Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 3 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5460034d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49513
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/05/2009
524
MÉR
MÉR
MÉR
lente, i. i. ROUSS. Em. m. || Méridienne du temps
moyen, courbe en forme de 8 qu'on trace autour'de
la ligne de raidi d'un cadran solaire, et qui indique
le midi on temps moyen pour chaque mois de l'an-
née. || 5° La méridienne, sommeil auquel les habi-
tants des pays chauds se livrent ordinairement vers
l'heure de midi, h aire sa méridienne Le Forlis
par bonheur lait la méridienne, BOISSY, Deh. tromp-
ai, 1.
— REM. Fa.re menenne ou menenner, DEBRIF.UX.
Cette forme se disait encore, comme on voit, au
xvne siècle; aujourd'hui elle est archaïque et pro-
vinciale.
—'lIIST- xne s. Entre ces afaires, li reis David à
un jur levad après meriene ; si se alout esbanoiant
[amusant] en un solier, 7{m's. p. 164. ]| xurs. Puis [il]
fist s'ostfson armée] aceminer; Si vinrent ensemble
à Viane Un manly puis meridiane, pu. MOUSK.ES,
ms. p. 249, dans LACURNE.
— ÉTYM. Méridien i ; Berry, marienne, mcriennc,
mesienne, meienne; sainlong. merienne, mcriénrr;
norm. merienne, sieste; provenç. meridiana, mc-
riana; espagn. et ital. meridiana.
MÉRIDIONAL, ALE (mé-ri-di-o-nal, na-1'), adj.
|| 1° Qui est du côté du midi. Les pays méridio-
naux. || Cadran méridional, celui qui est dans le
plan qui va du levant au couchant, et qui est direc-
tement tourné vers le midi. || Le pôle méridional, le
pôle antarctique. || Terme d'astronomie. Distance
méridionale, se dit quelquefois de la c''fférence de
longitude entre deux astres. || Parties, minutes mé-
ridionales, se dit, dans la navigation, des parties,
des minutes comptées sur le méridien dans les
cartes marines. || 2° Substantivement. Les méridio-
naux, les gens qui habitent les pays du Midi,
spécialement les habitants du midi de la France.
C'est un méridional.
— HIST. xive s. La mer orientel ou meridionel,
H. DE MONDEVILLE, f° 88, VCrSO.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. méridional; ital.
méridionale; du lat. meridionalis (voy. MÉRI-
DIEN) .
| MÉRIER-BLANC (mé-rié-blan), s. m. Oiseau
qui mange les mûres. On dit aussi nyirier. || Au
plur. Des mériers-blancs.
f MÉRINE (mé-ri-n'), adj. f. Race mérine, la
race des mérinos. La race mérine est actuellement
naturalisée en France.
— ÊTYM. Voy. MÉRINOS.
MERINGUE (me-r:n-gh'), s. f. Espèce de pâtis-
serie fort délicate faite avec des blancs d'oeufs et du
sucre en poudre, et que l'on garnit de crème
fouettée ou de confitures. Les mets délicats et peu
substantiels, comme les meringues, la crème
fouettée et les fruits fondants, VOLT. Dict. phil.
vampires.
— ÉTYM. Il y a dans le bas-latin meringa, cor-
ruption de merenda, collation .du soir ; ce ne peut
être l'origine de meringue. L'espagnol a melindre,
beignet fait avec de la farine et du miel ; Scheler
demande si meringue serait une altération de ce
mot espagnol, où le mot mel, miel, paraît figurer.
Mais tout cela tomb.-> si, comme le croit M. Siméon
Luce, la meringue est une crème ou pâtisserie ori-
ginaire du pays de Mehringcn, qui envoie au dehors
beaucoup de pâtisserie.
f MERINGUÉ, ÉE (me-nn-ghé, ghée), adj. Dont
le dessus est semblable à la crème des meringues.
Gâteau meringué. Si ces gâteaux n'étaient pas lé-
gers et comme meringués, il faudrait y mettre plus
de potasse qu'on ne l'a prescrit, GENLIS, Mais, rust.
11,4.
