484
MEC MEC MEC
un compte, dans une supputation. Je ne sais s'il y
a du mécompte en notre calcul, BALZ. liv. n, lett. 5.
Des mécomptes de chronologie ne ruinent Doint la
vérité d'un fait, VOLT. Dict, phil. Abraham, 3. Le
célèbre maréchal de Saxe tomba dans le même mé-
compte [sur les frottements et les pertes de force],
quand il construisit une galère qui devait remonter
la rivière de Seine en vingt-quatre heures, par le
moyen de deux chevaux qui devaient faire mouvoir
des rames, m. Dict. phil. Force physique. || Manque
dans une somme d'argent. Car il trouvait toujours
du mécompte à son fait, LA FONT. Fabl, xu, 3. S'il
ne l'eût dite [l'oraison de Saint-Julien], il eût trouvé
mécompte X son argen., et mal passé la nuit, m.
Orais. Après la perte de la santé que je mets tou-
jours avec raison au premier rang, rien n'est si fâ-
cheux que le mécompte et le dérangemert des af-
faires, SÉV. 3 avr. 1680. || 2" Par extension, toute
espèce d'erreurs, de méprises (sens qui n'est guère
usité). Il fallait relever tous les mécomptes.dont
cet ouvrage fourmille [le Testament po'ltique du
cardinal de Richelieu], VOLT. Mél. hist. Mensonges
impr.XYiu. || 3° Fig. Espérance-déçue, idée fausse ou
exagérée qu'on s'est faite d'une chose. Les réflexions
que vous faites sur le mécompte éternel de nos pro-
jets sont fort raisonnables, SÉV. 6 oct. 1680. Un roi,
quelque bon et sage qu'il soit, tombe chaque jour
dans quelque mécompte, tantôt par ses passions et
tantôt par celles ae ses ministres, FÉN. Tél. xn. Ex-
cusant les fautes, réparant les ' mécomptes, ID. ib.
xx. Tous nos mécomptes sont venus de l'idée que
. nous avions conçue de vous dans votre jeunesse,
m. Dial. des morts mod. Dial. 15. Ce qui fait sou-
vent le mécompte-d'un écrivain, c'est qu'il croit
rendre les choses telles qu'il les aperçoit ou qu'il les
sent, VAJ'VEN. Max. vu. Les idées exagérées et ro-
manesques ont produit plus d'erreurs, de mécomp-
tes et de . malheurs que les passions les plus violen-
tes et les plus dangereuses, GENLIS, Mlle de la
Fayette, p. 16, dans POUGENS.
■ — HIST. xme s. S'ainsi n'est que cil qui rechurent
le conte metent avant mesconte ou deschevance,
car adont convenroit-il que li contes fust recordés,
BEAUM. L, o. ||xiv" s. Mais s'elle n'y est, c'est mes-
compte, Et Ton n'en retire que honte, Trait d'alch.
467. || xvie s. L'indiscrette et prodigieuse facilité des
peuples à se laisser mener et manier la créance et
l'espérance, où il a pieu et servi à leurs chefs, par
dessus cent mescomptes les uns sur les aultres, par
dessits les phantasmes et les songes, MONT, IV, 4 64.
—L ÉTYM. Mes.... préfixe, et compte; provenç.
menescompte.
j MÉCOMPTE, ÉE (mé-kon-té, tée), port, passé
de mécompter. Qui a éprouvé un mécompte. Le roi,
bien mécompte de trouver partout tant d'ordre et
d'exactitude, étaitpresque revenu en faveurd'Alibée,
FÉN. t. xix, p. 93. Quiconque acceptera le mariage
par l'espérance de s'y contenter- grossièrement, y
sera bientôt mécompte, ID. t. xvm, p. 4 88. || Ce par-
ticipe n'est pas donné par l'Académie, bien qu'elle
donne le verbe.
