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MÉF ■ MÈG MÉG
dit d'une réunion populaire ayant pour objet de
délibérer sur une question politique.
— ÉTYM. Participe présent du verbe anglais lo
meet, se rencontrer.
MÉFAIRE (mé-fê-r'. Jl se conjugue comme le
verbe faire), v. n. Faire le mal. Il ne faut ni mé-
faire ni médire. Il a méfait.
— HIST. xnie s. Onques rien envers moi [vous]
ne voulsistes mefaire, AUDEF. LE BASTARD, Romane.
p. 4 3. Ensi furent grant pièce que li un nemeffisent
riens as autres, Chr. de Rains, p. 90. Bon se feroit
garder, qui pourroit, de mesfaire, Berte, LXIX. Si
vus meffetes de neent, L'anel perdez hastivement,
Lai del désiré. Quiconques est pris en cas de crime....
il doit estre trainés et pendus; et si meffet [perd]
tout le sien, quanques il a vaillant, BEAUM. XXX, 2.
Noz créons que ci: qui estoit en lage se meffet, s'il
va contre che [ce] qu'il flancha et jura, ID. XU, 35.
Or venez avant; se je vous ai de riens mesfait, je lo
vous defferai [réparerai] l'un par l'autre [l'un après
l'autre], JOINV. 20-S. || XVI" S. Pour ce que des tyrans
le support ious tirez, Pour ce qu'ils sont de vous
comme dieux adorez, Lorsqu'ils veullent au pauvre
et au juste mesfaire, Vous estes compagnons du
mesfaict pour vous taire, n'AUB. Tragiques, Prin.:es.
— ÉTYM. Mes.... préfixe, et faire ; prov. mesfar.
MÉFAIT (mé-fè; le t se lie : un mé-fè-t odieux;
au pluriel, l's se lie : des mé-fè-z odieux ; méfaits
rime avec succès, paix, etc.), s. m. Action de me-
faire, mauvaise action. Voilà la courte et véridiquo
histoire de tous mes méfaits enfantins, J. J. ROUSS.
Confess. î. Je trouve que la puissance de Thonimo
s'étend beaucoup plus loin en méfaits qu'en bien-
faits, BERN. DEST-P. Harm. liv. vu. De l'amitié. || Il
se dit, par antiphrase, d'une action louable qui a
quelque chose de hardi. Fontenelle, qui avait donné
cette unique boule blanche [pour l'abbé de Saint-
Pierre] , voyant que les soupçons se portaient sur
un ami connu de Tabbê de Saint-Pierre, et crai-
gnant de l'exposer-au ressentiment, se déclara au-
teur du méfait, et n'en fut que plus estimé du pu-
blic, DUCLOS, Hist. Acad. franc. OEuvr. t. rx, p. 298.
— HIST. xne s. De vielz meffaiz nouvelle plaie,
Brut ms. f° 5, dans LACURNE. Qui en ceste ven-
geance iert [sera] pèlerins verais, Quites sera et
mondes de trestous ses mesfais, Saxons, xv. S'onc
fins amans ot de méfiait pardon, Couci, xx.|| xme s.
|Dieu] Qui de tous mefais est sire, prevos et maire,
Berte, LXIX. La coze dont il est plus grans mestiers
[besoin] à toz cex qui maintiennent justice, ce est
qu'il sacent [sachent] connoistre les méfies, quel il
F.unt, ou grant ou petit, BEAUM. XXX, 1. El [honte]
fu fille raison la sage, Et ses pères ot non méfiez,
la Rose, 2853. |] xve s. En méfiait ne gist que
amende [réparation] ; vostre repentance est en gré
receue, Perceforest, t. u, f° 44. ||xvie s. En matière
de mesfaicts, c'est par fois satisfaction que la seulo
confession, MONT, m, 3i3.
— ËTYM. Méfait, participe passé du verbe mé faire,
pris substantivement; provenç. met fait, mesfah,
meffaih ; ital. misfatlo.
t MÉFENTES (mé-fan-t'J, s. m. pi. Terme col-
lectif désignant le bois ôté des lattes, des bardeaux
quand on les taille, -t employé au chauffage.
— ÉTYM. Mé.... préfixe, et fente.