MÉRINOS (mé-ri-nos'),s. m. || 1° Mouton de race
espagnole dont la laine est très-fine. Un mérinos. Les
mérinos. C'est seulement vers le milieu du siècle
dernier qu'arrivèrent pour la première fois dans la
péninsule hispanique ces brebis à soyeuses toisons
qui ont fait la fortune de S*govie, et c'est en sou-
venir de ce qu'elles étaient venues par mer qu'on
les appela moutons maritimes, ovejas marinas;
c'est de ce dernier mot que nous avons fait celui de
mérinos, ïe Siècle, l s et 14 juin 4 869, 3« p. 6e col.
|| Adjectivement et invariable. Bélier mérinos,
brebis mérinos. || 2° Étoffe faite avec de la laine de
mérinos. Un beau mérinos. -,
— ÊTYM. Il y a oans l'espagnol merino, qui,
substantir, signifie juge,inspecteur des troupeaux et
faisant la répartition ùsss pâturages, et, adjectif,
signifie errant, passager, en parlant des troupeaux
qui changent de pâturage ; d'où merino, troupeau
qu'on fait changer de pâturage, 7ana merina, la
laine de ce troupeau. Cela détruit l'étymologie
emprunte au Siècle, laquelle n'est qu'un jeu d'es-
prit. Merino vient du bas-latin majorinus (dérivé
de major, voy. MAIRE), et signifie proprement un
juge, puis, particulièrement, un juge de la trans-
humance des troupeaux, d'où un adjeclif merino,
relatif aux troupea-jxde transhumance, et finalement
un mouton de race spécia'e.
MERISE (me-ri-z'), s. f. Fruit du merisier.
— IllST. xive s. Cerises, merises, guines, Mèna-
gier, n, 5. || xv* s. Le supliant s'arresta à l'endroit
d'un mesirier où avoit des mesires.... lequel, al-
téré de challeur, se prinl à cuillir des dites mesires
pour soy reffroichir, DU CANGE, mesillus. || xvr s.
Merises sont guines presque sauvages et petites,
tenant de l'amer, dont elles portent le nom, o. DE
SERRES, 683.
— ÉTYM. 0. de Serres le. rattache à amer; en
italien, amarella, merise, vient en effet du lat. omo-
rus: mais voy. MERISIER. , -
MERISIER (me-ri-zié; l'r ne se prononce et ne
se lie jamais ; au pluriel, l's se lie : des me-ri-
zié-z en fleurs), s. m. Cerisier sauvage (cerasus
avium, D. C). || Merisier à grappes, cerasus padus,
D. C, espèce sauvage des bois montueux à fruits
rouges ou noirs, amers. || Merisier de Virginie
[cerasus virginiana, L.), arbre dont le bois est utilisé
dans les arts. || Merisier du Canada, espèce de bou-
leau, be/«7a 7cnm, L. || Merisierdes Antilles,eugenia
glutinosa,' Richard.
— HIST. xve s. Meserasus, merisier, SCHELER,
Gloss. rom. lat. p. 40.
— ÉTYM. D'après le Héricher, Hist. et Gloss.
t. n, p. 466, me-isicr est pour mé-cêrisier, de me',
mal, en normand, et cerisier : mauvais cerisier,
cerisier sauvage.
t MÉRISMATIQUE (mé-ri-sma-ti-k'), adj. Terme
de physiologie. Multiplication ou reproduction mé-
rismatique, celle qui a lieu par division ou scission
des cellules ou des êtres entiers.
— ÉTYM. Mépi
f MÉRISME (mé-ri-sm'), s. m. Figure de rhéto-
rique. Division d'un -sujet, d'un point à traiter en
ses diverses parties.
— ÉTYM. MEpuriià;, division, de uipo;, par-
tie.
MÉRITANT, ANTE (mé-ri-tan, tan-t') , adj.
|| 1° Qui a du mérite. Un homme fort méritant.
Des personnes méritantes. Donner des récompenses
aux plus méritants. || 2° Qui a de la qualité, en par-
lant d'une espèce d'arbre fruitier. Qu'une variété
méritante soit fécondée par une variété sauvage ou
à fruits acerbes, il naîtra certainement du semis de
ses pépins des variétés nouvelles qui lui seront,
pour la plupart, sinon toutes, inférieures en qua-
lité.
