Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 3 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5460034d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49513
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/05/2009
538
MET
MET
MET
phoses d'Ovide, et non les transformations ; Actéon
métamorphosé en cerf, plutôt, que transformé.
— ÉTYM. Métamorphose. °>
tMÊTAMORPHOSIQUE (mé-ta-mor-fô-zi-k'), ad)'.
Terme d'histoire naturelle. Qui a rapport à la mé-
tamorphose des insectes, de certains reptiles. Lés
évolutions métamorphosiques des lépidoptères.
— ÉTYM. Dérivé incorrect de métamorphose, la
finale «cric ne prenant point l'affixe ixo'ç.
fMÉTAMYLÈNE (mé-ta-mi-lè-n'), s. m. Terme
de chimie. Produit de decomposition.de l'amylène
par la distillation.
■j- MÉTAPECTINE (mé-ta-pè-kti-n')-, s. f.Terme de
chimie. Corps isomère avec la pectine et la para-
pectine, obtenu en chauffant celle-ci au contact des
acides étendus.
f MÉTAPECTIQUE (mé-ta-pè-kti-k'), adj. Terme
de cbimie. Acide métapectique, acide qui se forme
aux dépens de la pectine abandonnée plusieurs
jours à Pair ou au contact de la pectose.
MÉTAPHORE (mé-ta-fo-r'), s. f. ||1° Terme de
rhétorique. Dans le sens primitif, qui est celui
d'Aristote et de l'étymologie, synonyme de trope;
c'est un terme général. || 2° Dans un sens plus res-
treint, qui est le sens des rhéteurs postérieurs, de
Cicéron, de Quinlilien et le sens actuel, figure par
laquelle la signification naturelle d'un mot est chan-
gée en une autre; comparaison abrégée. Les méta-
phores ne sont autre chose que des similitudes
abrégées, BOSS. Ge avert. 82. Et, toujours bien
mangeant, mourir par métaphore,, BOIL. Sat. ix.
La, métaphore ou la comparaison emprunte d'une
chose étrangère une image . sensible et naturelle
d'une vérité, LA BRUY. I. La métaphore est, selon
les maîtres de l'éloquence! une similitude abrégée
et une comparaison en un mot, BOUHOURS, Entret.
d'Ariste et d'Eug. Entret. s. Il n'est rien de plus
difficile à ménager en ce temps-ci que les méta-
phores; pour peu qu'on se donne carrière, on va
dans l'excès, et on.se trouve tout étonné de se voir
enlacé misérablement dans le phèbus de la vieille
cour, BAYLE, Lett. à Minutoli, 2 mai 1673. Si j'avais
à choisir une favorite parmi les figures, à l'exemple
de Socrate, qui se saisit de l'ironie pour sa part, ce
ne serait pas la métaphore continuée qui toucherait
mon inclination, ID. ib. La métaphore est une
figure par laquelle on transporte, pour ainsi dire,
la signification propre d'un nom à une autre signi-
fication qui ne lui convient qu'en vertu d'une
comparaison qui est dans l'esprit, DUMARS. Tropes,
part, n, art. 10. Les métaphores sont défectueuses
quand elles sont tirées de sujets bas ; le P. de Co-
lonia reproche à Tertullien d'avoir dit que le dé-
luge universel fut la lessive de la nature, ID. ib.
Quand on dit simplement : c'est un lion, la compa-
raison n'est alors que dans l'esprit, et non dans les
termes ; c'est une métaphore, ID. ib. La tragédie
admet les métaphores, mais non pas les comparai-
sons; pourquoi? parce que la métaphore,- quand
elle est naturelle, appartient à la passion ; les com-
paraisons n'appartiennent qu'à l'esprit, VOLT. Comm.
Corn. Rem. Hor. ni, 4. Pour peu qu'on ait de cha-
leur dans l'esprit, on a besoin de métaphores et
' d'expressions figurées pour se faire, entendre, i. s.
ROUSS. fle'7. n, 16. Boileau disait qu'on entendait
aux halles plus de métaphores en un jour qu'il n'y
en a dans toute l'Enéide, LA HARPE , Cours de littér.
t. vi, p. 468, édit. DUPONT. Dieu, dis-je en moi-
même tout bas, Dieu, délivre-nous du malin et du
langage figuré ; les médecins m'ont pensé tuer, vou-
lant me rafraîchir le sang; celui-ci m'emprisonne
de peur que je n'écrive du poison.... Jésus, mon
Sauveur, sauvez-nous de la métaphore, p. L. COUR.