MÉFIANCE (mé-fi-an-s'), s. f. Disposition de celui
qui se méfie. Il était expérimenté, Et savait que la
méfiance Est mère de la sûreté, LA FONT. Fabl.
lu, 18. L'expérience y joindra une vertu de plus, la
méfiance de vous-même, GENLIS, Théât. d'éduc.
Dangers du monde, u, i. La sûreté publique est
dans la méfiance, ARNAULT , Blanche et M. ni, 4.
— ÉTYM. Méfiant. On trouve me/'/iau xvi° siècle:
À cause du meffy que l'empereur prit de lui, BRANT.
Cap. franc, t. i, p. 371, dans LACURNE.
MÉFIANT, ANTE (mé-fi-an, an-t'), adj. || 1° Qui
se méfie. Un esprit méfiant. Un homme méfiant.
|| 2° S. m. et f. Un méfiant. Une méfiante. Je m'é-
loignai donc de ces hommes artificieux qui se jus-
tifièrent encore à mes dépens, en me faisant pas-
ser pour un méfiant,- BERN. UE ST-PIEHRE, Préamb.
à l'Arcadie.
MÉFIER (SE) (mé-fi-é), je me méfiais, nous nous
méfiions, vous vous méfiiez; que je me méfie, que
nous nous méfiions, que vous vous méfiiez, v. réfl.
Ne pas se fier à. Il se méfie de moi. Je me méfie
de ses caresses. Mais tout dissimuler serait une
imprudence; On peut se méfier d'un excès de clé-
mence, M. j. CHÉN. Charles IX, n, 2. || II s'emploie
avec que et le verbe suivant à l'indicatif. Je me mé-
fie que cet homme est un fripon. || Méfiez-vous, se
dit entre ouvriers pour avertir, dans les ouvrages de
force, de prendre toutes les précautions de sûreté.
— SYN. SE MÉFIER, SE DÉFIER. Ces deux verbes
ne diffèrent que par les préfixes, dé et me". L'un si-
gnifie se fier mal, l'autre se fier moins. La nuance
qui les sépare est donc très-petite; et dans le fait
l'usage les emploie l'un pour l'autre. On a avancé
qu'en parlant de soi-même, on dit plutôt se délier
que se méfier; cela n'est pas fondé; et il n'y a rien
à dire à cette phrase-ci : On pourrait conclure de
là que la philosophie consiste plus à nous méfier
assez de nous-mêmes pour éviter toutes les occa-
sions où notre esprit peut être frappé, qu'à nous
flatter que nous serons toujours les mattres d'éviter
les inquiétudes dont l'imagination peut être cause,
CONDILLAC, Traité des syst. ch. 6. Voy. pourtant à
DÉFIANT quelques nuances de synonymie.
— ÉTYM. Mé.... préfixe, et fier i.
f MÉGA.... ouMÉGAL.... ou MÉGALO.... Terme
qui signifie grand et qui vient du grec p-ÉYOtç,
|iEYgrand.
tMÉGACÉPUALE ( mé-ga-sé-fa-T ), adj. Se dit
d'un animal qui a une grosse tête, et d'une planto
qui a ses fleurs réunies en grosses boules.
' — ÉTYM. Méga,..., et xEça).^, tête.
t MÉGACÈRE (mé-ga-sè-r'), adj. Terme de zoo-
logie. Qui a de grandes cornes ou de grandes an-
tennes.
— ÉTYM. Méga...., et xÉpa;, corne,
f MÉGAL... Voy. MÉGA...
MÉGALANTIIROPOGÉNÉSIE (mé-ga-lan-tro-po-
jè-né-zie), s. f. Art prétendu de procréer des hom-
mes de génie.
— ÉTYM.lfc*5a2....,àvf)pa)jto;, homme, et YÉVEgénération.
f MÉGALÉGORIE (mé-ga-ié-go-rie), s. f. Terme
de rhétorique. Style pompeux, grandiose, magni-
fique.
— ËTYM. Meyi-XriYOoCa, de piYa,"j grand, et
4Y°P*VI parler.
t MÉGALÉSIENS (mé-ga-lé-ziin), adj. plur. Jeux
mégalésiens, jeux qu'on célébrait à Rome en l'hon-
neur de Cybèle; ils furent institués Tan 660 de la
fondation de Rome.