MÉRITE (mp-ri-f), s. m. || 1° Ce qui rend une
chose digne de récompense ou de punition. Toute
action de miséricorde fera placer chacun en son
rang selon le mérite de ses oeuvres, SACI, Bih7e,
Ecclêsiast. xvi, 15. Comment la vie active et la
vie contemplative ont chacune leur mérite devant
Dieu, BOSS. États d'orais. ix, 13. Humble dans les
grandes choses, grande dans les petites, et joi-
gnant surtout à la pureté de ses intentions le
mérite de l'obéissance, FLÉCH. Panégyr. Ste Thér.
De ta constance ailleurs va montrer les mérites, TH.
CORN. Ariane, ni, 4. Que ce soit un courtisan fi-
dèle ou un gentilhomme de Bonaparte [qui ait ima-
giné de donner Chambord au duc de Bordeaux],
c'est la même chose pour nous qui n'y saurions
avoir jamais d'autre mérite que celui de payer,
p. L. COUR. Simple discours. || Se faire un mérite de
quelque chose, tirer gloire, tirer avantage d'avoir, de
fairequelquechose. Sans que de mon pouvoir je me
fasse un mérite, MOL. Psyché, m, 3. Elle est tou-
jours l'objet de la jalousie de la Plessis, qui se fait
un mérite auprès de ma mère de la haïr comme le
diable, SÉV. 246. Se faisant un mérite de sa complai-
sance, BOSS. Hist. i, 41. Et loin de repousser le
coup qu'on vous prépare, Vous voulez vous en faire
un mérite barbare, RAC ïphig. iv, 4. Ils se font un
mérite de leur ignominie, MAÏS. Pet. car. Dra-
peaux. || 2° Ce qui rend une personne digne de ré-
compense ou de punition. Les méchants sont souf-
ferts pour l'instruction ou pour le mérite des justes,
MASS. Carême, Mélange. || En ce sens il se dit très-
souvent au pluriel. Proportionnez vos voeux à vos
mérites, ROTR. Fences7. i, 4. Ce peuple tantôt châ-
tié, et tantôt consolé dans ses disgrâces, par les dif-
férents traitements qu'il reçoit selon ses mérites,
rend un témoignage public à la Providence qui ré-
git le monde, BOSS. Hist. n, 5. Qu'il soit récom-
pensé par delà ses mérites, c. DELAV. Paria, iv, 3.
Jl En ce sens .et au pluriel il prend quelquefois le
caractère du langage familier Est-ce an sujet
pourquoi Vous fassiez sonner vos mérites 1? LA FONT .
Fabl. iv, 3. Vous m'honorez vraiment par delà mes
mérites, REGNARD, Ménechmes,' m, 6. || Familière-
ment et ordinairement en mauvaise part. Il sera
traité selon ses mérites. || Par dérision, faire valoir
tous ses mérites, exagérer ses services. || 3" Les mé-
rites de la passion de Jésus-Christ, ses souffrances et
sa mort, entant qu'ellesont satisfait pour les hommes
à la justice divine et qu'elles leur confèrent les ef-
fets de la grâce. Sans la prière, quelle part avez-
vous aux mérites de Jésus-Christ? BOURDALOUE, 6e
dim. après Pâques, Dominic. t. il, p. 199. || Les mé-
rites des saints, les bonnes oeuvres des saints. || Les
mérites, les bonnes oeuvres, par rapport à la récom-
penseque Dieu y attache. Nousagissons de nous-mê-
mes; cequi fait quenousavons des méritesqui sont
véritablementnôtres, contre l'erreur de Calvin, PASC.
Prov. XVIII. Ils ne s'assurent point en leurs propres
mérites, RAC Athal. m, 7. La certitude que nos pei-
nes ne sont pas perdues, que nos dégoûts sont pour
nous de nouveaux mérites, MASS. Carême, Dégoûts.
