ou femme qui montre des prétentions
par des manières affectées et ridicules. Elle, mon-
sieur? voilà une belle mijaurée ....pour vous don-
ner-tant d'amour ! MOL. Bourg, gent. m, 9. Mme de
Fieubet entendit ceci : La C""* passa devant laB**'' :
ah, dit la B***, voilà une mijaurée qui a eu pour
plus de cent mille écus de nos hardes; la C*** se
retourne, et comme Arlequin, hi, bi, hi, hi, bi,lui
fit-elle, en lui riant au nez, SÉV. 129. Là sont en
foule antiques mijaurées, Jeunes oisons et bégueules
titrées, VOLT. Ép. 35. Je préfère à ces mijaurées
Ma Jeannette, ma Jeanneton, BÉRANG. Jeanneton.
— HIST. xvie s. Mijaurée, OUDIN, Dict.
— ÉTYM. Origine inconnue. Le Berry a mijauder,
mignauder ; mais comment tirer mijaurée de mi-
jauder? On trouve dans Oudin, Curios. françaises,
migoufflée, qui paraît avoir le même sens ; mais
qu'est migoufflée, et comment le rattacher à mi-
jaurée? Chaulieu, qui donne à ce mot le sens de
mignonne, écrit migeorêc; avec cette orthographe
pourrait-on le rapprocher de mijoter? Enfin Lehé-
richer, Hist. et Gl. du normand, t. n, p. 381, dit
qu'en normand j'orer signifie parer, et que ,1a mi-
jaurée est 7a ma7 jorée, la mal parée.
MIJOTÉ, ÉE (mi-jo-té, tée), part, passé de mi-
joter. Une soupe mijotée.
MIJOTER (mi-jo-té), v. a. || 1° Terme de cuisine..
Faire cuire à petit feu. Mijoter un ragoût. || 2° Fig.
Traiter avec un excès de délicatesse et de mignar-
dise. Mijoter un enfant. || 3° Se mijoter, v. réfl.
Être mijoté. Le potage se mijote tout doucement.
|| Fig. et populairement. Se brasser, se tramer.
C'est une petite intrigue qui se mijote. || Se traiter
avec un excès de délicatesse. Il se mijote beaucoup.
— HIST. xvie s. Migeotter, COTGRAVE.
— ÉTYM. Origine incertaine. Le "Berry a mile',
mijat, mijot, pain émietté, mijou, mangeur de
mie ; mijoter ne serait-il pas réduire comme en
mie ? mij'e est d'ailleurs une des formes de mie. Au
Mans, migeoter, mûrir sur la planche, migeot, lieu
où l'on conserve les fruits.
1. MIL (mil), adj. numéral, voy. MILLE.
2. MIL (mill, 77 mouillées. La Fontaine ne mouil-
lait pas P7 : je la crois fine, dit-il ; Mais le moindre
grain de mil Ferait bien mieux mon affaire, Fab7.
i, 20), s. m. || 1° Plante graminée qui porte une
graine fort petite à laquelle on a donné le même
nom. Que dirai-je plus? le mont Pangée, avec
toutes ses mines, [vu de la lune] n'était pas si grand
qu'un grain de mil, D'ABLANCOURT, Lucien, Icaro-
ménippe. || Fig. C'est un grain de mil dans le bec
d'un âne, se dit quand on donne peu à quelqu'un qui
désire beaucoup ou qui a besoin de beaucoup. || On
dit plus ordinairement millet. || 2° Graine de cette
plante. Donner du mil à la volaille. || 3° Mil à épis,
sorgho. Mil à grappes, panis. || Mil à chandelles, es-
pèce de céréale de Cayenne.
— HIST. xve s. Le suppliant loua les jumens de
Raymond de Fort de Bearn pour piquer ou batre
son mil ou blé, DU CANGE, miletum. ||xvie s. Un
homme apprins à jeeler de la main un grain de mil
avecques telle industrie, que, sans faillir,il le passoit
tousjours dans le trou d'une aiguille, MONT. I,387.
ÉTYM. Provenç. mit, meilh; cat. mill; esp.
mijo; port, milho ; ital miglio; du lat. milium. On
suppose que milium se rattache à im'7/e, mille, à
cause du grand nombre des graines.
t MILADY (mi-lé-di), s. f. Titre qu'on donne à une
dame anglaise, femme dîun lord ou d'un baronet.
Les gens de milady ! que milady permette... CDELAV.
les Comédiens,y, 9. Vousm'écoutez, n'est-ce pas?—
Oui, milady, SCRIBE, 7e Verre d'eau, iv, 2. ||l?i
plur. Des miladys, ou, suivant la forme anglaise,
miladies.
— ÉTYM. Anglais, mi, ma, et lady, dame.