— ÉTYM. MEY^ATI, la grande déesse, Cybèle.
f MÉGALITHIQUE (mé-ga-li-ti-k'), adj". Terme
d'archéologie. Qui est en grosses pierres. Les dol-
mens, les pierres levées sont des monuments mégali-
thiques-H Tombeaux mégaliIhiques,tombeauxconnus
sous le nom d'allées couvertes, de galeries couvertes,
de chambres souterraines, qui ont le plus souvent
la forme de rectangles très-allongés, qui sont
formés de pierres plates brutes et qui paraissent
appartenir à une période préceltique.
— ÉTYM. Méga..., et À'ûo;, pierre.
-[MÉGALO... Voy. MÉGA...
■f MÉGALOGONE (mé-ga-lo-go-n'), adj. Termo
de minéralogie. Cristal mégalogone, cristal dont les
faces font entre elles des angles très-obtus.
— ËTYM. Mégalo...., et yàvoc, angle.
f MÉGALOGRAPHIE (mé-ga-lo-gra-fie) , s. f.
Terme d'antiquité et de beaux-arts. Art de dessiner,
de peindre en grand. || Art de traiter par la pein-
ture les sujets grands et élevés, tels que les amours
des dieux, etc.
— ÉTYM. Mégalo...., et ypâçsiv, dessiner.
f MÉGALOPORE (mé-ga-lo-po-r'), adj". Terme
d'histoire naturelle. Qui a de très-grands pores.
— ÉTYM. Mégalo...., et pore.
f MÉGALOSAURE ( mé-ga-lo-sô-r') ou MÉGA-
LOSAURUS (mé-ga-lo-sô-rus'), s. m. Grande espèce
de lézard fossile.
— ÉTYM. Mégalo...., et traOpo;, lézard.
f MÉGALOSPLÉNIE (mé-ga-lo-splé-nie), s. f.
Terme de médecine. Augmentation da volume de
la rate sans dureté.
— ÉTYM. Mégalo...., et CTATIV, rate.
t MÉGALOTE . (mé-ga-lo-f), s. m. Voy. FENNEC.
— ET/M. Mégal..., et o-jç, ciiè;, oreille.
| MÉGAMÈTRE (mé-ga-mè-tr'), s. m. Terme d'as-
tronomie. Instrument propre à mesurer des dis-
tances angulaires de plusieurs degrés entre les
astres.
— ÉTYM. Méga...., el mètre.
MÉGARDE (mé-gar-d'), s. f. Usité seulement
dans la locution adverbiale : par mégarde, faute de
prendre garde. Quelques regards sur toi sont tom-
bés par mégarde, CORN. 7-e Ment, v, 6. Ce loup ren-
contre un dogue aussi puissant que beau, Gras,
poli, qui s'était fourvoyé par mégarde, LA FONT.
FabJ. i, 6. Je laissai par mégarde tomber la flèche
de Tare, FFN. Tél. xv. C'est ainsi qu'on vit autrefois
presque toute une assemblée se lever et courir après
unpet.it oiseau qu'Alcibiade, jeune encore et parlant
pour la première fois, avait par mégarde laissé
échapper de son sein, BARTHÉL. Anach. ch. 44.
— HIST: xvi" s. Il a obtenu miséricorde, en tant
que par mesgard et ignorance il avoit esté incre
dule, CALV. Instit, 4SI. Eu seureté dormirai, Sans
crainte de mesgarde, Ayant Dieu pour ma garde,
MAROT, iv, 23o. Celte farcisseure est un peu hoTsde
mon thème; je m'esgare, mais plustost par licence-
que par mesgarde, MONT, iv, 4 36.
— ÉTYM. Ifcs.... préfixe, et garde.
■j- MÉGARIQUE (mé-ga-ri-k'j, adj. Terme de phi-
losophie. Qui appartient à une école de philosophie
fondée à Mégare par Euclide, vers Tan 400 avant
Jésus-Christ; elle mettait en doute le témoignage
des sens, admettait l'unité absolue, et- regardait
l'être et le bien comme identiques.
f MÉGASCOPE (mé-ga-sko-p'J, s. m. Terme do
physique. Espèce de chambre obscure, éclairée par
une lampe, et qui est un appareil d'agrandissement.
— ËTYM. Méga.... préfixe, et crxoneïv, voir.
tMÉGASTOME (mé-ga-sto-m'), adj. 'ferme de
zoologie. Qui a une large bouche ou une grande
ouverture.