11 [Jésus-Christ] couronnera ses dons, en récompen-
sant mes faibles mérites, m. Carême, Pécheresse.
|| Droit à la miséricorde divine. Que les vrais Juifs ne
considéraient leur mérite que de Dieu, et non d'A-
hraliam, PASC Pens. xxi.|| Mérite decondignité, droit
sur l'héritage céleste qui appartient au véritable fidèle
ayant persévéré jusqu'à la fin dans la foi qui agit
par la charité, et ayant par ce moyen accompli la
loi selon la mesure de cette vie, BOSS. Réfut. caté-
ch. Ferry, i, n, 13. || 4° Ce que les personnes ont de
digne et d'estimable. Dans les belles âmes. Le seul
mérite a droit de produire des flammes, CORN. Cid, -
i, 3. Je sais que le mérite est sujet à l'envie, m. Su-
réna, iv, 1. La nature fait le mérite, et la fortune
le met en oeuvre, LA ROCHEFOUC. Max. 4 63. Le
monde récompense plus souvent ies apparences-uu
mérite, que le mérite même, ID. ib. 4 66. Quelque
disposition qu'ait le monde à mal juger, il fait en-
core plus souvent grâce au faux mérite qu'il ne fait
injustice au véritable, ID. ib. 4 55. Les hommes
n'ayant pas accoutumé de former le mérite, mais
seulement le récompenser où ils le trouvent formé,
PASC Pens. xxv, 107, édit. IIAVET. Que si son rang
la distinguait, j'ai eu raison dé vous dire qu'elle
était encore plus distinguée par son mérite, BOSS.
Duch. d'Orl. Qu'un père si éclairé vous ait témoigné
cette confiance jusqu'au dernier soupir.... c'est le
plus beau témoignage que votre vertu pouvait rem-
porter; et, malgré tout votre mérite, Votre Altesse
n'aura de moi aujourd'hui que cette louange, ID.
Louis de Bourbon. Ce sera dans nos jours s'être fait
un nom parmi les hommes et s'être acquis un mé-
rite dans les troupes, d'avoir servi sous le prince de
Condé, et comme un titre pour commander de l'a-
voir vu faire, ID. ib. Les deux augustes cardinaux
[Richelieu et Mazarin] qui ont soutenu la majesté
de cet empire, ont voulu donner la récompense qui
était due à son mérite ; mais il a tout refusé, ID.
Cornet. Une princesse dont le' mérite passe la
naissance, encore que sortie d'un père et de
tant d'aïeux souverains.... ID. Anne de €ong.
Le mérite ne brille guère ici sans protection,
et la protection n'aime pas à se charger du mé-
rite, MAINTENON, Lett. à l'abbé Gobelin, 16 mars
1676. Parmi tant de mortels.... Il ne s'en trouve
pas qui, touchés d'un vrai zèle, Du mérite oublié
nous fassent souvenir, RAC. Esth. n, 3. La jalousie
et l'émulation s'exercent sur le même objet.... avec
cette différence que celle-ci est un sentiment vo
lontaire, courageux, sincère.... et que celle-là, au
contraire, est un mouvement violent, et comme
un aveu contraint du mérite qu.i est hors d'elle, LA
BRUY. xi. Personne presque ne s'avise de lui-même
du mérite d'un autre, ID. IL Les hommes et les
femmes conviennent rarement sur le mérite d'une
femme ; leurs intérêts sont trop différents,, ID. m.
11 ne faut rien exagérer, ni dire des cours le mal
qui n'y est point : l'on n'y attente rien de pis con-
tre le vrai mérite que de le laisser quelquefois sans
récompense ; on ne l'y méprise pas toujours, quand
on a pu une fois le discerner, on l'oublie, ID. vm.
Qui peut, avec les plus rares talents et le plus ex-
cellent mérite, n'être point convaincu de son inuti-
lité, quand il considère qu'il laisse, en mourant,
un monde qui ne se sent pas de sa perte, et où
tant de gens se trouvent pour le remplacer? r\ n.
