512
MEN MEN MEN
— ÉTYM. Provenç. mod. menon, dans DU CANGE;
bas-lat. mennonus,meno, bouc châtré; ital. wien.no.
Origine inconnue. Diez révoque en doute minimus,
très-petit, proposé par Ménage.
f MÉNOPAUSE (mé-no-pô-z'), s. /. Terme, de
physiologie. Cessation des règles, temps critique
des feirimes.
— ÉTYM. Mr,v, mois, règles, et TOÔJTIÇ, cessation
(voy. PAUSE).
t MÉNOPLANIE (mé-no-pla-nie), s. f. Terme de
médecine. Remplacement de la menstruation par
une hémorrhagie mensuelle ayant son siège dans
d'aubes organes que l'utérus.
— ÉTYM. Mijv, mois, règles, et icXâvni, voyage,
erreur.
f MÉNORRHAGIE (mé-no-rra-jie), s. f. Terme de
médecine. Écoulement du sang menstruel trop
abondant et porté au point de déranger la santé.
— ÉTYM. Mv^v, mois, règles,.et pocys^v, faire érup-
tion.
t MÉNORRHAGIQUE (mé-no-rra-ji-k'), adj. Qui
a rapport à la ménorrhagie.
t MÉNORRHÉE (mé-no-rrée), s. f. Terme de mé-
decine. Écoulement des règles.
— ÉTYM. Mrjv, mois", et psTv , couler.
t MÉNOSTASIE (mé-no-sta-zie), s. f. Terme de
médecine. Rétention, ou suppression de l'écoule-
ment menstruel. '
— ÉTYM. Mrjv, mois, règles, et
MENOTTE (me-no-f), s. f.|| 1° Terme familier. Di-
minutif de mam,petite main, main gentille. Ah 1 beau
poil! belle tête!... ah! beau petit nez.... belles
petites menottes! petits ongles bienfaits, MOL. Pre-
mier interm. de laPrinc. d'Él. 3. Allons, suivons-les,
et me donne ta petite menotte, que je la baise, m.
G, Dandin, m, 3. Ces yeux larmoyants, et.ces me-
nottes engourdies et gelées, DIDEROT, Salon de
4 765", OEuv.t. xm, p. 200, dans POUGENS. H 2° Voy.
MANOÏTE, chainpignon.
— HIST. xvie s. X ses pieds l'enfant emmaillotté
qui tendoit ses menottes au ciel, comme demandant
vengeance, D'AUB. Hist. i, 269.
— ÉTYM. Wallon, manote; diminutif de main;
comparez l'ital. manetta.
t MENOTTE, ÉE (me-no-ié, tée), adj. Qui a les
menottes. Voleur, criminel menotte.
MENOTTES (me-no-f), s. f. pi. Fers qu'on met
aux mains des prisonniers. On lui mit les menottes.
On l'emmena les menottes aux mains.. Mon oncle
Levait les épaules quand il lisait dans Rollin que
Xerxès avait fait donner trois cents coups de fouet à
la mer; qu'il avait fait jeter dans l'Hellespont une
paire de menottes pour l'enchaîner, VOLT. Déf. de
mon oncle, ch. ix. || Fig. et familièrement. Mettre
les menottes à quelqu'un, le mettre dans l'impossi-
bilité de se mêler d'une affaire, de nuire.
— HIST. XVIe s. Ceux qui contrefont le mal Sainct
Jean se font mettre des menottes aux mains, PARÉ,
XIX, 26. ...De manotes on lie Les fols qui ne sont
pas si furieux que moy, RONS. 272.
— ÉTYM. Le même que menotte: les menottes
étant assimilées à de petites mains.
■)- MÉNOXÊNIE (mé-no-ksé-nie), s. f. Terme de
médecine. Synonyme de ménoplanie.
— ÉTYM. Mvjv, mois, règles, et Çevèt, étranger.
MENSE (man-s'), s. f. || 1° Table (peu usité en ce
sens qui est le seas latin). Les convives allaient s'ap-
procher de la mense hospitalière, CHATEAUB. HTa-rt.
n. Il Fig. Comptons donc les espèces comme nous
l'avons fait, donnons-leur à chacune un droit égal à
la mense de la nature, BUFF. Quadrùp. t. iv, p. 22.