— ÉTYM. Méga.... préfixe, et
t MÉGATHÈRE ( mé-ga-tè-r' ) ou MÉGATHÉ-
RIUM (mé-ga-té-ri-om'), s. m. Grand mammifère
dont on ne connaît que des ossements fossiles.
— ÉTYM. Méga.... préfixe, et 8/iptov, bête.
t MÉGEou MEIGE (mè-j'), s. m. Nom donné dan3
quelques provinces et dans la Suisse aux médicas-
tres. Il employa l'autorité qu'il avait dans ce con-
seil, à faire une guerre assez vive à ces hommes
connus en Suisse sous le nom de meiges, qui sur-
prennent la confiance du peuple à qui ils parais-
sent d'autant plus habiles qu'ils se vantent de n'a-
voir rien appris, CONDORCET, Haller. Les meiges et
les charlatans sont un des plus grands fléaux du
peuple; il est indispensable d'en purger la société,
MIRABEAU, Sur l'éducation politique, 4er discours.
Des rebouteurs et des méges impudents abusent du
titre d'officiers de santé pour couvrir leur ignorance
et leur avidité, FOURCROY, Rapport sur la loi du
19 ventôse an XI.
— ÉTYM. Anc. franc, mege; provenç. metgc,mepe;
espagn. et ital. medico; du lat. medicus, qui, ayant
l'accent sur me, a donné mege régulièrement (voy.
MÉDECIN).
MÉGËRE (mé-jè-r'), s. f. || 1° Nom propre d'une
des trois Furies (avec une M majuscule). Ô haines!
ô fureurs dignes d'une Mégère! CORN. 7todog.il, 4.
X Tisiphone et Mégère U [Mercure] préféra, dit-on,
L'impitoyable Alecton [pour punir les hommes],
LA FONT. Fabl. vm, 20. ô monstre que Mégère en
ses flancs a porté 1 RAC. 7p2i. v, 4. || 2° Fig Femme
méchante et emportéo (avec une m minuscule). La
belle-fille [de la princesse d'Harcôurt] écrivit à une
de ses amies les plaintes d'être soumise à une mé-
gère enragée,ST-SIM.146,135.[Tullie, fille deServius
Tullius] abominable mégère, qui fut digne d'un trai7
tement plus rigoureux, LE P. CATROO, dans DESFON-
TAINES. |l 3° Papillon d'Europe. || 4° Genre de ser-
pents.
— ÉTYM. Lat. Megxra; grec, MÉYaipa.-
f MÉGÉTHOLOGIE (mé-jé-to-lo-jie),s. f. Théorie
des grandeurs, synonyme du mot algèbre, proposé
par Ampère.
— ÉTYM MéY&6o;, grandeur, et /oyo;, doctrine.
T MÉGEYEUR (mé-jè-ieur), s. m. Nom, dans lo
Maine, du hongreur.
— ÉTYM. Peut-être un dérivé de mége, celui qui
opère en médecine.
MÉGIE (mé-jie), s. f. Art du mégissier.
— ÉTYM. Participe passé de mégir, au féminin,
f MÉGIR (mè-jir), v. a. Mettre en mégie. || Fa-
çonner par la mégie.
— ÉTYM. Voy. MÉGIS.
t MÉGIS (mé-jî), s.m. Ancien mot signifiant une
composition d'eau, de cendre et d'alun qu'on em-
ployait dans la mégisserie.
— HIST. xve s. Que nulz gantiers, bourliers, es-
guilletiers et tanneurs ne pourront mectre peaux
de mouton, de veel ou de chèvres en mesgimes,
Ordonn, nov. 1487. ||xvie s. La dite chambre def-
fend pendant le dit danger de peste à tous pelle-
tiers, megissiers, teinturiers de toile, de faire leurs
confis, megis et barbaudes au dedans de leurs mai-
sons, DE LAURIFRE, Ordonn. des rois de France,
p. 385, n° 8, aans LACURNE.
— ÉTYM. Comme l's est primitive, on peut voir
dans ce mot une altération irrégulière do l'ail.
weissgerben, mégir (de wetss, blanc, et gerben,
tanner). Voy. à MÉGIS des formes qui viennnent à
l'appui.