Un mérite paisible,. mais solide, accompagné d8
mille vertus, ID. m. Il ne voulut point que ce qui
appartenait au mérite lui pût être disputé par l'ar-
gent, rival trop dangereux et trop accoutumé à vain-
cre, FONTEN. Fagon. Le mérite est un sot, si l'argent
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lente, i. i. ROUSS. Em. m. || Méridienne du temps
moyen, courbe en forme de 8 qu'on trace autour'de
la ligne de raidi d'un cadran solaire, et qui indique
le midi on temps moyen pour chaque mois de l'an-
née. || 5° La méridienne, sommeil auquel les habi-
tants des pays chauds se livrent ordinairement vers
l'heure de midi, h aire sa méridienne Le Forlis
par bonheur lait la méridienne, BOISSY, Deh. tromp-
ai, 1.
— REM. Fa.re menenne ou menenner, DEBRIF.UX.
Cette forme se disait encore, comme on voit, au
xvne siècle; aujourd'hui elle est archaïque et pro-
vinciale.
—'lIIST- xne s. Entre ces afaires, li reis David à
un jur levad après meriene ; si se alout esbanoiant
[amusant] en un solier, 7{m's. p. 164. ]| xurs. Puis [il]
fist s'ostfson armée] aceminer; Si vinrent ensemble
à Viane Un manly puis meridiane, pu. MOUSK.ES,
ms. p. 249, dans LACURNE.
— ÉTYM. Méridien i ; Berry, marienne, mcriennc,
mesienne, meienne; sainlong. merienne, mcriénrr;
norm. merienne, sieste; provenç. meridiana, mc-
riana; espagn. et ital. meridiana.
MÉRIDIONAL, ALE (mé-ri-di-o-nal, na-1'), adj.
|| 1° Qui est du côté du midi. Les pays méridio-
naux. || Cadran méridional, celui qui est dans le
plan qui va du levant au couchant, et qui est direc-
tement tourné vers le midi. || Le pôle méridional, le
pôle antarctique. || Terme d'astronomie. Distance
méridionale, se dit quelquefois de la c''fférence de
longitude entre deux astres. || Parties, minutes mé-
ridionales, se dit, dans la navigation, des parties,
des minutes comptées sur le méridien dans les
cartes marines. || 2° Substantivement. Les méridio-
naux, les gens qui habitent les pays du Midi,
spécialement les habitants du midi de la France.
C'est un méridional.
— HIST. xive s. La mer orientel ou meridionel,
H. DE MONDEVILLE, f° 88, VCrSO.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. méridional; ital.
méridionale; du lat. meridionalis (voy. MÉRI-
DIEN) .
| MÉRIER-BLANC (mé-rié-blan), s. m. Oiseau
qui mange les mûres. On dit aussi nyirier. || Au
plur. Des mériers-blancs.
f MÉRINE (mé-ri-n'), adj. f. Race mérine, la
race des mérinos. La race mérine est actuellement
naturalisée en France.
— ÊTYM. Voy. MÉRINOS.
MERINGUE (me-r:n-gh'), s. f. Espèce de pâtis-
serie fort délicate faite avec des blancs d'oeufs et du
sucre en poudre, et que l'on garnit de crème
fouettée ou de confitures. Les mets délicats et peu
substantiels, comme les meringues, la crème
fouettée et les fruits fondants, VOLT. Dict. phil.
vampires.
— ÉTYM. Il y a dans le bas-latin meringa, cor-
ruption de merenda, collation .du soir ; ce ne peut
être l'origine de meringue. L'espagnol a melindre,
beignet fait avec de la farine et du miel ; Scheler
demande si meringue serait une altération de ce
mot espagnol, où le mot mel, miel, paraît figurer.
Mais tout cela tomb.-> si, comme le croit M. Siméon
Luce, la meringue est une crème ou pâtisserie ori-
ginaire du pays de Mehringcn, qui envoie au dehors
beaucoup de pâtisserie.
f MERINGUÉ, ÉE (me-nn-ghé, ghée), adj. Dont
le dessus est semblable à la crème des meringues.
Gâteau meringué. Si ces gâteaux n'étaient pas lé-
gers et comme meringués, il faudrait y mettre plus
de potasse qu'on ne l'a prescrit, GENLIS, Mais, rust.
11,4.