Pamphlet des pamphlets. || Métaphores "disparates
ou incohérentes, celles dont les termes ne peuvent
pas s'accorder ; par exemple, c'est un torrent qui
s'allume, il faut dire qui entraîne. Ces faits [paléon-
tologiques] qui ont jeté les premières semences d'un
grand corps do doctrine, CUVIER, Éloge de Pallas.
On ne peut pas dire les semences d'un corps.
— HIST. xuie s. Mes des poètes les sentences, Les
îablesetlesmetafores....tafiose, 7229. || xives.Vérité
est que aucun juste est en un home qui est juste selon
métaphore ou selon similitude, ORESME,'Eth.' 169.
— ÊTYM. Mevaçopà, transport, métaphore, de
p,evà (voy. META)..., et çspeiv, porter.' ."'
MÉTAPHORIQUE (mé-ta-fo-ri-k'), adj. || 1° Qui
appartient à la métaphore. Celui qui, le premier, a
uni lumière à esprit, a donné à lumière un sens
métaphorique, et en a fait un mot nouveau par ce
nouveau sens, DUMARS. Tropes, n, io. || 2° Qui
abonde en métaphores. J'aime un langage hardi,
métaphorique, plein d'images, VOLT. Lett. Lanoue,
3 avr. 4 739. Il 3° Caractères métaphoriques, nom
d'une des six sortes de caractères dont se compose
la langue idéologique des Chinois.
— HIST. xive s. Il détermine d'une justice im-
proprement dite et métaphorique, ORESME, TTicse
de MEUNIER.
— ÉTYM. Msxaoopix&c, de [lETaoopà, métaphore.
METAPHORIQUEMENT ( mé-ia-fo-ri-ke-man ),
adv. D'une manière métaphorique. [Le passage]
de l'Epître aux Romains où saint Paul adapte à la
parole de Dieu ce que David a dit métaphorique-
ment de celle des cieux, qui a été entendue de
toute la terre, LA MOTHE LE VAYER, Vertu des
païens, 4, État de la grâce. Pour parler métaphori-
quement d'un brave qui ne craint pas le péril, on
dit que c'est un lion, BOUHOURS, Entret. d'Ariste et
d'Eug. Entret. vi.
— ÉTYM. Métaphorique, et le suffixe ment.
f MÉTAPnORISTE (mé-ta-fo-ri-sf), s. m. Sec-
taires qui prétendaient que le dogme de la pré-
sence réelle est une espèce de métaphore.
t MÉTAPHOSPHATE (mé-ta-fo-sfa-t'), s. m.¬
Terme de chimie. Sel produit par la combinaison
de l'acide métaphosphorique avec une base.
— ÉTYM. Jlfe'ta...., et phosphate.
t MÉTAPHOSPHORIQUE (mé-ta-fo-sfo-ri-k'), adj.
m. Terme de chimie. Se dit d'un des acides du
phosphore.
•— ÉTYM. Mêla...., et phosphorique.
t MÈTAPHRAGME (mé-la-fra-gm'), s. m. Terme
de zoologie. Cloison qui sépare le thorax des insectes
de leur abdomen.
— ÉTYM. Meta.... et çpâyp:a, cloison.
f MÉTAPHRASE' (mé-ta-fra-z') , s. f. Travail
particulier du commentateur qui explique par une
tournure plus simple ou plus habituelle la phrase
figurée, elliptique ou trop difficile, d'un auteur
original. || Imitation d'un passage, expression de ce
passage en d'autres termes.
— ÉTYM. Mexâçpacri:, de HETÔ (voy. META)..., et
çpâÇew, expliquer.
f MÉTAPHRASTE (mé-ta-fra-sf), s. m. Terme de
littérature. Celui qui fait la métapbrase d'un auteur
obscur, qui l'explique et le traduit en même temps.
— ÉTYM. METa9p
f MÉTAPHRASTIQUE (mé-ta-fra-sti-k'), adj.
Terme de littérature. Qui contient une métaphrase,
qui explique en traduisant. Traduction méta-
phrastique.
— ÉTYM. Métaphrase.
