MEL
MÊL
MEL
^95
l'ébranlement, on voit naître tout à coup je ne sais
quoi de si net, de si posé, de si vif, de si ardent,
de si doux, de si agréable pour les siens, de si hau-
tain et de si menaçant pour les ennemis, qu'on ne
sait d'où lui peut venir ce mélange de qualités si
contraires, BOSS. Louis de Bourbon. La cour veut tou-
jours unir les plaisirs avec les affaires; par un mé-
lange étonnant,'" il n'y a rien de plus sérieux ni
ensemble, de plus enjoué, ID. Anne de Gong. Et de
vos fictions le mélange coupable Même à ses vérités
[de l'Évangile] donne l'air de^la fable, BOIL. Art
p. m. Ces âmes faibles et vaines dont la vie est un
mélange perpétuel de bien et de mal, FÉN. Dial.
des morts anc. dial.-a. Mais quel triste mélange
altère ce bonheur? VOLT. Zaïre, u, 1. J'abhorre ces
complots de prêtres et de femmes, Ce mélange
importun de leurs petites trames, De secrets inté-
rêts, de sourde ambition, De vanité, de fraude et
de religion, ID. Pélopid. m, 3. Ce seizième siècle,
curieux mélange d'imitation antique, d'imitation
servile quelquefois, et d'originalité naïve et fé-
conde, VILLEMAIN, Liltér. franc. 4 8e siècle, 2* part.
4e leçon. [Après les invasions des barbares] l'équi-
libre s'établit pour ainsi dire entre la barbarie des
unes [les populations du Nord] et la civilisation
des autres, et il en résulta une civilisation moyenne
qui devint celle du mélange, JÔUFFROY, Frag-
ments philosophiques, Du rôle de la Grèce.
|| Sans mélange, pleinement, complètement, en-
tièrement. Pour ces francs pécheurs, Ges pé-
cheurs sans mélange, PASC. Prov. iv. Tandis que
vous vivez, le sort,- qui toujours change, Ne vous
a pas promis un bonheur sans mélange, RAC. Iph.
i, i. Mais 'il est peu de plaisirs sans douleur, Et nos
chagrins sont souvent sans mélange, VOLT. .Filles
de Minée. Car elle avait quinze ans, un sourire
ingénu, Et m'aimait sans mélange, v. HUGO, Orient.
26. || 4° Mélange des couleurs, union de plusieurs
couleurs dont se forment les teintes qui sont néces-
saires au peintre. \\ 5" Terme de physique et de
chimie. Union, en proportions indéfinies et sans
combinaison chimique, de deux ou d'un plus grand
nombre de corps qui gardent leurs propriétés spé-
cifiques. || Corps complexe ainsi préparé. Il bat le
mélange. || Méthode des mélanges, procédé employé
en calorimétrie pour évaluer la quantité de calo-
rique contenue dans un poids donné d'un corps,
afin d'en évaluer la chaleur spécifique ou la capa-
cité pour la chaleur. || Mélanges frigorifiques, mé-
langes dans lesquels les substances mêlées produisent
un froid considérable. || 6° Terme de chapellerie.
Mélange, quantité de chaque matière qui entre dans
la composition d'un chapeau. || Dans les fabriques
de poteries, action de mêler la terre avec du sable,
du ciment ou du mâchefer. || 7° Mélange, croise-
ment de races, accouplement de deux êtres vivants
de races ou même d'espèces différentes. Le mé-
lange des blancs avec les noirs produit les mulâtres.
Ces mélanges [d'un homme avec des bêtes] avaient
produit des égipans, des faunes, des satyres; plu-
sieurs grands personnages de l'antiquité en avaient
vu, VOLT. Candide, 46. Les individus qui résultent
de ce mélange sont féconds, surtout lorsqu'on a eu
soin de former la première union entre le linot
mâle et la femelle canarie, BUFF. Ois. t. vir, p. 84.
|| 8° S. m. pi. Titre de certains recueils composés
de pièces de prose ou de poésie, de petits ouvrages
sur différents sujets. Ses Mélanges [du chartreux
d'Argonne], sous le nom de Vigneul de Marville,
sont remplis d'anecdotes curieuses et hasardées,
VOLT. Siècle de Louis XIV, écrivains, d'Argonne.