MÉRINOS (mé-ri-nos'),s. m. || 1° Mouton de race
espagnole dont la laine est très-fine. Un mérinos. Les
mérinos. C'est seulement vers le milieu du siècle
dernier qu'arrivèrent pour la première fois dans la
péninsule hispanique ces brebis à soyeuses toisons
qui ont fait la fortune de S*govie, et c'est en sou-
venir de ce qu'elles étaient venues par mer qu'on
les appela moutons maritimes, ovejas marinas;
c'est de ce dernier mot que nous avons fait celui de
mérinos, ïe Siècle, l s et 14 juin 4 869, 3« p. 6e col.
|| Adjectivement et invariable. Bélier mérinos,
brebis mérinos. || 2° Étoffe faite avec de la laine de
mérinos. Un beau mérinos. -,
— ÊTYM. Il y a oans l'espagnol merino, qui,
substantir, signifie juge,inspecteur des troupeaux et
faisant la répartition ùsss pâturages, et, adjectif,
signifie errant, passager, en parlant des troupeaux
qui changent de pâturage ; d'où merino, troupeau
qu'on fait changer de pâturage, 7ana merina, la
laine de ce troupeau. Cela détruit l'étymologie
emprunte au Siècle, laquelle n'est qu'un jeu d'es-
prit. Merino vient du bas-latin majorinus (dérivé
de major, voy. MAIRE), et signifie proprement un
juge, puis, particulièrement, un juge de la trans-
humance des troupeaux, d'où un adjeclif merino,
relatif aux troupea-jxde transhumance, et finalement
un mouton de race spécia'e.
MERISE (me-ri-z'), s. f. Fruit du merisier.
— IllST. xive s. Cerises, merises, guines, Mèna-
gier, n, 5. || xv* s. Le supliant s'arresta à l'endroit
d'un mesirier où avoit des mesires.... lequel, al-
téré de challeur, se prinl à cuillir des dites mesires
pour soy reffroichir, DU CANGE, mesillus. || xvr s.
Merises sont guines presque sauvages et petites,
tenant de l'amer, dont elles portent le nom, o. DE
SERRES, 683.
— ÉTYM. 0. de Serres le. rattache à amer; en
italien, amarella, merise, vient en effet du lat. omo-
rus: mais voy. MERISIER. , -
MERISIER (me-ri-zié; l'r ne se prononce et ne
se lie jamais ; au pluriel, l's se lie : des me-ri-
zié-z en fleurs), s. m. Cerisier sauvage (cerasus
avium, D. C). || Merisier à grappes, cerasus padus,
D. C, espèce sauvage des bois montueux à fruits
rouges ou noirs, amers. || Merisier de Virginie
[cerasus virginiana, L.), arbre dont le bois est utilisé
dans les arts. || Merisier du Canada, espèce de bou-
leau, be/«7a 7cnm, L. || Merisierdes Antilles,eugenia
glutinosa,' Richard.
— HIST. xve s. Meserasus, merisier, SCHELER,
Gloss. rom. lat. p. 40.
— ÉTYM. D'après le Héricher, Hist. et Gloss.
t. n, p. 466, me-isicr est pour mé-cêrisier, de me',
mal, en normand, et cerisier : mauvais cerisier,
cerisier sauvage.
t MÉRISMATIQUE (mé-ri-sma-ti-k'), adj. Terme
de physiologie. Multiplication ou reproduction mé-
rismatique, celle qui a lieu par division ou scission
des cellules ou des êtres entiers.
— ÉTYM. Mépi
f MÉRISME (mé-ri-sm'), s. m. Figure de rhéto-
rique. Division d'un -sujet, d'un point à traiter en
ses diverses parties.
— ÉTYM. MEpuriià;, division, de uipo;, par-
tie.
MÉRITANT, ANTE (mé-ri-tan, tan-t') , adj.
|| 1° Qui a du mérite. Un homme fort méritant.
Des personnes méritantes. Donner des récompenses
aux plus méritants. || 2° Qui a de la qualité, en par-
lant d'une espèce d'arbre fruitier. Qu'une variété
méritante soit fécondée par une variété sauvage ou
à fruits acerbes, il naîtra certainement du semis de
ses pépins des variétés nouvelles qui lui seront,
pour la plupart, sinon toutes, inférieures en qua-
lité.