Il 2° Revenu d'une abbaye. La mense de Saint-De-
nis produisait au cardinal de Retz cent mille livres,
MAINTENON, Lett. Mme de St-Géran, 25 oct. 16S6.
Combien na sortit-il pas de terres de la mense du
clergé? MONTESQ. Esp. xxxi, 10. || Mense abbatiale,
le revenu qui est dans le partage de l'abbé. || Mense
conventuelle, le revenu qui est le partage des reli-
gieux. [| Mense commune, celui dont l'abbé et les
religieux jouissent en commun. || Mense capitulaire,
celle du chapitre. || Mense épiscopale, la portion as-
signée à l'évêque dans le partage des biens entre lui
et son église.
— ÉTYM. Provenç. et ital. mensa ; esp. mesa, du lat.
mensa, table, qu'on a rattaché au sanscrit mdns,
mânsa, chair; Curtius y voit le radical ma, mesurer,
construire. L'origine, comme on voit, est incertaine.
t MENSOLE (man-so-l'),s. f. Terme d'architec-
ture. Pierre qui est au milieu d'une voûte, et qui
sert, en quelque sorte, à la fermer ; soit qu'elle soit
eji saillie ou non.
MENSONGE (man-son-j'), s. m. |] 1° Discours con-
traire à la vérité, tenu avec dessein de tromper. Le
meilleur que j'y voie, c'est que ses mensonges ne fe-
ront pas geler les vignes, MALH. Lettres, n, 29. Voilà
jusqu'à quel point vous charment leurs mensonges
[des chrétiens] ! CORN. Poly. iv, 3. L'homme est de
glace aux vérités ; Il est de feu pour le mensonge,
LA FONT. Fabl. îx, 6. Voyons, voyons un peu par
quel biais, de quel air Vous voulez soutenir un
mensonge si clair, MOL. JUÏS. IV, 3. Ce qu'ils [les
Perses] trouvaient le plus lâche après le mensonge,
était de vivre d'emprunt, KOSS. Hist. ni, B, Celui-ci
s'échauffe dans un barreau ; les autres dans leurs
boutiques débitent plus de mensonges que de mar-
chandises, ID. Sermons, Quinquag. préambule. Ce
commerce continuel de mensonges ingénieux pour
se tromper, injurieux pour se nuire, officieux pour
se corrompre, FLÉCH. DUC de Mont. De nouveau
tu semas tes captieux mensonges, BOIL. Sat. xn.
D'un mensonge si noir justement irrité, Je de-
vrais faire ici parler la vérité, RAC Phèdre, iv, 2.
Le mensonge jamais n'entra dans tes discours, ID.
Esth. 11, 5. Les dieux voient ma sincérité ; c'est à
eux à conserver ma vie par leur puissance, s'ils le
veulent; mais je ne veux point la sauver par un
mensonge, FÉN. Te"7. m. Il savait taire un secret sans
dire aucun mensonge, ID. ib. xvi. Mahomet.... As-
semblage inouï de mensonge et d'audace, VOLT.
Fanât. 11, 6. Nous avons attaché d'autant plus d'infa-
mie-au mensonge, que, de toutes les mauvaises ac-
tions, c'est la plus facile à cacher et celle qui coûte
le moins à commettre, ID. Traité métaph. 9. Un
système de mensonges ressemble plus à la vérité
qu'un seul mensonge isolé; plus on voit de choses
à contredire à la fois, moins on en contredit, DIDER.
Claude et Nér. n, 98. Tout ce qui, contraire à
la vérité, blesse la justice en quelque façon que
ce soit, c'est mensonge, J. j. ROUSS. 4e prom.
Et, meublant de Maret la boutique infernale,
Ils dînent du mensonge et soupent du scandale,
M. J. CHËNIER, Disc, sur la calomnie. || Mensonge
innocent, mensonge sans conséquence, qui ne peut
nuire à personne. |] Mensonge officieux, mensonge
fait, dans l'intention d'être utile ou agréable à quel-
qu'un. Ne fût-ce que pour réparer le mensonge of-
ficieux de votre ami, MAINTENON, Lett. à la mar.
d'Albret, 1664, t. 1, p. 34, dans POUGENS. Ce qu'on
appelle mensonges officieux sont de vrais menson-
ges, parce qu'en imposer à l'avantage soit d'autrui.
soit de soi-même, n'est pas moins injuste, que d'en
imposer à son détriment, 3. J. ROUSS. 4° prom.