Le cinquième volume de mes Mélanges ne paraît
point encore ici, D'ALEMB. Lett. à Voltaire, 6 avr.
1767. || Titre qu'on donne quelquefois dans les ou-
vrages périodiques à une réunion d'articles sur des
objets variés. || Nom donné, dans les catalogues de
livres, à la partie comprenant les ouvrages qu'on
n'a pas pu classer dans les autres divisions.
— SYN. MÉLANGE, COMBINAISON (au sens chimi-
que). Le mélange diffère de la combinaison chimi-
que; il se fait en toute proportion ; il ne s'accompagne
d'aucun des'pliénomènes de la combinaison, comme
le dégagement de chaleur, de lumière, etc.; il pro-
duit seulement du froid lorsque le mélange présente
un état différent de celui des corps mélangés; les
propriétés des éléments du mélange sont masquées,
mais non changées d'une manière durable, elles le
sont dans la combinaison.
— HIST. xvic s. Tout meslinge que les hommes
pussent adjouster à la grâce de Dieu pour eslever
le franc arbitre, n'est qu'autant de corruption, CALV.
Instit. 245. Le dit bataillon de meslinge [mêlé d'Al-
lemands et de Français] les vint charger, CARLOIX,
I, 44. La meslange des couleurs, PARÉ, IX, 40. La
vertu de la moustarde s'abastardit par le meslange
du vinaigre, ID.XXV, 33. Si compensa et contrepeza
si sagement la meslange de ses advéntures présentes
avec les prosperitez passées que.... AMYOT, P. Jim.
68. D'un mélange agencé nos corps prennent nais-
sance, RONS. 876.
— ÉTYM. Mêler; mélange est formé comme
louange, vendange. Berry, malinge.
MÉLANGÉ, ÉE (mé-lan-jé, jée), part, passé de
mélanger. Différents ingrédients mélangés ensemble.
Buvez encore avec plaisir les derniers verres du vin
trop mélangé de cette vie; soyez heureux, si ou peut
l'être, VOLT. Lett. Richelieu, 6 juin 1777. || Société
mélàligéê^ société de personnes qui ne sont pas toutes
de bonnes manières, de bonnes moeurs, etc. ||Drap
mélangé, drap dont la trame et la chaîne sont de
laines de différentes couleurs. || Issu du croisement.
La grandeur et grosseur du corps paraissent dépen-
dre plus de la mère que du père, dans les espèces
mélangées, BUFF. Quadrup. t. vin, p. 62.
-j- MÉLAKGEOIR (mé-lan-joir). Lieu où l'on fait
le mélange des matières servant à la fabrication de
la poudre à canon.
MÉLANGER (mé-lan-jé). Le g prend un e devant
a et o : mélangeais, mélangeons), v. a. || 1" Faire un
mélange. Ce cabaretier mélange son vin. Mélanger
les couleurs. Le ciel, en nous formant, mélangea
notre vie DedésirsJ de dégoûts, de raison, de folie,
De moments de plaisir et de jours de tourments,
VOLT. 1er dise. || Terme de peintre. Unir les cou-
leurs pour en former des teintes. || 2°_Se mélanger,
v. réfl. Être mélangé. Ces deux liquides ne peuvent
pas se mélanger.
— SYN. MÉLANGER, MÊLER. Mélanger vient de mé-
lange ; mélange vient de mêler ; ces deux verbes ont
même radical. Aussi ne diffèrent-ils que par la
nuance qui est dans mélange. Un cabaretier mélange
son vin, c'est-à-dire qu'il y introduit d'autres vins
ou d'autres substances; si l'on disait qu'il mêle ses
vins, cela signifierait qu'tf confond les différentes
espèces de vins entre elles. Au figuré, les races sont
mêlées, quand dans un même pays il y a plusieurs
races y vivant ensemble ; elles sont mélangées quand
elles font des croisements ; les intérêts sont mêlés
quand ils sont impliqués les uns dans les autres, ils
sont mélangés quand ils sont de diverses natures.