MÉF ■ MÈG MÉG
dit d'une réunion populaire ayant pour objet de
délibérer sur une question politique.
— ÉTYM. Participe présent du verbe anglais lo
meet, se rencontrer.
MÉFAIRE (mé-fê-r'. Jl se conjugue comme le
verbe faire), v. n. Faire le mal. Il ne faut ni mé-
faire ni médire. Il a méfait.
— HIST. xnie s. Onques rien envers moi [vous]
ne voulsistes mefaire, AUDEF. LE BASTARD, Romane.
p. 4 3. Ensi furent grant pièce que li un nemeffisent
riens as autres, Chr. de Rains, p. 90. Bon se feroit
garder, qui pourroit, de mesfaire, Berte, LXIX. Si
vus meffetes de neent, L'anel perdez hastivement,
Lai del désiré. Quiconques est pris en cas de crime....
il doit estre trainés et pendus; et si meffet [perd]
tout le sien, quanques il a vaillant, BEAUM. XXX, 2.
Noz créons que ci: qui estoit en lage se meffet, s'il
va contre che [ce] qu'il flancha et jura, ID. XU, 35.
Or venez avant; se je vous ai de riens mesfait, je lo
vous defferai [réparerai] l'un par l'autre [l'un après
l'autre], JOINV. 20-S. || XVI" S. Pour ce que des tyrans
le support ious tirez, Pour ce qu'ils sont de vous
comme dieux adorez, Lorsqu'ils veullent au pauvre
et au juste mesfaire, Vous estes compagnons du
mesfaict pour vous taire, n'AUB. Tragiques, Prin.:es.
— ÉTYM. Mes.... préfixe, et faire ; prov. mesfar.
MÉFAIT (mé-fè; le t se lie : un mé-fè-t odieux;
au pluriel, l's se lie : des mé-fè-z odieux ; méfaits
rime avec succès, paix, etc.), s. m. Action de me-
faire, mauvaise action. Voilà la courte et véridiquo
histoire de tous mes méfaits enfantins, J. J. ROUSS.
Confess. î. Je trouve que la puissance de Thonimo
s'étend beaucoup plus loin en méfaits qu'en bien-
faits, BERN. DEST-P. Harm. liv. vu. De l'amitié. || Il
se dit, par antiphrase, d'une action louable qui a
quelque chose de hardi. Fontenelle, qui avait donné
cette unique boule blanche [pour l'abbé de Saint-
Pierre] , voyant que les soupçons se portaient sur
un ami connu de Tabbê de Saint-Pierre, et crai-
gnant de l'exposer-au ressentiment, se déclara au-
teur du méfait, et n'en fut que plus estimé du pu-
blic, DUCLOS, Hist. Acad. franc. OEuvr. t. rx, p. 298.
— HIST. xne s. De vielz meffaiz nouvelle plaie,
Brut ms. f° 5, dans LACURNE. Qui en ceste ven-
geance iert [sera] pèlerins verais, Quites sera et
mondes de trestous ses mesfais, Saxons, xv. S'onc
fins amans ot de méfiait pardon, Couci, xx.|| xme s.
|Dieu] Qui de tous mefais est sire, prevos et maire,
Berte, LXIX. La coze dont il est plus grans mestiers
[besoin] à toz cex qui maintiennent justice, ce est
qu'il sacent [sachent] connoistre les méfies, quel il
F.unt, ou grant ou petit, BEAUM. XXX, 1. El [honte]
fu fille raison la sage, Et ses pères ot non méfiez,
la Rose, 2853. |] xve s. En méfiait ne gist que
amende [réparation] ; vostre repentance est en gré
receue, Perceforest, t. u, f° 44. ||xvie s. En matière
de mesfaicts, c'est par fois satisfaction que la seulo
confession, MONT, m, 3i3.
— ËTYM. Méfait, participe passé du verbe mé faire,
pris substantivement; provenç. met fait, mesfah,
meffaih ; ital. misfatlo.
t MÉFENTES (mé-fan-t'J, s. m. pi. Terme col-
lectif désignant le bois ôté des lattes, des bardeaux
quand on les taille, -t employé au chauffage.
— ÉTYM. Mé.... préfixe, et fente.