MÉTAPHYSICIEN (mé-ta-fi-zi-siin), s. m. Celui
qui fait son étude de la métaphysique. C'est une
chose très-remarquable que tous les métaphysiciens
s'accordent unanimement dans la description qu'ils
font des attributs de Dieu, DESC Rêp. aux 2°"" obj.
4 6. Je voudrais bien demander à M. Jurieu si ses
métaphysiciens d'aujourd'hui, dont il veut tenir
cette belle idée de la parfaite immutabilité de Dieu,
plutôt que de l'Écriture et de l'ancienne et con-
stante tradition de l'Église.... BOSS. 6e avert. 13. 11
[Leibnitz] était métaphysicien, et c'était une chose
presque impossible qu'il ne le fût pas, il avait l'es-
prit trop universel, FONTEN. Leibnitz. Leibnitz,
métaphysicien assez délié pour vouloir réconcilier
la théologie avec la métaphysique, VOLT. Louis XIV,
34. On demandait un jour : qu'est-ce qu'un méta-
physicien ? un géomètre répondit : c'est un homme
qui ne sait rien, DIDEROT , Inlerprét. de la nature,
n° 3. Il Adj. École métaphysicienne d'Elée, première
école d'Elée, qui eut pour chefs Xénophane, Par-
ménide et Zenon.
— ÊTYM. XIVe s. Aucun porroit faire question
pourquoy un peut bien en joenesce estre mathé-
maticien et ne peut pas- estre sage methafisicien ou
naturien, ORESME, Eth. 181.
— ÉTYM. Métaphysique, et la finale ien qui si-
gnifie appartenance, comme dans ; physicien, an-
cien, Prussien.
MÉTAPHYSIQUE (mé-ta-fi-zi-k'), s. f. || 1° Partie
de la philosophie, définie différemment suivant les
différentes époques : dans l'antiquité, doctrine de
l'être ou de l'essence des choses, considérée indé-
pendamment des propriétés particulières ou des
modes déterminés qui établissent une différence
entre un objet et un autre; selon Kant, l'inven-
taire systématique de toutes les richesses intellec-
tuelles qui proviennent de la raison pure, c'est-à-
dire des idées et des principes que l'intelligence tire
de son propre fonds sans le concours de l'expé-
périence; enfin, de nos jours, science des principes,
plus élevée et plus générale que les autres, de la-
quelle toutes les connaissances tiennent leur certi-
tude et leur unité. Il.saisissaitdans tout les principes
les pms élevés et les plus généraux, cequ est le ca-
ractère de la métaphysique, FONTEN. Leibnitz. Je vais
donc me jeter dans la nuit de la métaphysique,
pour oser combattre contre les Leibnitz, les Wolf,
les Frédéric, VOLT. ietf. jjri?îce«roya7 de Prusse,
23 janv. 1738. ô métaphysique, nous sommesaussi
avancés que du temps des premiers druides, ID.
Phil. Newt. i,: 9. Nous avons fait en mathéma-
tique des prodiges qui étonneraient Apollonius et
Archimède, et qui les rendraient nos écoliers;
mais, en métaphysique, qu'avons-nous trouvé ? ID.
Or. Chesterf. ch. 4. La .métaphysique a cela de
bon, qu'elle ne demande pas des études prélimi-
naires bien gênantes; c'est là qu'on peut savoir
tout sans avoir rien appris, ID. Dict. phil. Trinité.
Si quelques-uns se sont élevés à ce haut point de
métaphysique d'où l'on peut voir les principes, les
rapports et l'ensemble des sciences, aucun ne nous
a sur cela communiqué ses idées, BUFF. Hist. nat
1er dise. OEuv. t. 1, p. 74. Voulons-nous pénétrer
dans ces abîmes de métaphysique qui n'ont ni fond
ni rive, et perdre à disputer sur l'essence divine ce
temps si court qui nous est donné pour l'honorer 1
3. 3. ROUSS. lîe'7. vi, 8. On peut regarder lamétaphy-
sique comme un grand pays dont une petite partie
est riche et bien connue, mais confine de tous côtés
à. de vastes déserts où l'on trouve seulement de dis-
tance en distance quelques mauvais gîtes, prêts à
s'écrouler sur ceux qui s'y réfugient, D'ALEMBERT,
Mélanges de litt. d'hist. et de philos, t. Y, § l.