— HIST. xvie s. On y pourra semer du millet, des
raves, des naveaux, meslingés ou séparés, o. DE
SERRES, 79. Des oeillets blancs, rouges et meslan-
gés, tenans ceux-ci des deux précédentes couleurs
bizarrement dispersées, chose qui leur donne grande
gaieté, m. 672.
— ÉTYM. Mélange; Berry, malinger.
t MÉLANGEUSE (mé-lan-jeû'-z'), s. f. Partie du
mécanisme du broyage du cacao qui y mêle le sucre.
— ÉTYM. Mélanger.
f MÉLANIE (mé-la-nie), i. f. Genre de coquilles
univalves. || Espèce de demoiselle.
— ÉTYM. Mêla;, piXavo;, noir.
t MÉLANIEN, IENNE (mé-la-niin, niè-n'), adj.
H i° Terme didactique. Qui a une teinte noire ou
des taches noires, jl Terme de médecine. Taches mé-
laniennes, les envies ou taches cutanées qui sont
d'une nuance intermédiaire entre le noir et la cou-
leur normale. || 2" Terme d'ethnologie. Les peupla-
des mélaniennes, variété de l'espèce humaine qui
habite la terre de Van-Diemen. || Substantivement.
Les mélaniens.
— ËTYM. MÉXaç, (ilXavo;, noir.
t MÉLANINE (mé-la-ni-n'), s. f. Substance orga-
nique caractérisée par sa couleur, .pouyant varier
du noir au brun roussâtre.
— ÉTYM. MÉXaç, nÉXavo;, noir, et la finale chimi-
que ine.
t MÉLANIQUE (mé-la-ni-k'), adj. Terme de mé-
decine. .Qui a rapport à la mélanine, à sa couleur,
aux tumeurs qu'elle colore. Tumeurs mélaniques.
— ÉTYM. MéXaç, piXavo;, noir.
t MÉLANISME (mé-la-ni-sm'), s. m. Terme de
médecine. Anomalie caractérisée par une couleur
accidentellement noire ou plus obscure du pelage
des animaux. Il est opposé à l'albinisme. I
— ÉTYM. MÉXaç, piXavo;, noir.
t 4. MÉLANITE (mé-la-ni-f), s. f. Terme de mi-
néralogie. Variété de grenat, de couleur noire.
t 2. MÉLANITE (mé-la-ni-t'), s. m. Genre de pa-
pillons.
— ÉTYM. MÉXaç, uiXavoç, noir.
t MÉLANOCIIINE (mé-la-no-ki-n'), s. f. Terme
de chimie. Produit de décomposition de la quinine
par le chlore.
— ÉTYM. Mélano...., et chinine, quinine.
f MÉLANO-CHROÏTE (mé-Ia-no-kro-i-t'),. s. f.-
Nom donné à une nouvelle espèce de plomb ebro-
maté, rouge, quoique le mot melanochrolte signifie
colore en noir, LEGOARANT.
— ÉTYM. Mélano..:. et XP0«, couleur. ,
t MÉLANO-GALLIQUE (mé-la-no-gal-li-k'), adj.
Terme de chimie. Acide mélano-gallique ou méta-
gallique, corps obtenu comme résidu de la distilla-
tion des acides tannique, gallique et pyrogallique,
— ÉTYM. Mélano..., et gallique.
fMÉLANOME (mé-la-nô-m'), s. m. Terme de
médecine. Synonyme de tumeur mélanique.
— ÉTYM. MEXotvti>|j.a, de piXa;, noir.
f MÉLANOPHTHALME (mé-la-no-ftal-m'), adj.
Terme d'histoire naturelle. Qui a les yeux noirs.
|| Qui a des taches entourées d'un cercle noir et
figurant un oeil.
— ÉTYM. Mélano..., et ôçOaXpô:, oeil.
f MÉLANOS (mé-la-nos'), s. m. Animal dont
l'épiderme passe au noir; c'est l'opposé d'albinos.
— ÉTYM. Mot formé de piXaç, noir, sur le mo-
dèle d'albinos.
f MÉLANOSE (mé-la-nô-z'), s. f. Terme de méde-
cine. Tissu noir qui se développe pathologiquement
en divers points du corps.