MÉFIANCE (mé-fi-an-s'), s. f. Disposition de celui
qui se méfie. Il était expérimenté, Et savait que la
méfiance Est mère de la sûreté, LA FONT. Fabl.
lu, 18. L'expérience y joindra une vertu de plus, la
méfiance de vous-même, GENLIS, Théât. d'éduc.
Dangers du monde, u, i. La sûreté publique est
dans la méfiance, ARNAULT , Blanche et M. ni, 4.
— ÉTYM. Méfiant. On trouve me/'/iau xvi° siècle:
À cause du meffy que l'empereur prit de lui, BRANT.
Cap. franc, t. i, p. 371, dans LACURNE.
MÉFIANT, ANTE (mé-fi-an, an-t'), adj. || 1° Qui
se méfie. Un esprit méfiant. Un homme méfiant.
|| 2° S. m. et f. Un méfiant. Une méfiante. Je m'é-
loignai donc de ces hommes artificieux qui se jus-
tifièrent encore à mes dépens, en me faisant pas-
ser pour un méfiant,- BERN. UE ST-PIEHRE, Préamb.
à l'Arcadie.
MÉFIER (SE) (mé-fi-é), je me méfiais, nous nous
méfiions, vous vous méfiiez; que je me méfie, que
nous nous méfiions, que vous vous méfiiez, v. réfl.
Ne pas se fier à. Il se méfie de moi. Je me méfie
de ses caresses. Mais tout dissimuler serait une
imprudence; On peut se méfier d'un excès de clé-
mence, M. j. CHÉN. Charles IX, n, 2. || II s'emploie
avec que et le verbe suivant à l'indicatif. Je me mé-
fie que cet homme est un fripon. || Méfiez-vous, se
dit entre ouvriers pour avertir, dans les ouvrages de
force, de prendre toutes les précautions de sûreté.
— SYN. SE MÉFIER, SE DÉFIER. Ces deux verbes
ne diffèrent que par les préfixes, dé et me". L'un si-
gnifie se fier mal, l'autre se fier moins. La nuance
qui les sépare est donc très-petite; et dans le fait
l'usage les emploie l'un pour l'autre. On a avancé
qu'en parlant de soi-même, on dit plutôt se délier
que se méfier; cela n'est pas fondé; et il n'y a rien
à dire à cette phrase-ci : On pourrait conclure de
là que la philosophie consiste plus à nous méfier
assez de nous-mêmes pour éviter toutes les occa-
sions où notre esprit peut être frappé, qu'à nous
flatter que nous serons toujours les mattres d'éviter
les inquiétudes dont l'imagination peut être cause,
CONDILLAC, Traité des syst. ch. 6. Voy. pourtant à
DÉFIANT quelques nuances de synonymie.
— ÉTYM. Mé.... préfixe, et fier i.
f MÉGA.... ouMÉGAL.... ou MÉGALO.... Terme
qui signifie grand et qui vient du grec p-ÉYOtç,
|iEYgrand.
tMÉGACÉPUALE ( mé-ga-sé-fa-T ), adj. Se dit
d'un animal qui a une grosse tête, et d'une planto
qui a ses fleurs réunies en grosses boules.
' — ÉTYM. Méga,..., et xEça).^, tête.
t MÉGACÈRE (mé-ga-sè-r'), adj. Terme de zoo-
logie. Qui a de grandes cornes ou de grandes an-
tennes.
— ÉTYM. Méga...., et xÉpa;, corne,
f MÉGAL... Voy. MÉGA...
MÉGALANTIIROPOGÉNÉSIE (mé-ga-lan-tro-po-
jè-né-zie), s. f. Art prétendu de procréer des hom-
mes de génie.
— ÉTYM.lfc*5a2....,àvf)pa)jto;, homme, et YÉVE
f MÉGALÉGORIE (mé-ga-ié-go-rie), s. f. Terme
de rhétorique. Style pompeux, grandiose, magni-
fique.
— ËTYM. Meyi-XriYOoCa, de piYa,"j grand, et
4Y°P*VI parler.
t MÉGALÉSIENS (mé-ga-lé-ziin), adj. plur. Jeux
mégalésiens, jeux qu'on célébrait à Rome en l'hon-
neur de Cybèle; ils furent institués Tan 660 de la
fondation de Rome.