Il 2° En un sens plus restreint,'théorie des idées.
La métaphysique a pour but d'examiner la géné-
ration de nos idées, D'ALEMB. Éléments de philos.
ch. 13. La science qui contribue le plus à rendre
l'esprit lumineux, précis et étendu, et qui, par con-
séquent, doit le préparer à l'étude de toutes les
autres, c'est la métaphysique, CONDILL. Conn. hum.
Introd. Les lumières de deux sciences, non-seule-
ment différentes, mais opposées, et que l'on s'obstine
trop à confondre, savoir l'ancienne métaphysique
théologique ou la métaphysique proprement dite, et
la moderne métaphysique philosophique ou l'idéo-
logie, DESTUTT DE TRACY, Inst. mém. se. mor. el
pol. t. ni, p. 316. Il 3° Se prend quelquefois en
mauvaise part, pour désigner l'abus des abstrac-
tions. Il y a bien .de la métaphysique dans ce
traité de morale. Faut-il entrer avec lui [le socinien]
dans cette discussion [l'incarnation, la présence
réelle, le péché originel], et jeter les simples fidèles
dans la plus subtile et la plus abstraite métaphy-
sique? nos. 6e avert. m, 27. || Fig. Il se dit aussi
d'une analyse trop subtile des sentiments. Je ne sais
quelle métaphysique du coeur s'est emparée de
nos théâtres; s'il ne fallait pas l'en bannir entière-
ment, encore moins fallait-il l'y laisser régner,
D'ALEMB. Disc, prélim Encycl. OEuv. t. 1, p. 290,
dans POUGENS. Cette lecture succédait à une autre
qui avait été très-brillante; semée de traits vifs et
saillants, et à la suite desquels toute la métaphy-
sique de Marivaux ne parut, si on peut s'exprimer
de la sorte, qu'une vapeur imperceptible, ID. Éloge
de Marivaux. || 4° Les parties les plus élevées d'une
science particulière, d'un art quelconque. La mé-
taphysique du droit. La métaphysique des mathé-
matiques. Je veux mourir s'il y a- dans toutes ces
têtes-là le premier mot de la métaphysique de leur
art, DIDEROT, Salon de 1767, OEuvr. t. xiv, p. 440,
dans POUGENS. || Métaphysique de la géométrie,
expression dont Descartes [Lettre au P. Mersenne,
janv. 1639) se servait pour désigner la géométrie
générale. || 5° Adj. Qui appartient à la métaphy-
sique. La philosophie métaphysique. J'estime que
cela [ne pas se fier aux sens] est nécessaire pour
se rendre capable de connaître la vérité des choses
métaphysiques, lesquelles ne dépendent point des
sens, DESC. Rêp. aux secondes object. 67. La ques-
tion devint si subtile et si métaphysique, que leurs
plus grands partisans auraient, mieux aimé y re-
noncer, FONTEN. Malébranche. Le vivant et l'animé,
au lieu d'être un degré métaphysique des êtres,
est une propriété physique de la matière, BUFF.
Animaux, Compar. des anim. et des vègèt. Et"
tous les deux nous fîmes par moitié Un drame court
et non versifié Dans le grand goût du larmoyant
comique, Roman moral, roman métaphysique.
VOLT. 7e Pauvre Diable. || Certitude métaphysique
celle qui est fondée sur une évidence à priori.
il Mal métaphysique, voy. MAL, n° 3. || Trop abstrait.
Des idées obscures et métaphysiques. Qu'on ne
confonde pas l'esprit métaphysique avec l'esprit
philosophique, ARMON Elém. litt. OEuv. t. m,
p. 439; .ans POUGENS. ""
— HIST. XIVe s. C'est en métaphysique et non
MET
MET
MET
phoses d'Ovide, et non les transformations ; Actéon
métamorphosé en cerf, plutôt, que transformé.
— ÉTYM. Métamorphose. °>
tMÊTAMORPHOSIQUE (mé-ta-mor-fô-zi-k'), ad)'.
Terme d'histoire naturelle. Qui a rapport à la mé-
tamorphose des insectes, de certains reptiles. Lés
évolutions métamorphosiques des lépidoptères.
— ÉTYM. Dérivé incorrect de métamorphose, la
finale «cric ne prenant point l'affixe ixo'ç.
fMÉTAMYLÈNE (mé-ta-mi-lè-n'), s. m. Terme
de chimie. Produit de decomposition.de l'amylène
par la distillation.