MÉCOMPTER (SE) (mé-kon-té), v. réfl. || Ie 3e
tromper dans un compte. En faisant l'addition la mar-
chande s'est mécomptée. Je ne sais ce que vous
voulez dire quand vous croyez que l'abbé se mé-
compte à votre profit, SÉV. 7 août 1675. Les mé-
decins [de la Dauphine], ne pouvant lui faire d'au-
tre mal, se sont si bien mécomptes, qu'ils l'ont
saignée dans la fin du. troisième mois et dans le
huitième; tant ils sont enragés de vouloir toujours
faire quelque chose ! ID. 28 juillet 1682. || 2e Par
extension, se tromper en quelque chose qu'on croit
ou qu'on espère. N'oserait-on rl;re que Benoît XII et
Eugène IV se sont mécomptes? PATRU, Plaidoyer
63, dans RICHELET. Son orgueil se mécompte, BEN-
6ERADE, Rondeau, dans RICHELET. Quand on compte
sans la Providence, ma chère fille, on court risque
souvent de se mécompter, SÉV. 159. C'est sur cela
que j'avais compté et que je me suis mécomptée, m.
289. L'âme meut tous les ressorts [du corps] à pro-
pos, sans les voir, et elle ne s'y mécompte pas, FÉN.
Éxist. 47. On a beau étudier les hommes, on s'y
mécompte tous les jours, ID. Tél. xu. || 3° V. n. Se
dit quelquefois d'une horloge qui sonnheure que celle, qui est marquée par les aiguilles.
I! n'est pas trois heures, cette pendule mécompte.
— HIST.'xm" s. 4 S'il [le bailli] mesconte sor
li [le seigneur], li damaces en est siens, BEAUM.
I, 40. C'est celé qui fait Tautrui prendre, Ro-
ber,' tolir et baréter, Et bescochier et mescon-
ter, la Rose, 180. ||xve s. I/>. tavernier cuidant
qu'il se feust mesconte, DU CANGE, ardicus. || xvie s:
Amour trouva celle qui m'est amere... Bonjour,
dit-il, bonjour, Venus ma mère; Puis tout à coup
il voit qu'il se mescomple, MAROT, De Cupido et de
sa dame. Ainsi on se mescomple moins pour savoir
combien à la fin monte la despense, LA BOËT. Mesnag.
de Xénophon, 183. Les menteurs, en inventant
tout, semblent avoir d'autant moins à craindre de se
mécompter, MONT, I, 9.
— ÉTYM. Mes...., et compter ; prov. mescomptar.
fMÉCONATE (mé-ko-na-t'),s. m. Terme de chi-
mie. Nom générique des sels formés par la comhi-
naison de l'acide méconique avec les bases.
f MÉCONE (mé-ko-n') ou MÉCONINE (mé-ko-ni-
n'), s. f. Principe de l'opium, cristallisahle, blanc et
non azoté.
— ÉTYM. MYJV.MV, pavot.
f MÉCONIQUE (mé-ko-ni-k'), adj. Terme do chimie.
Acide méconique, acide découvert dans l'opium.
— ÉTYM. MYJXWV, pavot.
MÉCONIUM (mé-ko-ni-om'), s. m. || 1° Suc ex-
primé des têtes et des feuilles de pavot mises sous
presse. || 2°Termedemédecine. Matières visqueuses,
verdâtres ou brunâtres, ainsi nommées à cause de
leur ressemblance avec du suc de pavot, qui s'accu-
mulent dans-les intestins du foetus durant la gesta-
tion, et que l'enfant rend presque immédiatement
après sa naissance. || 3° Terme d'entomologie. Goutte-
lette rougeâtre que l'insecte évacue immédiatement
après sa transformation.
— ÉTYM. Mr.xwviov, de |iT|-/.wv, pavot.
MÉCONNAISSABLE (mé-ko-nê-sa-bT), adj. Qu'on
ne reconnaît plus, à cause de quelque déguisement
ou de quelque changement. Il se rendit méconnais-
sable en mettant de la poussière sur son visage et
sur ses yeux, SACI, Bible, Rois, ni, xx, 38. Le che-
valier de Mirabeau a conté ici de quelle manière
vous avez été touchée de m:n mal, et comme en
six heures de chagrin, votre visage devint mécon-
naissabls, SÉV. 264. U revint à Londres, mais lan-
guissant, abattu, au point d'en être méconnaissable,
MARMONTEL, Cont, mor. Amitié à l'épr.
— HIST. xvie s. Le mal la rendit hideuse et mes-
connoissable à tous ses domestiques et parens,
D'AUB. 7/ist. m, 463.
— ÉTYM. Méconnaître.
MÉCONNAISSANCE (mé-ko-nê-san-s'), s.f. || ^Ac-
tion de méconnaître. Dieu a révélé ce secret im-
portant à Daniel ; et il lui découvre, comme vous
voyez, que la ruine des Juifs sera la suite de la
mort du Christ et de leur méconnaissance, BOSS.