MÉRITE (mp-ri-f), s. m. || 1° Ce qui rend une
chose digne de récompense ou de punition. Toute
action de miséricorde fera placer chacun en son
rang selon le mérite de ses oeuvres, SACI, Bih7e,
Ecclêsiast. xvi, 15. Comment la vie active et la
vie contemplative ont chacune leur mérite devant
Dieu, BOSS. États d'orais. ix, 13. Humble dans les
grandes choses, grande dans les petites, et joi-
gnant surtout à la pureté de ses intentions le
mérite de l'obéissance, FLÉCH. Panégyr. Ste Thér.
De ta constance ailleurs va montrer les mérites, TH.
CORN. Ariane, ni, 4. Que ce soit un courtisan fi-
dèle ou un gentilhomme de Bonaparte [qui ait ima-
giné de donner Chambord au duc de Bordeaux],
c'est la même chose pour nous qui n'y saurions
avoir jamais d'autre mérite que celui de payer,
p. L. COUR. Simple discours. || Se faire un mérite de
quelque chose, tirer gloire, tirer avantage d'avoir, de
fairequelquechose. Sans que de mon pouvoir je me
fasse un mérite, MOL. Psyché, m, 3. Elle est tou-
jours l'objet de la jalousie de la Plessis, qui se fait
un mérite auprès de ma mère de la haïr comme le
diable, SÉV. 246. Se faisant un mérite de sa complai-
sance, BOSS. Hist. i, 41. Et loin de repousser le
coup qu'on vous prépare, Vous voulez vous en faire
un mérite barbare, RAC ïphig. iv, 4. Ils se font un
mérite de leur ignominie, MAÏS. Pet. car. Dra-
peaux. || 2° Ce qui rend une personne digne de ré-
compense ou de punition. Les méchants sont souf-
ferts pour l'instruction ou pour le mérite des justes,
MASS. Carême, Mélange. || En ce sens il se dit très-
souvent au pluriel. Proportionnez vos voeux à vos
mérites, ROTR. Fences7. i, 4. Ce peuple tantôt châ-
tié, et tantôt consolé dans ses disgrâces, par les dif-
férents traitements qu'il reçoit selon ses mérites,
rend un témoignage public à la Providence qui ré-
git le monde, BOSS. Hist. n, 5. Qu'il soit récom-
pensé par delà ses mérites, c. DELAV. Paria, iv, 3.
Jl En ce sens .et au pluriel il prend quelquefois le
caractère du langage familier Est-ce an sujet
pourquoi Vous fassiez sonner vos mérites 1? LA FONT .
Fabl. iv, 3. Vous m'honorez vraiment par delà mes
mérites, REGNARD, Ménechmes,' m, 6. || Familière-
ment et ordinairement en mauvaise part. Il sera
traité selon ses mérites. || Par dérision, faire valoir
tous ses mérites, exagérer ses services. || 3" Les mé-
rites de la passion de Jésus-Christ, ses souffrances et
sa mort, entant qu'ellesont satisfait pour les hommes
à la justice divine et qu'elles leur confèrent les ef-
fets de la grâce. Sans la prière, quelle part avez-
vous aux mérites de Jésus-Christ? BOURDALOUE, 6e
dim. après Pâques, Dominic. t. il, p. 199. || Les mé-
rites des saints, les bonnes oeuvres des saints. || Les
mérites, les bonnes oeuvres, par rapport à la récom-
penseque Dieu y attache. Nousagissons de nous-mê-
mes; cequi fait quenousavons des méritesqui sont
véritablementnôtres, contre l'erreur de Calvin, PASC.
Prov. XVIII. Ils ne s'assurent point en leurs propres
mérites, RAC Athal. m, 7. La certitude que nos pei-
nes ne sont pas perdues, que nos dégoûts sont pour
nous de nouveaux mérites, MASS. Carême, Dégoûts.