Il Fig. et familièrement. Un mensonge puant, un
puant mensonge, un mensonge évident et grossier.
Il Le champ du mensonge, lieu en Alsace où Louis
le Débonnaire fut trahi par ses fils, en 833. || 2° Parti-
culièrement; Une fausse doctrine religieuse. Ô Dieu
de vérité, vous n'avez pas créé cet esprit pour le
mensonge ; laissez couler sur lui, du sein de votre
gloire, un de ces rayons pénétrants de votre grâce....
FLÉCH. Duc de Mont. Vous malheureux, assis dans
la chaire empestée, Où le mensonge règne et ré-
pand son poison, RAC Ath. m, 4. || Dans le langage
de l'Écriture, l'esprit du mensonge, le père du men-
songe, le diable. H 3° Poétiquement. Fable, fiction.
La poésie vit de mensonges. Le mensonge et les vers
de tout temps sont amis, LA FONT. Fabl. n, i. Amu-
sez les rois par des songes, Flattez-les, payez-les
d'agréables mensonges, ID. Fabl. vm, 14. Quand
la Grèce parlait, l'univers en silence Respectait le
mensonge ennobli par sa voix, VOLT. Odes, 5. Que
ces agréables mensonges Sont au-dessus des véri-
tés 1 Et que votre reine des songes Est la reine des
voluptés! ID. Lelt. Cideville, 26 juin 1735. ^"Er-
reur, illusion, vanité. Mes yeux, puis-je vous croire
et n'est-ce point un songe Qui sur mes tristes voeux
a formé ce mensonge? COR». Pomp. v, 1. C'est une
maladie naturelle à l'homme de croire qu'il possède
la vérité directement.... en effet il ne connaît natu-
rellement que le mensonge, PASC. Espr. gêom. 1.
L'homme n'est que déguisement, que mensonge et
hypocrisie, et en soi-même et à l'égard des autres,
ID. Pens. Il, 8, éd. HAVET. || Proverbe. Tous songes
s'ont mensonges, c'est-à-dire il ne faut pas s'arrêter
aux songes ni leur accorder aucune foi. x
— REM. Mensonge, féminin dans le début, a com-
mencé à devenir indifféremment masculin et fémi-
nin dans le xvie siècle et même plus tard ; aujour-
d'hui il n'est plus que masculin. D'abord les gram-
mairiens m'appelleront en justice parce que je ne
dis point une mensonge, et ne crois pas que la ju-
ridiction qu'ils ont sur les mots, puisse faire chan-
ger de sexe à celui-ci, BALZ. liv. iv, lett. 30.
— SYN. 1. MENSONGE, MENTERIE. Ces deux mots,
qui ne diffèrent que par le suffixe, sont très-sensible-
ment synonymes ; mais l'emploi n'en est pas le
même. Menterie appartient au style familier, et
mensonge est de tous les styles : c'est pourquoi men-
songe seul se dit figurément dans le style élevé.
Il 2. FAIRE UN MENSONGE, DIRE UN MENSONGE. Ces
deux expressions sont synonymes, et, ici, faire n'a
que le sens de dire, bien que Roubaud ait voulu les
distinguer, en prétendant que dire un mensonge,
c'est le proférer, et faire Un mensonge, le composer.
— HIST. xie s. S'altre le dist, jà semblast grant
mençonge, Ch. de Roi. cxxxi. j|xiie s. Tu perdent?
tuz celz [ceux] chi parolentmenceunge, Liber psalm.
p. 4. S'autre le dist, menzoigne fust prouvée, Ron-
cisv. 84. Que Thomas l'arcevesque.... Ne seit de ses
mençoignes creilz ne escultez, Th. le mari. 54.
Il xm" s. Là me sovint des gens de maie guise Qui
m'ont mis sus,mensoigne à escient, Que j'ai chanté
des dames laidement, QUESNES, Romane, p. 89.