7/ist. n, 4. L'entière méconnaissance des parents
et des parentes, si ce n'est à porter les deuils les
plus éloignés, ST-SIM. 409, lie. Lorsqu'un gouverne-
ment aussi puissant que celui Je la république
française'est ainsi méconnu, lorsque cette mécon-
naissance est fondée sur les ménagements qu'on
croit devoir à des coupables fugitifs, Correspond,
du gén. Klinglin, i, 151. Quand il [Louis XI]
s'humiliait devant Edouard IV et le tiuc de Bour-
gogne, ce n'était pas par une méconnaissance de
sa grandeur, mais pour obtenir le loisir de pour-
suivre dans l'intérieur les seigneurs puissants,
CHATEAUBR. Anal, raisonnée de 2'ftist. de France,
xi. Méconnaissance de Dieu, LACORDAIRE, 6e conjer.
|| 2° Action de ne pas reconnaître, de ne pas avouer.
Mélite : .... Eh ! dieux, quelle imposture! Jamais
un de ces traits ne partit de ma main. — Cloris :
Nous pourrions demeurer ici jusqu'à demain, Que
vous persisteriez dans la méconnaissance; Je vous
laisse..., CORN. Mél. iv, 2. Notre cour ordonna que
la requête lui serait signifiée, ....pour, après sa re-
connaissance ou méconnaissance des faits y con-
tenus, être fait droit ainsi qu'il appartiendra, Cour
des comptes, aides et fin. de Normandie, Arrêt 27
janv. 4 74 7. || 3° Oubli d'un bienfait. C'est un mons-
tre d'orgueil et de méconnaissance, TRISTAN , Ma-
riane, u, 6. La résistance à laquelle ma dignité
m'avait obligé ne venait d'aucun principe de mé-
connaissance, RETZ, n, »7.
— HIST. xvie s Leurs biens faicts envers l'E-
glise, ses mesconnoissancer envers eux, D'AUB. Hist.
i, 100. Cet esprit courait des bigoteries apnses de
nouveau à la mesconnoissance de Dieu, ID. ib. m,
495. Dont s'ensuivroit non-seulement une ingrati-
tude et mescognoissance de la miséricorde de Dieu
envers nous, mais.... CALV. Instit. 1093.
—ÉTYM. Méconnaissant; provenç. mesconoisenza,
mesconoiseneza.
MÉCONNAISSANT, ANTE (mé-ko-nê-san, san-f),
adj. || 1° Qui méconnaît, qui ne reconnaît pas ce qui
est. Les louanges sont la récompense de la vertu;
et, parce que vous êtes modeste, serais-je obligé
d'être ou injuste, ou. méconnaissant? MÉNAGÉ,
Préface aux oeuvres de Malherbe. ||2° Qui a de la
méconnaissance, qui oublie les bienfaits, les ser-
vices. U faut que d'un bienfait une âme se res-
sente, Ou qu'elle soit fort lâche et fort méconnais-
sante, TRISTAN, Panlhée, iv, 1. Tel que je. suis, je
lui ai sauvé la vie dans Paris aux dépens de deux
bons coups d'épée, et il en a été méconnaissant....
SCARR. Tiom. com. i, 5. Vous seriez le plus mécon-
naissant des hommes, si vous ne faisiez pas pour
les autres ce que Ton a fait pour vous, ROURDAL.
Carême, 444. Adieu, je te laisse mon mémoire; si
tu peux me rendre service, je n'en serai pas mé-
connaissant, DANCOURT, Fem.iie d'intrigues, v, n.
— ÉTYM. Méconnaître.
MÉCONNAÎTRE (mé-ko-nê-tr'; il se conjugue
comme connaître), v. a. || 1° Ne pas reconnalire.
Voyons, sous cet habit qui me fait méconnaître,
S'il est aussi courtois qu'il m'a promis de l'être,
ROTROU, Bêlis. i, 6. Les mêmes objets nous parais-
sent par tant de côtés différents, que nous mécon-
naissons enfin ce que nous avons vu et ce que nous
avons senti, LA ROCHEF. Réfl. div. p. 122, dans
POUGENS. Vous n'avez donc plus qu'à me mander
pourquoi vous m'avez envoyé ce beau chapelet que
je méconnaissais, SÉV. 21 juin 1680. Ils le mécon-
nurent, ce Jésus qui leur était déclaré par tant de
marques, BOSS. Hist. n, 10. Et mille fois un îat
finement exprimé Méconnut le portrait sur lui-
même formé, BOIL. Art p. m. Mais souvent un es-
prit qui se flatte et qui s'aime Méconnaît son génie
et s'ignore soi-même, m. ib. i. Un corps défiguré....