11 [Jésus-Christ] couronnera ses dons, en récompen-
sant mes faibles mérites, m. Carême, Pécheresse.
|| Droit à la miséricorde divine. Que les vrais Juifs ne
considéraient leur mérite que de Dieu, et non d'A-
hraliam, PASC Pens. xxi.|| Mérite decondignité, droit
sur l'héritage céleste qui appartient au véritable fidèle
ayant persévéré jusqu'à la fin dans la foi qui agit
par la charité, et ayant par ce moyen accompli la
loi selon la mesure de cette vie, BOSS. Réfut. caté-
ch. Ferry, i, n, 13. || 4° Ce que les personnes ont de
digne et d'estimable. Dans les belles âmes. Le seul
mérite a droit de produire des flammes, CORN. Cid, -
i, 3. Je sais que le mérite est sujet à l'envie, m. Su-
réna, iv, 1. La nature fait le mérite, et la fortune
le met en oeuvre, LA ROCHEFOUC. Max. 4 63. Le
monde récompense plus souvent ies apparences-uu
mérite, que le mérite même, ID. ib. 4 66. Quelque
disposition qu'ait le monde à mal juger, il fait en-
core plus souvent grâce au faux mérite qu'il ne fait
injustice au véritable, ID. ib. 4 55. Les hommes
n'ayant pas accoutumé de former le mérite, mais
seulement le récompenser où ils le trouvent formé,
PASC Pens. xxv, 107, édit. IIAVET. Que si son rang
la distinguait, j'ai eu raison dé vous dire qu'elle
était encore plus distinguée par son mérite, BOSS.
Duch. d'Orl. Qu'un père si éclairé vous ait témoigné
cette confiance jusqu'au dernier soupir.... c'est le
plus beau témoignage que votre vertu pouvait rem-
porter; et, malgré tout votre mérite, Votre Altesse
n'aura de moi aujourd'hui que cette louange, ID.
Louis de Bourbon. Ce sera dans nos jours s'être fait
un nom parmi les hommes et s'être acquis un mé-
rite dans les troupes, d'avoir servi sous le prince de
Condé, et comme un titre pour commander de l'a-
voir vu faire, ID. ib. Les deux augustes cardinaux
[Richelieu et Mazarin] qui ont soutenu la majesté
de cet empire, ont voulu donner la récompense qui
était due à son mérite ; mais il a tout refusé, ID.
Cornet. Une princesse dont le' mérite passe la
naissance, encore que sortie d'un père et de
tant d'aïeux souverains.... ID. Anne de €ong.
Le mérite ne brille guère ici sans protection,
et la protection n'aime pas à se charger du mé-
rite, MAINTENON, Lett. à l'abbé Gobelin, 16 mars
1676. Parmi tant de mortels.... Il ne s'en trouve
pas qui, touchés d'un vrai zèle, Du mérite oublié
nous fassent souvenir, RAC. Esth. n, 3. La jalousie
et l'émulation s'exercent sur le même objet.... avec
cette différence que celle-ci est un sentiment vo
lontaire, courageux, sincère.... et que celle-là, au
contraire, est un mouvement violent, et comme
un aveu contraint du mérite qu.i est hors d'elle, LA
BRUY. xi. Personne presque ne s'avise de lui-même
du mérite d'un autre, ID. IL Les hommes et les
femmes conviennent rarement sur le mérite d'une
femme ; leurs intérêts sont trop différents,, ID. m.
11 ne faut rien exagérer, ni dire des cours le mal
qui n'y est point : l'on n'y attente rien de pis con-
tre le vrai mérite que de le laisser quelquefois sans
récompense ; on ne l'y méprise pas toujours, quand
on a pu une fois le discerner, on l'oublie, ID. vm.
Qui peut, avec les plus rares talents et le plus ex-
cellent mérite, n'être point convaincu de son inuti-
lité, quand il considère qu'il laisse, en mourant,
un monde qui ne se sent pas de sa perte, et où
tant de gens se trouvent pour le remplacer? r\ n.
Un mérite paisible,. mais solide, accompagné d8
mille vertus, ID. m. Il ne voulut point que ce qui
appartenait au mérite lui pût être disputé par l'ar-
gent, rival trop dangereux et trop accoutumé à vain-
cre, FONTEN. Fagon. Le mérite est un sot, si l'argent
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