— ÉTYM. MEXâvwffi;, de .p.eXavôto, noircir.
t MÉLANOTIQUE (mé-la-no-ti-k'), adj. Qui a le
caractère de la mélanose.
f MÉLANOTRIQUE (mé-la-no-tri-k'), adj. Qui a
les cheveux noirs.
— ÉTYM. Mélano..., et 8pif, Tptxèç, cheveu.
f MÉLANTHACÉES ( mé-lan-tâ-sée ), s. f. pi.
Terme de botanique. Synonyme de colchicacées.
f MÉLANTHÉRITE (mé-lan-té-ri-f), s. f. Terme
de minéralogie. Schiste noir, dont on se sert pour
dessiner.
f MÉLANURINE (mê-la-nu-ri-n'), s. f. Terme de
médecine. Matière noire qui se trouve dans l'urine
de certains malades.
— ÉTYM. Mêlan..., et ovipov, urine.
fMÉLAPHYRE (mé-la-fi-r'), s. m. Terme de géo-
logie. Variété de porphyre noir.
— ÉTYM. MÉXaç, noir, et phyre pour porphyre.
f MÉLAR (mé-lar),s. m. Coquille du genre cône,
le cône strié.
f MÊLAS (mé-las'), s. m. Espèce de papillon.
|| Genre d'hélices. || Espèce de chat de Java.
— ÉTYM. MÉXaç, noir.
t MÉLASICTËRE (mé-la-zi-ktè-r'), s. m. Terme
de médecine. Ictère noir, c'est-à-dire ictère dans
lequel la couleur de la peau parait très-foncée.
— ÉTYM. iiiXac, noir, et ictère.
| MÉLASME (mé-la-sm'), s. m. Terme de méde-
cine. Tache noire commune chez les vieillards et
qui affecte principalement les jambes.
.— ÉTYM. MÉXacrp.a, de piXaç, noir.
t MELASOMES (mé-la-so-m'), s. m. pi. Terme d'en-
tomologie. Famille de l'ordre des insectes coléoptè-
res, comprenant ceuxqui ontlecorps noiret cendré.
— ÉTYM. Mêla..., et owjia, corps.
MÉLASSE (mé-la-s'), s. f. Espèce de sirop qui
reste après la cristallisation du sucre de betterave,
de canne, et qui refuse de donner des cristaux. Mé-
lasse, sortant du sucre, chacun tonneau de mer,
pesant i milliers, payera 10 livres, Tarif, 18 sept. 4 664.
— ÉTYM. Espagn. melaza, dérivé du lat. mel, miel;
avec la terminaison péjorative asse, comme si l'on
disait miélasse (Voir aux ADDITIONS) .
f MÉLASSIQUE ( mé-la-ssi-k' ), adj. Terme de
chimie. Acide mélassique, acide qui se trouve dans
la mélasse.
f MÉLASTOMACÉES (mé-la-sto-ma-sée), s.f. pi.
Terme de botanique. ' Famille de plantes dicotylé-
dones polypétales périgynes. '
— ÉTYM. Mêla..., et <7tôp.a, bouche.
fMELCHIOR (mèl-ki-or), s. m. Voy. MAILLECBQRT.
{ MELCHISÉDÉCIEN ( mèl-ki-sé-dé-siin), s. m.
Membre d'une ancienne secte chrétienne qui regar-
dait Melchisédech comme le Saint-Esprit.
t MELCHISÉDECH (mèl-ki-sé-dèk), s. m. Roi de
Salem dont parle la Genèse, qui bénit Abraham et
lui présenta du pain et du vin ; car il était prêtre
du Très-haut. || Prêtre selon l'ordre de Melchisédech,
se dit de Jésus-Christ, par opposition à prêtre se-
lon l'ordre d'Aaron. || Fig. Enfant de Melchisédech,
personne de laquelle on ne sait ce qu'elle est. C'é-
taient, des enfants de Melchisédech, dont on ne con-
naissait ni le pays ni la famille, ni probablement
le vrai nom, J. J.ROUSS. Confess. x.