Et que méconnaîtrait l'oeil même de son père,
BAC. Phèdre, v, 6. Il n'est pas possible de mécon-
naître Charles-Quint dans le portrait de Picrocbole,
VOLT, Mél. litt. Lett. sur Rabelais. || 2" Commettre
une méprise sur quelque chose. Hippocrate mécon-
nut une fracture du crâne. || 3°Désavouer quelqu'un,
affecter de ne pas le connaître. Ce même Bajazet,
sur le trône affermi, Méconnaîtra peut-être un inu-
tile ami, RAC. Bajaz. i, 1. Fur de son nouveau
rang, m'ose-t-il méconnaître ? ID. Iphigénie, m, 2.
Parce que nous sommes pauvres, on nous mécon-
naît, on nous repousse, DIDEROT, Père de famille,
iv, 10. || Désavouer quelque chose, n'en pas con-
venir. II ne veut pas avouer par sa bouche des
faits aussi odieux, et il n'ose pas méconnaître
des faits aussi publics, Cour des comptes, aides et
fin. de Normandie, arrêt 37 janv. 4 74 7. |)4° Ne pas
rendre justice à une personne ; ne pas apprécier
une qualité, une chose, comme elle le mérite. Cet
homme de génie a été méconnu par ses centempo-v
rains. Les dieux, à vos désirs toujours si complai-
sants, Vous font-ils méconnaître et haïr leurs pré-
sents 1? RAC. Iphig. i, 1. Je voulus le punir quand
mon peu de lumière Méconnut ce grand homme
entré, dans la carrière, VOLT. Fanât. f,~4. || 5° Se
méconnaître, v. réfl. Ne pas se reconnaître, se
tromper sur soi-même. Elle [l'âme] dit : je Suis une
vapeur, je suis un air délié ou un feu subtil.... û
âme.... en te cherchant, tu t'es perdue; mainte-
nant tu te méconnais en ce. triste et malheureux
élat, BOSS. 2o Vallière. || Oublier ce qu'on a été ou
ce qu'on est, ce qu'on doit aux autres, montrer de
la présomption, de l'insolence. Voilà qu'elle [Tàme]
commence déjà à se méconnaître ; transportée de
son orgueil, ells dit.... BOSS. 2a Vaîiière. Les hom-
mes qui n'ont pas la même noblesse leur céderont
sans peine faux nobles-des premières famines],
pourvu que vous ne les accoutumiez point à se mécon-
naître dans une trop prompte et trop haute fortune,
FÉN. Te*2. xn. Ce fut lui [le duc d'Epernon] qui, ne
pouvant souffrir que le garde des sceaux, du Vair,
précédât les ducs et pairs dans une cérémonie à h
paroisse du Louvre.... le fit sortir de la place et de
l'église, en lui disant qu'un bourgeois ne devait
pas se méconnaître, VOLT. /7ist. part, XLVII.
— HIST. xme s. À Dieu que il mesquenoissoient,
Psautier, f" 4 87. Aipsinc va des amis poissans,
Douz est à lor mescongnoissans Lor servise et lor
acointance Par le défaut d'expérience, la Rose,
18780. || xiv" s. La cure de ceste maladie est mesco-
gneue à moult renommez mires [médecins], LAN-
FRANC, f° 59. || xvr s. J'eus plus de despit encores
que de compassion de le veoir [le Tasse] à Ferrare
survivant à soy mesme, mescognoissant et soy et
ses ouvrages, MONT. n,2l4. Aux présents brouillisde
cet estât, mon interest ne m'a faict mescog'noistre ny
les qualitez louables en nos adversaires, ny celles qui
sont reprochables en ceux que j'aysuivis,iD. iv, 159,
— ÉTYM. Mes.... préfixe, et connaître; provenç.
rnesconoisser; ital. mesconoscere, miscohoscere.
MÉCONNU, UE (mé-ko-nu, nue), porr. passé de
méconnaître. Qui n'est pas reconnu. Les frères mé-
connus immolés parleurs frères, VOLT. Me, v,.e.