Se je vous trouve à mençonge, vous le comperrez
[payerez] durement, CTir. de Rdins, 140. Nule rai-
son qui soit proposée de l'une partie ne de l'autre,
en le [la] quele on voit aperte menchonge, de li
meïsme ne doit estre receue en jugement, BEAUM.
vm, 16. Et nos orrons'bien se tu li diras nule men-
çonge, Merlin, f° 33, uerso. || xiv" s. Or est-il ainsi
que mensonge ou mentir est une chose malvese de
soy et de sanature,0RESME,.E77i.l 34, | JXV" s.Et au partir
advisa une plus belle mensonge.... ce fut qu'il me
dit.... COMM. vm, 12. y xvr s. Une effrontée et so-
lenne mensonge, MONT, I, 37. Si comme la vérité le
mensonge n'avoit qu'un visage, ID. ib. Vin tant divin,
loing de toy est forclose toute mensonge et toute
tromperie, RAB. Pant. v, 44. M. Bayard m'a envoie
une accoustumée mensonge que l'empereur a es-
cripte au pape, dont je suis très aise, car les enfans
peuvent estre juges de la vérité, MABG. Lettre exiv.
Encore qu'il soit assez coustumier de fourvoyer de
la vérité pour escrire des mensonges et comptes faits
à plaisir, AMYOT, Artax. 7.
— ÉTYM. Provenç. mensonga, mensonja, messon-
ga, messonja, messorga; anc. cat. mensongia; ital.
menzogna. Dérivation irrégulière du verbe mentir.
11 y a deux formes : dans mençoigne, mengogna,vu
la finale semblable à vergoigne, vergogna, du latin
verecundia, la finale représente undia; dans men-
songe, féminin, vu la finale semblable à chalonge,
qui est le latin calumnia, la finale onge représente
umnia; telle est la valeur de ces suffixes; mainte-
nant, comment se sont-ils agencés à mentir? On
ne le sait.
MENSONGER , ÈRE (man-son-jé, jè-r'), adj.
Il 1° Qui renferme ou qui fait naître le mensonge,
en parlant des choses. Outre la vanité de son art
mensonger [l'astrologie], LA FONT. Fabl.'u, 13. Dé-
tourne, roi, puissant, détourne tes oreilles De tout
conseil barbare et mensonger, RAC Esth. ni, 3. Je
l'ai vu; ce n'est point une "erreur passagère Qu'en-
fante du sommeil la vapeur mensongère, VOLT. Sê-
mir. 1, 5. Loin de nous la fable des enfers et de
l'Elysée, et tous ces récits mensongers dont la su-
perstition effraie les méchants, DIDER. Opin. des
anc. philos, [épicurisme). || 2° Se dit, bien que ra-
rement, des personnes qui mentent. Tous sectateurs
de prêtres mensongers, J. B. ROUSS. Allég. liv. 1.
•— REM. La Bruyère met mensonger au nombre
des mots qu'il regrette ; c'est une preuve que de
son temps il était vieux. Il a repris faveur. -
— HIST. xiie s. Chesquuns hueni est mençun-
giers, Liber psalm. p. 178. || xmc s. Bien savoient
celé parole Qui n'est mençongiere ne foie : Qu'on-
ques amor et seignorie Ne s'entrefirent compaignie,
7a Rose, 8488. || xiv° s. Ces deux os petreus sont dis
mençongniers, car leur jointures sont mençongnie-
res en ce qu'il ne. sont pas joinles [sic] com autres,
mes aussi com en manière d'apoiemens, H. DE MON-
DEVILLE, f> 14. Il xve s. Vérité dy, et si suis menson-
gier, CH. D'OHL. Bail. 109. ||xvie s. De moi n'aura
mensonger ne buveur Bien ne faveur, MAROT, IV, 308.
Afin qu'il [l'homme] ne t'accuse [toi Dieu], et que
tu ne sois trouvé mensonger, CALV. Instit. 957. Pou:
convaincre sa vanterie de vanité mensongère, AMYOT.
Lyc. 9. Dieux, que vous.estes mensongère, Maudit
soit qui plus vouscroira, DESPORTES, Villanelle.
- —ÉTYM. Mensonge;■' provenç. mensongier, mes
songier ; ital. menzognero.
t MENSONGÈREMENT (man-son-jè-re-man), adv
D'une manière mensongère.
— HIST. xvie s. Mensongerement, COTGRAVE.
— ÉTYM. Mensongère, et le suffixe ment; pro-
venç. messongeirament. '
f MENSTRUATION (man-stru-a-sion), s. f. Terme
de médecine. Écoulement des menstrues.
— ÉTYM. Voy. MENSTRUES.