— ÉTYM. Nom hébreu qui signifie roi de la justice,
melchi, roi, et sedech, justice.
f MELCHITE (mèl-ki-f), s. m. j[ i» Nom donné
par les eutychiens aux orthodoxes. Je ne m'arrête-
MÊL
MEL
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l'ébranlement, on voit naître tout à coup je ne sais
quoi de si net, de si posé, de si vif, de si ardent,
de si doux, de si agréable pour les siens, de si hau-
tain et de si menaçant pour les ennemis, qu'on ne
sait d'où lui peut venir ce mélange de qualités si
contraires, BOSS. Louis de Bourbon. La cour veut tou-
jours unir les plaisirs avec les affaires; par un mé-
lange étonnant,'" il n'y a rien de plus sérieux ni
ensemble, de plus enjoué, ID. Anne de Gong. Et de
vos fictions le mélange coupable Même à ses vérités
[de l'Évangile] donne l'air de^la fable, BOIL. Art
p. m. Ces âmes faibles et vaines dont la vie est un
mélange perpétuel de bien et de mal, FÉN. Dial.
des morts anc. dial.-a. Mais quel triste mélange
altère ce bonheur? VOLT. Zaïre, u, 1. J'abhorre ces
complots de prêtres et de femmes, Ce mélange
importun de leurs petites trames, De secrets inté-
rêts, de sourde ambition, De vanité, de fraude et
de religion, ID. Pélopid. m, 3. Ce seizième siècle,
curieux mélange d'imitation antique, d'imitation
servile quelquefois, et d'originalité naïve et fé-
conde, VILLEMAIN, Liltér. franc. 4 8e siècle, 2* part.
4e leçon. [Après les invasions des barbares] l'équi-
libre s'établit pour ainsi dire entre la barbarie des
unes [les populations du Nord] et la civilisation
des autres, et il en résulta une civilisation moyenne
qui devint celle du mélange, JÔUFFROY, Frag-
ments philosophiques, Du rôle de la Grèce.
|| Sans mélange, pleinement, complètement, en-
tièrement. Pour ces francs pécheurs, Ges pé-
cheurs sans mélange, PASC. Prov. iv. Tandis que
vous vivez, le sort,- qui toujours change, Ne vous
a pas promis un bonheur sans mélange, RAC. Iph.
i, i. Mais 'il est peu de plaisirs sans douleur, Et nos
chagrins sont souvent sans mélange, VOLT. .Filles
de Minée. Car elle avait quinze ans, un sourire
ingénu, Et m'aimait sans mélange, v. HUGO, Orient.
26. || 4° Mélange des couleurs, union de plusieurs
couleurs dont se forment les teintes qui sont néces-
saires au peintre. \\ 5" Terme de physique et de
chimie. Union, en proportions indéfinies et sans
combinaison chimique, de deux ou d'un plus grand
nombre de corps qui gardent leurs propriétés spé-
cifiques. || Corps complexe ainsi préparé. Il bat le
mélange. || Méthode des mélanges, procédé employé
en calorimétrie pour évaluer la quantité de calo-
rique contenue dans un poids donné d'un corps,
afin d'en évaluer la chaleur spécifique ou la capa-
cité pour la chaleur. || Mélanges frigorifiques, mé-
langes dans lesquels les substances mêlées produisent
un froid considérable. || 6° Terme de chapellerie.
Mélange, quantité de chaque matière qui entre dans
la composition d'un chapeau. || Dans les fabriques
de poteries, action de mêler la terre avec du sable,
du ciment ou du mâchefer. || 7° Mélange, croise-
ment de races, accouplement de deux êtres vivants
de races ou même d'espèces différentes. Le mé-
lange des blancs avec les noirs produit les mulâtres.
Ces mélanges [d'un homme avec des bêtes] avaient
produit des égipans, des faunes, des satyres; plu-
sieurs grands personnages de l'antiquité en avaient
vu, VOLT. Candide, 46. Les individus qui résultent
de ce mélange sont féconds, surtout lorsqu'on a eu
soin de former la première union entre le linot
mâle et la femelle canarie, BUFF. Ois. t. vir, p. 84.
|| 8° S. m. pi. Titre de certains recueils composés
de pièces de prose ou de poésie, de petits ouvrages
sur différents sujets. Ses Mélanges [du chartreux
d'Argonne], sous le nom de Vigneul de Marville,
sont remplis d'anecdotes curieuses et hasardées,
VOLT. Siècle de Louis XIV, écrivains, d'Argonne.