MEC MEC MEC
un compte, dans une supputation. Je ne sais s'il y
a du mécompte en notre calcul, BALZ. liv. n, lett. 5.
Des mécomptes de chronologie ne ruinent Doint la
vérité d'un fait, VOLT. Dict, phil. Abraham, 3. Le
célèbre maréchal de Saxe tomba dans le même mé-
compte [sur les frottements et les pertes de force],
quand il construisit une galère qui devait remonter
la rivière de Seine en vingt-quatre heures, par le
moyen de deux chevaux qui devaient faire mouvoir
des rames, m. Dict. phil. Force physique. || Manque
dans une somme d'argent. Car il trouvait toujours
du mécompte à son fait, LA FONT. Fabl, xu, 3. S'il
ne l'eût dite [l'oraison de Saint-Julien], il eût trouvé
mécompte X son argen., et mal passé la nuit, m.
Orais. Après la perte de la santé que je mets tou-
jours avec raison au premier rang, rien n'est si fâ-
cheux que le mécompte et le dérangemert des af-
faires, SÉV. 3 avr. 1680. || 2" Par extension, toute
espèce d'erreurs, de méprises (sens qui n'est guère
usité). Il fallait relever tous les mécomptes.dont
cet ouvrage fourmille [le Testament po'ltique du
cardinal de Richelieu], VOLT. Mél. hist. Mensonges
impr.XYiu. || 3° Fig. Espérance-déçue, idée fausse ou
exagérée qu'on s'est faite d'une chose. Les réflexions
que vous faites sur le mécompte éternel de nos pro-
jets sont fort raisonnables, SÉV. 6 oct. 1680. Un roi,
quelque bon et sage qu'il soit, tombe chaque jour
dans quelque mécompte, tantôt par ses passions et
tantôt par celles ae ses ministres, FÉN. Tél. xn. Ex-
cusant les fautes, réparant les ' mécomptes, ID. ib.
xx. Tous nos mécomptes sont venus de l'idée que
. nous avions conçue de vous dans votre jeunesse,
m. Dial. des morts mod. Dial. 15. Ce qui fait sou-
vent le mécompte-d'un écrivain, c'est qu'il croit
rendre les choses telles qu'il les aperçoit ou qu'il les
sent, VAJ'VEN. Max. vu. Les idées exagérées et ro-
manesques ont produit plus d'erreurs, de mécomp-
tes et de . malheurs que les passions les plus violen-
tes et les plus dangereuses, GENLIS, Mlle de la
Fayette, p. 16, dans POUGENS.
■ — HIST. xme s. S'ainsi n'est que cil qui rechurent
le conte metent avant mesconte ou deschevance,
car adont convenroit-il que li contes fust recordés,
BEAUM. L, o. ||xiv" s. Mais s'elle n'y est, c'est mes-
compte, Et Ton n'en retire que honte, Trait d'alch.
467. || xvie s. L'indiscrette et prodigieuse facilité des
peuples à se laisser mener et manier la créance et
l'espérance, où il a pieu et servi à leurs chefs, par
dessus cent mescomptes les uns sur les aultres, par
dessits les phantasmes et les songes, MONT, IV, 4 64.
—L ÉTYM. Mes.... préfixe, et compte; provenç.
menescompte.
j MÉCOMPTE, ÉE (mé-kon-té, tée), port, passé
de mécompter. Qui a éprouvé un mécompte. Le roi,
bien mécompte de trouver partout tant d'ordre et
d'exactitude, étaitpresque revenu en faveurd'Alibée,
FÉN. t. xix, p. 93. Quiconque acceptera le mariage
par l'espérance de s'y contenter- grossièrement, y
sera bientôt mécompte, ID. t. xvm, p. 4 88. || Ce par-
ticipe n'est pas donné par l'Académie, bien qu'elle
donne le verbe.