MENSTRUE (man-strue), s. m. || 1° Terme da chi-
MEN MEN MEN
— ÉTYM. Provenç. mod. menon, dans DU CANGE;
bas-lat. mennonus,meno, bouc châtré; ital. wien.no.
Origine inconnue. Diez révoque en doute minimus,
très-petit, proposé par Ménage.
f MÉNOPAUSE (mé-no-pô-z'), s. /. Terme, de
physiologie. Cessation des règles, temps critique
des feirimes.
— ÉTYM. Mr,v, mois, règles, et TOÔJTIÇ, cessation
(voy. PAUSE).
t MÉNOPLANIE (mé-no-pla-nie), s. f. Terme de
médecine. Remplacement de la menstruation par
une hémorrhagie mensuelle ayant son siège dans
d'aubes organes que l'utérus.
— ÉTYM. Mijv, mois, règles, et icXâvni, voyage,
erreur.
f MÉNORRHAGIE (mé-no-rra-jie), s. f. Terme de
médecine. Écoulement du sang menstruel trop
abondant et porté au point de déranger la santé.
— ÉTYM. Mv^v, mois, règles,.et pocys^v, faire érup-
tion.
t MÉNORRHAGIQUE (mé-no-rra-ji-k'), adj. Qui
a rapport à la ménorrhagie.
t MÉNORRHÉE (mé-no-rrée), s. f. Terme de mé-
decine. Écoulement des règles.
— ÉTYM. Mrjv, mois", et psTv , couler.
t MÉNOSTASIE (mé-no-sta-zie), s. f. Terme de
médecine. Rétention, ou suppression de l'écoule-
ment menstruel. '
— ÉTYM. Mrjv, mois, règles, et
MENOTTE (me-no-f), s. f.|| 1° Terme familier. Di-
minutif de mam,petite main, main gentille. Ah 1 beau
poil! belle tête!... ah! beau petit nez.... belles
petites menottes! petits ongles bienfaits, MOL. Pre-
mier interm. de laPrinc. d'Él. 3. Allons, suivons-les,
et me donne ta petite menotte, que je la baise, m.
G, Dandin, m, 3. Ces yeux larmoyants, et.ces me-
nottes engourdies et gelées, DIDEROT, Salon de
4 765", OEuv.t. xm, p. 200, dans POUGENS. H 2° Voy.
MANOÏTE, chainpignon.
— HIST. xvie s. X ses pieds l'enfant emmaillotté
qui tendoit ses menottes au ciel, comme demandant
vengeance, D'AUB. Hist. i, 269.
— ÉTYM. Wallon, manote; diminutif de main;
comparez l'ital. manetta.
t MENOTTE, ÉE (me-no-ié, tée), adj. Qui a les
menottes. Voleur, criminel menotte.
MENOTTES (me-no-f), s. f. pi. Fers qu'on met
aux mains des prisonniers. On lui mit les menottes.
On l'emmena les menottes aux mains.. Mon oncle
Levait les épaules quand il lisait dans Rollin que
Xerxès avait fait donner trois cents coups de fouet à
la mer; qu'il avait fait jeter dans l'Hellespont une
paire de menottes pour l'enchaîner, VOLT. Déf. de
mon oncle, ch. ix. || Fig. et familièrement. Mettre
les menottes à quelqu'un, le mettre dans l'impossi-
bilité de se mêler d'une affaire, de nuire.
— HIST. XVIe s. Ceux qui contrefont le mal Sainct
Jean se font mettre des menottes aux mains, PARÉ,
XIX, 26. ...De manotes on lie Les fols qui ne sont
pas si furieux que moy, RONS. 272.
— ÉTYM. Le même que menotte: les menottes
étant assimilées à de petites mains.
■)- MÉNOXÊNIE (mé-no-ksé-nie), s. f. Terme de
médecine. Synonyme de ménoplanie.
— ÉTYM. Mvjv, mois, règles, et Çevèt, étranger.
MENSE (man-s'), s. f. || 1° Table (peu usité en ce
sens qui est le seas latin). Les convives allaient s'ap-
procher de la mense hospitalière, CHATEAUB. HTa-rt.
n. Il Fig. Comptons donc les espèces comme nous
l'avons fait, donnons-leur à chacune un droit égal à
la mense de la nature, BUFF. Quadrùp. t. iv, p. 22.