Le cinquième volume de mes Mélanges ne paraît
point encore ici, D'ALEMB. Lett. à Voltaire, 6 avr.
1767. || Titre qu'on donne quelquefois dans les ou-
vrages périodiques à une réunion d'articles sur des
objets variés. || Nom donné, dans les catalogues de
livres, à la partie comprenant les ouvrages qu'on
n'a pas pu classer dans les autres divisions.
— SYN. MÉLANGE, COMBINAISON (au sens chimi-
que). Le mélange diffère de la combinaison chimi-
que; il se fait en toute proportion ; il ne s'accompagne
d'aucun des'pliénomènes de la combinaison, comme
le dégagement de chaleur, de lumière, etc.; il pro-
duit seulement du froid lorsque le mélange présente
un état différent de celui des corps mélangés; les
propriétés des éléments du mélange sont masquées,
mais non changées d'une manière durable, elles le
sont dans la combinaison.
— HIST. xvic s. Tout meslinge que les hommes
pussent adjouster à la grâce de Dieu pour eslever
le franc arbitre, n'est qu'autant de corruption, CALV.
Instit. 245. Le dit bataillon de meslinge [mêlé d'Al-
lemands et de Français] les vint charger, CARLOIX,
I, 44. La meslange des couleurs, PARÉ, IX, 40. La
vertu de la moustarde s'abastardit par le meslange
du vinaigre, ID.XXV, 33. Si compensa et contrepeza
si sagement la meslange de ses advéntures présentes
avec les prosperitez passées que.... AMYOT, P. Jim.
68. D'un mélange agencé nos corps prennent nais-
sance, RONS. 876.
— ÉTYM. Mêler; mélange est formé comme
louange, vendange. Berry, malinge.
MÉLANGÉ, ÉE (mé-lan-jé, jée), part, passé de
mélanger. Différents ingrédients mélangés ensemble.
Buvez encore avec plaisir les derniers verres du vin
trop mélangé de cette vie; soyez heureux, si ou peut
l'être, VOLT. Lett. Richelieu, 6 juin 1777. || Société
mélàligéê^ société de personnes qui ne sont pas toutes
de bonnes manières, de bonnes moeurs, etc. ||Drap
mélangé, drap dont la trame et la chaîne sont de
laines de différentes couleurs. || Issu du croisement.
La grandeur et grosseur du corps paraissent dépen-
dre plus de la mère que du père, dans les espèces
mélangées, BUFF. Quadrup. t. vin, p. 62.
-j- MÉLAKGEOIR (mé-lan-joir). Lieu où l'on fait
le mélange des matières servant à la fabrication de
la poudre à canon.
MÉLANGER (mé-lan-jé). Le g prend un e devant
a et o : mélangeais, mélangeons), v. a. || 1" Faire un
mélange. Ce cabaretier mélange son vin. Mélanger
les couleurs. Le ciel, en nous formant, mélangea
notre vie DedésirsJ de dégoûts, de raison, de folie,
De moments de plaisir et de jours de tourments,
VOLT. 1er dise. || Terme de peintre. Unir les cou-
leurs pour en former des teintes. || 2°_Se mélanger,
v. réfl. Être mélangé. Ces deux liquides ne peuvent
pas se mélanger.
— SYN. MÉLANGER, MÊLER. Mélanger vient de mé-
lange ; mélange vient de mêler ; ces deux verbes ont
même radical. Aussi ne diffèrent-ils que par la
nuance qui est dans mélange. Un cabaretier mélange
son vin, c'est-à-dire qu'il y introduit d'autres vins
ou d'autres substances; si l'on disait qu'il mêle ses
vins, cela signifierait qu'tf confond les différentes
espèces de vins entre elles. Au figuré, les races sont
mêlées, quand dans un même pays il y a plusieurs
races y vivant ensemble ; elles sont mélangées quand
elles font des croisements ; les intérêts sont mêlés
quand ils sont impliqués les uns dans les autres, ils
sont mélangés quand ils sont de diverses natures.