MÉCOMPTER (SE) (mé-kon-té), v. réfl. || Ie 3e
tromper dans un compte. En faisant l'addition la mar-
chande s'est mécomptée. Je ne sais ce que vous
voulez dire quand vous croyez que l'abbé se mé-
compte à votre profit, SÉV. 7 août 1675. Les mé-
decins [de la Dauphine], ne pouvant lui faire d'au-
tre mal, se sont si bien mécomptes, qu'ils l'ont
saignée dans la fin du. troisième mois et dans le
huitième; tant ils sont enragés de vouloir toujours
faire quelque chose ! ID. 28 juillet 1682. || 2e Par
extension, se tromper en quelque chose qu'on croit
ou qu'on espère. N'oserait-on rl;re que Benoît XII et
Eugène IV se sont mécomptes? PATRU, Plaidoyer
63, dans RICHELET. Son orgueil se mécompte, BEN-
6ERADE, Rondeau, dans RICHELET. Quand on compte
sans la Providence, ma chère fille, on court risque
souvent de se mécompter, SÉV. 159. C'est sur cela
que j'avais compté et que je me suis mécomptée, m.
289. L'âme meut tous les ressorts [du corps] à pro-
pos, sans les voir, et elle ne s'y mécompte pas, FÉN.
Éxist. 47. On a beau étudier les hommes, on s'y
mécompte tous les jours, ID. Tél. xu. || 3° V. n. Se
dit quelquefois d'une horloge qui sonnheure que celle, qui est marquée par les aiguilles.
I! n'est pas trois heures, cette pendule mécompte.
— HIST.'xm" s. 4 S'il [le bailli] mesconte sor
li [le seigneur], li damaces en est siens, BEAUM.
I, 40. C'est celé qui fait Tautrui prendre, Ro-
ber,' tolir et baréter, Et bescochier et mescon-
ter, la Rose, 180. ||xve s. I/>. tavernier cuidant
qu'il se feust mesconte, DU CANGE, ardicus. || xvie s:
Amour trouva celle qui m'est amere... Bonjour,
dit-il, bonjour, Venus ma mère; Puis tout à coup
il voit qu'il se mescomple, MAROT, De Cupido et de
sa dame. Ainsi on se mescomple moins pour savoir
combien à la fin monte la despense, LA BOËT. Mesnag.
de Xénophon, 183. Les menteurs, en inventant
tout, semblent avoir d'autant moins à craindre de se
mécompter, MONT, I, 9.
— ÉTYM. Mes...., et compter ; prov. mescomptar.
fMÉCONATE (mé-ko-na-t'),s. m. Terme de chi-
mie. Nom générique des sels formés par la comhi-
naison de l'acide méconique avec les bases.
f MÉCONE (mé-ko-n') ou MÉCONINE (mé-ko-ni-
n'), s. f. Principe de l'opium, cristallisahle, blanc et
non azoté.
— ÉTYM. MYJV.MV, pavot.
f MÉCONIQUE (mé-ko-ni-k'), adj. Terme do chimie.
Acide méconique, acide découvert dans l'opium.
— ÉTYM. MYJXWV, pavot.
MÉCONIUM (mé-ko-ni-om'), s. m. || 1° Suc ex-
primé des têtes et des feuilles de pavot mises sous
presse. || 2°Termedemédecine. Matières visqueuses,
verdâtres ou brunâtres, ainsi nommées à cause de
leur ressemblance avec du suc de pavot, qui s'accu-
mulent dans-les intestins du foetus durant la gesta-
tion, et que l'enfant rend presque immédiatement
après sa naissance. || 3° Terme d'entomologie. Goutte-
lette rougeâtre que l'insecte évacue immédiatement
après sa transformation.
— ÉTYM. Mr.xwviov, de |iT|-/.wv, pavot.
MÉCONNAISSABLE (mé-ko-nê-sa-bT), adj. Qu'on
ne reconnaît plus, à cause de quelque déguisement
ou de quelque changement. Il se rendit méconnais-
sable en mettant de la poussière sur son visage et
sur ses yeux, SACI, Bible, Rois, ni, xx, 38. Le che-
valier de Mirabeau a conté ici de quelle manière
vous avez été touchée de m:n mal, et comme en
six heures de chagrin, votre visage devint mécon-
naissabls, SÉV. 264. U revint à Londres, mais lan-
guissant, abattu, au point d'en être méconnaissable,
MARMONTEL, Cont, mor. Amitié à l'épr.
— HIST. xvie s. Le mal la rendit hideuse et mes-
connoissable à tous ses domestiques et parens,
D'AUB. 7/ist. m, 463.
— ÉTYM. Méconnaître.
MÉCONNAISSANCE (mé-ko-nê-san-s'), s.f. || ^Ac-
tion de méconnaître. Dieu a révélé ce secret im-
portant à Daniel ; et il lui découvre, comme vous
voyez, que la ruine des Juifs sera la suite de la
mort du Christ et de leur méconnaissance, BOSS.