■j- MÉTAPECTINE (mé-ta-pè-kti-n')-, s. f.Terme de
chimie. Corps isomère avec la pectine et la para-
pectine, obtenu en chauffant celle-ci au contact des
acides étendus.
f MÉTAPECTIQUE (mé-ta-pè-kti-k'), adj. Terme
de cbimie. Acide métapectique, acide qui se forme
aux dépens de la pectine abandonnée plusieurs
jours à Pair ou au contact de la pectose.
MÉTAPHORE (mé-ta-fo-r'), s. f. ||1° Terme de
rhétorique. Dans le sens primitif, qui est celui
d'Aristote et de l'étymologie, synonyme de trope;
c'est un terme général. || 2° Dans un sens plus res-
treint, qui est le sens des rhéteurs postérieurs, de
Cicéron, de Quinlilien et le sens actuel, figure par
laquelle la signification naturelle d'un mot est chan-
gée en une autre; comparaison abrégée. Les méta-
phores ne sont autre chose que des similitudes
abrégées, BOSS. Ge avert. 82. Et, toujours bien
mangeant, mourir par métaphore,, BOIL. Sat. ix.
La, métaphore ou la comparaison emprunte d'une
chose étrangère une image . sensible et naturelle
d'une vérité, LA BRUY. I. La métaphore est, selon
les maîtres de l'éloquence! une similitude abrégée
et une comparaison en un mot, BOUHOURS, Entret.
d'Ariste et d'Eug. Entret. s. Il n'est rien de plus
difficile à ménager en ce temps-ci que les méta-
phores; pour peu qu'on se donne carrière, on va
dans l'excès, et on.se trouve tout étonné de se voir
enlacé misérablement dans le phèbus de la vieille
cour, BAYLE, Lett. à Minutoli, 2 mai 1673. Si j'avais
à choisir une favorite parmi les figures, à l'exemple
de Socrate, qui se saisit de l'ironie pour sa part, ce
ne serait pas la métaphore continuée qui toucherait
mon inclination, ID. ib. La métaphore est une
figure par laquelle on transporte, pour ainsi dire,
la signification propre d'un nom à une autre signi-
fication qui ne lui convient qu'en vertu d'une
comparaison qui est dans l'esprit, DUMARS. Tropes,
part, n, art. 10. Les métaphores sont défectueuses
quand elles sont tirées de sujets bas ; le P. de Co-
lonia reproche à Tertullien d'avoir dit que le dé-
luge universel fut la lessive de la nature, ID. ib.
Quand on dit simplement : c'est un lion, la compa-
raison n'est alors que dans l'esprit, et non dans les
termes ; c'est une métaphore, ID. ib. La tragédie
admet les métaphores, mais non pas les comparai-
sons; pourquoi? parce que la métaphore,- quand
elle est naturelle, appartient à la passion ; les com-
paraisons n'appartiennent qu'à l'esprit, VOLT. Comm.
Corn. Rem. Hor. ni, 4. Pour peu qu'on ait de cha-
leur dans l'esprit, on a besoin de métaphores et
' d'expressions figurées pour se faire, entendre, i. s.
ROUSS. fle'7. n, 16. Boileau disait qu'on entendait
aux halles plus de métaphores en un jour qu'il n'y
en a dans toute l'Enéide, LA HARPE , Cours de littér.
t. vi, p. 468, édit. DUPONT. Dieu, dis-je en moi-
même tout bas, Dieu, délivre-nous du malin et du
langage figuré ; les médecins m'ont pensé tuer, vou-
lant me rafraîchir le sang; celui-ci m'emprisonne
de peur que je n'écrive du poison.... Jésus, mon
Sauveur, sauvez-nous de la métaphore, p. L. COUR.
Pamphlet des pamphlets. || Métaphores "disparates
ou incohérentes, celles dont les termes ne peuvent
pas s'accorder ; par exemple, c'est un torrent qui
s'allume, il faut dire qui entraîne. Ces faits [paléon-
tologiques] qui ont jeté les premières semences d'un
grand corps do doctrine, CUVIER, Éloge de Pallas.
On ne peut pas dire les semences d'un corps.