1. MILAN (mi-lan),s.m.|| Ie Oiseau de proie à queue
fourchue, genre milvus, Cuvier-; espèces : le milan
royal, vulgairement le milan; le milan étolien; le
milan parasite ; le milan de la Caroline, falco fur-
catus, Ginelin. Un milan qui dans l'air planait,
faisait la ronde, Voit d'en haut le pauvret [un rat]
se débattant sur l'onde, LA FONT. Fabl. iv, 11.
|| 2° Nom de la raie pastenaque, dans quelques ports.
— HIST. xvie s. Ils sifflent comme serpens, ils
huyent comme millans, PARÉ, Anim. 35.
— ÉTYM. Provenç. milan; cat. milâ; esp. mila-
no; port, milhano; du lat. milvus, milan, par l'in-
termédiaire d'une forme dérivée miluanus, avec
suppression de \'u, comme dans batnere, battre.
t 2. MILAN (mi-lan), s. m. Sorte de fromage à
croûte rouge qui vient de Milan.
f 3. MILAN (mi-lan), s. m. Milan d'été, sorte de
poire.
f MILANAISE (mi-la-nê-z'), s. f. Ouvrage dont
le fond est un fil recouvert de deux brins de soie,
dont l'un, moins serré que l'autre, forme sur le fil
un petit relief à distances égales.
t MILANDRE (mi-lan-dr'), s. m. Espèce de
squale de la Méditerranée.
f MILANEAU (mi-la-nô), s. m. Jeune milan.
f MILANIÈRE (mi-la-niè-r'), s. f. Lieu où l'on
entretient des milans. Le roi après son déjeuner
alla voler avec Madame.... il résolut durant la chasse
de casser la milanière et la héronnière qui était à
Noisy, parce que depuis six ans il n'avait volé ni
milan ni héron, et il lui en coûtait IOOOO francs pour
entretenir ces aires-là, DANGEAU, I, 148, 4 avr.
1685.
f MILÉSIAQUE (mi-lé-zi-ak'), adj. Qui appartient
à Milet, ville grecque de l'Asie Mineure. Fables mi-
lésiaques, ou, substantivement, les Milésiaques,
contes obscènes composés par Aristide de Milet. On
dit aussi milésiennes. ' .
f MILIACÉES (mi-li-a-sée), s. f. pi. Terme de
botanique. Tribu de la famille des graminées,
ayant pour type le genre milium.
— ÉTYM. Jlfït 2.
MILIAIRE (mi-li-ê-r'), adj. || 1° Terme de pa-
thologie. Eruption miliaire, élevure à la peau dont
le volume ne dépasse pas celui d'un grain de millet.
|| Fièvre miliaire, ou, substantivement, la miliaire,
phlegmasie exanthématique, souvent accompagnée
de fièvre, caractérisée par de petits boutons rouges,
surmontés dès le second jour d'une petite vésicule
rouge. || 2° Terme de botanique. Glandes miliaires,
les stomates. |] 3° Terme de minéralogie. Miliaire se
dit des grains d'une roche grenue quand ils ont la
grosseur d'un grain de chènevis ou de millet.
|| 4° Terme de zoologie. Se dit d'un animal qui est
extrêmement petit, comme le ver luisant miliaire.
— HIST. xvie s. De petites vessies, comme celles
qu'on voit aux herpès miliaires, PARÉ, XXIV, 37.
— ÉTYM. Lat. miliarius, de milium, mil.
MILICE (mi-li-s'), s. f. || 1° L'art et l'exercice de
la guerre. Végèce a écrit sur la milice des anciens.
|| Expédition militaire. Les prodiges dont Dieu avait
accompagné ses prédications [de saint Bernard] pour
exciter les chrétiens à cette milice sacrée [croisade] fu-
rent traités de faiblesse et de crédulité, MASS. Panég.
St Bern. || Dans ces deux sens, il n'est plus guère
usité.|| Fig. et en termes d'éloquence sacrée. J'appelle
toujours déserteur de la milice de Jésus-Christ celui
qui n'a plus le christianisme dans le coeur, BOURD.
Jugcm. dern. 1er avent, p. 67. Tout le temps de la
vie présente est une milice continuelle, dit Job, est
le temps des peines et des combats, MASS. Profess.
relig. 2. |] 2° Corps de troupes, armée; en ce sens,
il ne s'emploie guère que dans le style soutenu.
Rome encor pauvre et attachée à l'agriculture nour-
rissait une milice admirable, BOSS. Hist. m, 6. La
nouvelle milice qu'il fallut lever, ID. ib. De tout cela
[les qualités du peuple romain] s'est formée la
meilleure milice et la politique la plus prévoyante,
la plus ferme et la plus suivie qui fut jamais, ID. ib.
Les rebelles s'étaient saisis" des arsenaux et des maga-
sins; et, malgré la défection de tant de sujets, malgré
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