7/ist. n, 4. L'entière méconnaissance des parents
et des parentes, si ce n'est à porter les deuils les
plus éloignés, ST-SIM. 409, lie. Lorsqu'un gouverne-
ment aussi puissant que celui Je la république
française'est ainsi méconnu, lorsque cette mécon-
naissance est fondée sur les ménagements qu'on
croit devoir à des coupables fugitifs, Correspond,
du gén. Klinglin, i, 151. Quand il [Louis XI]
s'humiliait devant Edouard IV et le tiuc de Bour-
gogne, ce n'était pas par une méconnaissance de
sa grandeur, mais pour obtenir le loisir de pour-
suivre dans l'intérieur les seigneurs puissants,
CHATEAUBR. Anal, raisonnée de 2'ftist. de France,
xi. Méconnaissance de Dieu, LACORDAIRE, 6e conjer.
|| 2° Action de ne pas reconnaître, de ne pas avouer.
Mélite : .... Eh ! dieux, quelle imposture! Jamais
un de ces traits ne partit de ma main. — Cloris :
Nous pourrions demeurer ici jusqu'à demain, Que
vous persisteriez dans la méconnaissance; Je vous
laisse..., CORN. Mél. iv, 2. Notre cour ordonna que
la requête lui serait signifiée, ....pour, après sa re-
connaissance ou méconnaissance des faits y con-
tenus, être fait droit ainsi qu'il appartiendra, Cour
des comptes, aides et fin. de Normandie, Arrêt 27
janv. 4 74 7. || 3° Oubli d'un bienfait. C'est un mons-
tre d'orgueil et de méconnaissance, TRISTAN , Ma-
riane, u, 6. La résistance à laquelle ma dignité
m'avait obligé ne venait d'aucun principe de mé-
connaissance, RETZ, n, »7.
— HIST. xvie s Leurs biens faicts envers l'E-
glise, ses mesconnoissancer envers eux, D'AUB. Hist.
i, 100. Cet esprit courait des bigoteries apnses de
nouveau à la mesconnoissance de Dieu, ID. ib. m,
495. Dont s'ensuivroit non-seulement une ingrati-
tude et mescognoissance de la miséricorde de Dieu
envers nous, mais.... CALV. Instit. 1093.
—ÉTYM. Méconnaissant; provenç. mesconoisenza,
mesconoiseneza.
MÉCONNAISSANT, ANTE (mé-ko-nê-san, san-f),
adj. || 1° Qui méconnaît, qui ne reconnaît pas ce qui
est. Les louanges sont la récompense de la vertu;
et, parce que vous êtes modeste, serais-je obligé
d'être ou injuste, ou. méconnaissant? MÉNAGÉ,
Préface aux oeuvres de Malherbe. ||2° Qui a de la
méconnaissance, qui oublie les bienfaits, les ser-
vices. U faut que d'un bienfait une âme se res-
sente, Ou qu'elle soit fort lâche et fort méconnais-
sante, TRISTAN, Panlhée, iv, 1. Tel que je. suis, je
lui ai sauvé la vie dans Paris aux dépens de deux
bons coups d'épée, et il en a été méconnaissant....
SCARR. Tiom. com. i, 5. Vous seriez le plus mécon-
naissant des hommes, si vous ne faisiez pas pour
les autres ce que Ton a fait pour vous, ROURDAL.
Carême, 444. Adieu, je te laisse mon mémoire; si
tu peux me rendre service, je n'en serai pas mé-
connaissant, DANCOURT, Fem.iie d'intrigues, v, n.
— ÉTYM. Méconnaître.
MÉCONNAÎTRE (mé-ko-nê-tr'; il se conjugue
comme connaître), v. a. || 1° Ne pas reconnalire.
Voyons, sous cet habit qui me fait méconnaître,
S'il est aussi courtois qu'il m'a promis de l'être,
ROTROU, Bêlis. i, 6. Les mêmes objets nous parais-
sent par tant de côtés différents, que nous mécon-
naissons enfin ce que nous avons vu et ce que nous
avons senti, LA ROCHEF. Réfl. div. p. 122, dans
POUGENS. Vous n'avez donc plus qu'à me mander
pourquoi vous m'avez envoyé ce beau chapelet que
je méconnaissais, SÉV. 21 juin 1680. Ils le mécon-
nurent, ce Jésus qui leur était déclaré par tant de
marques, BOSS. Hist. n, 10. Et mille fois un îat
finement exprimé Méconnut le portrait sur lui-
même formé, BOIL. Art p. m. Mais souvent un es-
prit qui se flatte et qui s'aime Méconnaît son génie
et s'ignore soi-même, m. ib. i. Un corps défiguré....