Il 2° Revenu d'une abbaye. La mense de Saint-De-
nis produisait au cardinal de Retz cent mille livres,
MAINTENON, Lett. Mme de St-Géran, 25 oct. 16S6.
Combien na sortit-il pas de terres de la mense du
clergé? MONTESQ. Esp. xxxi, 10. || Mense abbatiale,
le revenu qui est dans le partage de l'abbé. || Mense
conventuelle, le revenu qui est le partage des reli-
gieux. [| Mense commune, celui dont l'abbé et les
religieux jouissent en commun. || Mense capitulaire,
celle du chapitre. || Mense épiscopale, la portion as-
signée à l'évêque dans le partage des biens entre lui
et son église.
— ÉTYM. Provenç. et ital. mensa ; esp. mesa, du lat.
mensa, table, qu'on a rattaché au sanscrit mdns,
mânsa, chair; Curtius y voit le radical ma, mesurer,
construire. L'origine, comme on voit, est incertaine.
t MENSOLE (man-so-l'),s. f. Terme d'architec-
ture. Pierre qui est au milieu d'une voûte, et qui
sert, en quelque sorte, à la fermer ; soit qu'elle soit
eji saillie ou non.
MENSONGE (man-son-j'), s. m. |] 1° Discours con-
traire à la vérité, tenu avec dessein de tromper. Le
meilleur que j'y voie, c'est que ses mensonges ne fe-
ront pas geler les vignes, MALH. Lettres, n, 29. Voilà
jusqu'à quel point vous charment leurs mensonges
[des chrétiens] ! CORN. Poly. iv, 3. L'homme est de
glace aux vérités ; Il est de feu pour le mensonge,
LA FONT. Fabl. îx, 6. Voyons, voyons un peu par
quel biais, de quel air Vous voulez soutenir un
mensonge si clair, MOL. JUÏS. IV, 3. Ce qu'ils [les
Perses] trouvaient le plus lâche après le mensonge,
était de vivre d'emprunt, KOSS. Hist. ni, B, Celui-ci
s'échauffe dans un barreau ; les autres dans leurs
boutiques débitent plus de mensonges que de mar-
chandises, ID. Sermons, Quinquag. préambule. Ce
commerce continuel de mensonges ingénieux pour
se tromper, injurieux pour se nuire, officieux pour
se corrompre, FLÉCH. DUC de Mont. De nouveau
tu semas tes captieux mensonges, BOIL. Sat. xn.
D'un mensonge si noir justement irrité, Je de-
vrais faire ici parler la vérité, RAC Phèdre, iv, 2.
Le mensonge jamais n'entra dans tes discours, ID.
Esth. 11, 5. Les dieux voient ma sincérité ; c'est à
eux à conserver ma vie par leur puissance, s'ils le
veulent; mais je ne veux point la sauver par un
mensonge, FÉN. Te"7. m. Il savait taire un secret sans
dire aucun mensonge, ID. ib. xvi. Mahomet.... As-
semblage inouï de mensonge et d'audace, VOLT.
Fanât. 11, 6. Nous avons attaché d'autant plus d'infa-
mie-au mensonge, que, de toutes les mauvaises ac-
tions, c'est la plus facile à cacher et celle qui coûte
le moins à commettre, ID. Traité métaph. 9. Un
système de mensonges ressemble plus à la vérité
qu'un seul mensonge isolé; plus on voit de choses
à contredire à la fois, moins on en contredit, DIDER.
Claude et Nér. n, 98. Tout ce qui, contraire à
la vérité, blesse la justice en quelque façon que
ce soit, c'est mensonge, J. j. ROUSS. 4e prom.
Et, meublant de Maret la boutique infernale,
Ils dînent du mensonge et soupent du scandale,
M. J. CHËNIER, Disc, sur la calomnie. || Mensonge
innocent, mensonge sans conséquence, qui ne peut
nuire à personne. |] Mensonge officieux, mensonge
fait, dans l'intention d'être utile ou agréable à quel-
qu'un. Ne fût-ce que pour réparer le mensonge of-
ficieux de votre ami, MAINTENON, Lett. à la mar.
d'Albret, 1664, t. 1, p. 34, dans POUGENS. Ce qu'on
appelle mensonges officieux sont de vrais menson-
ges, parce qu'en imposer à l'avantage soit d'autrui.
soit de soi-même, n'est pas moins injuste, que d'en
imposer à son détriment, 3. J. ROUSS. 4° prom.