— HIST. xuie s. Mes des poètes les sentences, Les
îablesetlesmetafores....tafiose, 7229. || xives.Vérité
est que aucun juste est en un home qui est juste selon
métaphore ou selon similitude, ORESME,'Eth.' 169.
— ÊTYM. Mevaçopà, transport, métaphore, de
p,evà (voy. META)..., et çspeiv, porter.' ."'
MÉTAPHORIQUE (mé-ta-fo-ri-k'), adj. || 1° Qui
appartient à la métaphore. Celui qui, le premier, a
uni lumière à esprit, a donné à lumière un sens
métaphorique, et en a fait un mot nouveau par ce
nouveau sens, DUMARS. Tropes, n, io. || 2° Qui
abonde en métaphores. J'aime un langage hardi,
métaphorique, plein d'images, VOLT. Lett. Lanoue,
3 avr. 4 739. Il 3° Caractères métaphoriques, nom
d'une des six sortes de caractères dont se compose
la langue idéologique des Chinois.
— HIST. xive s. Il détermine d'une justice im-
proprement dite et métaphorique, ORESME, TTicse
de MEUNIER.
— ÉTYM. Msxaoopix&c, de [lETaoopà, métaphore.
METAPHORIQUEMENT ( mé-ia-fo-ri-ke-man ),
adv. D'une manière métaphorique. [Le passage]
de l'Epître aux Romains où saint Paul adapte à la
parole de Dieu ce que David a dit métaphorique-
ment de celle des cieux, qui a été entendue de
toute la terre, LA MOTHE LE VAYER, Vertu des
païens, 4, État de la grâce. Pour parler métaphori-
quement d'un brave qui ne craint pas le péril, on
dit que c'est un lion, BOUHOURS, Entret. d'Ariste et
d'Eug. Entret. vi.
— ÉTYM. Métaphorique, et le suffixe ment.
f MÉTAPnORISTE (mé-ta-fo-ri-sf), s. m. Sec-
taires qui prétendaient que le dogme de la pré-
sence réelle est une espèce de métaphore.
t MÉTAPHOSPHATE (mé-ta-fo-sfa-t'), s. m.¬
Terme de chimie. Sel produit par la combinaison
de l'acide métaphosphorique avec une base.
— ÉTYM. Jlfe'ta...., et phosphate.
t MÉTAPHOSPHORIQUE (mé-ta-fo-sfo-ri-k'), adj.
m. Terme de chimie. Se dit d'un des acides du
phosphore.
•— ÉTYM. Mêla...., et phosphorique.
t MÈTAPHRAGME (mé-la-fra-gm'), s. m. Terme
de zoologie. Cloison qui sépare le thorax des insectes
de leur abdomen.
— ÉTYM. Meta.... et çpâyp:a, cloison.
f MÉTAPHRASE' (mé-ta-fra-z') , s. f. Travail
particulier du commentateur qui explique par une
tournure plus simple ou plus habituelle la phrase
figurée, elliptique ou trop difficile, d'un auteur
original. || Imitation d'un passage, expression de ce
passage en d'autres termes.
— ÉTYM. Mexâçpacri:, de HETÔ (voy. META)..., et
çpâÇew, expliquer.
f MÉTAPHRASTE (mé-ta-fra-sf), s. m. Terme de
littérature. Celui qui fait la métapbrase d'un auteur
obscur, qui l'explique et le traduit en même temps.
— ÉTYM. METa9p
f MÉTAPHRASTIQUE (mé-ta-fra-sti-k'), adj.
Terme de littérature. Qui contient une métaphrase,
qui explique en traduisant. Traduction méta-
phrastique.
— ÉTYM. Métaphrase.
MÉTAPHYSICIEN (mé-ta-fi-zi-siin), s. m. Celui
qui fait son étude de la métaphysique. C'est une
chose très-remarquable que tous les métaphysiciens
s'accordent unanimement dans la description qu'ils
font des attributs de Dieu, DESC Rêp. aux 2°"" obj.