— ÉTYM. MEY^ATI, la grande déesse, Cybèle.
f MÉGALITHIQUE (mé-ga-li-ti-k'), adj". Terme
d'archéologie. Qui est en grosses pierres. Les dol-
mens, les pierres levées sont des monuments mégali-
thiques-H Tombeaux mégaliIhiques,tombeauxconnus
sous le nom d'allées couvertes, de galeries couvertes,
de chambres souterraines, qui ont le plus souvent
la forme de rectangles très-allongés, qui sont
formés de pierres plates brutes et qui paraissent
appartenir à une période préceltique.
— ÉTYM. Méga..., et À'ûo;, pierre.
-[MÉGALO... Voy. MÉGA...
■f MÉGALOGONE (mé-ga-lo-go-n'), adj. Termo
de minéralogie. Cristal mégalogone, cristal dont les
faces font entre elles des angles très-obtus.
— ËTYM. Mégalo...., et yàvoc, angle.
f MÉGALOGRAPHIE (mé-ga-lo-gra-fie) , s. f.
Terme d'antiquité et de beaux-arts. Art de dessiner,
de peindre en grand. || Art de traiter par la pein-
ture les sujets grands et élevés, tels que les amours
des dieux, etc.
— ÉTYM. Mégalo...., et ypâçsiv, dessiner.
f MÉGALOPORE (mé-ga-lo-po-r'), adj". Terme
d'histoire naturelle. Qui a de très-grands pores.
— ÉTYM. Mégalo...., et pore.
f MÉGALOSAURE ( mé-ga-lo-sô-r') ou MÉGA-
LOSAURUS (mé-ga-lo-sô-rus'), s. m. Grande espèce
de lézard fossile.
— ÉTYM. Mégalo...., et traOpo;, lézard.
f MÉGALOSPLÉNIE (mé-ga-lo-splé-nie), s. f.
Terme de médecine. Augmentation da volume de
la rate sans dureté.
— ÉTYM. Mégalo...., et CTATIV, rate.
t MÉGALOTE . (mé-ga-lo-f), s. m. Voy. FENNEC.
— ET/M. Mégal..., et o-jç, ciiè;, oreille.
| MÉGAMÈTRE (mé-ga-mè-tr'), s. m. Terme d'as-
tronomie. Instrument propre à mesurer des dis-
tances angulaires de plusieurs degrés entre les
astres.
— ÉTYM. Méga...., el mètre.
MÉGARDE (mé-gar-d'), s. f. Usité seulement
dans la locution adverbiale : par mégarde, faute de
prendre garde. Quelques regards sur toi sont tom-
bés par mégarde, CORN. 7-e Ment, v, 6. Ce loup ren-
contre un dogue aussi puissant que beau, Gras,
poli, qui s'était fourvoyé par mégarde, LA FONT.
FabJ. i, 6. Je laissai par mégarde tomber la flèche
de Tare, FFN. Tél. xv. C'est ainsi qu'on vit autrefois
presque toute une assemblée se lever et courir après
unpet.it oiseau qu'Alcibiade, jeune encore et parlant
pour la première fois, avait par mégarde laissé
échapper de son sein, BARTHÉL. Anach. ch. 44.
— HIST: xvi" s. Il a obtenu miséricorde, en tant
que par mesgard et ignorance il avoit esté incre
dule, CALV. Instit, 4SI. Eu seureté dormirai, Sans
crainte de mesgarde, Ayant Dieu pour ma garde,
MAROT, iv, 23o. Celte farcisseure est un peu hoTsde
mon thème; je m'esgare, mais plustost par licence-
que par mesgarde, MONT, iv, 4 36.
— ÉTYM. Ifcs.... préfixe, et garde.
■j- MÉGARIQUE (mé-ga-ri-k'j, adj. Terme de phi-
losophie. Qui appartient à une école de philosophie
fondée à Mégare par Euclide, vers Tan 400 avant
Jésus-Christ; elle mettait en doute le témoignage
des sens, admettait l'unité absolue, et- regardait
l'être et le bien comme identiques.
f MÉGASCOPE (mé-ga-sko-p'J, s. m. Terme do
physique. Espèce de chambre obscure, éclairée par
une lampe, et qui est un appareil d'agrandissement.
— ËTYM. Méga.... préfixe, et crxoneïv, voir.
tMÉGASTOME (mé-ga-sto-m'), adj. 'ferme de
zoologie. Qui a une large bouche ou une grande
ouverture.