Il Fig. et familièrement. Un mensonge puant, un
puant mensonge, un mensonge évident et grossier.
Il Le champ du mensonge, lieu en Alsace où Louis
le Débonnaire fut trahi par ses fils, en 833. || 2° Parti-
culièrement; Une fausse doctrine religieuse. Ô Dieu
de vérité, vous n'avez pas créé cet esprit pour le
mensonge ; laissez couler sur lui, du sein de votre
gloire, un de ces rayons pénétrants de votre grâce....
FLÉCH. Duc de Mont. Vous malheureux, assis dans
la chaire empestée, Où le mensonge règne et ré-
pand son poison, RAC Ath. m, 4. || Dans le langage
de l'Écriture, l'esprit du mensonge, le père du men-
songe, le diable. H 3° Poétiquement. Fable, fiction.
La poésie vit de mensonges. Le mensonge et les vers
de tout temps sont amis, LA FONT. Fabl. n, i. Amu-
sez les rois par des songes, Flattez-les, payez-les
d'agréables mensonges, ID. Fabl. vm, 14. Quand
la Grèce parlait, l'univers en silence Respectait le
mensonge ennobli par sa voix, VOLT. Odes, 5. Que
ces agréables mensonges Sont au-dessus des véri-
tés 1 Et que votre reine des songes Est la reine des
voluptés! ID. Lelt. Cideville, 26 juin 1735. ^"Er-
reur, illusion, vanité. Mes yeux, puis-je vous croire
et n'est-ce point un songe Qui sur mes tristes voeux
a formé ce mensonge? COR». Pomp. v, 1. C'est une
maladie naturelle à l'homme de croire qu'il possède
la vérité directement.... en effet il ne connaît natu-
rellement que le mensonge, PASC. Espr. gêom. 1.
L'homme n'est que déguisement, que mensonge et
hypocrisie, et en soi-même et à l'égard des autres,
ID. Pens. Il, 8, éd. HAVET. || Proverbe. Tous songes
s'ont mensonges, c'est-à-dire il ne faut pas s'arrêter
aux songes ni leur accorder aucune foi. x
— REM. Mensonge, féminin dans le début, a com-
mencé à devenir indifféremment masculin et fémi-
nin dans le xvie siècle et même plus tard ; aujour-
d'hui il n'est plus que masculin. D'abord les gram-
mairiens m'appelleront en justice parce que je ne
dis point une mensonge, et ne crois pas que la ju-
ridiction qu'ils ont sur les mots, puisse faire chan-
ger de sexe à celui-ci, BALZ. liv. iv, lett. 30.
— SYN. 1. MENSONGE, MENTERIE. Ces deux mots,
qui ne diffèrent que par le suffixe, sont très-sensible-
ment synonymes ; mais l'emploi n'en est pas le
même. Menterie appartient au style familier, et
mensonge est de tous les styles : c'est pourquoi men-
songe seul se dit figurément dans le style élevé.
Il 2. FAIRE UN MENSONGE, DIRE UN MENSONGE. Ces
deux expressions sont synonymes, et, ici, faire n'a
que le sens de dire, bien que Roubaud ait voulu les
distinguer, en prétendant que dire un mensonge,
c'est le proférer, et faire Un mensonge, le composer.
— HIST. xie s. S'altre le dist, jà semblast grant
mençonge, Ch. de Roi. cxxxi. j|xiie s. Tu perdent?
tuz celz [ceux] chi parolentmenceunge, Liber psalm.
p. 4. S'autre le dist, menzoigne fust prouvée, Ron-
cisv. 84. Que Thomas l'arcevesque.... Ne seit de ses
mençoignes creilz ne escultez, Th. le mari. 54.
Il xm" s. Là me sovint des gens de maie guise Qui
m'ont mis sus,mensoigne à escient, Que j'ai chanté
des dames laidement, QUESNES, Romane, p. 89.