4 6. Je voudrais bien demander à M. Jurieu si ses
métaphysiciens d'aujourd'hui, dont il veut tenir
cette belle idée de la parfaite immutabilité de Dieu,
plutôt que de l'Écriture et de l'ancienne et con-
stante tradition de l'Église.... BOSS. 6e avert. 13. 11
[Leibnitz] était métaphysicien, et c'était une chose
presque impossible qu'il ne le fût pas, il avait l'es-
prit trop universel, FONTEN. Leibnitz. Leibnitz,
métaphysicien assez délié pour vouloir réconcilier
la théologie avec la métaphysique, VOLT. Louis XIV,
34. On demandait un jour : qu'est-ce qu'un méta-
physicien ? un géomètre répondit : c'est un homme
qui ne sait rien, DIDEROT , Inlerprét. de la nature,
n° 3. Il Adj. École métaphysicienne d'Elée, première
école d'Elée, qui eut pour chefs Xénophane, Par-
ménide et Zenon.
— ÊTYM. XIVe s. Aucun porroit faire question
pourquoy un peut bien en joenesce estre mathé-
maticien et ne peut pas- estre sage methafisicien ou
naturien, ORESME, Eth. 181.
— ÉTYM. Métaphysique, et la finale ien qui si-
gnifie appartenance, comme dans ; physicien, an-
cien, Prussien.
MÉTAPHYSIQUE (mé-ta-fi-zi-k'), s. f. || 1° Partie
de la philosophie, définie différemment suivant les
différentes époques : dans l'antiquité, doctrine de
l'être ou de l'essence des choses, considérée indé-
pendamment des propriétés particulières ou des
modes déterminés qui établissent une différence
entre un objet et un autre; selon Kant, l'inven-
taire systématique de toutes les richesses intellec-
tuelles qui proviennent de la raison pure, c'est-à-
dire des idées et des principes que l'intelligence tire
de son propre fonds sans le concours de l'expé-
périence; enfin, de nos jours, science des principes,
plus élevée et plus générale que les autres, de la-
quelle toutes les connaissances tiennent leur certi-
tude et leur unité. Il.saisissaitdans tout les principes
les pms élevés et les plus généraux, cequ est le ca-
ractère de la métaphysique, FONTEN. Leibnitz. Je vais
donc me jeter dans la nuit de la métaphysique,
pour oser combattre contre les Leibnitz, les Wolf,
les Frédéric, VOLT. ietf. jjri?îce«roya7 de Prusse,
23 janv. 1738. ô métaphysique, nous sommesaussi
avancés que du temps des premiers druides, ID.
Phil. Newt. i,: 9. Nous avons fait en mathéma-
tique des prodiges qui étonneraient Apollonius et
Archimède, et qui les rendraient nos écoliers;
mais, en métaphysique, qu'avons-nous trouvé ? ID.
Or. Chesterf. ch. 4. La .métaphysique a cela de
bon, qu'elle ne demande pas des études prélimi-
naires bien gênantes; c'est là qu'on peut savoir
tout sans avoir rien appris, ID. Dict. phil. Trinité.
Si quelques-uns se sont élevés à ce haut point de
métaphysique d'où l'on peut voir les principes, les
rapports et l'ensemble des sciences, aucun ne nous
a sur cela communiqué ses idées, BUFF. Hist. nat
1er dise. OEuv. t. 1, p. 74. Voulons-nous pénétrer
dans ces abîmes de métaphysique qui n'ont ni fond
ni rive, et perdre à disputer sur l'essence divine ce
temps si court qui nous est donné pour l'honorer 1
3. 3. ROUSS. lîe'7. vi, 8. On peut regarder lamétaphy-
sique comme un grand pays dont une petite partie
est riche et bien connue, mais confine de tous côtés
à. de vastes déserts où l'on trouve seulement de dis-
tance en distance quelques mauvais gîtes, prêts à
s'écrouler sur ceux qui s'y réfugient, D'ALEMBERT,
Mélanges de litt. d'hist. et de philos, t. Y, § l.
Il 2° En un sens plus restreint,'théorie des idées.
La métaphysique a pour but d'examiner la géné-
ration de nos idées, D'ALEMB. Éléments de philos.
ch. 13. La science qui contribue le plus à rendre
l'esprit lumineux, précis et étendu, et qui, par con-
séquent, doit le préparer à l'étude de toutes les
autres, c'est la métaphysique, CONDILL. Conn. hum.