— ÉTYM. Méga.... préfixe, et
t MÉGATHÈRE ( mé-ga-tè-r' ) ou MÉGATHÉ-
RIUM (mé-ga-té-ri-om'), s. m. Grand mammifère
dont on ne connaît que des ossements fossiles.
— ÉTYM. Méga.... préfixe, et 8/iptov, bête.
t MÉGEou MEIGE (mè-j'), s. m. Nom donné dan3
quelques provinces et dans la Suisse aux médicas-
tres. Il employa l'autorité qu'il avait dans ce con-
seil, à faire une guerre assez vive à ces hommes
connus en Suisse sous le nom de meiges, qui sur-
prennent la confiance du peuple à qui ils parais-
sent d'autant plus habiles qu'ils se vantent de n'a-
voir rien appris, CONDORCET, Haller. Les meiges et
les charlatans sont un des plus grands fléaux du
peuple; il est indispensable d'en purger la société,
MIRABEAU, Sur l'éducation politique, 4er discours.
Des rebouteurs et des méges impudents abusent du
titre d'officiers de santé pour couvrir leur ignorance
et leur avidité, FOURCROY, Rapport sur la loi du
19 ventôse an XI.
— ÉTYM. Anc. franc, mege; provenç. metgc,mepe;
espagn. et ital. medico; du lat. medicus, qui, ayant
l'accent sur me, a donné mege régulièrement (voy.
MÉDECIN).
MÉGËRE (mé-jè-r'), s. f. || 1° Nom propre d'une
des trois Furies (avec une M majuscule). Ô haines!
ô fureurs dignes d'une Mégère! CORN. 7todog.il, 4.
X Tisiphone et Mégère U [Mercure] préféra, dit-on,
L'impitoyable Alecton [pour punir les hommes],
LA FONT. Fabl. vm, 20. ô monstre que Mégère en
ses flancs a porté 1 RAC. 7p2i. v, 4. || 2° Fig Femme
méchante et emportéo (avec une m minuscule). La
belle-fille [de la princesse d'Harcôurt] écrivit à une
de ses amies les plaintes d'être soumise à une mé-
gère enragée,ST-SIM.146,135.[Tullie, fille deServius
Tullius] abominable mégère, qui fut digne d'un trai7
tement plus rigoureux, LE P. CATROO, dans DESFON-
TAINES. |l 3° Papillon d'Europe. || 4° Genre de ser-
pents.
— ÉTYM. Lat. Megxra; grec, MÉYaipa.-
f MÉGÉTHOLOGIE (mé-jé-to-lo-jie),s. f. Théorie
des grandeurs, synonyme du mot algèbre, proposé
par Ampère.
— ÉTYM MéY&6o;, grandeur, et /oyo;, doctrine.
T MÉGEYEUR (mé-jè-ieur), s. m. Nom, dans lo
Maine, du hongreur.
— ÉTYM. Peut-être un dérivé de mége, celui qui
opère en médecine.
MÉGIE (mé-jie), s. f. Art du mégissier.
— ÉTYM. Participe passé de mégir, au féminin,
f MÉGIR (mè-jir), v. a. Mettre en mégie. || Fa-
çonner par la mégie.
— ÉTYM. Voy. MÉGIS.
t MÉGIS (mé-jî), s.m. Ancien mot signifiant une
composition d'eau, de cendre et d'alun qu'on em-
ployait dans la mégisserie.
— HIST. xve s. Que nulz gantiers, bourliers, es-
guilletiers et tanneurs ne pourront mectre peaux
de mouton, de veel ou de chèvres en mesgimes,
Ordonn, nov. 1487. ||xvie s. La dite chambre def-
fend pendant le dit danger de peste à tous pelle-
tiers, megissiers, teinturiers de toile, de faire leurs
confis, megis et barbaudes au dedans de leurs mai-
sons, DE LAURIFRE, Ordonn. des rois de France,
p. 385, n° 8, aans LACURNE.
— ÉTYM. Comme l's est primitive, on peut voir
dans ce mot une altération irrégulière do l'ail.
weissgerben, mégir (de wetss, blanc, et gerben,
tanner). Voy. à MÉGIS des formes qui viennnent à
l'appui.
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