— HIST. xvie s. On y pourra semer du millet, des
raves, des naveaux, meslingés ou séparés, o. DE
SERRES, 79. Des oeillets blancs, rouges et meslan-
gés, tenans ceux-ci des deux précédentes couleurs
bizarrement dispersées, chose qui leur donne grande
gaieté, m. 672.
— ÉTYM. Mélange; Berry, malinger.
t MÉLANGEUSE (mé-lan-jeû'-z'), s. f. Partie du
mécanisme du broyage du cacao qui y mêle le sucre.
— ÉTYM. Mélanger.
f MÉLANIE (mé-la-nie), i. f. Genre de coquilles
univalves. || Espèce de demoiselle.
— ÉTYM. Mêla;, piXavo;, noir.
t MÉLANIEN, IENNE (mé-la-niin, niè-n'), adj.
H i° Terme didactique. Qui a une teinte noire ou
des taches noires, jl Terme de médecine. Taches mé-
laniennes, les envies ou taches cutanées qui sont
d'une nuance intermédiaire entre le noir et la cou-
leur normale. || 2" Terme d'ethnologie. Les peupla-
des mélaniennes, variété de l'espèce humaine qui
habite la terre de Van-Diemen. || Substantivement.
Les mélaniens.
— ËTYM. MÉXaç, (ilXavo;, noir.
t MÉLANINE (mé-la-ni-n'), s. f. Substance orga-
nique caractérisée par sa couleur, .pouyant varier
du noir au brun roussâtre.
— ÉTYM. MÉXaç, nÉXavo;, noir, et la finale chimi-
que ine.
t MÉLANIQUE (mé-la-ni-k'), adj. Terme de mé-
decine. .Qui a rapport à la mélanine, à sa couleur,
aux tumeurs qu'elle colore. Tumeurs mélaniques.
— ÉTYM. MéXaç, piXavo;, noir.
t MÉLANISME (mé-la-ni-sm'), s. m. Terme de
médecine. Anomalie caractérisée par une couleur
accidentellement noire ou plus obscure du pelage
des animaux. Il est opposé à l'albinisme. I
— ÉTYM. MÉXaç, piXavo;, noir.
t 4. MÉLANITE (mé-la-ni-f), s. f. Terme de mi-
néralogie. Variété de grenat, de couleur noire.
t 2. MÉLANITE (mé-la-ni-t'), s. m. Genre de pa-
pillons.
— ÉTYM. MÉXaç, uiXavoç, noir.
t MÉLANOCIIINE (mé-la-no-ki-n'), s. f. Terme
de chimie. Produit de décomposition de la quinine
par le chlore.
— ÉTYM. Mélano...., et chinine, quinine.
f MÉLANO-CHROÏTE (mé-Ia-no-kro-i-t'),. s. f.-
Nom donné à une nouvelle espèce de plomb ebro-
maté, rouge, quoique le mot melanochrolte signifie
colore en noir, LEGOARANT.
— ÉTYM. Mélano..:. et XP0«, couleur. ,
t MÉLANO-GALLIQUE (mé-la-no-gal-li-k'), adj.
Terme de chimie. Acide mélano-gallique ou méta-
gallique, corps obtenu comme résidu de la distilla-
tion des acides tannique, gallique et pyrogallique,
— ÉTYM. Mélano..., et gallique.
fMÉLANOME (mé-la-nô-m'), s. m. Terme de
médecine. Synonyme de tumeur mélanique.
— ÉTYM. MEXotvti>|j.a, de piXa;, noir.
f MÉLANOPHTHALME (mé-la-no-ftal-m'), adj.
Terme d'histoire naturelle. Qui a les yeux noirs.
|| Qui a des taches entourées d'un cercle noir et
figurant un oeil.
— ÉTYM. Mélano..., et ôçOaXpô:, oeil.
f MÉLANOS (mé-la-nos'), s. m. Animal dont
l'épiderme passe au noir; c'est l'opposé d'albinos.
— ÉTYM. Mot formé de piXaç, noir, sur le mo-
dèle d'albinos.
f MÉLANOSE (mé-la-nô-z'), s. f. Terme de méde-
cine. Tissu noir qui se développe pathologiquement
en divers points du corps.