Introd. Les lumières de deux sciences, non-seule-
ment différentes, mais opposées, et que l'on s'obstine
trop à confondre, savoir l'ancienne métaphysique
théologique ou la métaphysique proprement dite, et
la moderne métaphysique philosophique ou l'idéo-
logie, DESTUTT DE TRACY, Inst. mém. se. mor. el
pol. t. ni, p. 316. Il 3° Se prend quelquefois en
mauvaise part, pour désigner l'abus des abstrac-
tions. Il y a bien .de la métaphysique dans ce
traité de morale. Faut-il entrer avec lui [le socinien]
dans cette discussion [l'incarnation, la présence
réelle, le péché originel], et jeter les simples fidèles
dans la plus subtile et la plus abstraite métaphy-
sique? nos. 6e avert. m, 27. || Fig. Il se dit aussi
d'une analyse trop subtile des sentiments. Je ne sais
quelle métaphysique du coeur s'est emparée de
nos théâtres; s'il ne fallait pas l'en bannir entière-
ment, encore moins fallait-il l'y laisser régner,
D'ALEMB. Disc, prélim Encycl. OEuv. t. 1, p. 290,
dans POUGENS. Cette lecture succédait à une autre
qui avait été très-brillante; semée de traits vifs et
saillants, et à la suite desquels toute la métaphy-
sique de Marivaux ne parut, si on peut s'exprimer
de la sorte, qu'une vapeur imperceptible, ID. Éloge
de Marivaux. || 4° Les parties les plus élevées d'une
science particulière, d'un art quelconque. La mé-
taphysique du droit. La métaphysique des mathé-
matiques. Je veux mourir s'il y a- dans toutes ces
têtes-là le premier mot de la métaphysique de leur
art, DIDEROT, Salon de 1767, OEuvr. t. xiv, p. 440,
dans POUGENS. || Métaphysique de la géométrie,
expression dont Descartes [Lettre au P. Mersenne,
janv. 1639) se servait pour désigner la géométrie
générale. || 5° Adj. Qui appartient à la métaphy-
sique. La philosophie métaphysique. J'estime que
cela [ne pas se fier aux sens] est nécessaire pour
se rendre capable de connaître la vérité des choses
métaphysiques, lesquelles ne dépendent point des
sens, DESC. Rêp. aux secondes object. 67. La ques-
tion devint si subtile et si métaphysique, que leurs
plus grands partisans auraient, mieux aimé y re-
noncer, FONTEN. Malébranche. Le vivant et l'animé,
au lieu d'être un degré métaphysique des êtres,
est une propriété physique de la matière, BUFF.
Animaux, Compar. des anim. et des vègèt. Et"
tous les deux nous fîmes par moitié Un drame court
et non versifié Dans le grand goût du larmoyant
comique, Roman moral, roman métaphysique.
VOLT. 7e Pauvre Diable. || Certitude métaphysique
celle qui est fondée sur une évidence à priori.
il Mal métaphysique, voy. MAL, n° 3. || Trop abstrait.
Des idées obscures et métaphysiques. Qu'on ne
confonde pas l'esprit métaphysique avec l'esprit
philosophique, ARMON Elém. litt. OEuv. t. m,
p. 439; .ans POUGENS. ""
— HIST. XIVe s. C'est en métaphysique et non
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 95.93%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 95.93%.
- Collections numériques similaires Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BnPlCo00"L'homme de René Descartes, et La formation du foetus / avec les remarques de Louis de La Forge ; [publ. par Clerselier et suivi de la trad. de la préface de Schuyl] /ark:/12148/bpt6k8707201k.highres Bibliothèque historique de la France , contenant le catalogue de tous les ouvrages tant imprimez que manuscrits qui traitent de l'histoire de ce roïaume ou qui y ont rapport, avec des notes critiques et historiques, par Jacques Lelong,... /ark:/12148/bd6t57505599.highres
- Auteurs similaires Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BnPlCo00"L'homme de René Descartes, et La formation du foetus / avec les remarques de Louis de La Forge ; [publ. par Clerselier et suivi de la trad. de la préface de Schuyl] /ark:/12148/bpt6k8707201k.highres Bibliothèque historique de la France , contenant le catalogue de tous les ouvrages tant imprimez que manuscrits qui traitent de l'histoire de ce roïaume ou qui y ont rapport, avec des notes critiques et historiques, par Jacques Lelong,... /ark:/12148/bd6t57505599.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 546/1408
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5460034d/f546.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5460034d/f546.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5460034d/f546.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5460034d/f546.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5460034d
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5460034d
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5460034d/f546.image × Aide