Se je vous trouve à mençonge, vous le comperrez
[payerez] durement, CTir. de Rdins, 140. Nule rai-
son qui soit proposée de l'une partie ne de l'autre,
en le [la] quele on voit aperte menchonge, de li
meïsme ne doit estre receue en jugement, BEAUM.
vm, 16. Et nos orrons'bien se tu li diras nule men-
çonge, Merlin, f° 33, uerso. || xiv" s. Or est-il ainsi
que mensonge ou mentir est une chose malvese de
soy et de sanature,0RESME,.E77i.l 34, | JXV" s.Et au partir
advisa une plus belle mensonge.... ce fut qu'il me
dit.... COMM. vm, 12. y xvr s. Une effrontée et so-
lenne mensonge, MONT, I, 37. Si comme la vérité le
mensonge n'avoit qu'un visage, ID. ib. Vin tant divin,
loing de toy est forclose toute mensonge et toute
tromperie, RAB. Pant. v, 44. M. Bayard m'a envoie
une accoustumée mensonge que l'empereur a es-
cripte au pape, dont je suis très aise, car les enfans
peuvent estre juges de la vérité, MABG. Lettre exiv.
Encore qu'il soit assez coustumier de fourvoyer de
la vérité pour escrire des mensonges et comptes faits
à plaisir, AMYOT, Artax. 7.
— ÉTYM. Provenç. mensonga, mensonja, messon-
ga, messonja, messorga; anc. cat. mensongia; ital.
menzogna. Dérivation irrégulière du verbe mentir.
11 y a deux formes : dans mençoigne, mengogna,vu
la finale semblable à vergoigne, vergogna, du latin
verecundia, la finale représente undia; dans men-
songe, féminin, vu la finale semblable à chalonge,
qui est le latin calumnia, la finale onge représente
umnia; telle est la valeur de ces suffixes; mainte-
nant, comment se sont-ils agencés à mentir? On
ne le sait.
MENSONGER , ÈRE (man-son-jé, jè-r'), adj.
Il 1° Qui renferme ou qui fait naître le mensonge,
en parlant des choses. Outre la vanité de son art
mensonger [l'astrologie], LA FONT. Fabl.'u, 13. Dé-
tourne, roi, puissant, détourne tes oreilles De tout
conseil barbare et mensonger, RAC Esth. ni, 3. Je
l'ai vu; ce n'est point une "erreur passagère Qu'en-
fante du sommeil la vapeur mensongère, VOLT. Sê-
mir. 1, 5. Loin de nous la fable des enfers et de
l'Elysée, et tous ces récits mensongers dont la su-
perstition effraie les méchants, DIDER. Opin. des
anc. philos, [épicurisme). || 2° Se dit, bien que ra-
rement, des personnes qui mentent. Tous sectateurs
de prêtres mensongers, J. B. ROUSS. Allég. liv. 1.
•— REM. La Bruyère met mensonger au nombre
des mots qu'il regrette ; c'est une preuve que de
son temps il était vieux. Il a repris faveur. -
— HIST. xiie s. Chesquuns hueni est mençun-
giers, Liber psalm. p. 178. || xmc s. Bien savoient
celé parole Qui n'est mençongiere ne foie : Qu'on-
ques amor et seignorie Ne s'entrefirent compaignie,
7a Rose, 8488. || xiv° s. Ces deux os petreus sont dis
mençongniers, car leur jointures sont mençongnie-
res en ce qu'il ne. sont pas joinles [sic] com autres,
mes aussi com en manière d'apoiemens, H. DE MON-
DEVILLE, f> 14. Il xve s. Vérité dy, et si suis menson-
gier, CH. D'OHL. Bail. 109. ||xvie s. De moi n'aura
mensonger ne buveur Bien ne faveur, MAROT, IV, 308.
Afin qu'il [l'homme] ne t'accuse [toi Dieu], et que
tu ne sois trouvé mensonger, CALV. Instit. 957. Pou:
convaincre sa vanterie de vanité mensongère, AMYOT.
Lyc. 9. Dieux, que vous.estes mensongère, Maudit
soit qui plus vouscroira, DESPORTES, Villanelle.
- —ÉTYM. Mensonge;■' provenç. mensongier, mes
songier ; ital. menzognero.
t MENSONGÈREMENT (man-son-jè-re-man), adv
D'une manière mensongère.
— HIST. xvie s. Mensongerement, COTGRAVE.
— ÉTYM. Mensongère, et le suffixe ment; pro-
venç. messongeirament. '
f MENSTRUATION (man-stru-a-sion), s. f. Terme
de médecine. Écoulement des menstrues.
— ÉTYM. Voy. MENSTRUES.
MENSTRUE (man-strue), s. m. || 1° Terme da chi-
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