— ÉTYM. MEXâvwffi;, de .p.eXavôto, noircir.
t MÉLANOTIQUE (mé-la-no-ti-k'), adj. Qui a le
caractère de la mélanose.
f MÉLANOTRIQUE (mé-la-no-tri-k'), adj. Qui a
les cheveux noirs.
— ÉTYM. Mélano..., et 8pif, Tptxèç, cheveu.
f MÉLANTHACÉES ( mé-lan-tâ-sée ), s. f. pi.
Terme de botanique. Synonyme de colchicacées.
f MÉLANTHÉRITE (mé-lan-té-ri-f), s. f. Terme
de minéralogie. Schiste noir, dont on se sert pour
dessiner.
f MÉLANURINE (mê-la-nu-ri-n'), s. f. Terme de
médecine. Matière noire qui se trouve dans l'urine
de certains malades.
— ÉTYM. Mêlan..., et ovipov, urine.
fMÉLAPHYRE (mé-la-fi-r'), s. m. Terme de géo-
logie. Variété de porphyre noir.
— ÉTYM. MÉXaç, noir, et phyre pour porphyre.
f MÉLAR (mé-lar),s. m. Coquille du genre cône,
le cône strié.
f MÊLAS (mé-las'), s. m. Espèce de papillon.
|| Genre d'hélices. || Espèce de chat de Java.
— ÉTYM. MÉXaç, noir.
t MÉLASICTËRE (mé-la-zi-ktè-r'), s. m. Terme
de médecine. Ictère noir, c'est-à-dire ictère dans
lequel la couleur de la peau parait très-foncée.
— ÉTYM. iiiXac, noir, et ictère.
| MÉLASME (mé-la-sm'), s. m. Terme de méde-
cine. Tache noire commune chez les vieillards et
qui affecte principalement les jambes.
.— ÉTYM. MÉXacrp.a, de piXaç, noir.
t MELASOMES (mé-la-so-m'), s. m. pi. Terme d'en-
tomologie. Famille de l'ordre des insectes coléoptè-
res, comprenant ceuxqui ontlecorps noiret cendré.
— ÉTYM. Mêla..., et owjia, corps.
MÉLASSE (mé-la-s'), s. f. Espèce de sirop qui
reste après la cristallisation du sucre de betterave,
de canne, et qui refuse de donner des cristaux. Mé-
lasse, sortant du sucre, chacun tonneau de mer,
pesant i milliers, payera 10 livres, Tarif, 18 sept. 4 664.
— ÉTYM. Espagn. melaza, dérivé du lat. mel, miel;
avec la terminaison péjorative asse, comme si l'on
disait miélasse (Voir aux ADDITIONS) .
f MÉLASSIQUE ( mé-la-ssi-k' ), adj. Terme de
chimie. Acide mélassique, acide qui se trouve dans
la mélasse.
f MÉLASTOMACÉES (mé-la-sto-ma-sée), s.f. pi.
Terme de botanique. ' Famille de plantes dicotylé-
dones polypétales périgynes. '
— ÉTYM. Mêla..., et <7tôp.a, bouche.
fMELCHIOR (mèl-ki-or), s. m. Voy. MAILLECBQRT.
{ MELCHISÉDÉCIEN ( mèl-ki-sé-dé-siin), s. m.
Membre d'une ancienne secte chrétienne qui regar-
dait Melchisédech comme le Saint-Esprit.
t MELCHISÉDECH (mèl-ki-sé-dèk), s. m. Roi de
Salem dont parle la Genèse, qui bénit Abraham et
lui présenta du pain et du vin ; car il était prêtre
du Très-haut. || Prêtre selon l'ordre de Melchisédech,
se dit de Jésus-Christ, par opposition à prêtre se-
lon l'ordre d'Aaron. || Fig. Enfant de Melchisédech,
personne de laquelle on ne sait ce qu'elle est. C'é-
taient, des enfants de Melchisédech, dont on ne con-
naissait ni le pays ni la famille, ni probablement
le vrai nom, J. J.ROUSS. Confess. x.
— ÉTYM. Nom hébreu qui signifie roi de la justice,
melchi, roi, et sedech, justice.
f MELCHITE (mèl-ki-f), s. m. j[ i» Nom donné
par les eutychiens aux orthodoxes. Je ne m'arrête-
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