Et que méconnaîtrait l'oeil même de son père,
BAC. Phèdre, v, 6. Il n'est pas possible de mécon-
naître Charles-Quint dans le portrait de Picrocbole,
VOLT, Mél. litt. Lett. sur Rabelais. || 2" Commettre
une méprise sur quelque chose. Hippocrate mécon-
nut une fracture du crâne. || 3°Désavouer quelqu'un,
affecter de ne pas le connaître. Ce même Bajazet,
sur le trône affermi, Méconnaîtra peut-être un inu-
tile ami, RAC. Bajaz. i, 1. Fur de son nouveau
rang, m'ose-t-il méconnaître ? ID. Iphigénie, m, 2.
Parce que nous sommes pauvres, on nous mécon-
naît, on nous repousse, DIDEROT, Père de famille,
iv, 10. || Désavouer quelque chose, n'en pas con-
venir. II ne veut pas avouer par sa bouche des
faits aussi odieux, et il n'ose pas méconnaître
des faits aussi publics, Cour des comptes, aides et
fin. de Normandie, arrêt 37 janv. 4 74 7. |)4° Ne pas
rendre justice à une personne ; ne pas apprécier
une qualité, une chose, comme elle le mérite. Cet
homme de génie a été méconnu par ses centempo-v
rains. Les dieux, à vos désirs toujours si complai-
sants, Vous font-ils méconnaître et haïr leurs pré-
sents 1? RAC. Iphig. i, 1. Je voulus le punir quand
mon peu de lumière Méconnut ce grand homme
entré, dans la carrière, VOLT. Fanât. f,~4. || 5° Se
méconnaître, v. réfl. Ne pas se reconnaître, se
tromper sur soi-même. Elle [l'âme] dit : je Suis une
vapeur, je suis un air délié ou un feu subtil.... û
âme.... en te cherchant, tu t'es perdue; mainte-
nant tu te méconnais en ce. triste et malheureux
élat, BOSS. 2o Vallière. || Oublier ce qu'on a été ou
ce qu'on est, ce qu'on doit aux autres, montrer de
la présomption, de l'insolence. Voilà qu'elle [Tàme]
commence déjà à se méconnaître ; transportée de
son orgueil, ells dit.... BOSS. 2a Vaîiière. Les hom-
mes qui n'ont pas la même noblesse leur céderont
sans peine faux nobles-des premières famines],
pourvu que vous ne les accoutumiez point à se mécon-
naître dans une trop prompte et trop haute fortune,
FÉN. Te*2. xn. Ce fut lui [le duc d'Epernon] qui, ne
pouvant souffrir que le garde des sceaux, du Vair,
précédât les ducs et pairs dans une cérémonie à h
paroisse du Louvre.... le fit sortir de la place et de
l'église, en lui disant qu'un bourgeois ne devait
pas se méconnaître, VOLT. /7ist. part, XLVII.
— HIST. xme s. À Dieu que il mesquenoissoient,
Psautier, f" 4 87. Aipsinc va des amis poissans,
Douz est à lor mescongnoissans Lor servise et lor
acointance Par le défaut d'expérience, la Rose,
18780. || xiv" s. La cure de ceste maladie est mesco-
gneue à moult renommez mires [médecins], LAN-
FRANC, f° 59. || xvr s. J'eus plus de despit encores
que de compassion de le veoir [le Tasse] à Ferrare
survivant à soy mesme, mescognoissant et soy et
ses ouvrages, MONT. n,2l4. Aux présents brouillisde
cet estât, mon interest ne m'a faict mescog'noistre ny
les qualitez louables en nos adversaires, ny celles qui
sont reprochables en ceux que j'aysuivis,iD. iv, 159,
— ÉTYM. Mes.... préfixe, et connaître; provenç.
rnesconoisser; ital. mesconoscere, miscohoscere.
MÉCONNU, UE (mé-ko-nu, nue), porr. passé de
méconnaître. Qui n'est pas reconnu. Les frères mé-
connus immolés parleurs frères, VOLT. Me, v,.e.
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